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Kingdom Hearts RPGConnexion
Kingdom Hearts Rpg
Nous sommes quatorze ans après les évènements de Kingdom Hearts 2. En tant d’années, les choses ont considérablement changé. Les dangers d’hier sont des soucis bénins aujourd’hui, et au fil du temps, les héros ont surgi de là où on ne les attendait pas. Ce sont les membres de la lumière qui combattent jour après jour contre les ténèbres.

Ce n’est plus une quête solitaire qui ne concerne que certains élus. C’est une guerre de factions. Chaque groupe est terré dans son quartier général, se fait des ennemis comme des alliés. Vivre dehors est devenu trop dangereux. Être seul est suicidaire. A vous de choisir.

La guerre est imminente... chaque camp s'organise avec cette même certitude pour la bataille.

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La faim et la soif commencent à se faire trop ressentir sans que cela soit incommodant. Je passe d’un état de sommeil partiel à celui de zombie déshydraté de façon continue et cyclique. Je vérifie une quarante-cinquième fois aujourd’hui que l’eau n’a pas recommencé à alimenter l’immeuble en tournant la poignée du robinet et que je n’ai oublié aucun coin de placard où pourrait se cacher de la nourriture.

Il faut que je parte à la recherche de nourriture ou bien je serai « celui qui a crevé de faim parce qu’il avait peur de foutre son nez dehors après avoir fait de l’excès de zèle au Domaine Enchanté ».

Dark City, la ville appartenant aux âmes errantes et aux gangs plus qu’à la Shinra, une ville qui a dû être malfamée bien avant que le jeu change la donne mais qui s’avère particulièrement marquée par les combats. C’est le chaos le plus total.

Je longe les murs d’une avenue et tente de trouver un restaurant, un magasin, un bar, n’importe quoi qui n’ait pas encore explosé ou été totalement pris d’assaut au point qu’il ne reste rien  à récupérer, même en dessous des étales, même dans les caniveaux. Le moins qu’on puisse dire c’est que les pilleurs ont bien fait leur office. J’ouvre les valves, et toujours pas d’eau. On dirait que quelqu’un a fait en sorte que l’alimentation en eau soit coupée dans tout le pâté.

J’arrive alors devant le plus imposant des spectacles. Un immeuble effondré, carrément, bouche le passage et rend la traversée d’un carrefour totalement impossible. Entre les décombres et moi j’aperçois une barricade faite à partir des gravats par l’homme incontestablement. Une bande s’y cache sans doute, je préfère rebrousser chemin même si je n’aperçois personne. Ils attendent sans doute que je m’approche plus encore pour me descendre d’un coup.

En revenant sur mes pas je tombe sur un homme à quelques mètres de moi qui semble hésiter avant de sortir son cran d’arrêt.  Moi je n’hésite plus, je sors ma claymore et lui encastre la gueule dedans. Un cran d’arrêt sérieux ? Mais qui se promène avec ça pour seule arme par les temps qui courent ? Déjà que moi je fais pas le malin avec ma claymore contre des snipers.

Au moment où j’élimine le gars, une femme d’une petite quarantaine débouche de nulle part. Elle sursaute et pose ses mains sur sa bouche pour se retenir de crier. Sans trop réfléchir je resserre mes mains sur ma claymore. Elle remonte ses bras sur son visage.

-Non, ne me tuez pas !

Bon déjà, si je devais faire quelque chose, ce serait pas vous tuer mais vous éliminer. Effectivement, elle est toujours en vie. Je baisse les épaules pour la rassurer.

-C’est bon, allez-y…

Qu’est-ce que j’ai à gagner en dégommant une mère de famille de toute façon ? Une pièce de bronze et deux chewing gum ?

-Et essayez d’éviter de sortir dehors si vous voulez pas être éliminée.

Elle reste immobile et crispée devant moi, les bras le long du corps. Ses habits connotent un style de vie assez dissolu. Une blouse transparente noire avec un motif de dragon chinois dessiné dessus et une brassière dessus.

