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Nous sommes quatorze ans après les évènements de Kingdom Hearts 2. En tant d’années, les choses ont considérablement changé. Les dangers d’hier sont des soucis bénins aujourd’hui, et au fil du temps, les héros ont surgi de là où on ne les attendait pas. Ce sont les membres de la lumière qui combattent jour après jour contre les ténèbres.

Ce n’est plus une quête solitaire qui ne concerne que certains élus. C’est une guerre de factions. Chaque groupe est terré dans son quartier général, se fait des ennemis comme des alliés. Vivre dehors est devenu trop dangereux. Être seul est suicidaire. A vous de choisir.

La guerre est imminente... chaque camp s'organise avec cette même certitude pour la bataille.

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[MINI-SERIE]

Charles se glissait hors du club avec une grimace. Bien peu grand qu’il était, tous les jeunes gars plus âgés que lui qui s’amassaient dans le couloir menant à la sortie ne lui rendaient pas l’exercice facile ! « Excusez-moi… pardon ! » s’exclamait l’adolescent, tentant de dominer le brouhaha ambiant d’une voix assurée et dynamique. Derrière-lui, Mathias, barman ayant tout juste fini son service, esquivait la foule dans son sillage. Il soufflait : « Désolé… le patron aime vraiment pas qu’on fasse passer des gens par la partie service. » Son interlocuteur lui jeta un regard amical par-dessus son épaule. « T’inquiète c’est n — il manqua de trébucher — normal ! »

Il s’extirpa de l’antichambre avec un grognement fatigué. AH ! L’air frais ! Il en prit une pleine bouffée ! ENFIN ! Il prenait le temps de l’apprécier quelques secondes, bombant le torse. N’importe qui se serait flanqué d’une bien triste mine : l’odeur d’humidité, de carburant, de pisse… mais pas Charles. Tout ceci était devenu fort normal.

Son regard se fit néanmoins bien vite sérieux et grave — ce qu’il n’était que rarement — et il revint à celui qu’il avait traîné hors du Heartless.

« — On se pose quelque part ?
- Bah… hésitait Mathias, est-ce que ça te va qu’on se mette au bowling ? Genre… on fait une partie et…
- Ce s’ra très bien ! Tu connais le chemin ?
- Oui, oui. Je te montre. »

Le garçon se retint de faire remarquer qu’il connaissait lui aussi la route à suivre. Il aurait après tout su se repérer dans la Dark City les yeux bandés, cela faisait partie de son travail. Il suivit Mathias, qui s’engouffrait dans la ruelle longeant le club sur le flanc nord. Machinalement, il détaillait le dos de son contact ; son allure, son attitude… Il était grand (une tête de plus que lui, au moins), blond, et bien bâti. Il faisait sûrement un peu de musculation pour la forme, ou pour les filles. Bien involontairement, l’adolescent se fendit d’une moue. Voir ce grand éphèbe lui donnait envie de gagner les centimètres qui lui manquaient ! La nature était vraiment injuste parfois. Charles faisait toujours un peu gamin physiquement, bien qu’il eut fait ce que tous les adultes faisaient : travailler, payer les factures…

Il se demandait si la fille qui lui avait adressé la parole au club aurait eu l’air moins hésitante à l’idée qu’ils se revoient s’il avait eu la mine plus mûre… Il soupira. Au moins elle n’avait pas dit non ! L’idée lui fit monter un bref sourire…

… qui s’estompa en quelques pas, durant lesquels il ralentit la cadence. Son contact avançait lourdement, les épaules crispées… peut-être avait-il besoin d’air. Autant le laisser respirer, pensait le garçon. Hors de question, en revanche, qu’ils reportent leur entretien. Si les informations de la « petite souris » de Jimbo — lui — étaient exactes, un homme blond aux cheveux gominés, arborant un fier bouc et répondant au doux nom de Nixhar avait été aperçu au Heartless.

Un de ses collègues, nommé Erik, et lui, avaient perdu la trace de ce type quelques mois plus tôt. C’était un homme dont l’implication dans plusieurs cas d’enlèvements était désormais plus que suspectée… et, forcément, qui n’était pas recherché par la Shinra. Jimbo avait fait mine de ne pas trop tenir rigueur à ses hommes de ne pas l’avoir trouvé, mais c’était un véritable problème. Ca fait pas sérieux de pas pouvoir protéger les gens sur son territoire, surtout s’il est petit. Alors, si Charles pouvait retrouver la trace de ce Nixhar… il serra les poings. C’était une question d’honneur ! On ne dirait pas de Charles Dufond qu’il avait foiré une mission de cette importance ! DONC : UN ! Vérifier l’information. DEUX ! Rapport à Jimbo et à Erik. TROIS ! Traquer le salaud. QUATRE ! On attrape les méchants !

