Je me saoule avec le bruit Szp8Je me saoule avec le bruit 4kdkJe me saoule avec le bruit 4kdk
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Kingdom Hearts Rpg
Nous sommes quatorze ans après les évènements de Kingdom Hearts 2. En tant d’années, les choses ont considérablement changé. Les dangers d’hier sont des soucis bénins aujourd’hui, et au fil du temps, les héros ont surgi de là où on ne les attendait pas. Ce sont les membres de la lumière qui combattent jour après jour contre les ténèbres.

Ce n’est plus une quête solitaire qui ne concerne que certains élus. C’est une guerre de factions. Chaque groupe est terré dans son quartier général, se fait des ennemis comme des alliés. Vivre dehors est devenu trop dangereux. Être seul est suicidaire. A vous de choisir.

La guerre est imminente... chaque camp s'organise avec cette même certitude pour la bataille.

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Il y a un temps pour tout. Vingt-huit jours, c’est long. Si je veux respecter ma promesse d’être dans le top 10 Non, si je veux simplement sortir de cette merde dans laquelle les gens semblent finir par croire que je me complais, je ne peux tout bonnement pas continuer à foncer dans le tas, m’épuiser pour de bon et mourir de façon idiote dans un piège tendu par un vieux clochard. Je ne suis pas un putain de gladiateur dénué de cerveau. La chose a eu son intérêt un temps, celui de me faire changer d’idée. Mais chaque chose ayant sa date de péremption… et ne trouvant plus de nourriture pour espérer seulement survivre au temps qu’il nous reste, je suis parti.

Un moment je me suis rendu compte que ça n’avait plus de sens de rester là et attendre de trouver des gens contre qui j’avais une chance et contre qui une victoire me ramènerait un minimum de prestige, c’est à dire : pas en dessous de 16 ans ou au dessus de 60 ans ; pas de moignon ; et capable de tenir une arme à peu près droite.

Je suis parti, laissant Demelza derrière. Je ne l’ai plus vue passer dans les alentours du château, je n’ai plus entendu sa voix si singulière. Peut-être qu’elle se la coule douce dans une taverne entourée par ses gardes du corps vidant des tonneaux en choeurs ; peut-être qu’elle est désormais éliminée et qu’elle cherche à passer le temps restant de jeu comme elle le peut. Pour l’heure je pense pouvoir dire que ce n’est plus de mon ressort et que c’est elle qui en a décidé ainsi.

Je me suis dit que ça pourrait être intéressant si toute cette affaire –le battleroyal– venait à se clôturer à Illusiopolis, que d’une certaine façon, cela ferait sens. Cela en a en tout cas dans ma tête. Et… vu que j’ai peu de moyens de suivre les actualités et les interactions entre les joueurs sur gummiphone, j’ai décidé de me rendre sur place pour m’en rendre compte par moi-même.

Alors oui, me voilà clandestin de la Shinra, au porte de souvenirs bons et moins bons, prêt à les affronter et à découvrir à quel point tout a changé. Je m’attends à ne rien reconnaître sinon la forme des buildings, le voisinage aura forcément changé. Je ne crois pas m’être jamais posé la question avant ce jour : qu’est-ce qu’était Illusiopolis à la toute base ? Fut-elle effectivement le monde qui ne jamais fut, créée de toute pièce par un vieil homme aux idées débordantes ou y avait-il là quelque chose à reconnaître, des réminiscences d’une ville qui avait vécu bien longtemps avant notre ère ? Sans doute n’en restera-t-il que des interrogations. Quel dommage que nous n’ayons plus aujourd’hui que des chansons, des poèmes et si peu de livres à lire sur l’existence de notre univers. Comme si… quelqu’un avait fait en sorte qu’il soit impossible de savoir d’où l’on vient vraiment. Comme si l'histoire était la discipline la moins représentée au Consulat. Comme si... comme si... tout cela n'était qu'un hasard.

