Ainsi nos descendions les étages de l’Illusiocitadelle en direction de l’appartement de Scarlett. Tout s’était déroulé sans encombres, ou presque. Nous avions dû nous hâter lors de la traversée de l’un des couloirs à cause de bruits venant d’un autre appartement. L’idée d’un affrontement ici, sans l’aide des Turks ne m’attirant pas plus que ça. Sans aller jusqu’à parler d’excitation, j’avouais ressentir un empressement certain quant à la découverte du lieu de vie de celle qui était ma secrétaire depuis des années maintenant.
Ce fut lorsque nous arrivâmes devant la porte que Scarlett s’arrêta, marquant une pause. Elle se retourna vers moi.
J’ai peur de l’état dans lequel je vais retrouver mon chez-moi. Avec tout ce qu’il se passe… tenta t-elle.
Avec tout ce qu’il se passe, il n’y aurait rien d’étonnant à le retrouver sans dessus-dessous, j’imagine. Ne vous inquiétez pas.
A vrai dire, la porte ne comportait aucun signe d’effraction. Tout était en place, et le metal de la porte qui était en train de se dépressuriser ne comportait aucune trace de coups. Personne n’était entré ici, j’en déduisais qu’il ne s’agissait que d’une ruse pour faire passer le fait que mon employée n’était des plus ordonnées.
La porte s’ouvrit, et elle m’invita à entrer. Directement, je fis traîner mon regard sur tout ce qui m’entourait. Ce réflexe relevait plus de l’inconscient, étant habitué à analyser chaque chose sous tout ses angles. La première chose que je pus comprendre d’un rapide regard fut qu’elle possédait un certain goût en décoration. Il n’y avait aucune incohérence, tout avait été pensé pour s’accorder parfaitement avec le style de la pièce. Des meubles en fer, quelques uns en bois, mais toujours dans les même teintes. En revanche, comme je l’avais prédit, l’ordre n’était pas son fort. Dans le salon par exemple traînait encore une pile de vieux magazines, stockés à l’étage inférieur d’une table basse en verre couverte de poussière dont seuls quelques halos trahissaient plus tôt la présence d’une télécommande.
La cuisine elle, était dans un meilleur état. Elle ne pouvait que l’être, il n’y avait presque aucune trace d’utilisation qu’il s’agisse de la vaisselle ou bien des équipements tels que le four. Aucune trace de graisse non plus autour des plaques chauffantes, mais une poubelle remplie de boites cartons, probablement vestiges d’un repas livré sur place ou pris à emporter.
Le temps devait lui manquer. Il n’était pas rare qu’elle arrive avant moi au bureau, et qu’elle soit toujours là lorsque je quittais les lieux. Rajoutons à cela le temps du transport, et nous avions à faire à quelqu’un de débordé, n’ayant que très peu de temps à s’accorder à soi, et à l’entretien de son habitat au cours d’une journée.
Je vais prendre quelques affaires, installez-vous, ne restez pas debout. Vous pouvez fumer sur le balcon, si vous le souhaitez.
J’ouvris la fenêtre et m’y dirigeais pendant que Scarlett se saisissait d’un sac et s’affairait à le remplir d’affaires en tout genre. Je me saisis de ma boîte de cigares, dans la poche intérieure de ma veste et en sortit un que je saisis entre mon index et mon majeur, avant de le porter à ma bouche et de l’allumer. Je n’eus le temps que d’en fumer la moitié qu’elle revenait déjà dans le salon, son bagage à la main. Je soufflais ma fumée avant de lancer mon cigare dans le précipice du désespoir, quelques bonnes dizaines de mètres plus bas.
Si vous êtes prête, allons-y, dis-je rangeant mon briquet dans ma poche.
Attendez.
Elle posa son bagage sur le canapé et se dirigea vers un rangement qu’elle ouvrit avant d’en sortir une boîte de fer, verrouillée par un code. Elle se pencha en avant, déverrouillant son coffre avant d’en sortir un pistolet.
Puisque nous ne sommes que tout les deux, vous pourriez peut-être m’apprendre ? Sourit-elle, d’une façon sincère.
Instinctivement, je redressai ma manche avant de porter un regard à ma montre, ce qui n’avait aucun sens en raison des événements actuels.
