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Nous sommes quatorze ans après les évènements de Kingdom Hearts 2. En tant d’années, les choses ont considérablement changé. Les dangers d’hier sont des soucis bénins aujourd’hui, et au fil du temps, les héros ont surgi de là où on ne les attendait pas. Ce sont les membres de la lumière qui combattent jour après jour contre les ténèbres.

Ce n’est plus une quête solitaire qui ne concerne que certains élus. C’est une guerre de factions. Chaque groupe est terré dans son quartier général, se fait des ennemis comme des alliés. Vivre dehors est devenu trop dangereux. Être seul est suicidaire. A vous de choisir.

La guerre est imminente... chaque camp s'organise avec cette même certitude pour la bataille.

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Il ne pleut pas. Nazik se fait donc remarquer, ainsi à marcher sous son parapluie déployé, quoiqu'on puisse confondre la chose avec une ombrelle. De manière très ordinaire, le jeune homme tient son petit parasol à la cheville, le manche étant une jambe de couleur bois à la texture chair. L'ouvrant de l'objet est rouge sang, quasiment écarlate dans les ombres violettes du soleil noir. Les passants, les gardes avec eux, regardent avec crainte et dégout ce drôle de duo. Car le parapluie a un gros oeil et une bouche d'où s'échappe une horrible langue fourchue, dans un style nippon, c'est un démon prenant la forme d'une sinistre ombrelle.
Pas peu fier de lui, Nazik se ballade en souriant… un démon à la main en guise d'accessoire, lui prend alors un goût certain pour l'apparat.

" Je crois que j'ai compris le truc. "

" Tant mieux pour toi ! " Le parapluie râle sans parvenir à cacher sa joie et provoque un rire léger chez l'invocateur, celui-ci levant les yeux vers le ciel obstrué.

" Désolé qu'on ne fasse que se ballader, je cherche encore quelque chose d'intéréssant à faire. " Déclare Nazik, ralentissant le pas à la manière d'un félin qui guette une proie qui passerait par-là. " J'ai quelques idées mais… "

" …mais ? " Demande le parapluie, s'impatientant de la suite. Paraissant presque le provoqué, le jeune homme reste un certain temps plongé dans ses idées, les yeux dans le vague.

" Disons qu'elles sont toutes très dangereuses et très immatures. " Répond-il, enfin, ayant l'air de s'arracher à un endormissement momentané.

" Au moins, pour une fois, je suis appelé pour autre chose que me prendre la pluie. " Le parapluie râle encore mais, au moment de conclure, laisse sa voix qui déraille s'éclaircir d'un peu de joie. " Ca fait du bien d'être au sec, pour une fois ! "

Karakasa prend une grande inspiration et savoure l'air sec de la Citée du Crépuscule, fait le bruit d'une créature contentée. Brusque et froid, bien qu'ayant conservé son sourire, Nazik l'interrompt dans son moment de dégustation.  

" Voilà une de mes idées. " L'invocateur s'arrête et tend le bras, lâchant son parapluie pour qu'il tombe sur sa seule jambe fléchie. Patient, le jeune homme attends que d'un bond, l'invocation se retourne pour lui faire face. Le jeune homme a un regard de fer et celui-ci se marie sournoisement à son sourire de velours, le charbon de ses prunelles s'anime d'une sombre lueur rien qu'à l'idée. Avant de poursuivre en murmurant, le jeune homme observe les alentours pour s'assurer qu'aucune oreille indiscrète ne traine par là. " Il m'est possible d'invoquer des sans-cœurs… d'ordinaire, ceux que j'invoque, à défaut de m'obéir si facilement, peuvent être aisément vaincu. "

Karakasa écoute attentivement, et peu à peu, laisse paraitre une expression peu rassuré.

" Je crois… " Non, Nazik s'interrompt et lève le menton au point de se cabrer vers l'arrière dans une posture bien orgueilleuse. Le jeune homme pose une main sur sa hanche, de l'autre, il lève l'index d'un air professorale. " …non. Je sais pouvoir invoquer un sans-cœur qui serait un véritable monstre. Entre nous ? Cette sombre créature dont je te parle, il n'y a aucune chance que je puisse la contrôler. Encore moins que je puisse la vaincre à moi tout seul. "

Son gros et unique oeil déterminé, le parapluie prend un air bien sérieux, prêt à en découdre sur sa jambe fléchie capable de bondir à tout moment ! Pire que ça, il ondule d'excitation, d'une façon semblable à celle des similis.

" Je suis chaud ! "

" Haha… " A défaut de véritablement rire, Nazik dit son rire en se grattant la tempe en mimant un air gêné. " …tu a beau être très fort, même à nous deux, ça ne suffira pas. "

Le jeune homme croise les bras, dirige son regard partout autour de lui sans rien regarder… il rêve à yeux ouverts, se projette au coeur de sa nouvelle aventure. Jusqu'ici, c'est assez dur de côtoyer d'autres membres de la Coalition Noire. Les gardes ne sont ni très accueillants, ni très enclins à fréquenter la nouvelle recrue. Ils sont aussi sympathiques que des gargouilles mouvantes, à dire vrai. Ce qui n'empêche pas Nazik d'apprécier ces drôles de fauves dressés. Quand aux autres membres du groupe, ils paraissent tous bien occupés.
Si un sans-cœur suffisant dangereux et menaçant fait son apparition, la garde ira s'en occuper… tous ont l'air d'attendre un prochain combat avec impatience.  

Ca sera l'occasion de faire connaissance !

" D'autres membres de la Coalition Noire viendront nous aider, ils n'auront pas le choix si un monstre suffisement dangereux fait son apparition. Essaye juste de ne pas vendre la mèche, d'accords ? "

" Je ne comprends pas trop pourquoi tu fais ça. Tu cherches à leur nuire de l'intérieur ? Ou tu veux juste à t'attirer un peu de gloire en jouant le pompier pyromane des ténèbres ? "

" Je m'ennui, tout simplement. "

" Au final, je m'en fiche un peu. "

L'invocateur et l'invocation s'échange un hochement de tête complice avec des yeux malicieux.

" Tope-là ! " Karakasa le dit vif comme un ninja, déjà en l'air pour un coup de pied retourné auquel Nazik répond maladroitement, scellant l'accord d'un high-five à l'ancienne. " AÏE ! "

" Je dois attendre un peu et… " D'abords doucement enjoué, Nazik s'interroge, incapable de mettre des mots sur cette sensation de vide lorsqu'il invoque des créatures. Pendant que l'invocateur cherche ses mots, Karakasa ondule comme une limace en tentant péniblement de l'aider. De longues secondes passent, de galères pour le parapluie et de réflèxions pour le jeune homme. Ce dernier, ignore royalement l'air rancunier du parapluie qui s'est finalement relevé et le fixe, peu content de ne pas avoir reçu d'aide. De toute façon, il aurait probablement râler d'avoir été aider et blessé dans sa fiertée. N'en faisant quoiqu'il en soit pas grand cas, Nazik reprend, légèrement frustré puisque… si on ne peut pas expliquer un problème, on ne peut pas le résoudre selon lui. " Je dois attendre un peu mais dès que je suis prêt, je t'appelle et on se fait ça. "

" J'ai hâte ! "

Pour conclure, Karakasa saute et se déploie en l'air, flotte pour retomber lentement, se dissipe avant de toucher le sol. Quand à lui, mains dans les poches et enjoué, Nazik s'en va. Ce dernier, le pas doux et dansant, retourne au manoir pour s'offrir une petite sieste féline avant de lancer les hostilités. Le chemin se fait sans encombres aucune… d'un ennui mortel… si seulement le jeune invocateur n'était pas sûr d'avoir trouvé de quoi s'amuser !
Le jeune homme se rend donc jusqu'au manoir, s'affale dans un lit qu'on daigne lui prêter pour une sieste et repart en ville une fois débarrassée de sa sensation d'être vidée. Après ça, il retourne en ville.

Tout ça prend quelques heures… et l'aller-retour, bien inintéressant, ne mérite pas qu'on le raconte. Sinon parler du drôle de sourire amusé que le jeune homme adresse aux gardes sur sa route avec un regard fuyant. On se retrouve en ville, à l'heure où le soleil noir se couche sur la Citée du Crépuscule. Nazik tient nonchalamment son parapluie, laisse son manche en forme de jambe reposé sur son épaule pour un effort moindre. Et l'ombrelle trépigne, d'autant appréhension que d'impatience, semble-t-il.
L'invocateur est déjà ailleurs, présent physiquement mais dont la présence concrète ne vaut pas celle d'un spectre.

Nous sommes à l'heure d'une frontière bizarre, le jour violet et la nuit noire s'y embrassent. Entre quelques nuages luisants, fins comme de la brume, un croissant de lune pâle se dessine avec pudeur. Immobile, Nazik se présente léger comme sur le point de s'enlever et l'ombre dense s'alourdit, l'air a soudain quelque chose d'inquiétant. Le jeune homme sourit doucement mais très vite, son visage s'assombrit à son tour et ses lèvres s'inversent. Karakasa trépigne d'autant plus et râle sans dire mot, l'invocateur resserre sa poigne comme tétanisé, son corps se tend tout entier.
La sensation est intense, le fait vibrer, Nazik se sait lancé dans une pente qui pourrait bien le tuer mais c'est déjà trop tard, il ne peut plus reculer.

Le charbon de ses prunelles bavent comme de l'encre, remplit peu à peu le blanc de ses yeux et une fois parfaitement noir, deux éclats dorés perlent pour lui servir d'iris. La jambe de son parapluie se contorsionne pour que celui-ci puisse observer, l'oeil grand ouvert par la peur, ceux de l'invocateur qui se dilatent de souffrance. Bientôt, l'encre noir de ses yeux se déversent jusqu'à tâcher sa peau, comme le mascara d'une veuve.
Nazik a vu sa vision s'assombrir jusqu'à être plongé dans un noir total… et lorsqu'enfin, sa vision lui revient ?

Ses yeux ont repris une teinte normale mais lui-même a la peau pâle, conservant les tâches noirs sur son visage, tremblant comme une feuille. Il a froid. Il a peur. Il a vu quelque chose qui dépasse, et de loin, les ombres avec lesquels il se plait à jouer. Nazik a vu… entraperçu, le coeur des ténèbres et cette vision a suffit à le terroriser. La plupart des gens naissent, vivent et meurent sans rien savoir des ombres qui couvent, en refusant de voir le désespoir absolu qui peut exister.
Qui existe.

Des bruits violents le réveillent alors ! Il sursaute mollement, peine à tenir debout et titube, lâche son parapluie pour s'écrouler contre un mur. Encore debout, c'est avec peine que ses deux mains le soutiennent contre le mur. Une créature se déchaine non loin, ça hurle et ça pleure, ça court ou ça se bat. Des coups de feux retentissent comme une pluie de foudre entre deux seismes… Nazik manque d'air, en respire des litres mais peine encore à reprendre ses esprits.
Le parapluie bondit et crie aussi, se plaignant de la réaction en bondissant furieusement !

" C'est quoi ton problème Nazik ?! " L'ombrelle, plus inquiète que furieuse, s'acharne à sortir le jeune homme de sa torpeur mais sans succès. Il ne parvient qu'à rajouter à la confusion, au bruit et au chaos. " Allez ! Dis quelque chose ! Je sais pas moi ! "

Nazik ne répond pas mais se fait violence, s'écarte du mur d'une impulsion des bras et après un pas chancelant, s'en va en direction de son méfait. Une petite guerre a éclaté un peu plus loin. Sans sourire, parce que le coeur n'y est pas, l'invocateur y va à pas pesé et fébrile, le coeur enserré. La démarche irrégulière, surtout forcée, Nazik sait devoir poser les yeux sur son méfait. Qu'a-t-il donc bien pu arracher aux profondeurs sombres de l'univers ?!
Il doit poser les yeux dessus, doit le voir malgré la terreur qui étouffe son coeur !

Nazik y va alors en courant péniblement, à peine plus vite qu'en marchant simplement. Karakasa le suit à petits bonds effrénés. Une symphonie se fait déjà entendre. La créature n'est pas encore visible pour notre duo, rien qu'aux sons de fracas, on la devine pourtant d'une taille formidable. Les gardes sont déjà là, ayant accourus et en train de guerroyer, ça hurle si fort que même les coups de feux ne peuvent couvrir leurs voix affolés. Un petit morceau de guerre éclate. Des arbres se déchirent ! De la pierre explose !
Le jeune homme se fige enfin sur place. Ses appuis se refont stables, les yeux écarquillés d'admirations et un semblant de stature retrouvé.

Quel orgueil immense… que de joie malgré tant de peurs ! Nazik se demande plusieurs fois si c'est bien lui qui a invoqué ça et, soudain, affiche un immense sourire qui tremble, au point de rire dément. Sa main se referme sur sa keyblade qui apparait à l'instant. C'est bien lui qui a invoqué cette calamitée !
Vivement, quelque chose de rouge apparait dans le coin de son oeil et par réflexe, l'invocateur se saisit de l'ombrelle avant de se rapprocher à pas véloces !

