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Nous sommes quatorze ans après les évènements de Kingdom Hearts 2. En tant d’années, les choses ont considérablement changé. Les dangers d’hier sont des soucis bénins aujourd’hui, et au fil du temps, les héros ont surgi de là où on ne les attendait pas. Ce sont les membres de la lumière qui combattent jour après jour contre les ténèbres.

Ce n’est plus une quête solitaire qui ne concerne que certains élus. C’est une guerre de factions. Chaque groupe est terré dans son quartier général, se fait des ennemis comme des alliés. Vivre dehors est devenu trop dangereux. Être seul est suicidaire. A vous de choisir.

La guerre est imminente... chaque camp s'organise avec cette même certitude pour la bataille.

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« Destination : Domaine Enchantée
Heure de départ : 19h35
Porte d’embarquement :
Information : La porte d’embarquement sera affichée 1h avant départ »


L’œil unique du fauve ne quitte pas l’écran du regard. Il est tôt le matin, et de toute évidence, il n’y a qu’un seul vol par jour. Il aurait dû s’y attendre, après tout, il est en Terre des Dragons, territoire du Consulat. Qu’il y ait quand même des vols à destination du domaine est une bonne chose en soit, il va falloir s’en contenter.

Une journée entière à attendre donc… Il soupire.

Autour de lui, le spacioport est particulièrement animé. Une écrasante majorité d’humains vont et viennent entre les allées, cherchant le chemin les menant à leurs vols. Certains semblent paniqué, d’autre plus tranquille. Une bonne partie se rue sur un kiosque à nourriture, tandis que d’autres semblent fasciner par les immenses pubs « made in Shinra » qui défilent sur plusieurs écrans.

Plusieurs magazines sont également entassés en libre-service, la plupart portant la marque de l’éclaireur, et servant de complément à la célèbre chaîne de télévision. Le visage d’un homme blond, à la peau pâle, et au costume impeccable ornant les devants de couverture. L’emblème et le logo de la Shinra, bien en évidence derrière lui.

Mais le prêtre-guerrier ne s’y intéresse pas. Qui que soit cet individu, il n’a pas de temps à lui accorder. Ou plutôt, au vu de la situation, Il n’a pas envie de le lui accorder.

Une annonce ne tarde pas à briser le brouahaha sonore. Visiblement, un vaisseau à destination du Jardin Radieux vient d’arriver porte 10. En une heure, c’est la troisième fois qu’il entend cette destination.  Il y a tant de trafic entre les citées dorées ? Il l’ignorait.

S’appuyant un peu plus sur son siège, il fixe l’extérieur. C’est au moins une des rares choses qu’il apprécie dans les spacioports, cette manie de remplacer un maximum de mur par de grandes verrières. Il y voit le ciel, et de bien étranges nuages. Comme des visages, se dessinant dans les volutes noirâtres. Un fin filtre gris tombant derrière eux, de la pluie, très certainement.

L’oreille droite du fauve ne tarde pas à s’agiter. Le bruit métallique et cliquetant assez typique d’armure en métal. Il ne tarde pas à en voir l’origine, deux gardes, vêtu des armures typiques de la cité impériale. Tiens, rare de les voir par ici, ils sont d’ordinaire plutôt du côté des arrivés, bien trop occupé à vérifier la paperasse et à fournir les autorisations.

La réalisation commence à frapper le ronso. Il est rentré illégalement en terre des dragons, est-ce qu’ils sont là à ce sujet ? Peut-être ne pourra-t-il plus partir d’ici sans s’expliquer ? Auquel cas… Sidhe n’est même pas là !

Le fauve s’enfonce un peu plus dans son fauteuil, fronçant les sourcils. Il faut qu’il réfléchisse, qu’il trouve quelque chose avant que…

… Son œil unique se reporte sur les gardes. C’est clairement vers lui qu’ils viennent, leurs regards n’y trompent pas. Ils viennent pour lui.

Mais il y a autre chose. Leurs épées sont encore rengainées, leur démarche est calme et non hâtive. Et la prunelle de leurs yeux renvoi une certaine curiosité plus qu’une menace. Ce n’est pas là l’attitude de responsable de la loi, en chemin pour arrêter quelqu’un. Alors, quoi ?

S’approchant à bonne distance, l’un des gardes s’incline brièvement, la curieuse queue de cheval rouge, dépassant de son casque, s’abaisse par-dessus.

« Salutation messire. Vous avez reçu une convocation impériale à la demande de… »

Une convocation… ? Un rendez-vous ? Qui ?
« …L’impératrice Céleste Éternelle Meng Tian, Fondatrice de la Dynastie Song, Porteuse du Mandat Divin… »

Le fauve commence simplement à redresser lentement son sourcil droit.

« …Reine des Hans, des Mandchous et des Peuples du Sud, Grande Magistrice des Arts Magiques, Protectrice de la Terre des Dragons, Souveraine Légitime de toutes les Terres sous le Ciel… »

Le garde reprend très rapidement une nouvelle inspiration. Le fauve lui, affiche un air particulier, mélange entre une expression neutre et un arrière-goût blasé.

« …Ambassadrice des Cités Dorées du Consulat, Consule de l’Étiquette et Dame de Chengdu. »

Il a enfin fini ? A ce rythme, ce n’est plus une annonce, c’est un théâtre. Une chose n’échappe néanmoins pas au ronso, c’est bien la réaction du publique. Oui, cet attroupement de personnes, de toute évidence asiatique, qui se sont arrêté pour écouter l’étonnante liste. Leurs regards dérivent des gardes au prêtre-guerrier, dans un mélange de curiosité, et de respect.

« Si messire le souhaite, nous pouvons l’escorter jusqu’à sa majesté. Il serait de bon ton de ne pas la faire attendre. »

Cette dernière phrase est légèrement plus rêche. Le genre de ton qui laisse entendre une certaine fatalité. Non, ce n’est pas une option.

Mais que lui voudrait-elle, l’impératrice ? Le fauve ne comprend pas, est-ce car il est un membre du Sanctum ? Si c’était le cas, elle l’aurait simplement fait arrêter. Chose similaire s’il elle avait eu vent de son arrivée fracassante.

