De l’intérieur de la poche de ma veste, je me saisis de ma carte magnétique et la passais dans la fente juste à côté de la porte. Le metal coulissa sur le côté et laissa apercevoir l’intérieur de mes appartements de l’Illusiocitadelle.
Attendez-moi ici, j’aimerais ne pas être dérangé, dis-je aux deux Turks qui m’accompagnaient avant de m’engouffrer dans mon sanctuaire.
A première vue, rien n’avait bougé depuis ma dernière visite et ce, malgré les événements de la Saint Patrick. Je fis un rapide tour, pour vérifier les dires du rapport, m’approchant du coffre-fort dissimulé derrière le portrait de mon Père et l’ouvris. Tout était là ; je laissai échapper un soupir de soulagement.
Ma bibliothèque, elle aussi, était intacte. Les leprechauns n’avaient vraisemblablement pas réussi à passer la porte. Je fis quelques pas dans la pièce avant de rejoindre le mini-bar et de me servir un verre de cet alcool en provenance de la Ville d’Halloween. Le verre à la main, je finis par m’installer dans le canapé et profiter des lieux quelques instants.
Un sentiment de quiétude emplissait la pièce. L’un de ceux dont j’avais complètement oublié l’existence. Il n’y avait aucun bruit, aucun passage, le calme absolu. Une ambiance à des années lumières de celle du vaisseau-mère. Je pris une gorgée de mon verre avant de laisser retomber mes épaules et de perdre mon regard dans la pièce.
Ici, pas de rendez-vous, pas d’interphone diffusant la voix de Scarlett. Aucun rapport, aucun dossier à consulter. Je me sentais respirer, je me sentais comme momentanément allégé d’un poids sur les épaules. J’aimais mon travail, mais force était de constater qu’il pouvait être éprouvant à bien des égards.
Je me levai pour me saisir d’un livre avant de me réinstaller sur un fauteuil de cuir brun. Posant l’arrière de ma tête contre le dossier, j’ouvris ce livre traitant des coeurs, et commençai à me plonger à l’intérieur.
Evidemment, beaucoup de zones d’ombres subsistaient. Le coeur était la chose la plus complexe de notre monde, impossible à contrôler, les ténèbres et la lumière continuant leur sempiternelle lutte même en son sein. Et si jamais les ténèbres venaient à triompher, alors la chute était inévitable. D’un Homme avec son vécu, ses souvenirs, ses idéaux et ses victoires il ne resterait qu’une coquille vide, sombre, uniquement dirigée par cet instinct primaire. Celui de se nourrir de la lumière des autres coeurs.
Je ne ressentais pas de peur face aux sans-coeurs, mais l’idée d’un jour peut-être ne devenir qu’une parodie sombre de moi-même, elle, m’effrayait. Ce jour-là, tout ce que j’aurai pu créer ou penser s’envolerait sans aucune possibilité de faire machine arrière. En définitive, les sans-coeurs n’étaient qu’une armée de gens ayant échoué. Trop cupides, ou trop avides de pouvoir pour s’être tournés vers les ténèbres et tout perdre.
Puis, au fur et a mesure que les pages se tournaient, quelque chose se faisait de plus en plus présent. Une odeur. Elle s’imposait. Imperceptible quelques minutes auparavant, elle s’insinuait de plus en plus. Douce. Elégante. Je tournais la tête en direction du fauteuil pour en capter son essence. Ses notes étaient riches, loin de ce que la femme de chambre pourrait un jour espérer s’offrir. Pourtant observateur, je n’arrivais pas à associer de visage à ce parfum. Un inconnu, plutôt une inconnue. De toute évidence, quelqu’un avait profité des lieux en mon absence.
Posant le livre sur la table basse en face de moi, puis me redressant, je me mis en quête d’autres occurrences dans l’appartement. Or, m’éloigner revenait à perdre toute trace de cet extrait. Ce ne fut que lorsque je pénétrais dans la chambre que l’odeur me revint, toujours plus puissante à mesure que je m’approchais du lit.
Je m’assieds sur le bord et pris l’un des oreillers avant de le porter à mon nez. Ambrosiaque. L’élégance ici laissait place à quelque chose de plus rare, plus mystérieux. Et pourtant, toujours aucun visage à associer à cette exhalaison.
Assurément qu’elle n’avait pas été laissée là par le hasard. L’odeur était enveloppante, et prenait possession des lieux comme si sa détentrice tentait de s’approprier mon espace. Je souriais alors que pour la troisième fois je portais cet oreiller à mon visage. De toute évidence, l’intrusion n’avait eu pour autre but que cette petite provocation.
La curiosité me poussait à vouloir découvrir à quel visage était associé ce parfum, à éclaircir cette part d’ombre qui se présentait à moi. Un jeu qui venait de commencer, une partie à laquelle j’avais tacitement accepté de participer.
Je me relevais, remettant l’oreiller à sa place, avant de récupérer mon livre toujours sur la table basse et de rejoindre la porte d’entrée sans même jeter un dernier regard sur l’appartement. Finalement, je quittais les lieux la mine satisfaite, accompagnés de mes deux Turks en direction du vaisseau-mère.
