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Nous sommes quatorze ans après les évènements de Kingdom Hearts 2. En tant d’années, les choses ont considérablement changé. Les dangers d’hier sont des soucis bénins aujourd’hui, et au fil du temps, les héros ont surgi de là où on ne les attendait pas. Ce sont les membres de la lumière qui combattent jour après jour contre les ténèbres.

Ce n’est plus une quête solitaire qui ne concerne que certains élus. C’est une guerre de factions. Chaque groupe est terré dans son quartier général, se fait des ennemis comme des alliés. Vivre dehors est devenu trop dangereux. Être seul est suicidaire. A vous de choisir.

La guerre est imminente... chaque camp s'organise avec cette même certitude pour la bataille.

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Au Gnouf la Vagabonde !

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Bon ben voilà ... Ça c’était fait ... La rencontre avec le petit monstre rouge  m'avait bien mise en boite ! Littéralement ! En bocal plutôt ... Je me retrouve posée sur un grand bureau dans une espèce de pot à confiture vide surmonté d'un couvercle percé.  C'est là que je reprend conscience, j'ai la tête qui tourne. La rencontre avec la tapette géante m'a bien secouée !

A côté de moi, debout à côté du bureau, une grande silhouette d'humain est en train d'examiner quelque chose posé sur le meuble. Les paroi de ma prison déforment un peu ce qui m'entoure. Je suis obligée de m'approcher et de coller un œil tout contre la paroi de verre pour voir un peu mieux.


"-Hey mais c'est ma lettre ! Et mon billet de vaisseau !" Je tâte après mon tube porte-lettre que je suis sensée porter en bandoulière. Disparu !

"-Vous me les avez pris, rendez les moi !"

Ma voix résonne dans le bocal et attire l'attention de mon geôlier. Il tourne la tête vers moi et son expression affiche une légère surprise. Il s'approche du bocal et se penche sur moi. C'est un grand dadais longiligne avec un costume à queue de pie. Des cheveux roux qui frisottent sur son crâne dissimulent mal un début calvitie. Il n'a pas l'air méchant, juste très embêté.

"-Bonjour petite demoiselle ... hum ... votre ..." Il cherche ses mots "... suite est elle confortable ?"

Sa voix me parvient un peu déformée par ma prison, mais j'arrive à comprendre ce qu'il dit. Il a l'air presque aimable, ça m'encourage à lui crier de plus belle !

"-Laissez moi sortir s'il vous plait ! C'est une erreur ! Vous m'avez pris mes papiers, ils sont importants !" Je tambourine de mes petits poings la paroi de verre et montre avec instance les papiers. Le domestique affiche une moue contrariée.

"-Navré mademoiselle, je ne suis pas en mesure de vous comprendre ..."  Il hésite un bref instant. "... Monsieur Picsou et moi même sommes navrés de vous imposer ce contretemps fâcheux . Mais voyez vous, il y a plusieurs points que nous nous devons d'éclaircir avant de vous rendre votre liberté, vous comprenez ?"

J'ai cessé de parler pour l'écouter. Et je le regarde avec un air un peu ahuri. Non je ne comprend pas ...

"-Vous êtes mademoiselle "Neige", c'est cela ? Et vous venez du pays imaginaire ?"

Je hoche la tête, deux fois. Il parait satisfait de ma réponse.

"-Nous avons eu à lire votre correspondance ... hum ... privée. Mes excuses pour cela mais les circonstances de votre "visite" chez nous l'ont imposé ... Je vais contacter le Consulat afin de clarifier la situation, d'accord ?"

Il sourit d'un air aimable. Étrangement, même si je suis enfermée, j'ai l'impression que cet homme ne me veut pas de mal. C'est rassurant. Du coups je hoche de nouveau, un sourire apparaît même sur mon visage. Oui contacter le consulat, c'est exactement ce que je voulais ! J'applaudis l'idée et lève les deux pouces.  Le majordome se détourne et ramasse sur le bureau un genre de grand croissant noir, relié à un boitier par un grand fil entortillé. Il porte le croissant à ses oreilles, tripote un peu le boitier et commence à parler dedans. J'imagine que ça fonctionne un peu comme les gobelets que les bricoleuses relient par des ficelles pour parler à quelqu'un de loin.

"-Allô ... ? Oui ? Ici Baptiste, de la résidence Picsou. Monsieur Picsou souhaite vous demander si vous n'auriez pas par hasard perdu une fée ? ... Oui très bien, j'attends ..."

J'entends pas très bien. J'essaye de me redresser sur la pointe des pieds pour approcher mon oreille d'un des trous d’aération de mon bocal.  Baptiste patiente, il tortille le fil de l'appareil de communication entre ses doigts et m'observe pensivement. Soudain, une lumière rouge s'allume sur un autre boitier posé sur le bureau. Une voix tonitruante retentit soudain.


"BAPTISTE ! VOUS AVEZ RÉGLÉ LE PROBLÈME DE CETTE CHAPARDEUSE ?? JE VEUX QU'ON ME REMBOURSE JUSQU'AU DERNIER CENTIME CE QU'ELLE ET SON COMPLICE M'ONT VOLÉ ! J'EXIGE RÉPARATION !!!  ET FAITES VITE, IL Y A ENCORE TOUT LE COULOIR A NETTOYER, IL Y A DE LA COLLE PARTOUT. DÉPÊCHEZ VOUS ET NE FROTTEZ PAS TROP FORT, CELA USE LES SERPILLIÈRES. ET DOUCEMENT SUR LE SAVON. CE SERA RETENU SUR VOTRE SALAIRE SI VOUS GASPILLEZ LE MATÉRIEL."

Baptiste a une moue contrariée. Il tend le doigt et appuie sur un bouton, répondant avec un ton conciliant.

"-L'incident est en voie d'être réglé monsieur Picsou. N'ayez crainte."

Une voix émane du croissant noir. Lointaine, je n'entends rien du tout. Baptiste se hâte de porter l'appareil à son oreille, de nouveau.

"-Ah oui allo ? Oh c'est vous ? Vous vous en occupez , vraiment ?" Difficile de voir si Baptiste parait soulagé ou contrarié de là où je suis ...

"-Oui c'est cela ... Neige ... On a trouvé des papiers ... Oh oui beaucoup de problèmes ... Oui ... Beaucoup de dégâts ...  Puisque vous en parlez, monsieur Picsou aurait quelques réclamations à porter à ce sujet ... Oh oui il est très fâché ... Une partie de ses actifs sont gelés d'ailleurs ... Ah non ce n'est pas métaphorique ... La fée à ... hum ... tout gelé quand on l'a neutralisée. Une explosion de gel oui ... On est en train de faire fondre pour débloquer les fonds ...  Quoi ? Non non elle va bien !  ... Allons non !  Nous ne sommes pas des monstres !  ...  Oui ... Et un petit diable rouge, il ne serait pas à vous aussi par hasard ? Non ? ... Ah bon ? ... Non pour rien ... Très bien nous vous attendons. Faites vite".

Baptise raccroche l'appareil de communication. Il me regarde un moment et hoche la tête.

"-Je pense que ... Quelqu'un va venir pour vous mademoiselle. Puis-je vous demander de rester calmement ici ? En attendant mon retour ... S'il vous plait ?"

Il y a quelque chose d'un peu suppliant dans sa voix. Je n'ai pas le cœur de le contrarier, alors je hoche de nouveau la tête. Je lui promet d'être sage ! L'air satisfait, Baptiste se dirige vers un placard qu'il ouvre en grand. Il en sort un grand balais, une serpillière, un seau et visse sur son crâne dégarni une casquette usée sur laquelle est écrite l'inscription "Entretien".

"-Monsieur Picsou a un peu rogné sur certains budgets ... Que voulez vous ? On doit être polyvalent de nos jours ..."

Je ne sais pas vraiment si Baptiste s'adresse à moi en disant ça. Dans le doute je hoche la tête avec un air compassé, même si je n'ai aucune idée de ce à quoi peut bien ressembler un "Polyvalent". Le Majordome quitte alors la pièce ... Qui sans lui devient très vide et très ennuyeuse.

L'idée d'essayer de m'enfuir me traverse l'esprit ... Mais bon ... D'une part ce bâtiment tout piégé ne m'a pas trop porté chance jusqu'à maintenant, l'idée de m'y balader seule ne m'enchante pas trop.  Et d'autre part, quelqu'un du consulat devrait pas tarder à venir, ce serait bête de le louper !

Alors je m'assois au fond de mon bocal. Pour passer le temps je fais appel à mon pouvoir ... Je fais quelques beaux flocons que j'envoie voleter en soufflant un peu dessus. Ça m'occupera le temps que ça m'occupera ...
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Tel un lever de soleil, la rêveuse élevait le regard jusqu’au ciel en suivant les traits stricts du bâtiment auquel elle faisait face.

Était-ce le fruit de l’un des ses fantasmes qui se dressait face à elle.

Irelia tournait le regard, gardant les pointes de ses pieds rivés dans le sol alors que son buste oscillait à la conclusion qu’elle ne découvrirait jamais qu’une seule des quatre faces du gigantesque coffre. L’allure, les moulures et même le symbole en or à son sommet lui rappelait les films de gangsters.

À la différence unique que ce coffre-fort était un immeuble.

- Alors, vous ne plaisantiez pas ?
Elle se retrouvait avec un garde, un homme de noir habillé, le symbole du dôme et des neuf tours à son coeur et l’oeil hagard. Il soupirait longuement. Guidant un geste à sa chevelure de paille et massant son crâne avant de lui répondre.

- Non, mademoiselle. Pouvons-nous y aller, maintenant ?
- Attendez…

La Danseuse se mordit les lèvres, chutant en arrière à chercher le mystère des sommets de ce coffre-fort. Allongeant son visage au passage de sa main, l’homme accompagnant la rêveuse sifflait d’agacement jusqu’à prendre l’initiative en pressant le bouton du parlophone. La tonalité des enceintes extirpait Irelia de son moment alors que ses deux iris fixe le visage de l’homme à la casquette à l’écran.

Esquissant un sourire, plongeant ses mains aux poches de son gilet, la Danseuse en oublia la distraction du bâtiment à l’interrogation de voir l’homme d’entretien.

- Ah, vous voici. Si je peux me permettre de vous faire patienter, je suis à vous dans une minute.
- Oh oui, faite !

Elle riait à l’écran, réarrangeant sa mèche au noir de l’écran avant de regarder le garde de nouveau.