La curiosité de l’aspirant paladin a au moins le mérite d’être piqué. Il se redresse calmement, n’affichant à son tour aucune intention hostile.

« Par ici, suivez-nous »

Ce qu’il fait, hochant sobrement la tête avant de presser le pas.

Les gardes se veulent particulièrement silencieux, une qualité que le fauve ne leur reprochera pas. Sortant du spacioport Shinra, ils s’avancent au milieu des rues de Beiijing, progressant jusqu’à atteindre une immense porte.

Une base rouge lisse, percé de grand tunnel, et sur laquelle se laisse entrevoir les élégantes tuiles d’un bâtiment rappelant un temple.  

Le fauve ne s’arrête pas, ni pour observer, ni même pour s’étonner de la présence de deux statues de chaque côté, aux traits bien trop similaires aux siens.

De très nombreux gardes s’arrêtent de patrouiller pour mieux l’observer, acquiesçant aux collègues l’escortant. De toute évidence, il pénètre dans un lieu hautement sécurisé, un lieu où il a intérêt à se tenir à carreau. Pourtant pas facile à intimider, le fauve ne peut s’empêcher de ressentir un soupçon de crainte.

Il est en train de pénétrer dans un lieu interdis, un lieu cher aux ennemies de son ordre. Une chance inouïe de comprendre des mystères ? Ou un suicide poussé par sa vilaine curiosité ?

Traversant un pont large, il entend de chaque côté, le bruit doux de l’eau, stagnante dans les douves. Une nouvelle porte se tient devant lui, Encore plus imposante, et munis cette fois d’épaisses portes tout aussi rouge.

Elles ne tardent pas à s’ouvrir devant les gardes l’escortant, et bientôt, c’est une cour démesurée qui s’ouvre face à lui. Un pavillon bien en évidence, se démarquant au nord, vomissant des escaliers sur plusieurs étages depuis son promontoire.

La marche depuis la porte jusqu’au bâtiment lui semble interminable. Quel intérêt d’avoir une si grande cour ? Il ne comprend pas. Et pourtant, la citadelle du roi Stéphane ne manque pas de cloitre et autre espace. Mais ces derniers sont souvent envahis de verdure, ou font office de bulles d’airs frais entre les pierres. Cette cour est simplement vide, déserte, et bien trop grande.

Gardant ses commentaires pour ses propres pensées, le fauve commence à gravir les marches, s’approchant du pavillon. Et bien vite, ce ne sont pas d’autres gardes qui s’approchent, mais bien des hommes, vêtu de tenue de soie.

« Soyez le bienvenue Messire. Son impératrice Céleste Éternelle Meng Tian, Fondatrice de la Dynastie Song, Porteuse du Mandat Divin… »

Par la dame de la montagne, encore… Grommèle-t-il d’avance.

« …Reine des Hans, des Mandchous et des Peuples du Sud, Grande Magistrice des Arts Magiques, Protectrice de la Terre des Dragons, Souveraine Légitime de toutes les Terres sous le Ciel,
Ambassadrice des Cités Dorées du Consulat, Consule de l’Étiquette et Dame de Chengdu, vous recevra d’ici quelques minutes. »


La main griffue du fauve se sert quelques pas. Est-ce que ça va être comme ça à chaque fois ? Ne peuvent t’ils juste pas dire « L’impératrice » ?

L’homme a un bref mouvement de la tête, avant de continuer.

« Naturellement, si messire souhaite se préparer, nous pouvons prendre soin de laver son corps, et s’assurer qu’il soit présentable. »

A-t-il bien entendu, ces humains veulent le laver ? Mais qu’est-ce que c’est que cette stupidité encore ? Comme s’il allait laisser un seul de ses humains toucher sa fourrure ? Ridicule !

Le fauve secoue vigoureusement de la tête, le plus négativement possible.

L’homme en robe de soie reste parfaitement stoïque, son visage ne trahissant aucune émotion.

« Je vois… »

Les autres hommes derrière lui cependant, ne tardent pas à se murmurer entre eux. Prenant une certaine inspiration, le fauve ne tarde pas à mimer quelque chose. Se pointant d’une griffe, tapotant sa poitrine, avant de hocher la tête.

« Ah, si messire désire se rincer lui-même, c’est une possibilité »

Et cette fois, le fauve hoche la tête. Après tout, pourquoi ne pas en profiter. Ça a l’air d’aller dans les deux sens. Lui ne mentira pas, il ne supporte pas sentir sa fourrure sale, et le voyage depuis le mont l’a mis à rude épreuve. Et à en juger par les murmures depuis son refus, eux non plus. Soit.

« Suivez-nous, je vous prie. »

Ce qu’il fait à nouveau. Pénétrant à l’intérieur d’une petite salle, aux boiseries sombres. L’un des hommes ne tarde pas à partir, ramenant avec lui une petite bassine remplis d’une eau propre, et d’un linge humide.

Se saisissant du linge, Bryke fait les choses avec attention. Rinçant, retirant la boue et la poussière de sa fourrure bleutée. Lui qui pensait devoir attendre d’être au domaine, l’avenir est décidément des plus curieux.

Durant tout le toilettage, les hommes en robes de soie ne le quitte pas du regard. Dans une sorte de surveillance étrange. Le prêtre-guerrier fait mine de les ignorer. Ce genre de regard est légion lorsqu’il se baigne dans le lac du domaine.

Posant le linge désormais sale sur le rebord de la bassine, le fauve hoche la tête à ses accompagnateurs.

« Fort bien, venez, sa majesté va vous recevoir. »

Etro soit loué, ils n’ont pas dit les titres cette fois-ci.

Ses coussinets frappant contre le sol du couloir, il s’approchant sans bruit d’une grande porte de bois.

L’un des hommes en robe ne tarde pas à ouvrir les portes, avant de s’incliner, laissant le prêtre-guerrier pénétrer la pièce.

Un pas, deux pas, trois pas. Et le fauve s’immobilise, son œil unique se plisse très lentement.

