C’est le chaos le plus total.
Et ce n’est pas faute de motivation. Ça fait déjà une bonne heure que Bryke et les autres membres du sanctum court partout en ville. Le fauve pensait autrefois qu’ils étaient nombreux, qu’ils pouvaient faire face à des attaques de monstres en tout genre. Faute est de croire qu’il a sous-estimé quelque chose… La stratégie par le surnombre.
Tout autour de lui, la poussière est relevée par des chaussures aux formes improbables. De bien petits bonhommes, vêtu de vert, et munis chacun d’une barbe rousse des plus touffue. Chacun s’infiltrant, et emportant bijoux de valeurs et autre munnies.
Une scène aussi improbable que ridicule. Ici, un petit homme vient de surgir par la fenêtre, poursuivie de près par un pauvre aspirant. Là-bas, un garde du Sanctum vient de voir sa cible s’échapper d’un saut périlleux, par-dessus ses épaules.
« Lâche-moi ! Espèce de chat mal-léché ! » piaille le minuscule barbue.
Bryke vient juste de l’attraper. Il maintient sa prise en l’air, le tenant par le col. D’un geste de poignée brusque, il vient le secouer comme un prunier. Plusieurs munnies s’échappent de ses poches, retombant et rebondissant par terre.
« Un pour tous, et tous pour un ! » s’exclame un des fiers représentant des leprechauns.
Ce dernier se dirige d’un pas rapide vers le ronso. Il commence à sautiller, prenant de plus en plus d’élans. Avant de s’élancer dans une manœuvre agile, tendant son pied en plein vers…
… Les yeux du fauve deviennent aussi rond que des ballons sous la douleur. Bryke vient feuler, lâchant immédiatement sa victime.
« GNIAGNIAGNIAGNIA ! » éclate de rire son bourreau.
De son côté, le prêtre-guerrier ne peut s’empêcher de poser un genou à terre. Il sent la douleur qui vibre à l’intérieur même de son corps, comme seul un male peut la sentir.
« Ah mais je sais ! Apprenons-lui le respect ! Dérobons-lui quelque chose ! » s’exclame un des hommes en vert.
« Mais, il n’a rien sur lui d’intéressant, si ce n’est… »
Les deux leprechauns se regarde mutuellement un instant. Le temps de cligner des yeux, et voilà qu’un troisième, puis un quatrième, apparaissent à leurs côtés.
Comme muni d’un seul esprit, ils tournent tous ensemble la tête. Leurs regards se posent sur le même objet de convoitise, qu’ils remarquent en cœur :
« …Corne ! »
Le fauve se redresse lentement, très lentement. Il ne sent plus autant à l’aise qu’avant. Qu’on essaye de l’attaquer, qu’on essaye de le tuer, qu’on essaye de le voler. Ça le ne lui fait pas peur. Mais que l’on cherche précisément à viser sa corne ? Il ne se sent pas bien, pas bien du tout.
Son malaise est de toute évidence, visible pour ses bourreaux. Ces derniers commencent à se masser les mains dans un ricanement machiavélique.
Ils sont quatre, plutôt agile et rapide. Et résistant. Par la dame de la montagne, il est réellement en train d’envisager de fuir ? Au nuage noir s’il a l’air d’un pleutre, c’est de sa corne qu’il est question !
La masse bleu fait immédiatement demi-tour, courant vers la rue opposée. Sans surprise, les quatre petits hommes foncent à ses talons.
« Reviens ici ! »
« Tu ne nous échappera pas ! »
Le fauve cours, et s’engouffre dans la nouvelle rue. Manque de chance, elle est plutôt peuplée !
Pas mal de personnes s’agitent dans tous les sens. Essayant de cacher leurs affaires de fortunes avant l’arrivée des émissaires de Saint-Patrick. D’autres, s’accusent mutuellement d’essayer de dérober les biens des autres.
Mais Bryke n’a pas le temps. Il s’élance au cœur des personnes, essayant d’esquiver tant bien que mal le contact avec qui que ce soit. Il commet une erreur à mi-chemin, heurtant une femme et son panier d’osier. Sentant la confrontation venir, et entendant les leprechaun derrières lui, le fauve ne perd pas de temps. D’un geste de coude, il vient écarter la demoiselle, avant de reprendre sa course.
Le voilà qui tourne à droite, glissant au sol dans un nuage de terre et de poussière.
« Il est là ! » beugle un de ses poursuivants.
Visiblement, il n’est pas prêt de se débarrasser d’eux !
Il faut qu’il change de stratégie, et vite. Toujours dans sa course vagabonde, son œil unique se redresse. Les hauteurs ? Oui, les hauteurs !
Au loin, il peut apercevoir un chariot arrêté contre le mur d’une des maisons. Parfait.
Le ronso vient piquer un sprint, fonçant droit vers le chariot. Puis, à bonne distance, il vient s’élancer dans un bond. Son pied droit s’appuie sur la structure mobile de bois, tandis qu’il s’en sert comme tremplin.