- Il me semble que c’est bon, non ?
- Vous parviendrez à rejoindre le Sommet de l’Art par après, mademoiselle.
- C’est dans mes cordes. Et puis, il me suffira de lever les yeux.

Un sourire, taquin, se dessinait à ses lèvres alors que l’homme s’en allait au soulagement. Il remerciait la consul d’un hochement de tête avant de s’éclipser à son tour. Il ne fallut pas longtemps attendre, la minute énoncée par le garçon d’entretien, afin que les portes s’ouvrent au regard de la rêveuse.

Il était le même, la casquette en moins et d’un queue-de-pie vêtu.

À l’encontre des blagues depuis la veille, Irelia anticipait sa retraite avant d’être soulagé par les paroles de l’homme aux différents masques.

- Coupe budgétaire. Vous êtes envoyée par le Consulat, c’est cela ?
- Irelia ! Fille de Terpsychore et nouvelle danseuse !
- Parfait, si vous avez l’amabilité de me suivre…

Deux battants s’écartaient, l’hôte dévoilant le passage jusqu’à un ascenseur aux grilles d’or à emprunter par un tapis de rubis.

Il ne lui fallait pas tant de temps pour rejoindre le bureau pointant le sommet.

Le regard brillant, étincelant devant tant de richesse et d’exhibition, Irelia n’en était pas revenue d’être déjà dans le bureau. Pupitre de bois, toile à l’effigie de l’ancien créancier et oeuvre de ton et genre unique. Il fallut qu’un raclement de la gorge de l’homme aux casquettes ne vienne à sa rencontre, lui rappelant les raisons de sa présence.

- Voici donc le… La… Personne qui vous recherchez ?
- Ooooh.

Irelia se baissait, déposant ses deux mais à hauteur de cuisse alors que son corps entier s’agitait tel un balancier. Le regard figé, elle louchait de ses deux iris divergents à observer la fée. Ou plutôt. Les éclats enneigés qui virevoltaient au gré des caprices de l’hôte du bocal. Elle en tournait le regard, levant une main et agitant celle-ci en deux temps.

- Salut toi !


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"-Ah ! ca y est, quelqu'un entre ! Je commençais justement à m'ennuyer ! "

Autour de moi les flocons que j'ai créés virevoltent et tournent.  Ça donne un effet "boule à neige" plutôt rigolo. Heureusement que personne n'a encore confondu ma prison avec un bibelot à secouer.  Je me relève et vais coller mon petit visage sur la paroi du pot. Vu de l'extérieur, le verre grossit mon œil façon loupe.

"-Ho ? Hooo ! Une grande fille, elle a l'air gentille ! C'est une enfant ? Non on dirait qu'elle a commencé à grandir. Dommage. Les enfants devraient jamais grandir."

Elle regarde autour d'elle, elle a l'air un peu dans la lune. J'essaye de lui faire des petits signes pour attirer son attention.

"'-Moi moi ! Je suis plus intéressante que ce vieux canard sur le tableau ! Regardes ici !"

Baptiste toussote, la rappelle à l'ordre et ... Ah, ca y est ! Elle me regarde, me sourit, me salue.  Je répond à son coucou en levant la main et en l'agitant, enthousiaste. Je sautille aussi un peu sur place, contente.

"-Bonjour ! Salut ! Coucou ! Moi c'est Neige ! Ca va bien ? Vous êtes là pour moi ?? "

Ses grands yeux sont posés sur moi. Je suis un peu perturbée par leurs couleurs différentes. Je regarde l'un. Puis l'autre ... puis de nouveau le premier. Je ne sais pas lequel des deux yeux regarder !  Je parais un moment incertaine, puis décide de choisir un juste milieu acceptable et fixer mon attention sur son nez. Qui est fin et fort joli à regarder, tant mieux ! C'est pas un gros nez rouge en patate avec des poils qui sortent des narines comme j'en ai déjà vus ailleurs (Maudits pirates ...)

Après la petite pause nécessaire pour focaliser mon attention sur elle, je commence à me justifier. Sans le savoir, mon visage est très expressif. J'ai maintenant l'air d'une enfant qui explique à un parent pourquoi elle ne doit pas être grondée.  Mélange de regard suppliant et d'air vaguement coupable. Un grand "c'est pas ma faute" lisible sur les plis soucieux de mon front.

"-Je vous assure, c'est une erreur dujiciaire, j'ai rien fait ! Je sais pas ce que je fais ici ! Je suis venue du pays imaginaire !"

J'y pense pas sur le coups. Je continue de lui expliquer, parlant tout en bougeant les mains.  Mais mon flot de paroles doivent sonner comme un carillonnement lointain à ses oreilles.  

Je m'arrête en constatant qu'elle n'a pas l'air de me comprendre. Entre temps, Baptiste est allé chercher ma lettre et mon billet de voyage, qu'il tend à ma potentielle future libératrice.

"-Hum ... Donc voilà les documents que j'ai évoqués à la personne que j'ai eue au téléphone. Il s'agit de ses seules possessions ... Nous l'avons trouvée dans le coffre, accompagnée d'un ..." Il hésite et tend une photo du sans-coeur " ... comparse. Voyez, elle a été prise au moment où nos visiteurs ont commis leur forfait."

Le cliché vaguement flou a été saisi au moment où le petit démon rouge dansait devant Neige en la narguant, le sac d'or sur le dos. On voit en arrière plan l'ombre de la tapette géante en train d'approcher.

"-Ils se sont donc introduits ici à deux ...  On ne sait pas comment. Et  .... hum ... il ont gravement attenté aux biens de Monsieur Picsou. Le complice est parvenu à s'enfuir avec une somme importante alors que celle-ci a été appréhendée après avoir causé une belle pagaille.  Nous sommes encore en train d'essayer de débloquer les comptes gelés ... L'utilisation de sèche cheveux coûtant très cher, plusieurs employés sont en train de souffler sur la glace pour la faire fondre.  Les plus courageux se sont assis dessus pour que ca aille plus vite mais ... Disons que ce n'est pas facile."

Baptiste à l'air mortellement sérieux en parlant de ses infortunés collègues, contraints par le devoir de risquer les plus cruelles engelures. Tout le monde au coffre croisait les doigts dans l'espoir de voir une embellie sur le marché des liquidités. Dans mon bocal, je m'écrie et fait de grands gestes de dénégation.

"-Non non, je n'ai rien fait ! C'est pas mon comparse !" Je répète de nouveau "C'est une erreur Dujiciaire ! J'ai rien volé !"

Evidemment, même si ils ne m'entendent pas vraiment, j'évite de préciser que j'avais quand même eu l'intention de voler un tout petit beignet de rien du tout. Ça n'aurait fait que compliquer l'affaire pour moi. Je pense que la jeune fille à capté mes gestes de protestations, elle tourne légèrement la tête. Baptiste tire un peu sur le col serré de son gilet, pris d'un léger malaise.

Il profite que l'attention de ma libératrice soit momentanément ailleurs pour glisser mine de rien une feuille devant elle, au milieu des autres papiers qu'il lui avait remis.  Quand l'attention de la jeune fille revient aux documents, elle peut découvrir le grand papier. Celui-ci porte le titre très évocateur de "Facture". Il porte un nombre curieusement grand de lignes, colonnes, comptes, totaux et sous-totaux. Le décompte est méticuleux, ils ont même pensé à facturer le pot de confiture et le prix du perçage de trous dans le couvercle ... Monsieur Picsou ne lésine décidément pas sur l'encre quand il s'agit de noircir d'additions des petites notes salées. Baptiste a la décence de prendre l'air contrarié et vaguement honteux.

"-Oh ... hum ... Hormis cette petite ... formalité." Il montre d'un geste vague la douloureuse. "Monsieur Picsou dit que vous pouvez ... hum ... disposer de votre invitée".
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La rêveuse arquait un sourcil, délaissant la curiosité à l’exaspération alors que ses iris s’attardaient à la vision du cliché.

Le sale gosse !

Irelia retroussait les lèvres, affichant sans sourciller et sans honte la colère grimpant et s’invitant à ses traits. En addition à tout ceci, l’envie d’extérioriser ses pensées et de crier à plein poumons s’accumulait. D’un battement de cils, elle désirait à demander où il c’était évaporé. D’un clignement, elle redirigeait son attention à la créature pour s’en allait à créer une ébauche incongrue.

Elles pouvaient l’attraper !

La fée et la Danseuse, s’associant à la capture du plaisantin aux blagues sans autres publics que le metteur en scène. L’idée faisait poindre un rictus à ses joues. Apportant une nouvelle attention au garçon à la casquette.

- Merci ! Je crois… ?
Elle levait une main, n’ayant pourtant pas bougé d’un pouce, dressant l’index et tournant celui-ci dans le vide. Le couvercle du pot de confiture s’enlevait seul et chutait du secrétaire jusqu’au sol du bureau.

- Vous pouvez garder le pot, je m’occupe juste de notre invitée et j’irais déposer vos… Papiers… ? Soyez rassuré !
- Hum, vous êtes certaines que ça ira.
- Oui oui ! Toi, vient avoir moi, nous avons une enquête à résoudre !

La rêveuse avait du mal à y croire, la fée s’envoler en abandonnant cette traîne à son dos tel un chemin d’étoile. Elle eut cet air amusé lui rappelant son arrivée. Bien vite, la jolie fée vint s’installer à son épaule alors qu’elle enfouissait la pile de papiers à l’abandon de la poche arrière de son short. D’un geste hâtif, elle abandonnait les appartements et attendait déjà l’entrée des grilles d’or afin de retourner à la douceur d’un temps de printemps.

Irelia se rendait seulement à l’évidence que l’homme à la casquette devait l’accompagner à faire marcher cet élévateur.

- Merci de votre visite, et nous espérons que le Consulat n’ira pas prendre en mal le papier de monsieur.
- Ce ne sont que des bricoles, ce n’est pas un souci.

Un air malicieux s’ajoutait à son spectre d’émotion, réalisant sur l’instant qu’elle n’avait pas offert l’attention méritée au papier offrant un chiffre à rembourser.

L’enquête prévalait et le témoin à son épaule offrait une diversion à l’administration.

Guidant son pas à s’écarter du coffre-fort aux allures d’immeuble, Irelia s’en allait à genoux pour attirer le fruit de sa curiosité à se poser sur sa main.

- Écoute petite fée, le gars t’ayant attiré des ennuis ? Il a fait la même chose avec moi. Alors, voici le deal.
Elle regardait à gauche et puis à droite, plissant les yeux et s’approchant pour murmurer à ses petites oreilles.

