Blâme

La cohabitation avec Withred était … compliquée. Si je n’avais jamais eu la chance d’avoir des enfants, j’avais la désagréable sensation d’avoir un aperçu de la condition de parent lorsque je me retrouvais à le surveiller. Chaque. Sortie. De la chambre. A chacune de ses sorties, je n’avais d’autres choix que de le suivre pour m’assurer qu’il ne grille pas sa couverture dès qu’il ouvre la bouche.

C’était une matinée normale. Il était onze heures et Withred ne s’était pas encore levé. Je venais de recevoir un appel pour le moins houleux de la part du Président. Assis sur le canapé du salon, je pris mon gummiphone et m’empressais de convoquer nos deux hommes présents encore sur place.





Je jetais mon gummiphone sur la table et me levais pour me servir un verre. Après autant de temps passés à ce service, j’avais eu envie de croire qu’ils n’étaient pas capables d’une telle erreur. Je soupirais. Si j’étais fumeur, probablement que j’aurais vidé un paquet entier. Je me rassis dans le canapé et attendis leur venue, mon pied tapotant sur le sol.

Ils finirent par arriver au bout de dix minutes, vêtus de tout sauf de leur tenue. Le premier était fidèle à lui-même, fanfaronnant et se dirigeant automatiquement vers le minibar. Il se servit un verre et vint s’asseoir en face de moi. Le deuxième était lui aussi comme à son habitude, plus posé, plus calme. Il s’assit sans poser plus de questions à côté de son collègue.

Alors, quoi de neuf Veld ?

Tu te fous de moi, Reno ?

Ah. Boulette ?

Boulette ? J’ai en face de moi les deux plus gros abrutis de la Shinra. T’appelles ça comment ?

Wow, wow… Attends deux secondes, il se passe quoi ?

Je soufflais du nez en prenant mon gummiphone. J’étais énervé, il n’y avait aucune raison à ce que je le prenne.

T’as appelé le Président ce matin ? Tu lui as fait un debriefing, j’imagine.

Ouais… Je le tiens au courant de nos avancées.

Non, je dis ça parce qu’il m’a appelé ce matin. Et j’me suis presque fait engueuler à cause de vos conneries.

Bon bah lâche l’info au bout d’un moment, qu’est-ce qu’on a fait de mal ?

Je sens ma poigne de fer se resserrer autour du verre. Il finit par exploser dans ma main, je ne prête aucune attention au liquide qui se verse sur mon genou, trop occupé à prier tout les dieux qui existent de me donner la force suffisante pour ne pas lui mettre un coup.

Okay, okay… Zen Veld. Zen.

Qu’est-ce que vous foutiez hier soir chez elles ? Rude, tu m’énerves, retire-moi ces lunettes de soleil que je te voie.

Il s’exécuta, son regard tourné vers la moquette.

Vous savez quoi ? Je me saisis de mon arme attachée à ma ceinture et la claquais sur la table basse. Vous prenez mon arme et vous allez les descendre, toutes les deux. Allez !

Quoi ? T’es sérieux mais pourquoi ?

Parce que si vous voulez qu’elles crèvent, autant vous en charger vous mêmes bande d’imbéciles !

Rude leva la main et vint se frotter l’arrière du crâne.

Rude, rappelle moi où est-ce qu’elles bossent.

Chez Pavani.

Qui est ?

La cible.

Il le sait qu’elles bossent pour nous ?

Non. C’est justem-

Je te demande de répondre, pas plus. On a fait virer le commissaire les gars, on a pas viré les hommes de Pavani de la ville que je sache. On fait quoi s’ils vous ont vus entrer et sortir de chez elles, hein ? J’vous rappelle que les seules pistes potables qu’on a encore à l’heure actuelle, ce sont elles qui les ont trouvées. Et elles ne sont même pas Turks ! Vous voyez le problème ou pas ? Si il y a besoin, y’a pas de soucis, je peux vous le dessiner.

Et là, forcément, il n’y en avait plus un pour l’ouvrir.

J’espère sincèrement pour vous deux qu’il ne va rien leur arriver quand elles y retourneront. Parce que moi, à la place de Pavani… Je grille les deux filles ? Je ferme ma gueule, j’attends qu’elles reviennent et là j’fais passer un message.

On est sur le coup, si-

Vous êtes sur le coup de rien du tout. Tiens, tout les deux, dites moi ce que vous foutiez ces derniers jours pendant que les filles allaient bosser.

On surveillait la ville.

Ah oui. Où ça, en fait ? Sur la plage ? Sur une terrasse peut-être ? Ça explique pourquoi vous portez même pas vos costumes.

