Poisson d'avril, et on s'pass'ra du sans-coeur Szp8Poisson d'avril, et on s'pass'ra du sans-coeur 4kdkPoisson d'avril, et on s'pass'ra du sans-coeur 4kdk
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Nous sommes quatorze ans après les évènements de Kingdom Hearts 2. En tant d’années, les choses ont considérablement changé. Les dangers d’hier sont des soucis bénins aujourd’hui, et au fil du temps, les héros ont surgi de là où on ne les attendait pas. Ce sont les membres de la lumière qui combattent jour après jour contre les ténèbres.

Ce n’est plus une quête solitaire qui ne concerne que certains élus. C’est une guerre de factions. Chaque groupe est terré dans son quartier général, se fait des ennemis comme des alliés. Vivre dehors est devenu trop dangereux. Être seul est suicidaire. A vous de choisir.

La guerre est imminente... chaque camp s'organise avec cette même certitude pour la bataille.

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Poisson d'avril, et on s'pass'ra du sans-coeur

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« Ok. » Pfouu, j’ai arrêté d’respirer, j’crois… dix minutes, au moins. Roxas était entré dans l’combat. Le renard était dans la bergerie, papa dans maman et Jecht ? Putain, Jecht… Jecht allait entrer ailleurs lui : dans l’histoire. Putain d’merde. D’jà, j’regardais en direct le match, avec l’éclaireur, là, sur la p’tite télé d’mon vaisseau, et va pas m’dire qu’c’était une bonne idée d’mett’ ce brouillard de merde. Franchement ils ont pensé aux spectateurs là ? Regarder un combat en infrarouge, thermique chais pas quoi. Tu t’es cru dans Matrix ? Qu’esqu’on s’en fout que ça rajoute du piment. Hey ! Roger ! Tu sais qu'est-c’qui s’rait bien pour un combat de fou ? Bah qu’on puisse pas voir la douleur sur le visage des gens ! Rendre la vision franch’ment bof et… ouais tu sais, le sang, là ? Faudrait pas l’voir couler.

Encore une fois, j’avais raison, ouais. C’est tellement des cassos que ça m’énervait presque qu’Roxas s’en mêle, t’y penses. Mais voilà. Il y était. J’allume ma radio, j’amène le combiné sous mes lèvres.
« On y va. » Tu sais, ces mecs, genre moi, qui disent : hey, y aura un avant ça, et un après ça ! Ouais bah c’est des connards d’amateurs. Là… Gros. Y aura pas d’avant. Là, c’qu’on va faire c’est… tout le monde oubliera c’qui s’est passé avant tellement ça s’ra énorme. Y aura juste un après. Ok. Mon vaisseau pique vers la Cité du Crépuscule. Ca va quand même pas être Salut les amis. Ca va être hyper tendu. Mais ça va être unique. Ouais j’suis d’accord avec moi. Ca aurait été plus logique, t’sais, qu’ce soit Jecht qui y aille, au tournoi, et pas Roxas. Ouais. Faut utiliser les forces de chacun, ch’uis d’accord avec toi. J’suis une bête de combat, de scène. Mais… j’avais pas envie d’me faire remarquer comme ça et surtout, ici… bah c’était… mon truc. Même si ouais, Roxas est plus discret, Roxas est plus balèze, Roxas ken.

L’deuxième vaisseau, ç’ui d’Roxas, m’a suivi. C’était p’têt’ l’moment qu’j’craignais l’plus. Alors bon, y avait la gare, là. Bah on s’est pas garés là. On a survolé l’clocher, on s’est dirigés vers la ville un peu profonde. Fallait pas traîner, alors on a vite baissé notre altitude, juste pour arriver un peu plus haut qu’les toits. Ouais mais j’étais déjà v’nu pas mal de fois. J’ai fait mes meilleurs coups dans c’monde. Cissneï et l’petit pédé ? Mon jogging interrompu par ce fayot d’Auron ? Le jour où j’ai fait d’la provoc’ gratuite ! … Ouais non mais c’est tout. Mais donc j’savais bien, chuis pas un fana d’l’architecture, j’m’en bats même plutôt correct’ les couilles mais ici, c’est quand même le salon du toit plat. Eh beh j’ai fait mon marché. Premier bâtiment un peu grand avec un toit qui f’sait une piste d’atterrissage pour Hélico, et j’me suis posé. Pas conventionnel. J’ai pris un haut pour pas qu’on l’grille trop vite mais… hey j’me fais pas d’illusion. Un atterrissage en pleine ville, ça f’ra v’nir des gardes. Et t’sais quoi ? Pas si grave que ça.

Bon j’ai réussi à voir qu’le vaisseau d’Roxas s’était posé ailleurs. Un coup d’œil. Faut pas de gardes noirs dans les environs tout d’suite.  Allez. J’prends une nouvelle grosse inspiration et je descends tranquillement de la maison du côté où y a personne. Je sors d’une ruelle, certaines personnes me regardent, pas un problème. J’avance. Une quarantaine de mètres plus tard, j’m’arrête d’vant une maison et j’toque. Au bout d’une dizaine de s’condes, j’entends du bruit, ok. J’me suis tiré j’ai marché dix mètres, me suis fait discret puis j’ai toqué à une nouvelle maison, qu’avait l’air plus délabrée. Putain ! Encore du bruit ! Ok j’ai continué. Une troisième, en évitant de trop m’éloigner du vaisseau, et en même temps, en évitant d’rester dans la même ruelle pour que les gens me grillent pas. Mais tout ça en vitesse, tu vois. Je toque. Pas de bruits.

Á l’ancienne. Dès qu’j’vois personne me r’garde, qu’y a pas trop de monde dans la rue, je prends la poignée dans ma main et d’un coup sec, j’la craque. La porte s’ouvre, j’entre, j’ferme derrière moi. La maison est putain d’sale, c’est un dépotoir, même moi j’aurais pas fait mieux. Y a des poubelles, plusieurs vieilles motos, des skates, d’la nourriture, bref. C’est un truc dégueu et ouais tant mieux. J’ai pris l’premier truc lourd qu’j’ai trouvé, une roue d’moto, pour bloquer la porte, qu’elle reste fermée. Et je m’suis assis derrière une poubelle, en m’cachant un max. Ce plan, mec, il était parfait. J’allais tout défoncer. Franch’ment ? De loin c’tait not’meilleur.

Me suffisait d’attendre. Ouais tu sais, quand on est suffisamment patients, il nous arrive des bonnes choses. Bah voilà.
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Tant de souvenirs l'assaillent en ce lieu… et son coeur, à peine complet, secoue ce pauvre sorcier à peine entier. Sinon un éclat de lumière rachitique qui menace de s'effondrer à chaque mauvaise pensée ? Rien ne le lie plus son coeur, son âme et son corps… l'impression de n'être fait que de souvenirs, bons ou mauvais. Et cette rage sourde de ressentir des souvenirs que l'on a pas vraiment vécu soi-même… alors que ceux-là mêmes qui l'ont vécu n'ont rien ressenti à l'instant T. Quoique… c'est peut-être bien un début de lumière naissant en Vorys qui l'a sauvé. Ou simplement des amis ? Certains vont bien… d'autres un peu moins et… la main sur le coeur comme prêt à faire un arrêt cardiaque, Surkesh marque une pause le temps d'apaiser son semblant de coeur.
De la Lumière… Surkesh a été jusqu'au bout de l'impasse des ombres et désormais, c'est la Lumière qu'il cherche à comprendre puis plier à sa volontée. Ce… qui risque de s'avérer très difficile tant notre sorcier est sombre mais… soit.

Lui qui erre dans les rues vêtu d'un sort d'invisibilité s'applique à avoir le pas de velours pour ne pas se faire remarquer ; en respirant long et lent, s'il vous plait. Ce n'est peut-être pas le meilleur moment pour prendre son temps mais… ca remonte à loin, il faut dire ; Surkesh ne se rapelle pas de chaque coin de rue non plus. Sans parler de la Garde Noire qui change toutes les semaines en même temps que l'intendant. Si ça n'a pas trop changé, par contre… si on est resté dans le même délire qu'à l'époque où Surkesh trainait par ici alors… faire passer ce barbare de Jecht pour un garde noir ne devrait pas être trop compliqué.
D'autant plus peiné, l'égal d'un surin dans le coeur… sans sa fameuse magie de dissimulation… est-ce que les coalisés le reconnaitraient… ?

Après tout ça, que Surkesh puisse avoir été "oublié" par la Coalition Noire… si la révélation de sa "survie" ne choque personne, que tout le monde s'en fout… « Argh ! » la main sur le coeur, une nouvelle fois ; ce serait mourir une énième fois. Au final, avec toutes ces émotions à gérer d'un coup en rapport avec son passé bien chargé… le sorcier préfère encore ne pas "exister" et rester à couvert de son invisibilité.
Va pas falloir faire le con, par contre… entre la détection magique et l'invisibilité ? Surkesh a suffisement de résèrves pour utiliser ça sur la durée mais ca risque de l'obliger à être avare de sorts. Et au-delà de ça, user du pouvoir des ténèbres en soit n'est pas… le plus sage, au vu de la condition du sorcier. Ou de la condition de son "coeur", plus précisément.

La larme à l'oeil alors que plus fugace que la brise, lui vient en tête la situation du Centurio et des Mercenaires… mais c'est trop tard, maintenant. Comment pourrait-il revenir ? Sa vie est avec d'autres, désormais.

Que son errance dure le temps de trouver un garde noir ; on en croise régulièrement, le plus souvent par paire de deux. La ville est grande mais… Surkesh peut les repérer sur la distance, évitant les groupes trop nombreux pour s'attarder sur les paires à défaut de trouver des solitaires, jusqu'ici. Il va falloir un garde noir… costaud… très costaud pour ce dont Surkesh a besoin.
Et si on trouve facilement des gardes costauds, en trouver un qui le soit suffisement n'est pas une mince affaire.

« Ah enfin ! » Soulagé de sa promenade dans les rues qui durait trop à son goût, Surkesh s'avance face à une paire de garde noire dont un qui a... la morphologie parfaite. Bon, ca serait peut-être un peu serré mais l'ami Jecht fera avec. Deux uniformes déjà dépareillés. On reconnait un uniforme traditionnelle noir et violet, entre ce que fait la Shinra et une bonne vieille armure de cuir clouté d'un monde moyenâgeux. Le haut du moins imposant des deux, là aussi, reste classique et dans le reste du ton mais… peut-être à cause de sa musculature imposante, l'autre garde ne porte rien sur le torse et seulement une paire d'épaulières lourdes ; pas les deux mêmes. Et… Surkesh met un peu de temps à reconnaitre un vielle emblème du Sanctum qui pendouille en fagnon à la ceinture, probablement récupéré à l'occasion d'une attaque de dragon.

Les gars se retournent puis regardent partout autour d'eux, ça ne dégaine pas encore mais ça s'apprête à le faire ; le sorcier se rapelle d'une garde noire bien moins nerveuse et attentives. D'instinct, ayant redécouvert la peur, le sorcier recule d'un pas. D'un sort il s'en débarrasse… mais déjà, avec le bruit et la théâtralité de ses fantaisies magiques, ça en impose déjà d'autres pour camoufler les premières. Puis le cercle vicieux s'élance en cadence parce que Surkesh se connait suffisement pour savoir que s'il lance le sort de trop, il en lancera quinze et tombera à court de magie bien trop tôt.

« Pourquoi tu te caches, hein ?! Montre-toi ! On te trouvera de toute façon et plus tard on te trouve, plus tu vas en ch… »

Le costaud parle trop fort, ca va en alerter ! S'élançant d'une glissade que semble remarquer le deuxième garde à l'air interloqué, Surkesh lève un bras en l'air pour insonoriser la scène ; son ombre s'y déchaine en dizaines de tentacules et étrangle les deux gardes noirs jusqu'à l'évanouissement. D'un soupir furieux, Surkesh rage d'avoir cédé de magie et… plus encore de n'avoir su résister à la tentation d'user de son ombre. Agacé, Surkesh s'empresse de déshabiller le garde noir costaud de son "uniforme" et, au passage, entends bien lui faire les poches bien qu'elle soit ici désespérément vide.
Et on fait les poches du collègues aussi, pourquoi pas, quand bien même on a pas besoin de sa tenue.

Ce qui intérèsse tout particulièrement le sombre sorcier, en revanche, ce sont les radios qu'ils ont aux ceintures… réparés avec du scotch mais soit, Surkesh comprend plus qu'un autre de devoir faire des économies. Du bout de ses vils doigts crochus, Surkesh tisse un gros sac de matière noire pour y entasser les affaires, soit la tenue de garde noire massif et les deux radios. L'une, coupée pour l'instant, est pour Surkesh… et l'autre, allumé sera pour Jecht. Soucieux de se tenir informé des déplacements de la garde noire, le sorcier ne touche pas aux radios pour l'instant mais qui sait, si les choses partent de travers, ca fera un moyen de communiquer à distance.
Ne reste plus qu'à les trainer et les déposer dans une ruelle sous quelques sacs poubelles, en espérant que quelqu'un tombera sur eux le plus tard possible.

Et… non… Surkesh ne doit pas le faire même si l'idée est excellente. Les ténèbres sont bien trop néfastes et… mieux vaut espacer ses utilisations. Economiser sa magie aussi mais là encore, Surkesh doit lancer un sort de camouflage pour dissimuler son sort de "gros sac".

Ainsi soit-il, le sombre Sorcier retourne jusqu'à Jecht et… soit ; Surkesh prévoit d'escorter le mammouth depuis les ombres. Ils en ont déjà parlé et en théorie… si Jecht joue suffisement les brutes en baratinant qu'il vient de rejoindre la Coalition Noire… en théorie, ca permet d'allez où on veut tant qu'on ne croise pas quelqu'un capable de lui répondre. Tant qu'ils ne tuent personne et se contente de jouer un minimum le jeu… Surkesh reste certain que ça peut passer.
C'est un bon acteur, au moins… ? Parce que c'est… peut-être le plus connu de cette petite organisation, celui qui a le plus fait parler de lui et… l'emmener en mission d'infiltration… ?

Peut-être pas l'idée du siècle, entre nous et oui, définitivement, Surkesh va bien devoir arrêter de lancer des sorts avant que ça ne devienne plus fort que lui.

« Et bien… laissons ton charme faire le reste ? J'ai pas de casque par contre alors… je t'en bidouille un en matière noir, dis-moi ce que tu veux. »
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« Et bien… laissons ton charme faire le reste ? J'ai pas de casque par contre alors… je t'en bidouille un en matière noir, dis-moi ce que tu veux. »

Euh… Ouais. « Euh. Non, c’est d’la merde. J’vais avoir l’air de quoi moi avec ton casque magique là ? » Non ouais. Franchement va pas dire qu’y a pas de différence. Un vieux casque rouillé, tu l’vois, tu l’sens ! Ca, un truc de ténèbres tout pété, non y avait juste zéro chance que j’porte ça, on allait m’griller dans la s’conde. Bon. J’enfile le pantalon d’maille et d’cuir, noir et violet, au-d’ssus d’ma propre salopette pasque faut pas déconner. Puis le haut… Purée, t’appelles ça une armure ? C’t’ait juste deux grosses épaulières, l’une en plaques, l’autres en cuir noir, donc ça allait zéro, hein. Cette armée de clochards, c’t’était dingue. Bon. M’fallait un truc pour pas rester torse nu. Pasque ouais, chuis fier de cette œuvre d’art mais là autant dire que j’changeais quasi pas d’tenue, quoi. « Sérieux… » qu’j’ai dit dans ma barbe. Franchement Surkesh, t’avais un boulot et tu m’ramènes l’équip’ment du nudiste d’la Coa, j’t’en prie ! Non mais s’y voient tous mon tatouage, ça va leur évoquer des liv’d’histoires, des albums panini, chais pas quoi. Y vont forcément penser à moi ! Dans la piaule, j’ai trouvé une vieille tunique noire, franch’ment… elle sentait la mort, elle était tachée, mais elle était aussi parfaite ! J’l’ai mise sous les deux épaulières ! Bon et… c’est l’début du printemps, j’ai jamais dit qu’mon personnage d’garde noir était pas frileux ! J’ai quand même glissé la tunique sous l’pantalon, j’me suis inspecté, j’ai… retroussé mes manches pour qu’on voit quand même mes bras. Ralala… Soit c’est d’la merde et Surkesh est un connard. Soit ces gardes noirs sont vraiment des mongols, pasque ça, là, c’est pas un équip’ment. Putain chuis toujours à poile mais quand j’étais à l’armée, moi, j’avais un uniforme et j’le portais !

« Bon. » J’ai pris la radio et j’l’ai accrochée à la ceinture du pantalon. « Tu vas voir c’que c’est qu’passer pour un gros con. » ‘Fin. Dire ça à Surkesh, c’est bizarre pasqu’en théorie du gros con, c’est quand même le champion. Mais il avait pas ma sagesse et mon savoir-faire. Tu veux t’faire passer pour un gard’noir, t’as la moitié d’la ville à traverser ? Déjà j’étais l’rôle incarné. Franch’ment, me dis pas qu’ils ont pas pensé à moi quand ils ont réfléchi au job, pasque garde noir, c’est Jecht, mais en moche. Alors bon. Non mais donc. J’ai r’gardé dans la piaule et j’ai cherché le premier truc encombrant, mec, le premier, qu’avait l’air d’valoir plus d’quarante munnies au bon coin. Alors va pas t’faire avoir par une télé. Tout l’monde en a un dans c’putain d’monde. C’est l’seul divertiss’ment qu’ils ont, ces fils de pute. Nan, faut être subtil. Et là j’la vois, une putain d’table basse qui f’sait genre fausse porcelaine ou chais pas quoi, avec des motifs de fleurs d’or chais pas quoi. Ca sentait l’faux, mais quand tu t’mets dans la peau d’un garde noir, tu vois ça et tu t’dis : « Vindiou, c’t’est pas ma p’tite poupouille d’épouse qui va bien adorer c’cadeau en marbre et en or massèf. J’vais lui prendre et lui taper, comm’èl’s’ra contente. » Mais ouais. Bien sûr. Alors j’ai dégagé c’qu’y avait dessus d’un bras, elle était tachée mais c’pas grave, et d’mes deux mains j’l’ai soul’vée. Chuis sorti. Déjà. Personne va s’étonner d’voir sortir un gros con d’garde noir d’une maison, s’il a ram’né un souv’nir. Ensuite ? Bah j’ai avancé. Putain de direction de place des fêtes. J’ai pris une ruelle et j’ai descendu, ma table à bout d’bras, en la r’gardant comme la prunelle d’mes yeux.

