J’avais pris une pause, ouais. Genre dix minutes, pour souffler un peu, puis j’étais reparti à la recherche de la seconde sorcière. D’façon si elles étaient aussi fortes que ça, elles devaient déjà être au courant que j’étais après elle, et que j’avais fumé la première d’entre elles.
Je marchais, donc, incapable de couper tout droit à cause des cinquante arbres qui me faisaient chier. C’était mal agencé de fou ici. Y’avait des forêts, genre ça allait. C’était des forêts de décor on va dire. T’avais des arbres, des feuilles mortes et tout… Mais c’était limite une zone comme les autres.
Non, là, frère, c’était koh-lanta. J’étais vraiment dans le trou du cul, du trou du cul du monde. C’était sauvage de fou, à se demander si l’Homme avait déjà posé le pied ici. C’était sûr que mes jambes étaient éclatées par les ronces que je traversais sans sourciller.
Pis, de nouveau, une autre cabane. Cette fois-ci la meuf elle m’attendait à l’entrée. Une coule grise, fine j’dirais. Une capuche relevée qui dévoilait une épaisse tignasse rouge qui lui tombait sur le visage. A mesure que je m’avançais, je remarquais a quel point elle pouvait être… pas mal.
Non en vrai ! La première c’était ta tante alcoolique, le visage creusé par la vérole et tout. Là… c’était plutôt ta cousine, celle où tu va vérifier les textes officiels et tout pour voir si c’est SI grave que ça de… Enfin bref. Elle me regardait avec ses yeux là… C’était pas haineux comme l’autre. C’était complètement l’inverse, même. J’étais perturbé.
Et je m’approchais hein, et là il me restait deux mètres à faire. Deux bons pas et j’allais l’ouvrir de bas en haut. Paf, keyblade dans le bide, on remonte jusqu’à la gorge et y’a tout qui tombe par terre.
Merci.
Et… elle… va littéralement se jeter dans mes bras. Alors, dans ma tête il se passe cinquante trucs en même temps. Déjà… si il se passe quelque chose, personne le saura, techniquement. On est perdu dans les bois, c’est tranquille. Pis… j’me dis que c’est p’tête un piège. Elle avait les mains vides, mais c’est quand même la tarée qui se mutile le cul pour lancer des sorts. Y’a surement une dague cachée quelque part… dans une botte ? Va savoir, t’sais des planques pétées y’en a tellement.
Euh… Ouais. Alors… Je t’avoue que je comprends pas tout, là. Dé…veloppe. On s’assoit, on se prend un café, j’sais pas mais j’ai pas les clés.
Elle recule, et me regarde les yeux humides. Elle relève sa manche, et je vois la peau de son bras, complètement défoncée. Y’a des entailles partout. Des cicatrices blanches, des plaies effacées par le temps, des plus fraiches, d’autres qui se chevauchent. Je comprends pas. Vraiment je comprends que dalle. La meuf fait ça… pour lancer ses sorts de merde, et… elle est quand même contente que je sois là ?
Elles me retiennent. J’ai senti l’essence de Boudalagaga disparaître.
Bouda…
Celle que tu as tué, qu’e’m’dit en me coupant net. Si elle est morte, les autres suivront, non ? Et je pourrais enfin partir !
Attends, quoi ? Les autres ?
Oui, il en reste deux. Ce sont trois soeurs. Je pensais que tu étais au courant ? Que tu venais pour ça ?
Euh, oui, totalement. Mais t’es pas l’une d’elles ? T’es pas une sorcière ? Parce que t’as quand même le look.
Elle baissa la tête.
Si… Je suis une sorcière, mais… Je suis surtout captive de ces bois. Elles m’ont enlevée, elles ont utilisé mon sang pour leurs préparations. Elles…
Je lui relève le menton du bout du doigt.
Okay… J’avais pas prévu de libérer des otages, mais t’inquiètes, on va les déboiter.
Elle comprend pas tout ce que je raconte, mais elle sourit.
Tu peux courir ? Tu peux te battre ?
Et là… Venu de nul part, j’me prends du sang en plein dans la gueule. Mais c’est pas du sang normal, c’est du sang un peu noir, un peu couleur cerise en fait.
Quitte. Ces. Lieux. Sur. Le. Champ.
La vraie sorcière, enfin la connasse quoi, venait juste d’arriver. Un vieux couteau rouillé à la main, je la voyais se découper le bras, en extraire son sang pour en former une sphère qu’elle faisait léviter entre ses mains. Réponse direct de la part du meilleur membre de la lumière : je sors mes keyblades, direct prêt à lui mettre dans la gueule.
