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Nous sommes quatorze ans après les évènements de Kingdom Hearts 2. En tant d’années, les choses ont considérablement changé. Les dangers d’hier sont des soucis bénins aujourd’hui, et au fil du temps, les héros ont surgi de là où on ne les attendait pas. Ce sont les membres de la lumière qui combattent jour après jour contre les ténèbres.

Ce n’est plus une quête solitaire qui ne concerne que certains élus. C’est une guerre de factions. Chaque groupe est terré dans son quartier général, se fait des ennemis comme des alliés. Vivre dehors est devenu trop dangereux. Être seul est suicidaire. A vous de choisir.

La guerre est imminente... chaque camp s'organise avec cette même certitude pour la bataille.

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Parfois, il faut juste d'un rien pour que tout bascule. Là, il a suffit d'un échange de regards près du concessionnaire Shin'ra. Le moment a été très rapide : j'ai aperçu un visage familier, portant la marque d'une brûlure sévère au visage. Je ne saurais y coller un nom, mais cela ne me dit rien qui vaille. Puis j'ai tourné la tête. Non... Bien sur. Après m'être fait désapper par des leprechaun complètement tarés et y avoir perdu mon manteau, je suis tombé sur Roxas. Et maintenant, de toutes les personnes que je peux croiser dans cette fichue ville, il faut que je tombe sur eux.

Deux armes se lèvent et sont pointées directement vers moi avant que je ne puisse esquisser la moindre réaction. Virgile me montre un large sourire, celui de ceux qui ont l'ascendant.

- Bonjour, Brett... Ou peut-être préférerais-tu que je t'appelle Kuro ?

L'un des deux flingues tremble frénétiquement. Lors de ma dernière visite à Illusipollis, j'étais en mission avec Septimus et nous étions venus nous procurer de la drogue. Nous avons entrepris un jeu de rôle afin de négocier avec ce gérant du gang des Diables Blancs, Virgile, tentant de nous procurer un échantillon de la marchandise. Tout ne s'était pas vraiment passé pour le mieux. Dans mon jeu d'acteur, j'étais parvenu à me faire droguer à mon insu, puis la situation a dégénéré et nous aurions pu y laisser la vie. C'est là que j'ai laissé cette blessure à l'un des chiens du gérant, Fitch.

Visiblement, il a eu la chance de survivre à l'expérience de la torche humaine... Et aucun d'eux ne me semble enclin aux négociations. Ma couverture semble également avoir été compromise.

- Comment connaissez-vous mon prénom ?

Une question innocente pour tenter de les déconcentrer. Une peur, pas totalement feinte, s'affiche sur mon visage, mais mon regard recherche la moindre faille qui pourrait me permettre de me sortir de cette situation.

- Je crois que tu ne saisis pas ta situation, se moque-t-il. Grog !

Merde. Mon attention étant surtout accaparée par Fitch l'agité et Virgile, qui donne les ordres, ma réaction est trop tardive : Grog s'empare de mon bras valide au moment où je m'apprête à m'en servir pour sortir mon arme. Il m'immobilise ensuite au sol d'une clé de bras brutale, le choc de mon bras immobilisé me faisant pousser un cri de douleur. L'homme de main a un corps plutôt athlétique, il parvient sans grande difficulté à me maintenir en respect. Il a un visage plutôt rond, des cheveux noirs mi-longs et une barbe bien taillée. Je ne peux pas bouger du tout.

Virgile donne un nouvel ordre silencieux. Cette fois, c'est Fitch qui empoigne ma nuque avec ferveur, positionne mon visage de côté, de sorte à bien le distinguer lui et son corps plus mince, mais non moins dangereux par la vivacité et la précision de ses gestes. Lui a les cheveux plutôt courts et bruns, un visage plus rectangulaire... Mais mon attention est surtout focalisée sur son air complètement dément, en grande partie à cause du "cadeau" que je lui ai laissé et la lueur inquiétante dans son regard. Quelle ironie. De nombreuses fois, j'ai été dans la position dominante, pointant mon couteau directement sous la gorge d'une victime et cette fois, c'est moi qui me retrouve dans cette position pathétique où je ne peux que trembler et suer de peur.

- Ici, c'est moi qui pose les questions, finit par ajouter Virgile qui affiche un air désagréablement satisfait.

Le nerveux finit par me lâcher complètement lorsqu'il estime la menace suffisamment claire pour moi. Quelques secondes passent, puis je ressens la pression d'un pied sur mon crâne. Lorsqu'elle se relâche, je sens des picotements au niveau de mon front : celui-ci doit s'être éraflé sur quelque chose. Je relève le regard, comprenant ce message brutal. Le gérant n'attendait que ça.

- Tu vas nous suivre sans un bruit, lance-t-il d'un air placide qui ne laisse rien présager de bon.
- Qu'est-ce que vous comptez faire de moi ?

Un choc violent au visage. Je vois le sol se tâcher légèrement de rouge. Cette fois, c'est mon nez qui saigne. Je vois la silhouette du gérant des Diables Blancs de dos qui commence déjà à s'éloigner. Grog me relève de force et maintient sa prise sur mon bras valide, me contraignant ensuite à avancer. Les ricanements de Fitch ponctuent nos pas. Ce taré prend bien son pied ! On avance ainsi silencieusement pendant quelques minutes durant lesquelles je guette la moindre opportunité, mais elle ne s'est pas encore présentée pour le moment.

Je ne reconnais pas le chemin. On ne se dirige pas vers l'entrepôt de la dernière fois. Ils connaissent mon affiliation à la Coalition Noire, ils ne souhaitent peut-être pas exposer leur planque à des représailles. Me supprimer sans laisser de traces de leur passage. Non, ça ne peut pas être ça. S'ils l'avaient souhaité, je serais déjà mort.

- T'as pris ton pied avec ton p'tit pote le manchot la dernière fois ! Comment il s'appelait déjà ? Sept... Septmuche ? Il fait une pause, puis finit par se désintéresser de la réponse. Et là, il appuie sur ce dernier mot, tu nous a balancé tes petits hommes verts pour tout chaparder...
- Mais je n'ai...

Fitch se retourne et me colle un coup de poing dans l'estomac pour me faire taire de nouveau. Visiblement, il n'aime pas se faire interrompre et contredire. Ils ne me laisseront sûrement parler que lorsqu'ils l'auront décidé. Ma respiration saccade quelques instants à cause de l'impact, mais Grog, toujours silencieux, n'en a cure et exerce une pression. Sous la contrainte du gros bras, je dois presser le pas.

- Tu feras moins le mariole quand on te laissera aux "soins" de Jeff le désosseur. En attendant... Tu voudras peut-être un nouvel échantillon ?

Il ricane. Rien qu'au nom, je sens que je ne veux pas arriver à destination. Heureusement, Fitch ne s'arrête pas pour me faire goûter un autre échantillon de leur marchandise. Alors je continue de surveiller la moindre faille, tant que je le peux toujours. Nous continuons simplement de marcher. Mon visage s'éclaire quelques instants lorsque je pense une occasion se présenter : j'entends une sonnerie de téléphone. Mais elle retentit dans le vide, personne ne réagit. C'est plutôt éloigné, je pense que c'est celui de Virgile, sans certitude.

Finalement, celle-ci résonne de nouveau quelques minutes après. Le trentenaire décide de décrocher, grogne des instructions et s'éloigne suffisamment pour que je ne puisse rien entendre. Comme demandé, ses hommes redoublent de vigilance, mais je dois agir. C'est maintenant ou jamais. Je ne pourrai pas les vaincre, mais je dois réfléchir à un moyen de parvenir à me faire la malle. Dans l'idéal, il faudrait que je puisse prendre le gros bras par surprise, mais ça risque d'être compliqué. Son emprise est d'autant plus ferme maintenant que durant notre marche. Je soupire. Même si je venais à y arriver, il me faudrait encore également échapper à l'autre agité.

C'est vraiment pas gagné.

Mais je dois le faire. Au vu de la situation, je peux oublier d'user de la force. Je pourrais tenter d'utiliser la même astuce que lors du dernier affrontement, mais ils doivent s'attendre à voir tomber la foudre. N'oublions pas je ne serai probablement plus en état de lutter contre Fitch après m'être foudroyé volontairement. Alors j'y pense mais... Je pourrais peut-être retenter d'invoquer un sans-cœur. Dans la pénombre permanente de ce monde, il pourrait échapper à leur vigilance et créer une diversion suffisante. Le soucis, c'est qu'avec Death, j'ai à peine réussi à contrôler un sans-cœur déjà présent.

La loi du plus fort. C'est comme ça que fonctionne la Coalition Noire. C'est également le principe de base des invocations, si j'ai bien compris ce qu'essayait de m'enseigner Death. Comment est-ce que je pourrais me faire obéir facilement ? Pourquoi suis-je sous ses ordres ? Parce que nos intérêts convergent, que j'ai quelque chose à obtenir en retour. Qu'est-ce qui pourrait inciter un sans-cœur à faire ce que je lui dis. Qu'est-ce qu'ils souhaitent par dessus tout ?

Mais bien sur. J'ai eu le déclic. Là, il pourrait dévorer un cœur et se repaître de sa lumière. Ça devrait être un jeu d'enfant de lui imposer ma volonté. Je tente de lever la main pour l'invocation du bras qu'il retient. J'y parviens à peine, mais rien ne se passe.