Et allez, c’est l’moment d’tester. J’croise des gens qui m’évitent, déjà c’est bien. Puis... Deux gardes noirs en patrouille. Ils montent, moi j’descends. On s’croise. Ils m’ont r’gardé.
« Un peu plus haut, les gars, j’ai défoncé la porte. ‘Pouvez vous servir. » Et c’est passé. Bah ouais. Tout est dans l’attitude ! Chuis pas sensé êt’seul, c’est débile, de base ! Un garde ça s’promène pas seul, si ? Alors si j’suis seul, bah qu’les gardes y vont s’dire « pourquoi qu’il est seul ? » et ils vont v’nir m’parler. Et même s’y s’disent pas ça. S’y voient qu’j’fous rien, comme j’suis désarmé, mais… ils vont s’demander pourquoi !

Là. Dans mes mains, y a juste la réponse à toutes leurs questions : j’ramène une table basse à la maison. Et voilà. Personne suspecte jamais le mec qui porte une table basse, dans les films. Vas-y, trouve un contre-exemple, connard, ça existe pas.

J’tais l’maître d’l’infiltration, le seul véritable songe dans la ville du crépuscule tout ça !

Un moment, j’m’arrête brusquement. Ca f’sait quand même pas mal de temps qu’j’avais pas entendu Surkesh et j’commençais à prendre trop d’plaisir à ça donc… ah. Non parfait. Une tape sur l’épaule, le retour de l’enfant pas tant aimé qu’ça, et me r’voilà en route.

Et on y était. Place des fêtes. Putain… C’était là qu’tout avait commencé. J’avais lancé mon premier banc sur un mec ! J’avais rencontré Cissneï en lançant un banc sur son pote ! J’avais… pour la première fois grugé l’monde en disant qu’j’étais d’la Coa et r’garde où j’en suis ! Je… j’progresse à mon rythme dans ma vie, ouais. Putain. Mais ouais, tout d’suite j’remarque qu’la déco a changé. C’est plus l’arène, là, c’est… ‘fin si, en fait, c’est une arène. La même chose mais vue par ton voisin pédophile, hein. Une putain d’cage, avec dedans un monstre. Bon le monstre on s’en fout mais en gros t’as autour d’la cage des grilles, des pièges à loups, des armes suspendues. ‘Fin. Franch’ment, un délire. Y avait tell’ment d’trucs qu’j’comprenais bof comment on était censés y voir un truc. Puis en fait… voir quoi ? Nan pasque à part que c’est sans doute là qu’a été él’vé c’petit connard de Ioan, j’vois pas c’que c’est, à quoi ça sert, c’que…


« Oh ! »

J’regardais pas où j’allais, y a un truc qui s’est heurté à ma table. J’ai r’gardé. Une meuf avec son fils. Y se sont immobilisés, genre pétrifiés, t’sais. Merde. J’ai r’gardé derrière moi. Y avait des gardes noirs, six. Carrément une patrouille, quoi. Certains me r’gardaient alors qu’j’avais l’impression qu’y vérifiaient un peu tous l’endroit. Ils z’allaient pas partir, ça c’tait sûr. Putain.

« Euh. » J’hésitais trop. Putain. « Hey ! » qu’j’ai crié à la femme comme si elle était à cent mètres. Elle a sursauté. « Tu viens d’abimer ma table basse là ?! » Putain, j’avais comme ce sentiment d’dire beaucoup plus de fois table basse en dix minutes que dans toute ma vie… Puis c’était quoi cette phrase de merde, là. Tu viens d’abimer ma table basse ? Personne dit ça, c’est nul.

« Pardon, non, je ne l’ai pas fait exprès. » Elle baissait les yeux. Elle a quand même pris son fils et l’a mis derrière elle. « Moi j’crois qu’tu l’as fait exprès. » J’ai posé la table. Putain, du coin d’l’œil, j’pouvais voir les gardes s’approcher. Ok. Fallait qu’j’règle ça vite mais dur. Si elle était encore là quand eux s’raient là, ça pourrait dev’nir tendu. Je me suis approché. J’avais aucune idée. Franch’ment, les vraies seules pistes que j’avais, c’était d’lui d’mander d’me montrer ses loches mais c’tait tendu. Puis c’tait pas l’moment. Et puis fallait faire vite. Pas qu’j’étais très exigeant sur la durée d’montrage de loches hein. Enfin bref, pas de loches. Enfin pas maintenant. « Euh… » Mais merde, l’impro de nul. « Bah tu vas m’rembourser son prix. Y a pas l’choix. Sinon, c’est… » j’allais dire encore un truc par rapport à ses seins, j’me suis ret’nu. « c’est… » J’ai toussé. Elle m’a r’gardé, l’air de m’supplier. Roh quelle merde. « C’est pas d’la merde en plastique, cette table. 120 munnies… ça suffira. » Putain j’me détestais d’faire ça, just’pasque c’était… ouais. Non mais j’m’en fous, ça m’dérangeait pasque c’était une femme, hein. Ca aurait été un homme j’aurais pris plus. Mais j’avais la technique. « File-moi ta bourse. » J’ai glissé une main dans mon pantalon pour aller chercher des pièces dans ma propre bourse, technique de malin, ça. J’ui ai arraché la sienne des mains, j’pouvais limite sentir la présence des aut’gardes derrière moi. Et j’ai mis ma main, déjà pleine, d’dans. J’ai fait semblant d’trifouiller puis j’ai r’ssorti ma main pleine d’mes propres munnies. J’ai compté. « 200. Ouais, ça suffira. Casse-toi. » Elle s’est r’tournée, p’tite claque sur les fesses mais hey. Garde noir.

J’me suis r’tourné, l’air malin, vers les gars. Y en avait qui m’souriaient, puis deux d’entre eux, pas trop.
« Et hop dans ma poche. » J’ai rigolé grassement. L’un s’est approché d’ma table.

« Tu l’as d’où ? »

« T’as pas d’armes ? »

« J’l’ai prise dans une maison, un peu plus haut. Et nan, moi j’me bats aux poings, mec.»

« … T’as volé ma table basse ? »

« Hein ? »

Putain, ça. J’l’ai pas vu v’nir. L’mec était vénère à crever, brusquement. Il avait déjà un pistolet à la main, qu’il pointait sur moi. Franch’ment, ça aurait été un aut’que moi avec cette table, ça s’rait jamais arrivé mais ouais, moi, bien sûr qu’un truc comme ça c’est… J’ai pris son poignet d’une main et j’l’ai tordu vénère. Il a hurlé, son flingue est tombé, le coup est parti.

« Ta table basse ?! » qu’j’ai hurlé comme un fou. J’ai donné un coup d’pied, balayette, il est tombé en avant, moi toujours son poignet dans la main. Les autres ont commencé à réagir. Mon aut’main a pris l’pistolet et l’a pointé vers eux sans les r’garder. « Vous mêlez pas d’ça ou j’me charge de vous. »
L’propriétaire de mes couilles avait la face contre terre, en train de rager d’douleur. « Ta table basse ?! C’qui est à toi est à moi, p’tite merde. » J’ai lâché son poignet et j’l’ai forcé à s’retourner, tout en mettant l’pistolet à ma ceinture. J’me suis assis sur le ventre du mec. « Et c’qui est à moi est à toi ! Regarde… mon crachat… c’est… » J’l’ui ai enl’vé son casque, j’l’ai forcé à ouvrir sa bouche avec mes doigts, en les mettant entre ses dents. J’ai fait c’bruit dégueulasse avec ma salive et j’lui ai craché dans l’gosier. « Ton crachat ! » J’ai fermé sa mâchoire. Les autres s’éloignaient et d’vaient vraiment m’prendre pour un cinglé. « Allez avale ! » J’ai commencé à forcer contre sa mâchoire pour lui faire mal, l’forcer à faire c’que j’disais. Puis j’lui ai donné une petite claque sur la joue droite. « T’as compris ? » Il a ragé en hochant la tête, les yeux fermés. J’me suis rel’vé, j’ai pris son casque. « T’es comme un frère. » J’ai mis son casque sur ma tête, un genre de barbute dégueu, noire et mauve mais surtout laide. J’ai r’gardé les autres en r’prenant l’flingue, en vidant les munitions au sol et en l’laissant tomber à terre. J’ai souri. « J’peux passer ? » J’ai r’pris ma table, et j’ai continué. Putain. Quelle affaire. Franchement des cinglés, ces connards-là.

On a quitté la place, là. Quelques ruelles et on arriv’rait au centre-ville.

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« T'as l'oeil ! J'veux dire… » Lance Surkesh avec un sourire tordu, qui ne se voit pas mais s'entend le long de sa voix, très amusé par la numéro de Jecht. « …cette table basse est magnifique, à coup sûr j'en tire un bon prix. »

L'homme murmure sournois et sifflant comme un serpent, l'on verrait ses yeux brillés d'avidités dorés si ce n'était pour son invisibilité. Puisqu'incapable de résister à la tentation, Surkesh tenait entre ses doigts une bourse au poids satisfaisant, rendu invisible par ses doigts dextres avant même d'être volé à la pauvre dame. Voler celle de Jecht aussi… ? Surkesh ne se voyait pas lui faire la leçon mais… être sympa, ca ne va pas vraiment les aider. Les gardes noirs n'ont pas l'air d'avoir remarqué les petits tours de passe-passe ; qu'il s'agisse de la générosité de l'un ou de l'avidité de l'autre. Ne se voyant pas le juger ou lui faire la leçon pour avoir écouter son coeur, d'aussi mauvais conseil puisse-t-il être, le sorcier se permit pourtant de risquer à voler la bourse.
Puisque lui risquait la mission à donner des munnies à des gens !

« Si t'es si riche que ça, t'as qu'à me donner tes munnies à moi ! Bon sang ! » L'invisible retient ses exclamations en murmures, difficilement alors qu'il sonde les environs de ses pouvoirs ; s'assurant de pouvoir chuchoter sans être entendu. « Je pense qu'on sera tranquille jusqu'à la forêt si tu continues sur ta lancée. Honnêtement ? J'ai trouvé ça parfait… »

On ne le voit pas… et pourtant, Surkesh a les yeux rivés sur cette magnifique table basse ; pensif. Jecht n'en a probablement rien à foutre de cette table basse mais c'est pas grave, le sorcier attendra le bon moment pour la rendre invisible et l'embarquer avec lui. Sinon… l'avancée se fait tranquillement, le pas vaguement préssé mais Jecht devant bien avoir l'air naturel, en patrouille ou en ramassage de table basse. Guidés par des vagues souvenirs d'une époque lointaine, Surkesh navigue comme il peut dans les rues, se remémorant le labyrinthe urbain au fur et à mesure qu'il y avance. D'une tape par-ci ou par-là, toujours silencieuse, le sorcier guide son ami dans la meilleure direction et sans encombre, les deux infiltrés avancent à travers le centre-ville dans un rythme de croisière rendu pépère par les multiples détours.

La radio de Jecht qui grésille.

« Skinner pour les gardes noirs. La cargaison d'armes et d'explosifs partira de l'usine dans dix minutes, comme prévu, tous ceux qui ne sont pas en poste vont à l'usine. »

« Si ça devient trop chaud, je ferais distraction avec quelques sans-cœurs, nous faut qu'on trace. »

Amateur de petits secrets, Surkesh ne prend pas la peine de rappeller à Jecht qu'il est venu ici avec une Keyblade… qui attirera de toute façon ces sales bestioles. Ca plus les princesses de coeurs dans les cachots ? La diversion ne devrait plus trop tarder.

La radio de Jecht qui grésille, à nouveau ; quelque chose à propos d'un groupe de cinq-six ombres qui vient d'être gérés. De mémoire, l'usine est actuellement placé à côté du centre-ville alors… ca devrait vider le coin des gardes noirs et réduire drastiquement leurs nombres. Et soucieux, Surkesh invite Jecht d'une tape dans le dos à presser le pas. Forcer de maintenir sa détection magique, Surkesh n'a pas vraiment envie que Jecht doive s'expliquer sur sa destination une nouvelle. Parce que… le sorcier sent bien que l'ami qu'il suit n'a pas de plan et improvise chaque action ; là où le compète improvise des plans au fur et à mesure.
Parier sur Jecht et son jeu d'acteur ca… disons que Surkesh sent que ça peut vite déraper.

Ainsi, Surkesh accroche sa poigne à l'armure de Jecht.

« Les gardes noirs convergent vers l'usine, là-bas...  » Surkesh pointe du doigt la direction de l'usine et… oui, ca sert à rien au vu de son invisibilité. « …et y a un paquet de gardes qui viennent de là-bas. » Encore une fois, du doigt pointé en guidant Jecht comme on tire la laisse de son chien. « Et bon, je préfère qu'on ait pas à expliquer quinze fois de suite pourquoi on obéit pas aux ordres de l'autre connasse. »

Si Jecht se laisse faire et suit bien gentiment, il ne devrait pas avoir à s'expliquer de nouveau… en théorie.
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J’ai l’vé les yeux puissance mille. Lui avec ses conneries, il allait juste nous porter la poisse. J’ai chuchoté dans ma barbe, un peu vénère. « Tu fais chier. Si j’vais à l’usine pour pas paraître suspect, comment j’quitte l’usine après ? » Non pasque là-bas, c’est pas cinq-six gars qu’allaient m’regarder bizarrement si j’allais dans l’mauvais sens. J’aurais juste quarante types à régler. « Faut un plan. » Et pour ça j’pouvais pas compter sur lui. Mec, t’as un truc à dire, tu l’dis, tu commences pas à m’foutre un cas d’conscience de merde. T’as une propal’, tu l’dis. Mais putain, pour me parler de munnies et d’table basse maintenant, là il était prêt, le gars. Après il avait son utilité. Savoir d’où v’naient les gardes noirs avant d’les voir, c’t’ait stylé. Moins Jecht aussi mais bon. On était dans l’centre-ville quand tout ça s’est passé, à marcher tranquillement d’une porte à une autre, en mode chill. Putain. En vrai, quand tu te stresse pas, tu te fais pas griller. Forcément si on continue, maintenant, j’vais plus penser à la table basse que j’ramène chez moi, j’vais juste penser au fait qu’j’vais dans la mauvaise direction ! Putain. Faut vraiment m’laisser dans mes idées, si on veut qu’ça marche.

J’vois les premiers gardes qui vont dans une autre direction qu’moi, qui vont vers ma droite. Ok. J’tourne à droite. Ca m’rapprochait pas d’mon but, putain. Foutue usine. Surkesh continuait d’me tirer un peu l’armure dès qu’j’avais l’air d’prendre une mauvaise direction. Bon. Au bout d’un moment… J’pose ma table basse. Ca avait plus d’sens si j’allais aider pour un truc chais-pas-quoi là-bas. Mon job c’est pas d’écouter, c’est d’être le meilleur. Fallait un truc… et avant qu’on arrive à l’usine. Allez. Encore un coup d’génie. Ou quelques-uns. Et c’était bon. Du reste, j’savais où je d’vais aller pour la suite, j’connais quand même pas trop mal la cité du crépuscule, même si la dernière fois r’montait.

J’pouvais faire semblant, d’vant pas mal de gars, d’recevoir un appel genre « Viens, Romuald ! On a besoin de toi au manoir ! Pas à l’usine ! ». Franchement c’tait jouable. Si j’disais à Surkesh de dire un truc du genre en s’approchant à max du micro, les gens y croiraient p’têt’re. Fallait juste voir s’il savait imiter un son genre micro. J’savais pas l’faire mais p’têt’ lui, si. Bah… y a des talents d’fou à travers l’univers donc pourquoi pas ?! Non puis il utilisait sa matière noire pour s’essuyer le gland, donc y’pouvait p’têt’ élargir ça à absolument n’importe quoi.
Bon. En vrai ça d’vait forcément v’nir de lui. Moi j’pouvais pas faire un Jecht Shoot dans une poubelle puis dire « Oh ! Je dois aller chercher la poubelle, je l’ai envoyée trop loin ! » .  Putain… Ca m’saoulait. Bon et y savait faire quoi. En vrai.

Putain. Encore une fois, une putain d’idée, genre simple mais tellement… tellement malin. J’ai chuchoté.


« Surkesh. Putain, approche-toi. Ok. » J’ai r’gardé autour de moi, voir si personne me r’gardait et j’lui ai raconté mon plan. Et j’ai senti qu’il avait un visage genre il y croyait pas mais « Non mais fais-le, j’suis chaud. » Et bim. Alors qu’y a quelques gardes dans la même rue qu’moi, t’as là, devant nous, un truc genre huit sans-cœurs qu’apparaissent. Trois par trois. Les sans-cœurs coléoptères. Putain… C’est tout c’qu’y savait faire ? Nan pasque pour ça, l’mieux c’tait pas d’trop raconter qu’tu sais invoquer des sans-cœurs. Y nous ont r’gardé puis… ils ont commencé à s’barrer, dans une aut’direction qu’l’usine, forcément ! « Des sans-cœurs ! » qu’j’ai crié ! « Y vont vers le manoir ! J’vais les niquer, tracassez pas ! » Et j’ai commencé à courir !

« Putain ralentis-les ! » qu’j’ai dit à Surkesh, j’les voyais même plus, ces fils de pute. J’tourne un coin d’ruelle, j’les vois au-d’ssus du tram, en train de danser en m’attendant. Putain. J’ai r’commencé à courir. Ca aurait été génial s’il avait fait apparaître d’aut’sans-cœurs plutôt du côté d’l’usine, mais si c’était pour qu’on ait encore plus l’air de gros cons, j’étais pas trop sûr. On a continué à courir. Putain, un moment j’me rends compte du truc le plus con, mais Surkesh f’sait aussi du bruit. Donc bon « Ah fils de pute ! » qu’j’ai commencé à gueuler en courant. « Tu paies rien pour attendre ! » Ouais bon, au moins ça couvrait son bruit. « Dès qu’j’vous attrape, j’vous bloodfist ! » Ouais bon, c’tait d’venu une expression. Pas mal de gardes m’ont vu courir et putain, la vérité, beaucoup riaient comme des fils de pute. En même temps sérieux mais huit coléoptères ? Le truc, tu souffles, ils crèvent ! Un moment, v’là l’truc de merde. Devant moi, là les huit coléoptères, t’en as trois qui explosent en quoi, deux secondes ? J’vois un mec qui leur tire dessus. Merde… Heureus’ment, ils finissent pas êt’trop loin pour lui ! « Merci ! » connard. Putain, remercier ce fils de pute. Tu crois qu’j’ai b’soin d’aide pour huit sans-cœurs à chier ? Nan mais ça va.