Une femme le toise, assise sur un trône. Les cheveux comme l’ébène, coiffé mais sans fioritures. Des vêtements luxueux mais sans la moindre trace d’or, faisant la part belle aux étoffes et travail de coutures.

Elle…

Il la reconnait immédiatement. Cette femme, cette femme qu’il a rencontrée à la Costa Del Sol.

La consule de l’étiquette…

Mille et une questions assaillent la tête cornue du fauve. Est-elle réellement l’impératrice ? Que faisait-elle sans garde à la Costa Del Sol ? Que lui veux-t-elle ? Est-ce car elle l’a reconnu qu’elle l’a fait mander ?

Plusieurs gardes ne tardent pas à se ranger dans les coins de la salle, tandis que les hommes en robe de soie ne tarde pas à envahir également les lieux. Une véritable petite cour, prenant grand soin de se disposer dans les recoins de la salle. Ne laissant que le ronso, seul, au milieu.

Le visage toujours aussi inexpressif, le fauve serre doucement sa main griffue droite, qu’il frappe un instant contre la paume de sa main gauche. Avant de s’incliner.

Le salut ronso, marque de respect.

Un respect surtout protocolaire. Un respect pour la diplomatie. Et rien d’autre…
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Il n’avait pas opposé de résistance. Les membres du Sanctum savaient se tenir ? L’Impératrice en était amusée. L’étrange créature humanoïde que ses espions aviaires avaient dénoncé sans vergogne alors qu’il s’apprêtait à quitter le monde se trouvait dans son hall.

Et il l’a même salué.

Heureusement, les gardes avaient pu l’intercepter à l’astroport. A croire que les postes frontières allaient laisser partir un membre d’une faction en guerre qui n’avait probablement pas enregistré son arrivée convenablement.

Tout n’était pas en règles. C’était certain, mais il y avait un sujet que Huayan voulait aborder, et qui était plus important que la présence d’un simple membre du Sanctum sur ces terres consulaires régies par l’Ambassadrice elle-même.

Bien entendu, elle ne s’était pas parée exceptionnellement pour l’occasion. D’autant plus qu’elle commençait à penser que la personne devant elle ressemblait beaucoup à celle qu’elle a croisé à la Costa del Sol il y a peu… Un fauve humanoïde au pelage bleu, ça ne s’oubliait pas si facilement.

L’Impératrice fit un signe de la main, comme pour remercier -légèrement- le salut respectueux que lui avait offert l’individu convoqué. D’un autre, elle fit signe aux autres personnes présentes de sortir, sauf une qui demeurait à ses côtés.

Les gardes et les eunuques sortirent alors, allant vaquer à d’autres occupations… A croire que la directive n’avait pas été claire : c’était une convocation, pas une rencontre diplomatique officielle. Depuis quand y a-t-il autant de monde pour une simple convocation ?

Huayan observa donc la créature avec intérêt et curiosité : quelle serait sa réaction lorsqu’il comprendrait la nature de l’appel de l’Impératrice ? C’était ce qui allait être vu. Alors que les gardes et les courtisans quittaient la salle, une énergie discrète se déploya et se mis à l’œuvre.

Les portes lourdes portes du hall se refermaient d’elles-mêmes tandis que les fenêtres faisaient de même. La salle semblait se barricader contre un ennemi inconnu… Ou alors s’agissait-il de la volonté de l’Impératrice qui ne souhaitait pas voir son invité s’enfuir au cas où cela dégénérerait ?

C’était tellement difficile à dire.


« Je suis ravie de voir que vous avez accepté la convocation sans faire d’histoire. Je vous avoue que je m’attendais une réaction plus… Comment dire… Différente ? Tous les membres du Sanctum n'ont pas votre... Tenue. En tout cas, j’espère que vous avez apprécié votre très brève visite de la Cité Interdite. » commença-t-elle avant d’enfoncer sa main pourvue de deux griffes en or dans un des pans de sa tenue.

De sa tenue, elle sortit une petite sphère minérale brillante d’une lueur bleutée. En la secouant, une voix surgit et rompa le silence :


« La lame de Bryke est encore rouge. Mais Bryke ne regrette pas son choix.

Durant la bataille, Kaerari a levé les bras. Plusieurs créatures noires sont apparues, Bryke n’en avait jamais vu de ses yeux.

Les créatures étaient nombreuses. Bryke s’inquiète. Et si Kaerari en a invoqué d’autres ? Combien gigottent en direction du Mont Gagazet ?

Bryke ne veut pas savoir, Bryke pense que le village doit savoir. Le village doit savoir ce qui a tué Kaerari.

Ce n’est pas Bryke, Bryke a tué une coquille, Bryke a tué un reste. L’assassin de Kaerari...Qui est-ce réellement ?

Bryke l’ignore. Bryke ne pense pas Kaerari capable de se tuer lui-même. Quelqu’un l’a fait, quelqu’un lui a brisé sa corne.

Bryke va le trouver. »


Huayan fit flotter la pierre jusqu’au convoqué avant d’afficher un léger sourire.

« J’imagine que vous êtes l’auteur de cette petite magie ? Que pouvez-vous me dire en plus ? » demanda-t-elle avant de se tourner vers Xupeng.

« Donne lui du papier et de quoi écrire. Il ne peut pas parler avec nous directement si ma mémoire est bonne. » pensa-t-elle.

Loin l’idée de le confronter sur sa présence ici, elle cherchait surtout à savoir ce qu’il y avait à ce Mont Gagazet qui pouvait attirer les sans-cœurs. Bien sûr, ses oiseaux lui avaient rapporté la présence du village, de ce peuple et d’une sorte de bâtisse protégée mais elle n’en savait pas plus, pour l’instant.

La crainte d’une base du Sanctum sur ses terres lui faisaient froid dans le dos également et cette hypothèse devait être validée ou invalidée pour retrouver un peu de sérénité sur cette question.