Pour quelqu’un d’extérieur à la Shinra, accéder à cet étage relevait de l’impossible… Mais alors qui ?
Mar 24 Mar 2020 - 20:54Attendez-moi ici, j’aimerais ne pas être dérangé, dis-je aux deux Turks qui m’accompagnaient avant de m’engouffrer dans mon sanctuaire.
A première vue, rien n’avait bougé depuis ma dernière visite et ce, malgré les événements de la Saint Patrick. Je fis un rapide tour, pour vérifier les dires du rapport, m’approchant du coffre-fort dissimulé derrière le portrait de mon Père et l’ouvris. Tout était là ; je laissai échapper un soupir de soulagement.
Ma bibliothèque, elle aussi, était intacte. Les leprechauns n’avaient vraisemblablement pas réussi à passer la porte. Je fis quelques pas dans la pièce avant de rejoindre le mini-bar et de me servir un verre de cet alcool en provenance de la Ville d’Halloween. Le verre à la main, je finis par m’installer dans le canapé et profiter des lieux quelques instants.
Un sentiment de quiétude emplissait la pièce. L’un de ceux dont j’avais complètement oublié l’existence. Il n’y avait aucun bruit, aucun passage, le calme absolu. Une ambiance à des années lumières de celle du vaisseau-mère. Je pris une gorgée de mon verre avant de laisser retomber mes épaules et de perdre mon regard dans la pièce.
Ici, pas de rendez-vous, pas d’interphone diffusant la voix de Scarlett. Aucun rapport, aucun dossier à consulter. Je me sentais respirer, je me sentais comme momentanément allégé d’un poids sur les épaules. J’aimais mon travail, mais force était de constater qu’il pouvait être éprouvant à bien des égards.
Je me levai pour me saisir d’un livre avant de me réinstaller sur un fauteuil de cuir brun. Posant l’arrière de ma tête contre le dossier, j’ouvris ce livre traitant des coeurs, et commençai à me plonger à l’intérieur.
Evidemment, beaucoup de zones d’ombres subsistaient. Le coeur était la chose la plus complexe de notre monde, impossible à contrôler, les ténèbres et la lumière continuant leur sempiternelle lutte même en son sein. Et si jamais les ténèbres venaient à triompher, alors la chute était inévitable. D’un Homme avec son vécu, ses souvenirs, ses idéaux et ses victoires il ne resterait qu’une coquille vide, sombre, uniquement dirigée par cet instinct primaire. Celui de se nourrir de la lumière des autres coeurs.
Je ne ressentais pas de peur face aux sans-coeurs, mais l’idée d’un jour peut-être ne devenir qu’une parodie sombre de moi-même, elle, m’effrayait. Ce jour-là, tout ce que j’aurai pu créer ou penser s’envolerait sans aucune possibilité de faire machine arrière. En définitive, les sans-coeurs n’étaient qu’une armée de gens ayant échoué. Trop cupides, ou trop avides de pouvoir pour s’être tournés vers les ténèbres et tout perdre.
Puis, au fur et a mesure que les pages se tournaient, quelque chose se faisait de plus en plus présent. Une odeur. Elle s’imposait. Imperceptible quelques minutes auparavant, elle s’insinuait de plus en plus. Douce. Elégante. Je tournais la tête en direction du fauteuil pour en capter son essence. Ses notes étaient riches, loin de ce que la femme de chambre pourrait un jour espérer s’offrir. Pourtant observateur, je n’arrivais pas à associer de visage à ce parfum. Un inconnu, plutôt une inconnue. De toute évidence, quelqu’un avait profité des lieux en mon absence.
Posant le livre sur la table basse en face de moi, puis me redressant, je me mis en quête d’autres occurrences dans l’appartement. Or, m’éloigner revenait à perdre toute trace de cet extrait. Ce ne fut que lorsque je pénétrais dans la chambre que l’odeur me revint, toujours plus puissante à mesure que je m’approchais du lit.
Je m’assieds sur le bord et pris l’un des oreillers avant de le porter à mon nez. Ambrosiaque. L’élégance ici laissait place à quelque chose de plus rare, plus mystérieux. Et pourtant, toujours aucun visage à associer à cette exhalaison.
Assurément qu’elle n’avait pas été laissée là par le hasard. L’odeur était enveloppante, et prenait possession des lieux comme si sa détentrice tentait de s’approprier mon espace. Je souriais alors que pour la troisième fois je portais cet oreiller à mon visage. De toute évidence, l’intrusion n’avait eu pour autre but que cette petite provocation.
La curiosité me poussait à vouloir découvrir à quel visage était associé ce parfum, à éclaircir cette part d’ombre qui se présentait à moi. Un jeu qui venait de commencer, une partie à laquelle j’avais tacitement accepté de participer.
Je me relevais, remettant l’oreiller à sa place, avant de récupérer mon livre toujours sur la table basse et de rejoindre la porte d’entrée sans même jeter un dernier regard sur l’appartement. Finalement, je quittais les lieux la mine satisfaite, accompagnés de mes deux Turks en direction du vaisseau-mère.
Pour quelqu’un d’extérieur à la Shinra, accéder à cet étage relevait de l’impossible… Mais alors qui ?