Et voilà. Emballé, ce serait pesé.

Le garçon porta la main à la poche de son anorak. Il devait relire les notes qu’il avait prises jusque là pour préparer toutes ses questions — cela faisait quelques jours qu’il questionnait ses contacts à droite à gauche — et…

… tiens ?

Attendez… poche droite… gauche… intérieure ?

Il ralentit le pas. Une sensation glaçante, saisissante, grandissante, vint attraper ses jambes. Son carnet… il était où ?! Il ne le trouvait pas ! Il vérifia les poches de son pantalon. Non. Mais comment ?! Pourquoi maintenant ?! Il refit l’inventaire de ce que contenait sa veste. Porte-cartes, chewing-gum, couteau pliable… Rien n’y faisait il n’y avait pas ce fichu carnet. Il fallait qu’il se calme ! Il prit une courte inspiration pour se ressaisir. De toute évidence, il avait dû le faire tomber, mais où ? Au Heartless, sûrement. Il se redressa, prêt à arrêter Mathias !

A sa surprise, lui aussi s’était retourné avec une expression nerveuse. D’une seule voix, ils s’exclamèrent : « J’ai oublié quelque chose au club ! »

« — Ah ? Mais… tu…
- Un carnet. Je repasse par l’entrée. On se retrouve ici, lançait Charles, déjà sur le départ.
- Non ! Non… viens.
- Mais t’avais pas dit que le patron faisait chier ?
- Si, si, si mais… vaut mieux se dépêcher pour éviter qu’on te le vole ! C’est juste là, pressait-il tout en désignant une porte à quelques mètres d’eux. Et si tu l’as paumé vers le comptoir ce sera plus rapide. Tu… tu l’avais tout à l’heure, non ? »

Il l’avait à ce moment-là, oui. Le carnet avait dû lui échapper des mains quand il avait voulu le ranger. Ca, ou… non. Il écartait l’idée pour le moment.

Le barman se rapprochait du mur où se dissimulait une porte crasseuse. On pouvait encore y lire, si on plissait les yeux « EMPLOYES SEULEMENT » — bien, ça donnait le ton. Mathias sortit son double des clefs mais, trop nerveux, manquait par deux fois la serrure. Le garçon l’avisa avec une expression concernée.

« — Euh, ça va ? T’as oublié quoi toi ? 
- Mon portefeuille. »

Ceci expliquait cela. En effet, il n’était pas bon de laisser traîner ces choses-là à Illusiopolis. C’était ici d’autant plus vrai que le Heartless n’était pas spécialement connu pour être un club de haut standing. Il n’était de fait pas exclu qu’un client aux intentions peu louables s’accapare un tel objet, et en récupère, revende, ou jette le contenu ou le contenant, selon. La porte s’ouvrit. Charles s’y engagea le premier.

« Je vais vérifier mon casier vite fait. Au fond t’as la réserve. Le comptoir est de l’autre côté. »

Charles remontait le couloir, baigné dans la lueur jaune-verte de néons de mauvaise qualité. Cela ne l’inquiétait pas vraiment — après tout, le repaire de son employeur était un garage réaménagé avec des soucis de tuyauterie. Comparé à ça, cet espace étroit était un cran de glauque en-dessous. On pouvait entendre la musique du club d’ici ; les basses, surtout, cognant sur les enceintes tant qu’on put se demander comment ces choses n’explosaient pas. Ah ! Mais il connaissait cet air ! Sans plus y réfléchir, l’adolescent chantonnait un mélange d’onomatopées et de mots à voix basse, supposés rappeler le hit du moment. Sa main se posa sur la poignée de la réserve, et il entra.

La lumière du couloir se projetait sur quelques étagères métalliques entassées les unes contre les autres, dont deux venaient étouffer l’encadrement de la porte qu’il dépassait. Instinctivement, il chercha l’interrupteur de la main, tout en la laissant se refermer derrière lui. Pas là… pas là… voilà ! Clic.