- On le retrouve et on le fait payer ! T’es d’accord ?
Irelia agitait ses mains, heureuse d’annoncer son plan et curieuse de réponse ? Elle s’avançait à petite enjambée.


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Libre libre libre ! Enfin ! Aussitôt sortie de mon bocal, j'ai manifesté ma joie en virevoltant partout avant de rejoindre ma libératrice. J'ai tourné deux fois autour de sa tête avant de me poser.

"-Supeeeeer ! Merciiii ! Salut !  Moi c'est Neige, et toi ?? On va où ??  Tu prends mes papiers ? Chouette !"

Mes remerciements ont du sonner comme de joyeux carillonnements à ses oreilles.  Avant de quitter les lieux, je me suis permise une petite grimace vers le tableau du vieux canard affreux, langue tirée. Avant de vite me cacher dans le cou de la grande fille, pour échapper au regard sévère que le tableau me renvoyait. La longueur des cheveux de ma nouvelle copine fait une cachette bien pratique finalement !  

Bref, on a fini par sortir à l'air libre ! Je découvre les alentours pour la première fois, ma bouche s'ouvrant d'un "Oh" de surprise alors que je me tord le cou pour mesurer toute l'ampleur de l'immense bâtiment qu'on vient de quitter. C'est définitivement plus gros que toutes les maisons d'humains que j'ai vues jusque là ... Elle nous emmène un peu à l’écart. Elle s'accroupit et  me propose de me poser dans sa main. Je viens m'y poser en deux petits bonds délicats le long de son bras.  A la réflexion, ça fait peut-être un peu fée facile d'accepter de venir si vite ... Hum ... la prochaine fois je me ferai un peu plus désirer peut-être ?

Posée debout au milieu de sa main, je lisse ma petite robe en pétale de fleur et penche la tête de côté pour l'écouter. Je réagis, levant un index.

"-Ah alors moi c'est pas "Petite-fée", c'est "Neige" !" Dis-je en faisant apparaître un beau gros flocon au dessus de ma tête, que je réceptionne à deux mains et lève au dessus de moi pour lui montrer.

"-Neige, Neige ! Tu as vu ?  C'est moi !" Je relâche le flocon et laisse le vent l'emporter ! Je me pointe du doigt puis lève les deux pouces.

Devant sa proposition, je fais mine de réfléchir. Je pose un index sur mon menton, je lève les yeux au ciel et tortille une de mes mèches. C'était pas vraiment mes plans ... J'aurais préféré qu'on m'explique ce qu'on attendait de moi ici ! Mais d'un autre côté j'aime pas qu'on me joue des tours !  ...  Alors d'accord ! On l'attrape et on le fait payer ! Ça a l'air rigolo comme jeu !   Je hoche vivement la tête, ouvre la paume de ma main et abat mon poing dedans d'un air décidé. "Paf". J'espère qu'elle comprendra mon geste !

Bon ... Maintenant que c'est décidé, on fait quoi ? Je la regarde. Elle me regarde. Je cligne des yeux ... Hum ... Je t'emmène là où je me suis faite prendre, copine ? De toutes façons j'ai mon bagage qui m'attends là bas ! Une jolie place avec un kiosque à journaux, doit pas y en avoir tant que ça, je vais finir par le retrouver en survolant un peu à priori ! Enthousiaste, je décolle et bat des ailes pour prendre de la hauteur ! Je lui fais des signes de me suivre ! Je ne suis pas consciente qu'il y a probablement des dizaines de places ressemblant à celle que je cherche !
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Les yeux d’Irelia s’élevaient vers les cieux, arpentant le toile du monde et la traîne qu’abandonnait la petite fée à son sillage.

Flocon ? Elle se disait flocons avant d’acquiescer à son marché ?

Attends-moi !
Voici que la rêveuse s’en venait à crier. La vie de la ville s’en retournait probablement, observant la tête levée de l’adolescente à scruter ses songes oubliés, à moins qu’il en remarque le passage de cette petite fée. Immobile, elle prenait un temps incertain à se rendre compte qu’elle n’irait pas à la fée sans avoir à se déplacer.

Main tendue, masquant le soleil à ses yeux, elle s’aventurait à l’aveugle jusqu’au sillage de sa nouvelle curiosité de la journée.

Il aurait été de bon ton de savoir voler.

Ou d’éviter d’être une fille d’étourdie. Le décompte des gaffes et des passants se défilait rapidement à ses yeux tant elle évitait de le propager, usant de chance ou de malchance.

D’un balancé imprécis, elle changeait de pied avant de percuter une vigie. Elle se forçait d’un coupé, stoppant sa progression à la vision inquiète d’un nouveau-né. Il aura fallu d’un flic-flac, couverte par la surprise, pour revenir à la poursuite du flocon. Il fallait attendre que l’altitude de la fée baisse pour qu’elles agissent d’un pas de deux et se retrouve à contempler une place dont elle ignorait encore les tenants.

Soufflant sous l’effort, les joues rougies par cette course d’obstacles et cette inattendue destination, elle en revenait à la réflexion.

Attends, nous allons où ?
Voici qu’elle en parlait seule, espérant entendre de nouveau carillons et des mimiques la guidant à la compréhension. Néanmoins, il lui fallait respirer pour aspirer à la réflexion.

Jusqu’à ce qu’un éclair ne la frappe. Pour qu’elle raison se retrouvait-elle à suivre cette fée et l’avoir délivré de son geôlier aux pattes de canards.


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"-Ah ben crotte elle suit pas ..."

C'est ce que je finis par me dire au bout d'un moment. Je me suis retournée fréquemment pour m'assurer que mon humaine de compagnie suivait. Je pensais pas que sans leurs ailes les grandes gens étaient si tristes et patauds ! Quoique à la réflexion, la mienne ne me semble ni triste ni pataude ... Je ne sais pas pourquoi, sa manière de sautiller, glisser au sol me fait penser aux petites boites à musiques que j'ai déjà vues, sur lesquelles des petits personnages se meuvent en suivant la musique. Ces petites poupées toutes fragiles et innocentes qui s'endorment sitôt leur mécanisme épuisé.

Mais je la vois là, toute petite au milieu des autres, le visage rouge, essoufflée, effrayée à l'idée de me perdre peut-être ?

Je suis prise d'un gros élan de pitié et de culpabilité. Je redescend vers elle et sans réfléchir, je vais lui faire un gros câlin pour la consoler.


"-Oh, Excuse moi ! Pardon ! Je me rendais pas compte ! Promis, c'est tout, j'arrête !"

Je lève une petite brise froide pour la rafraîchir, elle qui semble avoir si chaud. Je bat aussi doucement des ailes pour l'éventer. J’évite de trop pousser, j'ai pas non plus envie de lui geler le nez !


Après le temps nécessaire pour qu'elle se remette ( ... voire un peu davantage, j'adore les câlins !), je me détache d'elle et viens de nouveau me poser dans la paume de sa main ouverte. J'y fais les 100 pas d'un air pensive.

Neige, neige, réfléchis. Cette petite elle veut trouver l'affreuse fée rouge qui lui a joué un tour à elle aussi. Et moi hormis aller à l'endroit où je l'ai vu pour la dernière fois, je sais pas trop quoi faire. Ni comment lui expliquer ce que j'ai en tête, elle comprend pas ce que je dis ...

La méthode du "je vole devant" ne marche pas ... La pauvrette, je la tringueballe de ci de là, si ca tombe elle comprend même pas pourquoi. Les humains sont un peu simplets, il faut pas leur en vouloir ...

On a pu à peine visiter deux places ... Et puis à la réflexion je suis même pas sûre de pouvoir la retrouver ma petite placette au kiosque... Pas au hasard, pas sans un point de départ ...

Puis il me vient une idée ! Je claque des doigts, ce qui fait hausser les sourcils de ma grande copine qui n'avait pas cessé de me regarder. Je prends mon envol pour montrer la poche arrière de son short, celle qui contient mes papiers. Je la pousse à les sortir pour moi et lui fait signe qu'il faut les déplier.

Evidemment le manque de communication verbale ralentit un peu la manœuvre mais elle finit par me comprendre ! Super !

Bon maintenant ... Trouver de quoi dessiner ... Je n'ai évidement pas de queue de Loir ni de peinture avec moi. Je regarde autour. Je vais chercher un bâton (A peine une écharde aux yeux de ma copine sans doutes) et j'essaye de griffer le papier pour écrire. Ça marche pas bien ... Voire pas du tout ...

Je commence à pester et à sautiller sur place, frustrée. Ça m'agace de pas réussir à me faire comprendre, grrrr ! Toute occupée à mes élans d'humeurs, je ne vois pas que ma grande amie me tendait maintenant un grand stylo. L'avait elle sur elle ? L'a t'elle emprunté à un passant ? Je ne le saurai jamais !

Un peu gênée par ma petite colère qui a fondu comme glace au soleil, j'abandonne mon bout de bois, je prend le stylo et la remercie de bon cœur ! Ce stylo est énorme. Il me faut le prendre à deux mains pour l'utiliser, debout sur la feuille, pointe vers le bas. Bien sûr je ne pense pas à utiliser ma poussière pour en alléger le poids

Je commence par entourer sur mon billet la destination de mon vol : "Astroport de la Shinra : Jardins Radieux". Je tapote ensuite deux fois dessus, pour lui faire comprendre que c'est important.

J'entoure ensuite une petite ligne qui aurait pu passer inaperçue. "Bagage en soute : 23g "

Je réfléchis, fais une petite flèche en dessous et lutte pour marquer sous la mention de l'astroport : "Là"

Je dessine ensuite à côté un gros ronds dans lequel je trace deux yeux froncés, un sourire mauvais et deux petites cornes.

Comprendra t'elle ? Est-ce que ca vaut le coups que je m'essaye à dessiner un Donut ou un Kiosque à journaux ? J'en doute fort, ca risque de l'embrouiller. Je me contente de rajouter un gros point d'interrogation à côté de la face grimaçante qui représente le sans cœur.

Je lève mon museau vers elle, espérant qu'elle comprenne. Et qu'on se mette en route vers là bas ! Ou peut-être en aura t'elle marre de jouer à courir après la fée rouge et proposera autre chose ? Peut-être a t'elle une autre méthode ?