Désormais, il fallait attendre la réponse de ce fameux « Bryke ».
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L’espace d’un instant, c’est comme si le monde entier autours du fauve venait d’imploser en éclats de verres. Le fauve se sent seul, au milieu d’un noir infini, les quelques copeaux virevoltants autours de lui, reflètent des craintes, des souvenirs, des émotions.  

Le son semble avoir été coupé, seul résonne les battements de son cœur. La sphère bleu est bien visible, luisante dans ses ténèbres éternelles. Le choc est si puissant, qu’il chancèle un peu, ses genoux ploient brusquement, et si ce n’était pour son agilité féline, il serait tombé à genou.

Son seul œil valide a pris la forme d’un cercle quasi parfait, tandis que sa pupille vibre sous une panique soudaine.

Cette sphère, cette voix… La sienne.

Celle qui lui a été arraché il y a si longtemps, lorsqu’un sans-cœur de pacotille avait fait irruption dans sa tour, au domaine enchantée.

Paralysé, fracturé dans cette nouvelle réalité, encore sous le coup de ses émotions. Le fauve, contrairement à sa vigilance habituelle, ne constate plus rien. Ni les portes qui se referme, ni les fenêtres qui se scellent. Il se sent déjà prisonnier, prisonnier d’une révélation que ses pires cauchemars n’avaient jamais suggéré.

Durant toutes ces années, il a crié au loup. Combien de fois a-t-il prévenu, encore et encore. Les ronsos seront découvert un jour, les ronsos ne pourront se protéger face à l’ouverture des univers. Il c’était douté qu’un jour, la famille impériale de terre des dragons apprendra l’existence de son peuple… Mais pas ainsi, pas comme ça, pas… Par sa faute.

Le visage pourtant d’accoutumé inexpressif, se tord d’une grimace des plus lisible. L’expression d’un malaise, d’un individu en proie à un désespoir important. Sa respiration se veut un peu plus saccadé l’espace d’un instant, et surement que si les fauves en avaient la capacité, son œil aurait été un peu plus humide.

Dans ses pensées, aucune question. Il ne se demande pas comment l’impératrice a obtenu la sphère, ni l’absence de dégâts malgré l’écho de sa voix à des personnes indignes. Juste du dégoût, de la honte, de la haine.

Toujours dans ce vide noirâtre, il n’entend ni ne vois l’homme aux traits asiatiques qui s’approche de lui. Lui tendant un pinceau et du parchemin qu’il ne prend pas la peine de prendre.

L’espace d’un instant, c’est une nouvelle pensée qui traverse l’esprit du fauve. Il se laisse brièvement retomber sur le sol, s’assaillant en tailleur. Son œil unique, toujours frémissant, commence à se tourner vers le manche de son katana.

Un tel déshonneur, ne devrait-il pas… ?

« Eh… Eheh… Eheheheheh… »

C’est un rire nerveux qui commence à s’échapper des babines du fauve. Un rire rauque, grave, ne trahissant en aucun cas son origine bestiale. Il ne dure pas longtemps, quelques secondes tout au plus, se coupant presque aussi brutalement qu’il est apparu.

Rentrouvrant son œil unique, il contemple un instant la pierre lumineuse qui virevolte devant lui. Tendant sa main, il la saisit entre deux griffes, la rapprochant un peu plus de lui.

Les babines du fauve s’entrouvrent à nouveau, se tordant dans un murmure. En une voix en tout point similaire à celle qui s’est échapper de la sphère bleue quelques minutes auparavant.

« Bryke est un abruti. »
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Le ricanement un peu sinistre, il fallait le dire, de son invité l’inquiéta un instant. Elle s’attendait à plusieurs réactions, mais pas vraiment à celle-ci. Sa voix n’était pas forte, mais le silence qui régnait dans la salle permettait clairement d’entendre ces soubresauts de rire.

Maintenant que Bryke connaissait la raison de la convocation, peut-être partagerait-il de nouvelles informations ?

Xupeng revenait déjà avec le matériel qu’elle avait demandé. Elle lui intima de s’arrêter avec un signe de main, avant de le décharger de son fardeau par télékinésie. Le nécessaire pour écrire arriva donc devant la créature, au cas où elle continuerait de rester muette.


« Je tiens à vous assurer que mes intentions concernant votre village caché ne sont pas belliqueuses. Vous imaginez bien que j’ai autre chose à faire que d’aller nuire à une communauté pacifique vivant recluse dans les montagnes et qui ne se soucie guère des affaires de notre monde. » déclara-t-elle pour briser le silence.

Elle réfléchissait à un moyen pour le mettre à l’aise, et lui faire comprendre qu’elle n’était pas son ennemie… Du moins pour l’instant, la suite dépendrait de ses déclarations.


« Vous mentionnez des créatures, des monstres, qui semblent correspondre à la description de « sans-cœurs ». Je suis bien entendu très peinée par le choc que vous avez dû subir… Cependant, en tant qu’Impératrice de la Terre des Dragons, je suis en charge de la protection et de la préservation de ce monde et de ses habitants. Pourquoi les sans-cœurs chercheraient-ils à se masser vers le Mont Gagazet ? Qui est ce « Kaerari » qui invoque ces créatures ? » demanda-t-elle avec un ton plus inquisiteur.

L’affaire était troublante. Si les sans-cœurs étaient attirés par cet endroit, c’est qu’il y avait une raison. Les sans-cœurs sont des créatures qui agissaient beaucoup par instinct, ils n’iraient pas naturellement vers ce lieu s’il n’y avait qu’un village isolé. Il y avait une variable inconnue dans l’équation, et Huayan voulait la découvrir pour agir en conséquence.


« Si vous cherchez à protéger votre village des sans-cœurs, je suis votre seule alliée possible, j’espère que vous en avez conscience. Au vu des incidents liés sur mon monde à des fanatiques d’Etro, il est hors de question que je laisse des troupes armées du Sanctum se balader sur mes terres. Vous avez déjà eu de la chance de pouvoir passer la frontière en tant que membre de cette organisation. Réfléchissez vite, mais réfléchissez bien, Bryke. » intima-t-elle, sans prendre un ton menaçant, on pouvait sentir qu’elle cherchait à faire comprendre au ronso… Qu’elle était la seule option viable.