La lumière vive et aveuglante de l’ampoule contrastait avec le maladif des néons, et avec la luminosité propre à Illusiopolis. Le garçon plissa les yeux avant de redécouvrir la salle sous un jour nouveau. Les étagères couvraient les murs, certaines poussées contre d’autres dans le but de gagner de la place. Il voyait autour de lui, rapidement, des cartons de snacks en sachet, des bouteilles, des paquets de pailles, des ensembles de verres… Mais il ne prit pas le temps de les détailler. A l’autre bout de la réserve, proche de la porte qu’il désirait atteindre, celle derrière laquelle on entendait la musique et les cris, se tenaient deux hommes l’évaluant de toute leur hauteur. Ils faisaient au moins une tête et demie de plus que lui ! L’adolescent s’en serait bien fendu d’une petite vanne sur sa propre taille si la situation ne sentait pas la merde à ce point. Les deux gars étaient habillés en noir, mais pas en costume. On était pas dans le cliché de l’homme de main en trois pièces impeccable avec bonus lunettes de soleil. Le garçon ne connaissait pas ces types. Il était à peu près sûr qu’ils n’étaient pas vigiles ici. Son visage s’anima d’un sourire navré et tout à fait factice. « J’ai dû me tromper de porte ! Excusez-moi. » Ses doigts glissèrent sur la poignée dans son dos. Il voulut la tourner rapidement et s’esquiver. Il courait vite. C’était une ligne droite. Mathias ne devait pas avoir refermé derrière eux, si ? Il ne s’en souvenait pas.

Il rencontrait une résistance. Eh ?! Ses yeux se firent ronds de surprise. Mais pourquoi ?! L’un des deux gorilles fit un pas dans sa direction. Un autre. « EH ! » interpellait vainement Charles. C'est quoi cette merde ?! Ok, il n’avait pas le temps pour ces conneries. D’un geste prompt, il se retournait, faisant dos à ses « nouveaux amis » dans l’espoir de pouvoir y mettre plus de force. Ouvre-toi ouvre-toi… Les deux mains sur la poignée, il forçait. La porte bougeait, mais peu. Putain quelqu’un l’empêchait d’ouvrir de l’autre côté ! Mathias ? Est-ce que c'était Mathias ? Pourquoi ? « Ouvre cette porte ! » Evidemment, cet ordre ne changerait rien. L’adolescent y donna un coup rapide et pressé, et son bruit de métal creux résonna à ses oreilles autant que la petite douleur qu’il avait infligée à ses phalanges.

Et l’autre mastiff qui était déjà à son niveau !

Charles esquivait la main qui cherchait à lui saisir l’épaule, se vautrant sur l’une des étagères qui encadraient la porte. Défilèrent le type à la peau matte faisant deux fois son volume, les étagères sur lesquelles sa forme se découpait, le plafond, et l’ampoule à nu. Le garçon eut le réflexe de se protéger les yeux avant que ne retentisse la cacophonie fracassée des verres et des bouteilles qui éclataient au sol. Il voulut se relever de suite, mais ses appuis étaient hasardeux. A peine se reposait-il sur le meuble qu’il le sentait partir en arrière de nouveau ! Tels de grands dominos à trous, deux autres étagères vinrent finir leur chute sur le sol de béton. Il n’était plus à ça près.

Mais dans tout ce vacarme assourdissant de verre, de métal et de plastique, Charles était à peu près sûr d’avoir entendu le funeste bruit de clefs dans une serrure.

Maintenant qu’il avait cessé d’exercer une pression sur la poignée, maintenant qu’il avait cessé de s’exciter à ouvrir cette porte, on l’avait fermée. L’information mettrait un moment à prendre en lui toute son ampleur, et il réussit à se relever, prêt à être pris en sandwich entre les deux mastodontes.

Derrière lui, celui qu’il avait esquivé une première fois. Devant lui, un espèce de connard à crâne rasé qui avait dû lire une notice sur « comment avoir l’air louche en trois étapes » plus jeune, et le prendre pour un code de vie. Large d’épaules, le tatouage sur le crâne et même la cicatrice à l’œil. Lui ne bougeait pas, lui barrant l’accès au comptoir — et donc, à la salle, la piste de danse, et la sortie.

L’homme dans son dos dépêcha sa main vers sa tête. Charles esquivait de nouveau en s’abaissant — il fallait tenter un truc ! Dans un geste brusque, il passait sous les bras de son adversaire pour le percuter de tout son poids. Qu’il tombe ! Qu’il soit déséquilibré au moins ! Il fourra la main dans sa poche, à la recherche de son arme.

C’est quand le gorille ne fut déstabilisé qu’une demi-seconde avant de reprendre ses appuis, que la réalisation le frappa.

La porte par laquelle il était arrivé était fermée à clef.

L’autre porte, menant à la salle, était gardée, et peut-être fermée elle aussi.

Lui était un petit gars avec un couteau, certes, mais qu’il avait toujours refusé d’utiliser autrement que pour donner l’impression qu’il ne fallait pas venir l’emmerder. Pour l’image, en somme.

Il avait en face deux types que tout ceci ne faisait même pas sourciller.