Le voilà qui vient de bondir en direction du toit. Sa main griffue s’y accroche, ses crocs se serrent, tandis qu’il se hisse.
« Il monte sur le toit ! »
Bryke se redresse avant de reporter son regard vers la ruelle. Les fichus lutins sont déjà en train d’escalader la façade d’une boutique de fleur. Tenace !
Pas de temps à perdre, c’est qu’ils sont terriblement rapides ces petites teignes !
Le fauve reprend sa course, bondissant régulièrement de toit en toit. Au niveau des rues, seul une grande ombre vient ternir l’espace d’un instant, la lumière du soleil.
Il les entend déjà derrière lui, ces fichus petits lutins. C’est à peine s’il a gagné de l’avance avec sa manœuvre.
Une image lui revient en tête. Celle de la petite mongole, qu’il avait réussi à quasiment semé grâce à l’escalade. Ça ne coûte rien de retenter !
Bryke se dirige vers une maison un peu plus grande. Il s’élance, venant s’agripper contre le rebord d’une fenêtre, avant de commencer son ascension. Sa main droite ici, sa main gauche sur la pierre qui dépasse. Le voilà qui grimpe, avant d’enfin atteindre le toit. Il fait quelques pas, avant de guetter une opportunité.
Pas grand-chose, le toit de la maison semble bordé une grande place. Et là aussi, c’est le chaos. Entre d’autres petits hommes en vert, et le chaudron géant au centre de la place. Niveau discrétion, il a vu mieux.
« Oh hisse, oh hisse »
Ils arrivent…
L’œil unique du fauve se pose finalement en contrebas. Un grand chariot remplit de fleurs. Jacinthe, lavande, hortensia… La couleur bleue domine !
Il n’arrive pas à croire qu’il va tenter un pari aussi risqué. Le prêtre-guerrier prend un peu d’élan, avant de sauter. Se laissant retomber au milieu de l’agglomération florale. De quelques mouvements assez bref, il vient se recouvrir de fleurs.
Puis, il se tient immobile.
« Mais, où il est passé ? »
Par Etro, ô dame de la montagne. Les dires sont donc vrai. Plus c’est gros, plus ça fonctionne.
« Tu le vois toi ? »
« Non, il a dû aller ailleurs ! »
Bryke pousse un long soupir.
Ces deux prochaines heures vont être très longue…
Mer 18 Mar 2020 - 11:29Et ce n’est pas faute de motivation. Ça fait déjà une bonne heure que Bryke et les autres membres du sanctum court partout en ville. Le fauve pensait autrefois qu’ils étaient nombreux, qu’ils pouvaient faire face à des attaques de monstres en tout genre. Faute est de croire qu’il a sous-estimé quelque chose… La stratégie par le surnombre.
Tout autour de lui, la poussière est relevée par des chaussures aux formes improbables. De bien petits bonhommes, vêtu de vert, et munis chacun d’une barbe rousse des plus touffue. Chacun s’infiltrant, et emportant bijoux de valeurs et autre munnies.
Une scène aussi improbable que ridicule. Ici, un petit homme vient de surgir par la fenêtre, poursuivie de près par un pauvre aspirant. Là-bas, un garde du Sanctum vient de voir sa cible s’échapper d’un saut périlleux, par-dessus ses épaules.
« Lâche-moi ! Espèce de chat mal-léché ! » piaille le minuscule barbue.
Bryke vient juste de l’attraper. Il maintient sa prise en l’air, le tenant par le col. D’un geste de poignée brusque, il vient le secouer comme un prunier. Plusieurs munnies s’échappent de ses poches, retombant et rebondissant par terre.
« Un pour tous, et tous pour un ! » s’exclame un des fiers représentant des leprechauns.
Ce dernier se dirige d’un pas rapide vers le ronso. Il commence à sautiller, prenant de plus en plus d’élans. Avant de s’élancer dans une manœuvre agile, tendant son pied en plein vers…
… Les yeux du fauve deviennent aussi rond que des ballons sous la douleur. Bryke vient feuler, lâchant immédiatement sa victime.
« GNIAGNIAGNIAGNIA ! » éclate de rire son bourreau.
De son côté, le prêtre-guerrier ne peut s’empêcher de poser un genou à terre. Il sent la douleur qui vibre à l’intérieur même de son corps, comme seul un male peut la sentir.
« Ah mais je sais ! Apprenons-lui le respect ! Dérobons-lui quelque chose ! » s’exclame un des hommes en vert.
« Mais, il n’a rien sur lui d’intéressant, si ce n’est… »
Les deux leprechauns se regarde mutuellement un instant. Le temps de cligner des yeux, et voilà qu’un troisième, puis un quatrième, apparaissent à leurs côtés.