- Tiens-toi tranquille, grogne le chien de garde en exerçant une pression contre mon dos et retenant également ma main pour empêcher tout geste.

Ne reste que l'autre, celui qui doit rester au repos. Je n'aurai probablement qu'une autre chance de le convoquer avant qu'il ne comprennent ce que je cherche à faire et m'écrase tout simplement par terre comme tout à l'heure. Je me concentre une nouvelle fois, tente de me focaliser d'autant plus sur ce qui m'entoure, d'y trouver un cœur sombre qui pourrait souhaiter un nouveau repas. Ensuite, je concentre mon énergie magique au niveau de mes doigts. Puis je les claque simplement, tout en tentant d'imposer cet ordre si simple et profitable à cette créature obscure.

Une ombre apparaît dans le dos de Grog, hésite quelques instants et se jette sur lui au moment où Fitch pointe son arme dessus. La griffe de l’engeance ténébreuse entaille le dos de mon geôlier, le perturbant juste assez pour que j'en profite pour violemment dégager mon bras, empoigner mon arme et la lui planter directement dans la poitrine. Malheureusement, cela ne suffit pas pour mettre au tapis le tas de muscle qui me repousse violemment d'une impulsion du bras. L'arme m'échappe des doigts et reste logé dans le corps du colosse qui se retourne pour balayer l'ombre en la balayant de son autre bras.

Me voyant arriver, l'agité pivote nerveusement pour me viser, mais je parviens à dévier son arme d'une impulsion au moment où il tire. La balle fuse, frôle ma joue au point d'y laisser une blessure et une brûlure et vient se loger dans l'épaule de son allié. J'assène un coup de genou dans les parties intimes de Fitch, puis prend mes jambes à mon cou aussi vite que possible. Mon nez saigne toujours, c'est inconvenant, mais je dois faire avec. J'entends des bruits de pas précipités, bifurque dans une ruelle et entend un coup de feu qui manque sa cible. Visiblement, Virgile n'a pas attendu ses deux chiens pour me traquer.

Je poursuis ma course à en perdre haleine. Je jette un regard vers l'arrière, mon poursuivant m'aperçoit et me suit alors que je suis à mi-chemin pour le prochain embranchement. Pas le choix, je lui lance une sphère de vent aussi vite que je peux qui le projette vers l'arrière et lui fait perdre son équilibre, ralentissant sa progression. Le temps que je retourne la tête, je percute une poubelle métallique, freinant ma propre cadence de course par la même occasion. J'ai l'impression de creuser la distance, je halète mais ne prends tout de même pas le moindre instant de répit.

Pourtant, je ne tiendrai plus ce rythme longtemps. En plus de ça, il commence à pleuvoir. Mon regard s'agite dans toutes les directions. Je dois chercher un abri, un endroit où m'abriter, me reposer et laisser tout ça se tasser. Je finis par apercevoir un immeuble en plutôt mauvais état, probablement abandonné. C'est pas forcément la meilleure planque du monde. Même si j'ai tenté de creuser autant que possible la distance, ça reste pas forcément si loin... Et puis ça a l'air peut-être un peu évident. Enfin, je suis pas en position de faire la fine bouche, je vais devoir m'en contenter.

Je tente de tourner la poignée de la porte principale mais elle bloque. Évidemment. Ça ne pouvait être que verrouillé. Je tente de la forcer, sans succès également. Je recule, m'éloigne un peu et cherche rapidement un autre moyen. Bien vite, j'aperçois une autre porte plus discrète, sur le côté. Je fonce, bingo, celle-ci est ouverte. J'arrive dans un local à poubelles. Ça sent le renfermé, malgré l'absence de déchets. L'ampoule au plafond est complètement éclatée, je n'y vois pas grand chose.

Je prends enfin le temps de sortir un mouchoir et de tenter d'arrêter le saignement de mon nez, sans toutefois m'arrêter. Bon, me voilà dans une pièce avec un ascenseur qui, au vu de l'état des lieux, ne peut être que hors service. J'aperçois des fissures au plafond, de la saleté bien incrustée au sol, des affiches déchirées complètement illisibles. Je vois même qu'un rat semble avoir élu domicile sur les lieux. Charmant. Je n'ai pas d'autre choix que d'emprunter une cage d'escaliers. J'inspecte les premiers étages, mais je ne trouve rien de suffisamment notable. La seule porte non verrouillée que j'ai trouvé sur ma route depuis semble être une petite annexe pour la personne qui devait se charger du ménage que j'ai immédiatement refermée en apercevant des cafards.

Je poursuis ma progression de façon insouciante vers le dernier étage. J'entends un grincement. Je m'arrête immédiatement. Je crois qu'il provient d'en haut mais... Et si je me trompais ? Si je venais littéralement de me piéger au dernier étage d'un bâtiment dont je ne pourrai définitivement pas m'échapper ? Je reprends la marche, plus lentement. Si tel est le cas, je dois continuer d'avancer, parvenir à passer la por... Il n'y en a pas ? Pas seulement, il y a également l'air d'y avoir de la lumière tamisée. Cette fois, c'est sur : ça ne venait vraiment pas de l'arrière.

Quelqu'un a peut-être élu domicile ici. Si tel est le cas, il ne sera sûrement pas très enclin à me laisser rester. Dans le doute, je rapproche ma main de la poche contenant mon arme et me ravise en me rappelant que je l'ai laissée dans le bide d'un des chiens de Virgile. Je prends le temps de souffler et finalement... Je finis de monter les marches.
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Il est tard, très tard.

Comment je le sais ? C’est une bonne question. On ne va pas se mentir, qu’il soit minuit ou midi, aucune différence à Illusiopolis. La ville où le soleil ne se lève jamais.

Non, je ne sais pas. J’aimerai parler d’instinct, de l’habitude de la chose, une science obscure du style. Mais je le sais, c’est tout.

Je pousse un long soupir, tandis que je viens m’adosser contre le mur. Mes bras saisissent mes jambes, tandis que je pose ma tête contre mes genoux.

Je me sens juste tellement seul. Et ce n’est pas la compagnie de l’autre monstre qui va m’aider. Ces petits moments sont déjà assez rares, et j’en ai besoin. J’ai besoin d’un peu de temps avec moi-même, loin de lui, loin de ses actes et pensées dégoutantes. Parfois, j’ai l’impression de me perdre, de ne plus savoir où j’en suis, ou qui je suis.

Et non, rien n’a changé. Tu es toujours Dimitri, toujours le petit faible qui s’est retrouvé lié à un orc répugnant. Qui ne peut plus appeler ses proches car un gang entier est à tes trousses.

Je sens ma main trembler un peu. Bon sang… Ce que ma sœur me manque, ce que mon père me manque. Ça ne fait qu’un mois, mais j’en peut déjà plus. Je ne suis même plus sortie de cet appartement depuis l’accident. Ça sert à rien, je suis juste… incapable. Le monstre a beau être insupportable, il arrive à obtenir nourriture, à fuir les gangs. Moi ? Si je fais deux pas dehors, je serais déjà au sol, le corps froid et criblé de balles.

C’est rageant, c’est tellement rageant bon sang ! Un prisonnier, c’est ça que je suis devenu. Un prisonnier de cet appartement miteux ! Je me disais que si l’orc réussissait à obtenir assez d’argent, je pourrais lui fausser compagnie, et partir. Mais plus ça va, plus je me dis que juste pendant le trajet jusqu’au spatioport, je serais fiché de tombé sur eux !

J’en sens presque les larmes se former au coin de mes yeux. Impuissant, pourquoi je suis aussi impuissant ? Qu’est-ce que j’ai pu faire pour qu’on me punisse de la sorte ?

Mais… C’est un bruit que j’entends ? Je me raidis sur le champ. Essayant de retenir ma respiration pour mieux écouter.

Des bruits de pas, dans les escaliers. Un autre squatteur ? Non, et si c’était le chapitre ? Et s’ils m’ont retrouvé ?

Je commence à sentir la sueur qui coule le long de mon front. Silence, si je suis silencieux, ils ne pourront pas venir, si ?

Je veux dire, je suis dans le local du toit, et l’accès depuis les escaliers est bouché. A moins ce qu’il n’escalade par la fenêtre ça ne risque pas de…

Et si… ? Et s’il le faisait ?

Bon sang ! Qu’est-ce que je fais ? Qu’est-ce que je…

Mon regard se pose immédiatement sur le gros tas avachi à l’autre bout de la salle.

Fidèle à lui-même, sale, répugnant, la peau verte, le visage grossier et presque parodique. Un animal, une bête, un monstre.

… Et un combattant.

Non ! Non c’est non ! J’en ai assez ! Assez !

C’était mon moment, mon moment de repos, sans lui, sans ses pensées, sans ses fichus désirs !

Je vais me planquer, je vais attendre qu’ils s’en vont, je vais…

Je sens la peur me prendre aux tripes. Et si ? Et s’ils venaient ? Je peux me cacher oui, mais lui ? Dans cet état, il est inconscient, incapable de faire quoi que ce soit. S’ils embarquent l’orc, est-ce qu’ils me laisseraient tranquille ?

Le chapitre s’en ficherait de moi non ? C’est l’orc qu’ils veulent, pas moi !

