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Nous sommes quatorze ans après les évènements de Kingdom Hearts 2. En tant d’années, les choses ont considérablement changé. Les dangers d’hier sont des soucis bénins aujourd’hui, et au fil du temps, les héros ont surgi de là où on ne les attendait pas. Ce sont les membres de la lumière qui combattent jour après jour contre les ténèbres.

Ce n’est plus une quête solitaire qui ne concerne que certains élus. C’est une guerre de factions. Chaque groupe est terré dans son quartier général, se fait des ennemis comme des alliés. Vivre dehors est devenu trop dangereux. Être seul est suicidaire. A vous de choisir.

La guerre est imminente... chaque camp s'organise avec cette même certitude pour la bataille.

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-Où es-tu ?

Je t’avais cherché ; défoncé la porte de ton appartement du Jardin Radieux ; retourné la ville à ta recherche. Je t’avais appelé cent fois, sans jamais laisser de message. Sans doute aurais-je pu te laisser un mot, pour te rassurer, mais je me refusais à avoir cette conversation par écrit, sans être jamais sûre de recevoir une réponse. Non, je te voulais devant moi, pour te dire que je savais, et que, oui, tu l’avais peut-être cru, mais ça ne changeait rien. Enfin si, mais pas pour cette chose qui consumait mon être, à petit feu, jour après jour. Car si tu l’ignorais encore, j’étais prête à traverser cent fois l’enfer pour toi.

Prête à brûler pour entendre la douceur de ta voix en dépit de la violence de tes derniers mots, chaque son une caresse, ton intonation si particulière. Tout cela me rappelait à quel point j’aimais t’entendre vivre chaque jour. Toi, ta voix, t’entendre parler de choses futiles ; toi, ta voix, t’écouter respirer au petit matin alors que tu étais encore assoupi.

Mes pas m’avaient menée vers nos derniers jours heureux. En désespoir de cause, j’avais prié de toutes mes forces tous les dieux en lesquels on pouvait croire dans cet univers pour que tu aies décidé de t’y rendre, et à défaut pouvoir revivre quelques instants douloureux dans des souvenirs presque lointains.

L’écume léchait la peau de mes jambes dans une caresse perpétuelle. Il faisait pratiquement nuit, cela rendrait bientôt l’horizon mêlé au ciel. Je me retournai vers la ville pour observer. De nuit les ravages étaient moins visibles, si ce n’est que la plupart des lumières étaient éteintes dans les restaurants, les hôtels, les boutiques. Etrange pour cette ville faite pour la vie de nuit, les soirées arrosées sur la plage.

J’abandonnai négligemment mes bottes au bord de l’eau et trainant presque mon épée à bout de doigts, je rejoignis la promenade. Je marchais dessus, faisant frotter de temps à autre ma lame sur les pavés, provoquant des bruits stridents et désagréables qui ne parvenaient pas à me réveiller.

Je voulais rejoindre la piscine, l’hôtel, la boutique dans laquelle nous avions trouvé nos maillots, le restaurant dans lequel nous avions trouvé le carnet. Tout refaire comme pour tout réparer.

Je ne le remarquai pas à cet instant  mais un bruit montait au loin, des crissements, puis des vibrations de moteur. J’y faisais dos et continuais de progresser, pratiquement invisible dans la nuit, cachée dans mes habits et mes cheveux noirs. Seuls mes pieds nus auraient pu me trahir, ainsi que le reflet de ma lame.

Le bruit ne cessait de croître mais toujours je refusais d’écouter. Un dernier crissement, un virage pris serré, un dérapage, suivi d’un deuxième parce que deux moteurs et deux voitures.

La lumière commençait à éblouir la scène devant moi, j’aurais dû comprendre qu’ils fonçaient dans ma direction et m’écarter, mais non. J’avançais, l’âme indolente.

Au dernier moment, le choc du pied sur le frein, la gomme des pneus qui fond, le cri du moteur. Je finis enfin par me retourner et fis face à un capot, puis un pare-brise derrière lesquels se trouvaient des gens. Je les regardais avec indifférence même si je ne pouvais pas les reconnaître : j’étais totalement illuminée par les phares des deux voitures alignées l’une derrière l’autre.