Alors…

… il était fichu, en vérité.

Ses soupçons furent vite confirmés, quand il atteignit son couteau et qu’il ne parvint même pas à toucher l’homme dont il était pourtant si près. Il n’avait pas eu l'opportunité de saisir ce qu’il s’était passé. Une seconde, il allait le planter — la suivante, la main du mastiff se resserrait sur son poignet comme un étau. Se resserrer. Se resserrer. Encore. Il sentait ses doigts se tordre par réflexe. Non… il ne voulait pas… il ne devait pas lâcher sa seule arme…

Le bruit métallique du couteau fit écho à celui des étagères qui s’était éteint, et raviva le chant du verre à leurs pieds.

Il était bien fichu.

Il sentit son souffle se faire plus difficile. Sa bouche lui semblait pâteuse. Ses côtes compressaient ses poumons. Un picotement léger le prenait au bout du nez.

Il se demandait enfin ce qu’il fichait là, au juste. Il se demandait enfin « pourquoi. » Il vit défiler toutes ces dernières semaines — toutes les personnes à qui il avait parlé, ce qui pouvait avoir froissé un quelconque connard zélé et vengeur. D’un geste trop parfait, l’homme de main força le bras de l’adolescent dans son dos, et le força à se mettre à genoux. Ca fait mal ! voulut-il crier. Mais il ne le devait pas. Il maintenait sa bouche fermement close. Le jeune, le joyeux Charles. Il aurait dû mieux se préparer pour ce genre de situation. Il se voyait déjà la gorge tranchée, démembré et abandonné dans plusieurs poubelles. L’idée serra son estomac. Il retint une exclamation douloureuse quand le verre tapissant le sol trancha sa chair. Lentement, les pièces s’assemblait dans son esprit vaporeux. Son instinct le guidait encore. Il devait avoir touché juste. La seule chose qui pouvait justifier qu’on vienne après lui…

Un homme blond à bouc, aux cheveux blonds et gominés. Nixhar.

« Il est calmé, c’est bon ? » demandait celui qui jusque là gardait la porte.

Cette voix était grave, étonnamment douce. Posée. Les yeux de Charles restaient rivés sur le sol. Quelques volutes de sang épousaient ses genoux pour se répandre dans les flaques d’alcool. Ca brûle, ça brûle ! se répétait-il intérieurement — un fond sonore entravant sa réflexion — mais il n’avait pas le luxe de se laisser submerger.
Il était seul. Il devait trouver une solution, il le fallait. Sa main restée libre chercha rapidement à retrouver son couteau, mais elle fut maîtrisée, comme le reste.

Personne ne viendrait.

Personne.

Cette pensée l’étranglait. Il devait s’en éloigner. Ne pas y penser. Ne pas y penser.

« — Il a l’air.
- Alors, petit. J’aimerais qu’on parle un peu. »

L’adolescent restait muet.

« J’ai entendu dire que tu te posais beaucoup de questions sur un ami à moi. Est-ce que tu vois de qui je parle ? »

Il ne devait rien dire.

« Petit. Charles, c’est ça ? Une conversation, ça se fait à deux. »

Ses grosses chausses sombres raclèrent le verre. Il en vit le bout entrer dans son champ de vision. Respire calmement.

La pression sur son bras se faisait plus forte. Il le forçait à remonter, plus… putain mais il allait lui déboîter à force !

« J’ai une proposition à te faire. Tu me dis ce que tu sais, et puis on s’arrange pour que tu partes. Dans un autre monde. Tu referas ta vie tranquillement. Tu es jeune, hein ? J’ai pas envie que ça se passe mal pour toi. »

Il disait n’importe quoi. Charles le savait. Jamais on ne le laisserait partir après un coup pareil, c’était idiot. Même depuis un autre monde, il aurait pu communiquer avec les gens d’Illusiopolis. Le Gummiphone venait de sortir en plus. Il avait beau ne pas en avoir un là, de suite, il aurait pu s’en acheter un dans les mois à venir, et contacter son employeur ici. Il voulait l’acheter. Il ne devait pas l’ouvrir. S’il disait ce qu’il savait, s’il disait à qui il l’avait dit — ou non dans son cas — alors… ils n’auraient plus rien à tirer de lui, hein ? Et s’ils n’avaient plus rien à tirer de lui…

« Tu ne veux rien me dire ? »

S’ils n’avaient plus rien à tirer de lui… alors…

Et comme personne ne viendrait… alors…

« Tu ne me laisses pas le choix. Sache que ce que je vais faire là, je ne le fais pas par plaisir. Mais nous n’avons pas le temps avec tes bêtises. »

Un silence. Bien qu’il ne les voie pas, l’adolescent savait que les deux hommes se faisaient des signes. Il entendait le froissement de leurs vêtements, sentait celui qui le retenait bouger sensiblement. Il anticipait. Il appréhendait. D’où est-ce que ça allait venir ? Quoi ? Un coup ? De poing ? De pied ? De couteau ? Et s’ils avaient une arme à feu ? Sa respiration se faisait de plus en plus courte. Son esprit était cotonneux. Ne rien dire. Il ne devait rien dire.