Pff, faut que j’arrête deux secondes. Je sais très bien que ça ne suffirait pas, j’aimerai, j’aimerai tellement. Mais même s’il se fait embarquer à nouveau, ils ne me lâcheront pas. Pas après ce que j’ai vu, pas après ce que j’ai vécu.

J’aimerai tellement… Comme croire au père noël. Que ma vie redeviendrait normale si le monstre disparaissait.

Mais au fond de moi, je le sais. Je sais que rien ne deviendra comme avant. Plus maintenant.

Je ne peux pas m’empêcher de serrer le poing. Si seulement je n’étais pas aller voir ma mère ce jour-là, si seulement… Rien de tout ça ne serait arrivé.

C’est en serrant le poing que je me rapproche de lui. Ce que je déteste ça, ce que je…

Non, il y a autre chose. Une peur, j’ai peur. Je suis terrifié à l’idée qu’à force de le faire, est-ce qu’un jour, j’arriverais à en sortir ?

Le bruit de pas dans les escaliers vient chasser mes pensées. Je n’ai pas le temps ! Pas le temps de penser à tout ça ! Le danger est proche !

Je m’approche de lui. Son odeur me rentre dans les narines, ça m’en donne déjà la gerbe. Et c’est sans parlé juste de le regarder. Rien ne va, strictement rien ! Ce gars est moche, grossier, insupportable, assoiffé de sang. Un psychopathe, un taré !

Et j’ai besoin de lui… Bon sang !

Je serre les dents tandis que je tends ma main vers lui. Je la sens s’enfoncer dans sa chair verdâtre, comme s’il n’était qu’un liquide brièvement consistant. Il commence à briller, avant de disparaître en une simple sphère de lumière. La sphère virevolte un instant, avant de s’élancer à travers ma poitrine.

Je ne sais même pas comment décrire la sensation qui suit. Comme si quelque chose se répand dans mes veines depuis mon cœur. Les effets sont immédiats, mes bras sont en train de grossier, ma peau est de plus en plus rugueuse. Je vois la couleur qui devient verte également, tandis que la salive s’accumule dans ma bouche, débordant par-dessus mes lèvres babines.

Bah alors gamin, t’es d’jà d’retour ? Rah bon sang, je déteste cette sensation ! Je viens m’appuyer au sol, je sens les traits de mon visage qui deviennent l’beauté eheh ! Ça ne fait pas mal, c’est juste… Très agréable. Raaah bon s… EHEH, ça me plait, je sens que je ne suis plus une chaire molle ? Je sens le contrôle qui vient à moi, à un ORK !

Aaaah, j’pensais pas qu’tu s’rais d’retour si vite, s’passe quoi ? T’rend compte combien c’mieux d’être un ORK ? Non, il y a quelqu’un, quelqu’un… Ouais, c’bon, je l’entends aussi.

Bah écoute ! On va s’en occuper, ç’fait toujours d’bien à l’peau l’sang. J’me met dans un coin d’la salle, près d’la porte menant au toit. Si un gars passe par là…

AH ! On va s’marrer !
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Je finis de monter les marches et... Me retrouve face à ce qui devait autrefois être une porte, condamnée avec... Je touche la paroi pour m'en assurer. Je ne suis pas sur de quelle matière elle est faite, mais visiblement, c'est du solide. J'ai bien tenté de forcer quelques portes plus tôt, mais il n'y a évidemment rien à tenter ici. Je recule, mes doigts effleurent mon menton, puis je décide de m'asseoir pour le moment sur la dernière des marches. Peu après, je finis même par me laisser délicatement tomber sur le dos.

Je peux prendre le temps de faire une pause et en profiter pour réfléchir à la suite. Si mes poursuivants inspectent ce bâtiment, ils finiront bien par me trouver. Du moins... Si je reste ici. Mais plus ce passage vers le toit me semble compliqué, plus je considère celui-ci comme une excellente cachette pour laisser les événements se tasser. Sans même avoir la certitude que je suis dans l'immeuble, leurs recherches devraient être plus superficielles. Outre l'éventuel autre occupant, l'endroit est sur. Encore faut-il que je parvienne à trouver un moyen d'y accéder.

Mon regard est fixé sur le plafond auquel est fixé un néon. Celle-ci éclaire faiblement la pièce d'une lumière vacillante, clignotante à intervalle régulier. Pourtant, la visibilité m'y semble constamment suffisante. J'entends la pluie qui continue de tomber, seule gêne à ma concentration. La pluie ? Je me redresse brusquement. Le bruit est beaucoup trop distinct. Quelque chose serait ouvert, sans que je ne l'ai remarqué ? Je scrute du regard, puis aperçois quelque chose. A mi-chemin des escaliers, il y a une fenêtre entrouverte. Si quelqu'un est bien présent, il est forcément passé par ici.

Je pousse pour agrandir l'ouverture et y passer ma tête. Je ressens aussitôt la pluie torrentielle qui s'abat sur mes cheveux blonds qui n'ont même pas eu le temps de sécher convenablement. Je jette un œil vers le haut. Un peu plus de deux mètres me séparent du toit. Je regarde aux alentours : je n'observe rien qui me permettrait d'escalader facilement. Il y a bien un sillon vertical qui pourrait aider mais... Il est plutôt éloigné, la surface a l'air lisse et la pluie l'aura sûrement rendu trop glissant.

Et si... Je place mes jambes correctement, fléchis les genoux et effectue un saut aussi explosif que je puisse. Je prends un peu de hauteur, puis au moment où je m'apprête à retomber, j'en fais un second, toujours dans les airs. Je lève mon bras pour avoir plus de détente, mais cela ne suffit pas : je suis à encore un peu moins d'un mètre d'atteindre mon objectif. Suite à cette erreur de calcul, j'enfonce mes doigts dans les jointures du mur, puis ressens aussitôt une douleur se diffuser dans mon bras qui doit soudainement supporter tout le poids de mon corps.

Avant que celui-ci n'ait cédé, je positionne mes pieds de façon à pouvoir les utiliser de sorte à pouvoir soutenir mon poids. Malheureusement, l'un d'eux glisse aussitôt à cause de cette fichue pluie, perturbant l'équilibre précaire de mon corps. La tension dans mon bras s'accentue, mais je parviens à tenir bon le temps de repositionner de nouveau le pied. Je serre les dents, l'effort est intense, mais bientôt, j'atteins, non sans difficulté le haut du bâtiment. Je reste un moment au sol, haletant, terrassé par l'effort. La pluie rafraîchissante me semble pour quelques instants agréables.

Une fois mon souffle repris, je me relève. J'aperçois aussitôt une sorte de local dans lequel je pourrais m'abriter. Il ne reste qu'à savoir si celui-ci sera ouvert. Je tourne la poignée. La porte refuse de s'ouvrir.

- Ah non, pas encore !

Je m'acharne suite à mon exclamation, sous l'emprise de la frustration. Cette fois, le vieux mécanisme cède et la porte bascule avec une certaine brutalité. Sans réfléchir, je pénètre les lieux, poussant un soupir de soulagement maintenant que je suis au sec et que je me pense enfin en sécurité.
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J’attends pas trop, c’moi l’chef, c’moi l’roi, et surtout, c’chez moi ici !  V’là que l’porte s’ouvre tellement fort qu’le gars, on dirait qu’il s’croit chez lui. Pas d’accord ! Attend ! Ne pars pas la tê… Oh nan mon grand, j’suis pas d’accord !

J’réfléchis pas, j’viens m’saisir d’pauvre idiot qui est v’nu ici. J’commence à baver alors qu’je l’regarde, saisissant s’col avec m’grosse paluche.
Mais regarde-le !

« Alors, t’as trouvé c’que t’cherchais ? » Qu’je lui d’mande, les yeux bien dans l’yeux. C’est qu’un pauvre ado !

Et alors ? C’fait quoi qu’ce soit un môme ? Mais, tu ne peux pas juste le saisir comme Mais t’es vraiment l’plus naïf d’mondes, t’crois quoi ? Qu’parce que c’est un gamin, il peut pas être envoyé par l’chapitre pour nous flairer ? Petit scout comme ça, ç’passe partout ! Mais enfin, regarde-le !

Bon, vu qu’le chouineur d’ma tête insiste autant, d’accord, j’regarde ! Il est blond, il a pas l’lumière à tous les étages, et m’regarde avec d’grands yeux horrifiés. Là, content ? Regarde-le bien Karg’orth ! Ce n’est pas l’expression de quelqu’un qui vient d’avoir l’trouille ? Non ! Enfin si, ce n’est pas la question ! Il a surtout l’air surpris, le genre de gars qui ne s’attendait pas à trouver quelqu’un ! Et alors ? C’pas un argument ça ! J’vais nous l’faire parler, t’vas voir !

J’commence un peu plus à serrer ma poigne sur lui, j’le vois essayer d’se débattre, ah, AHAH, comme si t’force d’chair molle va suffire !
Attend, attend, il doit y avoir un moyen de s’arranger, il doit y… C’quoi qui t’fait chouiner à c’point ? T’as pas gueuler quand c’les gars d’chapitre que j’ai r’duit en charpie ! Mais ce n’est pas pareil ! Là c’est qu’un peu ado paumé ! Et puis, on n’est pas certain qu’il soit du chapitre !

