Chapitre Premier. Rencontre au détour d'une ruelle. Jour 4. Mila avait entendu parler d'une exposition d'un artefact précieux dans les semaines à venir. N'ayant rien d'autre à faire, elle demanda aux marchands de la place plus d'informations à ce sujet. Visiblement, il s'agissait d'un collectionneur d'objets insolites et, le plus souvent, hors de prix. L'exposition se ferait dans le manoir de l'aristocrate, en bordure de la ville. Parmi les objets présentés, un éveilla plus particulièrement l'intérêt de la jeune fille : un échiquier au damier d'ivoire et d'ébène - un classique néanmoins précieux - muni de deux jeux complets de pièces en diamant. Il se trouvait que la brunette raffolait des échecs. Elle se sentait proche de ce jeu, elle aimait la manipulation et la technique qui en ressortait et y trouvait de fortes similarités avec le fonctionnement de la vie. Mila le savait, elle voulait s'approprier cet objet. Elle était ravie d'avoir trouvé une occupation, l'ennui pointant le bout de son nez depuis quelques jours. Après quelques œillades et sourires charmeurs, Mila obtint vite l'endroit où trouver le collaborateur du collectionneur. Il avait l'habitude de prendre un verre le soir après le travail chez son employeur qui ne quittait jamais sa demeure, un agoraphobe et paranoïaque sans doute. Sans plus tarder, Mila se rendit au café indiqué vêtue de sa tenue habituelle ; un long débardeur noir sur un haut blanc à manches longues, un short court noir, des hauts bas noirs et des escarpins à hauts talons. Ses longs cheveux sombres étaient lâchés mais sa frange restait maintenue par un ruban rouge. Elle paraissait plus jeune que son âge, mêlant ainsi maturité et innocence, un cocktail qui faisait fureur auprès des hommes de ce genre. Bonsoir... La place est libre ? dit-elle en se penchant vers sa cible. B...Bien sûr ! répondit-il, surpris. Mila savait qu'elle ne pouvait utiliser ses dons persuasifs sur lui, ils ne lui seraient en effet d'aucune utilité puisqu'elle devait le convaincre de l'aider à récupérer l'objet de son désir et non obtenir un simple service sur le court terme. Elle devait le séduire pour atteindre le collectionneur, faire succomber celui-ci à son tour et enfin, se faire offrir l'échiquier tant désiré. Mila étant une personne tendant à l'excès, la volonté d'acquérir l'artefact était devenue en un clin d’œil une obsession. C'était le centre de ses pensées, et tous ses projets n'avaient plus aucune importance pour le moment. Afin de ne pas dévoiler son jeu, la brunette ne parla que d'elle-même lors de cette première conversation. Enfin, elle parla d'Alexandra, une jeune artiste timide arrivée en ville depuis quelques mois. Futile, superficielle, naïve, tels étaient les mots d'ordre qui décrivaient la personnalité fictive de son personnage d'emprunt. Mais une compagnie féminine semblait ravir l'homme, quel que soit la nature de l'échange. Après quelques verres, Mila quitta sa proie avec un "A bientôt, peut-être..." plein de sous-entendus. Bien qu'elle ne douta pas de la réussite de l'entreprise, il lui fallait attendre le lendemain pour vérifier la progression du... projet. Le lendemain, elle arriva une heure plus tard que la veille. Elle observa le café et pu apercevoir le collaborateur, l'air anxieux et enthousiaste à la fois, regarder nerveusement autour de lui. Lorsqu'elle s'approcha de lui, un sourire lumineux s'afficha sur son visage peu gracile. Encore vous ? Ça alors, quelle coïncidence... dit-elle avec un petit rire niais. La conversation se fit d'elle-même, l'homme brûlait d'envie de partager son histoire avec elle, permettant à Mila d'obtenir des informations clés pour la suite de son entreprise. Elle affectait un air passionné, un peu mièvre, mais très sérieux. Ses sourcils se fronçaient légèrement, le visage concentré, lui donnant un petit air d'enfant tentant de comprendre un discours compliqué. Elle ponctuait la conversation par des exclamations et des compliments. Lasse, elle finit par quitter le café avec un baiser amical sur la joue de son nouveau pantin. Elle rentrait chez elle le coeur léger, en pensant à l'échiquier qui lui appartiendrait bientôt lorsqu'elle sentit une présence derrière elle. Elle l'avait déjà ressenti auparavant, au café, mais avait choisi de ne pas pas y prêter attention. Inquiète, elle se dissimula dans une ruelle le temps de laisser son poursuivant la dépasser. Elle entreprit alors de le suivre à son tour, mais essayez donc d'entreprendre une filature en talons aiguilles sur des rues pavés... Bien vite, il remarqua sa présence. |
Dernière édition par Mila Alvera le Ven 13 Juil 2012 - 10:17, édité 4 fois