• Étrange larcin •
J'allais pouvoir découvrir un peu plus d'endroits dans le vaisseau-mère car encore aujourd'hui, j'allais devoir travailler ici.
Rester dans un lieu qui ne m'était totalement inconnu n'était vraiment pas désagréable et d'une certaine manière, même si j'étais en mission, je me pouvais me reposer.
Je longeais alors les couloirs pour atteindre les dortoirs des hommes. Le peu de contact avec un homme que j'avais pu avoir jusque là, je n'étais pas tellement à l'aise mais devoir me rendre dans un pièce où ils dormaient... Rien qu'à cette idée je sentais mon cœur battre à la chamade.
Enfin arrivée devant la porte, je frappai doucement.
« Vous êtes dans une tenue décente ? Je peux entrer ? »
La porte glissa sur elle même et j'aperçu un SOLDAT, le visage pâle mais on pouvait lire dessus qu'il était plutôt en colère.
Il me laissa entrer et je me retrouvai dans une chambre avec quatre lits, deux de chaque côté de la pièce. Je pénétrai un peu plus dans la pièce lorsque je sentis une autre présence non loin de moi qui referma la porte derrière moi.
Je reconnus immédiatement le seul et unique SOLDAT que j'avais eu la possibilité de côtoyer, mais avec son regard je compris instantanément que l'on devait pas avoir l'air de se connaitre.
Je me tournai à nouveau vers l'homme qui m'avait ouvert la porte.
« Monsieur Lazard m'envoie. »
« Une bonne femme pour ça ? Sérieux !? »
« Parle lui autrement... »
« Pourquoi c'est ta copine ? Bof, peu importe de toute façon, c'est une gonzesse qui va devoir faire un rapport sur le fait que TU m'as volé quelque choses.»
« Que je t'ai volé !? »
Je m'interposai alors entre les deux hommes en posant mes mains sur le torse de chaque homme que je retirai immédiatement en comprenant mon geste.
« J'ai une idée. Et si chacun d'entre vous me donnait sa version. Je ferai ensuite un rapport et là, monsieur Lazard tranchera... »
J'invitai les deux hommes à s'assoir chacun sur leur lit respectif, moi je pris place sur un des lits face aux leurs et laissai le SOLDAT au nom inconnu prendre la parole en premier.
« Cet espèce d'empaffé là m'a volé un bijou ! »
Je jetai un rapide coup d'œil vers William qui resta silencieux mais qui leva les yeux au ciel.
« Poursuivez... »
« Je l'avais posé dans sa boite là, sur la table près de mon lit. »
Il montra de sa main la petite table de nuit qui servait aux deux hommes.
« Et quand je suis revenu d'avoir été prendre ma douche, il me l'avait volé en la planquant dans ses affaires. »
« Juste une question. Comment vous saviez qu'elle était dans ses affaires ? »
Le SOLDAT resta muet et je remarquai immédiatement le regard en coin avec un sourcil relevé de son compagnon de chambrée.
« Autre question. Comment est ce bijou ? »
« Un bijou très banal, très joli. je voulais l'offrir à ma mère. Elle a cassé son bracelet dernièrement... »
« Travis, tu mets souvent des médaillons au poignet toi ? »
« On peut mettre ce qu'on veut où on veut ! Il n'y a pas de règle qui l'interdit... »
« Vous avez parlé d'un médaillon. Dites m'en plus. »
« Une petite plaque en argent avec sa chaîne. Un renard gravé dessus et au dos la lettre « A » en doré. »
À cet instant, le premier soldat qui avait voulu prendre sa défense depuis le début se releva du lit et se dirigea vers la porte.
« De toute façon, vous ne me croyez pas. Vous avez fais votre choix... »
« Pas un pas de plus. Montrez-moi le bijou. »
Je parlais dans le plus grand des calme, mais le dénommé Travis était de plus en plus anxieux. Je voyais quelques gouttes perler sur son front.
Alors que William allait me montrer le bijou en question, l'autre avait finalement déguerpi. Mais j'avais son nom, je n'allais donc pas avoir trop de mal à dire qui était le coupable finalement.
Le SOLDAT toujours en ma présence se releva du lit et s'approcha de moi et se pencha pour accrocher le fameux bijou autour de mon cou.
« En quel honneur ? »
« Quand je ne suis pas avec toi en mission, je le serai quand même d'une certaine manière... »
Je pris du bout des doigts le médaillon gravé et le regardais. Il n'était pas imposant, et très léger. Il pouvait en plus passer inaperçu, personne n'allait pouvoir savoir d'où il venait.
C'est alors que William vint s'assoir à côté de moi.
« Une tenue décente ? Sérieusement ? Tu as cru qu'on passait notre vie nu ? »
Je baissai directement la tête pour cacher ma gêne. Mais il releva mon menton avec ses doigts.
« Tu es encore plus mignonne quand tu rougis. »
Je m'approchai vivement de lui et déposai mes lèvres sur sa joue avant de me relever.
« Merci pour... »
« Ça m'a fait plaisir. »
Je regagnais alors la porte pour pouvoir faire part du résultat de la petite enquête effectuée.