" On y va ! "

" O-o-ouais ! "

Le sans-cœur est gigantesque ! Et ça ressemble à un colosse, la silhouette d'un héro grecques, aux yeux jaunes qui perlent dérrière sa tête emmitouflée de tentacules aux faux-airs de serpents. L'entité a son bras levé, qu'elle abat, et qui percute le sol avec la violence d'une cascade et le secoue tout entier, non sans provoquer une onde de choc au passage ! Projeté en arrière et les bras qui valdinguent, Nazik se retrouve à descendre lentement en flottant, sa chute ralentie par l'ouverture de son parapluie façon Mary Poppins.
Ce n'est peut-être pas aussi chaotique et catastrophique vu d'ici… bien que se retrouvant à plusieurs mètres de hauteurs, sa drôle de pesanteur lui donne un meilleur point de vue.

Les gardes sont une dizaines seulement mais tiennent vaillamment tête… ils hurlent mais surtout pour se coordonner et s'insulter entre eux, les passants se taisent désormais. Puisqu'il n'y a plus de passants ou alors, ils sont si simplement cachés dans leurs appartements ou déjà bien loin.
Colossale, le gigantesque sans-cœur tutoie les immeubles et de son autre bras, balaye à poing fermé de manière horizontale.

" Woh ! "

Nazik n'a que le temps de tourner les yeux dans cette direction, l'ouïe en avance sur sa vue, que Karakasa se referme d'un réflexe salvateur. Le duo chute soudainement à pleine vitesse et le géant écorche un bâtiment, à défaut d'avoir atteint sa cible première. L'atterrissage se fait, rude mais supportable, les jambes encore raides et l'esprit perplexe.

" C'est pas le moment de s'extasier ! "

" Hum ? " Nazik n'ignore pas le parapluie qui parle mais trop absorbé par l'observation de la créature, ne l'écoute tout simplement pas, l'entends vaguement peut-être. " Il est… massif. "

" Il est trop résistant ! On aura jamais assez de munitions ! " Hurle un garde en train de recharger un pistolet en panique !

" Redis-moi ça quand tu seras à sec… " Répond, en hurlant, un autre garde armé d'une hache à deux mains et courant pour frapper le gargantuesque poing toujours posé au sol. On sent un certain dédain dans sa voix à l'encontre du tireur indemne alors que lui-même est déjà couvert de blessures. Celles-ci n'ont pourtant pas l'air de le déranger pour l'instant. " …en attendant, tais-toi et tire ! "

Un autre garde, bien plus véloce et armé de deux épées, coure avec suffisement d'intelligence. Contrairement avec son compère qui charge le poing, celui-ci contourne pour attaquer à revers. Semble apercevoir Nazik au détour de sa traque mais n'en fait pas grand cas. Celui-ci est athlétique mais à sa suite, un garde grassouillet armé d'un fusil s'arrête…

" Nuzik ?!  " ...il a l'air content, les joues grasses et toutes rouges, d'avoir une excuse pour s'arrêter de courir. L'orgueilleux jeune homme, malgré la présence d'une entité menaçant de le tuer rien qu'en marchant… l'orgueilleux sort de sa torpeur contemplative. Comment ça "Nuzik" ?! " Va chercher de l'aide au lieu de rêvasser ! "

Vexée, la nouvelle recrue emboite le pas et quitte son retrait pour plonger au coeur des hostilités, se mélangeant à la dizaine de gardes qui le remarquent, sans plus de réaction que ça.

" Va chercher de l'aide toi-même ! " L'égo presque consolé, une dernière fois, l'invocateur crache en murmurant ceci. " Gros lard… "

Le susnommé tilte de manière explicite et l'invocateur, du coin de l'oeil, le regarde avec un air aigri. Plus important ! Les deux bouffons sursautent et leurs attentions convergent au-dessus d'eux. Une ombre les recouvre soudain, l'ambiance déjà obscur de la ville l'est soudainement bien plus, un poing large comme un toit s'apprête à s'abattre sur eux !
Le gros lard tire à ses pieds ! Son fusil, plus semblable à un tromblon, a alors suffisement de recul pour le projeter hors de danger mais Nazik, lui, n'a que ses yeux pour pleurer.

En panique, le jeune homme court à coeur perdu, bien encombré par Karakasa mais, étrangement, trimballant sa keyblade de ronces comme si de rien n'était. Soudain ! Son parapluie remue et échappe à son emprise, pliant sa jambe… puis la déployant à nouveau, projetant l'invocateur d'un coup de pied ! Pivotant de force, Nazik attrape la cheville de son ombrelle au passage et bien coordonné, les deux parviennent à s'échapper ! Du moins, ils esquivent l'impact primaire mais pas l'onde de choc qui les projette au loin. Ils percutent le sol, y rebondissent et y roulent sans ménagement…
…le jeune homme se relève en s'aidant de ses deux mains tandis que le monde autour lui parait flou.

Evidément, si les deux mains libres, Nazik a lâché sa keyblade et… panique un peu à l'idée, s'empresse de tâter le sol à sa recherche. Lorsque sa main retrouve enfin son arme si spéciale, quelque chose d'étrange se passe. L'arme a une forme de clef, faites de ronces… sans jamais y réfléchir, d'instinct, sa main se resserre dessus sans jamais se blesser sur la moindre épine.
Bien qu'ayant repris sa clef en main, une douleur aigue à celle-ci l'inquiète… pour la première fois, prendre son arme en main ne lui a pas paru naturel. Au point la petite douleur, par surprise, lui fait lâcher prise.

La keyblade disparait sans que Nazik ne comprenne ni comment, ni pourquoi et cela lui fait peur, bien plus que n'importe quel risque de mort. Son arme… a fuit… l'a abandonné… ? Livide comme en train de vivre une petite mort, le jeune homme est pétrifié… se sent comme un enfant abandonné qui cherche son erreur.
Karakasa, lui, peine et de son corps en virgule, cherche à relever l'invocateur mais ploie fatalement sous son poids.

" Gnnnng... ! C'est pas le moment de faire ta poule mouillée bon sang ! "

Serait-ce sa peur qui aurait fait fuir son arme ? A-t-elle eu peur avec lui, en résonnance avec son coeur… ? Ou bien refuse-t-elle d'être tenu dans la main d'un lâche ?

" A quoi tu joues ?! " Nazik est soudainement relevé par l'aide d'un garde noir. Celui-ci l'attrape par le bas et le force debout sans ménagement à sa suite… l'aide bel et bien, pourtant, le jeune homme a surtout l'impression de se faire molester à l'occasion d'un kidnapping. " C'est quoi ça ?! "

Le garde remarque soudain le parapluie vivant et s'écarte avec dégout, son pistolet braqué sur l'invocation.

" T'as vu ta tête pour me parler comme ça ?! " L'oeil froncé de colère, Karakasa fixe l'insolent avec fureur et soudain, sursaute, d'un rouge un peu plus pâle en entendant la rafale de "clicks" d'une arme à feu déchargée qui tente de tirer. " T'es sérieux là ?! " Hurle-t-il, prêt à en découdre face à un garde noir qui, simplement déçu, regarde son pistolet avec dépit.

Nazik arrache l'un et l'autre de leurs gamineries, trop occupé à regarder attentivement le combat qui se déroule un peu plus loin. Machinalement, le jeune homme ouvre et ferme la main en essayant désespérément d'y faire apparaitre son arme. Pour une raison ou une autre, le sans-cœur se concentre sur les gardes noirs. L'entité arrive à comprendre que ses ennemis les plus dangereux sont ces gardes noirs qui, là-bas, lui offrent de quoi s'inquiéter pour sa survie.
La voix de l'invocateur n'est pas calme mais elle est faible, sans le vouloir, sa crainte le force aux murmures comme s'il avait peur d'attirer l'attention de l'entité.

" Je vois pas comment… il est juste… massif. " Sa keyblade lui revient en main et de resserrer sa main sur sa garde, sans percuter d'épines, réveille pourtant la douleur de sa dernière tentative. Sa poigne en saigne encore.

" De toute façon, je suis à court de munitions… " Nazik ne le regarde pas mais reconnait le son d'une épée dégainée. " ...et les ombres sont un problème aussi, regarde bien. "

En effet, d'un coup d'oeil aux alentours, Nazik comprend le problème. Lorsque le géant plaque son poing au sol, sa main fermé se fond dans le sol pour créer une marre d'ombre d'où s'échappent des ombres. Sans parler de quelques orbes qui surgissent en projectiles !

" Ah non ! Pas maintenant ! Désolé Nazik, tu me raconteras ! "

L'invocateur regarde le parapluie qui se dissipe et… ce n'est pas de sa faute si Karakasa s'en va, ca serait plutôt celle de l'invocateur, en vérité. Qu'importe, le jeune homme adresse un tendre sourire moqueur à l'ombrelle, n'a pas le temps de lui dire quoique ce soit et… est un peu trop chamboulé pour savoir quoi dire.

" Débrouille-toi tout seul après tout ! " Râle soudain le garde noir, déjà partit et se lavant bien les mains du sort de "Nuzik", après tout. " Je vais les aider ! "

Un peu sonné, jusque dans le fond de ses entrailles, Nazik met de côté son égo… avec un sourire amer. Jusqu'à ne plus avoir qu'une expression hostile, sans être si nombreuses, des petites ombres aux corps potelés sont disséminés un peu partout. La keyblade disparait mais… cette fois, le jeune homme exactement pourquoi et ne s'en émeut pas.
Il fuit lâchement les lieux, refusant d'assumer son idée très dangereuse et très immature jusqu'au bout. Que la garde noire s'en occupe, après tout !

Hélas ! La fuite du jeune homme est très vite interrompu. Impossible de s'échapper sans devoir se frayer un passage au travers de quelques sans-cœurs mineurs. Ses vêtements sont déchirés et ensanglantés, lui-même bien froissé, pourtant heureux de devoir se contenter de quelques ombres.
C'est avec plaisir que Nazik, un peu mal à l'aise, laisse la garde noire se débrouiller avec l'entité…

" Je crois comprendre le truc. "

...et d'un revers dépité, son arme lui apparait en main aussi naturellement qu'il soupire. Finalement, il fera sa part et nettoiera les ombres mineurs !
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J'ai repéré ma cible. Ça fait un moment que je la suis après avoir guetté son arrivée... Ma proie surveille la gare en début d'après-midi, c'est là que je l'aperçois tout du moins avant de retourner à mon poste. Après ça, vers 15h environ, il se dirige vers la zone du chantier où je le perds rapidement de vue, suite à quoi je l'ai aperçu retourner au manoir vers 17h. Ça fait trois jours que j'observe les gardes qui pourraient convenir, en espérant dégager des habitudes dont je pourrais me servir. Cette piste me semble la plus solide jusqu'alors.

J'aurai pas mal galéré à le trouver tout de même, mais au moins, maintenant, j'en suis convaincu, je parviendrai à achever les préparatifs à temps. C'était sûrement le plus dur parmi ce que je devais faire en prévision de la visite de Roxas. Je devrai aussi trouver un moyen d'éloigner Gertrude par sûreté. Même s'il m'a dit le contraire, il pourrait bien se prendre l'envie d'embarquer le document qu'il aura lu, dans quel cas je préfère avoir assuré mes arrières de sorte à être le seul témoin. Par ailleurs, ce n'est pas que Gertrude : d'ici le jour J, il vaut mieux que je trouve un moyen d'éloigner autant de monde que possible au moment où il arrivera. Moins il sera vu, mieux ce sera.

Bref, heureusement, le gars est un bon candidat : il est blond, imberbe, plutôt jeune, mais pas trop non plus, mais surtout : sa tenue sera idéale pour l'intrusion. C'est sobre, une sorte de combinaison noire dans laquelle on doit être plutôt à l'aise pour le combat et une petite cape sombre pour... la classe j'imagine ? Je devrai l'assommer discrètement, lui piquer ses fringues et l'attacher quelque part en attendant qu'on fasse notre affaire. Il suffira de compléter ça par un chapeau pour dissimuler sa coupe pour le moins... atypique et ça devrait aller, il devrait passer sans trop de soucis... j'espère.

Alors que je suis en plein service, là, j'essaie de jeter un regard discret plus loin pour voir si je ne l'aperçois pas s'éloigner vers le manoir. Mais bien vite, la vipère me lance un regard appuyé. Ah, oui, parce que vous ne connaissez pas encore la meilleure : Jack a eu la merveilleuse idée de m'assigner dans une équipe de gardes en poste dans la zone du chantier... et cette connasse de l'armurerie en fait partie. Inutile de vous dire qu'elle n'a pas arrêté son petit jeu et que j'ai fini par décider de la surnommer Boa car elle m'est aussi toxique que l'air pollué environnant. Elle s'en était autant amusée qu'elle m'en avait fait une scène agaçante.

- T'as repéré quelque chose ? Questionne-t-elle avec un large sourire insolent qui m'annonce déjà ce qui arrive. A moins que tu ne sois simplement intimidé...
- N'importe quoi !

Je commence déjà à m'éloigner, las de son comportement aussi exaspérant que faux. Évidemment, ce serpent a bien fini par comprendre que je cache quelque chose à force d'observation. Je m'intéresse brièvement à un groupe d'esclave qui a cessé d'agir... mais qui reprend bien vite leur manutention en me voyant approcher.