-Merci euh…

Elle se retourne et se met à courir quelques pas puis s’arrête. Je hausse le sourcil. Bon. Qu’est-ce qu’elle veut ?

-Si vous voulez finalement être éliminée, on peut s’arranger.
-Non je…

Elle se retourne vers moi et m’adresse un sourire désolé.
-Je voulais vous inviter à manger pour vous remercier.

Je vous ai laissé en vie, je viens pas de vous sauver. Si ça se trouve dans vingt mètres, vous rencontrerez un homme qui va achever le travail sans se poser les questions que je me suis posées. Mais c’est peut-être ça le truc.

-Vous cherchez quelqu’un pour vous raccompagner chez vous, c’est ça ?
-Et vous cherchez à manger, non ? Je dis pas que c’est le grand luxe chez moi, mais j’ai quelques provisions.
-Vous savez que je pourrais rentrer chez vous, vous éliminer pour avoir la paix et prendre la nourriture ?
-Vous ne m’avez pas éliminée quand vous le pouviez. Je pense pas que vous le ferez quand vous verrez ce que j’ai à la maison.

Ouais. Je m’étais pas trompé. Nous entrons dans son appartement, le genre déprimant et bordélique. Je comprends directement en voyant les affaires par terre, des affaires de petite taille. Elle m’a fait entrer sans trop de cérémonie dans son salon et j’ai vu deux gamins d’une dizaine d’années affalés devant la télé. Ils ont pas vraiment réagi quand leur mère est rentrée. A terre, il y a une petite fille–je crois– d’environ deux ans en train de dessiner sur le papier peint déjà jauni.

Je la montre du doigt et m’apprête à dire quelque chose puis je remarque que sa mère a l’air de s’en foutre. Ok.

-Ne vous sentez surtout pas obligé de dire que c’est joli chez moi.
-C’était pas mon intention.

Elle range des affaires dans le petit coin de cuisine de la pièce à vivre.

-Vous avez quelque chose à boire ? Je meurs de soif.
-Il y a de l’eau dans le frigo. Bon, le frigo marche plus, mais l’eau est bien là. Sinon…

Elle sort une bouteille avec un liquide ambré dedans.

-Je peux vous proposer ça aussi.
-Ce serait pas refus en temps normal mais vu que je suis totalement à sec, je pense que je vais commencer par de l’eau.
-Vous pouvez vous asseoir bien sûr.

Je m’assieds sur la petite table pouvant accueillir tout juste quatre personnes et je bois mon verre. Wow. J’aurais jamais cru que ça pouvait être si bon de l’eau tiède dans un gobelet Princesse Starla.

-Vous devez sortir pour chercher à manger ?

Elle met le gaz sur sa cuisinière et lance le feu tandis qu’elle coupe un oignon d’une fraicheur approximative.

-Ouais. Bah. Pas uniquement pour ça, mais j’ai évidemment pas eu le temps de prendre beaucoup de provisions quand les gens se sont jetés sur les magasins. Alors je connais un gars qui fait un petit marché noir, mais je prends des petites quantités à chaque fois, sinon j’ai peur de me faire braquer.
-Vous pouvez pas… envoyer quelqu’un d’autre ?

Je regarde ses gamins, sous-entendant qu’elle les laisse du coup seuls avec le bébé.

-Bah, ils savent se débrouiller même s’ils ont l’air COMPLETEMENT DEBILES A FORCE DE RESTER DEVANT LA TELE.

Je sursaute, je ne m’y attendais pas vraiment.

Elle baisse le ton.

-Puis, ils ont pas de père, donc j’ai pas vraiment d’autre choix que de continuer à bosser et aller chercher à manger.
-Qu’est-ce que vous faites comme boulot ?
-Je vis à Dark City, dans un immeuble minable, mes enfants ont pas de père et se ressemblent pas, je vous fais un dessin ?

Ah. D’accord. Je manque de m’étouffer en avalant de travers une gorgée d’eau.

-Non, non… ça.va.
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Le lendemain.

