« Et donc c’est ça le Colisée de l’Olympe ? Je voyais ça plus cossu. Eeet… Il est parti. Le mec me laisse là, au milieu d’une ville que j’connais pas, avec des gusses en panique au beau milieu ! »

Rochey avait laissé le miqo’te au milieu de la ville de Thèbes. C’était sans doutes le meilleur endroit où abandonner le guerrier selon le soldat de la Shinra. Si il devait faire ses preuves, c’était bel et bien dans ce monde et pas dans un autre. Le paradis de tout les fantasmes guerriers, des combats passionnés et des gladiateurs huilés musculeux. Et ça l’émoustillait un peu à dire vrai. Peut-être qu’il avait besoin d’un petit break pour reprendre du poil de la bête.

Pour l’instant tout ce qu’il voyait, c’était des gens qui se plaignaient en permanence des catastrophes qui leur tombait dessus, des monstres, du battle royal qui rendait les gens fous. Bref, rien de nouveau sous le soleil de Grèce. C’était un climat qui l’avait un peu manqué. Même si il avait passé la majorité de sa vie à cheval, peu habillé, alors qu’il faisait au moins moins quinze. Non lui, il était plus un gars du littoral, avec sa carrure et son bronzage de pêcheur à la pique. C’est vrai que c’était un bon nageur et que le soleil lui faisait plus plaisir que le blizzard.

C’est en s’enfonçant un peu plus dans la ville qu’il remarqua une odeur, extrêmement particulière, qu’il pourrait reconnaître entre mille. C’était un parfum aromatisé, ardente comme des braise et apaisante. Il suivait la fragrance, envoûté, hypnotisé, avant d’arriver face à une espèce de temple à colonnades en marbre massives. Il ne savait malheureusement pas trop lire le Grec, mais ça ne l’empêchait pas pour autant d’entrer sans frapper.

Qina’ran tomba dans une immense salle avec un espèce d’hôtesse pour l’accueillir. Les effluves étaient encore plus intense, sa truffe et ses sens n’en pouvaient plus, il connaissait très bien cette odeur. Il voulait rentrer dedans coûte que coûte. Ça lui rappelait d'excellents souvenirs, comme lorsqu'on retrouve les papilles face à une tarte au fraise préparée par leur maman. Sauf que c'était un autre genre de sensation pour lui. Il en était excité, il en était transcendé, il en était hypnotisé. Ça pouvait se voir.

Le maître des lieux le laissa rentrer en lui fournissant une serviette. Le miqo'te se déshabilla, laissant entrevoir les plaies cicatrisantes sur son corps masculin, des muscles travaillés parsemés de bandages. Il en avait en effet bien besoin.

Il était entré dans des thermes. C'était les vapeurs qu'il avait senti, aux huiles essentielles, chaudes et relaxantes. Le félin fréquentait beaucoup ce genre d'endroits quand il était à peine majeur. C'était pour lui comme un rituel, il se purifiait, ses muscles se détendaient, son esprit se vidait. Il ne pensait plus à rien en ces lieux. Si ce n'est-ce peut-être, observer d'un oeil les autres hommes qui étaient doués d'un physique disons-le, objectivement beau. Des gars un peu comme lui. C'est-à-dire, de ses âges, athlétiques, à l'affût d'un moindre bout de peau qu'il pourrait se mettre sous les crocs. Si ce n'est peut-être un peu plus.

En entrant dans la place, le miqo'te se sentait chez lui, dans son élément. Ce n'était ni à cheval ni sur le ring entouré d'une foule l'acclamant qu'il était le plus à l'aise. Mais entouré de vapeurs chaudes et d'hommes dénudés. Il s'asseyait, exhala une bonne fois, avant de presque s'endormir d'un coup en sentant tout ses membres enveloppés de tant de chaleur.