La nuit tombe, les étoiles commencent à pointer le bout de leur nez. Je vide une cinquième canette toujours adossé à mon rocher, sauf que cette fois-ci je fais face à la flotte. Le pêcheur est parti depuis quelques heures déjà, me laissant son panier contre une centaine de munnies. Avant de partir il m’avait dit que j’étais chanceux, que c’était un bon jour. Et ouais… y’avait p’tête une demi douzaine de poissons, sans compter ceux qu’il avait relâchés.
J’avais eu à droit à un cours sur ça. Qu’il fallait pas pêcher n’importe quel poisson, que certains étaient meilleurs que d’autres, qu’on pouvait le reconnaître à leur poids, à la vivacité de leurs couleurs… Tout un tas de trucs que j’aurais sûrement oublié demain, mais je l’avais écouté. Ça avait eu l’air de lui faire plaisir de partager son truc avec quelqu’un d’autre, et puis… c’est pas comme si j’avais eu autre chose à foutre aujourd’hui.
J’étais au ralenti, j’te jure. C’était inconcevable pour moi de me lever là, tout de suite, pour aller chercher de quoi faire un feu. J’ai dû utiliser ma tête. Je me concentrais sur la nature qui m’entourait, enfin surtout sur les arbres que je voyais au loin, y’avait rien de mystique, et j’avais arraché des branches par la pensée et les avais rassemblés en un tas de petit bois juste à coté de moi. J’y avais mis le feu grâce à ma magie, et j’profitais des flammes qui dansaient pour me réchauffer.
Mon ventre grognait, il était temps de me faire à bouffer. Ça, ça allait être un délire. J’avais du faire… quatre fois la bouffe dans ma vie ? C’était relativement simple au château, y’avait un self, tu te pointais, tu te servais et bisous. Mais là, c’était à la dure, dans la nature, avec du vrai feu et du vrai poisson cru. A la limite, du temps de l’organisation c’était un peu plus technique ! En fait, chaque semaine, c’était à un type différent de faire les courses. On payait que dalle, on se barrait toujours avec le caddie, ‘fin j’dis « on »… Moi, ils m’avaient laissé y aller deux fois avant de me dire que c’était plus la peine.
Faut dire que quand j’arrivais là dedans, j’avais aucune idée de quoi prendre. Déjà, ils avaient tous leurs envies particulières, donc fallait faire plaisir à un max de monde, puis… imagine t’as deux mois. T’as deux mois et tu dois aller faire les courses ? Mais putain c’est évident que tu vas ramener que de la merde ! Surtout quand c’petit boloss de Zexion qui te sort qu’il veut des céréales machin truc caramel chocolat… vas-y j’m’en rappelle même plus tant c’était vraiment LE truc que tu trouvais jamais.
Puis à côté de ça, t’en avais qui s’amusaient à mettre des douilles à celui qui y allait. Genre, tu lui demandes un truc complètement con, et il se casse le cul à le trouver alors que des fois ça existe pas. Moi j’étais naze à ça, à chaque fois ils me grillaient. Je leur racontais ma connerie, ils faisaient genre qu’ils avaient pigé, puis ils cherchaient pas plus que ça. Non un mec qu’était fort avec ça, c’était Axel. J’sais pas comment il se démerdait, mais ça paraissait tellement crédible ! Et des fois, il demandait des vrais trucs, toujours aussi tordus, mais des vrais trucs pour brouiller les pistes.
S’il était encore vivant aujourd’hui, j’suis sûr qu’on aurait fait une équipe de oufs. Et puis, … j’serais p’tête pas seul, perdu dans une clairière, au bord d’un lac à la con en train de cuire du poisson que je viens de mettre sur le feu. J’avais aucune idée de combien de temps ça mettait, j’avais juste plus ou moins l’idée qu’il fallait que je le retourne à un moment, mais ça faisait pas de moi un chef, juste quelqu’un qu’à déjà vu des gens faire la cuisine.
Le poisson crépite, il se noircit par endroits. Les flammes viennent le lécher, lui se dessèche. Comme je sais que bouffer du poisson pas assez cuit, ça peut te faire dégueuler dans tout les sens, j’m’en fous qu’il soit un peu cramé tu vois. J’ai pas du tout le temps de me faire passer une intox. C’est p’tête pas remercier comme il se doit ce pêcheur, mais faut bien que je pense à couvrir mes arrières.
Je finis de manger. C’était passable, et je m’installe… on va pas dire confortablement parce que j’suis quand même sur le sol mais, j’essaie de bouger mon bassin pour être dans une position plus « nuit ». Je ferme les yeux, quand même méga claqué d’avoir, j’te le rappelle, porté un putain de méga building pour essayer de sauver, LA ….
Faut que j’arrête avec ça. Ça va plus me foutre dans la merde. Tu vois, j’te parlais d’Axel tout à l’heure. Bah j’suis sûr qu’il aurait été là, au moins j’aurais pu en parler avec quelqu’un. C’est pas avec Jecht et… putain je reviens toujours à lui, j’ai qu’un vrai pote en fait, c’est pas avec Jecht que je vais avoir des cours en séduction. J’suis sûr qu’il me dirait d’y mettre une grosse main au cul et d’lui faire mon meilleur sourire. Aucune, putain, de chance, que ça marche.
