Midi à surprise Szp8Midi à surprise 4kdkMidi à surprise 4kdk
Kingdom Hearts RPGConnexion
Kingdom Hearts Rpg
Nous sommes quatorze ans après les évènements de Kingdom Hearts 2. En tant d’années, les choses ont considérablement changé. Les dangers d’hier sont des soucis bénins aujourd’hui, et au fil du temps, les héros ont surgi de là où on ne les attendait pas. Ce sont les membres de la lumière qui combattent jour après jour contre les ténèbres.

Ce n’est plus une quête solitaire qui ne concerne que certains élus. C’est une guerre de factions. Chaque groupe est terré dans son quartier général, se fait des ennemis comme des alliés. Vivre dehors est devenu trop dangereux. Être seul est suicidaire. A vous de choisir.

La guerre est imminente... chaque camp s'organise avec cette même certitude pour la bataille.

Le deal à ne pas rater :
Funko POP! Jumbo One Piece Kaido Dragon Form : où l’acheter ?
Voir le deal

more_horiz
Ven fit le premier pas, la porte se refermant derrière-lui dans un grincement, puis un bref mais surprenant claquement métallique qui résonna dans les profondeurs. Une fois celle-ci close, la lumière lui sembla soudainement plus rare. Aucune fenêtre, aucune autre issue, un chemin étroit. Eh bien, il ne fallait pas être claustrophobe ici ! Les escaliers qu'il descendait prudemment étaient tout de même éclairés par la lueur de bougies. Le plateau qu'il avait entre ses mains réduisait sa visibilité. Ce n'est que lorsqu'il atteignit le bas des marches que le silence fut rompu par un bruit de papier froissé.

Il venait d'atteindre un bureau occupé par une jeune femme dont la chevelure brune était nouée en chignon. Il n'en distingua que cela pour les premiers instants. Visiblement, elle était attelée à trier de la paperasse avec attention, la tête fortement inclinée, si bien que les lunettes rondes qu'elle portait dissimulait la majeure partie de son visage. Mais après une poignée de secondes, elle en leva finalement le nez. Cette Saint Patrick agitée devait l'avoir épuisée, devinait-il aisément en observant les cernes sous ses yeux noisette et son visage plutôt fatigué.

- Salut ! Je viens rendre visite à un prisonnier, expliqua-t-il en posant le plateau sur le bureau.
- Bonjour, répliqua-t-elle mollement, sûrement usée par sa tâche. Vous avez une autorisation ?


Ventus plongea la main dans l'une de ses poches et en ressortit une feuille pliée en deux, qu'il lui présenta.

- Oui, par la générale Cissneï en personne.


Son interlocutrice la lui prit d'entre les mains, s'arrêta quelques instants afin de la lire en diagonale, puis la lui rendit avant de se lever de sa chaise. Elle sortit un trousseau de clés et ouvrit une seconde porte métallique, l'invitant silencieusement à la suivre dans la prochaine salle. Celle-ci était mieux éclairée que la pièce précédente par des torches murales en quantité suffisante. Elle ignora les deux hommes qui gardaient les lieux, occupés à apporter leur repas aux différents prisonniers. Ven prit tout de même le temps de les saluer d'un signe de main, sans s'attarder à l'entrée.

Il la suivit d'un pas hésitant, observant les différentes grilles, distinguant une partie de chaque cellule du couloir. Les prisonniers étaient souvent sur leurs lits. Le jeune homme tressaillit lorsqu'un gémissement s'éleva de la cellule sur sa gauche, ce qui ne manqua pas d'agiter le contenu du plateau qu'il avait reprit avant de suivre cette femme. L'homme qui y demeurait était prostré, assailli par le temps lourd, long, insupportable de son incarcération. L'inconfort s'invitait toujours plus sur le visage du jeune homme à mesure qu'il progressait dans le couloir.

Rien qu'en s'imaginant la douleur de leur situation, Ven en avait l'estomac noué. Il ne pouvait se visualiser lui-même ainsi, seul dans un espace clos, sans pouvoir distinguer la lumière du jour. Loin de ses amis, rongé par l'ennui de chaque seconde écoulée, sans pouvoir sortir. Privé de sa liberté. Être dans une telle situation lui paraissait totalement insoutenable. Sa place n'était définitivement pas ici, mais il avait bien fait de venir. Le fil de ses pensées fut coupé par son accompagnatrice qui s'arrêta au niveau de la septième cellule, détachant une clé de son trousseau avant de la lui présenter.

- N'oubliez pas de me rendre la clé en partant, lui rappela-t-elle avant de tourner les talons.


Ventus serra anxieusement la clé entre ses doigts. Le garçon n'avait pas la moindre idée de la façon dont il devrait parler. Cesse de t'inquiéter, se raisonna-t-il avant de se décider à déverrouiller la grille. Il se tourna tout en ouvrant la porte, pénétrant la cellule de dos afin de conserver un peu de surprise et de mystère, puis referma derrière lui.

- TADAAAA ! Lança-t-il joyeusement de façon sonore en se retournant.


