Il y a un temps pour tout. Vingt-huit jours, c’est long. Si je veux respecter ma promesse d’être dans le top 10 Non, si je veux simplement sortir de cette merde dans laquelle les gens semblent finir par croire que je me complais, je ne peux tout bonnement pas continuer à foncer dans le tas, m’épuiser pour de bon et mourir de façon idiote dans un piège tendu par un vieux clochard. Je ne suis pas un putain de gladiateur dénué de cerveau. La chose a eu son intérêt un temps, celui de me faire changer d’idée. Mais chaque chose ayant sa date de péremption… et ne trouvant plus de nourriture pour espérer seulement survivre au temps qu’il nous reste, je suis parti.
Un moment je me suis rendu compte que ça n’avait plus de sens de rester là et attendre de trouver des gens contre qui j’avais une chance et contre qui une victoire me ramènerait un minimum de prestige, c’est à dire : pas en dessous de 16 ans ou au dessus de 60 ans ; pas de moignon ; et capable de tenir une arme à peu près droite.
Je suis parti, laissant Demelza derrière. Je ne l’ai plus vue passer dans les alentours du château, je n’ai plus entendu sa voix si singulière. Peut-être qu’elle se la coule douce dans une taverne entourée par ses gardes du corps vidant des tonneaux en choeurs ; peut-être qu’elle est désormais éliminée et qu’elle cherche à passer le temps restant de jeu comme elle le peut. Pour l’heure je pense pouvoir dire que ce n’est plus de mon ressort et que c’est elle qui en a décidé ainsi.
Je me suis dit que ça pourrait être intéressant si toute cette affaire –le battleroyal– venait à se clôturer à Illusiopolis, que d’une certaine façon, cela ferait sens. Cela en a en tout cas dans ma tête. Et… vu que j’ai peu de moyens de suivre les actualités et les interactions entre les joueurs sur gummiphone, j’ai décidé de me rendre sur place pour m’en rendre compte par moi-même.
Alors oui, me voilà clandestin de la Shinra, au porte de souvenirs bons et moins bons, prêt à les affronter et à découvrir à quel point tout a changé. Je m’attends à ne rien reconnaître sinon la forme des buildings, le voisinage aura forcément changé. Je ne crois pas m’être jamais posé la question avant ce jour : qu’est-ce qu’était Illusiopolis à la toute base ? Fut-elle effectivement le monde qui ne jamais fut, créée de toute pièce par un vieil homme aux idées débordantes ou y avait-il là quelque chose à reconnaître, des réminiscences d’une ville qui avait vécu bien longtemps avant notre ère ? Sans doute n’en restera-t-il que des interrogations. Quel dommage que nous n’ayons plus aujourd’hui que des chansons, des poèmes et si peu de livres à lire sur l’existence de notre univers. Comme si… quelqu’un avait fait en sorte qu’il soit impossible de savoir d’où l’on vient vraiment. Comme si l'histoire était la discipline la moins représentée au Consulat. Comme si... comme si... tout cela n'était qu'un hasard.
Nous avons atterri. J’attends quelques temps sans bouger, limitant ma respiration au minimum requis pour rester lucide. Quand je n’entends plus personne autour, je sors de ma cachette.
Première mission : trouver à manger, à boire et où crécher.
Je lève les yeux vers les sommets des gratte-ciels. L’avantage c’est qu’ici il y a de quoi. Qui va trouver Isa, l’ancien membre de l’organisation, dans le building faisant le coin de la 3ème et de la 32ème avenue, niveau 34, appartement 5b ? Gagnons quelques jours ici, un peu de répis, et advienne que pourra.
J'entends assez peu de bruit à dire vrai, tant de victimes à déplorer lors des premiers jours, vraiment? J'ai du mal à le réaliser.
Dim 7 Fév 2021 - 20:55Un moment je me suis rendu compte que ça n’avait plus de sens de rester là et attendre de trouver des gens contre qui j’avais une chance et contre qui une victoire me ramènerait un minimum de prestige, c’est à dire : pas en dessous de 16 ans ou au dessus de 60 ans ; pas de moignon ; et capable de tenir une arme à peu près droite.
Je suis parti, laissant Demelza derrière. Je ne l’ai plus vue passer dans les alentours du château, je n’ai plus entendu sa voix si singulière. Peut-être qu’elle se la coule douce dans une taverne entourée par ses gardes du corps vidant des tonneaux en choeurs ; peut-être qu’elle est désormais éliminée et qu’elle cherche à passer le temps restant de jeu comme elle le peut. Pour l’heure je pense pouvoir dire que ce n’est plus de mon ressort et que c’est elle qui en a décidé ainsi.
Je me suis dit que ça pourrait être intéressant si toute cette affaire –le battleroyal– venait à se clôturer à Illusiopolis, que d’une certaine façon, cela ferait sens. Cela en a en tout cas dans ma tête. Et… vu que j’ai peu de moyens de suivre les actualités et les interactions entre les joueurs sur gummiphone, j’ai décidé de me rendre sur place pour m’en rendre compte par moi-même.
Alors oui, me voilà clandestin de la Shinra, au porte de souvenirs bons et moins bons, prêt à les affronter et à découvrir à quel point tout a changé. Je m’attends à ne rien reconnaître sinon la forme des buildings, le voisinage aura forcément changé. Je ne crois pas m’être jamais posé la question avant ce jour : qu’est-ce qu’était Illusiopolis à la toute base ? Fut-elle effectivement le monde qui ne jamais fut, créée de toute pièce par un vieil homme aux idées débordantes ou y avait-il là quelque chose à reconnaître, des réminiscences d’une ville qui avait vécu bien longtemps avant notre ère ? Sans doute n’en restera-t-il que des interrogations. Quel dommage que nous n’ayons plus aujourd’hui que des chansons, des poèmes et si peu de livres à lire sur l’existence de notre univers. Comme si… quelqu’un avait fait en sorte qu’il soit impossible de savoir d’où l’on vient vraiment. Comme si l'histoire était la discipline la moins représentée au Consulat. Comme si... comme si... tout cela n'était qu'un hasard.
Nous avons atterri. J’attends quelques temps sans bouger, limitant ma respiration au minimum requis pour rester lucide. Quand je n’entends plus personne autour, je sors de ma cachette.
Première mission : trouver à manger, à boire et où crécher.
Je lève les yeux vers les sommets des gratte-ciels. L’avantage c’est qu’ici il y a de quoi. Qui va trouver Isa, l’ancien membre de l’organisation, dans le building faisant le coin de la 3ème et de la 32ème avenue, niveau 34, appartement 5b ? Gagnons quelques jours ici, un peu de répis, et advienne que pourra.
J'entends assez peu de bruit à dire vrai, tant de victimes à déplorer lors des premiers jours, vraiment? J'ai du mal à le réaliser.