En mouvement, Nazik attends l'ouverture qui s'éloigne désespérément. Ils ne sont plus que trois concurrents à espérer atteindre la sorcière. Celle-ci n'a pas daigné se fendre de la moindre expression, pas même d'une simple réaction. Face à ce trio téméraire, elle n'offre ni plus ni moins de sérieux qu'à l'heure où ils étaient quelques dizaines. La belle sorcière, toujours si simple et éfficace, enchaine les justes réactions. Et le barrage de sort est devenu plus dense que du plomb. Où que vous posiez les pieds, c'est déjà piégé. Un morceau de sol luit d'une lueur inquiétante, vous y sentez votre vigueur aspiré. Un autre est gelé ou mouillé, à peine un pas ou peut-être deux si vous êtes assez vifs, la foudre s'y abat déjà. Par là, la roche à vos pieds brûle encore de quelques sorts de flammes et ici, elle a été déformé au point d'être parfaitement impraticable à la semelle.
Et le concurrent qui y passe s'en dégage vite. Les pieds empêtrés par le relief, fou de manière localisé, il se fait rattraper par un vent qui le gifle avec des dizaines de cailloux.

Pour finir sur une marre de glace et y glisser… pas loin d'être éliminé. La sorcière doit pourtant réserver le sort qui suit à l'autre concurrent qui tente sa propre percée. Et le temps a joué à l'avantage de la sorcière, sage d'avoir économisé ses sorts. Non seulement elle est bien plus à l'aise à n'avoir désormais que trois assaillants à repousser… mais surtout, ils sont à court de munitions. Chose qui ne lui arrivera pas, à elle. Et quel voyage que de devoir franchir quelques mètres au travers de ses sorts. Quel calvaire doit-on vivre et quel exploit doit-on accomplir pour avoir le droit de, peut-être, poser la main sur elle.
Dosé tout en maitrise, elle inspire l'économie ultime de gestes et de pensées, n'a pas lâché une goutte de sueur.

Sacré dilemme… faut-il laisser les autres concurrents se casser les dents sur la sorcière pour respirer un peu ? Ou se jeter à coeur perdu avec eux dans l'espoir d'exploiter un demi-instant d'inattention ?

Les trois concurrents, eux, ne peuvent pas s'en vanter. Leurs coeurs battent la chamade, ils sont brûlés et rougis par l'effort, subissent des sueurs froides. Nazik, lui, marche… et pose le pieds avec grande prudence, retrouve un semblant de souffle ainsi. Les deux concurrents sont à terre, il accélère et sprint pour fuir les flammes qui se déchainent à l'endroit d'où il vient à peine de partir. Se laisse glisser en ligne droite le long du sol glacé, un flash de lumière dans son dos lorsqu'il prend appui appui sur un mur de terre pour bondir !
En l'air, le voilà qui ne distingue plus aucune autre saturation que celle de la sublime sorcière et ses yeux, deux cruels rubis, sont braqués sur lui.

" Enfin… " Le jeune homme sourit pendant qu'elle incante. " …nous voilà en tête à tête ! "

La foudre s'abat, éclaire momentanément l'endroit, précisément braqué sur Nazik mais sans le toucher. De même qu'à la suite du sort foudre, un brasier explose juste avant de le percuter. Le souffle d'un tel sort le chauffe, pas loin de le brûler, puis le laisse atterrir brusquement à terre. Le troisième Requiem Vert s'agite et asperge le coalisé d'une lumière champêtre. Ces petits sans-cœur, bien inoffensifs, ne sont pas seulement capable de soigner, ils ont aussi la propriété très utile d'absorber la magie.
Les trois mignons lui tournent autour en satellite, telles des lunes autour d'une planète et pourtant, le jeune homme n'est pas si confiant.

Comme vient juste de le démontrer un puissant brasier, des sorts trop amples pourront encore l'atteindre ! Et les Requiem Verts ne sont pas si rapides, pas au point de le suivre dans sa fuite au rythme qu'impose la sorcière, en tout cas. Ca n'empêche pas Nazik de sourire… il lui semble qu'à la vue des sans-cœurs, la mage noire a très légèrement grimacée, de manière si fugace.
Enfin, une réaction de sa part ?! L'obscurantiste se sent si beau et si classe et si homme ! Il sourit !

De manière fugace aussi, il voit son adversaire qui incante un sort… avec des gestes d'une ampleur jamais vu depuis le début de l'affrontement… et cela promet quelque chose de dantesque. D'un geste félin, Nazik jette un bras en direction de la femme fatale, projetant un laser violet en sa direction ! Cela l'immobilise, le temps que le sort s'efface sur son épaule, pour qu'elle continue son incantation comme si de rien n'était. Ni une, ni deux, le jeune homme prend ses jambes à son cou en sens inverse sans voir plus loin que le bout de son nez. Les reliefs, ici, sont fait de telle manière qu'un couloir de hautes roches mènent au précipice des ténèbres ou permettent de s'en échapper.
La pierre elle-même hurle de douleur lorsque l'eau emplit le couloir et avance, massive, à la vitesse d'un cheval au galop.

Ce n'est pas en courant qu'il échappera à l'inondation. Et l'eau passe le long du couloir, impitoyable, emporte tout sur son passage avant d'enfin s'étaler au sol jusqu'à disparaitre. La sorcière, confiante et impassible, braque encore Nazik du regard. Il chevauche sa vouivre dans les airs, s'y accroche à deux mains fermes. Les trois requiem verts, les pauvres, ont pu absorbés autant de magie que ça leur chante mais ca n'a pas empêché le torrent de les congédier du combat.

" Je m'appelle Nazik Malfice… un plaisir de vous rencontrez, madame… et vous, vous êtes ? "

La vouivre décale à toute vitesse et esquive, de justesse, la réponse sous forme d'un sort de foudre !