« ALORS ? Qu’est-ce qu’tu fais ici eh ? T’me cherche ? T’du chapitre ? »
Raaah, t’sais quoi, j’commence à m’lasser. T’crève l’dalle non ? J’sens ton estomac qui gronde MAIS CA VA PAS LA TETE ?! Non ! Bon sang, non ! Non et non ! Non, encore non, et doublement non ! Rah mais quelle bande de chochotte les chairs molles ! D’la viande c’est d’la viande ! Non, ce n’est pas pareil, c’est pas pareil du tout !

Pfeuh ! Je reporte m’regard sur l’demi-portion, t’as intérêt à m’répondre vite !
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Je n'ai pas vraiment trop eu le temps de regarder autour de moi qu'on m'a attrapé de façon plutôt brutale. Content d'être arrivé en haut, j'en avais complètement fait abstraction de cette probable présence. Me voilà donc soulevé violemment au dessus du sol. Une poigne s'est refermée au niveau de mon col, tout en m'ayant complètement plaqué contre le mur. Quelle est cette... Chose ? C'est hideux, effrayant et vert. On dirait une sorte de... Je me rappelle plus le nom que ça porte. Pouah, son haleine pue tellement la mort que j'en ai des difficultés à suivre sa première question !

Mais ce n'est pas le seul problème... C'est que ce truc a une force draconienne, ma parole ! Je me débats, mon poing s'abat sur son bras, sans grand effet : celui-ci ne bouge pas d'un iota. Mes jambes se balancent et donnent des coups tout aussi inefficaces que le précédent. Ce connard commence à forcer, si bien que je commence à en avoir du mal à respirer correctement. Je panique en observant sa bouche qui se rouvre. J'hésite à retenir ma respiration de peur de me faire asphyxier par l'odeur pestilentielle mais me ravise au vu de ma situation. Je l'écoute tant bien que mal, je comprends que dalle !

- Le chapitre ? Quel chapitre ?

Je tente d'inspirer, mais l'air peine toujours à passer. De toute évidence, ça n'a pas l'air de lui suffire puisque ce connard continue de serrer plus fort ! Putain, je dois faire vite tant que je peux encore parler, je panique. J'ai pas le temps de chercher mes mots, de tenter de réfléchir à quelque chose, je peux juste lui dire la vérité :

- Y'a... Diables... Gang... Cul... Caché...

Merde ! J'ai pas réussi à articuler grand chose, l'air se raréfie, j'étouffe, je panique. Je lui donne des coups de pieds complètement mous par désespoir pour tenter de le faire reculer, sans plus de succès. Ma vision commence à se brouiller légèrement, tout me semble complètement confus. L'enfer ! J'hésite à tenter un sort, mais je me ravise. Je n'ai ni le temps, ni la concentration nécessaire à faire quelque chose du genre. Ma main se pose sur la sienne, plus grosse. Je tente avec l'énergie du désespoir de reculer un de ses doigts dans l'espoir d'avoir plus d'air.

- Nghh...
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“EH ? T’dis quoi ? J’comprends rien !” Qu’je grogne, mais c’vrai, j’pas qu’ça à faire qu’essayer d’décrypter d’la chair molle ! “Y’a des diables qui me colle au cul, je me suis caché” ? T’crois qu’il a dit ça ? Je n’en sais rien, mais tu vas le tuer ! Lâche-le !

Mrm... J’regarde un p’tit plus l’gamin. L’a l’air fragile, p’tit, peut-être un peu passe partout. Qu’est-ce qu’je fais, j’le tue ? Non ! Ou alors...Eh...Eheh... Lâche-le bon sang !

J’le vois qui commence à tourner de l’œil, c’drôle, j’trouve toujours ça drôle ! R’garde, l’traits d’visage qui commencent à d’venir bleu, c’plus d’la peau rose là ! C’fais une grosse myrtille ! Karg' arrête !

J’fini par lâcher l’gamin, j’le regarde d’haut pendant qu’il glisse contre l’mur, r’prenant son souffle. Vu l’petite frayeur, et l’manque d’air, il va avoir un peu d’temps pour s’remettre, c’bien... c’bien... Karg, ne me force pas à essayer de résister, si tu ne laisses pas ce jeune partir je vais T’sais quoi gamin, t’as gagné. J’vais pas l’tuer, j’ai une meilleure idée.  

J’me baisse pour me m’être à sa hauteur, j’commence à étirer m’babines dans un grand rictus. Qu’est-ce que tu... J’pose m’main doucement sur son épaule, eh, c’pas l’cou cette fois !

“J’vois... T’es en fuite eh ? La même.” Et puis quoi encore, tu vas me faire croire que tu vas t’excuser ? Eheh...Nah. “T’es sur mon territoire, et d'coup... Tu m’en dois une” J’tords à nouveau m’babines.  

J’vais faire d’toi un p’tit esclave Quoi ?! Quoi, quoi quoi, on a toujours des esclaves chez les ORKS ! T’es pas sérieux là ! C’quoi, c’le mots esclave qui t’dérange ? Chair molle !

“J’suis généreux, j’te laisse rester, l’temps que tes p’tits copains t’perdent d’vue. J’aime bien t’tronche... “ Il t’en dois surtout une à toi, l’pleureuse. J’me s’rais bien défoulé l’poings si ça t’nais qu’a moi. Je ne sais pas ce que tu prépares Karg, mais je te jure que je t’empêcherais de lui faire du mal ! “C’quoi t’petit nom, peau-rose ?”  

M’poigne s’serre un p’tit peu plus sur son épaule, j’ai ma p’tite idée qui commence à germer d’ma tête.  

“Au fait...” j’peux pas m’retenir un nouveau rictus. “J’suis m’sieur gentil, j’te laisse ta chance. MAIS ! Si tu t’tentes d’barrer tant que j’te dis pas qu’tu peux.... J’prends t’tête, et je l’éclate contre l’mur.” Et j’dis ça tout sourire eheh, faut dire qu’je mens pas beaucoup comme ORK moi ! Et j’suis l’plus sérieux d’monde. Des ‘sclaves, j’peux en avoir d’autre.  

Karg’, je te jure que...
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Il m'a enfin lâché. Je glisse lentement le long du mur et tousse, tousse, tousse ! Encore, encore et encore ! Jusqu'à en provoquer une douleur dans mes entrailles. J'ai les oreilles qui sifflent, c'est qu'il beugle fort ce... machin ! Néanmoins, tout doucement, mais sûrement, je reviens à moi. Je retrouve bientôt la vision, pour observer ma main pâle, tremblant comme une feuille, étendue contre le sol froid. Aussitôt, je tente de me brusquer, de m'en servir comme appui pour me relever, mais encore largement diminué, je dois aussitôt désamorcer ce bref mouvement.

J'ai la gorge en feu, mais l'air est passé. Mes inspirations et bouffées sont profondes, lentes, tout de même encore douloureuses, mais agréables à leur façon. Bien que loin d'être sorti d'affaire, d'une façon, je me sens soulagé que cette lente agonie ne se prolonge pas. Je vis toujours !

Soudain, sa tête surgit de nulle part dans mon champ de vision, verte, affreuse. Je me recroqueville presque sur l'instant, conséquence de mon instinct de survie réveillé par cette monstruosité. Quasiment aussitôt, je stoppe mon mouvement en l'écoutant, ose croiser l'éclat terrifiant de son regard... et baisse aussitôt les yeux. Je prends une inspiration, tente de le garder régulier afin de conserver contenance et tenter de reprendre mon calme.

Je ne peux pas me laisser trop impressionner. Je n'ai pas le droit de me laisser écraser... alors je passe en revue des images dans mon esprit, tentant de trouver quelque chose qui soit similaire et finis par le trouver. Le regard vide ambré des sans-cœur inspire plus de crainte. Et puis... c'est un tas de muscle, oui, mais j'en ai rencontré d'autres. Il est loin de m'inspirer le même danger qu'un Death ou un Roxas. Je risque un nouveau regard vers lui et ne l'en lâche pas. Je suis encore loin d'être sorti d'affaire ! Certes, il est peut-être suffisamment civilisé pour me demander mon nom, mais il m'a bien fait m'a bien fait comprendre que si je tente de me barrer, il va pas hésiter à me faire regretter mon choix avec brutalité.

- Kuro... et toi euh... peau-verte ?

J'essaie d'imiter sa façon primitive et répugnante de m'appeler, mais bon, je suis pas bien convaincant dans le rôle. Même si je m'agite pas, on doit bien sentir que je ne reste pas spécialement à l'aise. Il était si proche de me tuer avant qu'il ne fait aucun doute... qu'il va chercher à tirer quelque chose de moi, d'une façon ou d'une autre. Du moins... ça c'est s'il me laisse partir d'ici vivant, ce qui ne reste pas certain. Si je vois une ouverture, je ne me laisserai pas prier.

Enfin, au vu du temps qu'il me faudrait pour descendre, je devrais parvenir au moins à l'endormir si je voulais me faire la malle, autant dire que c'est pas gagné tant qu'il me fixe comme ça...

- J'ai eu... disons... un petit différent avec le gang des Diables Blancs lors de ma dernière m... visite ici, dis-je autant pour temporiser que pour briser le silence gênant dans lequel je m'étais presque enfoncé en réfléchissant. Et... euh... c'était quoi cette histoire de chapitre ?