« J’vais t’aider ! » Là t’as un garde qui commence à courir avec moi. Sans déconner. Tout jeune, le casque qui r’bondissait sur son visage comme la poitrine d’Alice pendant le sporrrr et faut vraiment qu’j’arrête avec ça, merde. Non puis… y’m’souriait. Putain. J’étais tombé sur un boyscout, genre le seul de tout l’bordel à êt’sympa. J’ai r’gardé autour de moi et hop, j’ai fait semblant d’trébucher, j’me suis rattrapé à son épaule et clac, j’lui ai déboité direct. Il a crié et est tombé. J’ai fait semblant d’tomber aussi. Putain cette comédie de chiotte. Allez j’y retourne.  Un moment, j’ai perdu d’vue les sans-cœurs, mais bon j’savais où ils allaient donc c’t’ait d’la triche. Et quand j’les r’vois, y en a plus que quatre. Putain. Par contre… Ils y arrivaient. La brèche dans le mur, l’accès qui m’nait à la forêt. Putain j’étais content. J’ai encore croisé quelques gardes en gueulant « J’vais détruire ces sans-cœurs ! » Juste avant moi, les sans-cœurs sont entrés dans la brèche, ch’uis passé, j’ai r’gardé autour de moi. Putain. Ca pouvait soit êt’le moment l’plus facile, soit le plus chaud. Les sans-cœurs m’ont attaqué, normal. Si Surkesh les f’sait disparaître et qu’un garde stationné dans la forêt nous voyait, j’étais grillé direct. J’ai fait semblant d’galérer un peu, d’pas savoir viser, mais j’les ai détruits avec mes poings.

Ok. Ca m’faisait un truc. D’là où on était, fallait pas longtemps pour atteindre la porte du manoir. La base du plan, pour ici, pasqu’on avait quand même un plan en gros, c’tait juste de faire semblant de rien et ça pass’rait. J’étais un garde noir, quand même, là. T’as forcément plein de gardes noirs qui entrent et sortent tout l’temps. Bon.
J’ai marché vers le premier endroit, en bordure de forêt, où j’pouvais m’cacher, j’ai fait semblant d’vouloir pisser et pouf, j’me suis caché. J'étais pas bien caché, j'étais caché. Genre fallait m'chercher pour me trouver.


« Bon. » qu’j’ai dit avec une branche qui m’grattait sévère les couilles. « Tu r’gardes où sont les patrouilles et dès qu’c’est un peu tranquille pour deux bonnes minutes, tu m’dis. » C’tait les patrouilles le problème, c’était forcément plus organisé qu’des mecs en solo. Alors bon, croiser un mec solo, ‘bats les couilles, vu comment c’est des brutes, jamais t’en auras un qui m’f’ra un r’proche ou qui m’pos’ra des questions. Mais voilà, une patrouille, fallait éviter un maximum.
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« Personne aux alentours, tu peux pisser… » Lâche Surkesh dans un sourire, l'air un peu mielleux alors qu'il sourit d'indulgence face à... l'insouciance de Jecht ?

Quand bien même le colosse est un petit peu tendu par moment, il a plus l'air d'un gamin en train de faire des bêtises que d'un gars en train de… comment dire… ? S'introduire sans autorisation dans le Q.G du groupe le plus cruel de tous en vue d'y voler la chose la plus précieuse qui s'y trouve. Quelque part, ca rassurerait presque le sorcier de le voir ainsi en train d'uriner dans la nature en toute détente ; une preuve de confiance ? Peu personne apprécierait d'être escorter par un gars invisible à la réputation aussi plombée que la sienne. Pire que ça, puisqu'il y a des fous pour accepter, qui oserait le faire sans s'en inquiéter ?
Au final, assez tristement, Surkesh conclut que Jecht a surtout suffisement confiance en lui-même pour n'avoir peur de rien. Et d'un coup, l'idée d'avoir son joker trop tête à l'air ? Ca vous stress un ancien mercenaire.

Les mauvaises nouvelles s'enchainent, en réalité. Le camouflé peut ressentir… son coeur comme tiraillé par deux douleurs. Une sensation concrète qui vous dévore de l'intérieur comme une maladie, un sombre cancer dont on ne peut se défaire… dès fois elles reculent, dès fois elles s'avancent mais elles sont persistantes. Elles emplissent tout au point de ne laisser chez le réincarné qu'une petit espace pour que de la lumière s'y fasse broyer. Des efforts sont faits pour équilibrer la balance mais ca prend du temps et… Surkesh avait oublié le soleil noir. Cette vision qui lui rapelle pourquoi il a sombré la première fois, le pourquoi de touts ses sacrifices et erreurs. Les ténèbres ici sont partout, de sales souvenirs, de mauvaises émotions.
Un sale arrière-goût de trahison… Surkesh ne digère toujours pas comment ca a tourné avec Death. Sans doute est-ce le mieux mais toujours si peiné, si blessé ; un de plus qui ne rêve que de le tuer, quasiment.

Un soupir de renoncement avant de sonder la forêt, plus déterminé que jamais à réussir cette escapade : Surkesh ferme les yeux et se concentre, déploie sa perception magique au travers de la forêt de conifères.

« Oh ta race ! » Crache Surkesh qui réouvre les yeux d'un sursaut avant de replonger dans l'étude de cette zone boisée… et particulièrement peuplé. Jecht ne va pas aimer, c'est sûr ! Surkesh a eu beau prévenir que ses infos n'étaient peut-être plus d'actualités concernant le Q.G... Jecht ne va pas aimer, c'est sûr ! Putain de grincheux, de qui pense-t-il jouer les papas ?! « Donc, quand je disais que la forêt n'était pas gardé et qu'on croiserait seulement quelques connards qui vont et viennent du manoir ? »

Tôt ou tard, sa magie s'envolera, il sera visible à nouveau et… inquiet à l'idée. Soudain rattraper par la réalité. Le temps joue contre eux. Il faut se presser. Alors Surkesh parle vite. Très vite. Stressé ? Ouais.

« Là… y a des patrouilles partout qui prennent des chemins et itinéraires pas possibles. Les gars bifurquent et zig-zag dans touts les sens sans logique… » Dans le genre mouvement pas prévisible du tout, en fait. Peut-être que Jecht a moyen d'être chaud mais… Surkesh, lui, préfère vraiment la discrétion à l'approche frontal. Et plus il s'approche de l'objectif, plus ses tripes vibrent sous la pression. « Y a évidement le manoir et ce qu'on y cherche… tu feras gaffe, par contre, y a un dinosaure qui garde l'entrée mais on l'esquive facile… et y a un truc nouveau. Pleins de types réunis dans une même zone qui fourmille comme… une usine ? Un truc du genre, ils ont pas l'air prêt de s'en allez. C'est pas sur la route donc on s'en fout pour l'instant mais… va falloir faire vite et gaffe pour esquiver les patrouilles. »

Il y a aussi des présences disperses, solitaires et éparses… peut-être des animaux… quelques connards qui vont et viennent du manoir ? Ceux-là sont tout de suite plus simple à gérer, ils n'ont pas de radios. Et puisqu'il y pense, de mains sournoises aux doigts habiles, Surkesh éteint la radio de Jecht. Tant pis pour les infos qu'on en obtiendrait, c'est le silence et la furtivité que cerche ici le sorcier et… Jecht aussi. Probablement ? Espérons-le. Parce qu'il est d'humeur à jouer aux ninjas pour l'instant mais… ça peut changer très vite.

« Allez… on a une ouverture, on y va. » Murmure le camouflé.
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Putain… Quelle merde. Franchement, cette histoire de patrouilles, ça compliquait tout. C’était… T’façon, chuis habillé comme l’un d’eux mais voilà, ça reste chaud. Pasque j’étais seul et qu’j’pouvais pas expliquer ça à coups de table basse. Ouais non, ça f’sait partie du passé ça. Y avait pas mille endroits où aller et… pas d’raison d’y aller. ‘Fin j’pouvais toujours trouver un truc, franch’ment. J’avais pas trop peur, au final. Quand on avait décidé d’passer c’bois, on était pas partis sur l’idée qu’personne nous y verrait. Ca reste un coin proche du QG. Normal qu’ils surveillent. Mais putain, si c’est la blinde ? Puis v’là c’qu’y’m’dit, quoi. Un dinosaure, une usine, chais pas quoi. Roh… Bon au pire.

Surkesh m’donne le signal. J’me lève des buissons, j’dégage la terre, les brindilles, l’écureuil, ‘fin bon. Et j’retourne à vue… Ok on a un peu d’temps donc. Et j’ai avancé ! Ok. L’air naturel, ok. Faut rester bien tranquille, les mains dans les poches, l’air de juste glander. Avec les pas d’l’autre derrière, l’impression d’être suivi. Pff. Bon.

J’te dis, j’ai marché quoi, deux cent mètres comme ça, sans vraiment chercher à être discret, pour surtout pas paraître… bah suspect. ‘Fin bref. Chuis là, j’marche, en m’forçant à pas regarder à droite et à gauche, ‘stoire d’avoir l’air genre normal quoi. Sérieux, franch’ment l’feu, ça aurait été qu’la rébellion elle vienne souvent par ic… J’me suis arrêté.


« C’t’ait quoi ça ?... »

Un gros… chais même pas dire quoi. Un grinc’ment sous mon pied.  Comme… chais pas. Vraiment c’tait un délire. Et j’ai pas bougé. J’ai r’gardé mon pied. Ce sentiment qu’c’était quelque chose qui craignait. Et… bah j’vois mon pied. Genre rien.

« Attends. »

Putain… Je l’sentais mal. Genre… trop mal. « J’ai marché sur un truc… » J’ai r’gardé autour d’moi à la recherche de Surkesh, par réflexe. Putain. « Je… » C’était p’têt’re une mine. Une putain d’mine qu’était là pour… chais pas ? Buter les gardes noirs ? C’est quoi cette idée d’merde ? C’est quoi l’but surtout ! Bon après… peut-être pas. Peut-être que… j’avais marché sur des clés. Peut-être que « Hey ! »

J’ai fermé les yeux. Putain. Forcément qu’ouais, fallait qu’ça arrive. J’ai l’vé les yeux vers quatre gardes noirs, à une cinquantaine de mètres, qui marchaient vers un autre bout d’la forêt. « Ouais ? » Y en a un qui commence à s’approcher. Putain fils de pute, reste où t’es… Il finit par s’arrêter, cinq mètres en avant par rapport aux autres. « Y a un problème ? »

« Non non ! » J’lui fais un signe d’la main. Merd’j’fais quoi là. J’me baisse brusquement et j’commence à masser mon mollet. « P’tit claquage. J’ai trop couru après les sans-cœurs là. » Il me r’garde fixement. Il a une lance. Il la plante devant lui, genre pour faire le malin j’crois. « Qu’est-ce que tu fais là ? »

« Ah bah… » J’ai r’gardé d’l’aut’côté pour murmurer. « Regarde c’qu’y a sous mon pied. Vite. Te préoccupe pas d’lui. »Brusqu’ment j’ai r’gardé l’aut gars. « Non mais là, j’vais au manoir, là. »

I’fait une pause, y continue à m’regarder, y’m’jauge ma mère. « Pourquoi ? »

Bon. Encore l’moment d’prouver qu’chuis un génie. Un mensonge… qui t’raconte un probable tell’ment tiré par les ch’veux, t’sais… tell’ment dingue… qu’t’y crois pasque personne pourrait inventer un truc comme ça. « Bah j’vais m’plaindre. J’en ai marre qu’y foutent rien, là, les chefs, alors que nous bah qu’on doit tout faire dans la ville. Alors j’vais trouver l’premier responsable qu’j’trouverai et qu’’j’lui dirai bien c’que j’pense. Pasqu’on n’est pas des   « Bon. » Y s’retourne. Et il part. Putain. Allez, ça en moins. Allez Surkesh. Montre-nous…[/color]
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« A mon signal tu t'éloignes aussi loin que possible… tu n'auras qu'un très bref moment pour le faire… » Murmure-t-il, aussi sérieux que si soucieux. « …t'es prête ? A trois… » Et soudain moqueur, vaguement rieur. Quelque chose l'amuse dans cette situation, allez savoir quoi. « Un… deux… trois !!! »

Jecht s'éloigne alors ! D'incantations mystérieuses que nul ne voit, l'on entend un claquement de doigt ; qu'une horloge immatérielle apparaisse sur la mine. A peine le temps de voir les aiguilles tournés qu'elles sont déjà arrêtés. Plutôt vif malgré son imposante musculature, ou justement grâce à elle, le colosse s'éloigne en revenant sur ses pas, s'assurant ainsi de ne pas marcher sur un autre explosif. Figé dans le temps, seulement un très bref moment, c'est pourtant suffisant pour que d'une main tendue aux doigts plus crochus que des serres de sorcières qui aurait de l'arthrose, le sorcier fasse étalage de ses talents.
La mine explose, donc… mais ce n'est pas grave.

Puisqu'en effet, la mine explose… mais sans un bruit. L'on ressent le souffle de l'explosif malgré tout mais privé d'air à sa naissance, l'explosion ne produit aucune flamme ou embrasement et la chaleur déployée, malgré tout, reste limité. Tandis qu'une troisième bulle entoure la mine ; d'une obscurité parfaite qui tue l'éclat supposé de l'explosion dans l'oeuf.

« On va choper la patrouille à laquelle tu viens de parler et on les neutralise. » Surkesh, sans hésiter, attrape Jecht et le tire à sa suite.

S'il y a une mine ? Il y en a plusieurs. Personne ne fout une et une seule mine au hasard dans une forêt… tandis que la théorie du champ de mines explique soudain les itinéraires aussi étranges qu'imprévisibles des patrouilles. Sans parler que…

« T'as merdé… le coup de la table basse, c'était du génie mais là… » Sondant les environs, inquiet de sentir ses imposantes résèrves diminués au fil du temps et préssé par celui-ci, il lui semble pouvoir parler à voix basse sans risque d'être entendu par d'autres que cette fameuse patrouille. « …personne ne se plaint, ici. Ca ne marche juste pas comme ça, t'aurais du dire que tu prévoyais de démonter la gueule des chefs et que t'allais démonter la leur aussi. Ou juste lui dire d'allez se faire enculer parce que c'est pas ses oignons. »

Les Coalisés passent leurs temps à se tourmenter les uns les autres jusqu'à ce que mort ou soumission s'ensuive… et la réaction de la patrouille est… étrange. Est-ce qu'ils ont reconnus Jecht… ? Après tout, ce n'est pas la première fois qu'il vient ici… ou simplement le trouve-t-il suffisement louche ? Quoiqu'il en soit, le duo a la malchance d'être tombé sur des types relativement suspicieux et méfiant, suffisement pour ne pas les avoir attaqué sur place. Sans s'inquiéter des mines, le sorcier traine son imposant collègue d'une main en marchant sur les pas des gardes noirs… tandis que de l'autre, il allume sa radio.

« Marcus pour… » C'est la voix de l'autre lancier ?! En panique, Surkesh s'arrête net et attrape son talkie-walkie pour y cracher dedans avec fureur ; cherchant à imiter le gamin haineux et orgueilleux qu'il était à l'époque.

« C'est quoi cette merde à la gare ?! J'vous ferais tous tuer si vous me réglez pas ça dans l'heure ! »

L'appel de radio du lancier a été couvert par celui de Surkesh… et la voix du sorcier a été entendu aussi, faisant suffisement tiquer la patrouille pour qu'elle revienne sur ses pas ; d'ici, ils ont l'air prêt à en découdre.

« On a pas le temps, mec. » Et honnêtement, le sorcier en a... vraiment rien à carrer de ce que pense Jecht, là tout de suite. Qu'il joue les vieux vétérans ou les gros papas s'ils le souhaitent… mais s'il veut réussir cette mission ? Il ferait mieux d'écouter. Parce que le temps joue contre les deux invités surprises et que Surkesh n'aura pas assez de magie pour user d'invisibilité, de détection et du quatuor de sorts que ça lui demande de neutraliser une mine. Quand à traverser la forêt… juste en faisant attention à ne pas marcher sur une mine… ? Ca va prendre un temps fou ; encore une fois, l'invisibilité et la détection magique de Surkesh sont essentiels à cette mission. Et hélas ne dureront pas éternellement.

« A QUI TU PARLES, HEIN ?! » Beugle le lancier alors qu'à sa suite, le reste de la patrouille ont toutes leurs armes dégainés.

Surkesh est déjà à leur rencontre… et s'enfermant avec eux dans une bulle où règne un parfait silence ; le voilà qui commence à les taper à coups de clefs ! Tel un esprit frappeur, la surprise, l'invisibilité et le silence suffit à donner un avantage certain. Ainsi pleut-il des coups sur les pauvres gardes noirs, incapable de comprendre ce qu'il se passe. De justesse, Surkesh esquive quelques attaques qui partent au hasard depuis les gardes… clairement perdus et désorienté par la situation. A terme, quatre gardes noirs finissent assommés et… Surkesh se met bien évidement à les fouiller, cherchant d'abords des munnies.
Oui. Qu'importe d'être dans le Q.G du groupe le plus cruel qui soit ; qu'importe les enjeux et importances de cette mission… en cet instant, Surkesh n'écoute que son coeur et cherche des munnies.

« Putain de clochards… » Crache Surkesh à constater que ces gardes noirs sont fauchés comme le blé. Jecht arrive enfin, l'air plutôt vénère ou… ? Bof, Surkesh lui trouve toujours un air plus ou moins vénère mais après l'aigreur de ne pas récupérer de munnies, le sorcier s'explique enfin. « …je doute qu'un putain de garde noir soit capable de se rappeller l'emplacement de chaque mine de cette putain de forêt. Essaye de voir s'ils n'ont pas un papier sur eux qui indique les directions à prendre pour rejoindre le manoir sans rien faire sauter. Sinon, ne reste plus qu'à marcher sur les traces des patrouilles ou… attends, dans le pire des cas ? On réveille un de ces connards pour lui demander de nous amener jusqu'au manoir ; s'il résiste à tes charmes, je lui balance un sort de terreur pour le convaincre et ce sera plié. »
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Putain mais quel gros con, celui-là ! On va les choper, qu’y’m’dit. Et le mec… il fonce.  Et tu sais, moi… bah j’avais une petite mine sous le pied donc eh beh… j’dois bien avouer qu’j’avais pas fait bien gaffe à qu’ils allaient où, les gros cons d’la patrouille. Du coup bah j’ai essayé d’suivre un Surkesh invisible juste au son d’ses pas et d’sa p’tite crise de merde. Non mais… un moment j’le perds, il s’en bat les couilles. Mais allez, j’suis bien arrivé à un moment à r’trouver quatre corps allongés dans un coin paumé d’la forêt. Putain mais son silence de merde, v’là qu’il l’utilise un peu trop souvent. Surtout quand ça peut m’emmerder !