En tout cas, une chose est sûre, je ne vais plus la lâcher. Finis les décollages intempestifs !
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Emprisonnant son menton à la réflexion, s’aidant de sa main n’étant pas sous l’emprise de la fée, l’adolescente s’en allait à l’incompréhension. Devait-elle se rendre à l’académie afin de demander après un traducteur en langue de fée ou tenter d’interpréter ce que le flocon tentait de lui inculquer ?

L’espace d’un moment, le vide aux iris de la rêveuse laissait à penser que son esprit venait à s’être effacé.

Ce qui n’était loin d’être un fait avérer, ou plutôt proche de la vérité. Écartant ses pensées, elle s’efforçait de lire les traits et ce qui s’échappait de leurs observations. Au moins, il y avait un lieu qui se détachait à ses songes.

Ok !
Abandonnant son menton, claquant des doigts en guise d’expression à sa compréhension, Irelia tournait sur un pied et s’arrêtait à l’un des points cardinaux de sa propre boussole.

Le sale gamin tu es tombé dessus à ta sortie du vaisseau et il t’a piqué ta valise avant de t’envoyer j’ai le canard grognon. C’est bien ça ?
Oh. Voici que la petite fée venait à s’éclater le plat de la main au front, entamant un ballet de geste et de carillons. La tangente de ses sourcils venait à décrire un angle incongru jusqu’à ce qu’une autre idée aille à filtrer le débit de ses propres mots.

Ta valise est toujours à la station ?
Un aller et retour horizontal de sa tête venaient à lui faire deviner que ce n’était pas cela.

Ils t’ont pris pour un bagage de soute ?
L’agacement devait se montrer chez la fée alors que l’embarras s’invitait à la jeune fille.

Ta valise est proche de la station ?
Un pouce se dressant vers les cieux, guidant l’embarras à s’échapper dans un souffle et les épaules de la Danseuse à s’abaisser en concert d’un réconfort.

Ahah ! Bien. Alors, la station est par là alors… On y va…
La main d’Irelia s’élevait et invitait la fée à glisser sur le sommet de son épaule. La place des héros ! Selon les livres et les films. Une fois le flocon installé, elle s’en allait à sa course à fixer ses yeux à son chemin et non aux cieux. Alors de zig en zag, elle se glissait entre les passants et rejoignant la grande place menant jusqu’aux portes de la compagnie de transport.

Avec cela, elle pouvait s’avouer heureuse !

Il ne restait plus qu’à ce que la conscience de la rêveuse s’attarde à lui rappeler l’objet de sa présence avec cette petite fée. À moins que ce soit le contenu d’un bagage de flocon. Invitait-elle l’hiver depuis un mouchoir de poche en plus du battement de ses ailes ?

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Ça y est ! Le meilleur duo d'enquêtrices de tous les temps est sur une affaire ! Une fois la direction décidée, tout se déroule bien plus simplement ! Ma libératrice fend la foule de sa démarche légère et aérienne. C'est la première fois que je vois une humaine se déplacer comme ça. Ça me donne l'impression d'être perchée dans les voiles d'un de ces grands navires qui traversent la mer et qui ont l'air de glisser sur les flots.

A échelle de fée, on ne va pas très vite. Mais ça me laisse le temps d'admirer une fois encore la ville ! Les passants, les grandes avenues, les maisons . Tout est fleuri, tout est propre, tout est joli ! Ça me plait beaucoup. Au loin on voit les silhouettes de grandes tours toutes très étranges. Je les observe. J'ai du mal à me rendre compte avec la distance mais elles ont l'air, vraiment vraiment vraiment grandes ! Peut-être autant que l'arbre de la vallée des fées, c'est dire ... De quoi abriter des milliers et des milliers des mes consœurs.

On finit par arriver  au spatioport au moment où un des grands oiseaux de métal décolle. On s'arrête et on regarde nez levé des gens partir vers les étoiles. C'est incroyable que les humains arrivent à faire ça avec des machines. Et sans une once de poudre de fée ... On s'attarde un peu. Mais pas trop. Je lui montre sans hésiter le chemin à prendre pour rejoindre la placette sur laquelle je me suis faite kidnapper. Je la mène jusqu'au kiosque  sur le toit duquel je récupère mon gros bagage, je le saupoudre d'un rien de poussière de fée et je rejoins la grande fille, ma coque de noix flottant derrière moi. Je lève le pouce et lui adresse un franc sourire.  

Etape 1 réglée ! Passons à l'étape 2, trouver l'affreux bonhomme ! Je rentre alors dans de grandes explications, alliant la parole à de grands gestes. Je désigne l'endroit où la fée cornue est apparue et a disparue. En vrai, je crois qu'elle n'arrive pas à me comprendre ... Par chance, l'homme qui est dans le kiosque à journaux nous aperçoit vite et s'écrie.

"-Ça alors, une fée ! C'est décidément une drôle de journée, j'vais avoir à en raconter ce soir  !"

C'est un petit bonhomme qui doit approcher la soixantaine. Une couronne de cheveux blancs autour du crâne, des rides d'expression qui trahissent un tempérament rieur. Il est vêtu simplement et arbore l'expression ravie de ceux qui en ont une bien bonne à raconter. Il trône au milieu d'un château de journaux et de porte revues. Moi je lui trouve une bonne tête. Irelia penche la tête de côté et l'interroge.

"-Une drôle de journée ... ?"


Sans se faire beaucoup prier, il commence alors ses explications. Détaillant comment un affreux petit démon avait surgit et avait semé la confusion en créant un nuage de fumée écarlate. La garde était venue et avait constaté qu'il n'y avait plus rien à constater ...  Et ne relevant pas de délit particulier, ils se sont contentés de hausser les épaules en promettant de repasser faire une patrouille.

"-On se demande parfois à quoi servent tous ces mages qu'on entretient au sein du consulat, pas vrai ? M'enfin c'était pas bien méchant pour une fois. Mais dites moi, elle est bien jolie là votre fée là. C'est une vraie ?"

Ah ! Il s’intéresse à moi ! Pour dire que je suis jolie en plus. Il m'en faut pas plus ! J'ai les joues qui rosissent un peu de plaisir. Prenant un air de fausse modestie, je lisse les pétales de ma tenue dans un geste coquet. Ma tenue aussi est jolie, regardez.  Je lève aussi le menton sur le côté pour exposer ce que je pense être mon plus beau profil.

Bon d'accord ... Même si c'était agréable de se faire passer la pommade un petit peu, notre enquête n'avait pas avancé beaucoup. On a trouvé le lieu de la manifestation de la fée rouge, on a au moins un témoin visuel, mais ca reste maigre ...

Là moi je sais plus quoi faire ! Quand les enfants perdus jouent au détective, il y a toujours des grosses traces de pieds à regarder avec une loupe. Et ces empreintes finissent toujours par mener au coupable. Mais j'ai l'impression que là, le jeu est beaucoup plus difficile ...

Avec toutes ces réflexions, ma pensée finit par vagabonder ailleurs. Je ne fais pas trop attention à ce que fait ma grande copine. Mon attention est attirée par un orchestre de rues qui anime un coin de la place. Adultes et enfants sont massés autour, tapent dans leurs mains en souriant. Certains profitent de l'instant pour jouer à un jeu qui consiste à jeter des rondelles de métal dans un chapeau posé par terre devant les musiciens. Je trouve ca un peu irrespectueux de jouer à autre chose devant le nez de gens qui se donnent du mal pour amuser tout le monde. Je ne comprend pas tout mais je tire un peu sur la manche de ma copine en carillonnant. Je lui montre les musiciens avec un sourire.

"-On va voir ? Ça a l'air plutôt chouette !"
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Perdue à ses réflexions et à la fourrure blanche d’un vieillard, la Danseuse s’attardait à plusieurs gammes de l’attention du flocon. Mimant les plus grands philosophes, à moins que ce soit son poète, Irelia s’en allait à pincer son menton dans la prison de ses songes.

Un diablotin et un nuage écarlate, la débâcle des gardes.

En venait-elle à chasser une chimère imagée par les caméras de sécurité. Quelle aventure se guidait à elle ? La piste se brisait à ses pieds. Au bout de son regard, il n’y avait aucun chemin à emprunter et d’idée à accueillir.

Le rire des enfants se glissait aux airs de musique populaire.

Un iris en direction des cieux, le second étant clos à l’écho de ses pensées. Et si le démon du flocon se retrouvait à être bien différent du responsable de ses larcins. Une étrange sensation en venait à la pensée d’une rêveuse. Combien de questions se bousculaient sans avoir réponse, et sans que l’ennui ne s’accapare à ses traits.

Le claquement des mains, le fracas d’un public et l’exclamation du solennel d’une représentation.

Elle s’en allait à divaguer, parant une idée d’une question et une question d’une fausse réponse. Ceci s’effleura à une interrogation qui ne venait jamais à son esprit. Abandonnant l’idée de s’imaginer le contenu de la coquille de noix. Ou bien se trouvait-elle en présence d’une noix de cajou, elle ne venait plus à s’attarder à ce détail.

Le corps transcendait les pensées, voici qu’Irelia se dandinait et ressentait l’attrait du flocon à ce spectacle dont elle ne parvenait pas à s’habituer.

Oh oui !
Les tracas s’évanouissaient à la vision des cordes pincées et des notes qui s’envolaient sous l’alizée.

Un pas léger, suivait la traînée enneigée, traversant la place du marché. Voici que le vieillard s’annonçait comme souvenir à son esprit. Déjà évaporé par l’artiste de rue et de son public éphémère. D’un coup de coude, elle s’immisçait entre deux spectateurs collés l’un à l’autre. D’une excuse malavisée, elle posait genou à terre et glissait sous un pont créé de deux jambes.

Pour enfin, elle et son acolyte se retrouve devant l’étui à guitare garnie de munnies et guidant les accords à la joie.

Irradiant, Irelia se relevait dans un sourire envahissant ses traits. Voici qu’elle se dandinait déjà, guidant les accords du claquement de ses doigts et l’élan de ses jambes. Et pourtant, voici qu’elle se limitait au rôle de spectateur. L’artiste à ses yeux se suffisait à lui. La Danseuse, elle, s’attardait à son flocon qui semblait découvrir la même superbe qu’à son premier jour à la cité.

Tu ne connais pas, petite fée... D’où est-ce que tu viens… Il y a de la musique chez toi ?


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"-Oui ! On a de la musique !"

Je hoche la tête avec enthousiasme. A force de côtoyer les grands, j'ai appris à bien amplifier ce que je dis par de grands gestes.

