" Elle est violente celle-là… " Dit-il.

De gestes des bras incantatoires, la belle sorcière donne le rythme à l'orchestre et, bien forcé, les concurrents dansent comme des patins. De quelques claquements de doigts ? L'air crépite sous les traits de foudres qu'elle déchaine, il sue des sphères de feux qui viennent s'étaler sur les roches, il frissonne de ces éclats gelés qui se font glace à l'impact et des fleuves entier se répandent au sol ou tombent du ciel. Sans arrêter, machinale, elle est d'un sang-froid impeccable. Dos au précipice des ténèbres, quelques pas à reculons suffirait à la faire chuter et pourtant, la mage noire ne donne pas un seul instant l'impression d'être au pied du mur. Que ce soit la charge désespéré d'un téméraire saturé ou un tir ou un explosif, rien ne l'atteint. Sans la moindre expression, ni égratignure, la belle sorcière balaye de ses sorts toute tentative et à l'instant, pas un seul assaillant qui ne passe pas pour un plaisantin.
Nazik se relève et essuie d'un revers un peu de sang au coin de sa bouche, ainsi que sa mine revêche.

Un sourire aux lèvres, il frissonne de ce conçurent. Jusqu'ici, lui ne voulait que fuir et survivre en attendant que tout à chacun se fatigue. Ca lui aurait très bien allez de jouer les charognards. Peut-être plus tard mais pas maintenant. Non mais regardez-là ! Elle est belle, elle est digne, elle est sombre… ce que le style gothique a fait de meilleur… et par quel miracle toutes ces ceintures tiennent-elles ensemble ? Et que dire de cette peluche de mog qui mime ses incantations à ses pieds ? Des airs de violons distordus se mettent à chanter dans l'esprit de l'obscurantiste, lui qui sait la désirer et sait, très bien, tout le plaisir de l'inaccessible.
Peu importe le détail de tout cela, Nazik l'admire et est très satisfait d'être là où il est.

Regardez-la, à la façon d'une diva malgré elle, qui déchaine soudain l'air d'un revers de main dédaigneux. La roquette en approche est dévié de sa trajectoire, s'approche près d'elle mais pas assez pour la percuter ou lui arracher la moindre expression. Et pendant que le projectile dessine des ronds dans la précipice jusqu'à disparaitre, elle croise les bras. Tout le monde court et s'agite autour de son calme olympien, tandis qu'elle lève tranquillement ses bras croisés.

Elle en abaisse à sa gauche un pour que s'y lève, sur son ordre, un mur de terre. Juste assez haut pour la dépasser mais qu'à peine, juste assez longtemps pour encaisser la rafale avant de se remettre à plat. Se perdant un instant à l'admirer, on remarque que la rafale n'était pas terminé lorsque le sort de roche a commencé à retomber, le timing simplement parfait. Et l'autre bras s'abaisse en arrière avant de revenir en avant, de la même manière que l'on nage à l'envers. A la poursuite de ses doigts fins, un flux d'eau brillante charge de ses pieds jusqu'à un téméraire. L'imbécile, et cela aiguise d'autant plus le sourire de Nazik, se fait propulser par un torrent à mi-chemin de son attaque !
Et ce sourire insolent retombe aussi vite qu'il est apparu.

Le jeune homme se fait embarquer par quelques kilos d'H2O !

" Je crois que je l'aime. " Dit-il, tout mouillé et glacé par l'air nocturne qui commence à siffler entre les reliefs violets clairs.

L'air crépite, le force à fuir avant d'avoir pu se relever. Il roule sur le côté en panique, s'échappe d'un bond loin de l'étendue d'eau qui se fait foudroyer. Plusieurs concurrents sont prisonniers et tremblent. Un bête sort de foudre, le plus basique qui soit mais très rapide à partir, ça a déjà suffit à éliminer une belle dizaine de conçurent trop peu soucieux.
Encore en l'air, Nazik affiche un air un peu inquiet face à l'étendue glacée sous ses pieds.

Et tout autour, les concurrents se font de moins en moins nombreux. Jusqu'ici, l'obscurantiste a peut-être eu le loisir de danser entre les sorts avec nonchalance… mais plus le nombre de ses cibles se réduit, plus dense se fait le barrage de sorts pour eux. Puisqu'il sent son regard sur elle, du bout du bras, le jeune homme lui jette sa clef ! Celle-ci part en tournoyant malgré son manque parfait d'aérodynamisme. Forcé par l'initiative, la sorcière pointe du doigt au sol et lève sa main, de la même façon qu'on se jette une pluie de pétale de rose. Une brusque vague de neige s'élève, sème sur sa route un bloc de glace duquel la clef reste prisonnière.
Nazik a eu le temps de glisser hors de la patinoire mais son arme est bloqué ! Impossible de la ramener par magie ou autre… et il se remet à sourire, persuadé que c'est voulu de la part de la sorcière.

Si elle avait simplement dévié, la Keyblade aurait disparu pour réapparaitre dans sa main ou, par quelques rebonds magiques, lui serait revenu en main. Pas là.

" Elle fait peur. "