- Tu ne me cacherais rien, j'espère ? Poursuit-elle après m'avoir rattrapé, tentant de m'amadouer, j'imagine.
- Ne comptez pas sur moi pour tenir la chandelle, décide de nous couper l'autre membre de notre fine équipe.
- Ce serait du gâchis, Garet...

Et voilà qu'elle poursuit en commençant à faire son numéro de charme à l'autre. Enfin, ça n'a pas grande importance puisque celui-ci ne semble pas très enclin à entrer dans le jeu de Boa qu'il observe du mépris... ou en tout cas ça y ressemble. Tant qu'elle est occupée à tenter de lui soutirer des informations qu'il n'a pas, je refais quelques pas mais m'arrête bien vite en entendant un bruit sourd lointain qui m'intrigue.

- Vous avez entendu ?

La connasse prend la peine de s'interrompre, mais finit bien vite par acquiescer négativement tout comme Garet, bien plus vif à réagir. Pourtant, un nouveau retentit, attirant définitivement mon attention.

- J'y vais.

Puis je me lance dans un sprint, quittant mes équipiers sur ces mots bien sobres. Néanmoins, ces pots de colle s'élancent à ma suite, sûrement davantage car ils sont sûrement chargés d'assurer ma surveillance pour le compte de l'intendant que parce qu'ils s'inquiètent de mon sort. Le son est de plus en plus distinct, quelque chose se passe au centre-ville et je compte bien déterminer de quoi il s'agit. Dans l'obscurité, je ne comprends pas encore ce dont il s'agit, mais il y a quelque chose, au loin.

Puis j'entends des cris, des pleurs, des bruits de pas précipités. Des habitants, pourtant si discrets habituellement semblent se hâter en direction de la forêt, vers le chantier ! Je décide de sortir de l'une de mes poches un talkie-walkie : un appareil dont la garde noire ne manque pas puisque plus ou moins tous les groupes de gardes constitués en sont équipés... et pour ceux ne l'étant pas, ils disposent au moins d'une radio afin de recevoir les ordres. Évidemment, doutez-vous bien que le chien noir ne s'est pas privé de m'en confier un pour le plaisir de me rugir ses ordres en direct.

- Boa !

Je lance immédiatement le talkie-walkie vers elle qui parvient à l'attraper sans problème, mon lancer étant relativement précis. Je les laisse prévenir les autres.

- Occupez-vous d'eux !

Ils semblent hésiter un instant puis décident d'acquiescer, n'ayant pas vraiment le choix. Ce groupe d'une quinzaine d'habitants ne doivent pas atteindre le chantier, il faut qu'ils se réfugient autre part, tout comme tous ceux qui pourraient suivre ! En poursuivant ma course, j'en aperçois d'autres, mais ils se font de moins en moins nombreux. Je grimpe sur un conteneur puis effectue un saut pour me hisser plus en hauteur, sur le toit d'une habitation. Je commence à passer de toit en toit. Bientôt, j'entends des bruits de combat qui se font de plus en plus proche. Je sens même du mouvement en contrebas. Mais c'est...

- Nuzik ?!

Je m'arrête sur le moment pour confirmer mes doutes. La récente recrue semble être encerclée par quelques ombres et blessée. J'hésite un instant : la situation me semble plutôt urgente, mais bien que faibles, les ombres sont nombreuses et pourraient le submerger. Je finis par intervenir instinctivement : je bondis du toit en dégainant deux dagues osseuses. Deux coups tranchants en croix tailladent l'une des ombres qui se dissipe à l'atterrissage. Je parviens également à limiter l'impact de la chute au niveau de mes jambes grâce à un sort préparé à l'avance.

- Quelle est la situation ? Dis-je pour profiter de sa présence afin de m'informer un peu, tout en me plaçant dos à lui en position de combat et le laissant couvrir mes arrières.


Dernière édition par Kuro le Sam 7 Nov 2020 - 14:49, édité 1 fois
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Bien qu'en plein combat, Nazik a les yeux écarquillés face à l'intervention de Kuro ! Celui-ci a surgit au cours d'une attaque improbable à l'acrobatie périlleuse, et comme inspiré, le jeune homme repousse une énième ombre sans même la regarder. Ses yeux sont rivés sur le blond avec un regard fasciné… mais très vite, une grimace rageuse le reprend. L'invocateur se retourne à d'une main à chaque extrémité de son arme, bloque deux ombres qui lui bondissent dessus, en même temps et toutes griffes dehors. Leurs pointes effleurent le visage lisse de Nazik et après un instant de lutte, lui offre quelques balafres avant d'être repoussé au loin.
Malgré l'envie folle d'admirer le Kuro, c'est le besoin impérieux de garder les ombres en vue qui captive le plus le jeune homme… tandis que, du coin de l'oeil, il tâche de garder la trace du géant.

A chaque fois, très brièvement, l'invocateur n'ayant guère le temps d'admirer longuement son dernier méfait. Les ombres sont tout autour, ondule et prises de spasmes, font parfois mine de bondir. Lorsqu'elles feintent, le coeur de Nazik ne fait qu'un bond ! Et lorsqu'elles y vont pour de vrai, tout aussi alerte qu'il soit, cela le surprend néanmoins.
Désormais, le jeune homme ne réprime pas l'envie d'offrir à Kuro les mêmes regards en coin furtifs qu'il offre au Darkside.

" Pas top. " Répond Nazik bien cynique qui, malgré la fatigue, arrive de nouveau à s'amuser de la situation. Les ombres ont l'air de jauger le nouvel arrivant, n'ose pas s'en approcher pour l'instant. De quoi laisser les deux discuter un peu avant de reprendre les hostilités. Trop épuisé, finalement, l'invocateur se sent si léger et comme absent, tout en ayant assez mal pour rester énergique. Son sourire lui revient et, finalement, ça coïncidence avec l'arrivée de Kuro. " Un sans-cœur géant a sortit de nulle part… "

Peut-être est-ce la fatigue, encore une fois… Nazik ne parvient pas à dissimuler une moue embarrassée…

" …les gardes noirs se sont jetés dessus directement mais n'arrivent pas à l'abattre jusqu'ici, puis le géant s'est mis à invoquer ses congénères en nombres et balance des projectiles magiques au passage et… "

…mais parait toujours aussi amusé au coeur d'une situation qui ne s'y prête absoluement pas ! Faisant légèrement le coq, l'invocateur resserre son étreinte sur son arme et redresse celle-ci, changeant légèrement de posture. Ainsi, il parait déjà deux fois plus combatifs.

" Bref ! T'as compris l'idée, on s'amuse bien. " Lâche-t-il, bien cynique, avant de se remettre à jouer de keyblade face aux ombres revenus à l'assaut.
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- Effectivement.

J'aperçois vaguement au loin une imposante forme obscure, sans vraiment parvenir à distinguer ce dont il s'agit. Noir sur noir, dans l'obscurité du soleil noir et le ciel pollué, c'est compliqué d'y voir grand chose au final. Mais l'histoire de Nuzik me semble bien curieuse. Je lui jette un regard en coin, restant tout de même attentif aux ombres qui pourraient décider à tout moment d'exploiter une éventuelle faille. Sans être forcément suspicieux à son égard, je suis dubitatif : quelque chose ne va pas dans son histoire, je le sens. Et là, mon regard s'arrête sur un objet dans sa main, c'est...

- Une Keyblade ?

Il ne m'avait pas encore mentionné manier cette arme et... ça change tout de même beaucoup de choses pour moi. Je devrai l'interroger sur bien des choses, il saura peut-être m'aider à propos du pacte magique, qui sait ? C'est bon, je sais ce qui ne va pas. En fait, depuis les trois ans que suis ici, les apparitions de sans-cœur ne font que se multiplier. Putain, n'empêche, ça fait déjà trois ans sans vraiment avoir eu de réponses à mes questions ni même un semblant de piste sur où trouver cette sorcière !

Bref, ce que j'ai remarqué, c'est que les sans-cœur sont devenus plus nombreux après l'arrivée de Septimus qui la manie lui aussi. Et maintenant qu'un autre porteur est ici, ceux-ci se font même plus féroces ? Ce n'est pas une coïncidence : cette arme les attire, j'en suis persuadé. Je poserai la question à Maître Septimus à l'occasion.

Du mouvement ! Une ombre, ayant trouvé son ouverture, en a profité pour s'enfouir dans le sol pour s'approcher discrètement et ensuite en ressortir directement devant moi et se jeter à l'offensive. Perturbé par cette Keyblade, je ne m'en suis pas aperçu et me voilà à parvenir à peine à me défendre avec le plat de ma lame d'os. Le poids de l'ombre me fait me déséquilibrer un peu vers l'arrière, percutant le dos de Nazik qui se retrouve poussé légèrement dans l'autre sens. Néanmoins, l'ombre ne parvient pas réellement à briser ma garde et valdingue bientôt quelque part hors de ma vue.

- ... Plus tard.

Je m'avance brusquement de deux pas puis, positionnant mes lames à l'oblique, je pivote sur 180 degrés, infligeant un coup contondant de zone aux engeances ténébreuses. Les deux premières sont éliminées, les suivantes ne sont que repoussées, le coup ayant perdu en puissance sur la fin. Une autre sur ma droite y observe là une faille et m'assène un coup de griffe dans le bras. Elle ne s'enfonce pas bien profondément, mais la griffure parvient tout de même à me faire grommeler de douleur. Très vite, l'ombre rencontre un coup d'estoc rageur et disparaît comme les premières.

- On finit de faire le ménage vite fait et après il faudra s'occuper du gros tas là-bas.

Non non, je ne parle pas de ce gros tas, alias Anjanath, qui est mort récemment, mais bien du sans-cœur que je n'avais jamais aperçu auparavant qui continue de faire du grabuge. Au vu de l'entraînement spartiate de Jack, j'espère bien que les gardes seraient capables de s'en sortir seuls sans pertes conséquentes, mais du renfort ne leur feront pas de mal. Trop sont tombés depuis la Coupe Noire.
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" Bof… " Lâche Nazik, le ton détaché mais par fatigue plus que par assurance.

Pris d'un coup de nerf, le jeune homme charge en direction d'une ombre qui se rue sur lui, reprenant l'initiative de l'offensive et l'achevant d'un coup à deux mains ! Sous l'élan impitoyable de la Keyblade qui la traverse cruellement, l'ombre se dissipe quasiment sans résistance. Loin de s'arrêter, car l'élan est impitoyable, Nazik n'a d'autres choix que de faire un tour complet sur lui-même.
Deux ombres sont repoussés dans la manœuvre, une troisième vaincue… dans un grognement, le jeune homme admet qu'il en reste "tant que ça".

" …je laisserais bien la Garde Noire… " La parole coupée par un visage fraichement balafrée et un oeil presque crevé, l'ombre n'a pas encore atterrit que l'invocateur frappe à la manière d'un joueur de baseball. "...s'en occuper. "

L'ombre vole pour en percuter une autre et les deux corps s'emmêlent et s'entrainent, momentanément absent du combat. A gauche, un petit assaillant aux yeux jaunes qui s'avance bien menaçant mais pas encore en courant. Nazik se met en garde dans cette direction et à droite, puisqu'il y jette un oeil, la même chose en double. Encore à gauche, le petit ennemi soudain si proche parait s'être téléporté ! Loin de cette aisance d'il y a quelques secondes, le jeune homme s'échappe maladroitement avec deux pieds gauches et se retrouve avec un trio d'ombres en face de lui ! Les folles petites saletés affamés se grimpent les unes sur les autres pour l'atteindre, se bousculent et se gênent plus qu'autre chose mais… cette vision d'aperçu de la faim incarnée suffit à le tétaniser.
De peur et honteux, Nazik ferme les yeux… dans le noir complet, tout lui apparait bizarrement bien plus clair.

Il ne faut pas y réfléchir. A la vue, le noir violacée du ciel inonde la ville et les corps des sans-cœurs s'y camouflent, leurs yeux jaunes se confondent avec les lumières qui perlent dans l'obscurité. Sans théorie, par pur pratique, Nazik sait où se trouve chaque ombre trop proche de lui et… très bêtement, le sait parce qu'il le sent, d'instinct et de magie à la fois. Dans l'ombre de ses yeux fermés, les ombres ressortent comme des flammes limpides.
Alors le jeune homme esquive ces trois ombres qui se confondent encore malgré sa nouvelle perception et en frappe une au hasard.

Lorsqu'un sans-cœur vient à lui, peu importe l'angle, il le voit désormais venir. D'elle-même, sa clef va pour les vaincre et lui n'a plus qu'à s'accrocher à son arme… comme l'on danse. Nazik ne se laisse pas allez à la passivité mais telle une pucelle égarée, suit le pas de sa clef comme d'un bel et sombre amant.
Il se trouve que Kuro, vu depuis ses yeux fermés, n'est qu'une flamme limpide au même titre que les sans-cœurs et que, si le hasard le veut, le trouble-fête pourrait le frapper aussi.

" Finalement, risquer ma vie à aider à vaincre ce titan… " Que j'ai moi-même invoqué, se retient-il de dire, finalement désireux de voir l'étendue de sa dangerosité, d'admirer jusqu'où son pouvoir peut allez en termes de destruction. " ...qu'est-ce que j'aurais à y gagner ? "
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- Du respect, dis-je durement en frappant un nouveau coup d'estoc sur une autre ombre.

