« Eh ? Y’a quelqu’un, euh… Service de chambre ! »
Non, non et non. Je n’ouvrirais pas. Mais partez, allez-vous-en ! Y’a personne, chambre vide, bye bye ! Allez… S’il vous plait…
Je me recroqueville un peu plus, adossé contre la commode. Une chambre d’hôtel, il n’y a strictement pas de quoi se cacher ici ! Le lit ? Trop bancale. La salle de bain ? C’est le premier endroit où ils vont aller !
Je serre un peu plus la pauvre lampe entre mes mains. Je n’ai rien trouvé d’autre, mais qu’est-ce que je fais avec ça ? C’est débile, je n’y arriverais jamais !
« Allez gamin ! Fait pas le con, je sais que t’es là ! »
Je déglutis avec difficulté, j’entends mon cœur battre tellement fort, j’ai l’impression que mes tympans vont exploser. Rah bon sang, ma vision est en train de se brouiller, j’ai l’impression que l’hôtel tangue. Reprend-toi, Dimitri, reprend-toi !
« Je t’ai vu rentré tu sais… Je ne suis pas le concierge pour rien… »
De toute les personnes possibles et inimaginable dans ce fichu hotel. Vous croyez que cela serait un caïd, ou je ne sais pas quoi, qui viendrait essayer de me tuer. Mais pas le concierge ! C’est quoi ces conneries ? Sérieusement ? Le concierge ? Vraiment de vraiment ?!
« Bon, t’as gagné, je m’en vais… » qu’il me dit d’une voix presque tremblotante.
Il s’éloigne… ? Ouf, il s’éloigne, tout va bien.
Je sens comme un poids s’écraser soudainement sur mes épaules, j’en tomberais presque à la renverse. C’est presque à quatre pattes que je me traîne jusqu’à l’ork. Je le secoue à nouveau.
« Karg’, je t’en supplie, ne me laisse pas là. Ils vont me fracasser ! » C’est presque à contrecœur que les mots suivant sortent de ma gorge. « J’ai besoin de toi. »
Aucune réponse. Sérieusement ? Je commence à serrer le poing, je m’enrage. Non vraiment, je m’énerve ! Je commence à sentir mes yeux devenir humide tellement je suis furieux !
« Ah d’accord, c’est comme ça hein… Quand il s’agit d’aller rouler des épaules, t’es là. Et quand il faut vraiment agir, plus personne. Tu l’as dit toi-même, les munnies, la récompense. Notre ticket de sortie. Et tu ne fous rien ? Sérieusement ? »
Mon poing se serre encore plus.
« C’est quoi ton problème ? Sérieux ?! »
J’hausse la voix sous la colère, et je m’arrête aussitôt. Tu… Tu viens de gueuler. Mais quelle andouille, purée, mais ce n’est pas vrai ! Je suis un abruti, qu’est-ce que je fais ! Ils vont tous me griller ! Ils vont tous arriver !
Je cours me planquer derrière le placard à nouveau, reprenant ma lampe entre mes mains. C’est fini, c’est foutu ! Adieu mes espoirs, adieu ma sortie loin de cette ville de merde !
Une minute… Puis deux… Rien ?
Non, quelque chose cloche…
J’entends quelque chose tourner dans la serrure de ma porte.
BON SANG, ne me dites pas que… Aaaaaah ! Le concierge ! Il est allé chercher son double des clefs ! Merde, merde merde ! Je fais quoi ?! Bon sang, je fais quoi ?!
La porte commence à s’ouvrir, j’en arrête de respirer. Mon regard se pose partout dans la chambre, un endroit, une idée, n’importe quoi !
« Eh… C’est quoi ce… EH ! » que j’entends la voix dire, en entrant. « Tu dors ? »
Il a vu Karg, évidemment qu’il a vu Karg en premier !
Je me permets de jeter un œil, le plus discrètement possible.
Il est en train de s’en approché, il tient une masse improvisé, sérieux ?!
Il va éliminer Karg’, je ne peux pas… Raaaaah !
« AAAAAAAAAAAHHHHH ! »
Que je commence à hurler en sortant de ma cachette, frappant avec la lampe de toute mes forces contre le crâne du concierge.
Il tombe au sol sous la surprise, et en perd ses couleurs. Je… je l’ai tué ? Non, je n’ai pas… Il est juste inconscient ?
Oh bon sang. Mais qu’est-ce que j’ai fait ?!