Bon c’est pas le tout, mais fallait s’organiser. On avait besoin d’armes, j’avais complètement une liste de courses en fait. Heureusement, on avait un distributeur d’armes gratuit dans le coin, à chaque fois qu’on en avait besoin, à part si fallait faire chier quelque part, c’était toujours là qu’on allait.

J’marchais donc dans les rues d’Illusiopolis, en direction du territoire du gang des songes. Ça faisait un petit moment que j’étais pas allé les voir, y s’raient surement contents d’avoir de mes nouvelles. J’ai rejoint le méga entrepôt slash immeuble dans lequel y’avait la plupart des armes et j’me suis présenté.

Ils m’ont dit de rentrer, et j’suis direct aller voir Locus, si j’avais besoin d’un truc, d’façon c’était à lui que j’devais m’adresser.


Yo !


Alors, d’habitude les mecs se checkent, machin, main sur le coeur et tout. Mais non lui, c’était vraiment le style daron, avec la grosse cicatrice sur la gueule en forme de croix, machin. Donc ouais, même pas la poignée de main ou quoi, c’était direct regard dur, bras croisés, et hochement de tête genre, parle, tu veux quoi ?

Ouais, moi aussi j’suis content de te voir, ça fait chaud au coeur. J’suis là pour des armes, hein, puisqu’on a pas le temps pour des politesses.

Il claque des doigts et y’a un mec en pantacourt qui débarque.

Vois ça avec lui, j’ai des trucs à régler. Et, Boris, t’es gentil tu lui lâches pas tout notre stock.

Et le mec se casse? Genre aucun respect. Il monte dans une bagnole, a l’arrière et … non vraiment y s’tire.

Bon, tu veux quoi, et dépêches toi, on a pas tout notre temps, qu’y m’dit en faisant le bonhomme, genre le mec trop fier d’avoir une responsabilité et tout t’sais.

Bah, déjà, tu m’parles meilleur ou j’te défonce, pour commencer, et là j’m’approche de lui pour lui montrer que la plus grosse paire de couilles de cette salle se trouve dans mon fute. Ensuite, j’ai une liste, tiens.

Dessus y’avait, un M1911 et alors apparemment c’était méga important, fallait pas autre chose, un lanceur, un fusil d’assaut, un fusil de sniper, des supresseurs et de quoi faire des explosifs.

Et évidemment, il va me falloir des balles. Et que vous m’en filiez régulièrement.

Il me regarde, son égo pas totalement remballé et j’vois deux songes au fond qui se marrent.

Si Locus m’a demandé de m’occuper de ça, c’est parce qu’il a autre chose a faire que de perdre son temps avec une merde comme toi. T’es qui pour venir chez nous et nous dire quoi faire ?

Je soupire, franchement il me gave mais bien. Je l’attrape par la gorge et je le décolle du sol, il commence à vouloir me filer un coup de latte mais je le bloque avec mon autre bras et je lui met un coup dans le côté du genou. J’le relâche et il tombe comme une merde.

Les autres autour réagissent pas. Eux savent que j’suis pas le connard du coin, et que c’est limite normal que je vienne demander ici. Il regarde autour de lui et j’pense qu’il se sent bien con. J’y tends le bras pour le relever, mais il le refuse et se relève tout seul en creusant l’écart entre nous.


Bon, du coup ?

Je… reviens.

Il boite, et part dans une salle à côté. Il revient avec une caisse et commence à me présenter les armes. Du coup, le gars est vraiment l’intendant, ou le mec qui fait l’inventaire j’sais pas trop. En tout cas il fait moins le chaud.

Je le laisse parler, il m’explique pourquoi cette arme est mieux que celle là, tout ça… Sauf que j’m’en fous, et que j’ai déjà ma liste.


Bah du coup, j’te prends ce qu’il y a sur la liste, comme je te l’ai déjà dit.


Il range tout le reste, un peu blasé de pas avoir pu briller avec son numéro de téléshopping, et je récupère mon dû. La poche intérieure c’est pratique, ça m’permettra de déplacer tout ça sans qu’on m’casse les couilles.

Bon, merci Boris. C’était un plaisir, que j’dis en lui tapotant la joue. J’reviendrais régulièrement pour les munitions, comme j’te disais. La prochaine fois essaie de te souvenir de ma tronche, ça t’évitera de passer pour un bolosse devant tes potes. Les gars ! A la prochaine.

L’un d’eux répond en tchipant, c’est un black avec des dreadlocks et un maillot de basket. Celui là, j’crois qu’il avait des prédispositions pour être dans un gang, on le croirait direct sorti de Grove street. Puis, après un signe de main, j’me casse d’ici. J’avais tout, j’avais rempli ma petite part, il lui restait plus qu’à nous montrer l’étendue de ses capacités.

Ça allait être marrant !