Et faut qu’je fouille. Ouais t’as raison. Genre t’es là depuis trois minutes et tu pouvais pas l’faire ? Gros con. J’soupire et j’m’approche, hyper énervé. Déjà, r’cevoir ses critiques ça m’a bien gonflé. C’est moi c’ui qui engueule les autres ! Non puis attends, mon rôle était pas mal j’trouvais. Le garde noir complètement con qui pense qu’il a vraiment droit d’se faire entendre auprès de Death et ses charclos, c’est méga con. Bah pas mal, quoi. Eh beh non, pour Surkesh, c’t’une erreur. Putain, mais… hey. J’étais sur une mine, moi ! J’étais pas dans mon moment d’gloire final, t’sais. Et v’là qu’j’les fouille.


« Putain. Mec. » J’fais un grand sourire triomphant derrière mon épaule, là où j’suppose qu’il est. « T’avais raison, t’es trop fort. Y a bien une carte avec l’emplacement de toutes les mines, bien joué ! » J’rigole un peu. « Oh putain, et y a aussi une photo de ta petite sœur nue ! » J’arrête de sourire et j’lève les yeux. « T’es con ou quoi ? Bien sûr qu’ils ont pas c’genre de plan. Y z’ont beau être des gros cons, n’importe quel idiot sait ret’nir un ch’min safe s’il est pas trop long. » Connard. Ca s’voit qu’tu sors pas souvent d’chez toi. Fais du sport comme moi et tu l’sauras bien. Ta mémoire elle peut ret’nir d’ces trucs. Alors ouais, qu’on est bien d’accord, tu sauras pas où sont toutes les mines, mais ton ch’min safe, t’inquiète que tu vas le ret’nir. Non mais attends, si un papier comme ça existe, les mines servent à rien. Les rebelles te chopent un garde noir avec la voie à suivre et au final, les bombes t’emmerdent plus qu’autre chose. Bon. J’continue d’fouiller très vite fait pour en avoir le cœur net. Et j’me r’lève en soul’vant mon pantalon. Putain. « Marcher sur leurs traces c’est trop grillé, on n’est pas des animaux, on y arrivera jamais. » j’me gratte la barbe. Et alors sa deuxième idée avec un mec qu’on réveille et qu’on oblige à blablabla ouais non c’est tell’ment d’la merde, y a trop d’moyens qu’ça foire. Franch’ment ouais, c’est un plan à la Roxas, du gros yolo et c’est bon. Non mais attends, cette opération-ci elle est pas comme les autres, on peut pas avoir un mec qui nous montre un ch’min, voit un putain de dinosaure, et crie comme une gonzesse parce qu’il a pris un sort de peur dans le tronche.

Nan puis c’est des plans de dessin animé, ça. D’accord on peut intimider un mec pour qu’il nous guide mais… mec. C’est Death, en face. Moi j’comprendrais un mec qu’aurait plus peur d’son patron que de deux inconnus costauds.


« Faut trouver aut’chose. » Pasque la petite astuce de Surkesh pour étouffer l’explosion, franch’ment ? C’était méga stylé. On a complètement réparé la connerie qu’on v’nait d’faire, avec ça. Nan, c’était super pro. Mais… Mais on peut pas l’faire dès qu’on marche sur une mine ! Alors bon… on allait pas s’amuser à faire gaffe où on marchait. C’était trop suspect.
J’regarde les arbres. Franch’ment… ça f’sait un ch’min de fou jusqu’au manoir, c’est clair. Sauter d’arbre en arbre. On pouvait y arriver. ‘Fin ouais. « On ». Moi ouais. Non d’accord, sûrement que Surkesh en théorie, aussi. Mais v’là le temps qu’on va mettre. Putain. Autant dire que la Coalition noire entière s’ra rev’nue du tournoi quand on arrivera à destination.

Putain. J’faisais un check’up de c’qu’on savait faire pour voir c’qu’allait bien nous sortir de la merde. Franch’ment
. « Je te prends par les pieds, tu vois. Genre comme une pompom girl. Je te lance à deux mètres du sol… moi je saute, tu vois… Non ‘fin, t’as déjà vu le Jecht Shoot ? Ouais non t’as raison.. » Il avait rien dit mais ouais, il marquait un point. Déjà, chuis incapable de faire le Jecht Shoot sans hurler le nom d’l’attaque donc… j’allais un peu me faire griller. J’pouvais essayer sans l’dire mais… 60% de chances que ça foire, du coup. Bah ouais. Et bon, c’tait des vies qu’étaient en jeu !

Franch’ment, il aurait vraiment été capable d’invoquer des sans-cœurs, ça aurait été méga tout vu. En vrai, c’est bien un truc que j’captais pas avec la Coalition noire. T’sais, ils mettent des mines dans l’chemin pour leur QG, franch’ment, j’respecte cette technique de petite pétasse. Mais y a quand même souvent des apparitions de sans-cœurs, dans l’coin. Alors bon ? Non ? Genre ils marchent dessus, ça pète, et t’es bon pour en r’mettre.

J’soupire.
« Non si. Ouais j’ai bien un truc. » J’soupire encore. « ‘Fin c’est… franch’ment c’est moyen. » Rolala… Non. Putain… j’me méprisais rien qu’d’y penser. Putain d’vie et putain d’providence, pas vrai ? « Vaudrait mieux abandonner. » J’ai r’gardé dans la direction du manoir. On était trop proches, c’était dommage.

« Bon allez. » Un p’tit peu d’souv’nir. Chais même pas de quand ça datait… mais voilà, y a longtemps, j’faisais quand même pas mal équipe avec Ultimécia et elle m’avait expliqué l’délire. Alors tout c’qu’est magique, moi, tu sais… Mais celle-là, j’y étais arrivé. Pour la p’tite histoire, c’est… Xerxès, le roi de Perse, qui m’a appris à faire ça. Genre une invocation. Bon, pas d’chance, c’est tombé sur celle-là, hein. J’me suis concentré, ai contracté mes muscles pour rassembler toute ma volonté d’mes couilles. J’ai l’vé un poing et je me suis mis à genoux pour le poser contre la terre. Et genre j’étais à fond. J’faisais qu’un avec la source de la vie et… bon au bout d’un moment, j’ai entendu un hennissement. J’ai l’vé les yeux et j’ai vu trois créatures mais… dégueu. Genre dessin animé, t’sais. Trois pégases de mes couilles avec des couleurs éclatantes, qui souriaient genre n’importe quoi. ‘Sont arrivés d’vant nous tout heureux. « Bon ça va. C’est la première et dernière fois. » Je me suis r’tourné vite fait vers c’que j’croyais la position de Surkesh et avec un regard sérieux, j’lui ai dit : « Pour Roxas. » Pasque j’avais pas de meilleure idée. J’suis monté sur une des bêtes et j’ai r’gardé la deuxième qui… s’f’sait montée par Surkesh ? Chais pas, il était encore invisible. Bon et le plus important : Le troisième s’est approché de moi. « Bah dégage, on est deux, connard, apprends à compter. »

Et il s’est cassé. « Allez. » On a commencé à voler. Deux gros vieux blasés sur des ch’vaux heureux et tout. On a volé au-d’ssus d’la cime des arbres histoire de pas s’faire repérer. Par contre ouais. Assez vite, on arrivait à la fin d’la forêt, ‘fin… une petite pause, on va dire. Le manoir. On est r’descendu. Y avait deux gardes à l’entrée d’la forêt.
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Surkesh ferme les yeux, respire un instant pour retrouver son fort intérieur ; son essence. Celle-là même que possède chaque être. Le monde se volatilise un instant. Deux gardes noirs, bien évidement, gardaient fièrement l'entrée du Manoir Abandonné. Lui si sinistre, le grillage en guise de mâchoire, imposant comme un Darkside alors que l'éclat du soleil noir lui assombrit sa peau de pierre et de bois, ses cheveux de tuiles. De chaque ouverture s'échappe des lumières jaunes fortes et foncés, à peine là pour vous éclairez, surtout pour vous rappellez où vous mettez les pieds. Chaque fenêtre, porte, carreau, trou ou ouverture semble se faire oeil de sans-cœur dans l'obscurité.
Pourtant, quelque chose apaise Surkesh… l'effraie, le détend presque au point de le faire fondre… le sombre sorcier perçoit la Lumière, si pleine de promesse à ses yeux de déchus.

Les deux gardes restent… choqués, parfaitement hébétés, tout à fait interloqué de la scène qui sous leurs yeux, vient de se dérouler. Très vite, doux comme des agneaux mais pressés comme légèrement apeurés, les deux poneys féeriques bondissent moins lourd que des ballons de baudruches par-dessus la grille. Ca fait quoi… pour une fois… de faire quelque chose de bien ? Ca change, pour une fois. Une motivation nouvelle, presque noble, s'éveille alors en Surkesh qui se satisfait d'être un cas désespéré.
D'humeurs émotifs, sur l'ordre d'un pauvre sorcier qui ne sort plus des méandres abyssaux de son sombre coeur… s'échappent trois petits poneys de portails noirs.

Gris et terne, une mèche noire comme une nuit sans étoile recouvre un oeil à chacun. On les entends hennir quelques gémissements et pleurnicheries étouffés, l'oeil tout aussi prétentieux sans que l'on ne sache pourquoi. Et à l'heure de se faire envahir de petits poneys, les deux gardes à l'entrée ne sont pas sûr de pouvoir digérer la scène surréaliste. Alors que trois charmants poneys galopent en flottant sur de jolies arcs-en-ciel, trois autres imitent la course sur des nuages gris pluvieux. Un féérique traine dans la forêt, allez savoir pourquoi en retard, laisser dérrière… et trois opéras jaunes filent dans les cieux, abattant déjà quelques foudres éparses ; loin les uns des autres et tous loin de l'entrée principal. Bien dispersés, aucune de ces invocations n'est une menace mais… si ça peut disperser un peu les troupes et ajouter un peu de confusion, ce n'est pas plus mal.

Cette lumière… l'appelle… fait comme vibrer la Keyblade à sa main ; cette lumière, Surkesh en a besoin. Obsédé à l'idée de la décortiquer, de l'analyser, de la comprendre, de la tordre aux mains de sa volontée… de cette lumière, Surkesh désire percer touts les secrets.

Mais encore une fois, l'heure tourne impitoyablement. Surkesh ne reconnait pas le tyrannosaure, d'ordinaire laisser en laisse à l'entrée… mais depuis le temps ? Suffisement bien dressé pour faire machinalement le tour du Manoir. Death en aurait-il fait un zombie ? Un sans-cœur ? A l'autre bout de l'entrée, il s'agirait de rentrer avant qu'il ne termine son tour de ronde.

Un murmure… ce ne sont pas les idées qui manquent mais…

« Je te suis Jecht… laisse parler ton talent… »

…Surkesh en vient à la conclusion qu'il ne peut ni gérer Jecht, ni le canaliser alors… ne reste plus qu'à être son humble ange gardien.
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Franch’ment c’tait trop. Quand on a laissé les poneys et tout ça foutre le bordel devant et partout autour du manoir, perso, j’avais atteint ma limite en matière de plan débile. Dans deux minutes, j’allais m’retrouver en train de faire du mime devant un mec pour lui faire croire qu’j’suis un artiste itinérant. J’ai avancé vers la grille ouverte, genre… parce que j’avais pas le choix. J’avais peur de voir le fameux T-Rex s’en mêler. Et en vrai, y avait au moins un garde qui m’avait vu chevaucher l’un des poneys. Donc bon. D’une façon ou d’une autre, dans une minute ou moins qu’ça, c’tait fini, j’étais grillé. Alors avançons, putain. J’étais d’venu une machine, j’avais limite envie d’fermer les yeux pour prier qu’ça passe. J’ai franchi la grille. Quelques gardes poursuivaient les sans-cœurs et créatures qu’on avait lancés, et ils augmentaient le bordel. Mais l’un d’eux s’dirigeait vers moi. Et putain il sort son arme. Non en vrai c’est fini. Fallait qu’j’lui démonte la tronche d’un coup et que je fasse le reste en sprint. Mais chaque putain de mètre comptait.

L’garde était à quelques mètres…
« T… » Il a arrêté d’parler, il a arrêté d’bouger. Putain. Totalement immobile et… sa bouche était pas ouverte, c’était trop bizarre. Ses lèvres étaient comme aplaties, ses yeux semblaient paniqués, t’sais. Même son bras il le bougeait pas. Ok. Surkesh l’immobilisait, l’empêchait d’parler. Ok ok ok ! J’ai continué d’avancer. La grille derrière moi, pas mal de gardes derrière moi. Et v’là qu’j’entendais autre chose. Le sol tremblait, c’était gros et impressionnant. Le T-Rex arrivait d’son tour de merde. Mais…j’étais qu’un garde comme un autre et lui putain, même plus un vrai dino. L’truc était… aut’chose. D’la peau décollée, des yeux vides. J’ai r’gardé d’vant moi, j’pouvais pas avoir l’air surpris. Les portes du manoir. Quelques mètres derrière moi, j’entends un son assez lourd. J’me retourne, j’vois l’mec que Surkesh faisait taire tomber tout son long. Cette fois-ci, y d’vait être mort, plus juste immobilisé. A quelques mètres de moi. J’paraissais pas plus coupable qu’un autre, en vrai. Les gardes à l’entrée m’ont arrêté.

Mais j’ai continué d’avancer et y z’ont pas réussi à me retenir. J’suis passé en les écartant fermement. J’ai ouvert les portes. Y avait du monde. Des gardes mais aussi pas mal de mecs qu’avaient l’air d’être des scientifiques. À gauche de l’entrée, une putain de réceptionniste.

« Qu’est-ce que c’est que ce raffut ? »  qu’elle a dit en voyant qu’les gardes à l’entrée étaient pas tell’ment d’accord d’me laisser passer. J’ai r’gardé la meuf, j’ai rien dit. Mon regard s’est tourné vers la droite. J’voyais l’accès. Un couloir qui allait vers les cachots. On y était presque.
Les deux gardes parlaient d’plus en plus fort, j’répondais pas, j’étais comme éteint tu vois. Pas’que je calculais tout. Le plan c’était de raconter des schtosses encore maintenant mais après tout ça ?


« Tu… »  J’ai r’gardé la réceptionniste. J’aurais p’êt’ pas une autre occasion. « Excuse-moi, tu pourras dire à ton patron que Jecht est passé ? »

« J… »  Elle s’est immobilisée. J’savais pas si elle était impressionnée ou si elle comprenait pas. J’ai r’gardé l’couloir. J’aurais bien lâché une bonne blague vulgaire pour rappeler à ce connard le bon vieux temps où on s’envoyait des insultes mais… hey. J’allais leur faire subir un véritable film de cul dans la seconde.

« Hésite pas à passer d’vant. »  qu’j’ai dit pour Surkesh. D’un geste brusque j’ai dégagé les deux soldats et j’ai couru vers le couloir. J’faisais un truc bien dang’reux alors qu’j’avais laissé ma brassière et ma claymore derrière moi. Mais… j’étais aussi franch’ment plus léger, avec ça… et putain, j’étais plus rapide qu’à l’époque où j’me suis enfui de leur château.

Après dix mètres de parcourus, y a un mec qui a crié :
« Arrêtez cet homme ! »  Des tirs ont fusé, mais trop en catastrophe. Trop tard. Jecht est entré dans l’couloir ! J’connaissais vaguement l’chemin, pasqu’on avait réfléchi ce plan plus que tous les autres, j’t’avais dit. Mais… Surkesh connaissait mieux. J’avais qu’à suivre les cadavres.
J’chargeais comme une brute. Une alarme a vite sonné, un genre de cloche. Des mecs se sont mis sur mon chemin à une dizaine de mètres de moi. Deux fusils, une lance. J’ai levé mon poing comme si j’voulais les démonter une fois arrivé jusqu’à eux. Un tir m’a touché mais c’est tout. Avant même que j’les atteigne, l’un des trois s’est fait planter par une main invisible, puis le deuxième… et avant qu’le troisième bite que j’y étais pour rien, il s’est fait suicider aussi. J’ai rien à faire à part attirer l’attention. Putain ça m’change. Là une porte se ferme devant nous. Mec. Une porte balèze, en acier et tout. C’était mon mom… Elle se fait trancher en deux facile dix secondes avant que je l’atteigne et j’ai qu’à enfoncer c’qui reste. Putain. De l’autre côté, salle plus large. Plein de canons se braquent sur moi. Je fais une roulade en avant, les tirs commencent à partir. J’m’en prends quelques-uns dans le torse mais j’me relève et je donne un énorme direct. Un seul coup qui démonte un mec. Je saisis son voisin par le col et je lui envoie mon meilleur coup de boule avant de m’en servir de rempart face aux autres. Pendant c’temps-là, plusieurs se font suriner dans leur dos. J’ai pas la moitié de l’utilité d’Surkesh au combat, là. Pas grave, je l’vis bien, moi j’dois supporter des mecs qui m’tirent dessus donc j’te dirais que voilà.

En trente secondes, c’est fait. Que des cadavres, moi… et deux traces de semelles dans l’sang des ennemis pour m’prouver qu’j’étais bien v’nu avec un pote.


« Attends. »  J’me dirige vers la porte à moitié brisée, complètement sortie de ses gonds et j’la mets d’vant moi en mode bouclier. Pour moi c’est pas lourd et… j’irai jusqu’au bout du monde tant qu’y faut aller tout droit, moi tu sais.
On continue vite pasque j’entends de l’agitation qui vient de derrière nous. On course… On continue à bourrer et fatalement y a un moment où tous les gens qui étaient stationnés dans c’coin, bah… bah ils sont plus là, t’sais. Et la voilà. Cette pute de porte des cachots. J’l’ouvre innocemment. Un carreau d’arbalète se loge direct dans mon épaule. Je r’cule en jurant alors que d’autres tirs fusent. Putain ! J’mets mon bouclier portique d’vant moi et j’fléchis les genoux. J’commence à avancer. Juste à gauche de l’entrée, en embuscade, un mec me saute dessus avec une cimeterre dans les mains. Il me touche le bras, j’rage, j’le saisis par son armure et je le fracasse contre une grille juste à côté. Les tirs s’fracassent sur la porte, d’autres mecs s’approchent. Franch’ment j’s’rais tellement dans la merde si j’étais seul mais… putain ça changeait tout de l’avoir lui. Bizarre à dire mais j’me sentais plus en synergie avec lui qu’avec Roxas, là sur le coup. Pasque Roxas moi bon, j’étais dev’nu vach’ment l’vieux qui s’trainait derrière. Surkesh et moi… j’menais encore, quoi.