-Vous pouvez rester vous savez ? Ça me dérange pas, puis ça rassurera les enfants. Vous aurez de quoi manger, suffisamment pour rester en vie quelques jours en tout cas.

Je jette un coup d’oeil aux gamins qui ont repris le monopole du divan depuis que je me suis réveillé. Je hausse un sourcil, sceptique.

-Ils ont plutôt l’air de se foutre de tout ce qui se passe en ce moment, si vous voulez mon avis, c’est pas pas plus mal.

La petite fille se met alors à pleurer assez bruyamment sans raison particulière, sa mère s’empresse de lui donner un biberon. Elle semble légèrement sur les nerfs. C’est peut-être le moment de m’éclipser ?

-J’aimerais autant éviter que tout le quartier l’entende.
-Si vous voulez éviter d’attirer l’attention, commencez par baisser le son de la télévision, ou carrément l’éteindre. La lumière se voit à travers les fenêtres.

Je me penche pour regarder la vue qu’on a depuis le living. Une chance que ce soit la court de l’immeuble et pas la rue directement.

-Le problème c’est que si je leur retire la télé, ils sont insupportables et ils font un max de vacarme. J’ai dû faire un choix. Les premiers jours, on avait bien essayé les jeux de société mais ils ont tapé une crise au premier Monopoly.

Je ne sais pas trop à quoi cela référence mais je dois reconnaître que ce n’est pas l’instant parfait pour inculquer une éducation à des enfants. Autant leur éviter de voir leur mère se faire descendre par une brut devant eux.

-Je vous donnerai de l’argent pour que vous alliez chercher à manger chez le gars dont je vous ai parlé, le marché noir. Je crois que j’ai suffisamment pour me passer de travailler jusqu’à la fin du mois…

Pas que je suis pris d’une furieuse envie d’aider mon prochain, l’idée de ne pas crever de faim et de savoir à peu près quoi faire des jours à venir ne m’est pas si désagréable. Puis, si elle est éliminée, elle n’aura plus aucune raison d’avoir peur et de m’offrir son hospitalité, je suppose.

-Faut que j’y réfléchisse. C’est pas contre vous, bien sûr, mais je ne suis pas habitué à la vie… en communauté.

Il y avait bien sûr le temps de l’Organisation, mais nous ne vivions pas dans ces circonstances. L’appartement était petit, l’ordre et l’hygiène assez discutables, et les enfants… ça se passe de commentaire. Disons que je n’envisage pas particulièrement la paternité comme une fin en soi. Enfin si, la fin de la paix.

-Venez prendre un café.

S’en suivent quelques minutes de relative tranquillité. Les gosses regardent un épisode d’un dessin animé dont le héros me rappelle vaguement le Roi de l’alliance lumineuse. Le seul bruit qui ressort c’est la succion du bébé sur son biberon. Je bois le liquide chaud, sans lui trouver une qualité quelconque, cela reste réconfortant.

-Au fait, je vous ai pas demandé votre nom.
-C’est Isa. Et vous ?
-Ginny. Vous avez une amie Isa ?

Je pourrais m’inquiéter en temps normal qu’une étrangère me pose des questions mais je ne vois vraiment pas ce qu’une mère de famille, même en relation avec un proxénète, ferait de cette information.

-On peut dire ça, enfin, je ne sais pas trop. Disons que …
-Que ?
-Que nous n’avons pas vraiment mis de terme sur notre relation.
-Qui met des freins ?
-Nous deux, je suppose. Mais je la suspecte de prendre sa revanche à l’heure actuelle.

En me narguant avec sa bande de connards. Je serre ma tasse plus que de raison. Ginny pose sa main sur mon bras.

-Ne vous prenez pas trop la tête avec ça, elle reviendra sans l’ombre d’un doute. Je sens ces choses-là.

Et le jeu recommencera comme avant toute cette histoire. N’est-ce pas, Demelza ?

Quelqu’un tambourine la porte. D’après la force exercée dessus, je parierais sur un homme.