Nous avons atterri. J’attends quelques temps sans bouger, limitant ma respiration au minimum requis pour rester lucide. Quand je n’entends plus personne autour, je sors de ma cachette.

Première mission : trouver à manger, à boire et où crécher.

Je lève les yeux vers les sommets des gratte-ciels. L’avantage c’est qu’ici il y a de quoi. Qui va trouver Isa, l’ancien membre de l’organisation, dans le building faisant le coin de la 3ème et de la 32ème avenue, niveau 34, appartement 5b ? Gagnons quelques jours ici, un peu de répis, et advienne que pourra.

J'entends assez peu de bruit à dire vrai, tant de victimes à déplorer lors des premiers jours, vraiment? J'ai du mal à le réaliser.
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Je peine à trouver un sommeil réparateur. Dans la ville où il fait toujours noir, les déflagrations résonnent dans les murs des immeubles, dans leur ossature métallique, à travers les fenêtres à simple vitrage. Parfois même une détonation me fait me lever brusquement, je dois être prêt à me précipiter vers la sortie, voire même à me jeter par la fenêtre sous peine de finir écrasé par les trente étages au dessus. Le sol tremble alors, et on prie pour que ce ne soit pas l’immeuble dans lequel on se trouve.

Mais non, les heures passent et la « vie » continue. Je regarde l’heure affichée sur une horloge démodée accrochée au plafond. Les néons en face rendent la lecture de l’heure et l’observation de ce qu’il y a dans cet environnement possibles, vu que je ne peux décemment pas ouvrir la lumière au risque d’attirer l’attention vu de l’extérieur. Tout ici sent le vieux, rien n’est neuf : des vieux meubles récupérés par-ci par-là sans aucune cohérence, des gens qui vivent sur le tas, un peu comme moi. Des photos de famille qui semblent dater « d’avant-guerre ». J’aurais pensé qu’il n’y avait que de jeunes personnes à Illusiopolis, des truands, des actifs, mais j’avais dû faire erreur.

Je finis par me relever du divan où je me reposais et je me poste devant la fenêtre, légèrement en biais. J’ouvre même la fenêtre vu que c’est pas ça qui m’empêchera de sauter en cas d’explosion. J’ai trouvé un paquet de clopes abandonné sur le frigo alors je m’en allume une ; je me penche dans le vide, accoudé et sur l’appui de fenêtre et laisse sortir une fumée bleue dans la nuit éternelle.

Mais qu’est-ce que je fous ici ? C’est l’éternel et redondant constat. Drôle de ville, drôles de gens, je vois une femme courir dans la rue les bras chargés d’un contenu que je ne peux identifier à cette distance. Elle court à grandes et rapides enjambées, tournant la tête de temps à autre pour voir si elle n’est pas suivie. J’entends ensuite un cri terrifiant, comme fou de douleur, puis le son se transforme en rire forcé, gueulé à bout de souffle dans la nuit. Deux hommes masqués apparaissent dans le coin de la rue et la prennent en filature, m’évoquant un American Nightmare à la mode d’ici.

Elle est bientôt rattrapée, et sans aucune forme de pitié, un d’entre eux la frappe dans le ventre avec une batte de baseball. Elle se plie sur elle-même, pétrie de douleur ; l’autre l’attrape par les cheveux puis par le cou et lui fait frapper la tête contre le mur. Une fois, deux fois.

Je pourrais sortir de ma torpeur, m’accrocher à quelque chose pour descendre le pan du mur sans risquer une chute de cinq étages, je pourrais au moins tenter d’intervenir, mais je ne fais rien. Je sais que son calvaire sera bientôt fini et que mon intervention n’y changera rien. Je me console en me disant qu’il est finalement préférable pour elle qu’elle ne survive pas plus longtemps au jeu. Je peux pourtant imaginer la peur qu’elle a ressentie et la violence qu’elle a subie. Mais écoute, oui, peut-être que je suis une machine égoïste, en tout cas je ne suis certainement plus le mec qui voulait sauver « la » fille.
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