Et voilà. Un des mecs hurle à cinq mètres de moi, transpercé par une épée. Les autres s’retournent, comprennent pas. Moi… je balance ma porte sur la tronche d’un mec et je me dirige vers un autre pour le mettre à terre d’une main et de lui éclater l’appareil respiratoire. La s’conde d’après, j’vois une tête rouler timid’ment que’ques mètres plus loin. Deux mecs me foncent dessus alors qu’j’suis toujours un genou au sol. J’saisis l’poignet du premier assaillant et je fous un coup dans l’estomac du deuxième pour l’arrêter. J’me relève, j’pète un poignet d’une main et de l’autre je pète une gueule.


Je prends une longue inspiration, je regarde d’où va venir le suivant. Rien. Ok. J’me dirige vers les cellules et j’pète les portes une à une. Là c’est le côté sans-cœur. J’suis pas venu pour libérer les espèces de squelettes qu’sont là, minables, à huit dans une cage. Mais… s’ils ont envie de tenter l’coup de l’évasion, on va dire qu’c’est possible qu’ça nous rende service.


« Tu peux t’montrer pour l’instant non ? Tu dois être bien vidé. »

Et finalement la cellule des princesses. Je les regarde à travers les barreaux. Elles ont l’air effrayées, putain, et l’gros sultan est là aussi. Ca m’fait bizarre. J’m’attendais aux robes et joyaux alors qu’j’ai connu Belle et Alice dans la même tenue d’merde, des bêtes loques mais… j’sais pas. Rien qu’de les voir, j’suis content.

« J’suis Jecht. » J’ai réfléchi. J’ai posé ma main sur la grille de leur cellule et d’un coup sec, j’l’ai tirée vers moi et l’ai arrachée. J’la laisse tomber à côté. « C’est Belle et Alice qui m’envoient. Mon pote, Surkesh, est v’nu m’aider. »

Elles se sont levées en nous regardant fixement comme on surveille un animal sauvage. J’ai pensé au Sanctum en voyant la blonde, là. Putain, si on y arrivait, comment ça leur ferait bizarre de la récupérer. « Allons-y, papa. »

Et puis Jasmine, ça c’était un autre délire. Son mec était mort et son père…[/i]

« Désolé, princesse. » J’l’ai r’gardée d’un ton dur. J’en avais pas rien à foutre, j’étais sérieux. Franch’ment même un peu triste. « Lui, on peut rien faire. Il doit rester ici. »

« Pardon ? » Elle a froncé les sourcils et s’est approchée de lui. « Je ne pars pas sans lui. » La blonde voulait protester elle aussi mais… vu la tension, j’sais pas, elle a pas osé. Y avait du bruit qui s’rapproch’rait un moment ou un autre de nous. Ou bien les soldats se rassemblaient à la sortie d’tout c’merdier pour nous attendre et nous cueillir. Ouais… pas nous laisser l’avantage du couloir, c’était quand même logique, au fond.

« Chérie. » Le vieux a pris sa fille par les bras et a attiré son regard. « Tu ne peux pas rester ici. »

« Y a pas assez de place dans mon vaisseau pour lui et… » J’ai r’gardé Surkesh. « Ce s’rait un énorme risque pour nous tous qu’il tente l’autre navette. »

« S’il y a un autre vaisseau, on doit tenter le coup, monsieur ! » qu’elle a répondu en nous regardant. « Désolé. On n’a vraiment pas le temps d’débattre de ça. C’est vraiment… horrible c’que j’te dis mais s’il vient avec toi, il va sûr’ment crever. » Le p’tit truc qu’évidemment j’disais pas, c’est qu’j’connaissais assez la Coalition noire avec toutes les merdes que j’ai eues avec elle. J’pouvais parier beaucoup qu’si on réussissait notr’coup, ils buteraient le Sultan pour montrer qu’y z’étaient les plus méchants. Alors ouais, pourquoi pas prendre le risque ? Bah… pasqu’il nous mettait tous en danger, en fait.

Le Sultan a embrassé sa fille. Putain. J’me r’voyais flipper juste avant mon évasion des cachots d’Ariez. En fait, avec ça, j’me rapp’lais d’tous ces trucs qu’j’avais vécus avec les filles mais aussi avec mon fils, même si c’est pas beaucoup.
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Il avait fallu un instant de trop pour que le Démon comprenne, assimile que la cloche retentissant dans l’ensemble du manoir était un signal d’alarme. Toutefois, celui-ci était différent. Ce n’était pas les cris, la rage des Gardes Noirs alors qu’un prisonnier tentait encore de s’évader.

Aujourd’hui, c’était différent.

La porte de son bureau s’ouvrait avec fracas, deux hommes dans l’encadrement et l’arme à la main.

Death ! Nous sommes…
—  Qui ?!

Ce n’était pas un cri qu’éructait la Bête, ses paroles n’étaient pas douces pour autant. Un ton sec, énervé, lassé.

Jecht.
—  Où est la Garde Noire ?
—  Majoritairement à l’usine, pour un transfert d’arme sur le site du vaisseau. Skinner est à sa tête et Three y est aussi.
—  Et la caserne.
—  Le signal vient d’être donné, Zoot rassemble les troupes et coupera la sortie par la forêt.

Un soupir s’échappait des lèvres de Namtar, inlassable. Il n’avait pas parié sur une attaque à l’encontre de la Coalition Noire lors de la Coupe Hadès, Jack non-plus. La majorité des forces n’était plus dans ce monde et il avait été trop stupide d’accepter de voir ses troupes partir. Le Démon tendait alors son bras, matérialisant sa propre faux dans le creux de sa seule main. Lui qui tenait à découvrir le combat opposant l'Innommable à Kurt Brown, il allait devoir y couper.

Combien son mort.
Plus d’une dizaine, ou une vingtaine. Il a couru dans les couloirs et nous n’avons plus eu de communication.
Rassembler les troupes, les armes, renverser les meubles pour en faire une barricade de fortune. Qu’un garde se charge d’escorter Salazar jusqu’au chantier ainsi qu’Abigail, un autre ira me chercher Oasis et Milla. On se rejoint tous dans le hall.
- On vous suit.

Il passait outre son bureau, traversait la pièce et quittait celle-ci. Jecht. L’époque où il s’envoyait de joyeuse insulte était révolu, il désirait passer à l’étape supérieur ? Parfait. Une fois dans les couloirs de l’étage, le Démon entamait sa course afin de rejoindre le grand hall au plus vite. Les gardes feront le plus gros, il se chargerait du reste.

D’un saut, il passait le garde-fou et atterrissait dans le hall. La réceptionniste était partie, quelques gardes tenaient le couloir dans lequel Jecht était passé, celui qui menait jusqu’au cachot. On lui annonçait qu’une troupe venait de rentrer pour les intercepter

Vous, prenez une dizaine d’hommes et préparé des barricades devant les grandes portes. Le tyrannosaure vous soutiendra, le reste avec moi.
Namtar s’approchait de l’entrée du couloir, ça puait la mort. Cette odeur de sang. Tout était lourd. Machinalement, le Démon traçait un glyphe à son moignon et voici que sa prothèse impie apparaissait, bardant ses doigts de lame. Il n’y avait aucun prisonnier intéressant, outre que les princesses de cœur. Il y avait tant à parier qu’il venait pour ça.

Qu’est-ce qu’il avait, tous, à vouloir les récupérer. Voici des années qu’elles sombraient dans l’oubli, même le Sanctum n’avait  jamais tenté de venir récupérer leur douce Aurore.

Posant un genou à terre, le Démon s’appliquait à la création d’un nouveau glyphe. Un cercle, quelques inscriptions, la marque était inscrite. Namtar déposait alors le plat de sa main sur le sol et une aura naissait, illuminait brièvement le couloir pendant qu’il se redressait et reculait de quelques pas. Aujourd’hui, tout ce qui était mort dans le couloir allait se réveiller et les goules iraient accueillir l’intrus. Au moins, il serait prévenu de l’instant où celui-ci allait arriver et un barrage allait l’accueillir.


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Surgit de nulle part comme sortit de son invisibilité ; Surkesh décolle comme s'abat la foudre. Le bruit du fer contre les chairs et de quelques os craqués interrompt net les jérémiades de Jasmine. Ayant manqué d'élan dans l'urgence, l'assaillant n'est qu'à peine repoussé d'un pas ou deux mais stoppé ; il enchaine et frappe à répétition. La rafale est brouillonne. Les coups pleuvent à toute vitesse, sans finesse ni noblesse malgré que la clef soit maitrisé ; on croirait Surkesh frapper à coups de pied-de-biche tant il est furieux.
Et très vite, le revenant s'effondre mais d'autres arrivent.


« C'est bon Jecht, on peut y allez ? Jasmine a enfin arrêté de faire chier ?! »

Si ça ne tenait qu'à lui, honnêtement… il l'aurait déjà assommé et le fait bien comprendre, observant Jasmine avec "intention" et malaise. L'aura des princesses de coeurs le fascine mais le blesse, l'attire et le repousse c'est… subjuguant mais désespérant.

L'épée-clef file en tourbillonnant, heurte un zombie et revient en main alors que son propriétaire marche à reculons sans discontinuer. Bien que l'undead se soit arrêté à l'impact, comme si de rien n'était et d'autres arrivent déjà. Deux, trois ? Pour l'instant. Heureusement, c'est un couloir alors… même s'ils sont en surnombres, ca va être une boucherie de les voir arriver les uns à la suite des autres. Ce qui inquiète Surkesh, c'est de savoir qui les a relevé… ce n'est même pas tout à fait sûr que ce soit Death en personne, un autre nécromancien n'est pas impossible mais…

Un regard en arrière : les princesses et le sultan qui se cachent comme ils peuvent dérrière Jecht alors qu'il fait décoller les goules d'un revers. Pour lui, ce n'est rien mais pour le manieur de clef… il est visible et sans détection magique depuis que Jecht lui a conseillé. C'est chaud, sans magie, de voir touts ces cadavres arriver.
Enfin, sans… pas tout à fait mais clairement, Surkesh a besoin de temps. Il est comme Jasmine, il n'a pas tout à fait le sens du timing.

L'homme aux cheveux d'argents s'élance, forçant le premier à ramper sur des genoux disloqués mais… ainsi à quatre pattes, il parait presque plus à l'aise et rapide ! Paniqué à l'idée que des pattes de cadavres se pose sur lui, il se recule instinctivement le corps en biais mais la structure brisée ; deux autres zombies passent, le manquant aussi mais suffisant à l'effrayer.
Il recule encore, jette sa clef qui ricoche d'un tête de zombie à l'autre avant de lui revenir en main ; une telle manœuvre l'a forcé immobile, concentré.

En retard, il se fait plaquer et d'un sursaut en vrille, inverse les rôles en plein air ! C'est le vivant qui atterrit sur le mort, deux mains à chaque extrémité de chaine royale pour que la créature morde l'arme plutôt qu'une carotide. Brusque et bourrin, Surkesh s'échappe d'un bond, son arme en main qui lui parait bien lourde.
Il tend la jambe pour plaquer le torse cadavéreux au sol et arrache sèchement son arme, emporté en arrière par son propre geste ; encore un peu lourde, l'arme est encore mordu par une tête et une tête uniquement.

Répugné mais résigné à la laissez là pour l'instant, Surkesh reporte ses yeux sur le couloir et ses jambes reculent encore d'elles-mêmes ; d'autres morts arrivent encore. La limite est là, dans son repli, Surkesh percute le bras de Jecht -déjà bien occupé à protéger les princesses et le sultan-. Dans son dos, l'homme à la clef sent une force le propulsé de retour au combat ; littéralement, il décolle à une vitesse folle. Le boulet de chair va vivace repousser un zombie à plusieurs mètres de là, emportant plusieurs de ses collègues avec lui. On ne sait quel instinct profondément endormi à laisser Surkesh debout après ça mais… il est capable de reculer alors que d'autres morts arrivent encore… mais il titube et chancellent, à besoin d'un moment.

L'obscurité poisseuse des cachots parait s'emplir de putréfaction et, mêlé à l'obscurité, parait tel un brouillard. Et dans cette brume qui pue la mort, Surkesh a un éclair de lucidité ; il tient sa clef à deux mains. Kendo Style ! Il fléchit un peu les jambes et fait l'effort de se tenir droit, aurait presque l'air d'un samouraï.
La première vague silhouette qui passe, fusse-t-elle un enfant, se prendrait un swing façon japon féodal des familles.

Orgueilleux se fait le sourire lorsque la tête d'un zombie file vers un mur et éclate comme jour de carnaval… Surkesh recule encore, calme mais menaçant, renvoyant les zombie avec précision et application, quasi-machinale. Une fois à quelques pas de Jecht et des trésors de purs lumières. Sûr de les avoir en vu, l'homme aux cheveux d'argents prend une pose vaguement théâtrale en tendant le bras, mains ouvertes. A ses pieds, un portail rouge comme des entrailles laisse s'échapper un katana avec un fourreau de la même couleur.
Il s'en saisit sans cérémonie, dévie une charge de sa clef et sent son seul bras se déchirer dans l'effort ; il aplati le crâne d'un autre zombie contre le mur d'une estoc filante. Pas la peine de dégainer la lame pour l'instant.

D'autres morts arrivent encore… mais il n'est pas question de lâcher la mission.
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La vérité, c’mec est un gros débile s’il pensait pouvoir nous battre. ‘Fin tu m’diras c’est aussi là qu’le plan était trop cool. Dans sa tête, je d’vais êt’tout seul. Franch’ment c’t’ait un peu vexant pasque c’est sûr que s’il avait su que Surkesh est avec moi, genre le mec avec Zanmato, qui a battu… euh… Ouais non mais ok, il a pas mon palmarès mais voilà, il a Zanmato. Bref frérot, si Death avait su qu’y avait nous deux, jamais d’la vie y’s’rait v’nu. Alors bon… du coup il croit qu’ y a que moi, il vient… Ouais. Bah j’vais pas l’prendre mal, ça s’rait trop con.

J’parle de Death pasque c’est son territoire et pasque c’est… bien lui, en fait. Tous les membres de la Coalition noire sont des boyscouts, c’est un truc que j’ai toujours compris, franch’ment fais-moi confiance. Tu prends les mêmes cons, tu leur mets une Cissneï à leur tête, les mecs ils s’ront trop sympas. Mec. L’expérience parle. Y en a pas un seul qu’a déjà renversé une poubelle, c’est l’histoire qui parle. Chaque génération de ces fils de pute, c’était finalement qu’des braves gars d’mes couilles. Un truc comme des morts-vivants et tout ? C’est un truc d’un mec qu’avait décidé d’trahir la volonté d’son putain d’groupe d’avoir le prix Nobel d’la paix. Death. Ni l’mec le plus malin, ni l’mec l’plus maléfique. C’tait juste un sac à puces qui r’gardait du bon travail de Songes et qui s’demandait que comment qu’il allait bien faire pour égaler les boss. Bah ouais.

J’vois un cinquième connard v’nir vers moi. J’me r’tourne pour voir si tout va bien pour les filles. Hey. Pour Jecht c’est simple, elles sont déjà plus importantes que sa vie pasque Jecht c’est un lover, tu veux quoi ? J’vois qu’y en a qui sortent d’quelques cellules. Des zombies, pas des princesses. Putain chais bien qu’la Coalition collectionne les p’tits culs, mais quand même pas.
J’prends l’mec par sa tunique toute pourrie et d’un coup sec vers moi, j’le fais basculer à terre pour lui écraser la tête avec mon p…
« Putain ! » J’titube à cloche-pied. « Merde, c’est carrément dégueu ! » L’truc s’est juste littéralement détruit sous mon pied ! Chais pas, chais bien qu’chuis l’roi des costauds, mais d’là à pulvériser un crane avec un p’tit coup ?
Avant qu’un autre rev’nant arrive à nous, j’m’approche, j’lui fous une claque, j’le prends par la gorge et vlan, d’un mouv’ment, j’l’envoie littéral’ment s’fracasser dans l’plafond. Quelques débris tombent sur mes épaules, l’truc pend du ciel comme la putain d’raclée au nez d’Death.
Si c’con voulait compliquer ma p’tite mission, j’allais m’faire un plaisir d’rentrer une huitième fois dans l’histoire. Putain d’mande-moi une aut’fois c’était quoi les sept premières, si tu veux vivre un rêve éveillé.

Bon franch’ment j’savais pas trop quoi f…
« Ah ! » j’ai poussé un p’tit cri d’douleur, genre surpris mais genre viril quand même. Une balle m’a touché dans l’dos et putain si j’vois le mort qui s’ballade avec un flingue, j’arrête ma carrière d’mec déter’ et j’lui laisse ! J’me suis r’tourné. Des mecs arrivaient, genre vivants, d’l’autre côté du couloir par lequel on était v’nu. Surkesh l’a fermé direct, il était plus proche, et tu connais la règle : c’est l’plus proche qui s’en occupe. Bon en gros, on pouvait rester ici et attend’toujours plus de renforts. On pouvait rev’nir vers l’entrée où y aurait plus de renforts. Ou putain on pouvait improviser, pas vrai ? Le plan c’était marrant deux minutes mais voilà.
Surkesh r’garde au-d’ssus d’moi. J’lève les yeux. L’mec encastré dans le plafond. Putain… Ca m’faisait du mal d’penser à c’qu’il pensait mais… allez ? Roxas m’a raconté l’bal, et c’est pas moins con.


« Ok les filles, allez vers mon pote. Ca va pleuvoir. »

Surkesh a attiré quelques zombis encore là… J’ai fait un mouv’ment d’mon épaule pour m’échauffer, j’ai fléchi les  jambes. « C’est un mur porteur, ça ? » qu’j’ai dit pour qu’ce soit la classe. C’tait pas un mur, c’est débile. Et j’ai même pas sauté, j’me suis laissé tomber vers l’arrière et ai balancé mon pied vers l’plafond, sans l’toucher. Une grosse onde de choc, une putain d’projection d’mon coup, a foncé vers l’toit pour l’détruire sans problème, laissant un gros trou. Des morceaux du plafond m’sont tombés d’ssus, j’ai fait une roulade sur l’côté et j’ai protégé mon visage d’mes bras musclés. Mais direct j’me r’lève pasqu’y a pas l’temps. J’vais en-dessous du trou et j’mets mes mains en cloche d’vant moi. Surkesh vient, fait un geste vers moi, j’l’éjecte l’étage du d’ssus. « J’t’envoie les miss. Dis au r’voir à ton père, t’as moins d’une seconde. » J’leur laisse pas l’temps d’hésiter. Elles sont quand même courageuses, elles viennent vers moi, mais j’les prends une par une par la taille et j’la fais voler à trois mètres au-d’ssus d’moi pour qu’Surkesh les réceptionne.