Et il présenta le plateau repas, ou plutôt son contenu au prisonnier. Il ne contenait hélas pas grand chose de plus que l'un des repas, en général pas forcément terrible devait-il avouer, de la cantine du Château Disney. Tout y était un peu serré, puisqu'elle contenait également sa portion à lui. Il était venu plutôt à la hâte, mais il avait tout de même pu préparer un petit extra pour son nouvel ami : une glace Double-Croquant qu'il avait acheté au glacier. Apparemment, ce parfum de glace avait été créé spécialement pour lui lors de son dernier passage à Disneyville, mais il était parti trop vite pour avoir une occasion d'y goûter. Une erreur qu'il comptait bien réparer, puisqu'il en avait également pris une pour lui-même.

- T'as faim ?


Dernière édition par Ventus le Sam 8 Aoû 2020 - 20:48, édité 1 fois
more_horiz
Ses meilleurs souvenirs n’étaient pas dans un cachot, bien au contraire. Bien que celui-ci fut plus propre et nettement plus surveillé que celui du château de Maléfique – même s’il était difficile de faire pire.

Fabri avait cru à une blague, vraiment. C’était louable de sa part de venir procéder à l’arrestation d’un voleur récidiviste inter-mondes – mais les officiers de la Lumière n’avaient rien voulu entendre. Nom, prénom, lieu de naissance, date de naissance, raisons de la présence ici (« attraper Saint Patrick et lui mettre une race » n’avait pas été accepté, avait seulement été retenu le terme de « débattable ».)

Fouille. Toutes ses armes y étaient passées, et aussi tout ce avec quoi il pouvait essayer de se tuer. Y compris la putain d’attache de ses cheveux. (« Je vais pas me pendre avec quand même ! »). Et son médaillon qui le quittait donc pour la première fois en dix ans. Tout un plaidoyer.

L’officier en charge des détention n’avait rien voulu entendre. Au frais. On verra demain. Bonne nuit. Pense pas à utiliser la magie non plus, j’ai failli oublier.

Odieux et infâme. Ils étaient sensés être alliés. Enfin, pas alliés mais en bons termes. Il allait appeler la Générale Cissneï hein. Vraiment. (pas qu’elle en ait quelque chose à foutre)

C’était à pleurer. D’indignation, hein.

Le temps s’écoula donc. La lourdeur de l’atmosphère était palpable, et ce même s’il régnait dans cet endroit un silence de mort, Fabri pouvait presque entendre le champ qui annulait toute magie. Un peu comme le ronflement sourd d’un vaisseau, en plus insidieux. Il l’entendait sans l’entendre. Peut-être que le champ allait finir par l’entendre tenter de l’entendre.

Non, ça, c’était juste flippant.

Peut-être allait-il rater son vaisseau de demain – pensait-il, se laissant aller à des pensées plus rationnelles. Il ne savait pas vraiment ce qu’on pouvait lui reprocher, pour être honnête. Il n’avait fait de mal à personne. Même si, malgré la guerre, il avait débarqué comme ça dans le monde – le quartier général d’un groupe étranger, et dégainé armes et hurlements. Au Sanctum, il serait tombé sur le râble de quiconque aurait essayé de faire la même. Avec Force, Etro et probablement trois semaines au cachot (par lenteur administrative)

(bien fait pour sa gueule).

Des pas. Qui se rapprochaient. Ils avaient brisé le silence – affairé à songer au système carcéral du Domaine, il avait franchement oublié le champ anti-magie ou quel que fut son nom. Comme affamé par le son, son attention se rapporta sur lui. Deux personnes – qui s’arrêtèrent devant sa cellule.

Pronom possessif, oui, SA cellule, la sienne à lui bordel.

Cerbère repartit, laissant Roxas devant la porte.

« Roxas !? »

Celui-là même avec un plateau repas et des glaces. Le destructeur du Palais des Rêves, le destructeur de sans-cœur de la fête des mères, tout ça vraiment. Ca faisait des années qu’il ne l’avait pas vu – et les derniers événements…. Et bien…. C’était pas franchement rassurant de le voir compte-tenu d’eux, quoi.

« Qu’est-ce que tu fous ici ? »

Son esprit se tapait un cent mètres. Maître Aqua lui avait peut-être raconté ce qui s’était passé à la Contrée du Départ. Après-tout, entre porteurs de Keyblade, ils se partageaient peut-être les dernières infos régulièrement. Ah, il y avait aussi le tournoi des Enfers où il l’avait balancée dans la gueule de Kurt – et il avait quand même perdu par la même.

Alors, oui, il avait faim. Mais est-ce que c’était vraiment la question du moment, là, bien sûr que non ! …. Quoique, manger, c’était l’acte social par excellence. Roxas n’allait pas faire exploser un monde pendant qu’il mangeait, quoi. Donc accepter ce repas – le sel et le pain métaphoriques de la paix, c’était s’engager sur le chemin de la discussion.

