Après quelques heures à discuter, pendant que les Turks s’affairaient à aménager les environs, nous nous étions retrouvés debout devant la baie vitrée qu’était le mur nord de mon appartement. D’ici, nous avions une vue d’ensemble de toute la ville. Le spectacle qui nous était offert tenait plus de l’apocalypse, de la chute dramatique d’un empire que d’un panorama illuminé des mille lumières de la ville. Le ciel, autrefois sombre et uniforme s’était vu redécoré pour l’occasion de lueurs orangées. Le feu mordait Dark City en plein coeur, les immeubles tombaient, des flash apparaissaient, l’espace de quelques secondes trahissant l’emplacement des zones de combat. Scarlett observait la scène, à mes côtés.
Supprimez les règles, et voilà ce qu’il advient, commentai-je, plus par réflexion que pour réengager la discussion.
Ce que vous voyez ici est le véritable visage d’Illusiopolis, vous savez. Les habitants n’ont pas attendu l’invitation de ce Lord Business pour définir leurs propres règles. Nous n’assistons ici qu’à un portrait légèrement exagéré de la réalité.
Vous avez sans-doute raison, concluai-je ne voulant pas m’éterniser sur ce sujet. Où se trouve votre appartement ? Est-il seulement visible d’ici ?
J’espère que vous plaisantez ? Vous… Vous ne savez même pas où je vis ?
Eh bien c’est à dire que… vous n’avez jamais abordé le sujet.
Elle croise les bras et détourne son regard, me laissant comprendre son agacement. La convention aurait voulu que je tente de m’excuser de lui causer du tort, mais elle n’en attendit rien de moi. Sans doute me connaissait-elle assez, après toutes ces années de bons et loyaux services.
J’habite le septième étage de la citadelle, Monsieur.
Alors vous ne devez pas être sans savoir que je ne viens que rarement ici. Ce qui, je crois, est une excuse suffisante quant à mon ignorance, dis-je en passant la main dans son dos alors que je retournais m’asseoir sur le canapé. Elle se dressa quelques secondes au contact de ma main avant de se retourner vers moi.
Que diriez-vous de me faire visiter ?
Mon appartement ?
Oui. Maintenant que je sais que nous sommes en quelque sorte voisins, je suis curieux d’en savoir un peu plus.
L’idée était intelligente. Il n’y avait pas meilleure façon d’en apprendre sur quelqu’un que de visiter son lieu de vie. Avait-elle un sens pour la décoration, pour l’ordre ? Etait-ce le contraire ? En apprendre plus sur elle m’intéressait énormément. Nombre d’informations récoltées là-bas pourraient m’être utile par le futur.
De plus, cela vous permettrait de récupérer quelques affaires. Ma salle de bain n’abrite pas le moindre accessoire de toilette féminin, de même que mes armoires n’ont rien de plus à vous offrir que ce que vous ne portez déjà, dis-je en me risquant à laisser mon regard se perdre sur la longueur de ses jambes.
Après tout, pourquoi pas ? Ce n’est pas tout le monde qui peut se vanter d’accueillir Rufus Shinra chez soi. Mais j’émets une condition.
Laquelle ?
Vous seul êtes invité chez moi. Ni Reno, ni Rude, ni personne d’autre, me défia t-elle.
Une telle entreprise était risquée, évidemment. L’être que je suis ne pouvait s’empêcher de calculer toutes les possibilités, les risques, les enjeux, et ce, à tout instant. Mais l’être que je souhaitais être, rien qu’une journée, me murmurait que le septième étage n’était pas si loin de mes gardes du corps, et qu’une courte échappée ne pouvait pas être aussi risquée que ce j’essayais de me faire croire.
C’est une affaire conclue, donc, dis-je portant mon verre à mes lèvres.
Monsieur, excusez-moi de vous déranger, on a fini. Les trois étages sont bouclés, Ruluf va se mettre sur la terrase, on s’est dit que ce serait mieux si moi et Rude…
Rude et moi… fis-je, agacé.
Tsss… On s’est dit que ce serait mieux si « Rude et moi » nous mettions juste en dessous pour assurer la liaison entre les troisièmes et ici. D’façon, avec deux Turks par étage et la possibilité de descendre pour aider l’équipe en difficulté, on peut en mettre qu’un dans votre appart’. Vous préférez lequel ?
Amenez moi Juget.
Juget vous êtes sûr ?
Oui. Quelqu'un de silencieux, pour changer, souriai-je, une pointe insinuation dans la voix.
Ah… ouais. Bon, j’vous dérange, j’repasse plus tard.
En fait, nous partions, dis-je en me levant et tendant la main vers Scarlett pour l’y aider.
Ah ? C’est quoi le plan ? On va où ?
En fait, je voulais dire que « nous », je me désignais ainsi que Scarlett, partions. Pas vous. Nous n’allons pas loin, Scarlett habite…
Au septième étage, ouais. Et ben ?
Vous étiez au courant ? Ne répondez pas, je m’en moque. Il se trouve que comme Scarlett à besoin d’affaires et que son appartement est quelques étages plus bas, nous pensions y faire un saut, dis-je tendant mon index derrière mon oreille.
Ah oui. On reste prêts, au cas où.