Mais c’est pas tout mais c’est pas tout ! J’vais vite vers la porte, j’sprinte sur quatre mètres, ça veut rien dire, mais j’envoie une de ces droites au bazar pour le décrocher de ses gonds et l’envoyer comme un boulet de canon sur les mecs dans l’couloir, ‘fin j’espérais. Que’ques s’condes de gagnées, c’était super dans un match. J’vais sous l’trou, j’saute. J’double-saute pasque j’ai pas vraiment de limite et j’débarque dans une genre de bureau mais j’en dis pas plus parce que tout l’monde s’en cogne.

La vérité, j’aurais aimé qu’Surkesh me mette un truc pour que j’fasse pas d’bruit pour la suite. Mais voilà, y avait sa magie qu’il d’vait un peu récupérer quand même, puis y avait l’temps qu’on n’avait pas. Et puis le bruit ça fait peur aux méchants. J’allais détruire le mur. La f’nêtre m’disait qu’on était au rez-de-chaussée donc…
« Passons par la fenêtre. Ce sera plus discret.» qu’elle dit, Aurore, de manière assez déter, avec presqu’les sourcils froncés t’sais. J’regarde la f’nêtre. Ce… ça s’ouvre ces trucs-là ? « Ouais mais… » Putain mais cette pétasse fallait qu’la première fois qu’elle cause, c’soit pour me casser les couilles ? J’lève les yeux et j’soupire. « Si on s’fait prendre, ça s’ra d’ta faute. »
On ouvre. J’ai pas envie d’prendre l’risque d’un pétage d’cheville, sans vouloir être macho. Les filles c’est fragile. Et puis ça m’rappelle des souv’nirs. J’ai pris les filles par la taille. Y a Jasmine qu’a protesté, mais j’crois qu’c’était juste pasqu’elle était surprise. J’leur ai fait comprendre qu’fallait faire l’moins d’bruits possible. On a sauté, Surkesh et moi avec les filles dans mes bras. Puis j’les ai posées, normal. On arrivait dans l’jardin, avec… plein d’gardes en fait. On a gagné quelques s’condes… mais fatalement, quand on a foncé vers la grille qu’était fermée, comme des connards, bah ils nous ont vus.

« On fonce ! Oublie pas ! Toujours toi ou moi pour les protéger ! » qu’j’ai crié alors qu’on allait vers les deux portes d’la grille. Ca allait pas tant être un souci, même si j’voyais qu’ils barricadaient l’truc. S’teplait. Jecht. Pour lui, tout est aussi fragile que l’Centurio. Et en parlant d’gros losers que tout l’monde oublie, l’t-rex était là.
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Ils restaient figés, tous. Observant l’unique sortie des couloirs. Les goules de Namtar mourraient les unes après les autres. Il ne voyait pas ce qui se passait ou ce qu’elles pouvaient même ressentir, la nuance résidait dans un aspect bien précis. Il sentait son emprise disparaître sur les morts.

Pas besoin d’être un érudit pour comprendre ce qu’il en découlait.

Dans l’attente, il se contentait simplement de réaffirmer son emprise sur son arme. Les Gardes Noires étaient derrière la barricade et attendaient leurs ordres, il n’y avait rien à faire.

S’ensuivait alors le bruit, le choc, un tremblement à même les pieds de chacun.

- Qu’est-ce que c’est ?!
- Il branle quoi, dans les cachots…

La Bête restait silencieuse, tentant de percevoir un bruit ou quelque chose d’autres. Rien. Plus rien depuis le grand fracas.

Pour qu’ensuite, ce soit des ordres gueuler depuis l’extérieur.

Le sang de Namtar ne faisait qu’un tour, il se retournait et fonçait jusqu’à la porte pour écarter celle-ci de ses deux mains. Quel spectacle affligeant. Lui qui espérant tant que Jecht tombe directement dans son piège, à croire qu’il n’était pas aussi stupide que cela et que l’époque où il donnait de l’argent aux gosses étaient révolues.

- Ils ne doivent pas s’échapper !
Le Démon hurlait à ses hommes, comme un maître à ses chiens, réalisant sur le tard combien il y avait de personne à abattre aux abords du manoir. L’œil unique se figeait, reconnaissant les deux princesses de cœur ainsi qu’une deuxième personne. Qui était-il ? Il était trop loin pour qu’il puisse le distinguer, il aura le temps à cela plus tard.

Pourtant, une pointe venait à son cœur à la vue des otages en liberté. Il devait s’en débarrasser ou du moins, les écarter.

- Derrière les portes, feu à volonté !
- Death… Les Princesses… ?
- L’infirmerie à l’habitude de vous recoudre, elles ne sont pas si différentes de vous.

Le pas lourd du T-Rex se faisait alors entendre, rejoignant la cohorte à la poursuite des intrus. Inutile de lui donner des ordres. Descendant les marches, le Démon posait brièvement un genou au sol et commençait à tracer ses glyphes. Il n’y avait pas de temps à perdre. Un rond, trois triangles, les mots de l’invocation… Il perdait tellement de temps le faire.

Néanmoins, il se relevait alors qu’ils approchaient de la grille.

Un coup de pied, le glyphe s’illuminait d’une aura froide alors que la liche de Namtar s’invitait à ce plan. Elle quittait la trace, la peau blanche et son semblant de vie animait le regard.

- Maître, que puis-je pour vous ?
- Eux, ralentis-les.

La liche souriait de ses dents jaunes, détournant son regard et levant l’un de ses bras au-dessus de sa tête, faisant naitre un orbe de givre qui lançait en direction du quatuor. Préparant ses prochains sorts de glace, jouant avec ceux-ci. Le Démon, quand à lui, restait aux côtés de son invocation afin de préparer la riposte. Tout allait se dérouler ici, pas ailleurs.


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Instantanément. Au son du premier coup de feu ? Il cesse sa course. Immédiatement ; volte-face. Dos aux princesses pour faire face aux balles, elles restent prises entre deux songes à l'heure de fuir en direction de la grille. Stoïque, prisonnier d'un air soucieux et attentifs, Surkesh peut voir -au loin dans l'obscurité- des coups de feux comme brillent des étoiles dans la nuit ! Et c'est avec le même éclat qu'elles viennent ricocher sur ses armes. De si loin, des balles à cette distance sont facilement arrêtables même sans sortilèges ou fumisteries, pour celui-là au moins. Et même pas besoin de toutes les arrêter, juste celle qui pourraient toucher.
Un sabre même pas dégainé dans la main gauche et guidée par une avidité qui pourrait le monde avaler si on ne l'avait pas scellé ; une épée-clef dans la main droite et guidée par des objectifs incertains… lointains peut-être… mais primordiaux.

Ainsi, Surkesh danse de manière erratiques, semblables à un pantin tiré par une ficelle à chaque mains. Il bondit, tournoie et rebondit, enchaine quelques séquences de fluidités pour une danse saccadée. Les gardes noirs ne sont pas si disciplinés pour tirer en salve, c'est trop chaotique et ça part de manière désordonnée ; il y en a toujours un pour tirer le temps que l'autre recharge. Pourtant, dès qu'il en a le temps, dès qu'il sent un espace ou un moment, le voleur de Princesses se replie vif et véloce d'un bond. Dans l'obscurité d'un soleil aussi noir que sa vielle bure qui l'encapuchonne désormais, de la lumière apparait… ce n'est pourtant pas la lumière d'un coup de feu. Et un mage expérimenté reconnait immédiatement une lueur magique ; d'abords le problèmes des salves.
Ignoré, les Darks Poneys reviennent jouer de mauvais tour sur l'ordre d'un être tout aussi "émo" qu'eux lorsqu'il s'assume ; ca doit pouvoir calmer les tirs et déjà, quelques coups de feux tracent des lignes hasardeuses.

Ca ne la distraira pas longtemps pourtant… et une sensation de froid sortit de nulle part hérisse d'un frisson l'échine du sombre.

Un coup d'oeil en arrière ; Jecht bataille avec le tyranozombie au niveau de la grille… et la sensation de froid se fait de plus en plus intense. De plus en plus proche… ? Un coup d'oeil vers le Manoir ; une orbe massive de gel et de froid avance à grands pas ! Un coup d'oeil vers la grille ; des princesses de coeurs déterminés mais perdus sont encore figés entre deux songes ! Un coup d'oeil vers le manoir ; le sort est déjà rendu là ?!


« Avancez sans vous arrêtez ! Quoiqu'il en soit ! Quoiqu'il arrive ! Moi ou Jecht on s'arrangera pour vous suivre ! » Et sans les regarder, suffisement proche pour être entendu sans crier, les princesses de coeurs rechignent pourtant à se risquer à... tenter passer entre les retombés du duel entre Jecht et le t-rex d'outre-tombe. « Pensez au Sultan ! »

Jasmine file tel un éclair, plus rapide qu'elle ne l'a jamais été dans sa vie et haïssant probablement ses deux sauveteurs au plus haut point ; les autres princesses suivent enfin. Une ombre peut alors surgir du sol, prenant la forme du sans-cœur le plus basique et commun d'entre tous… à l'impact de sa charge, l'orbe de glace déclenche une violente vague de froid et de givre, semblable à une explosion. Le souffle si impitoyablement froid se répand alors, n'atteignant pas les princesses mais suffisant à recouvrir un songe d'une couche de verglas ; le noir de sa tenue se mêle alors au blanc. D'abords figé un instant, le bruit de nouveaux projectiles le force au mouvement mais ça bloque un instant.
Une fois la couche uniforme de verglas sur son corps brisé, il se remet enfin en mouvement.

L'ombre est encore prisonnière d'une drôle de structure de glace qui s'est formé à l'épicentre du glacier et s'étends comme marées gelées. D'autres sorts arrivent encore… et d'autres balles aussi, il y en a moins mais il y en a toujours, elles paraissent déjà revenir... le sombre songe part à la poursuite des princesses de coeurs, puisque c'est lui le plus rapide de la troupe, les rattrape en peu de temps.
D'instinct, il se retourne déjà et balaye quelques projectiles de glaces sommaires… qui explosent déjà comme des petites grenades à fragmentations qui le lacère de balafres et de guenilles en un instant.

Soudain, une langue de glace se forme au sol, imperceptible jusqu'à atteindre un pied, l'entourer et se cristalliser jusqu'à lui avaler la jambe. Surkesh jette sa clef en direction d'un autre sort et, comme hantée, l'arme va d'elle-même parer les projectiles comme elle peut, restant par moments figés glacés avant d'enfin se libérer. Surkesh, lui, tient un fourreau dans une main et balaye quelques balles hasardeuses mais chanceuses, taille la glace qui lui dévore la jambe. D'un geste brusque, il se libère enfin, rengaine sa lame et rappelle sa clef à sa main.
Son idée reste de suivre les princesses froids au travers du chaos de la grille mais… d'autres balles et d'autres sorts arrivent encore… alors le pantin se remet à danser en attendant de trouver suffisement d'espace pour reprendre sa fuite.
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« Dégage ! » qu’je hurle à un soldat en lui balançant un revers du pied dans le bassin, l’envoyant au tapis deux mètres plus loin. Fils de pute… Je râle un peu de douleur en regardant le dinosaure. Je me suis pris quelques balles, ici et un peu avant, d’puis qu’l’autre connard avait ordonné quand même un truc de psychopathe. ‘Fin bon j’allais pas m’faire une opinion d’ça. T’sais… quand tu butes des gosses, c’est qu’t’as déjà atteint ton max, j’pense. J’ai r’gardé l’dino, là… Allez troisième round. Il faisait qu’se rel’ver et bon, il aurait pas été si balèze que ça, si j’d’vais pas gérer les soldats en même temps, à essayer d’rester au même niveau qu’Belle et… Putain non. Jasmine et Aurore. J’confondais. Putain l’habitude. J’étais quand même un putain d’débile à toujours m’embarquer dans c’genre d’histoire juste pasque chuis un champion. ‘Fin bref. J’pouvais pas les laisser aller trop loin d’moi, pasque franchement Surkesh.. là j’le critique pas mais Putain ! J’fléchis les g’noux et j’réceptionne la gueule du t-rex qui essaie de me bouffer. J’le prends par l’dessous d’la tête, j’la lève pour éviter ses dents. Et dès qu’t’as la tête loin d’toi, l’truc vaut plus un sou. J’balance un coup de poing dans sa poitrine, genre bien vénère. J’vois le corps trembler, les jambes qui… t’sais… elles s’laissent aller.

« Je vous avais prévenues ! » crie un mec derrière moi. J’regarde derrière mon épaule pour attendre la balle dans l’dos mais j’vois qu’il vise les filles putain… J’prends la gorge du tyrannosaure à deux mains, et j’tourne sur moi-même, j’viens éclater le dino sur le mec, j’l’écrase contre le mur devant le manoir où qu’y a la grille. Quelques balles sont parties mais moi ça va… Par contre les filles j’sais pas. Putain et encore un d’tué. Sans déconner c’était pas bon. Déjà pasque bon… s’ils revenaient en zombis, c’était chiant. Puis euh… L’ordre des mondes, t’sais. Faut faire gaffe.
Ouais non j’déconne. J’me battais contre un dinosaure pour sauver la fille du Sultan et la fille d’un Roi chevalier, dans l’monde d’la cité du crépuscule, tracasse pas qu’y avait plus d’règles d’puis longtemps.

J’lâche le dinosaure. J’pense c’est bon, tu vois, pasque j’sens plus d’résistance entre mes bras. Direct, le gars c’est un chat fâché. Sa mâchoire vient m’attraper genre Hop la grenouille… J’sens ses dents m’choper au niveau d’l’épaule pour les dents du dessous, et du ventre en-d’ssous. Mes réflexes sauvent le truc, j’réussis à arrêter le machin avec mes deux mains…
[color=goldenrod] « Là t’es fini. » Putain comment j’allais faire un truc trop débile mais là c’était obligé. Hercule m’avait battu comme ça donc allez, dédicace en enfer. J’ai forcé comme un dingue pour enl’ver les dents et super violemment j’ai claqué la tête du dinosaure contre le sol. J’ai marché vers sa queue. Putain d’idée de merde. J’ai tiré la queue. « À terre, les filles. » Bon j’allais pas tourner le torchon non plus, ça allait être plus précis. J’ai visé un garde noir et tout en gardant la queue d’la bestiole dans les mains, j’l’ai abattue sur un des gars pour le broyer. J’sens des os qui s’brisent. J’en vois un autre qui vise Surkesh. C’fils de pute pare bien des balles, tu vois. Si j’avais ma claymore, comment j’pourrais faire ça trop facile. Bref… J’soulève le dino et j’le retape sur un autre ennemi avant d’me retourner… Mega smash, je l’envoie contre la grille. Le truc se plante dans les piques, s’écrase sur toute la barricade. Et j’tire comme une serpillère pour tout enl’ver, t’sais, juste le temps d’laisser un accès.

« On sort ! »

Le dinosaure vit encore putain mais il est cloué au sol là. J’monte sur lui, j’passe d’l’autre côté du mur. Deux mecs sont là, m’attaquent avec des sabres. Pff. J’rugis juste, genre super puissant, c’qui les expulse à quinze mètres contre des arbres. ‘Vont hésiter avant d’rev’nir.

« Nan ! Planquez-vous ici ! » J’montre aux filles la gauche de la grille, juste derrière le mur. Là, Death nous voit pas directement et… j’pense qu’faut pas trop foncer en vrai. Surkesh finit par arriver, j’le force à v’nir lui aussi s’planquer. Bon les enn’mis nous voient pas pour l’instant mais y savent qu’on est là. Et pour qu’y s’approchent pas trop vite, j’enlève mon casque, j’sors d’la cachette deux s’condes, j’esquive un sort de glace bien lent et j’balance la barbute genre boulet d’canon. Y vient défoncer un mec juste à côté de Death. J’me r’planque tout en enl’vant mes épaulières d’garde noir. J’allais faire pareil mais… J’chuchotte. « Surkesh, j’ai un plan. Tu t’remets invisible une dernière fois. Moi j’te renvoie d’l’autre côté du mur, discret. » J’le r’garde en réfléchissant en même temps, t’sais. On n’a vraiment pas l’temps pour ça. « Moi j’propose un truc à Death et s’il refuse, tu le sabres dans l’dos puis tu r’viens. Genre Zanmato. »

Les filles s’asseyent, j’leur fais un geste. Surkesh s’met en invisible. Putain j’te promets qu’j’ai peur un peu. P’têt’j’l’envoie à sa mort. Et mec, chuis pas un lâcheur. Si j’le mets dans la merde ici, j’vais l’chercher j’pense. J’en sais rien.

D’un geste, sans bruit, comme tu balances du sel au-dessus d’ton épaule, j’envoie Surkesh au-d’sssus ; D’façon avec tout l’bruit qu’y a partout d’vant l’manoir, y z’entendront pas
. « Death ! » que j’crie assez fort pour qu’il m’entende d’puis l’seuil du manoir. « Avant qu’tu continues à nous balancer tes trucs. » J’lève les yeux en me mettant accroupi. Si j’entends un mec qui s’approche de l’entrée, j’ai encore deux épaulières. « C’est Jecht qui t’parle et… » Première fois qu’j’lui parle en vrai. « J’suis pas v’nu ici pour te faire chier. Tes hommes, j’essaie d’pas tous les tuer et… moi j’demande pas mieux que d’partir sans plus rien péter. J’suis v’nu libérer les princesses pasque… » Putain quand t’y penses, entre lui et moi ça a jamais été que ça. Une histoire de princesse. Pourquoi j’avais commencé à l’emmerder ? Pasqu’il s’intéressait à mes poules. « Bah j’ai un cœur tendre qu’on va dire. C’qui y a c’est que… j’étais comme toi avant. Mon cœur c’était trop les ténèbres et tout. Et bon… Pour m’être pris un double sort de lumière de fou dans la gueule, j’peux témoigner que j’ai jamais eu aussi mal d’ma vie. Ca m’a étalé. Alors bon, ici… si tu décides qu’on s’bagarre, on va s’bagarrer. Mais chuis pas con, et les princesses non plus. On va tout balancer, jusqu’à la dernière p’tite goutte de sang et d’lumière et tout. » J’regarde les meufs en hochant la tête. Si Alice en était capable, elles pouvaient l’faire. Puis bon, situation désespérée. « Tu survivras pas. P’têt’ nous non plus mais c’qui est sûr, c’est qu’si on doit s’battre, y aura pas qu’toi, y a des centaines de gardes qui vont crever ou perdre tous leurs genoux. » Bon. Surkesh d’vait être arrivé à proximité alors bon j’pouvais y aller, laisser parler l’gars. Vie d’ma mère qu’j’rêvais pas mieux qu’il accepte. « Tu t’doutes bien qu’chuis pas l’genre à mourir sans éclater tout l’monde et… ça s’rait sympa. Donc euh… topola ? » Ouais bon la fin était pas ouf.
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Le Démon avait levé son poing, fermé, un ordre tacite que les quelques Gardes Noirs encore présent comprenaient. Les canons se baissaient, fumant le plomb qu’ils crachaient depuis tout à l’heure. Avant que le silence ne prenne place, c’était le bruit des chargeurs que les hommes prenaient soin à remplacer.

