Huayan poursuivait ses affaires, discrètement, à la Cité Interdite la journée et repartait se cacher dans le Dernier Mot le soir venu. C’était un peu fatiguant pour elle, mais au moins l’Empire continuait d’avancer malgré la compétition organisée à l’insu du multivers par « Lord Business ».

« Quel nom pathétique. » pensa l’Impératrice.

C’était l’après-midi. Il faisait plutôt beau et même si l’hiver était encore présent, on pouvait sentir que les températures commençaient à remonter légèrement. Le Printemps arriverait sous peu et avec lui, la fin de ce concours sans aucun sens.

Quoique, la souveraine se disait que peut-être les récompenses auraient du sens, elles. Et encore, rien n’était sûr avec ce genre d’énergumènes.

Elle continuait donc à gouverner, lorsque l’on vint l’avertir d’un problème : un guerrier, apparemment seul, demandait une audience pour… Défier l’Impératrice en duel. C’était inespéré. Elle eut un instant de peur : et si c’était Monsieur Brown ou Roxas ?

Non. Ces brutes n’auraient jamais annoncé leur arrivée comme ça. Cela devait être un local.


« De quoi a t-il l’air ?
- Il est Han, Votre Majesté.
- Faites-le venir dans la cour principale. Et convoquez le gouvernement.
- Tout de suite, Votre Altesse. »

L’eunuque quitta la pièce, laissant Huayan se demander ce qui allait lui tomber dessus. Elle espérait cependant que tous les candidats locaux à la compétition ne se présenteraient pas tous ici de façon si officielle : elle passerait plus de temps dans la cour que dans son bureau.

Elle se changea pour adopter une tenue plus légère et moins volumineuse pour le combat qui s’annonçait. Le guerrier ne semblait pas être connu donc c’était encore un combattant avec la prétention de penser qu’il pouvait vaincre une femme de magie et de tours insoupçonnés.

Elle lui souhaita inconsciemment bonne chance.

Elle rejoignit la cour principale du palais, le gouvernement, sur les marches, observaient l’homme, avec une carrure plutôt imposante. Il avait une guisarme et une armure relativement lourde en apparence. Huayan ne put s’empêcher de se rappeler de son combat contre Famfrit de la Lumière qui avait tourné au désastre pour lui à cause de la télékinésie de l’Impératrice.

Le pauvre homme allait être secoué dans tous les sens.

A son arrivée, tout le monde s’inclina ou se prosterna, en fonction du statut. Après quelques secondes, Huayan ne voulait pas cela dure une éternité, elle fit signe que tous se redressent puis pris la parole :


« Qui es-tu et que veux-tu ? »

Le guerrier s’approcha et commença une présentation bien mystérieuse :

« Je viens de loin pour confronter mes compétences de combat aux vôtres Votre Majesté. Je veux savoir quel chemin il me reste à parcourir pour être le plus grand combattant de la Terre des Dragons. On m’appelle… Ruohan.
- Tu penses donc qu'il est si aisé de m'affronter et de me vaincre ? »

Le guerrier était gêné. Huayan n'insista pas.

Bon. Hé bien, le jeune combattant se mettait déjà en position de combat. Tandis que Huayan, elle, avait déjà commencé à amasser son énergie psychique pour faire une démonstration des plus brèves mais des plus efficaces.


« Sun Tzu a dit : « L’Art de la guerre, c’est de soumettre son ennemi sans combat. ». » lança-t-elle.

En un instant, une violence mentale inouïe se déversa vers l’individu qui se présentait comme Ruohan. Il lâcha ses armes et s’écroula sur le sol, hurlant de douleur et portant ses mains à son casque qui semblait devenir pour lui une prison des plus abominables.

Sa tête elle-même le trahissait.

Et alors que le cri du jeune guerrier s’estompait, ses couleurs suivaient elles aussi. Il avait été éliminé, l’Impératrice lui avait fait vivre une attaque en apparence non-violente mais qui l’avait contraint à l’abandon. Il avait perdu.


« Comment… ? Qu’est-ce que… ?
- Mettez-le de côté. Francis pourra peut-être l’incorporer dans l’armée.
- Entendu, Votre Majesté.
- Pour les autres : retournez au travail. »

La foule se dispersa et l’Impératrice repris le chemin de son bureau, où le travail l’attendait toujours.