Huayan ne connaissait pas bien la race de cet individu. Difficile donc pour elle de savoir qu’elle serait la réaction de Bryke face à ces questionnements qui mettaient en péril l’isolement de son village… Mais entre rompre l’isolation et être submergé par les sans-cœurs, pour l’Impératrice le choix était vite vu.

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Pas un seul mot ne réussit à le toucher. Il n’y croit pas, il n’arrive pas à y croire. Que cette femme, non-croyante de la dame de la montagne, puisse prétendre pouvoir protéger son peuple. Il ne peut avaler un tel discours. Ce soi-disant devoir de protéger tout ? Même les ronsos ? Comment peut-il le croire venant d’une humaine ? Folie.

Et pourtant, il doit se rendre à l’évidence d’un fait. Elle est au courant pour son village, et elle sait que quelque chose d’anormal s’y déroule. Le battement de son cœur saute un pas. Tout va se jouer maintenant, dans cette salle.

Un instant, c’est une pensée éphémère qui traverse son esprit. Et s’il la faisait taire à jamais ? Il ne survivra certainement pas, quitter le palais seul face à l’armée impériale ? Impossible. S’il utilise la surprise de ses mudra, peut-être réussira-t-il à la…

Son œil se plisse, son rythme s’accélère de plus en plus. Non, non, trop risqué. Qu’elle meurt ? Non, ce n’est pas ça le problème. Qu’est-ce qui lui garantis qu’elle n’en a pas parlé à autrui ? Qui plus est, il y a déjà cet homme.

Son regard se porte sur le conseiller, observant d’un air neutre le parchemin s’envolant hors de son emprise. Oui, cette idée est mauvaise, si l’impératrice décède alors qu’elle mène son enquête… Ils voudront tous finir le travail. Ou du moins, comprendre le pourquoi du comment.

Elle est un danger moindre pour le mont vivante plus que morte.

Il n’a pas le choix, son seul espoir, c’est réussir à la convaincre.

Mais comment ? En écrivant sur un bout de papier ? Il n’a toujours pas appris l’écriture des humains, malgré les demandes de Cassandra. A quoi bon, avec Sidhe présent pour lui lire à haute-voix le moindre de ses courriers ? Ce qu’il le regrette soudainement.

En mimant ? En dessinant ? Dans ce contexte ? Non, il ne peut pas, il ne peut juste pas.

Que feraient les anciens ronsos ? Ceux qui se prétendent sages ?

Ils parleraient.

Les dents acérées du fauve grincent tant l’une contre l’autre qu’il pourrait les briser.

Ses épaules s’abaissent brièvement, tandis qu’il se redresse. D’une griffe, il pointe en direction de l’assistant, avant de pointer vers la porte.

D’un geste de tête sec, il accompagne son geste.

S’il doit parler pour palier à son erreur. Il ne le fera qu’avec l’intéressé, et l’intéressé seule.

Acceptera-t-elle seulement ? Le doute persiste, il n’y croit pas. Il ne croit plus à rien si ce n’est qu’il doit au moins essayer.

Et à sa grande surprise, elle accepte. Oh, il a bien vu le regard de l’homme, se tournant vers son impératrice adorée pour quérir conseil. L’expression de son visage trahissant une brève inquiétude, qu’il essaye de camoufler tant bien que mal.

Cette dernière se contente d’un hochement de tête gracieux, acquiesçant la demande. L’oreille du fauve s’agite à chaque pas, à mesure que l’assistant s’éloigne, jusqu’à ce qu’il ne reste qu’un silence.

L’œil unique de l’aspirant paladin se reporte sur l’impératrice.

Que lui dire, comment la convaincre ? Mentir est dangereux, mais révéler trop de la vérité encore plus. Le Crystal élue d’Etro, elle ne doit rien savoir à ce sujet, rien.

« Kaeri est un ronso, sa corne est brisée »

Que dire de plus ? L’impératrice verra-t-elle tous les ronsos comme des menaces si elle apprenait la vérité…

« Ronso sans-corne exilé car dangereux. Ténèbres s’emparent de ronso sans-corne. »

… Ou verra-t-elle le monde comme lui ? Chassera-t-elle les sans-cornes de ses terres ?

« Parfois, sans-cornes veulent se venger. Sans-cornes envoient sans-cœurs sur Mont Gagazet. Sans-corne en veulent au peuple pour l’exil. »

Il déglutit un instant. Sa bouche est soudainement sèche, sa salive inconfortable devant tant de parlotte. Il se sent sale, non pas de son discours, mais de laisser sa voix autant résonner. Résonner pour quelqu’un qu’il juge pourtant indigne.

C’est pourtant bien là la vérité qui s’échappe de ses babines. Kaerari a invoqué des sans-cœurs dans une tentative d’assaut. Dans une vengeance cruelle pour l’avoir ainsi exilé. Il la revoit encore, cette haine dans son regard, un regard dorée…

« Bryke a tué Kaerari. Sans-cœurs loin, maintenant. »
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Cela faisait beaucoup d’informations pour l’Impératrice. En quelques instants, elle apprenait qu’il y avait donc des personnes comme Bryke qui étaient exilées de leur… « Tribu » mais qu’en plus ces « sans-cornes » avaient tendance à se fondre dans les Ténèbres.

Absolument rien d’inquiétant donc. Malgré tout, elle apprenait que ces êtres étaient à la fois capables de magie et devaient vraisemblablement savoir se battre… Une information qui ne tombait pas dans les oreilles d’une sourde.


« Vous avez vaincu Kaerari… Mais vous n’avez pas vaincu les autres sans-cornes non ? » demanda l’Impératrice.

Elle fit quelques pas dans la grande salle désormais vide. Elle se méfiait de la créature, c’était un membre du Sanctum, mais la situation était complexe et nécessitait de mettre un peu les déconvenues entre factions de côté. Pour l’heure.