Non, il avait vraiment juste faim.
more_horiz
Roxas... Roxas ? Ven cligna des yeux. Une fois, deux fois... Ah, bien sur. Comment avait-il pu ne pas y penser ? Ven avait pu faire sa rencontre auparavant. Toute la préparation mentale n'aurait pu rendre ce moment moins troublant. A l'exception de quelques détails tels que sa taille, il lui ressemblait tant qu'il était simple de s'y méprendre. Par ailleurs, l'erreur s'était déjà produite au Jardin Radieux. La situation n'avait alors pas été des plus faciles à gérer, le passif de son ami n'ayant pas aidé à éviter l'incident diplomatique.

Seuls quelques instants de quiétude, qui furent toutefois suffisants à créer un léger malaise du côté de l'adolescent, s'étaient écoulés depuis la question de Fabrizio. Instant de silence qui fut rompu par l'estomac du templier qui gargouilla de façon plutôt audible, répondant à sa question précédente. Ventus sourit en observant ce renversement de situation et la réaction du prisonnier. Le lit sur lequel il était installé n'avait pas bien l'air confortable. Il en eut bientôt la confirmation lorsqu'il décida de sa propre initiative d'y prendre place à ses côtés.

- Je ne suis pas Roxas, répondit-il en riant nerveusement afin de dissiper au plus vite ce malentendu. ... Mais il est bien ici, compléta-t-il en inclinant la tête vers son interlocuteur. Le garçon laissa s'écouler quelques instants pour que Fabrizio puisse digérer l'information. Je m'appelle Ventus, mais tous mes amis me surnomment Ven, se présenta-t-il, l'invitant également tacitement à utiliser ce dernier surnom pour tenter de le faire se sentir plus confortable.


Déjà, son regard vacilla vers sa glace Double-Croquant. Il se languissait de la goûter, mais ne le fit pas encore. Elle n'en serait que meilleure en faisant durer le plaisir. Il se reprit assez vite, se reportant sur son assiette, puis celle de son nouvel ami. Il s'assura que celle-ci quitte bientôt son plateau repas, non sans lui souhaiter un bon appétit. Il ne goûta pas pour le moment, préférant faire la conversation, répondant de lui-même à l'une des milles interrogations qu'il pouvait aisément imaginer Fabrizio se poser actuellement.

- Tu n'es pas le premier à nous avoir confondu,  Fabrizio, commenta-t-il sur un ton plutôt taquin, mais affichant toutefois toujours un sourire bienveillant à son interlocuteur. Tu l'as déjà rencontré ?


La question était évidemment rhétorique, la réaction précédente de Fabrizio y ayant déjà répondu, mais elle l'invitait à satisfaire sa curiosité en entrant dans les détails. Fabrizio n'était pas exactement tel qu'il se l'était imaginé. L'une de ses joues et son cou portaient les marques d'une brûlure, plus terrible qu'il n'aurait pu se l'imaginer. Ven s'était également laissé surprendre par la longueur des cheveux du soldat, qui ne lui paraissaient probablement aussi longs que parce qu'ils n'étaient pas attachés. Mais le surprenant de tout était encore un sujet à venir, inévitable, une question qu'il préféra pour le moment remettre à plus tard.
more_horiz
Tout compte fait, il aurait dû le remarquer. Il y avait quelques différences notables entre Roxas et Ventus – la manière de parler, la manière de se tenir…

Non, même en y regardant de près, il lui aurait été impossible de les différencier. Il fallait faire fi de son petit orgueil, lui qui se disait observateur. Il ne lui restait à peu près que sa glace à observer par pure curiosité. Le repas expédié, c’était désormais au tour de ladite glace mais aussi de la question de Ven.

« Il y a quelques années oui, quand les mères de tout le monde avaient disparu. »

Ces journées de voyage entre les mondes, de rencontres avec des personnes aussi différentes qu’originales… Killian, Chen, Lily, et évidemment Roxas. Il y avait de la matière là-dedans, de quoi écrire un bouquin d’aventures. Voire même plusieurs.

« Et… je me souviens pas m’être présenté – comment ça se passe, il t’a parlé de moi où vous avez une espèce de connexion mentale et il sait tout ce qui se passe ici ? »

Un regard vers les coins de la cellule : peut-être qu’en effet, Ven n’était pas le seul à pouvoir l’entendre. Peut-être que cela relevait de la folie, mais Fabri n’aurait pas été surpris si quelqu’un d’autre pouvait les entendre. Un garde, Roxas, d’autres gradés de la Lumière ? Il faisait le parallèle avec le Sanctum – c’était idiot de garder un interrogatoire à huis-clos.

S’il s’agissait d’un interrogatoire et pas d’une visite sympathique, évidemment.

C’avait d’abord été une visite sympathique. Roxas, il avait été sympa la première fois. Puis… Fabri s’était rappelé qu’il avait détruit un monde, depuis leur dernier contact. Bam ; interrogatoire.

Puis, il s’était avéré que Roxas n’était pas Roxas, mais Ven. Outre le fait qu’il s’agissait d’une toute autre personne, Fabri avait rapidement laissé sa méfiance derrière ; nourriture aidant. De retour à la petite discussion entre potes.

