Drapés et vêtures. Epices. Encens. Plantes séchées. Viandes diverses. Poterie. Vins et liqueurs. Bijoux. Travail du métal. Bêtes d’élevage. Une vie fourmillant de quotidien sous le soleil de thèbes. Les étals du marché se succédaient dans les ruelles, à l’abri de l’ombre de tentures se gonflant d’un air chargé des odeurs des vivants. La sueur, l’alcool, le gras, le sucre, la fumée. Lenore glissait dans la masse sans que rien ne retienne son regard. Sous sa cape, fuyant l’ardent soleil, elle délaissait à cette heure le marché pour lui préférer ses annexes de l’ombre derrière un brasero crachant un nuage de cendre épaisse, derrière un temple à la gloire de Dionysos. Là où les mystères se gagnent au prix du sang et de la discrétion.
Bien que tout aussi légale dans ce monde, ces marchands là préféraient les ombres, les poisons, et les bourses bien remplies de ceux pour qui ils assuraient un silence et un respect total. Tant que tout allait bien du moins.
L’allée était déjà moins bondée, les chalands moins criards. Les produits parlaient pour eux même. Même les munnies s’entrechoquaient dans un parfait mutisme. La mercenaire ralentit enfin. Elle détailla davantage les marchandises, laissa revivre sa curiosité et son intérêt mais ne s’immobilisa pas avant d’atteindre son objectif du jour. Au détour d’un coude, juste avant que les deux marchés ne fusionnent de nouveaux, se trouvait le marchand d’esclave qui l’intéressait, celui dont elle avait finis par accepter les manières et les méthodes. Andronikus était loin d’être le pire d’entre tous mais sa marchandise était de qualité, bien entretenue mais malheureusement assez onéreuse. A moins de le fournir elle même, il ne lui cédait aucun rabais. Et elle n’avait rien à échanger depuis un moment, depuis qu’elle remettait sur pied et les mercenaires, et le Colisée de Philoctète.
« Que dis tu de celui-ci ? Quatre-vingt-quinze kilos de pure muscle, des os solides, de bonnes dents encore, il m’a coûté pas mal de chameau celui-là ! Ma meilleure prise actuellement. »
L’esclavagiste barbu à la mode perse, rendu carré par l’amoncellement de ses drapés tombant de ses épaules larges sur sa petite taille ; fit se lever d’un simple geste habitué, un homme cousus de cicatrices.
- Son regard est mort. Lenore répondu d’un ton désintéressé bien que son regard se mit à détailler lentement la moindre courbe musculeuse de l’animal.
- Quel importance ? Avec tes contrats, ils finissent chez Hadès de toute façon. Son rire nasale s’étouffait de lui même.
- J’aimerai surtout qu’ils en reviennent, ça me coûterai moins cher. Et celui-là ? Elle désigna d’un mouvement du menton, l’un des produits accroupis leur tournant le dos. Une silhouette parfaitement symétrique, triangulaire, sans être trop décharné encore. Elle pouvait facilement deviner se dessiner chacune de ses vertèbres dans cette position.
- Ah ! Je te le déconseille. Nouveau, toujours rebelle, têtu comme une mule. Il s’enfuirait à peine tu l’aurais acheté. L’homme concerné se retourna juste assez pour jeter un regard noir à son propriétaire. La rousse vit l’ombre de ses chaînes entre ses mains serrées aux veines saillantes.
- Et alors ?… Elle planta son regard doré dans le sien, esquissant un léger sourire cynique en n’écoutant qu’à moitié les arguments du marchands d’esclave.
La mercenaire avait besoin de bras, mais pas que. Elle avait besoin de vie, de rage, de volonté. Son regard lui plaisait à plus d’un titre. Elle avait d’autre moyen qu’un esclavagiste pour le motiver à travailler et à rester à ses côtés. Elle ne cilla pas dans ce duel de regard, de longues minutes durant, les reflets malsain de son regard dorés s’éveillant au défi. Il finit par tourner de nouveau la tête vers ses chaînes, d’un souffle du nez sonore de provocation qui la fit rire. C’était décidé. Mais il fallait encore négocier le prix.
- Il ne va que te causer des ennuis, non ? Je te le prends si tu m’en propose un bon chiffre. »
Dim 15 Mar 2020 - 22:13Bien que tout aussi légale dans ce monde, ces marchands là préféraient les ombres, les poisons, et les bourses bien remplies de ceux pour qui ils assuraient un silence et un respect total. Tant que tout allait bien du moins.
L’allée était déjà moins bondée, les chalands moins criards. Les produits parlaient pour eux même. Même les munnies s’entrechoquaient dans un parfait mutisme. La mercenaire ralentit enfin. Elle détailla davantage les marchandises, laissa revivre sa curiosité et son intérêt mais ne s’immobilisa pas avant d’atteindre son objectif du jour. Au détour d’un coude, juste avant que les deux marchés ne fusionnent de nouveaux, se trouvait le marchand d’esclave qui l’intéressait, celui dont elle avait finis par accepter les manières et les méthodes. Andronikus était loin d’être le pire d’entre tous mais sa marchandise était de qualité, bien entretenue mais malheureusement assez onéreuse. A moins de le fournir elle même, il ne lui cédait aucun rabais. Et elle n’avait rien à échanger depuis un moment, depuis qu’elle remettait sur pied et les mercenaires, et le Colisée de Philoctète.
« Que dis tu de celui-ci ? Quatre-vingt-quinze kilos de pure muscle, des os solides, de bonnes dents encore, il m’a coûté pas mal de chameau celui-là ! Ma meilleure prise actuellement. »
L’esclavagiste barbu à la mode perse, rendu carré par l’amoncellement de ses drapés tombant de ses épaules larges sur sa petite taille ; fit se lever d’un simple geste habitué, un homme cousus de cicatrices.
- Son regard est mort. Lenore répondu d’un ton désintéressé bien que son regard se mit à détailler lentement la moindre courbe musculeuse de l’animal.
- Quel importance ? Avec tes contrats, ils finissent chez Hadès de toute façon. Son rire nasale s’étouffait de lui même.
- J’aimerai surtout qu’ils en reviennent, ça me coûterai moins cher. Et celui-là ? Elle désigna d’un mouvement du menton, l’un des produits accroupis leur tournant le dos. Une silhouette parfaitement symétrique, triangulaire, sans être trop décharné encore. Elle pouvait facilement deviner se dessiner chacune de ses vertèbres dans cette position.
- Ah ! Je te le déconseille. Nouveau, toujours rebelle, têtu comme une mule. Il s’enfuirait à peine tu l’aurais acheté. L’homme concerné se retourna juste assez pour jeter un regard noir à son propriétaire. La rousse vit l’ombre de ses chaînes entre ses mains serrées aux veines saillantes.
- Et alors ?… Elle planta son regard doré dans le sien, esquissant un léger sourire cynique en n’écoutant qu’à moitié les arguments du marchands d’esclave.
La mercenaire avait besoin de bras, mais pas que. Elle avait besoin de vie, de rage, de volonté. Son regard lui plaisait à plus d’un titre. Elle avait d’autre moyen qu’un esclavagiste pour le motiver à travailler et à rester à ses côtés. Elle ne cilla pas dans ce duel de regard, de longues minutes durant, les reflets malsain de son regard dorés s’éveillant au défi. Il finit par tourner de nouveau la tête vers ses chaînes, d’un souffle du nez sonore de provocation qui la fit rire. C’était décidé. Mais il fallait encore négocier le prix.
- Il ne va que te causer des ennuis, non ? Je te le prends si tu m’en propose un bon chiffre. »