« Si je comprends bien ce que vous me dîtes, tous les membres de votre race qui n’ont pas de cornes ont été exilés. Quelles sont les raisons de ces exils ? Où vont ces personnes une fois dans la nature ? Deviennent-ils tous des utilisateurs de magie ténébreuse ou partent-ils en général vers de nouvelles contrées ? »

La question n’en avait pas l’air, mais elle était importante, pour différentes raisons. La suite l’était aussi, bien que plus évidente.

« Cependant mon cher Bryke, j’ai beaucoup de questions pour vous car ce que vous me racontez est assez fourni. Dans votre « témoignage » minéral si je puis dire, vous dîtes que Kaerari était une « coquille », j’imagine qu’elle était déjà en sans-cœur à ce moment-là. Les sans-cœurs peuvent-ils convoquer d’autres sans-cœurs ? Sans compter que vous me parlez d’exil, mais encore une fois je me vois contrainte de souligner que vous déclarez que « quelqu’un lui a brisé sa corne »… Ce qui implique que ce n’est pas votre village qui lui a retiré je présume ? » continua-t-elle sans sourciller pour tâcher de comprendre au mieux.

« Les sans-cœurs sont attirés par… Des cœurs. Ils peuvent être invoqués et obéir à un convocateur ou apparaître d’eux-mêmes quand les circonstances -souvent ténébreuses- leur sont favorables. Du moins, de ce que j’en ai appris lors de mes voyages et expéditions. Si des sans-cœurs ou Kaerari sont allés au village, bien sûr cela peut être par vengeance… Ou alors ils ont été attirés. » déclara-t-elle en ayant un ton de voix peu convaincue.

« Si des individus dangereux invocateurs de sans-cœurs circulent en Terre des Dragons, sachez que je devrais prendre des mesures pour protéger le monde. J’espère que nous pouvons coopérer sur cette affaire, même si nos factions ne sont pas en excellents termes ces temps-ci… Je crois que c’est dans notre intérêt, à tous les deux. »

Elle se plaça devant lui, tâchant de paraître un peu plus chaleureuse en affichant un léger sourire sur son visage. Peut-être qu’il allait lui sauter à la gorge ? Elle se pris à penser que de toute façon, elle en savait déjà assez pour poursuivre ses investigations et explorer les possibilités qu’offraient cette tribu isolée… Et un membre du Sanctum en moins, ce n’était pas quelque chose qui l’empêcherait de dormir.

D’autant plus qu’il ne devait pas s’agir d’un membre haut-gradé, sinon il aurait déjà présenté ses titres et tâcher de montrer son importance pour que Huayan le garde en otage le temps de négocier avec le Sanctum pour sa libération. Mais bon… Elle n’allait pas tuer gratuitement quelqu’un ainsi. Le sentiment de plaisir de se débarrasser d’un fanatique pour le moment pacifique ne surpasserait pas le sentiment de déshonneur qui s’ensuivrait.

Elle allait tenter de collaborer… Mais il n’avait pas intérêt à se moquer d’elle, pour son propre intérêt.
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Beaucoup trop de questions. Mais le fauve ne dit rien, écoutant jusqu’au bout, dans ce qui lui sembla interminable.

Pour autant, il se veut d’une oreille attentive. Conscient que chaque mot, chaque réponse, pourra arranger ou non cette situation qu’il considère bien trop périlleuse.

Par où seulement commencer ? Cette sensation d’être ici à un interrogatoire plus qu’une simple discussion, cette tension dans une salle pourtant vide. Et ce sourire chaleureux sur le visage de celle qui pourrait exterminer sa race et son foyer d’un seul ordre.

Etro soit loué, il a passé suffisamment de temps avec les humains pour éviter un choc des cultures. Sourire ainsi, montrer les dents… Chez lui, ce serait un comportement agressif. Montrer les dents pour menacer de mordre, montrer les dents pour avoir l’air féroce. S’il souriait, lui aussi, cela serait bien, bien différent.

Non, les humains et leurs incohérences. Montrer les dents pour se montrer sympathique. Qui a seulement penser à ça pour commencer ?

Toisant l’impératrice de sa hauteur, le fauve déglutit à nouveau. Essayant d’accumuler suffisamment de salive pour continuer à commettre ce qu’il déteste plus que tout.

« Créature ou personne ne brise corne d’un ronso, pas tribu ronso. Ronso devient sans-corne, peut devenir ténèbres. Anciens exilent sans-corne car danger. »

Le prêtre-guerrier ne peut que retenir un grondement, son poing se serrant de plus en plus. Une colère le gagne, non pas contre la femme face à lui, mais contre les anciens. L’exil, sous prétexte qu’il n’est pas certain qu’ils deviennent des monstres. Quelle stupidité, ils devraient tous mourir, le risque n’est pas à prendre…

« Bryke pense sans-corne devenir ténèbres, tout le temps. Bryke pas d’accord avec les anciens. Bryke chasseur de sans-corne. »

Où sont-ils les sans-corne, une bien sale question. S’il le savait, s’ils avaient tendance à se cacher au même endroit, il les aurait exterminés depuis bien, bien longtemps.

« Sans-corne fuit, loin, loin mont Gagazet. Parfois d’autres mondes. Autre sans-corne reviennent et veulent vengeance. »

Il déglutit à nouveau, lâchant un nouveau grognement. Sa gorge lui fait mal, il force trop dessus.

« Mrm… Mrm… » laisse-t-il échapper entre ses babines, dans une tentative vaine de faire partir l’inconfort.

Son œil unique, toujours aux reflets turquoise, ne quitte pas l’impératrice une seule seconde. Que va-t-elle faire maintenant qu’elle sait pour son peuple ? Jamais les ronso n’accepteront d’être dirigé, encore moins la moindre diplomatie par autre chose qu’un des leurs. L’œil du fauve se plisse un instant.

« Bryke veut protéger son village. Son peuple. »

Commente-t-il à nouveau, avec un certain sérieux dans le regard. Oui, c’est même là sa propre raison de vivre. En tant que ronso, en tant que prêtre-guerrier de Raï, il doit protéger les siens. Les protéger de ce monde, non, de ces mondes.