Mais s’il s’agissait en fait d’un interrogatoire ? Ven connaissait son nom – quoi d’autre savait-il ? Peut-être qu’ils étaient écoutés par d’autres soldats ?

La balance était bien chargée des deux côtés.

« Qui d’autre est en train de nous écouter, Ven ? » demanda-t-il, sur le ton de la conversation.

more_horiz
- Personne. Pas même Roxas, lâcha Ven en riant en réaction à la question précédente, mais plutôt surpris par la dernière d'entre elles. Pourquoi quiconque les écouteraient en ce moment ? Les gardes sont plus loin et... la personne qui m'a ouvert est repartie après m'avoir laissé la clé.


Cette explication honnête aurait pu être imprudente, du moins, si le jeune homme n'avait eu aucune raison de donner sa confiance à Fabrizio Valeri. Et puis... s'il le souhaitait, le templier aurait déjà pu quitter sa cellule depuis longtemps à l'aide de sa Keyblade. Celui-ci se monterait coopératif s'il lui posait les bonnes questions, il en avait l'intime conviction. Il avait par ailleurs déjà vidé son assiette alors que le blond n'avait qu'à peine touché à la sienne. Chose qu'il ne manqua pas de rattraper, considérant que ce serait incorrect envers les cuisiniers du Château qui l'avaient préparée. Il souffla, par habitude plus que par nécessité, puis goûta son plat de... hachis parmentier ?

- J'en ai mangé des meilleurs, avoua franchement Ventus, loin pour autant de paraître amer avant de vite se rattraper la bouche pleine, mais c'est pas mauvais.


Il n'était jamais trop critique concernant la cuisine, son estomac n'étant pas bien difficile à satisfaire. Ven échangea un regard avec son compagnon de repas tout en poursuivant celui-ci.

- Aqua et moi sommes amis depuis très longtemps. Elle m'a beaucoup parlé de toi et de Chen ! expliqua-t-il avec enthousiasme sa connaissance de l'identité de Fabrizio. Lorsqu'elle m'a parlé de vos premiers entraînements, ça m'a rappelé des souvenirs...


Ven sourit tendrement, se remémorant avec nostalgie ce temps, si lointain où tous trois s'entraînaient encore sous le même ciel. Depuis, ils avaient tant traversé, tout avait tellement changé... Aqua était même passée d'apprentie à Maître. Et maintenant, par la force des choses, il devait lui aussi transmettre ce qu'il savait à des Shin.

- Comment est-ce qu'elle s'en est sortie ?


La question lui avait échappé. Il aurait été bien difficile pour lui de ne pas succomber à sa curiosité d'avoir la perception d'un autre apprenti à ce sujet. Elle sera sûrement celle qui lui fera passer aussi son examen de Symbole de Maîtrise. Et puis... peut-être la réponse pourrait-elle l'aider à y voir plus clair ? Il devait toujours trouver sa propre voie pour accomplir cette mission qui lui semblait toujours aussi hors de portée.

- Qu'est-ce que t'en as pensé ?
more_horiz
"Elle s'en est… bien sorti ? Honnêtement, je vais pas la juger sur ça, je crois pas que je puisse me le permettre." répondit-il, assez franchement. "Mais si je devais être très honnête… je pense qu'elle a assuré ? Vraiment, j'ai pas rencontré beaucoup d'autres maîtres."

Il se demandait de ce fait pourquoi Ventus posait cette question. Ils se connaissaient et peut-être que du coup, ses résultats l'intéressaient. Mais c'était peut-être parce qu'elle débutait, tout comme lui. Un cran au dessus certes. Elle n'était pas vieille c'était donc juste qu'elle puisse être un tout jeune maître.

Cela l'amenait à une autre question, peut-être moins agréable.

"Dis-moi, Ven... A part toi, moi, Roxas, Chen…" dénombrait-il. "Aqua aussi… j'en oublie peut-être, combien y a-t-il de porteurs de keyblade ?"

Il en avait croisé beaucoup, au final. Peu de personnes pouvaient probablement s'en vanter ; mais seulement dans des situations très particulières. Lors du sauvetage des mères premièrement, puis dans un monde que l'on croyait désert - et qui s'était révélé bien plus peuplé qu'il n'y paraissait. Mais ce monde hors des cartes, personne n'avait de raisons précises d'y aller.

C'était Matthew March qui l'avait expressément envoyé. Assez étrangement.

Peut-être que cette keyblade comprenait autre chose qu'une arme qui apparaissait et disparaissait selon son bon vouloir. C'était même évident. Maître Aqua le lui avait bien fait savoir ; il avait mérité cette keyblade. C'était forcément parce qu'elle venait avec quelques obligations. Devait-il demander ça à Ventus ? Non, il le découvrirait probablement avec le temps. Il y avait bien-sûr le risque de faire des erreurs… est-ce que cette arme pouvait le maudire ?