Celui qui lui parlait s’abaissa. D’une main ferme, il saisit le bras gauche du garçon ; celui qui, bien que maîtrisé, ne prenait pas un angle désormais trop anormal dans son dos. « Ce n’est que pour te montrer que le silence n’est pas très poli. » Il le forçait à l’étendre vers le sol. Non, non… Charles n’aimait pas ça, vraiment. Très vite, sa paume se retrouva à un petit centimètre du sol recouvert de verre. Non, non, non, non ! Il tirait sur son bras, mais il manquait de force, et chaque mouvement faisait grincer son épaule droite. Il serrait les dents. Il entendit le cliquetis de l’arme que l’on détache de son holster.

Son sang se glaça.

Personne ne viendrait.

« Ne t’en fais pas, Charles, » disait l’homme d’un ton tranquille.

Personne ne viendrait. Cette pensée ne le quittait pas. Elle ne voulait pas partir. Il allait mourir.

« Je ne vais pas tirer. »

La crosse de l’arme vint percuter sa main — vint l’éclater sur le sol, la percer, la trancher sur le verre ! La presser encore. Une fois ! Une autre ! Une troisième ! L'adolescent sentit quelque chose craquer, se briser, brûler l’intérieur de sa paume, se répercuter jusque dans ses doigts, dans son bras, dans son corps, dans sa tête ! Il n’y tenait plus.

Charles, qui était resté silencieux jusque là, qui avait même retenu les grognements de douleur, cria.

Il s’affaissa vers l’avant, à peine retenu par la posture que l’on imposait à son bras droit.

Il avait crié.
Pendant un bref instant, cela l’avait libéré.

Son hurlement de douleur se noyait entre les bouteilles brisées — se muait en un sanglot étranglé.

J’ai mal, se répétait-il. Il n’arrivait plus à réfléchir. J’ai mal, se répétait-il. Arrêter. Il devait arrêter d’y penser. Il devait garder la tête froide. Il n’y arrivait pas. J’ai mal. Il devait passer à autre chose. penser à autre chose. Autre chose. N’importe quoi.

Les larmes coulaient le long de ses joues. Enfin. Il avait réussi. Une autre idée. Une autre pensée.

Personne ne viendrait.
Avatar : Dessin de Aleikats, sur Tumblr
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J’ai encore préféré la suite. Le personnage de Charles je l’ai vraiment bien aimé. Il m’avait déjà fait bonne impression de l’autre point de vue mais là j’ai vraiment pu profiter de la fraicheur du personnage. Déjà, je n’ai pas vu le truc venir. Alors je ne sais pas si les agresseurs ont un rapport avec la fille qui a piqué le carnet, ce serait quand même une sacrée coïncidence que ce ne soit pas le cas.

J’avoue avoir été assez concentrée dans ma lecture mais à certains moments je décrochais un peu parce qu’il fallait quand même pas mal s’accrocher pour visualiser les descriptions assez précises que tu donnes. C’est vraiment le seul truc qui m’a gêné dans ta lecture.

J’aime toujours bien les trahisons qu’on n’avait pas vue venir, j’ai bien aimé comment tu sens la peur monter dans le personnage et aussi quand il commence à comprendre ce qui se trame, et accessoirement qu’il est fichu. Dans ces cas-là on se demande toujours jusqu’à la fin si on va avoir un élément pour sauver la situation. Peut-être que ça a été le cas dans un autre rp, peut-être pas.

Petite remarque inutile : un moment avec le rang que tu lui as donné, j’ai cru que Charles était à la base une souris qui s’était transformée en humain (dans le délire du monde à transformation, tu vois). Oui, je suis sans doute Madame Premier Degré, et je me doute que c’est parce qu’il a enquêté et tout mais bon.

J’avoue que je serais curieuse de savoir dans quoi Nixhar est impliqué puisque visiblement la Shin-ra a décidé de ne pas intervenir.

Pareil, les dialogues sont bien, du coup moins nombreux mais j’ai été assez convaincue par la façon de parler des hommes de main.

• TRÈS FACILE : 5 points d'expérience + 60 munnies + 1 PS en défense
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