Un code. Il existait un code entre eux et moi, un code gestuel et quelques mots clés qui me permettaient de faire passer des informations en présence indésirable. Si Scarlett n’en était pas une, j’avais quand même dû m’en servir afin d’obtenir la paix de Reno. Un index droit tendu sur le poignet gauche par exemple, signifiait aux Turks l’élimination de la cible. Il était inutile de compter ceux qui en avaient fait les frais, escortés par les Turks, alors qu’ils prenaient l’ascenseur en sortant de mon bureau.
Allons-y, dis-je, laissant Scarlett passer devant.
Jeu 11 Fév 2021 - 10:59Supprimez les règles, et voilà ce qu’il advient, commentai-je, plus par réflexion que pour réengager la discussion.
Ce que vous voyez ici est le véritable visage d’Illusiopolis, vous savez. Les habitants n’ont pas attendu l’invitation de ce Lord Business pour définir leurs propres règles. Nous n’assistons ici qu’à un portrait légèrement exagéré de la réalité.
Vous avez sans-doute raison, concluai-je ne voulant pas m’éterniser sur ce sujet. Où se trouve votre appartement ? Est-il seulement visible d’ici ?
J’espère que vous plaisantez ? Vous… Vous ne savez même pas où je vis ?
Eh bien c’est à dire que… vous n’avez jamais abordé le sujet.
Elle croise les bras et détourne son regard, me laissant comprendre son agacement. La convention aurait voulu que je tente de m’excuser de lui causer du tort, mais elle n’en attendit rien de moi. Sans doute me connaissait-elle assez, après toutes ces années de bons et loyaux services.
J’habite le septième étage de la citadelle, Monsieur.
Alors vous ne devez pas être sans savoir que je ne viens que rarement ici. Ce qui, je crois, est une excuse suffisante quant à mon ignorance, dis-je en passant la main dans son dos alors que je retournais m’asseoir sur le canapé. Elle se dressa quelques secondes au contact de ma main avant de se retourner vers moi.
Que diriez-vous de me faire visiter ?
Mon appartement ?
Oui. Maintenant que je sais que nous sommes en quelque sorte voisins, je suis curieux d’en savoir un peu plus.
L’idée était intelligente. Il n’y avait pas meilleure façon d’en apprendre sur quelqu’un que de visiter son lieu de vie. Avait-elle un sens pour la décoration, pour l’ordre ? Etait-ce le contraire ? En apprendre plus sur elle m’intéressait énormément. Nombre d’informations récoltées là-bas pourraient m’être utile par le futur.
De plus, cela vous permettrait de récupérer quelques affaires. Ma salle de bain n’abrite pas le moindre accessoire de toilette féminin, de même que mes armoires n’ont rien de plus à vous offrir que ce que vous ne portez déjà, dis-je en me risquant à laisser mon regard se perdre sur la longueur de ses jambes.
Après tout, pourquoi pas ? Ce n’est pas tout le monde qui peut se vanter d’accueillir Rufus Shinra chez soi. Mais j’émets une condition.
Laquelle ?
Vous seul êtes invité chez moi. Ni Reno, ni Rude, ni personne d’autre, me défia t-elle.
Une telle entreprise était risquée, évidemment. L’être que je suis ne pouvait s’empêcher de calculer toutes les possibilités, les risques, les enjeux, et ce, à tout instant. Mais l’être que je souhaitais être, rien qu’une journée, me murmurait que le septième étage n’était pas si loin de mes gardes du corps, et qu’une courte échappée ne pouvait pas être aussi risquée que ce j’essayais de me faire croire.
C’est une affaire conclue, donc, dis-je portant mon verre à mes lèvres.
Monsieur, excusez-moi de vous déranger, on a fini. Les trois étages sont bouclés, Ruluf va se mettre sur la terrase, on s’est dit que ce serait mieux si moi et Rude…
Rude et moi… fis-je, agacé.
Tsss… On s’est dit que ce serait mieux si « Rude et moi » nous mettions juste en dessous pour assurer la liaison entre les troisièmes et ici. D’façon, avec deux Turks par étage et la possibilité de descendre pour aider l’équipe en difficulté, on peut en mettre qu’un dans votre appart’. Vous préférez lequel ?
Amenez moi Juget.
Juget vous êtes sûr ?
Oui. Quelqu'un de silencieux, pour changer, souriai-je, une pointe insinuation dans la voix.
Ah… ouais. Bon, j’vous dérange, j’repasse plus tard.
En fait, nous partions, dis-je en me levant et tendant la main vers Scarlett pour l’y aider.
Ah ? C’est quoi le plan ? On va où ?
En fait, je voulais dire que « nous », je me désignais ainsi que Scarlett, partions. Pas vous. Nous n’allons pas loin, Scarlett habite…
Au septième étage, ouais. Et ben ?
Vous étiez au courant ? Ne répondez pas, je m’en moque. Il se trouve que comme Scarlett à besoin d’affaires et que son appartement est quelques étages plus bas, nous pensions y faire un saut, dis-je tendant mon index derrière mon oreille.
Ah oui. On reste prêts, au cas où.
Un code. Il existait un code entre eux et moi, un code gestuel et quelques mots clés qui me permettaient de faire passer des informations en présence indésirable. Si Scarlett n’en était pas une, j’avais quand même dû m’en servir afin d’obtenir la paix de Reno. Un index droit tendu sur le poignet gauche par exemple, signifiait aux Turks l’élimination de la cible. Il était inutile de compter ceux qui en avaient fait les frais, escortés par les Turks, alors qu’ils prenaient l’ascenseur en sortant de mon bureau.
Allons-y, dis-je, laissant Scarlett passer devant.