"-Et je viens de là bas !! Le Pays Imaginaire ! Regardes !"

Je lève le nez et pointe dans la direction de mon monde dans le ciel ... A peu près. Il fait jour, on voit pas vraiment les étoiles et puis un doigt c'est pas forcément bien précis pour désigner un secteur céleste. Mais à quelques poils de belette près on est bons ... (Le poil de belette est bien sûr connu chez nous comme étant un des "gros" poils. On est à mi chemin entre le poil de souriceau et celui de blaireau. Du beau morceau.)

Pour renforcer mon propos, je sors mon billet de la Shinra. Je montre le titre de vol et tapote "Pays Imaginaire" marqué à côté de la mention "Spatioport de Départ".

Je fais un grand sourire à ma copine et lève le pouce.  Je range de nouveau mon billet dans mon étui à lettres ... Finalement il m'est plus utile que je l'imaginais ce vieux billet. Moi qui pensais le jeter ... J'hésite un moment à parler de la raison de ma venue ici en lui sortant la lettre que j'ai reçue de la main du Consulat.  

J'hésite, je regarde ma lettre roulée au fond de son tube ... Puis je regarde le spectacle de rue. Oh puis zut, il y aura bien le temps pour parler des trucs embêtants plus tard ! Je laisse tomber cette idée et me plonge donc dans le spectacle !  Ça me plait beaucoup ! C'est tellement de sons et de mouvements nouveaux. Ça a l'air de plaire aussi au public. Je regarde autour de moi. Des gens tapent dans leurs mains, certains battent la mesure avec le pied, exactement comme ma copine. C'est entraînant, je me laisse aller à faire de même ! Je sautille au rythme de la musique, bat des mains et carillonne sur l'épaule de ma libératrice.

Evidemment, une fée qui se trémousse, ca attire le regard. Plusieurs personnes finissent par me remarquer et me dévisagent avec curiosité.  Ils ont l'air contents de me voir. Je répond à ceux qui me voient par un petit coucou de la main.  Puis ils ont l'air de remarquer ma grande copine et la pointent de leurs doigts à leur tour. Je comprend pas trop pourquoi ...

L'un d'entre eux sort de sa poche un objet noir étrange qu'il tient dans sa main ... une Baguette Magique mais ... plate ... ? Il nous vise ma copine et moi, tenant la baguette bien verticale devant lui. Je m'arrête de danser, vaguement intriguée et peut être un peu inquiète.

"-Heu attention ... Faut pas faire n'importe quoi avec la mag..."

Et là ... FLASH. Une lumière jaillit de la baguette et m'aveugle.

"-Hah ! Hey !"

Je me couvre les yeux, j'ai le réflexe de reculer dans le cou d'Irelia.
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D’une idée à l’autre, nageant entre deux flots de paroles, la rêveuse s’imaginait s’agiter au coeur du Pays des Fées sous les jeux des farceuses. Les paroles en venaient à brûler ses lèvres, attisant les braises de sa curiosité à l’idée de la questionner sur le visage de son pays.

Il lui fallait, pour tout cela, imaginer une façon d’interagir avec ce petit flocon.

Avant cela, il lui fallait encore réaliser le flux de ses idées quand l’un des flashs venait à l’extraire de ses chimères. Perdue, Irelia tournait le regard à la recherche de cette source et ne pouvait s’attarder que sur un homme tournant le dos et s’en allant. Hochant la tête, elle plissait les yeux à la vue d’un détail qui semblait s’ajouter aux bribes de ses souvenirs.

Il y eut alors un frisson qui se glissait à la base de son cou, un froid grisant qu’elle n’expliquait pas.

Hiii !
Un cri incontrôlé et incontrôlable, crispant à l’excès la Danseuse.

Guidant les bras vers l’avant, tendu à l’extrême, elle se retrouvait telle une poupée de bois sans la moindre articulation. Parant en arrière, bousculant et irritant l’attroupement, la Danseuse s’en retrouvant à perte de grâce à s’enfuir de cette scène de rue.

S’imaginant guidé par la fille de Terpsychore, l’artiste de rue s’en allait à une nouvelle cadence. Accordant ses mouvements à ses gestes, battant du pied et frappant les cordes à l’abondance de son enthousiasme.

Bras droit, jambes molles à l’affût, Irelia s’en allait en soubresaut et cherchant en gestes désespérer à abandonner cette sensation. Iris de chat, voici qu’elle s’en allait de quelques pas alors que quelques pas harcelant le bitume battait le rythme de sa fuite. Balançant en avant, elle se tordait comme un pantin désarticulé, courbant l’échine a quelconque empereur à l’espoir de faire disparaître la sensation.

Ouh… Ahh !!!
Le son brisait la porte de ses mots, la redressant vivement et faisant quitter sa position dans une vrille jusqu’à ce qu’on amie libère l’adolescente de ce désagrément.

Honteuse, ou que cela soit gêné, elle exprimait tout son regret à l’inttention du flocon et énonçant un triste.

Désolé… ?


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"-Haaaaaa !"

Dès les premiers soubresauts de ma copine, j'ai trébuché et je suis tombé dans son cou. Et je crois que j'ai paniqué ! J'ai agité des ailes, peut être libéré un peu de mon pouvoir sans le vouloir.  Et là ca a été le chaos. J'ai été ballottée de partout. Je finis par m'extirper par le bas du pull, tête en bas, décoiffée et l'air complètement éberluée. Et j'ai aucune idée de où peut être bon bonnet.

"-Il ... s'est passé quoi ?"

Je lève le nez et mon regard chargé d’incompréhension croise le sien. Je cligne des yeux, je suis toujours aussi fascinée par ces couleurs différentes. Je comprend rien de rien et ce qui vient de se passer m'angoisse un peu. Tout était beau, il y avait de la musique, j'avais osé me montrer à des humains, tout se passait bien... ET paf ! Tout est parti en cacahuète d'un coups.  C'était quoi ce flash lumineux ? Pourquoi On s'est enfuies ? Il y avait du danger ?

Et puis une question me taraude ... On est où maintenant ? Ça me rassure pas. Mon stress doit être visible. Je remonte dans le pull. Dans le fond je m'y sens en sécurité, même si ca provoque quelques tortillements chez la jeune fille. Je me galère un peu à récupérer mes affaires et finit par émerger par le col, tenant ma lettre. Je m'envole et devant elle, je déplie le papier, pour lui montrer de nouveau l'objet de ma visite.


"-Regardes ! Il y a quelqu'un qui m'attend ici ! Le Consulat ! Je suis désolée de t’embêter mais ... Je sais pas où aller, je sais pas encore ce qu'ils veulent de moi. Tu peux m'aider s'il te plait ? Je suis perdue ici ! Je suis toute seule "

Je lève vers elle un regard suppliant, des larmes au coin des yeux.
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– Monsieur, regardez !

Jacques tourna rapidement le regard doré dans la direction indiquée par l’un des soldats de la patrouille. Une jeune demoiselle semblait se détacher de la foule par son comportement suspect. Sa fuite rapide avait attiré l’œil entraîné du garde, mais la démarche étrangement sporadique intrigua le chat noir.

- Daniel, dans ce monde, connaissez-vous la danse de Saint-Guy ?


- Pardon ?

- Il faut croire que non… Je me charge de cette demoiselle. Je crains qu’elle ne cavale davantage d’être ceint par nos hommes en armes. Questionnez la foule et vérifiez qu’aucune basse manœuvre n’ait eu lieu à leur insu.

– Doit-on mentionner cet étrange sans-cœur, Monsieur ?

- Pas la peine, son existence n’est en rien avérée à l’heure actuelle. Je ne veux pas qu’il serve de bouc émissaire au moindre malandrin.

D’un hochement convenu, l’hybride se sépara de la patrouille qu’il menait dans les ruelles paisibles. Les trois hommes du cru avaient sa totale confiance. Il avait veillé à leur inculquer des procédures simples et efficaces pour toutes circonstances envisageables. S’il ne réapparaissait pas rapidement, il était assuré de les voir surgir dans la direction qu’avait empruntée la jeune fugueuse, quoiqu’il puisse lui arriver.

Jacques se dirigea calmement dans la ruelle qu’avait emprunté le tendron, veillant à ne point l’inquiéter de quelques gestes trop brusques. Il ne prononça pourtant aucun mot avant de s’assurer de la situation, l’œil et l’oreille aux aguets. C’est ainsi qu’il perçu les circonvolutions d’un éclair lumineux quittant les atours de la jeunette. Voilà qui expliquait soudain son étrange démarche. La voix haut-perchée de la miniature lui vrilla les tympans. Il ne put s’empêcher de rabattre ses oreilles en arrière sous la sensation lancinante. Malgré cela, il parvint à déceler quelques mots. L’étrange créature à la voix crissante semblait dans l’embarras. L’hybride jugea bon de se montrer alors, estimant la situation comme non sujette à l’emploi de gardes. Il devait clarifier le plus rapidement possible la scène avant l’imminente intervention de ses hommes.


– Veuillez pardonner mon intrusion. Dit-il en avançant d’un pas dans la lumière, une main dans le dos, droit et souriant légèrement pour se donner bonne mesure. N’ayez crainte mesdemoiselles, je ne suis là que pour m’assurer que tout va bien. Je vous ai vue vous éclipser en toute hâte et d’un pas étrangement chaloupé. L’hybride préféra ne pas avancer davantage. Son physique causait parfois des réactions défensives et méfiantes pour ceux qui n’y était guère habitué.

J’ai cru entendre la mention de Consulat de la part de votre petit familier. Comme vous le constaterez, je fais partie de leur nombre. Il porta une griffe sur l’emblème cousu à sa cape. Son regard doré se plissa légèrement dans l’attente de leurs réponses. La demoiselle paraissait tout à fait apte désormais à garder le contrôle sur son maintien et mis à part le ton accablé de l’être scintillant qui voletait tel un papillon de printemps, rien ne laissait présager la nécessité de sa présence. Si tel était le cas, alors il pourrait reprendre le cheminement de la patrouille parmi les autres soldats à ses ordres.


Dernière édition par Jacques de Mirepoix le Ven 24 Mai 2019 - 9:24, édité 1 fois
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Moqueur et rieur, le fil des pensées de la rêveuse revenait à ses esprits et lui rappelait la raison de ses pérégrinations. Voici ce que l’homme à l’encrier lui avait souhaité lors de son passage au Sommet de l’art.

Les traits à l’embarras, elle allait en se massant la tignasse à la recherche d’une réponse propre à lui formuler.