Très bien. Après tout, votre appartement ne risque pas grand chose. Avez-vous des bouteilles ? Ou quoi que ce soit qui pourrait servir de cible ?
Elle hocha la tête avant de se diriger vers une sorte de petit placard. Elle l’ouvrit et en sortit plusieurs bouteilles. Désireux de l’aider, c’est lorsque je fus arrivé à sa hauteur que l’une des bouteilles lui échappa. Je pus la rattraper avant qu’elle ne touche le sol et la plaçai sur le comptoir séparant la cuisine du salon. Nous installâmes cinq bouteilles et nous mîmes de l’autre côté de la pièce, le plus loin possible.
D’abord, montrez-moi comment vous faites. Vous avez déjà tiré avec ?
Non, je n’en ai pas eu l’occasion.
D’accord. Eh bien allez-y, je vous observe.
Elle se met en place, tend ses bras et joint ses mains tout autour de la crosse. Le coup part, et évidemment, aucune bouteille n’est touchée. Même le courant d’air n’en fait trembler aucune, signe que le tir était loin de toucher sa cible. Pour autant, son échec ne la déconcentre pas, et elle me tend l’arme. Je m’en saisis de la main droite, et m’apprête à tirer. Le coup part, et une bouteille explose, je lui tends son arme sans oublier d’enclencher de le cran de sécurité.
Avez-vous remarqué les différences entre vous et moi ?
Vous semblez sûr de vous.
Oui, c’est un bon début. Mais, vous hésitez de trop au moment de tirer, et votre posture n’est pas bonne. Remettez vous en position, et cette fois ne tirez pas, je vais vous regarder et vous dire ce qu’il faut corriger.
Elle s’exécute, et je laisse traîner mon regard sur son corps.
Oui, le tir.
Vos jambes, dis-je en venant forcer avec ma cheville le long de son tibia. Vos appuis ne sont pas stables. C’est la première étape. Si vos appuis sont mauvais, votre tir échouera à coup sûr. N’ayez pas peur d’avoir l’air d’une idiote, nous sommes en train de nous entraîner. Retirez vos chaussures, et écartez les jambes. Les talons ne sont peut-être pas les chaussures les plus adaptées.
Elle s’exécute, défaisant les boucles maintenant ses chaussures autour de ses chevilles et les ôta, puis elle écarta les jambes comme je le lui avais recommandé.
Voilà, normalement vous devez vous sentir solide. Vous pouvez tendre vos jambes ou non, selon votre aise. Cela n’a pas grande importance.
Je remonte et m’aperçois maintenant que la position de son buste n’est pas optimal. Un bon tir vient d’un dos droit. Être trop courbé entraîne une perte de précision, à cause du relâchement des épaules incapables d’encaisser le contrecoup dans cette position.
Tenez-vous droite, dis-je posant une main dans le creux de son dos, et l’autre sur sa clavicule. Elle se redressa, suivant mes conseils. Le dernier point résidait dans ses bras, qui eux étaient beaucoup trop droits, et beaucoup trop tendus.
Vous n’avez pas besoin de tendre autant vos bras. Quel est votre objectif ? Vous visez un ennemi, ou vous lui tendez gentiment votre arme comme une offrande ? Détendez-vous.
Elle relâcha la pression de ses bras, ramenant presque l’arme au niveau de sa poitrine.
Pas autant. Si le coup partait, vous vous blesseriez avec le recul. Tenez la plus fermement, vous ne devez pas en perdre le contrôle une fois que vous serez prête à tirer.
Elle finit par adopter une position proche de la bonne. Il n’y avait plus qu’à viser, et à tirer. Je retirai le cran de sûreté, annonçant mon action pour ne pas qu’elle change de posture, et une fois fait, lui demandai de tirer. Le coup partit, frôlant l’une des bouteilles. A vrai dire, je n’en attendais pas autant ; j’avais préféré lui faire prendre conscience du recul de son arme, mais le résultat n’était qu’encourageant.
Maintenant il va falloir viser. Vous… savez comment faire ?
Je pense que oui.
Très bien, allez-y. Fermez votre oeil non directeur, et essayez de mettre le petit bâton dans l’encoche, dis-je en les désignant. Je fais un pas en arrière, et je l’observe se concentrer. Une dizaine de secondes plus tard, un quatrième coup part, mais à nouveau elle manque sa cible.