Il y avait bien encore quelques armes, plus lourdes, dans le manoir.

Namtar devait éviter de recouvrir à cet extrême. Du coin de l’œil, il fixait son invocation, celle-ci ayant déjà croisé ses bras et attendant la suite.

Ce que tu es en train de me dire…
Dorénavant, il avait le regard de ses hommes braqué sur lui. Dans la mémoire de Death, les moments où il n’était qu’intendant défilaient dans sa tête. Le besoin constant de montrer qu’il était le plus fort. À la Coalition Noire, il n’y a que des chiens à mater continuellement.

Sachant cela, le boss n’avait pas à se montrer faible ou lâche. Même s’il y avait cette part en lui, cet instinct froid lui soufflant d’accepter, il n’avait pas le droit de le faire.

Tu te ramènes chez moi, démoli mes hommes et mes bêtes pour ensuite demander un cessez-le-feu ?!
Il ricanait, sortant son grand jeu d’acteur. Il pouvait partir avec Jasmine, ça l’arrangeait et il n’aurait plus à s’encombrer de cette bombe à retardement. Pour ce qui était d’Aurore, c’était une autre histoire et le Démon attendait son heure pour la renvoyer chez elle. Il ne pouvait pas s’en passer.

D’un geste de la tête, tournant son regard vers l’un des gardes, il faisait signe à celui-ci de lui tendre la radio. Attrapant l’appareil dans sa main gauche, l’index sur le récepteur, il déployait les hommes. Les grenades seraient de trop. Il pointait les directions, ne laissant personne à sa suite avant qu’il n’adresse à l’homme dont le crâne était explosé à ses côtés.

Il s’en était fallu de peu, un rien pour que Namtar se retrouve là. Médiocre.

Les gardes étaient suffisamment loin, maintenant, le bruit des pas devrait couvrir sa propre conversation. Appuyant sur la gâchette de la radio, faisant entendre le grésillement habituel et portant le micro à sa bouche.

Death à…
Il se stoppait, un bruit inhabituel, un effet de larsen venait lui vriller les tympans et manquant de l’envoyer hurler à ses hommes. Impossible, il était seul, il ne pouvait pas avoir eu l’écho de sa voix dans l’unes des autres radios.

Il n’était pas seul, tel était la raison du pourquoi que le larsen venait de son dos.

Le Démon n’avait pas un instant à perdre, il était probablement déjà mort. Il fléchissait les genoux, bondissant malgré le manque d’élan et un craquement se faisant entendre alors que ses deux ailes membraneuses apparaissaient dans son dos et lui faisait gagner de la hauteur.

Trop tard…

Une douleur déchirante, un trait rouge traversant son échine de haut en bas, lui faisant déjà perdre cette distance qu’il venait de gagner. Un regard au sol, il distinguait déjà un trait rouge se mouvoir.

Namtar dressait alors la prothèse à son moignon, les cinq lames se dressaient sous le soleil noir et d’un geste bref… Le Démon fendait l’air de ses griffes. Cinq ondes émanaient de celle-ci et venaient fracasser les sols pendant que la liche levait ses bras et abaissait ceux-ci, emprisonnant les alentours dans la glace.

Une brève indication, il devait avoir touché avec au moins l’une de ses attaques.

Pardon. Même si l’idée est intéressante, c’est un « non ». Abattez-le !
Le bruit du plomb, la crainte au ventre et cette peur de mourir. Un cocktail détonant. Il devait survivre, toujours, le temps de voir les gardes arriver et ainsi prendre Jecht en tenaille. De son côté, le Démon chutait déjà, allant s’écraser contre le mur du manoir avant de reprendre un semblant de cohérence dans son vol. Les deux ailes totalement désynchronisées, chaque mouvement venant piquer la douleur au vif chez le Démon.


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Cinq extensions fluides de griffes tangibles et tranchantes filent soudain ; l'invisible assassin saute sur place et vrille en l'air. Entre coup de chance et de génie, l'agile kidnappeur se retrouve à passer entre deux déchirures comme le plat d'une feuille au travers de barreaux. A cet instant, le temps semble ralentir considérablement et comme s'arrêter ; cette tentative lui parait plus fructueuse que la première au Pays Imaginaire. Inexorablement, le temps reprend son cours et il s'avère qu'ici, le temps a tendance à passer particulièrement vite. Surkesh fait tournoyer ses armes de doigts de sorcier habiles ; lui-même surpris de déjà parer les retombés de l'attaque.
Terres et glaces gelés ont soudain jaillis de toute parti, emplissant l'espace ; le sol gelé éculant l'attaque vole en éclat et se fragmente d'obus meurtriers. Pire que ça, l'impact de chacune des attaques est bien plus violente que plusieurs mines réunis !

Encore en l'air, Surkesh se fait… assez simplement balayé… et roule au sol avant d'être en train de se relever. Pas encore relever, ça lui prend soudain bien plus de temps de se remettre sur ses pattes.

Un bruit ! Un bruit de verre qui se fissure de manière continue alors qu'il se forme. Ca a pu paraitre vaguement secondaire au début mais ça ne l'est plus ; qui maitrise aussi bien la glace à la Coalition Noire ?! Ca aurait valu la peine de le détailler mais pas le temps. Des vagues violentes de givres s'écoulent rapides pour se répandent fluides dans les alentours ; puis se figent en meurtrières de glaces éparses. A peine remis des torrents de terres gelés, Surkesh tente de fuir l'avancée de ces marées froides comme mort et recule, en virgule, cherchant encore à contourner le sort Death. Pourtant, la magie se déchaine, chaotique et imprévisible, sans autre logique que la folie de son lanceur : des pics de glaces surgissent du sol, d'autres tombent du ciel et l'air se fait blanc par moment, par endroit, gelant impitoyablement quiconque met le pied dedans à vitesse grand v.
Surkesh en a encore le bras gelé, s'en éloignant d'un bond à temps pour parer un geyser de glace tangible à un bras et, se brusquant le bras, dévie brutalement de sa course.

Sa main gelée est parfaitement figée autour du fourreau, la glace enchaine l'un à l'autre et ce fut pour Surkesh un soulagement profond… mais ce froid le tue de l'intérieur, le freine et l'entrave ; son emprise impérieuse s'étend jusque dans les entrailles, un peu plus à chaque instant. Et chaque blessure se ravive comme de milles feux, justement, des blessures il y en a pas centaines d'éclats. Des saignements, des bleux, un coquard, des guenilles déchirés incapables de faire face au froid, une peau elle aussi bien trop ouverte pas endroit.
Le sang est toujours invisible mais pas la glace qui l'étreint… comme il peut, Surkesh tente de nouveau sa chance, prêt à improviser à la sortie du nuage de poussières et de sangs ; ayant fait cesser son invisibilité devenu désuet.

Avec un peu de chance, l'aura "Stallonienne" de Jecht reste le meilleur sort d'invisibilité qui soit ! Ca vaut le coup d'essayer ; sa course est maladroite, mal habile, rapide mais préssé et brusque, multipliant des changements de directions hasardeux. La liche se déchaine et… de la glace surgit de toutes parts, dans tout ce chaos, Surkesh zig-zag péniblement en sang dans l'espoir d'atteindre Death.

Jamais deux sans trois… ?! Surkesh y va avec tout ce qu'il a et lorsque le moment sera opportun ; un sort d'encre en espérant que Death se griffe lui-même la face une fois prêt à frapper, un sort d'instant noir pour aveugler la liche une fois assez proche pour être plus ou moins sûr de ne pas rater son crâne… et une illusion courte en joker si ça tourne mal.
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Putain… Alors cette petite traînée de Coalition noire voulait signer sa fin ? Eh ben moi ça me va. Là j’avais l’impression que pour une fois, on pouvait éviter le pire. Mais alors j’te parle d’une bête pensée. Franch’ment j’avais cherché la merde mais qu’est-ce tu veux ? Chuis un rêveur. J’laisse ma tête dépasser d’la bordure du mur pour voir Surkesh s’mettre dans une merde incroyable. Mais Death est super salement blessé. Franch’ment ça valait l’coup. J’regrettais rien. Et puis bon, on y était. Deux s’condes plus tôt, j’me disais qu’si j’le mettais dans la merde, j’d’vais aller l’chercher. Maint’nant, bah… tout s’concentre sur lui. Comment ça s’rait trop facile de m’enfuir avec les princesses.

J’soupire. Putain… Évidemment qu’j’allais pas l’faire. Ca m’laissait juste songeur.


« J’vais y aller. Je… » Je me tais, surtout. Malgré l’bordel, j’entends des cris venir de la forêt. Bon bah c’était logique. Et ça m’fait pas vraiment peur, mais du coup j’vais pas laisser les princesses derrière. « Vous d’vez toujours être à quelques mètres derrière moi. Et quand j’s’rais avec Surkesh, là vous d’vez être derrière moi. Genre dans mon dos. »

« Jecht, c’est ça ? » me dit Jasmine, sérieuse. J’la r’garde. « Regarde. » Elle me montre à son flanc une tache rouge. « Merde. » Ils avaient quand même bien réussi à la toucher. J’m’approche, j’prends l’tissu d’sa tunique dans mes mains et j’le déchire. Bon euh… pas en deux hein. J’fais juste un petit trou histoire de voir la plaie. J’cherche un point d’entrée et… un point d’sortie. On a eu du bol à tout niveau. L’autre blonde s’approche, met ses mains d’ssus. « Tu sais soigner ? »

Elle hoche la tête. Les mains s’illuminent. La blessure disparait. Je hoche la tête, en réfléchissant. Faut qu’j’me grouille mais enfin… « Gardez votre magie pour vous et pour les sorts de lumière sur Death. Dès qu’on s’ra là-bas, dès qu’Death s’ra pas loin, faudra envoyer. » Je hoche la tête encore une fois et j’me redresse. J’m’éloigne du mur… Il était temps qu’Jecht montre un peu c’qu’il sait faire. J’ai couru vers le mur, j’ai posé un pied d’ssus et j’l’ai escaladé en trois gestes avant d’me retrouver au-d’ssus d’ses trois mètres. J’ai gardé mon élan, j’ai sauté à pieds joints dans la mêlée. J’ai joint mes mains et j’ai frappé l’sol comme un dingue.

La terre s’est fissurée d’vant moi et a tremblé de dingue pendant quelques secondes, faisant tomber d’nombreux gars d’la Coalition noire. L’arène de glace a éclaté… J’voyais pas Surkesh. Ca allait être difficile d’le retrouver mais… enfin bon. J’me suis r’dressé, d’un geste d’mes deux mains j’ai arraché mes épaulières. J’ai visé deux mecs encore debout, plus à l’écart et j’ai lancé mes épaulières contre eux avec force. Les deux s’sont retrouvés à terre instant… Ils visaient l’arène ou c’qu’y en restait. Bref on s’en fout. À partir de là, j’ai fait que courir. J’me suis dirigé vers un premier mec à terre pour lui mettre un pied dans la gueule. Puis un autre. J’ai renversé un troisième alors qu’il essayait d’se rel’ver puis j’ai atteint un quatrième, juste devant le monstre qu’Death avait appelé et qui versait sa putain d’magie cont’Surkesh. Mon pied est v’nu écraser la cage thoracique du garde alors qu’mes yeux écrasaient cette petite connasse de spectre. Il a fini par lever les bras pour me lever un sort et… rien. Plus d’magie, p’têtre.


« Pff. »

J’me suis approché. Un coup d’genou, un coup d’poing dans la nuque, et l’truc s’est effondré dans la poussière. Ah putain, Surkesh était visible. J’ai couru vers trois mecs groupés ensemble pour les renverser juste de mon corps, sans les frapper plus. J’ai éloigné leurs armes. Belle et… Putain non. Aurore et Jasmine arrivaient. J’voyais plus d’gardes noirs. Alors j’ai r’joint Surkesh, parmi des débris d’glace, alors qu’Death volait encore. J’me suis mis en garde. Les filles sont arrivées derrière moi. Death était encore un peu loin pour tenter les sorts de lumière.
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Le visage ravagé par les cicatrices ainsi que par les stigmates des flammes, tel était dorénavant Namtar. Pourtant, au-devant de ce qu’il réalisait seulement, il n’affichait rien de plus qu’une hilarité à l’exacte opposée de ce qu’il devait ressentir.

Il était là, Surkesh, dans un sale état.

À croire que la vie était une putain. L’unique être que Death avait autant détesté qu’aimer, une fois encore, était présent devant lui. Un signe, un jeu, un besoin dont le destin lui-même se targuait d’offrir aux deux hommes. Frappant l’air de ses ailes, s’écartant de cette mêlée dans laquelle la Bête n’avait aucune chance. Il agrippait sa radio à la main tout en gardant son unique œil sur le quatuor, Namtar parlait d’une voix étrangement douce.

Finalement, je n’ai rien à foutre de ces petites Princesses… Jecht.
Au diable l’échange avec le Sanctum, un pacte, un cessez-le-feu ou quoi que ce soit d’autres. L’occasion était devant lui, offerte. Il pressait alors l’interrupteur de la radio avant de lancer ses ordres

Death à la Garde Noire, je vous ordonne d’escorter les deux Princesses ainsi que leur gardien en dehors la ville.
Il n’attendait pas la confirmation de l’un des sous-fifres de Jack, il s’en moquait pour l’heure. Tout ce qui l’intéressait ? C’était ce qu’il allait avoir à offrir. Cet échange, cette proposition qui sonnait tellement fausse après tout ce que le Démon avait suggéré depuis l’instant où il avait pris part à cette attaque.

Allez-y, partez ! Loin. Je m’en moque… Seulement, il n’y a qu’un modeste tribu à payer. Lui en l’échange des deux pisseuses.
Clôturant sa réponse, le Démon dressait sa main vers les cieux de la Cité du Crépuscule. Des nuages apparaissaient, le vent se levait, une force qu’il ne semblait n’avoir qu’à invoquer ici-même et dans nul autre endroit. À l’épicentre du phénomène, Namtar s’élevaient encore de quelques mètres dans les airs et ceci n’avait d’autres effets que de torde son visage sous l’effort et la douleur de la plaie.

Il allait l’emporter avec lui.

Un portail apparaissait alors, sombre comme la nuit. Subitement, c’est alors qu’apparaissait un bras fait de ténèbres qui tombait et se précipitait sur Surkesh. L’enlaçant, le contraignait, l’attirant avec lui. Le Démon était agrippé à son tour, convergeant avec son ami de toujours dans le portail. Pourtant, tout ceci ne s’arrêtait pas encore. Des dizaines d’autres bras arrivaient et empoignaient les corps des Gardes Noirs morts. Aussi soudain que tout ceci n’était pas apparu, le vent se dissipait et le calme revenait. Il n’y avait plus de trace de Surkesh ou de Death.

Cependant, les deux comparses se retrouvaient dans une bulle. Entre deux mondes. Une arène pour ce que le destin ne semblait jamais insatiable à offrir, donnant un moment de répit pendant que les deux combattants se jugeaient une énième fois.

De l’autre côté de la paroi, il n’y avait rien d’humain. Un décor chimérique que seuls les rêves avaient à offrir, comme si tous ceci était totalement irréel.

Nous savions que ceci devait arriver, un jour ou l’autre. Est-ce que tu t’attendais à ce que ce soit aujourd’hui ? Cette apothéose ?
La prothèse à son bras gauche changeait, transformant la paire de griffes en une seule et unique lame. Celle-ci faisait la taille du membre. Dans son autre main, le Démon faisait apparaître un couteau en tout point identique à celui de Lenore. Un hommage a cette personne qui, avant Surkesh lui-même, avait péri dans ce lieu.

Cette fois, il n’y aura pas de seconde chance.
Il glissait un sourire, brisant sa métamorphose et livrant son véritable corps.

Vulgrim, sa liche, revenait des morts. Quittant le sol et apparaissant au côté de son maître. La différence étant que la foudre brillait dans ses yeux, non la glace.

Sans ménagement, Namtar plantait sa prothèse dans le corps d’un Garde Noir, l’achevant et s’offrant ainsi ses propres marionnettes de ce côté de la barrière. Relevant le bras, il dessinait alors un triangle au niveau de la plaie avant d’invoquer l’une de ses horreurs favorites. Le corps s’animait dans d’étranges spasmes avant de se relever, tel le chevalier noir qu’il était devenu.

L’ancien garde, le regard bleuté, se faisait offrir une hache de la part du Démon.

De quoi démontrer sa nouvelle force. Suite à cela, il offrait la mort à un autre garde, réitérant l’expérience. À l’unique différence que l’âme du garde quittait son corps, un fantôme de blanc vêtu et planant à quelques centimètres du sol. Le Démon, quand à lui, assurait sa position en l’attente d’une ouverture. Pourquoi s’embêter, alors que Surkesh allait s’épuiser seul.


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    « Les secondes chances, c'est pour ceux qui se repentissent. Pas trop notre genre, tonton… et moi aussi, ça me fait plaisir de te revoir, après tout ce temps ! »

    Frigorifié et ensanglanté, sa capuche est tombée dans la foulée pour dévoiler un sourire carnassier, les yeux dorés vicieux comme jamais. Surkesh avance, pas à pas, tranquillement ; lentement comme s'il n'y avait rien pour le presser. Le regard insolent, toute son attitude rapelle à... ce Surkesh, le tout premier, celui dont la bêtise a tout démarré. Celui-là même que seul Death a vraiment connu. Pas facile d'avoir un coeur… au moment de le regarder, allongeant son pas comme on déroule tapis rouge, son corps calme dissimule un coeur battant à mille à l'heure. Son pire ennemi, son mentor, son seul véritable Boss dans sa carrière, celui a qui il doit tout ce qu'il est aujourd'hui et celui qui lui aurait bien tout reprit s'il avait pu ; si ému de le revoir à nouveau.
    Le dôme en lui-même, avec un sol de vide plat et pareil pour les parois ; le décor au-delà est onirique au possible. Perdu entre les mondes, là est le seul endroit où l'on est nulle part, le seul moment où il n'est aucune heure… alors vous imaginez le panorama, de ténèbres et de vides en drôles de brumes, percés par quelques éclats ici ou là qui dansent à trois.