Et si l’impératrice souhaite prendre des mesures sur ses terres, soit. Mais qu’elle n’agisse pas au sein du mont, c’est son territoire, leur territoire. Et ce n’est certainement pas une humaine, membre du consulat, qui peut y prétendre.

« Ronsos n’écoute que Ronso. Humains jamais bienvenue au mont. Bryke est ronso, Bryke peut veiller à la sécurité du mont. »

L’idée commence à germer dans son esprit. Et si ?

Et s’il parvenait à obtenir la gestion de ce territoire ? Comme ces nobles, ces seigneurs du domaine enchantée ? Alors, il aurait du poids. Du poids contre le monde extérieur.

Une patte dans les traditions d’Etro, une patte sur le mont Gagazet.

Le poing du fauve se desserre un instant, tandis que ses sourcils s’abaissent. Cette femme n’acceptera jamais, il est du Sanctum, elle est du Consulat.

Accepter qu’il prenne le pouvoir sur le mont, ce serait comme céder une part de terre à l’ennemi. Et pourtant…

C’est la seule solution que le fauve entrevoit. Un humain devant gérer la sécurité du mont, l’incident diplomatique et racial ne sera plus qu’une question. Non, il faut être fin, subtile. Il faut connaître les limites du territoire ronso, et savoir rendre toute sécurité invisible à leurs yeux.

« Mrm… Mrm… » s’agace-t-il à nouveau devant cette gorge douloureuse.
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Il avait le mérite de ne pas être très clair.

L’Impératrice avait beaucoup de questions et manifestement comme tout membre d’une organisation religieuse, on ne pouvait pas boire ses propos comme des vérités absolues. Les sans-cornes étaient bien exilés par la tribu, mais ils n’étaient pas tués… Donc la menace était-elle réelle ou bien Bryke avait ses propres raisons de vouloir tous les éliminer ?

Huayan n’ordonnerait pas aux armées de faire des descentes pour chercher ces individus et les éliminer sur-le-champ… Mais elle devait enquêter pour faire sa propre idée. Et puis, il se trouvait qu’avoir un point de contact au Sanctum pouvait s’avérer utile.
De plus, si elle comprenait les maigres phrases que Bryke accordait à sa personne, il avait l’air de lui demander un poste officiel. Tout ceci était bien drôle… Elle se retenait presque de rire aux éclats. Donner un titre à un membre d’une faction en guerre avec le Consulat ! Quelle idée !

Pourquoi pas accorder le statut de Consul en Théologie à Matthew March dans la foulée ?


« Je crois que nous allons devoir entretenir une correspondance sérieuse concernant cette affaire. Je vais faire passer des ordres, notamment d’investigations et de surveillance concernant ces personnes sans cornes. » Commença-t-elle.

« Manifestement, vous ne souhaitiez pas rester en Terre des Dragons aujourd’hui. Je vais vous laisser repartir et je vous écrirais… Vous résidez au quartier-général du Sanctum je présume ? » demanda-t-elle ensuite.

Comme se rappelant de quelque chose, elle envoya un message télépathique à Xupeng pour qu’il ramène la lettre qu’elle avait écrit à Matthew March. Après tout, quel meilleur messager qu’un membre du Sanctum pour délivrer un courrier à Sa Sainteté le Primarque ?


« Voici ce que je vous propose, mon cher Bryke. »

Elle s’approcha un peu plus de la créature humanoïde bleutée et se pencha légèrement pour parler à une distance plus naturelle.

« Je vais me charger d’enquêter sur vos renégats sans cornes. En échange, vous allez remettre un courrier diplomatique à Sa Sainteté le Primarque March… Ou à qui de droit. Après cela… Nous aviserons. Entendu ? » conclut-elle avec un ton faussement sympathique.

Peut-être que ce petit mystère allait permettre de faire avancer bien plus de choses que Huayan ne pensait originellement. Maintenant, il fallait que le ronso accepte le marché et à vrai dire, l’Impératrice ne savait pas trop sur quel pied danser : l’individu n’était pas toujours très… Clair dans ses propos.
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Il plisse les yeux un instant. Le fauve n’est pas dupe.

Il a bien conscience qu’il est actuellement un pion sur un échiquier. Quelqu’un qui peut être usé, quelqu’un qui a une certaine fragilité. Mais en un sens, jouer le jeu lui offre ce qu’il désire, du temps. Son village, son mont adoré, est l’atout qu’elle pourra user pour lui faire du chantage. L’atout qu’elle pourra utiliser pour s’assurer qu’il suive ses directives. Et cela le rend intouchable, le temps que ça durera.

Car oui, c’est bien ça que le prêtre-guerrier s’imagine. Quoi que cette femme s’imagine, sa stratégie, ou outre. Elle a un intérêt évident à avoir un individu au sein d’une organisation ennemie.

Contre toute attente, le fauve hoche la tête. Oui, il sera le messager s’il le faut. Cela lui laissera assez pour réfléchir, pour discuter, pour demander conseils. Les jeux de pouvoirs ne sont pas dans son habitude, et surtout pas ceux dans une cour d’humains. Peut-être quelqu’un comme Cassandra saura le conseiller ? Lui donner les armes pour se tirer de ce mauvais pas ?

Elle a au moins le mérite de prendre son avertissement au sérieux visiblement. Bien, qu’elle surveille donc les sans-cornes, elle ne tardera pas à entrevoir la vérité. Le fauve le sait, ils ne pourront pas résister, ils agiront et révèleront leurs véritables couleurs. Une voix au fond de lui espère, oui, que les soldats qu’elle enverra sur leurs traces seront à la hauteur. Qu’ils ne se laisseront pas duper, ou pire, assassiner.

Des bruits de pas ne tardent pas à résonner, tandis que l’autre humain ne tarde pas à revenir dans la salle. Entre ses mains, un bout de papier.

Le ronso penche brièvement la tête. Impossible qu’il ait entendu la conversation de sa maîtresse, et pourtant, le voici qui arrive avec exactement ce qu’elle a demandé. Soit il a une ouïe extrêmement fine, soit… Elle avait prévu depuis le début.