Il a pas la gueule du bibliothécaire, ça c'est clair. Donc au vu du fait qu'il est également en fuite, je m'attendrais à ce que ça soit le nom de ses poursuivants. Ça expliquerait surtout cette agression physique, verbale et sonore... quoique. Illusiopolis reste plein de surprises, je pourrais clairement me tromper.
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« Kuro… Kuro… »

Qu’je m’prend à répéter, pendant qu’je l’regarde. Bah alors ? L’est passé où ta peur gamin ? T’vois Dim’ ? T’vois c’qui s’passe quand j’suis gentil ? On m’respecte plus !
Arrête un peu, c’est qu’un pauvre gosse ! Nah… C’est là qu’tu pige rien, comme toujours. C’pas juste un gosse. Un mioche ? Ah ! m’regarderais pas comme ça. Lui, il a vu d’trucs. J’sais pas quoi, mais il a vu d’trucs. BAH ! Comme si ça change grand-chose ! T’commence à t’relever l’gamin ? J’vais t’refaire tomber ! Tu t’relèvera qu’si j’le dis !

« Mrmf ! Pourquoi t’me r’garde comme ça ? »

Qu’je commence à grogner. J’sens m’babines qui glisses sur m’crocs. Qu’il apprenne s’place l’gamin !


« Parce que t'as l'air... fort et... intéressant ?"

Ah… Ahah… Il m’prend pour un con en plus. Comment tu veux lui en vouloir au juste ? Tu as vu ta tête ? Pire ! Tu as vu comment tu te comportes ? Gna gna gna.

« Fort et intéressant eh… » J’prends une grande inspiration, avant d’lui chopper l’tête dans une d’mes mains. J’le cogne bien fort contre l’sol. « J’crois que t’pige pas un truc, en fait. »

J’serre un peu plus m’main sur s’tête. J’pourrais l’éclater comme un melon si j’veux !
Je t’en empêcherais.

« C’moi l’chef là. » Qu’je lui signale. AH ! T’sais quoi, l’est temps qu’on passe à l’prochaine étape ! J’cherche du r’gard mon p’tit opinel. … pardon ?! J’vais lui faire un beaaau p’tit dessin sur l’joue. Comme ça, si c’couillon s’échappe. J’aurais qu’a d’mandé si quelqu’un à vue un mioche avec une cicatrice comme ça. Et tadaaah ! Espèce d’abrutis d’ork puant !

Eh ? Qu’est-ce qu’tu fiche ? J’regarde ma main, mais elle tremble, j’galère à l’bouger. Dim’ ? C’toi qu’fait ça ? Je t’ai dit… Je… te … laisserais pas… faire… T’me casse l’défenses avec t’conneries ! Lâche ! Lâche j’te dis ! Mmmrrrrf ! Mais c’que tu tiens bon en plus ! Ça fait un mois qu’on vit ensemble, Karg. Je sais combien tu es plus fragile que d’habitude lorsque tu reprends l’ascendant ! T’as besoin d’un peu de temps pour t’habituer. Autrement dit ! Pour la prochaine heure, je peux te bloquer autant qu’il le faudra, jusqu’à ce que ce gamin soit loin de toi ! Tsaaah ! T’bluffe ! R’garde ! T’as beau m’retenir m’main droite, j’peux toujours utiliser m’gauche ! T’peux bloquer qu’un membre eh ? Eh… EHeh… Un membre, c’est suffisant… argh ! TSAH ! D’accord, d’accord ! Lâche m’main, et j’fais pas d’tatouage au gamin.

T’as intérêt… Profites, gamin, profites. Un jour, restera plus qu’moi là d’dans. Dans tes rêves…

En attendant, j’reporte l’regard sur l’ptit invité.

« Un p’tit gang qui m’casse l’pieds. Et qu’je vais écraser, très… très bientôt. » J’tord m’babines en anticipation. C’va être tellement bon, d’prendre leurs crânes, et d’les briser, un par un. J’vais m’baigner dans leur sang, et j’me f’rais d’bijoux avec leurs os.
T’es un putain de monstre, tu le sais ça ? Qu’est-ce qu’on s’en fiche ! Monstre, pas monstre, tant qu’on s’marre…

« Moi, c’Karg’orth. » Qu’je fini par lui répondre, en m’pointant d’pouce. « Tant qu’tu restes là, et qu’tu fais c’que j’te dis... T’arriveras rien. Et si t’gars diables blancs s’ramène, j’vais r’peindre l’coin. »

J’fini par lui r’lâcher l’tête, on va voir s’il a compris l’leçon l’gamin.
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Ce qu'il est rustre, ce truc vert ! J'ai été franc avec lui. Je pensais vraiment ce que je disais, quand je lui ai répondu qu'il est fort et intéressant. C'est vrai, il n'est pas humain, sûrement rejeté par la civilisation pour ses différences, possède une force herculéenne et il a été suffisamment débrouillard pour survivre dans ce monde infernal pendant... combien de temps ? J'en sais rien. Je connais rien de ce truc, mais ce que je sais, c'est qu'il me le faut. D'une façon ou d'une autre, je dois le recruter. La Coalition Noire a besoin de nouveaux bras. Le grand vaisseau qui va être construit a besoin d'un équipage. Moi-même, j'en ai besoin d'un.

Et lui, il serait forcément utile. Il compenserait ma plus grande faiblesse, mon manque de force physique. Un bon gros tas de muscles sans cervelle qui ne demande qu'à être exploité à son plein potentiel. Mais bon, le soucis est le suivant : comme beaucoup de ceux qu'on pourrait vouloir recruter, c'est un véritable malade mental et bientôt, j'en obtiens une nouvelle preuve.

BAM. Mon visage s'éclate contre le sol avec brutalité, sans que je n'aie trop l'occasion de réagir. Je vois flou, ça pique, j'ai l'impression que mon crâne est passé sous un rouleau compresseur, comme lors de la Coupe Noire. Je crois même que j'aperçois un peu de sang par terre. Mon nez se serait remis à saigner ?

- C’moi l’chef là.

Pour le moment, si tu veux. Mais je n'ai aucune intention de rester un putain de sous-fifre toute ma vie. J'ai accepté de me comporter pour le moment comme tel à la Coalition Noire, Jack pense peut-être m'avoir sous contrôle. Non, en fait, il l'a totalement. Mais viendra un jour où il regrettera de m'avoir entraîné de la même façon que ses autres hommes. Même, bien avant ça, je veux gagner en influence au sein de ses propres rangs. Et bon, ce diable, cet ogre ou je ne sais quoi, je n'ai pas l'intention de le laisser me dominer éternellement de la même façon.

Je suis bien silencieux, malgré la douleur lancinante dans ma tête. J'ai supporté ce genre de douleur pendant toute la Coupe Noire. Je tiendrai bon. Je ne me débats même pas, en fait. Profites bien de ta supériorité, le monstre, tant que tu le peux. Je pense que je vais éviter de tenter les négociations pour le moment. Peut-être même devrais-je ne même pas essayer, j'ai assez souffert pour cette journée.

Donc son chapitre, c'est un gang qu'il a au cul, un peu comme moi. Je trouverais presque ça drôle s'il n'était pas en train de presser mon crâne comme un citron.

- Ok, ok, j'ai compris, que je m'efforce de dire malgré l'écrasement, d'un ton qui laisse transparaître la douleur que je ressens.

Mon nouveau "chef" m'a enfin lâché après m'avoir donné son nom. Il est plutôt bizarre, mais je vais tâcher de le retenir pour ne pas l'énerver plus que de raison. Karg'orth. Je reste un moment par terre sans vraiment bouger, le temps de reprendre un peu mes esprits, puis, au lieu de me relever, je me redresse simplement. Je m'assois plus convenablement, adossé contre le mur contre lequel il m'a étranglé pour que je puisse tout de même le garder dans mon champ de vision.

Karg'orth est évidemment debout, il ne m'a pas lâché du regard et cette saloperie doit sûrement être bien satisfaite de pouvoir m'observer dans cette soumission forcée. Je masse mon nez, puis m'aperçois effectivement que je saigne à nouveau. Je ressors le mouchoir déjà bien tâché par le précédent saignement et tente de l'arrêter une nouvelle fois. Je me contente de faire ça, sans laisser s'exprimer ma curiosité, sans vraiment regarder Karg'orth dans les yeux, trop occupé avec ça, réprimant toute envie de lui demander quoi que ce soit.

Je ne lui demanderai pas ses ordres, ni même ce qu'il attend de moi en retour de me cacher ici, ni pour combien de temps il souhaite me garder, rien. J'imagine qu'il finira bien par me dire tout ça de lui-même, je préfère ne pas tenter ma chance et éviter de contrarier ce gros bras. Une autre possibilité est qu'il ne se contente pas de ça et n'ait une nouvelle fois l'envie de m'éclater soudainement contre quelque chose.

C'est juste humiliant de me comporter comme ça, bordel. Est-ce que ce ne serait pas comme ça qu'elles se sentaient, ces connasses de mercenaires, lorsqu'elles étaient encore nos captives ?
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« Mrm… »

J’laisse le p’tit grognement satisfait m’sortir d’babines. C’bien ! Là, ça va comme j’veux. Il m’regarde plus, il baisse l’tronche, c’ça gamin, l’est là ta place ! Tu gagnes quoi au juste à faire ça ? Et ne me sort pas tes conneries avec les esclaves. T’es en fuite, Karg’, tu vas faire quoi d’un pauvre gars ? Mais enfin, regarde-le, c’est à peine s’il tient debout ! Nah, nah, nah, essaye pas d’me prendre par l’sentiment ! Et puis, continue d’me dire qu’il est faible, et j’le mange. J’sais pas quoi faire d’autre des p’tites natures.