Je présume que la question de Nazik était à ses yeux rhétorique. Il ne semble pas bien enclin à aider à combattre le colosse et, à y réfléchir, lorsque je suis arrivé, il était orienté vers l'autre sens, comme s'il cherchait à s'enfuir. S'il n'avait pas de Keyblade, ce serait d'autant plus suspect, mais ma thèse précédente semble tenir et puis... avec ses blessures, le jeune homme ne veut sûrement juste pas y rester. Mais ma réponse n'en reste pas affectée : à la Coalition Noire, la loi du plus fort prime. Lui ne semble pas vouloir le devenir. Là où sa peur de mourir pourrait être un moteur pour lui donner de la force, il préfère simplement y succomber.

Par mépris pour cette réponse lâche, j'ai du mal à me retenir de juste me frayer un passage et le laisser se démerder seul avec les ombres. Mais je ne le ferai pas afin d'éviter plus de pertes inutiles. Trop ont péri lors de l'attaque du QG le jour de la Coupe Noire. Avec la menace rebelle et ce sans-cœur, d'autres pourraient de nouveau périr, s'il n'y a toutefois pas déjà des victimes. Je dois m'entraîner plus durement. Jack doit entraîner ses recrues plus durement... afin que jamais plus un tel carnage ne se reproduise. Bref, le groupe a besoin de membres et j'aurai des questions à poser à Nazik, je vais donc faire le ménage.

Estimant cette mascarade bien trop longue à mon goût, je repousse les trois ombres qui ont décidé de m'attaquer puis je lève mon bras vers le haut, pointe de l'arme dirigée vers le ciel. Puis je charge un sort et dirige mon flux vers la pointe de l'arme :

- Prenez ça, vermines !

Et la foudre s'abat sur les créatures de façon plutôt aléatoire, éliminant la majorité de celles qui étaient toujours vivantes. Il n'en reste que deux, une pour chacun de nous. Je la laisse se jeter vers moi, l'esquive en pivotant de 90° et j'abats verticalement la lame d'os sur l'ombre qui se dissipe.

- Si tu ne viens pas, ma voix est tranchante, tu peux toujours chercher d'éventuels blessés et les emmener avec toi à l'infirmerie. Que tu viennes ou non, je le terrasserai, dis-je de façon bien confiante pour quelqu'un n'ayant pas vraiment précisément aperçu l'ennemi ni ce dont il est capable.

Puis je m'élance tout simplement en direction de la cible, sans regarder en arrière, toutefois prêt à vérifier s'il m'a suivi à l'aide de ma perception magique.
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Kuro doit être particulièrement convaincant, ou Nazik aisément convaincu, puisque ce dernier a suivi sans hésiter.

Du respect… et pour quelqu'un d'aussi solitaire que notre invocateur, c'est un concept bien abstrait quoiqu'attrayant. Une idée bien obscure qui séduit notre nouvelle recrue aussi facilement que le pollen attire la guêpe. Prenez ça, vermines… sans respect, ce serait lui la vermine à que l'on se permettrait de foudroyer ? Et cette étalage brusque de puissance, ces éclairs zigzagant de maigres hauteurs pour roussir les ombres furent un sort incroyable. Dans l'ombre palpable de la Citée du "Crépuscule", les foudres ont touts aveuglés, y compris Nazik qui dut se demander si, à l'instant, ce qu'il ressent n'est pas du respect, finalement ?
Puis cette injonction à s'occuper des blessés… par pitié, non. Tout ça en une fois, et très vite, a convaincu Nazik de jouer le jeu en tant que véritable membre de la Coalition Noire.

Pourtant, Kuro est un rapide ! Ou peut-être seulement plus frais, l'invocateur peine à le suivre. Loin de filer comme un éclair à la façon du comparse, dont la chevelure même évoque la foudre, Nazik doit se débattre pour avancer. Kuro laisse les ombres sur le carreau et à la traine qui, en essayant à peine de le rattraper, reportent bien vite leurs attentions le manieur de Keyblade.
Celui-ci, pas à pas maladroits, et désormais les yeux ouverts depuis les éclairs, s'immisce pourtant entre les ombres que les éclairs ont énormément dégrossis.

" Kuro ! " Hurle Nazik, soucieux de se faire entendre malgré les vacarmes plus loin. " Je peux attirer l'attention du sans-cœur sur moi à... " Il hésite un instant, au point d'en laisser une ombre le rattraper. A deux mains, l'invocateur la stoppe d'un coup de clef puis enchaine, s'acharne dessus comme un dément et frénétique ! Son arme rebondit finalement sur les pavés, ayant dissipés l'ombre et manquant de lui revenir en pleine tronche… bien motivé, qu'il le veuille ou non, Nazik perd déjà pieds.
Ce qui ne l'empêche pas un sursaut d'orgueil et cette idée de respect le pousse la confiance.

" Je peux attirer l'attention du sans-cœur sur moi, complètement ! Au point où elle vous ignorera tous. " Lâche-t-il, sprintant pour rattraper Kuro et la structure complètement désaxée par l'effort. " Ca laissera le champ libre à la garde noire pour l'attaquer avec tout ce qu'elle a… et en étant bien coordonnée, vous pourrez profiter de l'ouverture pour l'abattre. "
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Un innocent mur en ruine dont les décombres s'agitent, pas très loin du géant d'ombre. Je me hisse péniblement à l'aide de mes mains, dans un premier temps, avant d'achever mon retour d'un à-coup qui me laisse avec deux morceaux de bâti entre les doigts. Ce monstre géant ne m'a pas raté mais il faiblit à vue d'oeil. Les ombres arrivent beaucoup plus et beaucoup plus vite… ses drôles d'attaques magiques en sphères aussi… et lui-même qui parait plus aggressif dans sa façon de nous affronter. D'expèrience, je crois pouvoir dire que les sans-cœurs deviennent plus dangereux et plus offensifs lorsqu'ils sont pas loin d'être vaincus. Je pourrais sourire et m'en vanter mais non, j'ai encore un doute. Ce foutu géant ne fatigue pas, pas plus qu'il n'endure la douleur des coups reçus. J'ai tendance à penser qu'on est de plus en plus proche de la victoire, ce qui le rend de plus en plus dangereux… mais ce qui nous rapproche de plus en plus de la défaite.
Trop soucieux des ombres qui pullulent en même temps que les sphères noirs, en plus du souci de perdre encore plus d'effectifs, en plus de ses blessures qui trainent ?!

J'ai vu le poing juste à temps pour le bloquer et pendant que tout mon corps subissait une pression des enfers pour résister, de son autre main, il m'a claqué. Un véritable mur m'a percuté à la vitesse d'un train pour m'envoyer… dans un autre mur… justement. L'air rageur, je crache au sol avec hargne, j'ai littéralement la gueule d'un boxeur au dernier round prêt à rendre tout ce qu'il a pris aux précédant.
Le mollard est ensanglanté, ça oui mais il me parait bien dur et une vive douleur me prend aux niveaux des molaires.

Probablement qu'il m'en manque une et… vous voyez ce moment où vous réalisez une blessure… ce n'est qu'à ce moment-là que vous la sentez. Je n'ai pas seulement mal. J'ai des sueurs froides et une sensation de vertiges, le crâne pris en étaux par un poids de mort qui remonte le long de mes nerfs. C'est un Darkside… un sans-cœur comme il y en tant mais… oui mais voilà, celui-là fait la taille d'un petit immeuble. J'attendrais bien loin, très loin et à l'abri, que ma garde noire s'en charge. Sauf que si je fais ça, ça ne sera plus ma garde noire et… quand je vois l'état de ma ville, j'en reste effaré. Pâle et tremblant, pris d'un sentiment de légèreté qui n'a rien d'agréable, je me sens léger comme si un rien pourrait m'envoyer valser.
Ce sans-cœur ne m'inquiète pas tant… si, il m'inquiète mais surtout, qu'est-ce que va dire Death quand il verra ce bordel ?!

Il me tuera pour que je sois condamné à la non-mort ?! Me torturera, mort ou vif ? M'échangera contre des cacahuètes à Hadès ?! Je n'en sais rien et je ne veux pas le savoir !

« ON LE TUE ! » Je hurle à pleins poumons, l'air lui-même en tremble et… aussi bête que ça puisse paraitre… à la façon d'un karatéka, j'ai l'impression de recouvrer un peu de force en gueulant ma rage. D'un coup de nerf semblable, mes mains se resserrent sur les débris qu'elles tiennent et les font voler en éclat. Mon premier cri était féroce et digne de celui qui à fracassé un béhémot. « ET TOUT DE SUITE ! »

Mon deuxième cri est strident, part dans les aigus et tout de suite, me refroidis tant je me fais l'effet de… ne plus être crédible du tout. Comme quand on gueule sur quelqu'un en faisant bien le mec pour ensuite, à la réponse du quelqu'un, enchainer avec une voix très polie en espérant calmer le jeu. Pour une raison ou pour une autre, le Darkside a tourné la tête vers moi et ses "petits" yeux jaunes, petits en comparaison du reste de son corps, me fige sur place.
Les sphères noirs qu'ils relâchent parfois m'effraient au plus haut point, je n'ai aucune foutue idée de ce que ça fait. Pas trop envie de le savoir, en fait.

C'est en marchant, tout raide, que je m'approche du sans-cœur géant. Les bras le long du corps et les poings serrés, je… je… je dois finalement me décider à y allez ou le frapper parce que ça va être ingérable. J'avais espoir qu'on s'en charge pour moi mais… faut bien croire que non, va falloir que je me risque à l'approcher.
Je ne sais pas… il a beau m'avoir fait valser alors que je cherchais à le cerner avant de me lancer…

…ou que j'attendais simplement qu'il tombe sans que j'ai à m'en risquer…

...il ne me parait pas tellement plus costaud que Gros-Tas. Pire que ça, je crois même que le Béhémot d'Oerba avait plus de force que ça mais… j'y peux rien, le machin fait je-sais-pas-combien de mètres.

« VOUS SERVEZ A RIEN ! » Je gueule comme un dément, je m'approchais du Darkside mais je me suis arrêté, sans m'en rendre compte parce que… parce que c'est lui qui s'approche de moi maintenant. « OCCUPEZ-VOUS DE CES PUTAINS D'OMBRES ET COUVREZ-MOI DE CES SORTS A LA CON ! »

Je croyais avoir arrêté de fumer mais que dalle, je m'en grille une immédiatement après ça. S'il y a un après ça ? On verra ?! Putain ! UN JOUR TRANQUILLE C'EST TROP DEMANDER ?! A défaut de réellement me trouver du courage, je m'inonde de rage et… ce machin va prendre pour toutes mes corvées quotidiennes. Alors que lui marche, je m'élance à grandes enjambés et il s'arrête, s'apprête à me frapper !
Heureusement pour moi, il est trèèèès lent… et ça me met sur les nerfs d'attendre que son poing vienne enfin s'abattre au sol.

Je recule de quelques pas en arrière et mes yeux s'écarquillent de terreurs à la vue de touts ces pavés qui volent dans touts les sens ! Heureusement qu'on a des esclaves mais merde, les pavés j'en ai pas quinze milles ! Et on va prendre un retard de malade sur la construction du vaisseau avec ces conneries ! Ou alors, on va laissez la ville en ruine ou… je demanderais bien à Death ce qu'il préfère mais peu importe sa réponse, il ne risque pas d'apprécier une option ou l'autre.
Oh putain, le sans-cœur ! Il relève son poing, très lentement encore une fois mais je bondis comme un lapin blanc en retard -toujours en retard !- pour arriver sur son bras en biais.

Puis je cavale le long mon bras déjà armé et une fois sur son épaule, je frappe de toutes mes forces ! Le Darkside titube et se décale maladroitement sur le côté, menace de m'échapper ! Avant de me retrouver comme un con dans le vide, j'attrape à bout de bras l'une des tentacules qui encerclent son visage… je le retiens, brièvement, puis d'un mouvement de tête sec, il me ramène à lui.
J'en profite pour lui en coller une deuxième ! Et une troisième !

Mes coups sont lent mais puissant, chacun résonne avec la puissance d'un éclair et au quatrième, la terre tremble du géant à genou. Toujours avec une de ses… tentacules en mains, debout sur son épaule, je gueule en préparant la cinquième.

« FINISSEZ-LE ! » POURQUOI JE FAIS QUE GUEULER AUJOURD'HUI ?! SALE JOURNEE !

J'envois la cinquième patate.
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Oh merde... je reconnaîtrais les hurlements que j'entends entre mille. Putain, c'est le pire des scénarios. Jack est arrivé sur place avant moi et n'a pas l'air très... content ? Mais... est-ce que ça lui arrive seulement de l'être en fait ? Je crois pas, mais je crois que je vais amèrement regretter qu'il ne soit pas à la caserne comme je le supposais. Non, en fait, le pire, ça reste sûrement que Nuzik m'a contre toute attente suivi. Je suis vraiment dans la pire des merdes si Jack vient à apprendre que je lui ai donné des ordres comme si j'avais la moindre importance dans SA garde noire. Je suis pas vraiment encore prêt pour un deuxième match retour...