C’est marrant… J’pense que les habitants du village, vous ont dit la même chose ! Et pourtant vous êtes toujours là !
…
C’était très nul.
La rouquine ? Que j’dis en me retournant vers elle, en cherchant un peu de soutien.
C’était… pas ouf, ouais.
Je baisse la tête avant de la relever avec panache !
Quoiqu’il en soit, les seules personnes qui vont quitter ces lieux, c’est nous. Toi, tu vas crever.
Et là, beeeem, j’me lance dessus et j’tente deux coups de keyblade qu’elle pare avec un mur de sang. Genre, sa sphère dégueulasse là, elle le transforme en cube, et du coup bah… tu connais l’expression « un coup d’épée dans l’eau » j’te fais pas de dessin.
Je retombe au sol, saute en arrière pour me replacer et éviter un pilier de sang, et jette un oeil sur mon alliée du jour.
Je ne peux pas t’aider. Elle est meilleure que moi. Si j’essaye d’utiliser mon sang, elle pourra en prendre le contrôle.
Donc en plus, elle va rien branler pour m’aider. C’est génial. Je roule un coup sur le côté, esquive deux projectiles de sang, tente une rondade, un salto, pendant le salto je fais une vrille, je me rattrape sur les mains, je fais deux trois pas avant de partir en cloche pied, toujours sur les mains. Je fais demi tour, j’écartes les jambes en V pour esquiver un autre tir, puis je pousse sur mes mains pour tenter le triple Flip avant, et je me réceptionne enfin.
La sorcière ralentit le rythme de ses attaques, elle doit manquer de jus. Elle s’entaille l’intérieur de la main et tend ses bras devant elle. Deux mains de sang attrapent la rouquine par derrière et la portent jusqu’à la sorcière en lévitation. Elle lève son couteau au dessus de sa tête et s’apprête à le planter en plein de coeur de sa captive.
Non ! Débrouilles-toi ! qu'elle dit en se défaisant de ses liens et en retombant au sol.
Je la rattrape juste avant qu’elle ne touche le sol. Je la repose et je retourne combattre, avec l’espoir que la sorcière n’ait plus assez de sang dans les veines pour parer mes coups. J’tente deux coups de keyblades, pareil, mais elle les pare avec la même technique que tout a l’heure. J’retourne au sol, tout pareil. Ça m’saoule.
La frapper ça marche pas. La magie… j’suis pas convaincu. Si t’y réfléchis cinq minutes… Le feu, déjà. Bah du sang plus du feu, ça donne rien. L’eau, ça va juste le diluer, ça va pas me servir à grand chose. La glace, ça va le durcir, pas besoin non plus. Le foudroyer… putain j’sais même pas si le sang c’est conducteur.
Et là… là j’comprends que je suis baisé. Parce que, j’pourrais forcer comme un enculé et la déboiter dans les secondes qui arrivent. Mais du coup, faudrait que j’aille me reposer, donc la dernière sorcière devrait attendre demain et ça me ferait passer pour un con devant tout le village. Ça c’était hors de question putain.
Parce qu’au final. Si j’me prends ses « coups de sang » ça fait quoi en fait ? J’vais juste être dégueulasse, mais c’est tout. J’essaye.
J’me mets face à la sorcière, j’ferme les yeux et j’tends les bras. Rien de plus, j’attends. Elle en profite pour me lancer tout ce qu’elle peut à la gueule. Alors en soi, ça fait peur si t’es hémophile, mais ça fait… pas mal du tout en fait. J’dois surement devenir encore plus rouge qu’un indien du nouveau monde, puis à un moment ça s’arrête.
Debout, hourdé de sang, je peux pas ouvrir les yeux pour voir c’qu’y s’passe. J’m’essuie comme je peux et je vois la sorcière devant moi, toujours en train de flotter, mais plus « mollement ». Je souris.
Alors ? On a pris de petit déj’ ?
… toujours pas.
Putain.
C’te grosse conne nous faisait une crise d’hypoglycémie, sauf que c’est juste qu’elle avait plus de sang. Elle était pâle, limite on voyait à travers, un truc de fou. Elle tenta un mot… juste un souffle timide qui sortait de sa bouche.
Elle chuta au sol, au milieu des racines et des feuilles. Je fis quelques pas dans sa direction. La magie du sang c’était vraiment d’la merde putain. Je mis ma main autour de son cou, serrai et attendit que la vie quitte son corps. La seconde sorcière était morte.