J’le regarde d’haut un p’tit moment. Pfah ! L’a d’jà l’nez qui saigne ? Mais c’quoi c’truc, je l’ai à peine toucher !


« Eh, c’quoi ton histoire ? » Qu’je lui d’mande. Quitte à ce qu’il reste avec nous, autant qu’je sache d’où qu’il vient. « T’as l’dalle, chair molle ? J’suis un ORK, et les ORKS, c’de très bon hôte !»

Eheh… bon hôte, t’as capté ? Ah…Ah…Ah… Je suis mort de rire.

J’me dirige vers l’porte qui mène dehors, et j’viens serrer l’poignet. Eh oh, tu fais quoi là ? Dans un joli p’tit crissement qui m’fait d’bien aux oreilles. J’viens l’tordre suffisamment pour qu’la porte puisse plus s’ouvrir, eheh. MAIS QU’EST-CE QUE TU FAIS ?! Bah, je m’assure qu’il s’barre pas quand j’fais l’cuisine. Mais, tu… Moi, j’peux défoncer l’porte facile, lui ? Eheh… J’aimerai voir ça !

J’me r’tourne vers l’mioche
« V’là, t’peux souffler, peuvent plus v’nir, t’diables blancs. ». J’lui fais mon plus beau sourire. C’que c’est drôle tout ça ! L’a bien fait d’venir ici l’gamin !

J’attends même pas s’réponse. Je m’en fous qu’il ait faim ou pas, il va bouffer c’que j’lui donnerais, c’tout.
Oh oui, parce que tu vas me faire croire que tu t’intéresses soudainement à son bien être ? Bah quoi, t’as vu comment il est maigre l’truc ? Va pas m’être utile s’il tombe dans l’vapes au moindre effort physique ! Ne me prend pas pour un con, je commence à te connaître depuis le temps. Tu ne ferais pas ça si t’avais pas quelque chose en tête. J’toujours quelque chose dans l’tronche !

J’me d’place vers l’autre bout d’la pièce, et j’commence à fouiller dans nos cartons. Est-ce qu’il y a c’que j’veux… « Tsah, y’a plus d’viande ! » qu’je grogne. J’reporte mon r’gard sur l’gamin un instant, juste pour l’faire flipper un peu. Avant juste d’ricaner, ç’va, j’me marre juste, faut pas faire c’te tête l’chair molle. C’pas tout ça, mais ç’commence à s’vider nos provisions. Va falloir que j’aille m’poster à nouveau d’vant une épi… épieu… Epicerie… V’là, pour voler l’sacs de quelques couillons. Non Karg, je devrais aller faire les courses mo Et avec quel fric eh ? Nah, on vole ! En plus, j’vole que d’vant les épiceries super chères. J’veux l’meilleur, qu’le meilleur ! Pas d’la bouffe pour trucs d’la rue !

J’récupère quelques légumes et épices. Et j’viens l’poser sur une planche d’travail. Je m’assis pile en face d’gamin, histoire d’pouvoir r’lever l’tête d’temps en temps, et pas lui présenter m’dos. J’veux dire, pas qu’je pense qu’il peut m’toucher l’crâne avec l’brindilles qui lui servent d’bras. Mais j’préfère me méfier, c’trucs là, c’peut être malin.


Je… Je rêve où tu es vraiment en train de faire la cuisine là ? Bah quoi ? Karg, ça fais un mois que je « vis » avec toi, tu n’as jamais rien fait. T’as toujours juste manger des trucs crus. Ouais, et ? Et là, t’es en train de couper des légumes, t’as l’air carrément de savoir ce que tu fais. C’est quoi ce bordel ? C’pas parce que j’ai l’flemme qu’je sais pas l’faire eh ! Tu te serais laver les mains, ça aurais pu être parfait… T’as appris ça où ? Sur l’vaisseau, j’faisais l’cuisine pour tout l’monde … Toi ? EH ! T’marre pas !

J’commence à mélanger l’tout. Tsah, j’ai horreur d’plats froids ! Mais ça f’ra l’affaire, pour c’que j’veux faire d’moins. C’est… Que ça n’a même pas l’air mauvais ton truc. Eheh…

J’tends un bol au gamin.

« Bouffe. » qu’je lui dis. C’pas dis d’façon maman hein, c’est un ordre.

Et j’commence juste à m’tordre l’babines dans un rictus d’crocs.
Et de tes dents pourris. T’gueule.

On va voir c’que l’gamin il pense d’ma cuisine.
S’il accepte d’avaler ça. T’as vu ton hygiène au juste ?

Oh… Il va avaler ça… Il va l’faire…
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Attendez... il vient sérieusement de me demander si j'ai faim ? Il est vraiment en train de se mettre à cuisiner ? Ce machin moche vert, il sait vraiment faire la cuisine ? Est-ce que c'est pas plutôt de moi qu'il veut faire son casse-croûte comme il l'a laissé entendre pendant quelques instants ? Non, c'est réel. Il a l'air de vraiment bien s'impliquer et ça me fait me demander encore plus s'il y a pas une intention cachée derrière...

Non, le pire, c'est que merde, il veut en savoir plus sur moi, qu'il peut vaguement me voir donc que je ne peux pas vraiment tenter de l'endormir, que détruire la porte à coups de Glacier + serait trop long et que j'ai aucune idée de quoi lui raconter. D'un côté, il faut pas que je le contrarie, donc je dois éviter d'avoir l'air de mentir, donc faut que je réponde aussi vite que possible. D'un autre, ça a l'air d'impliquer qu'il n'a pas visionné la Coupe Noire et ça me semble un peu gros. Genre ça pourrait très bien être un piège pour vérifier si je vais continuer de me foutre de lui ? Tant pis, pas le temps de réfléchir, je dois lui raconter la vérité, de toutes les façons, avec un peu de recherche, il la trouvera vu que j'ai eu la connerie de lui donner mon vrai nom !

- Mon premier souvenir remonte à il y a quelques années... Deux, peut-être trois, maintenant ? C'est confus, ça me semble tellement faire une éternité que j'arrive même pas à être précis. J'étais dans une épave de navire, à Port Royal.

Il a redressé la tête pendant un instant. Le début de l'histoire est tellement peu vraisemblable qu'il a du croire que je le prends pour un abruti... mais peut-être que je suis suffisamment convainquant car il a l'air de me laisser continuer.

- Je n'étais pas seul. Il y avait une sorcière. Elle avait les yeux jaunes, le teint verdâtre, une longue robe noire trainante, deux cornes noires au sommet de sa tête. Elle avait l'air vachement dangereuse, donc j'ai pris la fuite et je l'ai semé. C'est elle qui m'a appelé Kuro. En quelque sorte, on peut dire que jusqu'à preuve du contraire... c'est un peu comme la mère que je voudrais jamais avoir eu, dis-je en toute honnêteté. Bref, tout ça pour dire que je sais pas grand chose à mon sujet et qu'il faut que je la retrouve pour en apprendre plus.

Je prends une pause pour le laisser digérer les informations. J'espère qu'il ne lira pas trop entre les lignes, sinon il se méfiera d'autant plus... C'est là qu'il termine de cuisiner. Et là, il m'ordonne de manger malgré la question de tout à l'heure, comme s'il n'en avait juste rien à foutre de si j'ai faim ou pas... et en l'occurrence, je n'ai pas vraiment très faim. Mais est-ce que je peux vraiment me permettre de le contrarier en refusant d'ingurgiter ?

Je regarde le bol qu'il m'a tendu. On dirait une sorte de pad thaï, sans les nouilles. Surprenamment, ça a l'air beaucoup plus appétissant que ça ne devrait l'être. Est-ce qu'un monstre peut être un cordon bleu ? Non, c'est pas possible. Le goût sera forcément affreux, je peux pas en douter. Néanmoins, je dois me forcer à goûter. Nouvelle surprise : c'est pas si mauvais. Bon, ça ne change rien au fait que je me force complètement. Entre deux bouchées, je reprends mon récit. J'essaie de le faire aussi court que possible car ça doit pas forcément tellement l'intéresser que je lui raconte ma vie mais... bon, qui sait ? Il pourrait peut-être m'apprendre des trucs quand même.

- J'ai ensuite décidé de prendre le premier billet pour la Cité du Crépuscule et j'ai rejoint la Coalition Noire. Quoi de plus approprié que le groupe le plus dangereux pour essayer d'en apprendre plus ? Sans parler de mes ambitions que je vais taire pour des raisons évidentes, vu que je veux toujours lui échapper. Peut-être que ça va éveiller un petit peu son intérêt ? Dans le cas contraire, tant pis.