J’entendis une portière de la première voiture s’ouvrir, puis le mécanisme d’une fenêtre de la deuxième se baisser.

-Rude, qu’est-ce qui se passe ?

C’était la voix d’une femme. L’homme qui se tenait devant moi avait le crâne chauve et des lunettes de soleil, en pleine nuit. Sa tenue était sobre et bien taillée, mais il ressemblait plus à un homme de main qu’à un self-made man. Il devait travailler pour quelqu’un d’important. Et ce convoi de deux voitures semblait le confirmer. Je fis un pas en arrière commençant à comprendre à qui j’avais affaire.
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On est arrivés.

Tout le monde descend, en formation, vous me quadrillez le secteur et vous nous trouvez des transports.

La soute du vaisseau s’ouvre et je regarde les Turks prendre possession des lieux. Je jette un regard à Scarlett qui récupère son sac dans un coin de la pièce, et je me dirige à mon tour en direction de la sortie. J’entends des bris de verre et des moteurs s’allumer, signe que notre transport est prêt.

Je descends les quelques marches qui me séparent du sol, suivi de Scarlett et nous nous dirigeons vers l’un des deux véhicules. Reno, déjà installé ouvrit sa fenêtre et nous appela.


Vous montez avec nous Monsieur ?

Je haussai les épaules et me dirigeais vers la porte arrière. Je l’ouvris et m’installai pendant que ma secrétaire faisait de même. Je jetai un regard à Rude, au travers du rétroviseur qu’il ajustait, et le véhicule se mit à rouler. Nous n’eûmes que quelques secondes de tranquillité avant que Reno ne se retourne comme il en avait l’habitude et nous questionne.

Vous passez quand même vachement de temps ensemble, en ce moment. J’veux dire c’est normal,

Stop.

… parce que, avec la situation des liens se crééent, voire se renforcent…

J’ai dit stop.

… des gens partent à deux… reviennent avec une cravate de trav-

J’ai. Dit. Stop.

Il soupire et se remet face à la route. « Faites-ci, Reno. Faites ça, Reno » et dès que je pose des questions…

Vous allez vous taire, oui ?

Scarlett semble elle aussi gênée. Elle tourne son regard vers l’extérieur et observe le bord de mer défiler sous ses yeux. Elle ne me parle pas, m’évite. Je me dis que ce n’est pas plus mal. Monter avec Reno était une erreur, il nous était impossible de discuter sans qu’il ne s’immisce dans la conversation.

Nous étions sur la route de l’hôtel lorsque cela s’est produit. Nous roulions, peut-être depuis une dizaine de minutes. Rude avait bien failli l’écraser, mais il avait freiné pour je ne sais quelle raison. Probablement éblouie par les phares, elle semblait chercher nos regards, du moins c’est ce que son expression laissait paraître.


Descendez, Rude. Allez voir ce qu’il se passe.

Il s’exécuta, resserrant ses gants de cuir noir autour de sa main. Il pouvait s’agir d’un piège. Je chargeais mon arme alors que j’interdisais à Scarlett de descendre de la voiture. Reno interrogea Rude, qui ne répondit pas encore. Cette situation semblait beaucoup trop exceptionnelle, qu’avait-elle ? Pourquoi marcher seule, en pleine nuit ? Peut-être une mère à la recherche de ses enfants.

Je me retournais pour regarder au travers du pare-brise et faire signe à la voiture de derrière de descendre aussi. Ils arrivèrent autour de l’intrus et commencèrent à l’encercler, les mains sur leurs armes encore dans leur holster, mais prêts à dégainer.
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L’étau commençait à se resserrer autour de moi. Deux hommes étaient descendus de la première voiture et une femme et un homme de l’autre. De ce que je pouvais discerner dans cette nuit voilée, ils portaient tous un uniforme dans le même esprit, un costume. Ils m’entourèrent, gardant leurs distances et prêts à tirer à tout moment. Mon épée trainait encore à terre, probablement dissimulée à leurs yeux dans les pans de ma robe.