-Eteignez la télé.

Je mets mon doigt sur la bouche devant les enfants pour les mettre en garde puis je m’approche de la porte sans faire un bruit. Les coups recommencent.

-Ouvrez, on sait que vous êtes là.
-C’est qui ?
-La police.

Je jette un oeil vers Ginny pour l’interroger sur la probabilité que cela soit bien ça, elle secoue la tête négativement.

-Passe ton chemin, ou tu vas avoir des problèmes.
-Ecoute mon gars, si t’ouvres pas tout de suite, je défonce ta porte et tu seras bien emmerdé de plus pouvoir la fermer par les temps qui courent.
-Très bien.

Je tourne la clé dans la porte. J’entends Ginny se précipiter vers moi.

-Mais qu’est-ce que vous foutez ? C’est évident qu’il vient pour nous éliminer !
-Je peux pas le laisser défoncer votre porte, il a raison. Ne vous inquiétez pas et retournez vous cacher.

Je retire la chaine de la porte et l’ouvre à moitié. Je me retrouve alors en face de deux hommes assez imposants et encagoulés. L’un d’entre eux a un pied de biche dans les mains et l’autre un pistolet automatique. Ils me sourient, manifestement contents de m’avoir piégé.Je m’avance d’un pas pour sortir dans le couloir. J’attrape celui avec l’arme à feu par la veste et je le balance lourdement dans la cage d’escalier. Il s’écrase sur le pallier. J’ai un peu de temps pour me débarrasser de son pote.

Je l’empoigne par le cou et je charge plusieurs mètres droit devant moi jusqu’à arriver sur un mur et l’écraser dessus tout en maintenant une pression importante. Je serre fort, très fort.

-Faut vraiment être tombé sacrément bas pour s’en prendre à une famille. Je suis sûr que t’as entendu les cris de la gamine.

Plus les secondes passent, plus ses coups de pieds et plus ses mains se débattent avec moins d’insistance. Il tombe à terre, désaturé et sonné pour quelques minutes. Je reviens vers l’entrée et je referme la porte pour leur éviter le reste du spectacle. J’entends l’autre homme, quelques marches plus bas, se relever et saisir son arme, prêt à faire feu. Je me jette dans le vide et sors ma claymore que j’abats sur son bras pour le désarmer, puis sur sa tête pour l’achever.

Quelques secondes plus tard, je remonte les escaliers et essaie d’ouvrir la porte. Elle me résiste.

-Qui est-ce ?
-Isa. Ne vous inquiétez pas. Le problème est réglé.

Elle me laisse entrer. Nous refermons aussitôt.

-Pour l’instant en tout cas. Ça m’étonnerait pas que ces deux-là aillent prévenir leur bande qu’une cible de choix crèche ici.
-Vous ne pouvez plus partir alors.
-Pourquoi ? C’est moi qu’ils veulent, pas vous, sans vouloir vous offenser.
-Bien sûr, mais c’est ici qu’ils vont vous chercher en premier, et pas ailleurs.

Merde. Pour peu je pourrais croire qu'elle les a invités à venir ici exprès.
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Je lui fais regarder le corps des deux gars que je viens de mettre k.o. avant qu’ils se réveillent et qu’ils aient le temps de déguerpir.

-Pourquoi est-ce que vous voulez absolument que je les regarde ?

Elle semble encore effrayée, elle reste en retrait et est prête à sursauter au moindre moment. Pourtant, je lui ai bien expliqué qu’elle ne risquait rien de leur part maintenant.

-Parce que c’est sans doute des gars du coin. Allez-y, regardez son visage.

Elle se penche pour apercevoir le visage du mec allongé dans la cage d’escalier. J’en profite pour ramasser son arme à feu à terre. Moi je sais pas trop lui apprendre à s’en servir mais c’est mieux que rien pour elle en cas d’attaque.

-Peut-être…
-Il vous rappelle quelque chose ?
-J’en suis pas sûre… Mais ses vêtements et ses cheveux me rappellent vaguement quelque chose.
-Ok, rentrons alors.