Il y a forcément quelque chose que je fais mal, vous ne pourriez pas m’aider ?
Vous avez trop peur du recul. Aussi longtemps que vous tenez votre arme fermement, vous ne risquez rien, dis-je en me positionnant derrière elle. Je passai ma tête par dessus son épaule, pour voir la mire, et guidai ses poignets avec mes mains pour ajuster l’angle de tir. Elle tourna la tête, et son regard vint à la rencontre du mien. Alors que nos deux visages n’étaient plus qu’à quelques centimètres l’un de l’autre, je pouvais sentir son souffle sur la peau de mon cou. Habitué à garder le sang froid en toutes circonstances, je me surpris moi même à sentir une vague de chaleur parcourir mon torse, s’étendant jusqu’à mes omoplates et continuant au-delà. Je marquai une pause, pour une fois incapable de réfléchir, mes pensées s’entrechoquant au rythme de mon pouls s’accélérant.
Ma main quitta son poignet pour parcourir son bras à la recherche de son épaule. Elle, baissa son arme, et commença à se tourner vers moi pour me faire face. C’est lorsque ma main rejoignit le creux de ses reins que j’entendis l’arme tomber au sol, le son rapidement occulté par la chaleur de ses mains se croisant sur ma nuque. Elle me fit reculer jusqu’à ce que je percute le mur derrière nous, et se rapprocha jusqu'à ne plus le pouvoir, desserrant ses mains et venant attraper ma cravate comme pour me tirer vers elle. Elle porta ses lèvres aux miennes, avec la fougue caractéristique d’un soulagement soudain après une frustration longue de plusieurs années. Je sentis son pied nu venir contre ma cheville puis lentement remonter le long de ma jambe, et ne pus m'empêcher de venir caresser sa cuisse, relevée, jusqu'en dessous de son t-shirt.
De longues secondes s’écoulèrent alors que nous nous adonnions l’un à l’autre. De longues secondes qui ne nous permirent pas de réagir tout de suite alors que des coups de feu résonnaient dans le couloir. Je finis par m’arrêter, mon expression reprenant de son sérieux immédiatement. Du monde approchait ; je me saisis de mon arme posée plus tôt sur le canapé et intimait à Scarlett de recharger la sienne, encore confus.
Ven 12 Fév 2021 - 10:55Ce fut lorsque nous arrivâmes devant la porte que Scarlett s’arrêta, marquant une pause. Elle se retourna vers moi.
J’ai peur de l’état dans lequel je vais retrouver mon chez-moi. Avec tout ce qu’il se passe… tenta t-elle.
Avec tout ce qu’il se passe, il n’y aurait rien d’étonnant à le retrouver sans dessus-dessous, j’imagine. Ne vous inquiétez pas.
A vrai dire, la porte ne comportait aucun signe d’effraction. Tout était en place, et le metal de la porte qui était en train de se dépressuriser ne comportait aucune trace de coups. Personne n’était entré ici, j’en déduisais qu’il ne s’agissait que d’une ruse pour faire passer le fait que mon employée n’était des plus ordonnées.
La porte s’ouvrit, et elle m’invita à entrer. Directement, je fis traîner mon regard sur tout ce qui m’entourait. Ce réflexe relevait plus de l’inconscient, étant habitué à analyser chaque chose sous tout ses angles. La première chose que je pus comprendre d’un rapide regard fut qu’elle possédait un certain goût en décoration. Il n’y avait aucune incohérence, tout avait été pensé pour s’accorder parfaitement avec le style de la pièce. Des meubles en fer, quelques uns en bois, mais toujours dans les même teintes. En revanche, comme je l’avais prédit, l’ordre n’était pas son fort. Dans le salon par exemple traînait encore une pile de vieux magazines, stockés à l’étage inférieur d’une table basse en verre couverte de poussière dont seuls quelques halos trahissaient plus tôt la présence d’une télécommande.
La cuisine elle, était dans un meilleur état. Elle ne pouvait que l’être, il n’y avait presque aucune trace d’utilisation qu’il s’agisse de la vaisselle ou bien des équipements tels que le four. Aucune trace de graisse non plus autour des plaques chauffantes, mais une poubelle remplie de boites cartons, probablement vestiges d’un repas livré sur place ou pris à emporter.