Sa main griffue se serre à nouveau dans un poing. Elle était si confiante qu’elle avait demandé en avance à son larbin d’aller chercher la lettre ? Avant même qu’il ne discute avec elle ? Le fauve, se sentant déjà souillé d’avoir ainsi usé de la parole, sent la crasse se décupler.

Il a envie de partir, de courir, de s’en aller loin. De se rendre dans un temple d’Etro, d’exiger le pardon, de faire tout ce qu’il faut pour seulement chasser cette sensation.  

Rentrer au domaine, vite. Il en oublie presque de se questionner sur le contenu de la lettre. Est-ce un acte de guerre ? Est-ce un acte de paix ? Il n’est qu’un soldat, un messager improvisé, ce n’est pas à lui de s’y intéresser.

Le Primarque… Ce soit disant élu d’Etro, chef du Sanctum. En trois ans qu’il a rejoint l’organisation, il ne l’a pas vu une seule fois. Cassandra a toujours changé de sujet le concernant. Au point où le fauve, se demande seulement s’il existe.

Les sourcils sur le visage félin ne tardent pas à se baisser lorsque ses pensées s’insèrent dans une tornade d’inquiétude.

Il n’y avait jamais vraiment songé, il ne s’y était pas vraiment intéressé à dire vrai. Cela en dit long sur la présence de ce soi-disant « chef ».

Bryke ne tarde pas à reprendre son air impassible, tandis qu’il tend sa main griffue pour saisir la lettre. Hochant la tête envers l’impératrice, attendant qu’elle appelle de quoi l’escorter hors de la cité.

Il se doute bien qu’après tout le remue-ménage pour y rentrer, elle ne le laissera pas sortir sans surveillance.

Dernière édition par Bryke Ronso le Mar 4 Mai 2021 - 16:31, édité 1 fois
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« Vous voilà donc ainsi messager des mots de la paix. Une mission en apparence simple, mais qui a toute son importance. » déclara-t-elle, chaleureuse.

Bien qu’elle ne pensât pas que Bryke lui permettrait de faire cela, autant que sa convocation ici ait une réelle utilité. Cependant, il savait désormais qu’il serait surveillé lors de ses visites en Terre des Dragons. Il allait donc certainement envisager des tactiques clandestines pour rejoindre son village sans être vu à l’astroport.

Quelques oiseaux supplémentaires dans la région du village ne seraient pas de trop donc.


« J’espère alors que nous nous reverrons bientôt sous des auspices plus paisibles, cher Bryke. Je suis certaine que nous pourrions nous entendre sur bien des sujets. Je vais vous faire raccompagner à l’astroport, je n’aimerais pas trop vous retarder dans votre voyage. » lança-t-elle ensuite en faisant signe à Xupeng de repartir pour que l’escorte se mette en position à la sortie du hall.

D’un geste de sa main, les portes se déverrouillèrent et leurs larges panneaux de bois commencèrent à s’ouvrir, permettant à la lumière du jour de pénétrer violemment dans la salle. Huayan pris le soin d’accompagner le membre du Sanctum vers la sortie pour ensuite l’observer partir.

D’un œil rapide, elle aperçut les nombreux oiseaux présents dans la Cité Interdite. Le plus grand réseau d’informations de son empire avait un défaut : la quantité de messages qu’elle était la seule à pouvoir comprendre et écouter. Heureusement qu’elle avait demandé à ce qu’ils ne fassent pas leurs besoins n’importe où…

Elle voulait faire un dernier éclat avant qu’il ne parte. Malgré les apparences, Bryke était un ennemi. Elle voulait donc, non pas le terroriser, mais lui faire comprendre qu’elle n’était pas qu’une simple humaine née au bon endroit au bon moment. Il ne fallait pas que le Sanctum la sous-estime… Et quoi de mieux qu’un peu de télépathie pour cela ?


« Je vous souhaite un agréable retour au Domaine Enchanté, cher Bryke. » pensa-t-elle, tel un fin murmure à ses oreilles félines déjà bien trop loin pour qu’elles ne puissent capter ces mots.

Il allait certainement se poser des questions. Était-ce réel ? A-t-il eu une hallucination ? Il n’aurait pas la réponse, mais il comprendrait que tout n’était pas « classique » chez l’Impératrice. Après tout, elle ne s’était pas greffé le titre de « Grande Magistrice » uniquement par orgueil.

Elle espérait que la lettre qu’elle avait écrite pour demander une rencontre diplomatique trouverait écho auprès du Primarque. Après tout, c’était dans l’intérêt du Sanctum autant que du Consulat.
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Sortez les chinoiseries ! Et un bonus.

Est-ce qu'on aurait pas un rp entre celle qui parle le plus et celui qui parle le moins ?

Quoiqu'il en soit, j'ai adoré.

Bryke, tu m'as régalé avec Huayan et ses titres, genre, sérieusement... c'est un gag dont je ne me lasse pas.

Puis... ce commentaire ne sera pas long, pour que vous le sachiez d'avance... j'ai adoré l'ambiance. On est en chine, genre, vraiment. Et vous m'avez tenu en haleine à parler de l'empire, des ronsos, des sans-coeurs, du lore de gazgazet, gazazet (un truc comme ça). Tout s'imbrique parfaitement, on parle du Consulat, du Sanctum, de la guerre, de... vous m'avez tenu en haleine avec vos chinoiseries.

J'ai trouvé ça trop stylé. Huayan a toujours plus de charisme quand le rp se fait avec un autre joueur parce que sa façon de gérer les pnjs à tendance à être... peut-être maladroite par moment. Et Bryke a bien su rendre honneur à tout le travail qui a été fait en terre des dragons.

Bref, j'ai kiffé, je note ça normal pour vous deux avec un bonus de tune.

Huayan : 20 points d'expérience + 200 munnies (50 bonus) + 3 PS (2 en magie, 1 en dextérité)

Bryke : 20 points d'expérience + 200 munnies (50 bonus) + 3 PS (2 en psychime, 1 en dextérité)

Bryke, je ne peux pas modifier ta fiche alors démèrdes-toi avec tes PS.
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