Pour l'instant, il ne l'entendait pas parler dans sa tête, n'avait pas de discussions avec et elle n'avait pas l'air maléfique. Il s'inquiétait peut-être pour rien.
more_horiz
La réponse de Fabrizio à sa question ne put réellement satisfaire la curiosité de Ventus à propos de cet entraînement. Bien sûr, il n’avait pas douté un instant que Aqua s’en soit très bien sorti avec ses deux élèves. Il avait déjà entendu le récit de la perception de son amie. Ici, son espoir, ses attentes, auraient plutôt résidé en le fait d’entendre le point de vue de Fabrizio de façon plus détaillée. Le jeune homme ouvrit la bouche, puis la referma. Il ne souhaitait vraiment pas ennuyer le templier en chef avec ses problèmes. Celui-ci en avait déjà bien assez en étant retenu dans cette cellule.

- Je ne sais pas, finit-il pas répondre franchement à la question de Fabrizio, mais nous ne sommes plus nombreux. L’Ordre des porteurs de la Keyblade… est presque éteint, détailla-t-il avec regret, une pointe de tristesse se frayant momentanément un passage sur son visage.


De l’Ordre, les seuls vestiges restaient Aqua, lui, Terra et désormais, Chen et Fabrizio qui, désormais, faisaient leurs premiers pas en tant que porteurs de la Keyblade. Maître Eraqus et Maître Yen Sid s’étaient éteints. Maître Xehanort avait également disparu, pour le meilleur et pour le pire. Lui seul pouvait savoir ce qu’il était advenu de Terra, puisqu’il avait pris le contrôle de son corps, semant le chaos dans l’univers par la suite. Peut-être était-il encore sous son emprise aujourd’hui. Son cœur se serra à cette pensée. Il se l’était juré. Un jour, il retrouverait sa trace et justice serait rendue.

Mais depuis, de nouveaux porteurs de la Keyblade étaient apparus, portant un nouvel espoir. Il y avait Sora et ses amis Riku et Kairi, bien sûr. Il y avait évidemment aussi Roxas, le simili de Sora. Bien qu’il était de nouveau introuvable, le Roi Mickey agissait toujours pour la Lumière, voyageant sûrement entre les différents mondes. Il pourrait y en avoir encore quelques autres, il n’excluait pas cette possibilité.

Il préféra conserver le silence, poursuivant son repas sans oser croiser le regard de son interlocuteur, se murant dans ses pensées. Celles-ci n’étaient que pêle-mêle, se partageant entre les porteurs disparus et le clan des Genc qu’il devait toujours entraîner afin qu’ils puissent être capable de défendre leur monde, devenu plus dangereux.

- Est-ce que… Ven hésita de nouveau, toujours franchement chiffonné à l’idée d’insister et pourtant, trop perdu pour être capable de retenir sa question. Tu saurais me raconter un peu comment votre entraînement s’est passé ? Si… si tu trouves la question embarrassante, je n’insisterai pas.
more_horiz
"Comment dire..."

Il avait envie de le lui dire. Mais c'était bête - est-ce que Ventus avait le pouvoir de lui reprendre la keyblade si jamais il ne le trouvait pas digne ? Si Fabri lui racontait l'histoire de son obtention, c'était sûr que le blond allait se rendre compte qu'il n'était pas fait pour manier cette lame que peu d'élus avaient.

"L'entraînement en lui-même, c'était pas... j'ai pas fait grand chose. J'ai eu du mal à faire apparaître la keyblade. Pendant un moment, j'ai cru que j'en serais jamais capable." un sourire gêné naquit sur ses lèvres sans qu'il ne puisse l'en s'empêcher. "Encore aujourd'hui, j'ai très peur de me retrouver sans rien face à des sans-cœur parce que j'aurais pas été capable de l'appeler correctement."

Peut-être étais-ce le cauchemar de tout porteur de keyblade. Comme un patron avait peur de se retrouver nu devant ses employés ; il avait peur de se retrouver sans arme devant ses ennemis. Cela lui ôtait tout sens commun ; il s'était battu sans keyblade pendant la majeure partie de sa vie. Il saurait se débrouiller ; même s'il comprenait désormais le danger que représentait une vie sans cette arme extrêmement puissante. Il n'en découlait qu'une volonté décuplée d'éliminer la menace des sans-cœur et de protéger les êtres qui lui étaient chers.

"Je me suis battu contre Chen - il a bu et est devenu incontrôlable, il m'a collé une raclée. Maître Aqua a terminé le combat. Je met ça sur son expérience et la surprise - je te vois dire à tout le monde que j'suis nul ou quelque chose comme ça !"

Il le voyait... plutôt clairement désemparé, à vrai dire. D'où son ton résolument léger. Ventus avait l'air préoccupé ; il avait été simple de voir cet air désemparé sur son visage. Il ressemblait trait pour trait à Roxas mais... ils ne pouvaient pas être plus différents l'un de l'autre. Même si ses souvenirs de Roxas commençaient à prendre en années, il se souvenait, en plus d'un combattant hors-pair et surprenant, d'un caractère débonnaire, singulier et complètement décalé. Ventus semblait plus vulnérable, dans ce huis-clos étrange.