J'arrête là ma petite histoire. S'il veut vraiment en savoir plus, je détaillerai, mais avec lui, je préfère rester aussi concis que possible pour ne pas TROP en dire. Je dois avoir une porte de sortie, quand même. Je continue d'avaler tant que bien que mal en attendant sa réaction que je redoute tout de même. Après tout, qui me dit que je l'ai pas gavé même en faisant aussi rapide ? Je l'évite du regard une nouvelle fois. C'est juste dégradant et encore, je me dis que ça pourrait encore empirer...
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Pwah, c’que ça parle l’gamin. J’demander savoir d’où qu’il vient, pas qu’il m’fasse l’lecture d’soir ! C’est toi qui lui a demandé à la base, il a juste répondu. Meh ! Et puis, c’quoi cette histoire ? Tu l’crois toi ? On dirait qu’le gamin, m’raconte l’rêve qu’il a eu hier soir ! Et puis, si c’ça c’rêves, c’nul ! Moi j’rêve d’trucs mieux ! Je ne veux même pas savoir.

Mrm, j’reporte m’regard sur lui, tandis qu’je vient m'enfoncer m’doigt dans une oreille. Faut faire sortir l’cire t’vois ! Merveilleux… BAH ! Et t’en pense quoi eh ? Il s’fout d’notre gueule ? Comment tu veux que je le sache au juste ? Y’a pas écris voyante sur mon front. Nah, mais t’es une chair molle, t’sais mieux qu’moi. Tout ce que je peux te dire Karg’, c’est qu’il a l’air sincère. J’ai bien dis, il a l’air. Vu l’accueil que tu lui réserve, ce ne serait pas étonnant qu’il fasse un demi mensonge. Un quoi ? Demi-mensonge, quand tu caches des mensonges au milieu de la vérité. Ça permet de… M’en fout ! Il ment oui ou non ? Je ne crois pas. Bah voilà, là, c’clair, là, c’court.

Maint’nant ! Retour au mioche !

« La coali-truc ? C’me parle. » Chair molle ?
Sérieux, tu ne sais pas qui c’est ? NAH ! Une bande de psychopathes, leur chef, Death, est connu comme un boucher. C’cool comme titre ! J’veux l’même ! Non, ce n’est pas cool. Le gars dirige une ville d’une main de fer, j’ai vu beaucoup de reportage sur la cité du Crépuscule. Et sans même pouvoir rentrer sur le monde, c’était glaçant. Oh, oh ! J’veux une ville aussi ! Mais c’pas l’sujet !

J’regarde bien l’gamin dans l’yeux. « T’lèche l’bottes de Death, eh ? » T’vois, j’avais raison quand j’disais qu’ça f’rait un bon esclave. S’en est d’jà un ! « Juste qu’je comprenne bien c’qui s’passe dans ta p’tite tête d’chair molle. T’étais sous l’coupe d’la sorcière, t’es barré. T’avais la liberté rien qu’pour toi. Et tu l’as perdu en t’rendant illico entre l’jupette d’un mec qui est connu pour pas l’aimer. T’es un p’tit couillon eh ? »

J’tord m’babines à nouveau, y'a un p'tit truc qui m'dérange dans son histoire... On va voir si...
Génial, vue direct sur tes crocs pourris, il en a de la chance. T’gueule ! C’est important l’suite là ! J’veux bien voir sa réaction à c’que j’vais dire.

« J’vais t’raconter une p’tite histoire, l’chair molle. Alors t’as intérêt à bien écouter papa Karg’orth ! » J’tends l’main pour lui saisir l’menton, approcher m’visage. Et l’forcer à bien m’regarder dans l’yeux.

« T’vois, moi j’étais pirate avant. L’liberté, c’de la connerie, tu l’as que si t’es cap’tain. Et quand tu l’es… Eh… Eh… Eh… T’fais c’que t’veux, c’toi qui donne les ordres. L’truc, c’que notre monde. Tu bouffe, où t’es bouffé… » J’lui tord l’tête pour bien lui montrer l’plat qu’il a fini. « Ton p’tit Death, il s’fera bouffé un jour. Et si c’pas toi qui l’a fait. T’obéira au suivant, et au suivant… »


Mais à quoi tu joues, je te comprends plus. Un coup tu le menace, un coup tu veux en faire ton esclave, et là, ça correspond à rien ! J’veux juste voire comment il réagit à ça. J’veux voir si y’a d’la haine dans son r’gard quand j’parle d’son boss. S’il continue d’détourner l’regard ou qu’je sens qu’il a pas l’couilles, je m’en fais un esclave pour d’bon, c’veut dire que c’est l’genre d’chair molle qui obéit et qui f’ra jamais rien d’autre.

Et s’il correspond à tes critères ? C’veut dire qu’ce sera un esclave chiant, qui risque d’faire d’coup dans l’dos. Parce que ça te gênerait ? Eheh, on s’rait casé, non. Mais on a autre chose à foutre là, qu’de torturer un gars pendant d’jours et l’brisé dans sa p’tite tête pour en faire un vrai chien chien.

J’lui r’tourne la tête vers lui, pour r’croiser son r’gard à nouveau. J’plisse un peu l’yeux.

« Et au suivant… »
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A priori, je suis toujours entier, donc c'est que quelque part, j'ai été suffisamment concis pour ne pas le fâcher. Bon, par contre, le doigt dans son oreille, déjà que son odeur est pas forcément fameuse… ça me coupe l’appétit, sachant que je n’avais pas forcément faim à l’origine. Je continue malgré tout de me forcer. Et puis, il y a ce moment où j’entends un truc qui me déplaît franchement. Je relève la tête, la mine renfrognée. Ce n’est qu’une fois qu’il a fini de parler que je m’exprime :

- Je suis pas son lèche-bottes.

Ce n’était évidemment pas la meilleure des introductions. Clairement, je viens de complètement le contredire. Il pourrait très mal le prendre, mais ça m’est égal. Il m’effraie, mais je ne laisserai pas complètement m’écraser. Je fronce les sourcils. J’admire Death. C’est une évidence, il faudrait être aveugle pour ne pas s’en apercevoir. Il mène la Coalition d’une main de fer et il sait conserver un certain charisme du dirigeant en toute circonstance, même dans la situation actuelle.

- Viendra le jour où il sera poignardé dans le dos.

Car ainsi fonctionne l’impitoyable système de la Coalition Noire. Les Boss se succèdent et se trahissent toujours. Bien qu’il l’ait toujours démenti, nul doute que Death soit l’instigateur de l’assassinat de la princesse Ariez, qu’il ne s’agissait que d’un prétexte pour attaquer le Sanctum. Ses pouvoirs dépassent de loin les limites de mon imaginaire. C’est bien parce qu’il représente autant pour moi que j’aspire à prendre sa place… honorer le peu qu’il m’a enseigné.

- Ce jour-là, je serai prêt.

Je laisse ma phrase en suspens, terminant péniblement le bol qui m’a été cuisiné. Je commence à me sentir drôle. Sur l’instant, je mets immédiatement ce sentiment étrange sur le fait que je suis juste totalement calé.

- Je serai plus libre que jamais.

Karg’orth peut penser ce qu’il veut. Peu importe ce qu’il me dira, les pirates restent pour moi les personnes les plus libres de l’univers. Et ce, même si j'aspire a être le capitaine ! Ils voyagent sans cesse, où et quand ils le souhaitent. Ils volent, attaquent, terrorisent la population. Ils n’en font qu’à leur tête. C'est en la piraterie que je trouverai l’essence de mon rêve : richesse et pouvoir. S’il en a été, il devrait le comprendre mieux que quiconque. Et là… alors que ça me semblait complètement absurde tout à l’heure, je me demande si je ne devrais pas tout simplement abattre ma dernière carte.

- Qu’est-ce que tu dirais de redevenir pirate ? Partir à l’aventure dans les routes stellaires, piller, gagner en influence à travers les mondes, être craint ?

J’ai besoin d’hommes tels que lui pour la fine équipe que je veux réunir. Il me le faut à mes côtés. Le laisser dans ce monde de rat est du gâchis. Ses muscles seront mieux exploités ailleurs, à mes côtés. Ce malade mental ferait un atout considérable pour la Coalition. Enfin, j'espère qu'il ne réagira pas de la même façon que la première fois que j'ai flatté son égo.

- Soyons de vrais pirates du ciel !
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AhAHAH, je m’attendais pas à ça ! Je… Il vient de te proposer de faire équipe, je ne rêve pas ? T’as vu gamin, l’charisme, on m’veut tout d’suite avec soi ! Mais, tu l’as intimidé, tu l’as violenté, tu… Comment ? Au juste, pourquoi c’est… je ne comprends pas. Moi je voudrais m’en aller, pas rester avec… un bourreau ! Toi t’juste un nul !

J’reporte bien m’regard sur lui, et j’me marre pour d’vrai. J’peux pas m’retenir là !

« Bweheh… Eheh… BWAHAHAHAHA ! » J’en peux plus, j’me marre juste ! Et j’coupe d’un coup. Eh ouais, comme ça ! J’me marre, gueule ouverte, et j’ferme d’coup l’machoire, comme si j’voulais mordre l’air. Pas qu’je mord l’air eh ! L’air c’nul, ça a pas d’consistance, ça a pas d’goûts !
On a compris, merci.

Mais c’est qu’il a l’air sérieux le p’tit bout ! Bah ça alors. Et plus j’le r’garde, plus j’peux sentir cette p’tite soif dans c’regard.

« Mrm… J’vois. T’as envie d’être quelqu’un eh ? T’as envie d’faire PEUR. » J’approche m’babines à nouveau, j’suis si près qu’je pourrais l’croquer s’tête si j’voulais.