Non, comme si ça ne pouvait pas encore être pire, il vient de proposer un plan qui risque de complètement attirer l'attention sur lui. Lui et sa théâtralité, je vous jure !

- Et comment tu comptes faire ?

Trop tard, je crois qu'il commence déjà à s'éloigner, mais j'y vois rien dans la poussière donc je pourrais me tromper. En tout cas, c'est un beau bordel : on a des habitations en ruines, je vois un blessé quelque part dans le coin et...

- Bouges de là !

Je me retrouve poussé assez vivement par une femme dont la voix m'est familière. Un fracas proche a achevé de me déséquilibrer. Le cul par terre, je peux vaguement voir des tresses noires s'agiter devant moi et des carreaux qui volent et percent les frêles silhouettes ténébreuses, réunies autour d'un énorme bras, peu visible parmi les ténèbres qui s'en échappent et prennent la forme de nouveaux êtres obscurs à éliminer. Alors que les ombres s'apprêtent à jeter leur dévolu sur la personne la plus proche, je décide de pivoter et me laisser rouler sur un bon mètre de distance, suite à qui je prends appui de mon arme pour me relever.

Finalement, les quelques unes qui restent continuent de suivre Skinner aux yeux d'or dont la silhouette s'éloigne déjà, les ombres périssant de façon incessante sous ses tirs. Sans vraiment lui demander son avis, je lève la pointe de mon arme et lance un nouveau sort de foudre qui fait le ménage parmi les sans-cœur qui la gênent. Je la connais de réputation, ses talents seraient plus utiles sur le gros morceau qui... prépare déjà sa prochaine attaque. Il envoie des projectiles vers la zone où se trouvait Jack.

- J'avais pas besoin de ton aide, râle Skinner, trop fière pour me remercier de la délester de ses faibles attaquants.
- Pas plus que j'avais besoin de la tienne pour esquiver, dis-je également par fierté, pourtant peu sur que j'aurais eu le réflexe d'esquiver l'offensive.

Je n'écoute même pas sa réponse et sors ma nouvelle arme à feu, décidé à économiser ma magie ne serait-ce que pour quelques instants. Au moment où je m'apprête à tirer de façon assez hasardeuse vers la tête du colosse, je vois un Jack qui s'agrippe à son visage tentaculaire et qui le martèle de coups, lents mais puissants, au point que la créature soit forcée d'être genou à terre. Pour le coup, Jack doit avoir encore toute l'attention de la créature, si bien que je me demande si la nouvelle recrue a eu une autre idée ou... s'il ne va pas simplement nous laisser faire comme il avait l'air de le souhaiter au départ.

Enfin, sans attendre l'action de Skinner, je dirige une nouvelle fois ma lame osseuse vers le ciel. Bientôt, plusieurs éclairs foudroient le sans-cœur, tandis que d'autres n'atteignent pas leur cible.
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Jusqu'ici, l'obscurantiste pouvait encore trouver la Coalition Noire un peu fade. Il n'en est rien. Les Gardes Noirs, à l'allure de simples criminels, sont bien vite devenus de véritables monstres de guerre. Kuro ne paraissait pas si exceptionnelle jusqu'à enchainer les acrobaties martiales, sans oublier de faire tomber la foudre entre deux. Surtout, le voilà, le fameux "Jack", l'intendant de la Garde Noire en personne. Nazik ne le voit pas, pas très bien en tout cas… mais sa présence s'impose, on l'entend hurler et quand il ne crie plus, c'est le son de ses coups titanesques qui se fait l'écho de sa rage. Fébrile, l'invocateur se rappelle sobrement ce squelette inerte, bien trop massif et lourd pour qu'un homme le porte. Une foule de gens ont peinés milles morts sous les ordres du jeune homme pour finalement le déplacer… et rien qu'à en avoir effleuré un os, sa peau s'était déjà ouverte.
Plus encore, Nazik croit voir Kuro… depuis le premier cri du chef de la garde noire… anormalement tendu. De même que les autres gardes noirs semblent, eux aussi, galvanisés et comme possédés d'une énèrgie nouvelle.

L'obscurantiste peine à comprendre. Lui aussi, pourtant, sent la pression l'envahir et quelque part, il est soudain nerveux. Les cris des corps, les coups de feux qui font danser des lames sauvages… tout s'agite, tout s'énerve et tous s'excitent soudains. Perdu dans le brouhaha, les sens confus qui voit les ombres troublent dans l'obscurité parcouru de corps en vivants océans entre des récifs de villes en débris. C'est un carnage et… pas peu fier, ne retenant pas un sourire, Nazik se dit que c'est sa faute à lui.
Clef en main, à son tour épris d'une rage nouvelle, il prend la posture lupin d'un lycanthrope à l'heure de se jeter vers le géant d'ombre !

Ses jambes élancés aux galops qui peinent à suivre son corps en avant et clef en arrière, face à telle volontée, nulle ombre ne s'interpose. Soit trop lente, soit balayée, soit déjà trop secoué par un ennemi ou un autre. Eblouis par les foudres qui s'abattent sur la montagne de muscles ombrageux, il ne lui parait plus très utile, ou même possible, d'attirer l'attention du sans-cœur à lui.
Le jeune homme met quelques coups… rendus impressionnants de fureurs mais bien médiocres en réalité. On ne niera pas qu'il a participé mais en vérité, la créature est déjà vaincu.

Elle se dissipe… il semble sur le moment qu'une nappe de brouillard noir envahit soudainement la ville avant de s'envoler et en levant les yeux ? Une seconde nappe de ciel noir semble recouvrir le ciel, un instant. Nazik, hagard et ébahis, admire le spectacle. Le calme revient, vaguement alors que le traces de sangs et de roches brisés, d'arbres arrachés, le prix de sa sottise se révèle à Nazik.
Plutôt que d'aiguiser son sourire, par politesse… ou par crainte… l'invocateur se mure dans une contemplation silencieuse du chaos rendu immobile.

" C'est de ça qu'est fait la Coalition Noire… " Le jeune homme resserre sa main sur sa garde, faisant se redresser son arme baissé. " …dire que je me croyais dangereux. "

Finalement… trop nerveux et relâché que ce soit finalement terminé, l'invocateur ne peut retenir un petit ricanement léger.

" J'ai fait le bon choix en venant ici. "
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Les Gardes Noirs sont déjà à la fête et en début de liesse… comme si c'était fini… ? Ce problème là est peut-être résolu mais mais on est loin d'en avoir fini, des problèmes il y en a pleins d'autres. Et il y en aura bien plus encore ! Les mercenaires sont morts… ? Non, simplement mal en point. Il ne manque même pas une seule pierre aux murailles du Château Disney et touts nos efforts sont vains car le Sanctum subit sans jamais mourir. Nos meilleurs guerriers après lui se sont fait éclatés au tournoi des enfers et grâce à l'éclaireur ? Tout le monde le sait. Lui, Death, notre Boss, est blessé au point de devoir s'isoler pour récupérer… et grâce à l'éclaireur ? Tout le monde le sait ou a moyen de s'en douter. Grâce à l'éclaireur, même si contenu reste obscur, tout le monde sait à travers les mondes qu'on a un énorme chantier sur le feu.
La Coalition Noire est au plus bas et grâce à l'éclaireur, nottament, tout l'univers le sait… et ces enflures osent se satisfaire d'avoir simplement défait un putain de Darkside ?! On croit rêver tellement c'est minable, cette attitude fantaisiste ne m'attire que du mépris.

On est dedans, jusqu'au cou, personne n'a le droit d'être content ou de simplement sourir, l'heure est grave et exige que nous affichions tous des tronches de morts patibulaires. Sans attendre, je saisis ma radio pour passer le message, énumérant des ordres sans saveur : s'occuper des blessés, commencer à remettre ce coin de ville dans un état respectable puis fouiller les alentours, et toute l'entièreté du monde, à la recherche d'un sans-cœur qui aurait survécu.

Très vite, les gardes noirs s'agitent au travail et moi je fais les cent pas, je marche sans allez nulle part. Fier à mon habitude, je regarde partout autour de moi, pour être sûr… vous savez ce qui est pire qu'un sans-cœur ? Pleins de choses mais ici, je pense plus particulièrement aux sans-cœurs qui en invoque d'autres. Un seul sans-cœur peut suffire pour que cette sale race prolifère et nous refasse vivre une "année noire". Jamais ! Je ne le tolèrerais pas. Au travers des radios des gardes noirs, et ils sont présents très densément par ici, ma voix trouve son écho par dizaine à travers eux. Une voix rauque et éraillée qui souffre de devoir parler comme si elle avait trop fumée.
Soudain, l'un de mes ordres s'interrompt brusquement.

En le voyant, je repense à Septimus et à Roxas… lui n'est pas blond mais… il porte cette même arme. Ce n'est pas tout à fait la même mais on ne me la fera pas, je sais reconnaitre une satanée Keyblade quand j'en vois une.

Lui, je ne l'aime pas. Pas du tout. Pour commencer, il se ballade ici comme si c'était chez lui et… personne ne réagit comme si… comme si c'était normal de voir ce gamin se ballader dans le coin, l'air de rien ? Je ne sais pas si c'est la fatigue mais il a l'air stone à rêvasser et se trainer comme une chiffe molle. Quoi de plus insupportable qu'un mec qui prend son temps alors qu'on a un million de choses à faire ? Je n'ai pas l'impression qu'il se tue à la tâche pour réparer les dégâts ou secourir les blessés ! Plus je l'observe, plus je trouve que ça ne le fait pas… Roxas est un monstre et il a une keyblade. Sora et Riku, Xehanort… Aqua… et j'en oublie, les manieurs de clefs ne sont jamais des gens ordinaires. Pire que ça, ce sont des espèces d'élus avec la fâcheuse tendance à avoir des pouvoirs magiques imprévisibles. Septimus n'avait rien à voir avec Roxas mais déjà, il lançait des boules de feux et créer des clones alors… si on peut avoir deux pouvoirs pareils, sans aucun rapport l'un avec l'autre ? Je n'ose pas m'avancer sur ce dont il est capable ou non.
Surtout… j'ai appris que les sans-cœurs étaient attirés par les élus de la Keyblade et… je viens d'en voir un géant au beau milieu de ma ville… ?

Le temps d'y penser, je suis figé à le fixer avec des yeux grands ouverts et sans cligner des yeux, le blanc de mes yeux se fissurent de veines ensanglantés.

« C'est qui lui ?! » Je pose la question, à peine, j'ordonne une réponse en le pointant d'un doigt accusateur ! Et je regarde partout autour de moi à toute vitesse. Des gardes noirs s'interrompent brusquement alors qu'ils sont tous en panique à se faire signe de se taire ou à se figer sur place face à mes yeux furieux.

« C'est Nuzik chef, une nouvelle recrue toute fraiche. » Le pauvre, tout le monde le regarde avec des envies de meurtres et moi le premier.

« Et comment ça se fait que je le connaisse pas ?! »

« Bah… heu… il prend ses ordres de Kuro. »

« …pardon ? » Sidéré, la rage sur mon visage fond en une expression désespéré d'incompréhension, j'arque un sourcil et je fronce l'autre, franchement perdu. « Depuis quand on prend ses ordres de Kuro par ici ?! »

C'est notre petit blond à nous que je braque désormais d'un regard meurtrier et du doigt inquisiteur. Puisque Death est en convalescence, notre groupe a perdu un gros capital de terreur… et les gardes ont été beaucoup plus dur à tenir. Ils se sont sentis pousser des ailes. Sans la menace immédiate du faucheur, j'ai eu un mal fou à maintenir mon autorité ! Sans parler de toute notre administration qui… obéit d'ordinaire plus à Death qu'à moi et j'ai eu fort à faire avec bien plus de paperasses, des histoires d'intendance.
Et ce petit branleur en profite direct pour essayer de me supplanter… ?! Il recrute dans mon dos et pense pouvoir devenir vizir à la place du vizir ?!

Si ça ne tenait qu'à moi, je me jetterais sur ces deux petits rats pour les exécuter mais… Kuro m'a prouvé l'autre fois être bien plus dangereux que son allure ne laisse paraitre. Et je ne sais toujours pas ce que son foutu sort était censé m'avoir fait ! Pour un peu, je suis encore maudit par sa sorcellerie. L'autre… je ne sais pas, je ne le sens vraiment pas… probablement un sorcier aussi et quelques soient les sorts à sa disposition, je veux avoir le temps de les voir venir.
Je m'avance d'eux d'un pas décidé mais m'arrête brusquement à cinq mètres, un peu plus même… et déjà, la garde noire les encercle prêt à faire couler sang.  

« Cette saloperie de Keyblade attire les sans-cœurs ! Et tu es tout à fait au courant de ça Kuro, ne joue pas les innocents ! Ca fait partie de ton plan hein ?! » Je serre le poing en même temps que les dents. « Sans parler que tu as essayé de me foudroyer quand j'étais sur le géant ?! » C'est sûr et certain qu'il a essayer. « Et toi là, Nuzik ! Qu'est-ce que tu mijotes ?! Vous êtes de mèche, vous pensez que sans Death, vous avez une chance de m'abattre ?! Peut-être que vous êtes assez fou pour penser détrôner Death après moi ! Vous êtes des traitres ! »

Ca me fait chier parce que… Nuzik, comme Kuro, on peut tous être très content de les avoir dans nos rangs. Sauf qu'à la Coalition Noire… plus puissant est l'allié, plus puissant est l'ennemi. Chaque membre est un ajout et un atout autant qu'un concurrent, un ennemi potentiel. Ce qui me fait… heureux de les voir chez nous plutôt que chez l'ennemi… mais très inquiet de les savoir aussi proche.
Ils ont chacun… ce même d'adolescent élu de la prophétie qui m'agace au plus haut point.