La rouquine s’approcha du corps et cracha sur sa dépouille en l’insultant dans une langue que je reconnaissais pas. Le temps de faire ressortir ses émotions, nous finîmes par nous asseoir un arbre mort. Je la regardais fixer le corps de sa tortionnaire, n’arrivant pas a le quitter des yeux. Un genre de fascination… un sourire qui se dessinait sur son visage alors que son regard restait vide.
Elle ne reviendra pas, tu sais, qu’j’y dis en passant la main dans son dos. La coule qu’elle portait était si fine que je sentais les cicatrices à travers le tissu.
Je sais. Je l’espère, qu’elle dit en m’embrassant la joue, puis en posant la tête sur mon épaule. C’était chelou, mais j’aimais bien.
Ton n.. euh.. de… comment tu.. t’intitules ?
Dé-bile.
Elle souffla du nez avant de me répondre.
Adonia. Et je dois ma liberté à…
Roxas, que j’dis en frappant mon torse de mon poing. Futur lord d’Havrevas, et Maréchal de la Lumière, mais ça c’est juste le samedi.
Je senti sa main, qui était posée sur la mienne, se resserrer l’espace d’un instant.
Eh bien, merci Roxas. C’est du bon boulot pour un Lundi, ria t-elle. La vérité, c’est que j’avais aucune foutue idée du jour qu’on était.
D.Va.
Je retirai ma main et me relevai d’un bond.
Il faut qu’j’y aille Adonia, j’en ai encore une a débouter ! Je… le prends pas mal mais vu ton look, tu ferais mieux de m’attendre avant de retourner au village. Les habitants pourraient ne pas comprendre et…
Je vais t’accompagner alors, dit-elle les yeux brillants.
Euh t’es sûre ? Parce que les mecs m’ont dit que celle qui restait était la plus dangereuse ?
Vraiment ? Ils ont dit ça ?
Euh… ouais. Pourquoi c’est pas le cas ?
Je l’ai rarement vue. C’est celle qui commandait aux autres, elle a aussi une cabane beaucoup plus loin dans la forêt, mais j’y suis rarement allée. Laisse moi t’accompagner, dans le doute.
Okay. Le trajet sera plus sympa à deux d’toutes façons. Alors ? Ton histoire ?
Et on a commencé à marcher. On allait tellement la bousiller qu’plus aucune sorcière viendrait foutre la merde dans la région. Parole de moi même.
Lun 18 Jan 2021 - 15:35Je marchais, donc, incapable de couper tout droit à cause des cinquante arbres qui me faisaient chier. C’était mal agencé de fou ici. Y’avait des forêts, genre ça allait. C’était des forêts de décor on va dire. T’avais des arbres, des feuilles mortes et tout… Mais c’était limite une zone comme les autres.
Non, là, frère, c’était koh-lanta. J’étais vraiment dans le trou du cul, du trou du cul du monde. C’était sauvage de fou, à se demander si l’Homme avait déjà posé le pied ici. C’était sûr que mes jambes étaient éclatées par les ronces que je traversais sans sourciller.
Pis, de nouveau, une autre cabane. Cette fois-ci la meuf elle m’attendait à l’entrée. Une coule grise, fine j’dirais. Une capuche relevée qui dévoilait une épaisse tignasse rouge qui lui tombait sur le visage. A mesure que je m’avançais, je remarquais a quel point elle pouvait être… pas mal.
Non en vrai ! La première c’était ta tante alcoolique, le visage creusé par la vérole et tout. Là… c’était plutôt ta cousine, celle où tu va vérifier les textes officiels et tout pour voir si c’est SI grave que ça de… Enfin bref. Elle me regardait avec ses yeux là… C’était pas haineux comme l’autre. C’était complètement l’inverse, même. J’étais perturbé.
Et je m’approchais hein, et là il me restait deux mètres à faire. Deux bons pas et j’allais l’ouvrir de bas en haut. Paf, keyblade dans le bide, on remonte jusqu’à la gorge et y’a tout qui tombe par terre.
Merci.
Et… elle… va littéralement se jeter dans mes bras. Alors, dans ma tête il se passe cinquante trucs en même temps. Déjà… si il se passe quelque chose, personne le saura, techniquement. On est perdu dans les bois, c’est tranquille. Pis… j’me dis que c’est p’tête un piège. Elle avait les mains vides, mais c’est quand même la tarée qui se mutile le cul pour lancer des sorts. Y’a surement une dague cachée quelque part… dans une botte ? Va savoir, t’sais des planques pétées y’en a tellement.