« J’ai d’trucs à finir ici. Mais je t’ai pas attendu, l’chair molle. Quand j’partirais, j’pillerais, j’combattrais. L’munnies s’empileront à m’pieds. Et j’ferais lécher l'propre sang à qui m’fait chier ! »

Plus j’le r’garde, plus j’commence à avoir une grosse, groooossse idée.
Quoi ? T’vois gamin, je t’aime bien. Ouais ouais, vraiment. Mais, faut s’dire un p’tit truc. Toi et moi, ç’passe pas sur beaucoup d’points. C’est maintenant que tu t’en rends compte ? T’es un ork puant, violent, mal élevé et… Ouais, ouais, ouais, on s’fout d’ça. L’truc, c’est qu’ça va s’finir d’deux façon. Soit, dès qu’je t’ferais sortir d’Illusiopo-truc, tu vas m’chourer compagnie, et m’laisser par terre. Soit j’finirais par bouffer t’cœur, et t’sera plus là pour m’dire comment gérer l’trucs d’humains ou qu’je sais pas. Où tu veux en venir exactement, Karg’orth ? Tu crois que ça me fais plaisir de devoir dépendre de toi aussi ? Mais justement, r’garde l’mioche d’vant. T’as entendu son p’tit discours ? Veux être pirate, veux être respecté. En gros, il veut être m-o-i ! Que… Quoi ? C’est pas du tout ça qu’il a…

Ehehehehehehe. J’le sentais dès l’début qu’il y a un truc avec c’gosse ! J’voulais en faire mon esclave, mais j’peux faire encore mieux ! Attend, Karg’, t’es pas sérieux !

« T’sais quoi. Tu m’plait bien, gamin. » Qu’je commence à lui dire. « J’vais t’faire une offre. »

J’me r’dresse pour m’diriger vers l’sortie. J’commence à tirer l’métal pour débloquer l’truc.
Karg’ !

« Moi j’vais finir mes affaires. Toi, t’vas finir l’tienne. Quand c’fait, r’vient voir l’grand Karg’orth. » J’le fixe un p’tit moment, l’sourire sur l’babines. « Et on f’ra équipe tout l’deux. Je t’apprendrais c’que j’sais, et t’vas d’venir l’plus beau et fort d’capitaines pirates. » Oh oui, l’plus beau et fort… Eheh, eheheheheh.

Karg’, tu ne peux pas. Tu ne peux pas lui infliger ça, et puis, pourquoi t’es comme ça au juste ? Tu ne pourrais pas essayer de réparer ton cœur ou je sais pas ? Oh mais attend gamin. Tu m’prend l’tête d’puis toute à l’heure qu’je peux pas l’forcer à quoi qu’ce soit eh ? Si il r’vient m’voir, si il accepte c’que j’lui propose. C’est d’son propre fait. M’dis pas qu’tu m’fais une crise d’jalousie là ? Eheh… C’trognon ! Si t’étais pas sous m’peau, j’te tirerais l’joues ! Arrête !
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De toutes les choses qu’il pouvait choisir de faire, cet énergumène… rit bruyamment. Je l’observe, au début calmement, puis mon visage se crispe progressivement. J’ai tellement l’impression qu’il se fout de moi lorsqu’il prononce sa première phrase que je dois enfoncer mes ongles dans ma chair, y laissant des marques, mais parvenant tout de même à garder contenance.

Et puis là, il se passe le truc que j’aurais jamais cru possible après ça, il… il… accepte ? Ça me semble presque trop facile ? C’est trop zarb. J’espérais au moins l’intéresser un peu en lui disant ça, c’est certain, mais… de là à ce qu’il me dise oui directement, c’est beaucoup trop gros. Je pensais au moins avoir à argumenter un peu, négocier quelques termes entre nous. Mais non et en plus, il parle déjà de moi comme d’un capitaine alors que je n’ai même pas prononcé le mot. Il y a clairement anguille sous roche. Surtout que tout à l’heure, il insistait grave sur le fait que c’était LUI le chef.

- Je n’y manquerai pas, dis-je pourtant avec un large sourire.

C’est peut-être un malade mental et il me cache sûrement quelque chose dans cette histoire, mais je ne peux pas prendre le luxe de laisser filer un si gros poisson. Quoi qu’il en soit, je dois saisir la perche qu’il me tend et en profiter pour filer avant qu’il ne me fracasse le crâne ou ne me menace une nouvelle fois pour une raison ou pour une autre.

- Dans ce cas, je pense que je vais y aller. Depuis le temps, ils doivent quand même avoir cessé de me chercher.

Du moins, j’espère. Je commence à me reculer de deux pas vers la porte et là je me rappelle : je ne pourrai pas l’ouvrir. Du coup, je m’arrête là dans mon mouvement, croisant simplement les bras.

- Enfin, si ça te convient. A mon retour, je m’achèterai un gummi...truc. Si t’en as un, on pourra échanger facilement pour se revoir.

Je vais pouvoir faire construire mon vaisseau, Roxas va me ramener un ingénieur pour superviser les travaux et s’occuper de l’engin par la suite. Avec Karg’orth, j’ai peut-être déjà même un début d’équipage. Tous les éléments commencent à s'emboîter les uns dans les autres. Seule ombre au tableau : ses recherches à propos de la sorcière n’avaient pas avancé du tout… et cette fée ne s’était jamais de nouveau manifestée depuis leur rencontre. Enfin, bientôt, je serai une vraie terreur de l’espace et là, l’univers sera bien contraint de reconnaître ma valeur !
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J’le r’garde d’vant l’porte là, il attend quoi ? J’viens de l’ouvrir, l’est aveugle l’chair molle ? Non, il doit attendre que tu lui dises de partir, vu comment tu insistes pour qu’il t’obéisse. Eheheheheh, c’bien ! L’est bien l’petit ! Il m’obéit d’jà !

« Ouais, ouais. Allez, dégage, l’peau rose. On s’retrouvera vite, gummi-truc ou pas ! Kuro, c’ça ? »

J’attends même pas qu’il m’confirme ou pas, t’façon, il r’viendra vers moi l’premier, j’le sais !
D’accord, si c’est ta manière de faire. Eh ouais, je te l’ai dit tout à l’heure, j’suis l’charisme incarné, j’suis l’gars l’plus grand et l’plus fort qu’il a rencontré, j’le vois bien dans son p’tit regard !

Il r’viendra vers moi, comme toi t’reviens toujours.
Quel rapport ? Qu’je suis l’grand Karg’orth, et vous les nuls, vous voulez rester près d’gens comme moi ! Sérieusement, descend un peu de ton piédestal un jour, tu n’es franchement pas aussi génial que tu crois. Dimitri l’est jaloux ! Euh no… Jaloux, jaloux, jaloux ! Ehehehe !

J’le r’garde pendant qu’il sort, j’le suis d’près. Il descend l’immeuble et v’là, l’es parti l’petit blondinet.

L’avait un beau p’tit sourire, j’pense qu’lui aussi, il a pigé.
Pigé quoi ? Que t’es un gros psychopathe ? Qu’il a intérêt à se barrer le plus vite possible avant que tu changes encore d’avis ? Nah, il a pigé que j’étais pas l’faible d’coin, et qu’avec moi, il peut d’venir autre chose qu’le p’tit faiblard !

A plus, peau rose. On s’reverra bientôt ! Et quand ça arrivera…

AH, qu’on va s’marrer !
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Allez, je viens noter ! Déjà parce que je dois bien à mes collègues de la Coalition de leur noter des choses... et parce que dans mon rp avec l'orque, l'orque fait réfférence à celui-là. La boucle est bouclée ?

Y a un certain suspense dans vos deux premiers posts, jusqu'à ce que les deux intervenants se croisent. Si je devais déceler un theme au cours de ce rp, ça serait "Bouffer ou être bouffer". Le personnage de Kargoth incarne le concept parce qu'il est... soit une grosse victime, soit une grosse brute. Et c'est marrant de voir Kuro un peu entre les deux. Disons qu'au départ, il est clairement dans la position de victime et petit à petit, il retrouve du poil de la bête, une volontée renouvelée.

La scène de l'orque qui cuisine tranquillement en expliquant la vie au petit blondinet, ca m'a fait ma soirée, entre nous. Alors oui, le coup de "soit t'es une victime, soit tu victimises", c'est peut-être classique mais ici, je trouve ça bien tourné.

J'étais dedans et... disons qu'en apprendre plus sur l'origine de Kuro, ça m'intérèsse. Le rapport qui est fait à la Coalition Noire me plait énormément aussi.

J'aime bien Kargoth ! C'est un orque, il est bourrin et il est cool. L'autre (allez, l'orque est un hulk et l'autre, je vais l'appeller Bruce)... Bruce me laisse un peu plus froid mais le décalage avec l'orque est marrant. Cette histoire de corps partagé me laisse curieux, faudrait peut-être que j'aille lire la fiche, ou pas.

C'était un bon rp en résumé.

Je note normal pour Kuro à cause de son intro et facile pour Kargoth. Je vous laisse vous débrouillez pour les récompenses.

Kuro : 20 points d'expérience + 200 munnies + 2 PS en défense et 1 PS en symbiose.

Kargoth : 10 points d'expérience + 100 munnies + 1 PS en force et 1 PS en défense.
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