Tout ce que j'ai eu, je l'ai eu en souffrant et en souffrant seulement. Pas de dons innées magiques ou d'armes uniques ou de clef mystiques… et… de quel droit il s'ose se présenter à moi avec leurs tronches de gamins imberbes ?! Jusqu'à leurs cheveux si doux et si soyeux, leurs peaux toutes lisses !
Putains de privilégiés, je les déteste et… je m'en inquiète, par-dessus tout.

« J'ai déjà Kuro en joug… » Lâche Skinner qui, pour une fois, me fait plaisir et… rendu au point où on en est, touts les gardes noirs présents s'apprête à faire couler le sang, armes sorties.

« Tu ferais mieux d'être convaincant, Kuro ! » Et mon doigt accusateur n'a pas bougé !
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Le combat est à peine terminé qu'une nouvelle tempête se lève déjà. Moi qui pensais avoir un peu de temps avant que Nuzik ne découvre le pot-aux-roses et encore moins Jack, voilà que les deux l'apprennent au même moment. Le retour de bâton va être terrible. Et si l'intendant en savait encore plus sur mes plans ? Et s'il était au courant de tout ? Je suis déjà dans son collimateur depuis un certain temps, je pense que si tel est le cas... il faudra que j'improvise pour m'en sortir, mais il cherchera sûrement simplement à m'exécuter malgré le manque d'hommes.

Mais je préfère voir les choses avec optimisme : dans le cas contraire, il ne peut se permettre de perdre l'un de ses meilleurs hommes dans la situation actuelle. Mais quand même... je vais juste amèrement regretter le choix que j'ai fait lorsque j'ai tenté de prendre Nuzik sous mes ordres car il me semblait crédule. Déjà, la première accusation a fusé dans ce tribunal et voilà que je suis un traître ayant cherché à l'abattre en utilisant ce sans-cœur comme diversion ? J'hésite un instant sur la réponse. Il ne manque quand même pas d'imagination, mais je vais éviter autant que j'en suis capable l'insolence, évitons de le lui dire.

Je lâche donc mes armes et lève les bras pour me montrer coopératif. Pas d'erreur possible, je vais juste essayer de montrer la patte et limiter la casse. Dans tous les cas, il me punira pour l'exemple. Certains des gardes ont un doigt manquant pour avoir tenté de le tuer en traître il y a peu, évitons de subir le même sort... ?

- Non, je viens à peine de comprendre. La première fois, j'ai trouvé ça bizarre, mais je me suis dit que ça pouvait être une coïncidence. Mais avec ce colosse, le doute s'est levé pour moi, la Keyblade les attire.

Je ne suis pas sur que ce début de réponse lui convienne. Est-ce que je prends la peine de mentionner que Septimus m'a également transmis l'arme lors de notre mission à Illusiopolis ? Non, je ne suis pas suicidaire. Et puis, pour le moment, il n'en saura rien puisque la clé n'a encore jamais accepté d'apparaître entre mes mains ! A croire que son pacte magique est totalement bidon. Enfin, revenons-en au problème : dans tous les cas, la réponse ne lui suffira définitivement pas : ça ne justifie rien du tout. Mais au moins, aucun carreau ne m'a encore traversé, il me laisse encore une chance de m'expliquer.

- Je n'ai pas cherché à t'abattre, j'ai obéi à ton ordre. A cette distance, c'était mon moyen le plus puissant et efficace d'attaquer le sans-cœur.

Enfin, j'aurais pu choisir d'utiliser mon flingue, mais évitons de mentionner son existence dans ma poche, ça pourrait m'aider à me défendre dans le cas où il souhaiterait juste en finir avec moi. Serais-je seulement capable de lui échapper si ça se produisait ? Je ne pense pas, mais je tenterais tout de même. Et puis, l'autre raison reste que j'aurais pu le toucher car je n'ai encore jamais tiré avec l'arme et je voulais éviter de prendre le risque.

- Et puis, toi comme moi savons très bien qu'un éclair n'aurait pas raison de toi, finis-je donc de lever le doute concernant le but de mon sort.

Ça ne suffira pas à en sortir indemne, mais j'espère au moins que ça va le décider à faire baisser l'arbalète de la tireuse d'élite qui est pointée sur moi.

- Pour le reste, repris-je en observant Nuzik pour montrer que je parle de lui... j'ai voulu te soulager de quelques corvées avec ces initiatives...

Vrai et faux, les tâches que je lui ai confié jusqu'alors n'ont fait que lui bénéficier donc il aura bien du mal à prouver le contraire... mais en vérité je souhaitais également à terme lui faire prendre part à mes projets personnels... mais je vais devoir abandonner l'idée. Ainsi, il n'en saura jamais rien.

- Mais j'ai eu tort, dis-je en baissant le regard, toujours les bras levés comme un con.

Après Karg'orth, l'ogre dégueux qui a voulu faire de moi un esclave, je pensais ne pas pouvoir me sentir plus humilié, mais on atteint quand même le fond. On dirait presque un enfant pris après avoir commis un caprice, mais au diable l'image. Sous les ordres de Jack, quand il le faut, je dois savoir ravaler toute forme de fierté.

- J'accepterai ma punition... comme si j'avais vraiment le choix.
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" Pour commencer… "

Lorsqu'un chien débarque, on ne sait jamais. Est-ce qu'il est dressé ? Un minimum domestiqué, au moins ? Que pense-t-il des humains ? Et s'il aboi, est-ce par pur intimidation en vue d'éviter l'affrontement ? Ou est-ce pour prévenir, simplement ? Peut-être, simplement, que le chien est complètement fou… qu'il a la rage… ou qu'il aboie à sa meute ? Dès qu'un canin rôde soudain dans la rue, il y a cette sensation horrible, ce frisson incroyable, des instincts profonds remontent. Ceux-là que nous pensions enfouis et que les civilisations pensent, naïvement, pouvoir domestiquer éternellement. Se voulant fier, pourtant les yeux vers les pavés fracassés, Nazik a la tête baissée et, vaguement, observe à peine les regards braqués sur lui. Kuro n'avait qu'à peine peur d'un géant d'ombre de plusieurs mètres, le considérant comme sa prochaine mission et là, il s'avoue vaincu sans même avoir essayer. La Garde Noire, pleine d'orgueil et furieuse, se tient si sage et disciplinée, passant de bandits bien installés à une armée qui ferait son lit au carré.
Un Chien Noir est apparu dans les rues. Nazik l'entend aboyer mais la fatigue rend le tout brouillon, il ne saurait dire s'il va se faire mordre ou pas. Déjà, il ressent la haine de tous à avoir oser lui répondre de manière un peu trop insolente.

C'est donc lui, le fameux Jack qui pour sa première aux yeux de la nouvelle recrue… se présente en mettant à genoux, à coups de poings, une créature qui fut si épouvantable à invoquer. Qui rabaisse au rang de laquais celui qu'on pouvait croire un puissant chef. Qui met au pas, et en stress, toute la garde noire. Comme face à un chien au poil ébouriffé qui a débarqué sans prévenir dans la rue… Nazik est hésitant, ne bouge pas et animé par la crainte de faire un geste brusque jusque dans sa respiration, à peine permise.

" …moi c'est pas Nuzik. Je m'appelle Nazik. " Déjà, le jeune invocateur regrette amèrement ses paroles. Il n'a qu'une envie, c'est de reculer mais à peine un pas effectué qu'un soubresaut agite toute l'assemblée. A peine visible, pourtant perceptible, il lui semble que tous se sont retenus de sursauter. Ou de se jeter sur lui.

Comme faire face à un chien sans maitre… mais Jack, malgré son poil ébouriffé et la rage qui bave dans ses mots… a bien un maitre. Ce n'est même pas encore Death. Par mimétisme, réduit à l'état de singe qui fait ce qu'il voit, Nazik va à son tour pour se justifier comme Kuro avant lui.

" J'ai pris mes ordres de Kuro parce que c'était le seul qui m'en donnait… mais j'obéirais, Jack. "

C'est si douloureux à dire et pourtant, un peu de honte n'est pas cher payé lorsque sa propre vie semble en jeu. Un jeu, car soudain, ça n'en est plus tellement un.

" Et si mon arme attire les sans-cœurs… " L'idée ne parait pas démente et plus particulièrement lorsque, le temps d'une pause, Nazik doit admettre intérieurement que c'est bien lui qui a invoqué le géant. Déjà, il nie en son fort intérieur et fait de son mieux pour oublier sa culpabilité, persuadé qu'il doit ignorer avoir fait ça pour être convainquant au moment de s'innocenter. Personne ne l'a concrètement accusé d'avoir invoqué ce sans-cœur… pas sciemment, en tout cas… mais… il a l'impression que tout le monde s'en doute ou le sait. " …peut-être… mais pas plus que ce soleil noir. "
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Je dis ça très vite, au point d'en mâcher mes mots vers la fin.

« J'aime pas comment vous m'parlez. »

J'aime pas du tout. Kuro essaye de me faire croire qu'il a un doute sur le fait que la Keyblade attire les sans-cœurs ? Connerie, il est l'élève d'un maitre de cette foutue clef, il ne peut pas l'ignorer. Juste après, ce gamin ose tenter la flatterie avec moi, d'une manière si grossièrement obséquieuse que je me sens profondément insulté dans mon intelligence. Il admet avoir eu tord mais entre nous, la petite blonde n'a pas le choix. Et justement, ça m'énerve. Accepter sa punition… je ne sais pas comment je dois le prendre… ca sous-entend quoi au juste ? Cet insolent se sent poussé des ailes au point de prétendre que, sa punition, il pourrait ne pas l'accepter ?
Puis il y autre… un version brune de Kuro, pour l'instant. Je ne le sens pas.

Nazik, Nuzik… qu'est-ce que j'en ai à foutre de son prénom ? J'ignore le nom des trois-quarts de ma garde noire, en quoi le sien peut bien m'intéresser ? Le pire, c'est cette façon pleine d'égo de corriger l'erreur comme si… comme si son nom avait une quelconque importance ? Comme si lui avait une quelconque importance ? Le nouveau se prend pour qui, au juste ?!
Touts les nouveaux sont pareils à la Coalition Noire, de toute façon. Ils arrivent en prétendant être quelque chose de spécial, avant de mourir ou de rentrer anonymement dans le rang.

Pourtant, il y en a bien quelques-uns dont on finit par retenir les noms. Kuro en fait déjà partit… et le nouveau, ca va être un des rares élus de notre groupe qui se font un nom ?

Alors que je digère encore son explication foireuse. C'est pas sa clef qui attire les sans-cœurs, c'est le soleil noir ? Oui mais d'ordinaire, tout ce que ça attire, on le gère si vite que tout le monde s'en fout. Là, je me tiens au milieu d'un quartier en ruine par la faute d'un sans-cœur géant et… non, ce n'est pas le soleil noir. Je vis ici depuis que je suis né alors merde, je crois en savoir un peu plus que ce touriste sur le soleil noir et les bestioles aux yeux jaunes qui trainent habituellement.

Hormis cette excuse foireuse, j'ai entendu tout ce que j'aurais voulu entendre, ça m'a calmé. Ce qui m'énervé. Ces mariolles ne m'opposent pas la moindre résistance et me flattent pour mieux m'endormir… je ne baisserais pas ma garde. Malgré la rage et mon envie furieuse de les faire disparaitre sur-le-champ, notre groupe n'est pas en état de se le permettre. Ce Nazik ne me fait pas forte impression mais il tient une Keyblade et ça… ça veut forcément dire qu'il n'est pas un guignole ordinaire. Kuro... et bien, c'est Kuro.

« Kuro, tu auras ta punition mais avant ça. » Mes bras se croisent et mes sourcils froncés se braquent sur le nouveau. « Nuzik est sous ta responsabilité. Tu seras responsable de lui et lui, responsable de chaque sans-cœur dans ma ville… dont ce géant. Tout ce qu'il a fait et fera, c'est de ta faute Kuro. »
 
Ca va prendre combien de temps de réparer ça ? Et ca va couter combien ?

« Corrige-le. Maintenant. Ou je vous corrige touts les deux. »
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Attendez, je rêve ou Jack vient de décider de placer Nuzik sous MA responsabilité ? Depuis quand est-ce qu'il me fait confiance pour gérer ce genre de cas ? Encore plus pour un porteur de la Keyblade. Je pourrais comprendre qu'il décide de le mettre sous les ordres de Septimus, encore, mais moi... ? Il sent le problème et il veut s'en débarrasser... en le laissant à celui qui l'a géré jusqu'alors. C'est le seul angle logique par lequel voir ça. D'autant qu'il ne perdrait pas l'occasion de se venger sur moi au moindre souci causé par le nouveau.