Nous rentrons dans l’appartement et vérifions que l’appartement est toujours sûr en faisant le tour des pièces. Les enfants semb lent un peu plus conscients de ce qui se trame autour d’eux à présent. On s’assoit tous les deux dans la cuisine face à face. Je pose les coudes sur la table puis je colle ma bouche sur mes mains croisées.

-Maman ?

Je la surprends en train de trembler, elle semble à bout de nerfs et exténuée alors qu’il n’est que midi. Elle soupire puis répond à son fils, comme désespérée.

-Ouais, Gary ?
-Si on peut pas regarder la télé, tu nous prêtes ton gummiphone ?
-Oh oui, s’il te plait Maman !
-Ok, mais si vous vous disputez, je le reprends directement. Le maître mot c’est silence.

Je la regarde leur tendre le gummiphone. Il va vraiment falloir que je m’y mette un de ces jours, pour l’heure j’ai juste pas les moyens et puis je suis pas sûr qu’il y ait encore un seul magasin ouvert dans cette galaxie. Faudra que je pense à lui emprunter pour un truc.

-Bon. Pourquoi vous vouliez que je vous dise si je les connais ?
-Ces mecs appartiennent sans doute à une bande. Vous avez vu les tatouages ?
-Ouais. Enfin… Je vous avoue que je connais pas tous les tatoos de toutes les bandes.
-Ok, mais le gars vous disait quelque chose.
-Je suis pas sûre hein.
-A quel gang appartient-il ? Essayez de vous concentrer, c’est important.
-Les…12 salopards peut-être ?
-Il sont douze alors ?
-J’en sais rien, je sais juste qu’on les appelle comme ça.
-Bon. Partons du fait qu’ils sont 12. Je suis pas sûr d’être capable de retenir dix gars moins les deux que je viens de tuer.

Evidemment, je devrais lui dire ce que je pense depuis le début. Pourquoi est-ce qu’elle ne s’est pas désaturer ? Bien sûr, je suis pas con au point de prétendre que c’est un moment agréable à passer, mais de toute façon ça arrivera, puis il y a des méthodes assez efficaces et… pas trop douloureuses. Parce que c’est pas Ginny 42 ans, qui va gagner le Battle Royal. Et c’est probablement pas Isa non plus. Oui, mais en attendant qu’elle se décide, autant profiter de son hospitalité non ?

-A quoi vous pensez ?
-Je me demandais ce qu’on pouvait faire. On peut rester ici et j’essaie de garder la place. Auquel cas il faut très probablement s’attendre à être en sous-nombre.
-Ou bien ?
-Ben… on part ? On cherche un autre appartement vide, ici ou dans un autre immeuble. On prend vos provisions, votre argent, et c’est réglé.
-Je ne veux pas effrayer les enfants plus qu’ils ne le sont déjà.
-Ne les sous-estimez pas. Ils oublieront tout ça une fois cette histoire finie. En plus, si c’est assez tranquille, je pourrai même vous laisser entre vous.

L’idée ne semble pas la rassurer. Bon, tant pis, je le dis, mais à voix basse pour que les gamins n'entendent pas.

-Vous savez que ce Battle Royal s’arrêtera que quand il restera qu’un gars, rassurez-moi.
-Oui, évidemment que oui.
-Bon. Bah plus vite ce sera fini, plus vite vous serez tranquille.
-Mais j’ai aucune envie de crever, moi, même pour de faux. Excusez-moi de ne pas foncer dans la salle de bain pour me tailler les veines.
-Vous n’avez pas de médicaments ?
-Pas les bons.
-J’ai ramassé un flingue dans les escaliers, si vous voulez.

Elle me regarde, effarée.