Voici que deux messages iraient en se confondant dans un même ton. Celui du pardon à ses réactions excessives à quelques chatouillis, à croire qu’elle avait toujours dix ans, ainsi qu’à sa spectaculaire capacité à d’obnubiler du banal en oubliant l’important.

Ah… Oui… C’est vrai… Disons que…
Avait-elle été jusqu’à écouter les paroles du vieillard après sa demande. Irelia avait beau se questionner, elle n’en avait aucun souvenir et s’en allait à deviner le chemin à emprunter.

Le secrétaire du Porte-Parole, où serait-il plus judicieux de l’amener à son Poète.

Ou du moins, cette expression se chassait à l’interrogation qui parvenait à la distraire une fois de plus. Oscillant la tête, elle en découvrait les traits inconnus du nouvel individu.

La rêveuse en venait à balayer chaque trait s’offrant à ses iris. Qu’il soit de peau ou de poil, richement décoré ou négligé d’apparat, d’une présentation médiocre à la délicatesse de ses gestes. Au travers du brouillard de ses observations, se nimbaient les effluves d’une question aux mentions franchissant cette barricade de crocs. Stupéfaite par la cape, à moins qu’il soit question des parures à ses oreilles, il fallait plus de temps que demandé afin qu’une réponse soit formulée.

Ou bien le tintement à ses oreilles n’était pas le fruit de cette cuirasse mais de la demoiselle au flocon.

Ils vous l’ont déjà cousu, vous ?!
Il n’y avait d’autre question venait à son esprit, voici qu’un trait de jalousie se glissait aux joues. D’ailleurs, avait-elle seulement abandonné sa veste à quelconque artisan de la ville afin d’y faire broder son écusson. Que ce soit la rapidité qui donne naissance à un travail tant négligé, la pensée de confier la tâche à sa mère lui semblait plus appropriée.

La rêveuse redressait son regard, fixant les opales de l’hybride et en venait à se oublier la crainte de la différence. Le Poète lui ayant enseigné les travaux de l’ancien Brasseur, venait à lui faire comprendre qu’aucun n’était à rejeter.

Croisant les poignets à ses reins, la Danseuse se courbait en guise de salutation afin de respecter les mœurs de ses ancêtres.

Hum.. Pardon… ? Oui, j’ai juste eu un petit désagrément et ma copine avait besoin d’air frais pour retrouver son chemin. Mon nom est Irelia et il me semble qu’il faut conduire le petit flocon jusqu’au Sommet de l’Art.
Elle accentuait sa phrase d’une grimace enjouée, reprenant un souffle lent en revenant à songer où le calligraphe devait se trouver sur l’heure. Cependant, une question s’imposait à elle et franchissait la barrière de ses paroles.

Vous êtes qui ? Vous allez nous aider ? Vous savez, on ne cause pas trop de dégâts, n’est-ce pas flocon ?
Une pensée et un regard à la fée. Est-ce qu’elles ont peur les lucioles du Pays Imaginaire et… Ou était-elle ?


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"-Un chat !"

C'est la première chose que je me dis en voyant débarquer notre sentinelle moustache, un peu paniquée. Avant de me juger, il faut comprendre que quand on est pas une fée des animaux, un chat c'est un prédateur très dangereux ! On nous a toujours vivement conseillé de les fuir. Ils sont sournois, pervers, lunatiques ...  Du coups c'est assez naturel pour moi d'en avoir peur, surtout un que j'ai pas entendu ou vu arriver.

Du coups  première réaction quand je vois une paire de moustache en gros plan : Zouip. Aller simple vers là où je me sens en sécurité : le col de ma copine Irelia (Dont je viens d'apprendre le prénom ! Je commençais à me demander si les gens ici avaient des noms aussi ).

Mais une fois à l'abri et constatant l'absence de danger immédiat, je finis par repointer mon nez timidement. Et je répond à la question de ma copine, même si je suis pas sûre d'avoir tout compris à l'échange.

"-Bonjour ! Oui, moi c'est Neige ! Non on met jamais de bazar ! On fait jamais de dégât. Promis ! ". Puis je prend l'air de réfléchir quelques instants. Bon, techniquement, du bazar et des dégâts ca arrive d'en faire mais ... Disons que techniquement, là tout de suite ni ma copine ni moi on a l'intention d'en faire. Du coups ce que j'ai dit est techniquement vrai. Alors j'ai pas menti. Cette constatation me rassure et mon visage s'éclaircit de nouveau.

Malgré des airs austères, notre interlocuteur a l'air civil. Ça me rassure un peu. Je finis par me redresser un peu davantage pour le regarder de dessous. Cet homme-chat aurait même l'air de ... me comprendre ? Ce serait super ! Je tente le coups, une intonation joyeuse dans la voix.

"-Vous me comprenez monsieur ... ? Vous êtes du Consulat ? Vous êtes un presque humain ... a poil ?" La question fuse, un peu bête. Même si j'ai déjà vu le tableau d'un homme canard, je n'avais jamais vu d'humain poilu comme lui encore. Je ne sais pas trop si ma question l'amuse .. ou l'agace ?
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Le félin élargit légèrement son sourire et ses yeux se plissèrent sans aller jusqu’à la raillerie. Son statut le rendait régulièrement témoin de cette malicieuse divergence entre deux versions d’une même histoire. Autant de témoins et autant de détails dissidents qui lui permettaient de cerner la vérité. Entre « on ne cause pas trop de dégâts » et « on ne cause jamais de dégâts ». Entre l’une se disant baptisée Neige et son amie l’appelant Flocon.

Fort heureusement pour les deux demoiselles, leur comportement ne s’accompagnait d’aucune rouerie décelable. Elles tenaient davantage de la péronnelle que du pendard. Il crut même percevoir le regard de l’un de ses chatons dans les prunelles de la miniature suspendue à l’épaule de l’humaine distraite. Comment pouvait-il se méfier de pareille fraîcheur spontanée quand il lui remémorait de délicieux moments de jeux avec ses neveux et nièce.


« Je me nomme Jacques de Mirepoix, répondit-il après une courte révérence en réponse à celle du tendron, bien peu conventionnelle et bien trop masculine pour une jeune demoiselle. garde auprès du Consulat. Mes hommages, demoiselle Irélia, demoiselle Flocon. Il s’adressa à l’une puis à l’autre veillant à bien détaché chacun de ses mots avec lenteur pour qu’elles prennent la mesure de son discours. Et oui, je comprends tout à fait vos mots demoiselle Neige. Je ne suis guère plus un chat que vous n’êtes un papillon, n’est-ce pas ? Il fit quelque pas pour s’approcher de l’humaine, s’adressant cette fois à son attention. Les vôtres nous nomment hybrides, bien que j’exècre cette appellation barbare. Je préfère le terme d’habitant de Sherwood. Si vous agréez, je puis vous guider à votre destination. »

Le chat noir rompit sa position pour permettre aux demoiselles de s’engager de nouveau vers la venelle principale, les y invitant d’un geste du bras. Déjà le bruit métallique des pas de ses hommes se rapprochaient jusqu’à confronter la fugueuse et son acolyte dissimulée.

« Messieurs, ces demoiselles ont besoin de notre assistance pour rejoindre le Sommet des Arts. Daniel, le plus alerte et nerveux du groupe s’était apposé en travers du chemin des étourdies, le jeune brun semblait timidement s’excuser de son regard émeraude en entendant la demande de son supérieur cherchant la pluralité des jeunes filles et sursautant à la vision de la minuscule. Ethan ? Des mésaises avec la multitude ?

L’hybride comprit rapidement l’incompréhension du soldat flavescent lorsque ses yeux papillonnèrent dans le vide, provoquant le ricanement du dernier soldat à encercler le groupe. Jacques se tourna donc vers Jeremiah, l’escogriffe cachant mal son insolence derrière sa posture redressée au regard de l’hybride.


– Aucun problème avec la foule, mon Caporal. Finit-il par traduire pour son collègue qui referma sa bouche en rougissant de honte, mal à l’aise devant le regard bigarré insistant de la dénommée Irélia. Nous pouvons nous mettre en marche. Conclut-il.

- Alors, en mouvement, nous n’allons pas baguenauder toute la journée.

L’hybride compléta la formation autour des demoiselles en une escorte carré suffisamment lâche pour que la jeune femme en son centre ne se perçoive guère aux arrêts d’un quelconque délit. Son regard entrainé se porta sur les passants, bien qu’attardant une oreille distraite pour recevoir les questionnements tintinnabulants ou les curiosités dissipées des demoiselles.

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Le centre d’une scène étriquée, semblable au carré d’or des plus grandes salles qu’elle s’imaginait au sein du Jardin Radieux. Deux comparses se retrouvaient aux coeurs de la curiosité des passants. Irelia s’en allait à guider ses deux iris divergents d’un garde au second et s’arrêtant à la fourrure de suie.

En oubliant le chemin, plaçant ses pas à ceux des autres, elle en venait à ses questions plutôt qu’aux interrogations.

Nous ne sommes pas à Sherwood, pourquoi vous nommez comme ça alors que vous défendez cette ville ? Pardon, mais… Vous ne vous sentez pas bien ici ou l’on ne vous accepte pas.
La réflexion se poussait aux paroles de la Danseuse, la voix d’Arthur semblait tendre à l’acceptation des hommes à poils ou de ceux à la queue d’écailles.

Jacques en venait à exiger cette demande à l’ombre de quelconques raisons.

Elle qui n’était nouvelle de moins d’une saison s’en allait déjà à nommer l’endroit telle sa maison. San Fransokyo avait son charme et Yukiiro. Le tissu de ses pensées concernant sa vie passée avait déjà évolué en matière de souvenir.

Pour autant, elle n’aurait ses réponses en comptant les secondes. Voici qu’une récente suggestion s’immisçait à son esprit et à laquelle une réponse s’invitait d’elle-même s’en avoir à questionner. Il percevait les tintements de cloche alors que la rêveuse était sourde des intentions de la fée, était-ce la décision d’un arcane qu’elle ignorait et semblable aux transformations que le Poète se targuait de posséder.

Où que ce soit deux boucles à ses oreilles, s ‘alignant aux tracés des cartilages, qui lui offraient une traduction au son clair de la clochette.

Elle en revenait à reporter son regard à celle-ci alors que celui-ci la nommait telle la neige. Au bout de quelques enjambées, la Danseuse s’en venait à la réalité qu’elle n’en comprenait pas autant qu’à son arrivée.