    « Dire que tu me préfères aux Princesses de Coeurs aujourd'hui ! A moins que… » Sans cesser sa si lente marche, d'un mouvement de poignet net et dosé, Surkesh fait résonner un effet de larsen strident à en rayer le dôme. « …ce ne soit ça qui t'intérèsse… ? »

    Surkesh a encore de l'amour et de la reconnaissance… cette envie de lui prouver sa valeure, d'allez jusqu'à lui forcer à la reconnaitre. Son visage, sinon avec cet éternel arrogance, reste sérieux et concentré, détaillant la scène que lui propose les quatre revenants ; des larmes coulent sur sa face dont l'expression n'a aucun rapport avec les torrents qui agitent son coeur. Pourtant, il pleure, repense à tout l'historique et se dit que… finalement, tout ça en valait tellement la peine. Peu lui importe les douleurs, son énième mort ou même la dernière ; toutes ses émotions, intenses en bien ou en mal, ne peuvent le priver de savourer ce moment tant attendu.

    « …le sauvetage des princesses dans tes cachots aurait tout aussi bien pu être un kidnapping au Château Disney, rien de personnel… la mission avant tout… » Lance-t-il, singeant un air désolé du mieux qu'il pleut en claquant des dents. Préssé de lancer les hostilités pour se réchauffer, le sorcier se permet, avec cette langueur meurtrière, d'approcher de quelques pas encore. « …tu connais ça… » Encore un peu mielleux avant de figer son visage dans une expression malveillante, forcément souriante. « Maintenant, c'est personnel ! »

    Surkesh s'élance, une clef dans la main gauche, Zanmato dans la droite ; et son indestructible fourreau imprégné de tout ce qu'il lui reste de magie, hanté, volant à ses côtés. Cet esprit frappeur incarné lui aura couté tout ce qu'il lui reste d'énèrgie magique et… la différence entre n'avoir "plus beaucoup" et "plus du tout" est net chez un mage. Quand on a plus beaucoup, on attends que ça "revienne" à la façon d'un souffle, en quelques sortes… mais de ne plus avoir, c'est comme s'évanouir sous l'effort, il faut attendre se réveiller, attendre encore puis enfin commencer à récupérer. Plus de magie en stock pour ce combat et… ca a été la première leçon de Death, la toute première : arrête de te reposer sur la magie, apprends à te battre pour de vrai.

    Simultanément, les trois revenants se mettent en mouvement et patiemment, savourant peut-être aussi le moment, Death attends le bon pour frapper.

    La Liche est retranchée, devant son maitre mais pas tellement et au même niveau, entame d'incanter bien planqué. Ses yeux luisent d'éclairs, son crâne sculpté affiche un sourire malveillant et ses bras squelettiques, croisés vers le bras, se lèvent progressivement ; retombent en un instant. Le Chevalier Noir, anciennement Garde Noire, reste le dindon de la farce… et charge, censé occuper Surkesh pendant que le Spectre vole, en piquet, pour le prendre à revers. L'esprit est encore ce qui agite le plus Surkesh, cette merde lui parait intangible et sans magie, c'est compliqué à gérer.
    Le Chevalier Noir s'arrête et Surkesh bondit à corps perdu sur le côté, échappant à un champ d'éclairs soudain apparu pour ne se relever qu'après maintes roulades maladroites. L'esprit pâle, toujours à sa poursuite, presse le sombre d'avancer de nouveau dans la précipitation pendant que la Liche incante déjà ; très prudent face à Zanmato, le Chevalier Noir reste distant, se montre prudent.

    Un bruit sourd ; le fourreau tape à l'arrière du crâne de la liche aux rires sinistres, lui fait lâcher un râle de stupeur et vrille pour frapper en sens inverse. La rivière s'écoule d'un même geste uni en pluie de coups ; la rafale, oppressante, interdit la Liche de terminer la moindre incantation pour l'instant. Le spectre blême a encore un temps de retard, le Chevalier Noir lance sa hache ; d'un geste impérieux, Surkesh la tranche en deux.
    Pas samouraï qui veut, Zanmato ou pas ; l'une des parties vole malgré tout jusqu'à lui. Trop vite pour comprendre, une affreuse balafre sépare maintenant son visage en biais et le sang coule. Sa course est stoppée net alors que sans lâcher son arme, il porte sa main armée d'une clef à son visage.

    Le Chevalier Noir en profite bien pour charger, croyant voir une ouverture ; la Chaine Royale lui ricoche dessus, pleine tête, en direction de Death. La Liche occupée et le Chevalier Noir, freiné mais pas ralentit, reste à la traine -et le spectre pâle… ?-. Chaine Royale vient de rebondir sur une parade de Death -s'essuyant du projectile, en véritée- pour que Surkesh récupère celle-ci au vol, plus si loin de Death. Du même geste qui récupère la clef, l'ordre est donné au fourreau de prendre le grand méchant boucher par surprise. Une glissade du temps des rizières puis un trait qui fend l'air ;
    effet de larsen !
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Putain ! Putain putain putain ! « C’est pas vrai… » J’ai r’gardé l’ciel, les sourcils froncés, tous mes muscles tendus t’sais… Mes poings serrés à faire éclater mes os. Bordel. Putain de bordel de merde.
Y a eu… un silence. Long et tout. Final’ment tout’ce qu’on entendait, c’tait les cris d’douleur d’certains des soldats blessés. Et y avait plus Death. Et y avait plus Surkesh. Bordel.


« Jecht. » qu’me dit une des princesses. Chais pas laquelle, j’étais trop concentré sur le ciel. Ils allaient rev’nir, j’le sentais. Dans la s’conde. Allez merde quoi, ça peut pas s’finir comme ça !

« Attends. »

« Que s’est-il passé ? » C’est l’autre voix. Merde. J’l’ai r’gardée. C’tait Aurore. Elle a baissé les yeux en me r’gardant, genre un peu honteuse. « Je ne suis pas sûre de comprendre. »

« … » J’ai voulu parler mais j’avais la gorge hyper sèche. J’ai… juste ravalé ma salive et j’ai réussi à pousser l’truc. « J’pense que Death a téléporté d’force Surkesh dans un aut’monde. » Putain il l’avait fait pour être sûr d’avoir l’avantage. Surkesh était l’plus faible d’nous deux et surtout, bon… il avait été méga épuisé par le combat alors que moi j’étais hyper en forme, tu vois. Hyper en forme. « Il va l’tuer là-bas. » Et il avait raison. Merde. J’avais fait une énorme conn’rie. J’aurais pas dû envoyer Surkesh dans l’centre du combat, alors qu’il était d’jà crevé… on a réussi à lui infliger une grosse blessure à c’moment-là. Bon et… Ouais. Death pourrait s’faire buter par Surkesh, en principe, en 1 contre 1.Ok. Mais attends. Death a sûrement téléporté Surkesh, et lui avec, bah… directement au château d’la bête ou quoi. Là où y a tous les connards.

« Jecht. Ils nous laissent nous enfuir. »

J’ai r’gardé Jasmine. Elle était déterminée, la meuf. Et en même temps… Elles s’en foutent pas mal de nous, d’une certaine façon. Genre elles veulent partir. Et j’peux comprendre.
J’aurais jamais abandonné Surkesh. Mais là… j’pouvais faire quoi ?


« On s’arrache. »

Comme me l’disait Ultimécia, la machine était lancée, d’toutes façons. Tout c’que j’pouvais faire, c’était râler… Alors. Non, tout ça valait sûr’ment pas l’coup pour les Songes…
Putain. Plus ça va, plus c’est clair qu’tout est d’ma faute. J’ai commencé à marcher, les yeux rivés au sol, avec les filles derrière moi. On est arrivés à la bordure de la forêt, t’sais…
« Y a des mines. » qu’j’ai dit aux filles. Mais là, plus besoin d’être discrets. On pouvait y aller à la Jecht. Dans ma tête, au r’tour j’allais faire un gros Nova titanesque dans le bazar pour tout r’tourner mais là… J’l’avais perdu. Ouais non. Je sais, j’ai l’air d’un naze mais… j’me rendais compte, aussi. J’avais pas l’humeur, la fureur de vaincre. J’venais d’me faire baiser alors que mon plan était parfait. Mais on savait pas qu’il savait faire ça, ce connard ! Putain ils ont quoi, tous, à s’trouver des nouvelles techniques qui sortent de nulle part ! Bref. Comme j’avais peut-être perdu un pote, j’perdais aussi mon énergie divine, t’sais. J’ai juste déraciné un arbre. J’l’ai posé d’vant moi. Et j’ai shooté d’dans. Pas trop fort pour qu’il s’envole pas, mais quand même assez fort pour qu’le truc soit propulsé dix mètres en avant, r’tournant la terre d’vant nous et, fatalement… les mines sur le chemin ont sauté. L’arbre nous avait tracé un putain de sillage tout propre. Suffisait de marcher. À chaque fois qu’j’arrivais à l’arbre, j’frappais à nouveau d’dans. Et j’ai fait ça jusqu’à ce qu’on soit au muret.

« Vous êtes un mercenaire ? » qu’elle m’demande, Aurore. « J’l’ai été. » J’vérifie derrière le muret qu’personne nous menace. Y a des gens. Beaucoup de soldats. Mais ils sont là et semblent nous attendre. Putain… J’sors. Ils me r’gardent tous et ils ont l’air d’avoir peur, t’sais. Mais… ils me menacent pas. « Venez. »

Les filles m’ont suivi. Tous les soldats ont commencé à nous encercler et on a marché. Putain c’était trop bizarre.

« Jasmine m’a dit que Belle avait été secourue par des mercenaires. »

« Ouais, en quelque sorte. »

« Et Alice ? » demande l’autre, un petit peu plus lente, genre à cause de sa blessure.

« C’était moi pour les deux. » j’réponds les sourcils froncés. C’était de bons souv’nirs pour moi. Mais putain à l’époque, j’avais mis personne dans la merde à cause de mes lubies de merde. Ils allaient dire quoi, tous ? J’m’étais mis dans la tête de les sauver, et juste pour ça, j’avais… perdu Surkesh. Putain ça me rend fou ! C’est à moi d’me battre contre Death ! Surkesh est v’nu m’aider, juste ! « Les mercenaires s’sont approprié l’exploit quand j’ai ram’né Belle. Vu qu’j’les avais rejoints. »

« Vous avez peut-être connu les deux premières personnes à avoir essayé de me sauver. Ils étaient mercenaires. »

« Vas-y ? »

« Il y a longtemps, quand j’étais alors captive au château de la Bête. Le Père Noël était avec moi. » Ok ouais, cette phrase était trop bizarre. Et même… la situation était bizarre. J’étais tendu, avec des dizaines et dizaines de soldats autour d’nous. Et elle parlait, un peu froide, un peu fragile. Mais… la vérité, c’est qu’j’profitais d’cette occasion pour lui parler, pasque j’savais pas si ça allait s’représenter. « Un homme du nom d’Auron a été fait prisonnier mais a rapidement voulu s’échapper, avec nous deux. » Elle a raconté la suite de l’histoire, en bref. Moi j’souriais un peu bêt’ment, en r’pensant qu’c’était moi qu’avais rétamé Auron. C’t’ait à cause de moi qu’il s’était r’trouvé en prison et bon… au-delà d’ça, c’était marrant pasque Auron, c’tait comme ça qu’pas mal de gens croyaient qu’j’m’appelais au Consulat. « Et le deuxième ? »

« Une femme, Lénore. Elle est arrivée avec une autre mercenaire mais celle-ci a été déplacée ailleurs. » Dans notre chemin, dans les rues, un peu partout, y avait les gardes noirs. Putain j’avais envie d’les démonter juste pour le principe, juste pour moi aussi emporter un p’tit que’qu’chose avant d’me barrer d’ici. Comme Death l’avait fait. « Et elle a essayé de s’enfuir ? »

« Elle en est morte. »

Je hausse les épaules. Jasmine a l’air aussi stressée que moi. « Surkesh et moi, on était tous les deux mercenaires avant. La vérité, c’est qu’ce sont des nuls. »

« Ces femmes qui étaient emprisonnées avec nous… elles nous ont dit que Cendrillon était morte. »

J’ai r’gardé les deux princesses. Et j’ai souri. « Nan, elle va bien. Elle crèche à la lumière. Et Alice et moi, on aim’rait qu’elle vienne chez nous. Ce soir, toutes les princesses de cœur seront libres. »
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Il venait, il arrivait, il se jetait sur lui. Namtar sentait cette sensation grimper le long de son échine et s’initier dans son cerveau. Cette rage, cette vigueur, cette haine.

Dans l’œil unique de Démon, le reflet de Surkesh se dessinait ainsi que l’éclat de sa lame.

La dague tournait déjà dans sa paume, n’attendant que l’instant. Il dressait déjà sa prothèse en réponse à son assaut, n’attendant qu’à parer le coup et à répondre à cette insignifiante attaque. Il n’apprendra jamais. Répétant inlassablement les mêmes erreurs encore et toujours, il se destinait à sa propre mort.

Ça a toujours été personnel, tu le sais.
Un pas en arrière, un choc. Le coup sur la nuque, un bruit sourd à ses oreilles alors que les frappes se répétait et lui vrillait le cerveau.

La lame sifflait, ainsi que sa keyblade.

Sa prothèse se faisait trancher d’un coup net par le sabre, l’autre attaque venait le frapper en plein visage d’un revers. Le Démon tombait en arrière, glissant sur le sol avant de se redresser et distinguer le fourreau et son processeur revenir à l’attaque. Passant le revers de sa main sur son visage, la Bête répondait d’un simple regard et libérait déjà sa colère.

Son arme dans sa main gauche se plantait dans le sol, dessinant le glyphe simple pour qu’une nouvelle prothèse vienne se greffer à son bras, le forçant ensuite à glisser sur le sol et éviter la nouvelle attaque. Quoi qu’il advienne, le Démon restait le plus agile des deux combattants. Un pas en arrière, un balayage de sa nouvelle prothèse en forme de masse pour repousser le fourreau et il se redressait à nouveau. Le souffle saccadé, la tête lourde, il en oubliait le reste pendant que Surkesh dansait devant lui.

Namtar glissait la dague à sa ceinture, faisant apparaître une lance qu’il glissait à son chevalier noir avant de lui ordonner de retourner à la charge. Un ordre bête. L’ancien Garde Noir fonçait déjà tête baissée avec son pique en avant. Le spectre lui, se contentait de glisser sur le sol et se confondre en celui-ci, profitant de la surprise pour apparaître quand l’instant sera propice. Finalement, la liche chargeait son propre sort et le nuage grondait déjà au sommet du dôme et s’apprêtait à libérer l’orage.

Un autre glissade, au sol, le Démon en profitait pour faire apparaître une chaîne de fer qu’il laissait trainer derrière lui.

À son tour de charger. La Bête fonçait droit devant, profitant de ses propres invocations et bondissant par-dessus les épaules du chevalier noir et de conclure dans une glissade dans les airs. Tirant sur son bras gauche, la chaîne venait d’un geste sec avant de frapper et entourer Surkesh de deux tours. Il n’avait pas besoin de plus.

Il atterrissait, fléchissant les genoux pour éviter le fourreau et donner une frappe ascendante de sa prothèse afin de le catapulter dans les airs. Il grimpait, de trois mètres, Namtar se contenterait alors de tirer une fois encore sur sa chaîne et laisser ainsi Surkesh s’écraser au sol à cause de sa propre force. Là, à ses pieds, où était sa place.


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    Ca a failli… quelques temps à terre, sonné et brisé par le coup… parvenant d'un mouvement du poignet encore libre ; la pointe de Zanmato frôle Death ! Menace de le rayer, à peine mais même un trait sanglant alors que Death change de posture. Un millimètre de plus ou de moins, ça se joue à ça et à... une position, enchainée à terre… une lame capable de tout trancher en direction du Faucheur. Si loin de le toucher alors que pourtant si proche, plus de magie… et même si un petit sort peut suffire à créer une ouverture, ainsi prisonnier, il ne risquait pas de pouvoir en profiter. Trop lent et blessé, trop brimé, à se tordre le poignet pour agiter une arme unique qui n'a jamais valu que la dextérité et vivacité de son porteur.
    Ici, insuffisante, dépassé par celle du Boss de la Coalition Noire ; Surkesh se rapelle enfin ce qui l'avait charmé en ce groupe.

    On a tous vu comment finissent les mercenaires… et si la Shinra a aidé, le sorcier prétend connaitre quelques secrets qu'il ne risque plus de pouvoir dévoiler. Des mystères qu'il ne risque plus de pouvoir percer et… peu importe, il ne peut plus le faire mais s'il le pouvait… même là, il ne céderait pas son coeur. Pas cette fois. Plutôt… mourir, si ça lui est encore permis… que de s'entêter à renaitre encore et encore. Lui qui se voyait déjà comme le prochain Xehanort, lui qui se voyait se réincarner en permanence… ne voit même plus pourquoi il voudrait vivre. La Coalition Noire ne veut plus de lui, les mercenaires n'ont plus même au plus bas… quoique, l'idée c'est que les mercenaires sont des nazes. Loin des ambitions démesurés d'un Surkesh qui…
    …qui semble enfin avoir atteint l'impasse tant promis par la voie des ténèbres. Que Jecht se soit retrouvé ici et Death en suerait même dans la mort démoniaque des ténèbres du vide abyssale de son existence impie.

    Mais non… Surkesh se le demande, après tout, son plan semblait un temps tenir debout… et la figure du Faucheur se dessine dans ses yeux d'ors ; Zanmato lui refuse de profiter de sa mort et de la paix promise… hanté par cette idée que le peu qu'il a encore lui sera pris. Torturé par l'idée que c'est de sa faute. D'un geste de poignet, c'est désormais sa propre gorge que le sorcier menace de la légendaire lame face à laquelle rien ne résiste.


    « Je te convaincrais bien de m'épargner, de faire de moi un lieutenant revenant ou je ne sais quel autre saloperie mais… hey… » Surkesh sourit, bien amer mais tout de même, sa vie fut… parfois horrible… mais toujours passionnante ; il aura vécu et mourra comme le crevard qu'il a toujours été. Personne n'a su sauver Surkesh de sa propre bêtise et… d'avoir fait les choses à sa façon, jusqu'à la fin, pour le meilleur et pour le pire… ha ! « …toi et moi on sait que peu importe l'incarnation, je suis et je reste incontrôlable ; tu n'auras pas l'orgueil de croire le contraire. »

    Surkesh aura… existé… et de manière suffisement indéniable pour mourir en paix. Son âme est déjà réservé, destiné à rester prisonnière de Zanmato… et probablement que cette âme est suffisement mal intentionné pour rendre l'arme unique plus démoniaque qu'elle ne l'est déjà !

    « Ce n'est pas moi qui te tuerait, finalement… le coeur a ses raisons que la raison ignore, n'est-ce pas… »
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