Euh… Ouais. Alors… Je t’avoue que je comprends pas tout, là. Dé…veloppe. On s’assoit, on se prend un café, j’sais pas mais j’ai pas les clés.
Elle recule, et me regarde les yeux humides. Elle relève sa manche, et je vois la peau de son bras, complètement défoncée. Y’a des entailles partout. Des cicatrices blanches, des plaies effacées par le temps, des plus fraiches, d’autres qui se chevauchent. Je comprends pas. Vraiment je comprends que dalle. La meuf fait ça… pour lancer ses sorts de merde, et… elle est quand même contente que je sois là ?
Elles me retiennent. J’ai senti l’essence de Boudalagaga disparaître.
Bouda…
Celle que tu as tué, qu’e’m’dit en me coupant net. Si elle est morte, les autres suivront, non ? Et je pourrais enfin partir !
Attends, quoi ? Les autres ?
Oui, il en reste deux. Ce sont trois soeurs. Je pensais que tu étais au courant ? Que tu venais pour ça ?
Euh, oui, totalement. Mais t’es pas l’une d’elles ? T’es pas une sorcière ? Parce que t’as quand même le look.
Elle baissa la tête.
Si… Je suis une sorcière, mais… Je suis surtout captive de ces bois. Elles m’ont enlevée, elles ont utilisé mon sang pour leurs préparations. Elles…
Je lui relève le menton du bout du doigt.
Okay… J’avais pas prévu de libérer des otages, mais t’inquiètes, on va les déboiter.
Elle comprend pas tout ce que je raconte, mais elle sourit.
Tu peux courir ? Tu peux te battre ?
Et là… Venu de nul part, j’me prends du sang en plein dans la gueule. Mais c’est pas du sang normal, c’est du sang un peu noir, un peu couleur cerise en fait.
Quitte. Ces. Lieux. Sur. Le. Champ.
La vraie sorcière, enfin la connasse quoi, venait juste d’arriver. Un vieux couteau rouillé à la main, je la voyais se découper le bras, en extraire son sang pour en former une sphère qu’elle faisait léviter entre ses mains. Réponse direct de la part du meilleur membre de la lumière : je sors mes keyblades, direct prêt à lui mettre dans la gueule.
C’est marrant… J’pense que les habitants du village, vous ont dit la même chose ! Et pourtant vous êtes toujours là !
…
C’était très nul.
La rouquine ? Que j’dis en me retournant vers elle, en cherchant un peu de soutien.
C’était… pas ouf, ouais.
Je baisse la tête avant de la relever avec panache !
Quoiqu’il en soit, les seules personnes qui vont quitter ces lieux, c’est nous. Toi, tu vas crever.
Et là, beeeem, j’me lance dessus et j’tente deux coups de keyblade qu’elle pare avec un mur de sang. Genre, sa sphère dégueulasse là, elle le transforme en cube, et du coup bah… tu connais l’expression « un coup d’épée dans l’eau » j’te fais pas de dessin.
Je retombe au sol, saute en arrière pour me replacer et éviter un pilier de sang, et jette un oeil sur mon alliée du jour.
Je ne peux pas t’aider. Elle est meilleure que moi. Si j’essaye d’utiliser mon sang, elle pourra en prendre le contrôle.
Donc en plus, elle va rien branler pour m’aider. C’est génial. Je roule un coup sur le côté, esquive deux projectiles de sang, tente une rondade, un salto, pendant le salto je fais une vrille, je me rattrape sur les mains, je fais deux trois pas avant de partir en cloche pied, toujours sur les mains. Je fais demi tour, j’écartes les jambes en V pour esquiver un autre tir, puis je pousse sur mes mains pour tenter le triple Flip avant, et je me réceptionne enfin.
La sorcière ralentit le rythme de ses attaques, elle doit manquer de jus. Elle s’entaille l’intérieur de la main et tend ses bras devant elle. Deux mains de sang attrapent la rouquine par derrière et la portent jusqu’à la sorcière en lévitation. Elle lève son couteau au dessus de sa tête et s’apprête à le planter en plein de coeur de sa captive.
Non ! Débrouilles-toi ! qu'elle dit en se défaisant de ses liens et en retombant au sol.
Je la rattrape juste avant qu’elle ne touche le sol. Je la repose et je retourne combattre, avec l’espoir que la sorcière n’ait plus assez de sang dans les veines pour parer mes coups. J’tente deux coups de keyblades, pareil, mais elle les pare avec la même technique que tout a l’heure. J’retourne au sol, tout pareil. Ça m’saoule.