-Puis, qu’est-ce qui me dit que ça ira quand je l’aurai fait ? La ville sera encore dans le plus grand chaos, on va devoir se nourrir, et rien n’empêche quelqu’un de faire sauter l’immeuble.
-Oui, mais vous ne pouvez pas mourir de ça. Je sais pas comment ça marche mais… c’est juste impossible. Vous serez sauvés, tous les quatre.
-Sauvés, mais sans nourriture et sans maison.
-Des maisons, il y en a d’autre. Je vais finir par croire que vous voulez des kills pour acheter des récompenses après.
-Ce serait si…mal ?
-Mal non, mais peu probable.
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J’appelle une première fois, ça ne répond pas.


GinnyPourquoi tu réponds pas ?



Le gummiphone indique  quelques secondes « Demelza est en train d’écrire… ». J’attends, mais rien ne vient.


GinnyQu’est-ce que tu fais?

DemelzaPutain mais vous êtes qui ?

GinnyC’est moi.

DemelzaIsa ?


Je réponds pas. Quelques secondes après, le gummiphone de Ginny vibre. Je m’échappe du salon sous le regard curieux de mon hôte. Je vais sur la terrasse et m’accroupit pour ne pas attirer l’attention.

-Bon sang Isa, c’est toi ?
-Tu connais quelqu’un d’autre qui t’appellerait avec le gummiphone d’un inconnu ?
-D’une inconnuE, en l’occurence non ?

Je sens une pointe d’agacement pondre dans sa voix, ce qui n’est pas pour me déplaire et a le don de me détendre quelques instants.

-Laisse-moi deviner. Tu l’as stalkee.
-…
-Bon sinon, t’es où, dis-moi ?
-Toujours au domaine.
-Toujours avec ta bande ? Toujours saturée ?
-Ouais. Je parie que t’aurais pas cru que je tiendrais aussi longtemps.

Avec moi, peut-être, mais vu que tu m’as pas laissé le temps de te le prouver, je me retrouve à crécher chez Ginny 42 ans. Cette fois-ci c’est moi qui laisse un blanc dans la conversation.

-D’ailleurs, j’aurais pas cru que tu te rabattrais sur une vieille.
-Ouais, enfin, je te rappelle que je suis plus tout jeune non plus.
-Mais pas à ce point-là. Puis… Moi en comparaison…
-Oui, je sais à quel point tu es jeune et fraîche Demelza.

Elle laisse échapper un rire satisfait, j’imagine l’expression qui va avec ce rire et cela me rend…heureux ?

-Mais parfois tellement immature avec ça.
-Oh ça va hein. Et donc, qu’est-ce que tu fais avec le gummi de cette Ginny ? J’ai cru comprendre qu’elle vit à Illusio’, t’y es aussi ?
-Ouais. Tu peux venir si tu veux. On avait dit qu’on voyagerait ensemble un jour.

Et… ouais. En fait j’aimerais bien qu’elle soit là avec moi, là tout de suite. Ça semblerait plus vraisemblable, plus acceptable et définitivement plus agréable que la situation dans laquelle je vis actuellement. Encore une fois j’ai rien contre ces enfants, mais voilà…

-On avait aussi dit qu’on attendrait pour ça.

Un silence s’installe quelques instants. Toujours ces choses qui restent éternellement en suspens.

-Demelza ?
-Oui ?
-Si je t’avais demandé de rester avec moi au Château du Domaine, tu l’aurais fait ?
-Probablement pas !

Ah. Ça c’est un coup dur pour ma fierté, et même au delà en fait.

-Mais si tu m’avais donné les clés de ta maison, je les aurais prises.

Là, c’est moi qui rigole légèrement, une chose assez rare pour que cela soit signalé.

-Putain mais tu sais rigoler toi ?
-Ahah.
-Non non, pas « ahah », juste avant, c’était un vrai rire.
-De toute façon t’as jamais eu besoin de clés.

Elle prend une petite voix contrariée et adorable.

-Peut-être… mais c’est symbolique ! C’est des coups de feu que j’entends derrière toi ?
-Ouais, c’est en bas dans la rue, je crois que je vais rentrer à l’intérieur.
-Fais gaffe hein.
-Ouais, toi aussi.
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