Plutôt que de me concentrer sur ces quatre personnes capables de me tenir en respect, je fixai la voiture juste à côté de nous. Je pouvais distinguer deux ombres encore assises dedans. Qui que fût cette personne, elle devait être importante pour avoir encore auprès d’elle quatre personnes prêtes à sacrifier leurs parties pour elle.

Je fixai à nouveau les hommes autour de moi, leur apparence m’était familière, en particulier cet homme aux cheveux rouges et à l’apparence familière, comme si j’avais déjà pu les voir à multiple reprises auparavant sans avoir jamais appris leurs noms. Cette personne devait forcément avoir une certaine aura médiatique.

-Alors, ma p’tite dame, on s’est perdue ?

Son collègue chauve fronça les sourcils, visiblement plus vigilent. Je bougeai la main contre ma jambe, ils sortirent immédiatement leurs armes ; je glissai sur le sol, contournai le troisième homme et me retrouvai derrière lui sans qu’ils aient eu le temps d’intervenir, ils tirèrent en chœur à l’endroit où je me trouvais l’instant avant. J’enfonçai mon épée au milieu de ses côtes, et avant d’aller trop loin, lâchai mon arme, caressai son cou et le disloquai de son axe. Je passai ensuite ma main le long de son bras inanimé pour attraper son arme avec ma seconde main tandis que je retirais mon épée de son enclume de fortune. Ils se mirent à tirer sur nous, comprenant que leur collègue était de toute façon fichu.

Je roulai sur le côté, me réceptionnant habilement. J’esquivai la plupart des balles sauf une au niveau du creux de la taille, je sentais le sang commencer à couler dans mon plastron. Dés lors, je savais qu’il serait compliqué de sortir vainqueur cette situation, mais je n’étais plus certaine d’en avoir la flamme.  Une question pourtant résidait et aussi risible que pût être la raison, j’avais envie de savoir qui se trouvait dans cette voiture.
Plutôt que de fuir donc, je fonçai sur le côté de la voiture et tandis que les hommes de main la contournaient pour ne pas avoir à tirer dedans et risquer de blesser leur patron, je brisai la vitre et regardai à l’intérieur qui se trouvait sur la banquette arrière.

Quelle ne fût pas ma surprise de découvrir en bonne compagnie, le célébrissime Président de la Shinra. Tout faisait sens. Les hommes autour, dévoués, cet homme aux cheveux écarlates que j’étais certaine d’avoir déjà aperçu.

C’était sans doute le meilleur et le pire jour pour faire votre connaissance, Monsieur Shinra. Fût un temps où vous représentiez la chose que je détestais le plus au monde, vous et votre entreprise lucrative aux idées redoutables et à la gestion du personnel… disons sans concession. A l’époque, je n’aurais pas eu la moindre hésitation.

Alors, bien sûr, j’aurais pu tenter quelque chose à ce moment-là, mais déstabilisée par l’idée que tous mes repères avaient été désorientés en ce jour, probablement sous le coup de la sidération, je n’en fis rien. J’eus environ une ouverture d’une seconde pour tirer sur sa compagne et sur lui mais je laissai passer cette chance. Tandis que je le voyais retirer la sécurité de son arme et s’apprêter à tirer, je reculai et m’apprêtai à courir sur la plage. Je sentis alors un nouvel impact faire mouche et aller se loger dans mon mollet. Je tirai trois coups dans la direction de ses trois employés qui n’eurent d’autre choix que d’éviter le coup ou se mettre à couvert. J’en profitai pour rejoindre le sable et me faufiler entre les différentes installations balnéaires qui gisaient comme des épaves sur la plage.
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Ross a déserté la Coalition Noire. Le seul véritable pote que je me suis fait dans ce groupe m’a lâché. Ça faisait un moment que l’idée me trottait dans la tête. Je me rappelle que le jour où je suis allé voir Jack, celui où je suis devenu garde noir après m’être montré une nouvelle fois trop sûr de moi et me faire déjouer mes plans, j’ai fortement pensé à cette éventualité. Plus fort, même. Ce jour-là, j’en étais fermement persuadé. Je me suis rendu à l’hôtel où il devait séjourner pour son week-end à la Costa del Sol. De cette façon, j’ai eu la confirmation qu’il était vivant, lui et Amber étaient bien venus comme prévu. Alors après avoir obtenu confirmation de sa désertion de la sorte, je suis juste dévasté.