Ben justement, le fait qu’on les porte pas ça permet de passer incognito.

Je hochais la tête de haut en bas, nerveusement, en me mordant la lèvre inférieure.

Oui. Oui c’est pas bête ça. Pourquoi j’y ai pas pensé plus tôt. Vous avez pensé aux masques de carnaval aussi ? Ça peut être une bonne idée pour cacher ta coiffure qui se repère à quarante bornes. Tu crois pas ?

Reno baisse enfin les yeux. Ça… me soulage.

Et si on reste sur place ? Pour défendre l’endroit en cas de problèmes ? On sort pas, et…

Reno. Depuis combien t’es chez les Turks. Une dizaine d’années ? Un peu plus même. Tu crois que j’ai pas compris ton petit manège ? La banquière, le nombre incroyable de réceptionnistes, d’hôtesses d’accueil… Écoute, le Président à été clair. Je dois vous donner à tout les deux un avertissement. Vous savez ce qui peut arriver au bout de trois. Il me semble que t’en avais déjà un, non ?

O…uais.

Arrête de penser avec ce que t’as entre les jambes. Vraiment. Je te l’accorde, les soeurs Arad sont plus jolies, mais elles sont déjà prises. Tu connais le règlement.

Le règlement ? Attends, tu veux dire que… ?

Je ne lui répondis pas. De toute évidence il savait qu’il ferait mieux de se taire. Je soupirais enfin, frottant ma main pour la débarrasser des morceaux de verre encore posés dessus. Aucune trace de sang, ça faisait bien longtemps que…

Bon, maintenant foutez-moi le camp. Je vais appeler le Président pour lui dire que c’est fait et que vous avez compris. Par contre, ne recommencez pas. Je vous préviens, la prochaine fois je serais peut-être pas aussi calme.

Ils se levèrent et quittèrent lentement la suite. Une fois la porte claquée, je fermais les yeux et me laissais partir en arrière dans le dossier du canapé. Ils étaient de bons agents, de très bons même. Mais… Reno avait beaucoup trop d’influence sur Rude. Ce n’était pas faute que d’avoir prévenu le président qu’il ne fallait en prendre qu’un sur les deux, d’autant plus que l’un des deux pouvait risquer de compromettre une mission pour le beau sourire d’une femme.

La porte claquée, Withred dût se réveiller puisqu’il arriva finalement dans le salon, en peignoir et baillant la bouche ouverte à son maximum. Il se gratta le vendre avant de se diriger en direction de la salle de bain.

Hé Veld.

Non. Withred, sérieusement… c’est pas une bonne idée que tu me parles, là, tout de suite.

Imediatamente!

Ouhla ouhla. Veld est... Pas content ! Bon évidemment, ici il parle aux turks et le but c'est pas de les rendre inaptes à bosser. Je serais d'ailleurs curieuse de le voir gerer des membres de la Shinra qu'il pourrait malmener un peu plus sérieusement.

Non ici, Veld est vraiment nerveux, énervé tout ça. Je dirais que c'est presque étrange de le voir comme ça vu qu'habituellement il est assez maître de lui je dirais. Non ici c'est un mélange de colère et de gêne parce qu'il se sent responsable, genre on croirait vraiment qu'il se sent super mal d'avoir déçu Rufus.

Évidemment je risque de me répéter mais... Même si quelque part c'était peut être une erreur de ma part, bah ça a débouché sur une réaction de ta part, mais en mini série cette fois, c'est là que c'est original. Et bref c'est cool d'avoir ce genre de retours.

J'aime beaucoup le ton impératif et sans appel de Veld. J'aime évidemment bien ce qu'il dit même si la phrase où tu dis que les sœurs Arad sont prises m'a laissée perplexe. Qu'est ce que ça veut diiiiire ? Ça se trouve rien hein, mais ouais ça m'a perturbée haha!

Du coup ça change pas mal de choses sur l'attitude que je devrai choisir à l'avenir si je reprends le contrôle de Reno en pnj et franchement, je trouve ça cool ^^

J'aime bien également ce délire de compteur de blâme ! Même si clairement ils n'arriveront sans doute pas au bout du compteur, mais ça reste intéressant. Puis j'imagine que ça s'applique à n'importe quel turk en plus... Et qu'arrive-t-il à la fin ? Reno est à 2 en tout cas !

Ah et aussi tu parles du verre et du fait qu'il n'y a pas de sang, avec une phrase qui se termines mystérieusement. De toute évidence il y a des choses à découvrir sur notre cher Veld . Hate d'en savoir plus !

Donc voilà chouette mini série, assez mystérieuse même si simple malgré tout !

Très facile : 5xp,65 munnies et 1 ps en symbiose !