Le temps devait lui manquer. Il n’était pas rare qu’elle arrive avant moi au bureau, et qu’elle soit toujours là lorsque je quittais les lieux. Rajoutons à cela le temps du transport, et nous avions à faire à quelqu’un de débordé, n’ayant que très peu de temps à s’accorder à soi, et à l’entretien de son habitat au cours d’une journée.
Je vais prendre quelques affaires, installez-vous, ne restez pas debout. Vous pouvez fumer sur le balcon, si vous le souhaitez.
J’ouvris la fenêtre et m’y dirigeais pendant que Scarlett se saisissait d’un sac et s’affairait à le remplir d’affaires en tout genre. Je me saisis de ma boîte de cigares, dans la poche intérieure de ma veste et en sortit un que je saisis entre mon index et mon majeur, avant de le porter à ma bouche et de l’allumer. Je n’eus le temps que d’en fumer la moitié qu’elle revenait déjà dans le salon, son bagage à la main. Je soufflais ma fumée avant de lancer mon cigare dans le précipice du désespoir, quelques bonnes dizaines de mètres plus bas.
Si vous êtes prête, allons-y, dis-je rangeant mon briquet dans ma poche.
Attendez.
Elle posa son bagage sur le canapé et se dirigea vers un rangement qu’elle ouvrit avant d’en sortir une boîte de fer, verrouillée par un code. Elle se pencha en avant, déverrouillant son coffre avant d’en sortir un pistolet.
Puisque nous ne sommes que tout les deux, vous pourriez peut-être m’apprendre ? Sourit-elle, d’une façon sincère.
Instinctivement, je redressai ma manche avant de porter un regard à ma montre, ce qui n’avait aucun sens en raison des événements actuels.
Très bien. Après tout, votre appartement ne risque pas grand chose. Avez-vous des bouteilles ? Ou quoi que ce soit qui pourrait servir de cible ?
Elle hocha la tête avant de se diriger vers une sorte de petit placard. Elle l’ouvrit et en sortit plusieurs bouteilles. Désireux de l’aider, c’est lorsque je fus arrivé à sa hauteur que l’une des bouteilles lui échappa. Je pus la rattraper avant qu’elle ne touche le sol et la plaçai sur le comptoir séparant la cuisine du salon. Nous installâmes cinq bouteilles et nous mîmes de l’autre côté de la pièce, le plus loin possible.
D’abord, montrez-moi comment vous faites. Vous avez déjà tiré avec ?
Non, je n’en ai pas eu l’occasion.
D’accord. Eh bien allez-y, je vous observe.
Elle se met en place, tend ses bras et joint ses mains tout autour de la crosse. Le coup part, et évidemment, aucune bouteille n’est touchée. Même le courant d’air n’en fait trembler aucune, signe que le tir était loin de toucher sa cible. Pour autant, son échec ne la déconcentre pas, et elle me tend l’arme. Je m’en saisis de la main droite, et m’apprête à tirer. Le coup part, et une bouteille explose, je lui tends son arme sans oublier d’enclencher de le cran de sécurité.
Avez-vous remarqué les différences entre vous et moi ?
Vous semblez sûr de vous.
Oui, c’est un bon début. Mais, vous hésitez de trop au moment de tirer, et votre posture n’est pas bonne. Remettez vous en position, et cette fois ne tirez pas, je vais vous regarder et vous dire ce qu’il faut corriger.
Elle s’exécute, et je laisse traîner mon regard sur son corps.
Oui, le tir.
Vos jambes, dis-je en venant forcer avec ma cheville le long de son tibia. Vos appuis ne sont pas stables. C’est la première étape. Si vos appuis sont mauvais, votre tir échouera à coup sûr. N’ayez pas peur d’avoir l’air d’une idiote, nous sommes en train de nous entraîner. Retirez vos chaussures, et écartez les jambes. Les talons ne sont peut-être pas les chaussures les plus adaptées.
Elle s’exécute, défaisant les boucles maintenant ses chaussures autour de ses chevilles et les ôta, puis elle écarta les jambes comme je le lui avais recommandé.