Je crois que je vais devoir m’y résoudre : mon plus fidèle allié ne sera pas à mes côtés lors de ce Battle-Royale. Je suis stupide. Stupide d’avoir cru qu’il serait encore ici pour une quelconque raison. J’irai interroger demain le personnel du casino auquel ils se sont rendus et j’irai à la station Shinra en espérant que les employés me donnent le nom du monde où il s’est rendu. Inconsciemment, je vois que mes pas m’ont guidé vers la plage. Peut-être que j’ai espéré avoir des habitants à interroger, mais que dalle. Les rues sont assez vides et silencieuses ce soir.

Je sors mon gummiphone. Quoi qu’il advienne, dans quelques jours, je rentrerai à la Cité du Crépuscule où je lancerai la phase finale de mon plan. Pour ça, je vais avoir besoin d’autant d’alliés que possible. J’ouvre ma conversation avec Nazik et je lui envoie un SMS.


MoiFaut qu’on parle. Je t’attendrai Lundi au Clocher du Crépuscule.



Je lui en dis pas plus. Je range l’appareil et je poursuis mon chemin, m’approchant de la fameuse plage.

De l’activité. Je suis encore à bonne distance, mais j’aperçois de l’activité. Des couleurs saturées dans cette obscurité. Un combat entre des participants toujours en lice. A ce stade de l’événement, ils doivent tous être redoutables pour avoir tenu autant de temps, je décide donc de me cacher immédiatement derrière le premier objet venu, tentant discrètement tout de même d’analyser les forces en présence.

Il y a deux véhicules dont un avec le pare-brise pété. Des personnes se trouvent à l’intérieur, mais je ne parviens pas à distinguer de qui il s’agit. A l’extérieur, des hommes en costard sont en plein affrontement avec… une femme, je crois. D’ici, j’y vois rien. J’ai besoin d’infos. Mais faudrait pas qu’on me remarque, sinon je serai mal. Mon arsenal n’est pas très différent de celui habituel. Je crains que ça suffise pas si les types sont aussi balèzes que je le crains.

Tâchons de rester discret et de s’approcher un peu en silence.
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La silhouette venait de prendre l’un de nos hommes, avant de prendre la fuite en direction de la plage. Un échange de coups de feu entre elle et les Turks avait commencé alors qu’elles disparaissait derrière une petite cabane de bois. Je sortis de la voiture, l’arme à la main et les appelais à se regrouper.

Vous me quadrillez la plage, dès que l’un de vous l’aperçoit, vous visez la tête, quitte à vider quatre chargeurs s’il le faut.

Et pour Mid ?

On s’en occupera plus tard, Elena, elle ne peut rien vous faire, vous aurez plus de facilité à la localiser, partez devant. Crisis, Maur vous restez avec moi, les autres vous savez ce que vous avez à faire.

Nous nous éloignons des voitures, laissant une Scarlett allongée sur la banquette arrière de notre véhicule, et nous nous engageons sur le sable, dans la direction de sa dernière position connue. Sa facilité pour éviter les balles était déconcertante. Alors que seulement quelques mètres la séparait de mes hommes, elle avait comme réussi à danser entre les tirs et ne s’en était sorti qu’avec une blessure, du moins c’était ce que j’imaginais.

Je prenais donc le flanc est, tandis que le second groupe arrivait de l’autre côté. Le clair de lune qui se reflétait dans la mer illuminait suffisamment les environs pour la voir sortir de sa cachette. Tout portait à croire qu’elle n’avait pas bougé, sûrement peut-être se préparait-elle à son prochain assaut, il ne fallait pas être fin stratège pour comprendre qu’elle nous attendait.