La frapper ça marche pas. La magie… j’suis pas convaincu. Si t’y réfléchis cinq minutes… Le feu, déjà. Bah du sang plus du feu, ça donne rien. L’eau, ça va juste le diluer, ça va pas me servir à grand chose. La glace, ça va le durcir, pas besoin non plus. Le foudroyer… putain j’sais même pas si le sang c’est conducteur.
Et là… là j’comprends que je suis baisé. Parce que, j’pourrais forcer comme un enculé et la déboiter dans les secondes qui arrivent. Mais du coup, faudrait que j’aille me reposer, donc la dernière sorcière devrait attendre demain et ça me ferait passer pour un con devant tout le village. Ça c’était hors de question putain.
Parce qu’au final. Si j’me prends ses « coups de sang » ça fait quoi en fait ? J’vais juste être dégueulasse, mais c’est tout. J’essaye.
J’me mets face à la sorcière, j’ferme les yeux et j’tends les bras. Rien de plus, j’attends. Elle en profite pour me lancer tout ce qu’elle peut à la gueule. Alors en soi, ça fait peur si t’es hémophile, mais ça fait… pas mal du tout en fait. J’dois surement devenir encore plus rouge qu’un indien du nouveau monde, puis à un moment ça s’arrête.
Debout, hourdé de sang, je peux pas ouvrir les yeux pour voir c’qu’y s’passe. J’m’essuie comme je peux et je vois la sorcière devant moi, toujours en train de flotter, mais plus « mollement ». Je souris.
Alors ? On a pris de petit déj’ ?
… toujours pas.
Putain.
C’te grosse conne nous faisait une crise d’hypoglycémie, sauf que c’est juste qu’elle avait plus de sang. Elle était pâle, limite on voyait à travers, un truc de fou. Elle tenta un mot… juste un souffle timide qui sortait de sa bouche.
Elle chuta au sol, au milieu des racines et des feuilles. Je fis quelques pas dans sa direction. La magie du sang c’était vraiment d’la merde putain. Je mis ma main autour de son cou, serrai et attendit que la vie quitte son corps. La seconde sorcière était morte.
La rouquine s’approcha du corps et cracha sur sa dépouille en l’insultant dans une langue que je reconnaissais pas. Le temps de faire ressortir ses émotions, nous finîmes par nous asseoir un arbre mort. Je la regardais fixer le corps de sa tortionnaire, n’arrivant pas a le quitter des yeux. Un genre de fascination… un sourire qui se dessinait sur son visage alors que son regard restait vide.
Elle ne reviendra pas, tu sais, qu’j’y dis en passant la main dans son dos. La coule qu’elle portait était si fine que je sentais les cicatrices à travers le tissu.
Je sais. Je l’espère, qu’elle dit en m’embrassant la joue, puis en posant la tête sur mon épaule. C’était chelou, mais j’aimais bien.
Ton n.. euh.. de… comment tu.. t’intitules ?
Dé-bile.
Elle souffla du nez avant de me répondre.
Adonia. Et je dois ma liberté à…
Roxas, que j’dis en frappant mon torse de mon poing. Futur lord d’Havrevas, et Maréchal de la Lumière, mais ça c’est juste le samedi.
Je senti sa main, qui était posée sur la mienne, se resserrer l’espace d’un instant.
Eh bien, merci Roxas. C’est du bon boulot pour un Lundi, ria t-elle. La vérité, c’est que j’avais aucune foutue idée du jour qu’on était.
D.Va.
Je retirai ma main et me relevai d’un bond.
Il faut qu’j’y aille Adonia, j’en ai encore une a débouter ! Je… le prends pas mal mais vu ton look, tu ferais mieux de m’attendre avant de retourner au village. Les habitants pourraient ne pas comprendre et…
Je vais t’accompagner alors, dit-elle les yeux brillants.
Euh t’es sûre ? Parce que les mecs m’ont dit que celle qui restait était la plus dangereuse ?
Vraiment ? Ils ont dit ça ?
Euh… ouais. Pourquoi c’est pas le cas ?
Je l’ai rarement vue. C’est celle qui commandait aux autres, elle a aussi une cabane beaucoup plus loin dans la forêt, mais j’y suis rarement allée. Laisse moi t’accompagner, dans le doute.
Okay. Le trajet sera plus sympa à deux d’toutes façons. Alors ? Ton histoire ?
Et on a commencé à marcher. On allait tellement la bousiller qu’plus aucune sorcière viendrait foutre la merde dans la région. Parole de moi même.