Ven 19 Fév 2021 - 0:43J’avais eu à droit à un cours sur ça. Qu’il fallait pas pêcher n’importe quel poisson, que certains étaient meilleurs que d’autres, qu’on pouvait le reconnaître à leur poids, à la vivacité de leurs couleurs… Tout un tas de trucs que j’aurais sûrement oublié demain, mais je l’avais écouté. Ça avait eu l’air de lui faire plaisir de partager son truc avec quelqu’un d’autre, et puis… c’est pas comme si j’avais eu autre chose à foutre aujourd’hui.
J’étais au ralenti, j’te jure. C’était inconcevable pour moi de me lever là, tout de suite, pour aller chercher de quoi faire un feu. J’ai dû utiliser ma tête. Je me concentrais sur la nature qui m’entourait, enfin surtout sur les arbres que je voyais au loin, y’avait rien de mystique, et j’avais arraché des branches par la pensée et les avais rassemblés en un tas de petit bois juste à coté de moi. J’y avais mis le feu grâce à ma magie, et j’profitais des flammes qui dansaient pour me réchauffer.
Mon ventre grognait, il était temps de me faire à bouffer. Ça, ça allait être un délire. J’avais du faire… quatre fois la bouffe dans ma vie ? C’était relativement simple au château, y’avait un self, tu te pointais, tu te servais et bisous. Mais là, c’était à la dure, dans la nature, avec du vrai feu et du vrai poisson cru. A la limite, du temps de l’organisation c’était un peu plus technique ! En fait, chaque semaine, c’était à un type différent de faire les courses. On payait que dalle, on se barrait toujours avec le caddie, ‘fin j’dis « on »… Moi, ils m’avaient laissé y aller deux fois avant de me dire que c’était plus la peine.
Faut dire que quand j’arrivais là dedans, j’avais aucune idée de quoi prendre. Déjà, ils avaient tous leurs envies particulières, donc fallait faire plaisir à un max de monde, puis… imagine t’as deux mois. T’as deux mois et tu dois aller faire les courses ? Mais putain c’est évident que tu vas ramener que de la merde ! Surtout quand c’petit boloss de Zexion qui te sort qu’il veut des céréales machin truc caramel chocolat… vas-y j’m’en rappelle même plus tant c’était vraiment LE truc que tu trouvais jamais.
Puis à côté de ça, t’en avais qui s’amusaient à mettre des douilles à celui qui y allait. Genre, tu lui demandes un truc complètement con, et il se casse le cul à le trouver alors que des fois ça existe pas. Moi j’étais naze à ça, à chaque fois ils me grillaient. Je leur racontais ma connerie, ils faisaient genre qu’ils avaient pigé, puis ils cherchaient pas plus que ça. Non un mec qu’était fort avec ça, c’était Axel. J’sais pas comment il se démerdait, mais ça paraissait tellement crédible ! Et des fois, il demandait des vrais trucs, toujours aussi tordus, mais des vrais trucs pour brouiller les pistes.
S’il était encore vivant aujourd’hui, j’suis sûr qu’on aurait fait une équipe de oufs. Et puis, … j’serais p’tête pas seul, perdu dans une clairière, au bord d’un lac à la con en train de cuire du poisson que je viens de mettre sur le feu. J’avais aucune idée de combien de temps ça mettait, j’avais juste plus ou moins l’idée qu’il fallait que je le retourne à un moment, mais ça faisait pas de moi un chef, juste quelqu’un qu’à déjà vu des gens faire la cuisine.
Le poisson crépite, il se noircit par endroits. Les flammes viennent le lécher, lui se dessèche. Comme je sais que bouffer du poisson pas assez cuit, ça peut te faire dégueuler dans tout les sens, j’m’en fous qu’il soit un peu cramé tu vois. J’ai pas du tout le temps de me faire passer une intox. C’est p’tête pas remercier comme il se doit ce pêcheur, mais faut bien que je pense à couvrir mes arrières.
Je finis de manger. C’était passable, et je m’installe… on va pas dire confortablement parce que j’suis quand même sur le sol mais, j’essaie de bouger mon bassin pour être dans une position plus « nuit ». Je ferme les yeux, quand même méga claqué d’avoir, j’te le rappelle, porté un putain de méga building pour essayer de sauver, LA ….
Faut que j’arrête avec ça. Ça va plus me foutre dans la merde. Tu vois, j’te parlais d’Axel tout à l’heure. Bah j’suis sûr qu’il aurait été là, au moins j’aurais pu en parler avec quelqu’un. C’est pas avec Jecht et… putain je reviens toujours à lui, j’ai qu’un vrai pote en fait, c’est pas avec Jecht que je vais avoir des cours en séduction. J’suis sûr qu’il me dirait d’y mettre une grosse main au cul et d’lui faire mon meilleur sourire. Aucune, putain, de chance, que ça marche.