Passez devant, dis-je, vérifiant que le cran de sécurité de mon arme n’était pas activé. La montagne qu’était Maur se dirigea donc à l’angle d’une cabane voisine et y passa la tête pour voir si notre cible était là. Il nous fit signe de le rejoindre, d’un mouvement de bras, et nous courions dans sa direction.

Maur ?

Je crois qu’elle est rentrée dans la cabane. La porte est étroite, ça lui laisse l’avantage. Si on essaie de rentrer elle peut nous tailler le bide comme ça lui chante.

J’acquiesce d’un signe de tête, avant de voir à l’autre bout les têtes de Reno et de Rude dépasser d’une cachette similaire à la notre. Ils s’engagent et se dirigent dans la direction de la cabane précédemment citée par Maur. Je leur fais signe de reculer, avant de leur montrer une grenade accrochée à ma ceinture. Ils ne comprennent pas de suite, mais finissent par faire machine arrière et se saisir d’autres grenades.

Si on ne peut s’approcher, il faut la faire sortir.

Nous nous synchronisons, à l’aide de signes, entre notre équipe et la seconde, puis nous lançons nos grenades en direction de sa cachette présumée. Elles atterrissent tout autour, et je mets un point d’honneur à faire rentrer la mienne dans une petite fenêtre restée ouverte, protégée par un auvent en bois. Nous attendons quelques secondes avant l’explosion, et nous arrosons la zone de nos tirs. La fumée, ainsi que les flammes, nous empêchent de viser avec précision, il s’agit plus là de réussir à la toucher ne serait-ce qu’une fois pour l’affaiblir, peut-être entraver ses mouvements, avant de se rapprocher davantage et de l’éliminer une bonne fois pour toutes.

Le plus de temps nous passions à la traquer, le plus de chances nous avions qu’un autre groupe se rajoute à la fête. « La Plage », peut-être ? Elena nous avait dit qu’ils ne cherchaient pas les problèmes, mais une fusillade au milieu de la nuit pouvait tout de même avoir des conséquences indésirées.
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Je m’étais cachée dans un de ces abris de plage, ayant agi le plus discrètement possible. En prenant appui sur mon épaule contre une planche de surf, je pus sentir la douleur de l’impact de balle entre mes côtes croître en moi de façon fulgurante. Je relevai mon plastron pour regarder l’allure de la blessure. Elle saignait moins que celle à la jambe, qui d’ailleurs avait dû laisser des traces sur le sable, trahissant ainsi ma position, mais elle était plus profonde et risquait plus de me poser problème sur le long terme. J’attendis là quelques minutes, essayant de deviner à travers les interstices si les hommes du Président s’étaient éloignés ou pas de ma position.

J’eus à peine le temps d’en apercevoir un, un plus massif que les autres, et l’instant d’après fut hors du temps. Une force me poussa en arrière, faisant cogner mon corps violemment contre le mur opposé de la cabane. Le mur en face explosa en un millier de débris tranchants qui vinrent traverser mes vêtements, m’entailler, me percer la peau de toute part, le visage. D’autres explosions comme celles-ci vinrent, réduisant mon abri de fortune en champ de bataille. Puis la dernière, qui fit définitivement plus de dégât cette fois, entra dans la cabane. J’eus à peine le temps de donner un coup de pied dedans pour l’éloigner le plus possible de mon corps mais avant que les derniers murs ne cèdent dû à cette explosion confinée, je pus sentir la chaleur calciner mon corps, je pus sentir la peau de mon ventre fondre contre l’intérieur brulant de mon plastron.

La douleur était si insupportable que je l’ôtai, me retrouvant ainsi avec pour seule protection au mon torse un simple bandeau sur la poitrine. J’étais à moitié consciente de ce que je faisais, mais la douleur était telle que ma colère et mes plus bas instincts resurgissaient. Ils n’étaient plus des hommes, je n’avais plus de prétendu code d’honneur sur la bonne façon de faire, plus aucune putain de raison d’être élégante. J’étais seule dans ce monde de merde. Toutes les personnes que j’avais pu aimer un jour étaient loin et je me sentis alors comme abandonnée. Je leur en voulais à tous, pourquoi ne pouvais-je jamais compter que sur moi-même ?

