« AU PAS DE COURSE BANDE DE FEIGNASSES ! »

Le cri de Francis retentissait dans la prairie d’entraînement. Légèrement à l’écart de la capitale se trouvait des terrains d’entraînement de l’armée, parfois plus propices pour s’exercer que les casernes et les cours de la capitale.

Les soldats de la légion Rétribution était l’élite de l’armée. Du moins, ils avaient cette vocation d’être le rempart impénétrable de l’Impératrice. A ce stade, c’était devenu plus qu’une force armée banale, ils avaient été endoctrinés et on leur avait suffisamment rappelé que Huayan avait épargné leurs précieuses têtes après leur coup d’État manqué.

C’étaient des combattants robustes, ayant subi des entraînements lourds, que ce fut entre les mains que Francis ou des autres instructeurs. Leur vie, c’était de se battre pour racheter leurs fautes.

« Rassemblement ! Mettez-vous devant l’Impératrice ! » cria-t-il encore.

Les soldats se mirent au garde à vous. Mains sur le cœur, s’inclinant légèrement en avant pour saluer respectueusement leur souveraine.

« Bon les gars… Comme vous pouvez le voir, on a une invitée EXCEPTIONNELLE aujourd’hui ! Va falloir montrer ce que vous pouvez encaisser et faire. Donc maintenant vous me faîtes deux équipes, vous vous mettez en formation comme votre supérieur vous l’ordonne et vous défoncez la gueule de l’autre ! On applique les règles habituelles. Est-ce que c’est clair ?!
- Oui, Chef !
- Hé bah c’est parti les nazes ! »

Les rangs furent rompus tandis que les formations des deux équipes prenaient forme. Bien sûr, ils n’avaient pas de vraies armes, mais les coups seraient réels. Les deux blocs de soldats ne tardèrent pas à se rentrer dedans avec force tandis que chacun semblait déployer la tactique choisie pour dominer l’adversaire.

Les compétences semblaient équilibrées des deux côtés : bien qu’une équipe eût l’air de prendre le dessus en déployant certains hommes sur leur aile gauche pour prendre l’ennemi sur son flanc droit.


« Ils sont pas mal, hein en vrai ? Je les ai bien formés.
- En effet, on peut voir qu’ils maîtrisent les techniques de combat de façon assez experte.
- On va compliquer le combat. Balance-leur des flèches sur la gueule, faut qu’ils apprennent à encaisser les coups durs en mêlée.
- Soit. »

Huayan se tourna vers des carquois avec des flèches d’entraînements, entendez des flèches dont la pointe a été modifiée pour éviter les blessures malheureuses, le bout était légèrement arrondi donc ça pouvait se figer dans les mauvais coins de l’armure, mais ça ne tuerait pas quelqu’un s’il se le prenait dans la tête.

L’Impératrice fit signe à Francis qu’elle était prête.

« Aller on complique l’exercice ! FLÈCHES ! » aboya-t-il.

Les hommes continuaient de se battre mais on sentait qu’ils s’attendaient à se prendre des flèches, la question était d’où l’Impératrice allait les envoyer. Elle ne compliqua pas l’esprit et tira depuis sa position. Soit sur les flancs droit et gauche des deux équipes. L'objectif était qu'ils s'entraînent à utiliser leurs boucliers ou leurs adversaires pour se protéger des tirs adverses.

Huayan tenta de les envoyer à une vitesse qui semblerait normale avec un arc. Certains soldats se mirent à terre, signe qu’ils avaient été éliminés par des flèches touchés à la tête ou dans le cou.

Elle fit plusieurs volées de flèches ainsi tandis que les soldats se surpassaient pour arrêter l’autre équipe. Au bout de quelques dizaines de minutes, la partie était achevée. C’était un bel entraînement, difficile, certes, mais efficace. Certains avaient quelques ecchymoses mais rien de grave.


« Bon messieurs. C’était correct. Pour une démonstration à l’Impératrice, je m’attendais à mieux… Mais heureusement pour vous, elle est plutôt tolérante. Bon maintenant, vous m’avez l’air bien échauffé, vous allez me faire deux cents pompes en armure bien sûr et après vous me ferez le plaisir de rentrer à la caserne au pas de course. Les dix derniers pélos qui finissent leurs pompes boufferont moitié moins ce soir. ET QUE ÇA SAUTE ! » ordonna-t-il.

« Je vais en profiter pour rentrer au palais. Bon travail, Francis.
- Merci, Chef ! »

Puis Huayan quitta les lieux.