Mais il y a un autre truc qui m'a choqué. Il aime pas comment moi je lui parle ? Passe encore pour Nuzik qui a carrément nié en bloc une évidence, mais moi... ? J'ai fait de mon mieux pour pas me montrer insolent.

Enfin, passons. L'intendant m'a ordonné de le corriger et ça me démangeait déjà tellement que je vais pas me faire prier. Déjà, je commence par lancer un regard à Skinner qui... ne baisse pourtant pas son arme. Tant pis, elle peut continuer à me pointer avec son arbalète, elle n'a pas reçu l'ordre de tirer et n'a aucune raison de le faire.

- Alors, déjà... je t'appelle comme je l'entends, Nuzik, dis-je en appuyant bien sur le U pour le provoquer. J'ai un sourire dessiné en coin qui s'efface aussitôt car en fait... je suis pas vraiment trop d'humeur à plaisanter. Si t'as un problème avec ça, tu peux t'amener, vu que t'as l'air de trop te la ramener.

Ça, c'est réglé, je l'ai rebaptisé, que ça lui plaise ou non. Maintenant qu'il me l'a dit, c'est sur que je l'appellerai jamais par son vrai prénom. C'est maintenant que je décide de le pointer de l'index, puis de ramener celui-ci vers moi :

- ... Non, en fait, amènes-toi tout court.

Il m'a trop irrité, ordres de Jack ou pas, je vais juste lui éclater la tronche. Après tout, c'est en piétinant à mort Cranston que Jack a commencé à imposer du respect. Bon, la différence, c'est que je pourrai pas trop me permettre d'aller aussi loin que lui l'avait fait avec les effectifs actuels. D'autant que là, ça n'aurait pas d'intérêt, j'ai pas de promotion en jeu.

- Tu t'es quand même bien foutu de moi ! D'abord, ta Keyblade a attiré le sans-cœur. Ensuite, t'as tenté de prendre la poudre d'escampette à la première occasion... et après ça, t'as encore l'audace d'accuser ce monde d'en être responsable ?!

Ma voix a triplé de volume sur la fin. Clairement, Nazik m'a vénère. Du coup, j'ai le regard qui va avec et les sourcils froncés. Quoi qu'il décide de répondre, le résultat sera le même :

- Je vais te défoncer la gueule. Après ça... tu me diras tout ce que tu sais sur la Keyblade et si je suis pas convaincu... je recommencerai !

Je me mets en garde. Je ne prends pas la peine de ramasser mes armes : je vais régler ça à l'ancienne, aux poings et éventuellement à la magie, si nécessaire. Et puis je m'élance tout simplement vers le porteur de la Keyblade pour tenter de lui asséner un bon coup de poing dans la figure, sans me soucier de si ce lâche a l'intention de se défendre.
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Nazik se prend le poing, en plein dans la mâchoire, pleine poire ! L'impact le fait reculer et de gestes hasardeux, le jeune homme agite sa clef dans l'espoir de chasser les coups qui auraient pu suivre. Avec la grâce d'un épouvantail, le jeune homme se repositionne sur des appuis solides et jette son arme vers Kuro, celle-ci disparait après l'avoir heurté ou raté. Dans l'ombre de la place, l'obscurantiste a les yeux qui jaunissent, le regard qui luit pareil à celui d'un prédateur acculé. Les ombres de la Citée du Crépuscule auréolent l'obscurantiste plus qu'aucun autre ici, ondulent et l'enlacent, l'obscurité se fait d'un violet un peu plus prononcé autour de lui.
Du même geste que l'on ferait pour attraper quelque chose au vol, Nazik fait réapparaitre soudain en main droite.

Le regard qui pleure de l'encre et les pupilles ambrés pareils à celle d'un sans-cœur, l'ombre parcourt le corps de l'obscurantiste sous forme d'un frisson qui le redresse. Fier, à défaut d'être fort, avec un torse gonflé et un nez aquilin relevé, sa vigueur momentanément renouvelée pour chuter plus bas encore.
Le geste qui dédaigne le poids supposé de son arme, Nazik s'essuie le coin de ses lèvres ensanglantés. Sa mâchoire est sourde de douleur mais la haine rend ça supportable.

" Encore une fois… " Piètre tentative de bravade que d'ignorer Kuro lorsqu'il parlait à "Nuzik". L'obscurantiste a été jusqu'à ne pas le regarder et, en punition, s'est pris un sacré coup. Là, il le regarde avec des yeux meurtriers, humilié de ne pas pouvoir simplement l'ignorer. " …moi c'est Nazik. "

C'est sans espoir, évidement. Puisqu'après le beau Kuro, il reste encore la Garde Noire… et la brute qui se trouve au sommet. Le jeune homme les apprécie, c'est certain. Ils sont d'une esthétique brutale de tueurs en séries, quelle haine alors, quelle humiliation de devoir se dire… qu'on est pas à la hauteur pour jouer dans la même cour.
Sans espérer gagner véritablement, la haine embrouille Nazik et avec des œillères, son attention se cristallise sur Kuro.

Ce n'est pas lui, après tout, qui l'a mis dans cette situation là ? N'est-ce pas à cause de lui que Jack voit la nouvelle recrue de travers ? Et quelle… la Coalition Noire, qui vit sous un soleil noir, dans un monde que les ténèbres gangrènent comme un cancer, dans le coeur de chacun… et ca serait de sa faute si un sans-cœur géant débarque ?
C'est bien de sa faute mais qu'importe, ça peut tout aussi bien être la faute à Kuro.

Encore une fois ! Nazik jette son arme sur Kuro mais cette fois, il charge immédiatement à la suite, son poing fermé de toutes ses forces. De l'interstice de ses doigts, où l'air passe à peine, s'échappe des fumées violacées. Lorsqu'il frappera, toute l'énèrgie ténébreuse que son bras tout entier tremble de retenir sera relâché dans son attaque.

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J'observe Nuzik d'un œil perplexe : jusqu'alors, son style semble plutôt lâche. Je vous vois venir, il a pas encore fait grand chose contre moi mais... bon, souvenez-vous que le gars, à la base, il allait se barrer sans demander son reste, si j'étais pas arrivé à ce moment. Ou alors il serait mort comme une merde contre des petites ombres à la con. Bref, déjà, le mec, il a décidé de pas se laisser faire, ça, ok. Et il a préféré conserver l'avantage de l'allonge en conservant sa Keyblade, soit. L'ennui. Pour la deuxième fois, Nuzik me balance sa clé. Cette fois encore, j'ai tout le temps de me décaler de sa trajectoire et de me replacer. Je m'accorde même le temps de placer une provocation :

- C'est tout ce que tu sais faire ? Tu comptes la...

BAM. J'ai baissé ma garde et même si je ne l'avais pas fait, il y aurait sûrement eu moyen que le coup m'atteigne de plein fouet. Agilement, la récente recrue m'a collé un poing fumant dans l'abdomen, me coupant totalement ma respiration et me faisant fermer ma gueule. Le coup est puissant. Je suis repoussé à quelques mètres et je me bouffe le mur dans le dos. C'est peut-être ce second impact qui me fait le plus de mal, car mon crâne reçoit un choc.

La douleur s'est bien diffusée dans tout le torse, j'en ai même quelques tremblements. J'ai la tête qui saigne, mais je suis encore conscient. Mais surtout, je vois rouge. Il bafoue totalement mon autorité, s'est permis une nouvelle fois de m'emmerder avec son prénom de merde... et il m'a atteint. Il va douiller. Je vous l'assure, je vais lui coller une raclée dont il va se souvenir.

- La ferme, dis-je pourtant calmement, pour le moment.

Mon flux magique se canalise sans difficulté dans ma main. Une colère primaire me guide à lui balancer un bon éclair directement et à charger, sans réfléchir.

- Tu t'appelles NUZIK !

Bien sur, le couard doit se servir de son arme pour se protéger, si bien que j'en profite pour finir de creuser la distance qui nous sépare. Une fois proche, je lui balance un coup de pied précis au poignet en pivotant en équerre pour le désarmer. L'arme tombe dans un vacarme métallique, tandis que je me jette directement de tout mon poids sur mon subalterne une fois mon mouvement achevé. La lutte va se poursuivre au sol.

La chute est imprécise et pas vraiment très droite, si bien qu'on se retrouve à rouler et lutter pour qui prendra l'ascendant sur l'autre. Au début, c'est moi qui l'ai suite à sa perte d'équilibre. Mais comme je suis bien trop confiant, il parvient à profiter d'une ouverture et bientôt, c'est moi qui me retrouve dans la position de dominé avec une jambe d'immobilisée. Je grogne, j'ai mal aux côtes et je commence un peu à fatiguer. Mes bras luttent encore contre l'emprise des siens pour que je ne perde pas l'opposition et je dois en même temps me débattre de l'autre jambe pour pas me retrouver définitivement immobilisé.

La situation se maintient comme ça plusieurs secondes, mais à force de forcer, je finis par sentir que lui aussi perd un peu en endurance alors... je parviens à me redresser juste suffisamment pour pouvoir donner un élan d'un ou deux petits centimètres à ma tête.

BAM.

Gros coup de boule qui le dégage de moi en force. J'ai putain de mal, j'ai le front qui saigne probablement mais merde... faut que je continue. Il me les brise. Une fois que je l'aurai fini, je vais lui cracher à la gueule, à ce petit merdeux.
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On a tous un plan… jusqu'à s'en prendre une dans la mâchoire, jusqu'à se faire foudroyer, jusqu'à encaisser un coup de boule… jusqu'à ne plus rien voir et entendre. Jusqu'à être rendu sourd par la douleur, et les aboiements, jusqu'à perdre toute conscience de son environnement. Dans ces moments, vous êtes comme emporté par de brusques torrents. Et Nazik fait ce qu'il peut, se démène, se débat vainement pour garder la tête hors de l'eau mais difficile de nager à contre-courant des coups qui le martèle de chaque côté.
Désarmé et encore fumant de s'être fait foudroyer, après la rage du moment, il est laissé bien mou par le dernier coup de boule.

Encore conscient mais sans rage, sans rancœur, sans honte ni haine… sans rien d'autre qu'un vide qui le laisse inerte. Dans une dernière lueur, ses yeux jaunes croisent la face floue de Kuro. Il avait l'air sympa. Et c'est une sorte d'épiphanie… Nazik n'a pas tellement envie de mourir ou de plonger au coeur de la bataille. Lui veut le frisson d'une attaque évitée de justesse, l'extase de la mort frôlée mais en aucun ne souhaite être fauchée, pas plus qu'il ne souhaite souffrir.
L'adrénaline mais sans la douleur, le risque mais sans les conséquences.

Difficile de savoir ce que l'on aime, ou non, avant d'y avoir croquer et de s'y être craqué les dents. Pourtant, à l'heure où l'on maltraite son nom, il reste à l'obscurantiste une certitude absolue. Parce que ca serait l'occasion rêvé de s'écraser pendant que Kuro, lui aussi, prend un instant pour se remettre d'un coup de boule asséné au point de le laisser en sang.

S'il en avait la force, le jeune insolent sourirait à pleine dents d'avoir sortit Kuro de ses gonds, se faire haïr est d'une volupté tout particulière. Des yeux jaunes scintillent dans l'obscurité… et celui de Nazik, à moitié mort, toise le blond en jubilant. Une ombre glisse au sol et en surgit sans prévenir, chargeant Kuro pour que l'invocateur puisse s'échapper.
Debout, et mal en point, l'invocateur se tient debout… et par on ne sait quel mysticisme, clef en main, bien qu'elle ne lui serve plus à rien.

L'ombre est déjà morte, par l'oeuvre de Kuro ou des gardes noirs… et Nazik a perdu… mais pas sans leur avoir montrer avant, à tous, qu'il est quelque chose de spécial. Après tout, ils ont tous vu l'ombre agir à dessein, ça ne sert plus à rien de se cacher.

Luttant pour ne pas simplement s'écrouler, il se penche légèrement en manquant de s'étouffer, et se présente les bras écartés… comme un acteur à la fin d'une pièce de théâtre.

" Son contrôle m'a échappé… désolé… "

Malgré son excuse, finalement, Nazik sourit à pleine dents ensanglantés, l'oeil mauvais.

" …mais vous saurez… que c'est Nazik qui a invoqué ce Darkside ! "
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C'est... flou. J'ai galéré à me relever. Pourtant, j'ai immédiatement serré le poing et j'ai voulu retourner à l'assaut. L'insolent Nuzik n'est toujours pas disposé à admettre sa défaite. Alors que ça fait depuis le début du combat... c'est seulement là que j'ai remarqué l'éclat doré de son regard. Le même jaune que celui des sans-cœur. Mais je n'ai pas trop le temps d'y songer plus que ça. La question de ses yeux est vite balayée, puisque je ressens une présence apparaître près de moi.

- Putain !

Je me retourne, hors de moi. Qui ose encore interrompre mon combat ?! Des filets violacés s'amassent brièvement autour de moi, sans que je m'en aperçoive : mon regard furieux est fixé sur l'invité surprise qui fond dans ma direction. Malgré la colère, mon corps reste trop peu agile pour répondre à temps. C'est une seconde ombre qui fait son apparition, puis encaisse le coup de griffe, plantant également les siennes dans son comparse. Les deux disparaissent, ne laissant que de vagues volutes obscurs pour quelques instants.