Pourquoi un homme comme le Président Shinra pouvait-il compter sur autant de gens, même dans une situation pareille, où toutes les règles hiérarchiques étaient défaites, et moi si peu ?

J’avais toujours le semi-automatique dans une main, et dans l’autre mon épée. Ils me brulaient tous les deux tant la peau que je n’aurais même pas essayé de m’en défaire tant j’étais certaine que la douleur aurait été insupportable. Au moment où les explosions cessèrent, je me ruai dans la fumée et dans le feu pour m’extirper de cet enfer. Les détonations des armes résonnèrent en choeur autour de la zone sinistrée.

Ma vision était troublée par la douleur. Je ne pus voir que les explosions illuminer la fumée environnante, créant des ombres irrégulières, des silhouettes déformées me toisant dangereusement. Tant pis, je fonçai vers la présence la plus proche pour défaire leur rang, m’élevant dans les airs poussant de toutes mes forces et puisant dans toute ma rage. Au même moment je sentis que deux nouveaux impacts m’avaient atteinte, un dans le cou et l’autre au niveau de l’aine. J’atterris les pieds les premiers sur le cou de l’homme chauve et aux lunettes noires, et tout en le renversant à terre, je fis traverser mon épée de part et d’autre de sa tête pile entre les deux yeux.

J’aurais pu fuir à cet instant, retenter ma chance sur la plage ou dans la ville, mais je cherchai ma cible en priorité.

Je me déplaçai dans la fumée aussi rapidement que ma condition et la douleur me le permettaient, je le cherchais, lui et son costume blanc qui se démarquerait forcément du reste. Je finis par le trouver, mais il remarqua ma présence également. Je devais être un piteux spectacle. Je me ruai sur lui, tentant ma chance et tant pis. Il tira sur moi plusieurs coups qui auraient tous atteint leur cible si je n’en avais stoppé la plupart en me déplaçant de façon imprévisible ou avec mon épée. Je tirai aussi sur lui, ce qui l’obligea à reculer pour ne pas être une cible trop évidente. Quand je fus à sa hauteur, je le dépassai pour ne pas rester face à son arme et lui assénai un coup tranchant au niveau des pectoraux. Je devais être un triste et répugnant spectacle mais si j’en avais été capable à ce moment-là, j’aurais probablement souri de satisfaction devant ce costume blanc traversé d’une bande rouge envahissante.
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La furie etait sortie de sa cachette et s'etait ruée sur Rude qu'elle avait eliminé en moins de quelques secondes. Elle lui otait son sabre de la tête lorsqu'elle se tourna vers moi, prête à continuer sa danse macabre. Reno hurla à la mort. Elle continua de s'avancer, faisant fi de tous mes hommes et sortit une arme a feu, qu'elle utilisa dans ma direction.

Je fis quelques pas en arrière, evitant ses tirs, la situation semblait nous echapper, d'autant plus lorsque qu'elle me lacéra le torse, m'arrachant un grognement. Je portais ma main libre a ma blessure, mon sang se repandant au travers du tissu. Elle s'arrêta quelques secondes avant que Reno se téléporte à sa hauteur dans un éclat bleuté. Il lui faucha les jambes d'un geste ample, sa matraque électrifiée avant de l'abattre sur ses côtes a deux reprises.

Je profitai du peu de temps m'étant accordé pour viser son buste et tirer une cartouche de plombs qui lui arracha les chairs, avant de remonter mon arme, et de lui tirer ma seconde cartouche dans la tête. Elle eut le reflexe de la décaler pour en minimiser les dégâts, mais Reno continuait de la frapper au sol, alors que tout semblait confirmer son elimination.


Espèce de salope !

Il continuait de la battre, ses coups rapidement rejoins par les tirs des autres Turks qui venaient de realiser où nous en étions.

Reno, c'est bon, ça suffit, dis-je chutant et me rattrapant en enfonçant mon arme dans le sable. Ma vision commençait à se brouiller, a cause de la douleur et probablement aussi à cause de la fatigue des derniers jours. Maur vint m'attraper en dessous des bras et me souleva pour me faire tenir debout. Ma respiration etait forte, rapide.