Voilà, normalement vous devez vous sentir solide. Vous pouvez tendre vos jambes ou non, selon votre aise. Cela n’a pas grande importance.
Je remonte et m’aperçois maintenant que la position de son buste n’est pas optimal. Un bon tir vient d’un dos droit. Être trop courbé entraîne une perte de précision, à cause du relâchement des épaules incapables d’encaisser le contrecoup dans cette position.
Tenez-vous droite, dis-je posant une main dans le creux de son dos, et l’autre sur sa clavicule. Elle se redressa, suivant mes conseils. Le dernier point résidait dans ses bras, qui eux étaient beaucoup trop droits, et beaucoup trop tendus.
Vous n’avez pas besoin de tendre autant vos bras. Quel est votre objectif ? Vous visez un ennemi, ou vous lui tendez gentiment votre arme comme une offrande ? Détendez-vous.
Elle relâcha la pression de ses bras, ramenant presque l’arme au niveau de sa poitrine.
Pas autant. Si le coup partait, vous vous blesseriez avec le recul. Tenez la plus fermement, vous ne devez pas en perdre le contrôle une fois que vous serez prête à tirer.
Elle finit par adopter une position proche de la bonne. Il n’y avait plus qu’à viser, et à tirer. Je retirai le cran de sûreté, annonçant mon action pour ne pas qu’elle change de posture, et une fois fait, lui demandai de tirer. Le coup partit, frôlant l’une des bouteilles. A vrai dire, je n’en attendais pas autant ; j’avais préféré lui faire prendre conscience du recul de son arme, mais le résultat n’était qu’encourageant.
Maintenant il va falloir viser. Vous… savez comment faire ?
Je pense que oui.
Très bien, allez-y. Fermez votre oeil non directeur, et essayez de mettre le petit bâton dans l’encoche, dis-je en les désignant. Je fais un pas en arrière, et je l’observe se concentrer. Une dizaine de secondes plus tard, un quatrième coup part, mais à nouveau elle manque sa cible.
Il y a forcément quelque chose que je fais mal, vous ne pourriez pas m’aider ?
Vous avez trop peur du recul. Aussi longtemps que vous tenez votre arme fermement, vous ne risquez rien, dis-je en me positionnant derrière elle. Je passai ma tête par dessus son épaule, pour voir la mire, et guidai ses poignets avec mes mains pour ajuster l’angle de tir. Elle tourna la tête, et son regard vint à la rencontre du mien. Alors que nos deux visages n’étaient plus qu’à quelques centimètres l’un de l’autre, je pouvais sentir son souffle sur la peau de mon cou. Habitué à garder le sang froid en toutes circonstances, je me surpris moi même à sentir une vague de chaleur parcourir mon torse, s’étendant jusqu’à mes omoplates et continuant au-delà. Je marquai une pause, pour une fois incapable de réfléchir, mes pensées s’entrechoquant au rythme de mon pouls s’accélérant.
Ma main quitta son poignet pour parcourir son bras à la recherche de son épaule. Elle, baissa son arme, et commença à se tourner vers moi pour me faire face. C’est lorsque ma main rejoignit le creux de ses reins que j’entendis l’arme tomber au sol, le son rapidement occulté par la chaleur de ses mains se croisant sur ma nuque. Elle me fit reculer jusqu’à ce que je percute le mur derrière nous, et se rapprocha jusqu'à ne plus le pouvoir, desserrant ses mains et venant attraper ma cravate comme pour me tirer vers elle. Elle porta ses lèvres aux miennes, avec la fougue caractéristique d’un soulagement soudain après une frustration longue de plusieurs années. Je sentis son pied nu venir contre ma cheville puis lentement remonter le long de ma jambe, et ne pus m'empêcher de venir caresser sa cuisse, relevée, jusqu'en dessous de son t-shirt.
De longues secondes s’écoulèrent alors que nous nous adonnions l’un à l’autre. De longues secondes qui ne nous permirent pas de réagir tout de suite alors que des coups de feu résonnaient dans le couloir. Je finis par m’arrêter, mon expression reprenant de son sérieux immédiatement. Du monde approchait ; je me saisis de mon arme posée plus tôt sur le canapé et intimait à Scarlett de recharger la sienne, encore confus.