Ronchon, la paire en bout de bras d’Irelia s’en allait sans apparat jusqu’au confort des poches de sa veste.

Pourtant, quelque chose tentait de s’extraire de ses airs. Si peu venaient de s’écouler et l’inverse avait été prononcé. L’oeil à l’affût des pointes du chat, Irelia s’en allait à maltraiter ses pensées en se demandant d’où tant de mot pouvait provenir. Depuis qu’il dévoilait ses qualités, il semblait que se Jacque appelait un nouveau mot en quête de reconnaissance à ses oreilles.

Vous avez de la chance de comprendre le flocon… Est-ce que sa voix est aussi vibrante que les sons des clochettes, ou du contraire. D’ailleurs, êtes-vous un poète et un artiste pour m’avoir fait découvrir un pan du dictionnaire en moins de cinq minutes ? Ça veut dire quoi, « baguenauder » ?


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Bon sang mais c'est bien sûr. La vérité me frappe avec intensité. Ce langage, ce sérieux, ces airs martiaux. Le caporal-chat est en train de nous proposer de jouer aux chevaliers et aux bandits.  C'est évident. J'ai déjà vu les enfants perdus jouer à ça. C'est chouette. Il va y avoir des dragons, des dames  en danger, des brigands et des hautes tours. Chic chic.

Je m'envole, volette et papillonne autour des soldats. Je fais un grand et beau sourire en m'arrêtant en vol stationnaire devant Jacques. Mes ailes battent à toute vitesse pour faire le sur-place,  je me tiens droite et imite un garde à vous.

"-Non je suis pas un papillon messire-chef le pas-chat  ! Parée pour l'escorte ! "

Je suis ravie de jouer avec eux, c'est la première fois que je participe. Avant je faisais que regarder. Visiblement ma copine Irelia elle aussi va jouer. Ils l'entourent et l'escortent. C'est probablement elle qui va faire la princesse. Elle a de la chance.  Je vais tout faire pour pas les décevoir.

Je me met alors en route avec le reste du groupe. Je volte et virevolte, je zigzague joyeusement entre les membres de l'escorte. Certains sursautent quand je les frôle. Ils jouent vachement bien le jeu, il y a au moins une fois ou je les crois vraiment surpris et stressés. Ils sont trop forts. Pour pas être en reste, je fais mine de toiser un chien qui passe. Est-ce un dragon ? Non ? Pas cette fois ! Tant mieux.

Je ponctue parfois ma vigilante avance par les joyeuses exclamations qui me semblent les plus adaptées pour participer au jeu . Un "Pâle Sang bleu !" par ci. Un "-Boudiou Malepeste !" par là. Je toise une statue en marbre devant laquelle nous passons et l'invective, index tendu "-Ah Faquin, gare que je t'estourbisse ! Place place !"". C'est pas mal mais il faudra que je m’entraîne pour la prochaine fois. J'ai quand même le sentiment que c'est très en dessous du niveau attendu.
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Jacques se grandissait, sourcils froncés et les lèvres pincées en un sourire figé. Les oreilles rabattues en arrière sous les tintements lancinants de la miniature et la grossièreté de ses paroles. Devenu sujet de moqueries, il fusilla du regard l’escogriffe qui peinait à dissimuler son hilarité. Un raclement de gorge pour le rappeler à l’ordre, puis il chercha ses mots et modula le timbre de sa voix pour ne point paraître vexé par la remarque innocente. Devait-il s’excuser d’avoir reçu une certaine éducation ? Voilà qui serait un comble.

« Je voulais dire que nous n’avions guère le temps de flâner… Traduit-il de la même façon qu’il l’aurait fait pour ses chatons, avant de baisser la voix à l’intention de la jeune femme. Je vous avoue que votre familier m’est de race inconnue et tient plus de la crécelle que de l’Angelus, à mon ouïe. De plus, elle jure tel un charretier. Il esquissa un sourire complice avant de reprendre la discussion, le regard guettant la foule qui s’épaississait. Je suis tout à fait à ma place et à mon aise désormais ici. Nous avons, ma famille et moi-même au contraire d’autres mondes, été fort bien accueilli et intégré. Qui plus est, la vie est fort agréable en cette ville, je dois l’avouer. Mais il faut appeler un chat, un chat. Il esquissa un sourire fier à son propre trait d’humour. Il a bien fallu donner un nom à mes concitoyens au vu de nos différences. Nous faisons preuve d’une bien plus grande diversité que vous autres. »

« Monsieur, nous approchons le marché aux fleurs. A cette heure, il y a beaucoup de monde, ne devrions-nous pas changer de route ? » Demanda nerveusement Daniel en agitant la main pour chasser la luciole excitée qui tournait autour de sa tête brune, veillant à ne point la blesser d’un geste trop vif.

« Négatif. Ces demoiselles auront besoin de repères pour leurs pérégrinations futures. Resserrez les rangs messieurs et tout ira bien. Il en revint au tendron d’un ton plus paternel que celui qu’il adressa à ses hommes. Je vous conseille de recueillir demoiselle Neige afin qu’elle ne s’égare. Sans vouloir m’immiscer dans vos discrétions, quelle affaire vous amène à rejoindre le Sommet des Arts précisément ? »


Le groupe se faufilait à travers de la populace amassée au soleil du printemps dans une ruelle bordées d’arceaux végétalisés. Les fleurs se pavanaient de leurs atours en un concours de couleurs et d’odeurs que même la densité de la foule bruyante ne parvenait à masquer totalement. Un terreau fertile à quelques rapines au grand dam du garde.
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La valse excessice de la fée guidait le regard de la rêveuse d’une comédie à l’autre, Flocon devenant l’attribut des poses à ses décors. Elle souriait, appréciant cette danse depuis son rôle de spectatrice tout en désirant s’y attarder.

D’un regard à son dos, elle en venait à espérer qu’une paire d’ailes se soit retrouvé à la place de ses épaules.

Il n’en était rien, elle s’acquittait en dépit à son rôle d’observatrice. Victime d’une formation, n’ayant qu’un regard à s’en guider aux restes qu’abandonnait la fée. Il n’y eut que le rappel des paroles de l’homme-chat parvenant à l’extraire de ses songes.

- Désolé… ?
Irelia s’attardait, rassemblant ses mots en phrases jusqu’à guider ses paroles au travers de ses lèvres.

- Je ne crois pas que Neige viendra à m’obéir, elle s’agite au son de ses cloches et j’imagine qu’elle n’a pas envie de s’arrêter à jouer. Vous confirmez ? C’est vous qui l’entendez, pas moi.
La rêveuse se suffisait au tintement des cloches, bien plus agréable que ce que le laissait entendre l’homme à la robe de suite. Qu’était-ce qu’un « chartier » ? Irelia se résigna à poser la question, préfèrant s’attarder à l’image que la petite fée offrait à l’une de ses nombreuses cabrioles. Ainsi bloquée, il fallut à la rêveuse de se hisser sur la pointe des pieds à la découverte du chemin qu’il s’en allait à emprunter.

Coquelicot et tulipe, tapis de couleur et palette de peintre se mêlaient entre mains expertes et gens de passage. Elle découvrait, au sommet d’une épaule d’un garde, un spectacle lui rappelant l’effervescence des cerisiers aux trottoirs de sa rue à San Fransokyo. Toutefois, d’autres couleurs s’invitaient à ses yeux et en venaient à lui demander d’où pareil tableau sortait. Irelia avait découvert les fontaines de cette ville, elle en apprenait bien plus auprès de ses jardins.

Elle s’avançait, bousculant l’homme à ses devants et regrettant de ne se séparer de la formation. Navrée, elle frottait son crâne en guise d’excuse avant d’accorder une réponse à son interlocuteur.

- Le Sommet des Arts ? Un vieil homme m’a demandé d’aller chercher cette fée jusqu’à la maison de Picsou et de la ramener, elle y est attendue… Je crois ?
La Danseuse tournait son regard, fixant la fée tout en arquant un sourcil, une façon à lui demander la raison de sa présence. Elle avait en mémoire le ticket Shin’ra, mais elle n’avait plus le contenu de sa lettre en tête.

Et il n’y avait qu’une envie à son esprit et il s’agissait de sentir l’une des fleurs de ce jardin improbable.

D’un geste fluet, elle glissait l’une de ses mains hors de ses poches et entamait le vol de ses doigts, guidant une fleur à quitter son bouquet à glisser le long du sol et à rejoindre la poigne d’Irelia. Pétales rouges et tige dénué d’épine, quelle serait l’odeur qui s’en dégagerait.


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Je jure comme un charretier ? Je ne sais pas ce que ça veut dire mais c'est probablement une reconnaissance positive de ma prestation. Familier ? Ça doit être un synonyme de « fidèle » ? C’est ce qu’on dit de la servante d’une princesse non ? "Ma brave et fidèle Neige !". C'est ça que ca veut dire.  J'en suis contente et continue le jeu avec autant d'enthousiasme.

"- Oui chef ! Resserrez les rangs ! Monjoie ! Crénom !" Et je m'exécute, continuant de tournoyer autour du groupe formé par les soldats, de manière plus serrée. « -Place, place, le Familier de sa Majesté Irelia I veille ! »

Dissipée ? Peut-être ! Désobéissante ? Certainement pas ! On joue aux chevaliers et à la princesse. Si le chevalier ou la princesse donnent un ordre, je dois obéir ! C'est la base du jeu. Sinon je finis au cachot ! Et si quelqu'un qui joue le Roi apparaît et dit autre chose ? J'obéirai à lui avant tout ! Je maîtrise la hiérarchie chevaleresque sur le bout des doigts. J'entends bien être irréprochable dans ce domaine. Ils seront fiers de moi. Quand la princesse Irelia m'interroge du regard après ce qui ressemble à une question, je confirme ce qu'elle dit d'un grand hochement de tête.

"-Oui, majesté, je suis attendue !"

J'aime bien l'endroit où on passe. Le marché aux fleurs.  Il y a des couleurs partout et surtout plein de monde. Toutes ces fleurs. Il suffirait d'une toute petite gelée pour qu'elles fanent et que ca les rende magnifiques. Je frôle les étals, passe sous les arches couvertes de plantes grimpantes, me précipite sur les feuilles des plantes les plus grandes pour rebondir dessus et sauter d'autant plus loin, laissant derrière moi des petites traces de pas givrés.