Et pourtant ce n'était pas lui qui était enfermé derrière des barreaux. Le plus vulnérable des deux, c'était lui. Ventus était chez lui ; pourtant il semblait ailleurs. Loin de Fabri l'idée de deviner tout son caractère d'un coup d'œil ; au contraire, l'absence d'informations le poussait à se poser un millier de questions, à tenter des centaines de pistes.

Il connaissait aussi la situation de la Lumière.

"C'est peut-être pas le meilleur endroit pour dire ça Ventus mais... si tu as des pistes, pour l'Ordre, comment... comment faire quelque chose, je veux dire." comment trouver les mots justes ? Ce n'était pas une mince affaire.
more_horiz
Son repas étant terminé depuis peu, Ven planta sa cuillère dans sa glace Double-Croquant, goûtant un peu de cette crème glacée, tout en continuant d’écouter Fabrizio. Un large sourire attendri se dessina sur ses lèvres durant le récit de cet entraînement. Le point de vue était très différent. Quelque part, s’il se souvenait réellement de la façon dont il avait invoqué sa Keyblade pour la première fois, il pourrait même se projeter dans le récit du templier. Il lisait bien cette modestie que son amie lui avait évoquée et cela ne faisait que le conforter dans le sentiment qu’il s’entendrait très bien avec lui.

- Mon maître disait souvent une phrase... Il hésita quelques instants, puis se lança sans avoir cette pointe de tristesse qu’il ressentait souvent lorsqu’il l’évoquait. C’est un souvenir qu’il souhaitait partager avec Fabrizio. Dans un combat, il n’y a jamais de vainqueur.


Il laissa un instant de silence, laissant le temps à son nouvel ami du Sanctum de digérer l’information. Gagner n’est pas le plus important, pensait-il malgré son goût assez prononcé pour la compétition. Il ne refusait jamais un défi. Quelque part, lui-même cherchait toujours la victoire lors de ses entraînements. Mais il pensait saisir le sens, la raison pour laquelle il répétait souvent cette phrase lors de leurs affrontements.

- L’important, c’est de donner tout son cœur pour ses convictions, affirma-t-il, conservant la douceur de son ton, accentuée par le goût sucré de son dessert.


Dans un combat, chacun avait ses convictions. Bien qu’il n’approuvait et n’approuverait jamais leurs actions, Ven croyait fermement que la Coalition Noire agissait en accord avec les causes, les idées qui sont ancrées fort profondément en leur cœur.

- Ceci étant dit… Il ressentait ce besoin de se décaler un peu du sérieux de cette discussion. Je tâcherai d’être à la hauteur de la performance de Chen, lorsque nous nous entraînerons, plaisanta-t-il, riant aux éclats en donnant un coup de coude à Fabrizio.


Il n’était plus aussi soucieux qu’il l’était encore il y a quelques minutes. Ce récit lui apportait effectivement quelque chose, lui donnant une idée de la voie à suivre. Pourquoi Aqua s’en sortait-elle mieux que lui ? Qu’avait-elle de plus ? Comment Eraqus était-il un si excellent maître ? La réponse était sous son nez depuis le début. Elle était simple. Ils n’avaient rien de plus. Ils étaient simplement fidèles à eux-même, mais savaient faire preuve de la fermeté nécessaire. La réponse s’imposait à lui : lors du premier entraînement, il n’avait rien fait de mal. Il lui suffisait simplement de continuer d’être lui-même, de suivre son cœur et de parvenir à se faire respecter à sa façon.

- Merci, Fabrizio. Grâce à toi, je sais ce que j’ai à faire.


Le jeune homme se tut, reprenant la dégustation de sa glace, enfonçant dans sa bouche un morceau en chocolat des oreilles de la reine Minnie. La crème chocolatée était un véritable délice ! Il réfléchissait à la question du captif. Il n’était pas exactement certain d’où il souhaitait en venir, bien qu’il eut son idée sur le sujet.

- Concernant l’Ordre, ne t’inquiète pas, tenta-t-il de le rassurer tout en lui touchant l’épaule. Ne partageons nous pas le même rêve ? Ensemble, nous deviendrons des Maîtres de la Keyblade, non ? Lui lança-t-il en souriant à pleine dents
more_horiz
"Ca a l'air d'être le plan, oui." répondit-il avec un sourire.

Bien qu'il n'eut aucune idée de comment devenir maître de la keyblade. Il en était probablement encore aux bases. La sagesse semblait être une partie intégrante de l'emploi, comme Ventus venait de le montrer avec cette mention du vainqueur n'étant jamais vraiment vainqueur d'un combat.

Il avait raison, dans un sens. Il s'était d'abord dit que l'exception avait été le dragon ; difficile de trouver quelque chose de mal à défendre son monde contre la Coalition Noire. Mais les pertes de cette journée avait rendues la victoire terne. Il n'y avait rien eu à fêter, juste quelque chose à commémorer une fois l'an.