Et là, je vois que Nuzik fait encore le mariole. Genre il se la joue théâtral, comme lors de la première mission que je lui ai donné. Enfin, en tout cas, des échos que j'en ai reçu, du moins. Il sourit.

- …mais vous saurez… que c'est Nazik qui a invoqué ce Darkside !

... Pardon ? Le truc, là, le colosse, ou Darkside comme il le nomme, il est vraiment en train d'insinuer que ce serait LUI qui l'aurait invoqué ? Mais dans quoi est-ce que je me suis encore engagé ? Le fait qu'une ombre lui ait obéi me donne envie de le croire sur parole : le Darkside a simplement échappé à son contrôle. Jack a donc placé sous ma responsabilité un dangereux malade mental qui est... plus dangereux que moi.

Fascinant.

Je ne peux réfréner un sourire satisfait : il a le genre de potentiel que je cherche absolument. Qui plus est, il pourra sûrement répondre à des tas de mes questions. J'ai besoin de lui. Pourtant, mon regard reste mauvais : la rage ne m'a pas quitté. Même si la situation ne l'imposerait pas : je compte bien réussir à m'imposer à lui, d'une façon ou d'une autre. Si tout n'est qu'une question de volonté, alors j'écraserai la sienne.

- Donc, tu avoues t'être bel et bien fichu de moi... ?! Dis-je, pointant un doigt accusateur vers Nuzik.
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Son contrôle lui a échappé.

Et c'est quoi le pire ? Qu'il soit capable d'invoquer un colosse de ce genre ? Ou qu'il ne soit pas foutu de le contrôler ? Ou qu'il se permette de le faire dans ma ville ? Ou qu'il ose s'en vanter, si théâtrale et si fier de lui ? Nazik est dangereux. C'est un élu de la clef, un maitre des ténèbres… et plus que tout, c'est un inconscient. Rien à voir en terme de puissance et encore moins lorsque l'on parle de charisme… pourtant, viscéralement, il me rapelle la Princesse Ariez. Lui n'est pas intouchable, la preuve, le voilà tout amoché qui tient à peine debout.
Pourtant, même, il nous tire sa révérence comme le ferait un fichu consul ; ce gars est définitivement un détraqué.  

Il me fait peur. Le bon sens me hurle de le tuer. Sur-le-champ.

Comme j'avais envie de tuer Kuro avant qu'il ne devienne trop dangereux pour que je puisse le faire. Et… parlant de ça, il manigance bien quelque chose ! Je le savais, depuis le début ! C'est une bien belle vipère… ce sourire qu'il ose arborer en entendant que Nazik est si puissant ? Kuro est obséquieux face à moi mais pendant ce temps, il complote dans mon dos. Sa colère transpire mais en apprenant la cause de ce géant dans ma ville, il ose sourire… ?

Ils me font peur. Le bon sens me hurle des les tuer touts les deux. Sur-le-champ. Et je pourrais le faire, si facilement. Un seul ordre, un seul mot de ma part… un seul geste suffirait à les faire fusilier. Pourtant, je dois voir plus loin que le danger sous mon nez. Plus loin que les coalisés eux-mêmes… les restes des mercenaires, leurs charognes elles-mêmes pourraient nous défaire… littéralement, si on parle de Lenore. Le Sanctum a prouver que rien n'en venait jamais à bout et à l'heure de les croire vaincu, ils renaissent avec un vaisseau dernier cri capable de tomber un dragon sans-cœur.
La Lumière… et bien, je crois que le Château Disney en a suffisement fait, depuis tout ce temps, pour avoir mérité qu'on le craigne.

Le dilemme est déchirant mais… c'est ainsi, la Coalition Noire est ma maitresse. Sans elle, je ne suis rien. Seul, je ne suis rien, je suis mort. Et c'est hors de question. Mes gardes noirs se font fauchés comme du blé à chaque occasion, Death est en convalescence… et désormais, je n'ai plus le luxe d'anonymat. Où que j'aille, l'on me reconnaitra à cause de l'éclaireur. Plus que ça, l'on me détestera. Sans parler de cette fichue rébellion qui grouille sous nos pas, bien caché dans des égouts où nous ne sommes plus les bienvenues.
De deux maux, je choisirais le moindre.

Il nous faut Kuro et Nazik. Ils sont spéciaux. Ils me font penser… à Ariez… ce sont des enfants de la prophétie. Le blondinet est une bien belle vipère, nul doute que si les rumeurs disent vrais, ce petit fourbe est bien le fils de sa mère. Il a de la magie mais surtout, de l'ambition et même si je ne saisis pas tout… l'art du complotage. Nazik, lui, est spécial… rien que par sa clef, et sa capacitée à maitriser les ombres jusqu'à un géant, c'est clairement… un élu, oui.

Pourtant, ma face reste impassible, figé dans une expression sinistre. Sans sourire, ni grimacer, mes yeux restent mi-clos de fatigue…  et sans émotions, particulièrement froid.

« Kuro, à cause de toi, un géant a fracassé plusieurs quartiers de ma…  » Je m'interromps, grimaçant soudain avant de corriger à toute vitesse. « …de la ville. Tout ça parce que tu as juger bon de ramener une catastrophe ambulante dans nos rangs pour…  »

Ca m'agace ! Au vu de leurs échanges, ça me parait évident qu'il se passe des trucs entre les deux mais… quoi ?! D'un coup, je m'agace, je ne sais pas et ça m'agite.

« …tu sais très bien ce que tu complotes ! » Dis comme ça, je me sens un peu bête et le temps de réaliser l'idiotie de mon propos, je me corrige avec empressement. Non sans un poil d'embarras que mon agressivité peine à voiler. « Et je sais très bien ce que tu complotes aussi !  »

Pas du tout mais… je sais que j'aime pas ça du tout.

Je décroise mes bras et les laisse ballants… je me retourne, sans les regarder… mais de quelques regards et hochement de têtes sur les côtés, je m'assure que les gardes noirs les tiennent toujours en jougs.

« Il a perdu le contrôle de ce fichu géant… et toi… tu as perdu le contrôle de cet énergumène. »

Puis je m'en vais en me demandant… quand est-ce que je vais perdre le contrôle de ces deux-là… ? Juste avant qu'ils ne deviennent capable de me nuire sérieusement, je devrais m'en débarrasser mais… là tout de suite, la Coalition Noire n'est pas en position de s'en priver.
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Personne ne l'a appelé Nuzik ? L'énergumène, ainsi nommé, ne saurait se défaire de son sourire… malgré tout ce qui vient d'arriver et ce qui vient. Désormais, Kuro le regarde avec une expression que Nazik perçoit semblable à la sienne. Qu'est-ce qu'il se passe ? Les deux prendraient finalement du bon temps ? Quelle erreur ça aurait été de simplement partir. Bien évidement que nul ne souhaite l'humiliation, ou la douleur des coups reçus, de même que la peur qui accompagne en général ces moments-là. Pourtant, fuir tout cela, pourquoi ? Pour échapper à ce frisson mordant sur ses plaies brûlantes ? Le coeur qui bat, comme jamais, à s'en rappeller qu'on en a un, à se rappeller qu'on est vivant lorsque l'ennui nous fait croire mort.
Jusqu'à respirer l'air glacé, pour en frissonner à chaque bouchée, se remémorant ce que veut dire être vivant dans l'extase du moment.

Paradoxalement, là où le molosse s'en va et où les gardes noirs semblent résignés, là où Kuro semble le rejoindre dans sa folie… de manière tout à fait arrogante, Nazik se sent victorieux.

" Pour répondre à ta question… " Le jeune homme se relève pour retrouver un semblant de stature, toujours fébrile. Penché en arrière, quasiment cabré et luttant pour ne pas tomber, sa clef baissée. " …par une autre question… " Un bras nonchalant qui tombe dérrière le bas de son dos, sa main armée vers l'avant qui remonte par à-coup comme les aiguilles d'une horloge. Jusqu'à braquer Kuro en singeant une posture de duelliste qu'un rien ne ferait vaciller. " …et je cite…  "

A bout de souffle, au point qu'un mot parait une éternité sans avoir pu respirer. Ca serait si facile de se laisser tomber pour dormir, inconscient sur les pavés froids. Pourtant, quelque part entre haine et reconnaissance, non sans dégout mais satisfait, jusqu'à la fin, Nazik consent à l'effort si c'est pour le blondinet.

" …depuis quand on prend ses ordres de Kuro par ici… ? "
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Momentanément, je reste là, immobile. Mes pupilles sont dilatées et mes poings serrés de haine. Le sentiment n'en est que d'autant plus accentué par le fait que je ressens encore largement les effets de notre combat. Certes, Jack vient de partir, à l'instant mais... Skinner est toujours là, me pointe toujours de son arbalète, par ailleurs et les autres gardes noirs demeurent aussi sur place. Est-ce qu'il a vraiment osé ? Est-ce qu'il vient vraiment de saper mon autorité devant tout le monde ?

Mes ongles vont jusque s'enfoncer dans ma chair. Je ressens un picotement, je me suis fait légèrement saigner tout seul mais... je m'en fiche, je suis juste beaucoup trop vénère. Je tourne la tête, fusille du regard les autres gardes noirs, puis reporte une nouvelle fois mon regard sur l'invocateur. Je ne me laisserai pas faire.

- Tu les prenais pourtant de moi, jusqu'ici, dis-je d'un ton sec, amer et sûrement bien empreint de ma colère malgré moi, tâchant pourtant de ne pas céder à sa provocation... et tu continueras de les prendre de moi. Si t'as quelque chose à y redire, tu peux toujours perdre ton temps à tenter de convaincre Jack.

Et bien sur, c'est clair que ma réponse est de nouveau loin de me rendre plus charismatique pour les miliciens. J'ai même vaguement la désagréable impression qu'ils se moquent de moi. Je crois lire des sourire en coin qui me déplaisent. J'ai plus qu'envie de me jeter sur Nuzik, lui donner raison et aller jusqu'au bout, au point de non retour mais... je sais que je ne peux et ne dois pas.

- En attendant... TU mérites une punition... exemplaire.

J'insiste sur le dernier mot, le pointant de mon index : j'ai déjà une idée terrifiante en tête. Quelque chose qui devrait clairement imposer une certaine crainte à mon égard, enfin, je l'espère. Et s'il continue de se foutre de moi dans les prochains instants, je me verrai contraint de reprendre là où on s'est arrêté avant le départ de Jack.

- Une fois remis de tes blessures, tu serviras pour une journée de cobaye aux expériences de Salazar Regale, notre alchimiste.

Je le regarde, plein de mépris. Il va découvrir comme les armes chimiques sont terrifiantes. Je lui laisserai le soin de trouver d'horribles produits à tester, enfin, tant qu'ils restent sans risques pour sa vie. On en a besoin vivant, tout de même. Si cela ne lui inspire toujours pas suffisamment de crainte, je devrai trouver plus radical et me montrer prêt à devoir tenter de le corriger... en pleine forme.

Je sens quelque chose de pointu dans mon dos, puis on me pousse. Je manque de tomber, surpris, mais parviens tout de même à conserver un semblant d'équilibre grâce à un lampadaire... ou plutôt ce qu'il en reste.

- Tu te bouges, trou du cul ?

Merde, j'en avais presque oublié sa présence. Avant même que je ne puisse me retourner, Skinner m'impose d'avancer d'un nouveau mouvement.

- Jack t'attendra pas dans son bureau toute la journée.

Je soupire et obtempère simplement. Tant pis, je n'ai pas vraiment le choix. Si l'autre con m'envoie une nouvelle de ses répliques cinglantes, on devra simplement reprendre ça une autre fois. D'autant que j'ai toujours des tas de questions pour lui. Enfin, c'est vrai, moi aussi je dois encore découvrir les conséquences de mes propres actes.
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Nazik admira Coalition Noire sous son véritable jour aujourd'hui.

Tout ici lui paraissait bien calme, bien facile… jusqu'à voir l'Intendant de la Garde Noire frapper un géant avec suffisement de force pour le mettre à genou. Jusqu'à voir Kuro, d'ordinaire si calme et réservé, enfin, se lâcher un peu. Jusqu'à voir la Garde Noire, loin de leurs patrouilles monotones, déchainé cette fureur digne d'une armée de sauvages. Jusqu'à voir les masques tombés et les vrais visages se révélés, dont le sien, car c'est encore sur lui-même que l'Obscurantiste en a le plus appris.
Ce qu'il invoqua fut plutôt impressionnant mais surtout, quelle révélation… jusqu'ici, Nazik n'est rien. Rien d'important en tout cas.

Tant de chemins à parcourir encore… tant de pouvoir qui lui reste à obtenir… est-ce qu'il savait tout ce qu'il n'avait pas encore ? Une partie seulement mais toute l'étendue lui apparait enfin sous les yeux.

Jack Inèrsse est partit… Kuro à son tour, suivi par la Dame à l'arbalète et de très près. Puis enfin, c'est toute la garde noire qui quitte les lieux.

Plus de bruit… plus de lumières non plus… et c'est dans le noir complet que Nazik se laisse tomber sur le dos, bras écartés, à dormir sur les pavés.
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