Quand je constate que la princesse se saisit d'une fleur, je fais immédiatement du zèle et vais lui en chercher une nouvelle, que je lui ramène ... Puis une autre , et une autre encore ... Je pense sincèrement lui faire plaisir. Je les chipe sans penser à mal, sans imaginer une seule seconde léser le commerçant qui voit ses fleurs prises par une membre minuscule de cette impressionnante patrouille en arme.

Puis je regarde la danseuse et me dis qu'il manque quand même quelque chose pour qu'elle fasse suffisamment royale. Je me met à tourner autour de sa tête, dans un cercle serré à donner le tournis. Je fais appel à mon pouvoir et c'est bientôt un beau diadème transparent qui trône fièrement au sommet de sa chevelure. Oui c'est beaucoup mieux, là on fait dans le princier pas pour rigoler. Le bijou est froid au toucher mais n'est pas près de fondre, c'est de la glace magique ! S’il n’y avait la température, on pourrait le croire en cristal.

De vous à moi, je ne suis pas du tout sensée laisser ce genre d'objets dans la nature ni le montrer aux humains. On réserve ça pour nous dans la forêt blanche en théorie ... Mais j'imagine que cette règle s'applique pas vraiment ici de toute façon, non  ? Autre monde autre règle !

Penser qu'en une journée j'ai brisé tant de règles qui semblent immuables chez moi me grise.

"Ne te montres pas aux humains ?" Tu parles !
"N'utilises que tes pouvoirs pour apporter l'hiver ?" Bof ...
"La glace magique ne doit jamais être sortie du Pays imaginaire, que diraient les humains en voyant de la glace qui met tout ce temps à fondre ?" Haha !

Je crois que je vais me plaire aux jardins radieux.
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« Hey là hey !

Un commerçant ventripotent s’approcha de trop vive façon, arrêté net par le levé d’une lame prisonnière de son fourreau  vers sa gorge afin de le maintenir à distance respectable. La formation se resserra immédiatement masquant le tendron à la vue même de la vindicte impromptue. La madrigal s’interrompit sous le regard plissé du soldat félin, les oreilles dressées vers ce brave homme outré.

- Ah ! Vous avez déjà attrapé mon voleur ! Tant mieux ! Ce sont mes fleurs qui se retrouvent dans ses mains ! J’en ai vu une flotter jusqu’ici.

Comme d’un seul homme, la patrouille tourna l’attention vers la princesse aux mains pleines, soudainement couronnée de glace, le visage illuminé par l’ardeur d’un bouquet de camélias rouge l’empourprant de honte. Les moustaches de Monsieur de Mirepoix frémirent de cet affront. Là sous sa truffe, alors même qu’ils assuraient leur protection, elles osaient bafouer son honneur d’un vil larcin. Alors même que cette plante desservait le langage de la fierté et de l’honneur. Le regard désapprobateur du félin plomba celui de la jeune escortée puis de son familier.

- Olà … ça va barder… Murmura Jeremiah en catimini à la jeune fille des arts.

Le caporal s’en retourna auprès du commerçant lésé, cherchant ses mots sans pouvoir les exprimer, couper par la voix fluette du blondin de ses hommes. Ethan d’ordinaire des plus réservé, fut touché par l’inspiration.

- Vous n’auriez pas moins tort que d’accuser le Porte-parole en personne. Mon bon monsieur, si les beautés que vous avez perdu ornent désormais les bras d’une consul, c’est que la Nature elle-même les as désignés digne, sous les ailes d’un papillon, d’en souligner les nobles traits. Soyez honoré par les muses et fier de votre travail.

- Ethan. D’un mot unique et ferme, le soldat félin ordonna son subordonné à reprendre les rangs et revenir à son mutisme habituel. Le fruit de votre labeur vous sera rémunéré. Lui assura-t-il en baissant de nouveau son arme, envisageant lui commander de quoi offrir à sa chère sœur et sa dame bienveillante pour couvrir le soufflet.

- Oh ça je n’en doute pas. Personne ne bougera tant qu’on ne m’aura pas payé pour ces fleurs. Jusqu’au. Dernier. Munnies.

L’honneur piquer à feu vif bouillonnait dans le sang du caporal. Le malotru se savait de bon droit et ne laissait aucune échappatoire digne au groupe.

- … Tu as combien toi ?...
- … ça devrait suffire non ?...

Les oreilles de suie se rabattirent vers l’arrière, effaré qu’était le soldat félin par les chuchotements se voulant discret de ses hommes. Il ferma les paupières pour ne pas offrir en spectacle des yeux roulants d’exaspération. Quel beau spectacle donnaient-ils dans son dos à régler leurs crédits pour les beaux yeux presque vairons du tendron.
Le camelot partit, Jacques se retourna courroucer vers son équipe. Il ne perçut que regards fuyants, faussement concentrés sur la foule les submergeant. Il leva une main à plat devant lui.


- Mademoiselle Neige. Je vous prierai de vous présenter séance tenante. Il lui fallut patienter quelques secondes avant que le familier n’ose comparaître, le temps de choisir des mots du commun suffisamment percutant pour transcrire son idée. Je ne tolérerai aucun méfait ni soutien ou excuse pour quelconque délit  sous mon commandement. Si vous devez un jour représenter le Consulat tel qu’il semble en être le cas, vous vous devez d’être irréprochable et de ne jamais léser un tiers tel que vous venez de faire. Suis-je suffisamment clair ? »

Il ne s’adressa pas uniquement à la luminescente, glissant son regard doré de paternel déçu sur le tendron et le trio de ses hommes.
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Quand le caporal chat me convoque, je viens immédiatement ! Je m’attends à recevoir des félicitations, je suis contente et ca se voit dans mon attitude. Je suis droite, fière, le menton haut.

"-Oui Caporal Chef ! Soldat Neige au rapport !"

Je me mets au garde à vous dans sa main, la main touchant mon bonnet. Mais au lieu des encouragements attendus, il commence à me parler d'un ton sévère. Son expression est sérieuse, ses yeux me fusillent. Je suis prise d'un doute. Est-ce que .. Est-il encore en train de jouer ? J'ai vraiment fait quelque chose de mal ou c'est pour rire ?

Mon expression se fige, mon sourire s'estompe, mes ailes s'affaissent lentement.  Mon incertitude doit être visible. Je jette des coups d’œils autour de moi, essayant de deviner dans le regard des autres si c'est pour rire ou pas.  Tous les soldats du groupe évitent de me regarder, l'air gênés. Je n'arrive pas à lire l'expression de ma copine Irelia. Rêveuse ? Peinée pour moi ? Ou pire, en colère ??

Oh non .. Je réalise que j'ai vraiment fait une bêtise et qu’ils m'en veulent. Et le pire c'est que je sais pas du tout laquelle. Je cherche autour de moi, j'ai l'air de ne pas comprendre. Ça doit être la couronne, c'était interdit que je la fasse apparaître ... ou c'est peut-être les mots de chevaliers que j'ai utilisés, c'étaient peut être des gros mots ? ... ou peut-être que c'étaient les fleurs ... ? En donner plus d’une c’est peut être une insulte ?

J'avais tellement envie de bien faire, je suis tellement désemparée et surprise de me faire rabrouer que mon cœur se glace, je sens des larmes piquer au coin de mes yeux. J'essaye de les retenir mais j'y arrive pas, je sanglote malgré moi. Je suis bouleversée.


"-Je ... je ... Par ... pardon ..." Je renifle et m'essuie les yeux avec mes manches, mais le ruissellement ne veut pas se tarir, au contraire. "-Je voulais pas ... mal faire ..."

Je me dis que ça y est, c'est cuit. Plus jamais ils voudront rejouer avec moi ...

Sans que je m'en rende compte, la température sur le marché aux fleurs avait brutalement baissé. A peine quelques degrés sans doute, mais suffisants pour faire frissonner au moins un ou deux passants. Une brise plus froide se lève et commence à souffler sur la rue. Et pendant ce temps, je reste au creux de la main du caporal-chat, sanglotant, cherchant des excuses que je n'arrive pas à imaginer, honteuse  ... J’aurais envie de devenir toute petite, encore plus que je le suis déjà pour échapper à ce regard …
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Deux iris au bord de la chute, les paupières mi-closes, la Danseuse s’affairait à baisser le rideau du spectacle que le garde lui offrait ainsi qu’à la fée. Rigide,
telle une marionnette au fil coupé, elle rêvait à s’affaler et à oublier l’histoire.

- Flocon n’y es pour rien.
Irelia s’accroupissait, établissant un équilibre sur la pointe des pieds et délaissant les fleurs aux pavés de la ville. Quelle que soit l’odeur, rien n’enviait ses sens et une unique sensation la saisissait. Coupable, elle se désistait de son trophée et le posait au sol, ordonnant au diadème de devenir une arène.

D’où venait le froid de cette couronne, elle saisissait l’éclat d’un cristal et la gelée d’une mâtiné.

- Ma mère me racontait toujours une histoire, celle d’un garçon qui n’arrêtait pas d’embêter les autres et il se retrouvait seul à la fin.
Quelques pétales du bouquet de la rêveuse s’en étaient allés, gisant au sol et guidé par un vent gelé. D’un long soupir, la Danseuse refermait ses paupières et laissait sa main glisser tel le souffle qu’elle expirait. Du bout d’un doigt, l’un des fils se manifestait et se glissait à la tige de l’une des roses. Irelia, les paupières toujours closes tournaient le regard et se perdait sous l’effort à la création de son pantin.

Elle qui, d’esprit, visualisait les liens qu’elle tissait ? Il devait être un autre spectacle à la vue de l’escorte.

Une autre image se matérialisait, péniblement, s’invitant dans une autre continuité. Les secondes passaient et l’adolescente était parvenue à lier ses doigts aux points de la plante. D’un geste, la plante se levait et s’articulait aux désirs d’Irelia. Un bleuet se glissait alors sous le corps de la rose, créant une paire de jambe inespérées pendant que le tout s’articulait jusqu’à la création du Flocon. En fin de course, il y avait une tulipe qui se guidait et invitait deux bras pour opérer la révérence de l’étrange création de fleur.

Pas plus grande qu’une fée, l’abomination se présentait et tendait ses pétales telle une poignée de main en direction de son amie d’un jour. L’adolescente, elle, se figeait à sa concentration et n’offrait que quelconque geste de sa main tendu. Témoignant, à qui y croyait, l’idée de son implication de cette représentation.

- On danse et on oublie ça ?
Seule en son monde, elle n’imaginait que la fée et oubliait le garde à l’allure féline.


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