Le dragon écarté, il n'y avait pas d'autres victoires notables. Si la nuit de Swain entrait en ligne de compte, c'était évidemment parce qu'il songeait à tout le mal qu'il y avait fait, à tuer les soldats du roi. Ils étaient à la botte d'un fou, mais n'avait-il pas été le fou de Swain, lui et tous les autres membres du Sanctum ?

Un monde entier de réflexions s'ouvrait à lui et, le prochain vaisseau ne partant que le lendemain, il avait tout le temps pour y penser. De plus qu'il était toujours enfermé. La porte était ouverte et il avait mangé une glace c'était vrai. De toute évidence l'un n'empêchait pas l'autre, à la Lumière.

"Ca me fait penser, Ven..." maintenant qu'on y venait. "Y'a pas moyen que tu puisses me faire sortir d'ici ? - Ou simplement... juste leur expliquer que je venais juste récupérer l'argent volé par l'autre taré en vert."

Il avait juste envie de récupérer ses affaires, d'arrêter de ressembler à une serpillère dans un cachot et...

et sortir de là, aussi.
more_horiz
En fait, c’est l’une des raisons pour lesquelles j’étais venu, assura-t-il en se frottant la nuque avec embarras.


Mais jusqu’ici, il n’avait fait que discuter de choses et d’autres avec Fabrizio, sans jamais oser crever l’abcès et aborder le sujet principal. Il était bien enfermé dans ces cachots pour une raison, tout de même ! Mais il croyait fermement qu’il n’avait rien à faire ici. Il lui appartenait donc de le prouver. Il ne doutait pas un seul instant des bonnes intentions de son nouvel ami. Il n’était effectivement sûrement venu que pour retrouver les biens volés par Saint Patrick, aussi surnommé par le templier comme étant “l’autre taré en vert”.

- J’ai demandé à la Générale Cissneï de m’occuper de te questionner.


Il enfonça une nouvelle cuillère de sa douceur sucrée dans sa bouche. Sa glace Double-Croquant était presque terminée, à son grand regret. Mais il en goûtera d’autres ! Il faudra aussi qu’il prenne le temps de remercier la reine Minnie pour l’élaboration de ce parfum exprès pour lui. Il posa ensuite de nouveau sa main sur l’épaule de Fabrizio de façon rassurante :

- Je vais tout faire pour te faire sortir de là. Mais pour cela, il va falloir que tu me décrives de façon plus précise tout ce qui s’est passé ce jour-là.


Hélas, il n’était pas en position pour prendre une telle décision. Si tel était le cas, Fabrizio serait libre depuis le début de leur entrevue et cette discussion se serait déroulée à l’extérieur. Mais en s’occupant de l’interrogatoire, il pouvait faire un rapport détaillé, ne laissant rien au hasard qui expliquerait toute la situation afin de rétablir le status quo. Il avait bien l’intention de plaider sa cause autant qu’il le faudrait, jusqu’à obtenir la libération de son ami.

- Ta place n’est pas ici, c’est complètement absurde.
more_horiz
"Y'a vraiment rien à raconter !" s'exclama Fabri.

Il n'en voulait pas à Ventus. Ce n'était pas à lui de décider et puis, s'il avait lui-même  été à sa place, il aurait fait pourrir quiconque aurait osé débarquer dans son monde pour taper qui que ce soit. Même s'il se fut agi d'une créature voleuse mystique qui apparaissait une fois l'an. Non vraiment, c'était de bonne guerre, même entre alliés.

"Saint Patrick est venu pour nous voler, un peu avant qu'il apparaisse ici. J'ai simplement attendu de savoir où il allait revenir. Ca aurait pu être n'importe où, mais c'était le Château Disney."

Il continua son histoire sans chercher à enjoliver les détails. Il était vraiment là pour tabasser le gars et récupérer l'argent volé.

"Je suis arrivé plus tôt dans l'après-midi et j'ai attendu pendant quelques heures" dans un buisson " que Saint Patrick apparaisse pour lui expliquer le fond de ma pensée." et lui niquer sa gueule.

Une pause dans le récit. Ou sa fin. Il n'y avait pas grand chose de plus à dire. "Et c'est là que les soldats de la Lumière sont arrivés. Vraiment, je les en blâme pas ils ont fait leur boulot ! Ils auraient quand même pu m'aider au lieu de m'enfermer mais ça c'est mon avis, hein." Un haussement d'épaules pour ponctuer la phrase.

Ils auraient pu... rien du tout. Même indigné, il comprenait que la situation était vraiment plus grave qu'il ne l'avait songé en quittant son monde, prêt à en découdre contre l'avide lutin. Seulement, l'avait-il pris en compte ? Non, pas vraiment.
more_horiz
Ven ne put s’empêcher de retenir un éclat de rire face à la manière très abrupte de son nouvel ami d’expliquer sa situation.

- Je suis désolé, s’excusa-t-il, mais je ne m’attendais pas à ce que tu sois si direct !