Comme muni d’un seul esprit, ils tournent tous ensemble la tête. Leurs regards se posent sur le même objet de convoitise, qu’ils remarquent en cœur :
« …Corne ! »
Le fauve se redresse lentement, très lentement. Il ne sent plus autant à l’aise qu’avant. Qu’on essaye de l’attaquer, qu’on essaye de le tuer, qu’on essaye de le voler. Ça le ne lui fait pas peur. Mais que l’on cherche précisément à viser sa corne ? Il ne se sent pas bien, pas bien du tout.
Son malaise est de toute évidence, visible pour ses bourreaux. Ces derniers commencent à se masser les mains dans un ricanement machiavélique.
Ils sont quatre, plutôt agile et rapide. Et résistant. Par la dame de la montagne, il est réellement en train d’envisager de fuir ? Au nuage noir s’il a l’air d’un pleutre, c’est de sa corne qu’il est question !
La masse bleu fait immédiatement demi-tour, courant vers la rue opposée. Sans surprise, les quatre petits hommes foncent à ses talons.
« Reviens ici ! »
« Tu ne nous échappera pas ! »
Le fauve cours, et s’engouffre dans la nouvelle rue. Manque de chance, elle est plutôt peuplée !
Pas mal de personnes s’agitent dans tous les sens. Essayant de cacher leurs affaires de fortunes avant l’arrivée des émissaires de Saint-Patrick. D’autres, s’accusent mutuellement d’essayer de dérober les biens des autres.
Mais Bryke n’a pas le temps. Il s’élance au cœur des personnes, essayant d’esquiver tant bien que mal le contact avec qui que ce soit. Il commet une erreur à mi-chemin, heurtant une femme et son panier d’osier. Sentant la confrontation venir, et entendant les leprechaun derrières lui, le fauve ne perd pas de temps. D’un geste de coude, il vient écarter la demoiselle, avant de reprendre sa course.
Le voilà qui tourne à droite, glissant au sol dans un nuage de terre et de poussière.
« Il est là ! » beugle un de ses poursuivants.
Visiblement, il n’est pas prêt de se débarrasser d’eux !
Il faut qu’il change de stratégie, et vite. Toujours dans sa course vagabonde, son œil unique se redresse. Les hauteurs ? Oui, les hauteurs !
Au loin, il peut apercevoir un chariot arrêté contre le mur d’une des maisons. Parfait.
Le ronso vient piquer un sprint, fonçant droit vers le chariot. Puis, à bonne distance, il vient s’élancer dans un bond. Son pied droit s’appuie sur la structure mobile de bois, tandis qu’il s’en sert comme tremplin.
Le voilà qui vient de bondir en direction du toit. Sa main griffue s’y accroche, ses crocs se serrent, tandis qu’il se hisse.
« Il monte sur le toit ! »
Bryke se redresse avant de reporter son regard vers la ruelle. Les fichus lutins sont déjà en train d’escalader la façade d’une boutique de fleur. Tenace !
Pas de temps à perdre, c’est qu’ils sont terriblement rapides ces petites teignes !
Le fauve reprend sa course, bondissant régulièrement de toit en toit. Au niveau des rues, seul une grande ombre vient ternir l’espace d’un instant, la lumière du soleil.
Il les entend déjà derrière lui, ces fichus petits lutins. C’est à peine s’il a gagné de l’avance avec sa manœuvre.
Une image lui revient en tête. Celle de la petite mongole, qu’il avait réussi à quasiment semé grâce à l’escalade. Ça ne coûte rien de retenter !
Bryke se dirige vers une maison un peu plus grande. Il s’élance, venant s’agripper contre le rebord d’une fenêtre, avant de commencer son ascension. Sa main droite ici, sa main gauche sur la pierre qui dépasse. Le voilà qui grimpe, avant d’enfin atteindre le toit. Il fait quelques pas, avant de guetter une opportunité.
Pas grand-chose, le toit de la maison semble bordé une grande place. Et là aussi, c’est le chaos. Entre d’autres petits hommes en vert, et le chaudron géant au centre de la place. Niveau discrétion, il a vu mieux.
« Oh hisse, oh hisse »
Ils arrivent…
L’œil unique du fauve se pose finalement en contrebas. Un grand chariot remplit de fleurs. Jacinthe, lavande, hortensia… La couleur bleue domine !
Il n’arrive pas à croire qu’il va tenter un pari aussi risqué. Le prêtre-guerrier prend un peu d’élan, avant de sauter. Se laissant retomber au milieu de l’agglomération florale. De quelques mouvements assez bref, il vient se recouvrir de fleurs.
Puis, il se tient immobile.
« Mais, où il est passé ? »
Par Etro, ô dame de la montagne. Les dires sont donc vrai. Plus c’est gros, plus ça fonctionne.
« Tu le vois toi ? »
« Non, il a dû aller ailleurs ! »
Bryke pousse un long soupir.
Ces deux prochaines heures vont être très longue…