Vous avez besoin de soins, nous partons.

Reno commençait a accuser le coup de la fatigue aussi, suite à ses coups répétés. Il mit la main dans la poche intérieure de sa veste avant d'en sortir un petit explosif.

Si tu te relèves après ça, ... putain t'as pas envie de te relever après ça.

Il arme l'explosif et d'un geste franc, enfonce sa main dans le trou béant de son ventre. Il y dépose l'explosif et retire sa main en prenant soin de ne faire preuve d'aucune douceur.

Toujours aidé par Maur, nous rejoignions les voitures lorsque nous entendîmes l'explosion sur la plage. Scarlett fut prise de panique a la vue de ma blessure qui semblait plus impressionante qu'elle ne l'était vraiment, une chance que sa lame n'ait pas été plus longue de quelques centimètres.

Je lui demandai de se calmer, alors que le moteur redémarrait. Nous n'avions pas pris le temps de nous occuper de Mid et de Rude qui étaient toujours allongés sur le sol, en attente de leurs reveils. Mais nous n'avions pas le temps, il nous fallait rejoindre notre prochaine destination avant que mon sang finisse de se repandre sur les banquettes de cuir.
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De là où je suis, je vois l’ampleur du combat. Durant un instant, j’hésite à intervenir, voler au secours de cette femme qui est acculée dans cette cabane en bord de mer. Elle se défend comme une bête. Elle survit aux explosions, contrairement à la cabane qui est bien ruinée suite aux impacts. Et pourtant, elle ne renonce pas. Elle est l’incarnation même de l’assassin, dans toute sa splendeur. Ses mouvements sont agiles, millimétrés. Sa tenue, ou plutôt ce qu’il en reste, se confond presque avec le ciel nocturne. Elle sait se servir de son environnement à son avantage pour s’y dissimuler. Ses déplacements sont feutrés. Sa lame danse comme une extension d’elle-même.

Cette femme est incroyable.

Malgré sa situation complètement impossible, elle parvient à éliminer l’un des hommes et à blesser plusieurs d’entre eux. Dont l’un qui ressort particulièrement dans la pénombre ambiante. Un homme en costume blanc particulièrement classe. Genre, puisque je ne pourrai jamais récupérer mon manteau, franchement, je veux juste le même, il est parfait. Il est élégant, pratique, donne de vraies allures de chef de guerre. Ce gars, je suis certain d’avoir déjà aperçu ses cheveux coiffés de manière impeccable. C’est…

- Rufus Shinra.

Je sors mon arme, la pointant dans sa direction tandis qu’il achève la fabuleuse combattante. Je serre le poing, puis me baisse de nouveau. Pfiou, je l’ai échappé belle. Je crois que ses hommes ne m’ont pas remarqué, bien que l’un d’eux a jeté un œil dans ma direction. Comment ce péteux d'aristo peut-il encore être en lice aussi loin dans la compétition ? Par l’armement ? Le surnombre ? La fidélité de ses employés ? Je ne comprends pas. Je le hais. Lui comme les mercenaires. Ils constituent les seules raisons qui m’empêchent de me rendre à Port Royal, la seule destination qui pourrait peut-être me permettre d’obtenir de nouvelles informations concernant mes origines.

Et pourtant, je n’ai plus le choix. Au terme de cette compétition, il me faudra sûrement laisser toute forme d’orgueil ou de fierté de côté pour avancer enfin dans mes recherches. Bien que son entreprise m’inspire un danger inexplicable, bien que je me suis obstiné depuis déjà des années à refuser l’idée d’aller vers eux en espérant parvenir à les convaincre de me laisser passer ce blocus… je vais devoir m’y résoudre.

J’observe les deux véhicules qui s’éloignent, puis je fais de même, sans aller à la rencontre de cette sublime assassin. Si je venais à être repéré, il n’y aurait sûrement pas de porte de sortie pour moi. Je vais devoir trouver plus d’alliés, beaucoup plus d’alliés.

Sinon, ce Battle-Royale sera perdu d’avance.
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