Ven venait de terminer sa glace. Elle était effectivement délicieuse, il remercierait la reine Minnie plus tard. Il avait bien écouté la totalité du récit du chef des templiers. Il n’y avait rien trouvé d’étonnant : l’Éclaireur mentionnait effectivement l’apparition de Saint-Patrick dans divers mondes la même journée, dont effectivement le Domaine Enchanté, plus tôt, ce qui correspondait évidemment avec les détails de son histoire. Mais il venait également de comprendre ce qui avait conduit la garde à l’enfermer dans ces cachots. Cela ne lui semblait pas être une bonne raison, mais il voyait le fond du problème.

- Je pense que la garde n’a pas vu d’un bon œil que tu te sois introduit dans les jardins pour l’affronter. Mais je comprends ton intention ! Le rassura-t-il.


Ils ne faisaient effectivement que leur travail. Les gardes s’impliquaient énormément dans la défense du Château Disney et préféraient ne rien risquer au moindre coup d’éclat. Il ne pouvait réellement se montrer trop dur avec eux. Cependant, il n’était toujours pas convaincu que Fabrizio ait sa place dans ces cachots.

- Néanmoins, je vais expliquer la situation à la Générale Cissneï. Il n’y a aucune raison de te retenir ici plus longtemps.


Ven rassembla les couverts sur son propre plateau, puis les empila afin de les reprendre tous deux en main. Il n’allait pas le laisser s’éterniser dans cette cellule, ce serait du gâchis de l’y retenir puisqu’il n’avait rien fait de vraiment mal.

- J’espère que cette glace t’a plu !


Il souriait à pleines dents, satisfait de ce moment de complicité. D’un côté comme d’un autre, ce moment avait pu les soulager d’une certaine façon.

- A la prochaine ! Je te dois toujours une raclée à l’entraînement, plaisanta-t-il en riant une dernière fois, ouvrant la porte avant de quitter la pièce.
more_horiz
Tous faits considérés, il se trouvait dans un camp qui n'était pas le sien, emprisonné. Il s'y était rendu sans autorisation et sans prévenir personne. Il avait dégainé une arme dans ce camp ; fut pris en flagrant délit. Bien que Saint Patrick fut selon lui une raison suffisante pour lui éviter la prison à vie, il n'aurait pas tenté cela ailleurs. Il se voyait mal expliquer ce qu'il venait de raconter à Ventus à un gars de la Garde Noire.

Le garde ne lui aurait probablement pas laissé la parole, déjà. Et il aurait opposé un peu plus de résistance lui-même avant de se faire capturer et enfermer.

Tout comptes fait, il était extrêmement chanceux. Plus encore maintenant qu'il avait rencontré Ven.

"J'oserais jamais te faire perdre la face au milieu des tiens Ven, on verra ça en terrain neutre ?" proposa-t-il en souriant.

Ils se séparèrent sur une accolade et un au-revoir. Fabri rejoignit les jardins en attendait le vaisseau qui ne partait qu'aux premières lueurs de l'aube. La nuit était encore bien avancée et il lui restait quelques heures à tuer. Compte-tenu de sa liberté retrouvée - ainsi que la capacité d'invoquer sa keyblade et de quoi s'attacher les cheveux, il n'allait pas se plaindre.

Fabri était bien content d'avoir ces quelques heures pour penser, les idées au clair, sous l'immense ciel étoilé du Château Disney.

Ils étaient chacun, Ven et lui - quoiqu'alliés dans le grand ordre des choses et par des alliances qui les dépassaient, n'en restait qu'ils étaient tous deux reliés par un lien plus puissant encore. Les porteurs de keyblade étaient peu. Très peu. Et ça, il venait de le réaliser. Il gardait cette idée quelque part dans son esprit dans un mélange d'inquiétude et de mélancolie certaine. Les restes d'une gloire passée, probablement. Il fallait qu'il retourne à la Contrée du Départ sous peu - aussi l'espérait-il. Beaucoup d'informations lui échappant encore, c'était là bas qu'il trouverait le plus de réponses.

Il aurait pu là aussi en être chassé ou enfermé. Mais il en était reparti avec une mission et un Maître. Sur combien de chances s'était joué ce détail du destin ? Etro y avait-il lancé un dé, ou placé un pion ? Non - il ne voyait pas la Déesse, ni aucune autre divinité du panthéon, comme un joueur autour d'une table. Il s'agissait d'influences infimes. S'il avait couru sur sa propre chance ce jour là ou si la Déesse avait poussé un détail, un songe quelconque pour lui permettre d'en arriver là où il était désormais, il n'allait pas le questionner. Elle le voulait - dans le cas contraire il ne serait pas là.

Chaque étoile dans le ciel était un monde sur lequel il aurait pu naître et ainsi, sa vie aurait été complètement différente. Il aurait pu être retrouvé devant n'importe quelle porte de n'importe quelle demeure de n'importe quel monde. Un prince, un prêtre, un mendiant ; il était devenu un soldat par la force des choses. Peut-être était-il fils de roi qu'il n'en saurait jamais rien.

Aussi loin qu'il puisse songer ; il était content du destin que lui avait donné la vie et tout ce qui la composait, parmi les milliers d'étoiles de cet univers.
more_horiz
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum