Au château, j’avais laissé mon appart tel quel en fait. Je me demandais s’ils avaient dégagé mes affaires, ou si j’allais tout retrouver dans un carton avec marqué « gros naze » dessus. Ça aurait été logique après tout. J’sais pas c’qui s’était dit sur moi pendant que j’étais pas là. Si ça se trouve Ravness avait tiré toutes mes fringues et avait commencé le vaudou, tu sais pas.
Bref, cette fois j’allais retrouver mon mini chez-moi. Parce qu’autant ce château craint un peu, ça reste chez moi. C’est là qu’j’y ai passé le plus gros de ma vie mine de rien. Et même si elle était pas si longue, ça en faisait un bon bout quand même.
Puis, j’allais revoir Maddie ! J’allais me faire arracher, c’était sûr. Quasi deux ans sans nouvelles ? Laisse tomber, j’allais même pas pouvoir rentrer dans ma propre chambre. Je souriais à cette idée, pendant que j’cueillais des fleurs dans le jardin histoire d’adoucir le truc. J’me demandais c’qu’ils avaient pu lui raconter, ou c’qu’elle avait pu entendre au détour d’un couloir. J’étais pas serein. Ça allait être tellement chaud.
Mais j’avais confiance, j’montais les marches qui menaient aux appartements en réfléchissant à une tonne et demie d’excuses. Ça me faisait pas tellement plaisir de lui mentir mais… J’avais pas spécialement le choix, puis même c’était… J’sais pas comment expliquer.
Ça faisait longtemps que je l’avais pas vue. Si ça se trouve elle avait changé. Puis… non. Fallait pas penser à ça aussi, ça amènerait que des problèmes. Je m’approchais de la porte, prêt à clencher, avant de marquer une pause. Il fallait que je respire, c’était une vraie tornade qui m’attendait. Mais… elle devait déjà m’avoir vu. Elle savait forcément que j’étais là, et si elle était pas venue à ma rencontre, c’est qu’elle devait bouillonner de l’intérieur. Je pris ma respiration et ouvris la porte, bouquet de fleurs à la main.
Devine qui… c’est ? Bah merde.
La chambre était rangée, pas la moindre poussière qui volait comme si les balais venaient juste de finir le boulot. Il y faisait sombre, les rideaux étaient tirés et seul un mince filet de lumière passait entre les deux voiles qui cachaient la fenêtre.
T’es là ?
Pas de réponse. J’ai avancé d’un pas, puis d’un autre, intrigué. J’ai mis les fleurs dans un vase posé là, et j’ai ouvert la porte de la salle de bain. Rien non plus. Elle était sombre, mais rangée. Je me suis accroupi et ai ouvert le petit placard en dessous du lavabo, ouais y’avait que mes affaires.
C’était bizarre. C’est comme si petit a petit je commençais à comprendre, mais j’arrivais pas a réagir. J’arrivais pas à ordonner mes esprits, à trouver une réponse logique. J’ai juste continué de tourner dans l’appart’, ouvrant tour à tour le dressing, les toilettes, et le petit débarras.
Y'avait plus rien.
Je me suis assis sur le lit, et j’ai tourné la tête vers la table de chevet. Contre la lampe, une enveloppe a peine fermée. La poussière recouvrait toute la surface du meuble, à la différence du reste de l’appart. J’esquissai un sourire, et je pris l’enveloppe d’une main tremblante avant de l’ouvrir et de lire ce qui était écrit à l’intérieur.
"Roxas,
Je ne sais même pas si tu liras ça un jour. Certains disent que tu es mort, d’autres restent plus évasifs mais soutiennent que tu ne reviendras pas. Je ne peux pas leur donner tort, à l’heure où j’écris tout ça, ça fait un an que plus personne n’a de tes nouvelles.
Je voulais te remercier, pour ce que tu as fait pour moi. Tu m’as sortie de l’impasse, tu m’as offert une nouvelle vie. Pour tout ça, je t’en serais éternellement reconnaissante. Je peux enfin penser à mener ma vie telle que je l’entends, et, à nouveau, c’est grâce à toi.
Je suis partie. Je ne voulais et ne pouvais plus t’attendre des années durant. Beaucoup trop de temps s’est écoulé, et la probabilité que tu reviennes un jour devenait de plus en plus mince. Mes sentiments se sont peu à peu éteints, mais ce n’est pas ta faute. Je ne veux pas paraître égoïste, mais je devais passer à autre chose. J’espère que tu le comprends.
J’espère pour toi que tout va bien. J’espère que tu es bien là, quelque part, vivant. Je l’espère vraiment de tout mon coeur.
Je ne te demanderai qu’une seule chose. Comme je te l’ai dit, j’ai choisi de vivre ma vie, alors je t’en prie, n’essaie pas de me chercher.
Merci pour tout, Roxas.
Maddie "
Je relisais la lettre, encore et encore, comme si je cherchais quelque chose, mais rien. Et alors que je terminais ma lecture une dernière fois, je me laissais tomber en arrière en fixant le plafond. Mon coeur battait pas. Il était là, bien présent, mais il battait pas. J’étais complètement paumé, et pour autant j’avais pas l’impression d’être triste. J’étais figé.
Ouais, j’avais un goût amer dans la bouche, et je sentais mes mains se crisper. J’aurais du le voir venir, c’était logique. Je pouvais pas lui en vouloir, j’avoue j’avais déconné. Le temps que j’avais passé à San Fransokyo, ou à New York, j’aurais pu le passer ailleurs. Ouais. C’était de ma faute. J’avais pas disparu, j’étais toujours là, j’avais moi-même choisi de pas venir. Mais quand bien même j’aurais pu la prévenir, et j’l’ai pas fait.
Je me suis redressé sur le bord du lit et j’ai soufflé en essayant de poser mon regard quelque part, pour finalement le poser sur le vase avant de souffler du nez. Et si elle avait été là ? Qu’est-ce que je lui aurais dit de toute façon ? Salut j’suis rentré, désolé de l’attente ? Oh, sympa ta nouvelle coupe de cheveux ? Ce que je faisais à New York ? Haha, longue histoire !
Non, c’était d’la merde. C’était carrément de la merde en plus d’être nul à chier.
Je pliais la lettre avant de la ranger dans son enveloppe et de l’entreposer dans le tiroir de la table de chevet. J’aurai aimé au moins lui répondre, mais je respectais son souhait. De toutes façons, elle finirait bien par entendre parler de moi, pensé-je en souriant.
Sans-coeurs dans la cour ! A toutes les unités présentes sur place, défendez le hangar !
J’me suis levé d’un bond. Un vide tête, c’est tout ce dont j’avais besoin.
Par contre, les mecs… Ils allaient prendre tarif comme jamais ils avaient pris.
Ven 14 Fév 2020 - 18:40Bref, cette fois j’allais retrouver mon mini chez-moi. Parce qu’autant ce château craint un peu, ça reste chez moi. C’est là qu’j’y ai passé le plus gros de ma vie mine de rien. Et même si elle était pas si longue, ça en faisait un bon bout quand même.
Puis, j’allais revoir Maddie ! J’allais me faire arracher, c’était sûr. Quasi deux ans sans nouvelles ? Laisse tomber, j’allais même pas pouvoir rentrer dans ma propre chambre. Je souriais à cette idée, pendant que j’cueillais des fleurs dans le jardin histoire d’adoucir le truc. J’me demandais c’qu’ils avaient pu lui raconter, ou c’qu’elle avait pu entendre au détour d’un couloir. J’étais pas serein. Ça allait être tellement chaud.
Mais j’avais confiance, j’montais les marches qui menaient aux appartements en réfléchissant à une tonne et demie d’excuses. Ça me faisait pas tellement plaisir de lui mentir mais… J’avais pas spécialement le choix, puis même c’était… J’sais pas comment expliquer.
Ça faisait longtemps que je l’avais pas vue. Si ça se trouve elle avait changé. Puis… non. Fallait pas penser à ça aussi, ça amènerait que des problèmes. Je m’approchais de la porte, prêt à clencher, avant de marquer une pause. Il fallait que je respire, c’était une vraie tornade qui m’attendait. Mais… elle devait déjà m’avoir vu. Elle savait forcément que j’étais là, et si elle était pas venue à ma rencontre, c’est qu’elle devait bouillonner de l’intérieur. Je pris ma respiration et ouvris la porte, bouquet de fleurs à la main.
Devine qui… c’est ? Bah merde.
La chambre était rangée, pas la moindre poussière qui volait comme si les balais venaient juste de finir le boulot. Il y faisait sombre, les rideaux étaient tirés et seul un mince filet de lumière passait entre les deux voiles qui cachaient la fenêtre.
T’es là ?
Pas de réponse. J’ai avancé d’un pas, puis d’un autre, intrigué. J’ai mis les fleurs dans un vase posé là, et j’ai ouvert la porte de la salle de bain. Rien non plus. Elle était sombre, mais rangée. Je me suis accroupi et ai ouvert le petit placard en dessous du lavabo, ouais y’avait que mes affaires.
C’était bizarre. C’est comme si petit a petit je commençais à comprendre, mais j’arrivais pas a réagir. J’arrivais pas à ordonner mes esprits, à trouver une réponse logique. J’ai juste continué de tourner dans l’appart’, ouvrant tour à tour le dressing, les toilettes, et le petit débarras.
Y'avait plus rien.
Je me suis assis sur le lit, et j’ai tourné la tête vers la table de chevet. Contre la lampe, une enveloppe a peine fermée. La poussière recouvrait toute la surface du meuble, à la différence du reste de l’appart. J’esquissai un sourire, et je pris l’enveloppe d’une main tremblante avant de l’ouvrir et de lire ce qui était écrit à l’intérieur.
"Roxas,
Je ne sais même pas si tu liras ça un jour. Certains disent que tu es mort, d’autres restent plus évasifs mais soutiennent que tu ne reviendras pas. Je ne peux pas leur donner tort, à l’heure où j’écris tout ça, ça fait un an que plus personne n’a de tes nouvelles.
Je voulais te remercier, pour ce que tu as fait pour moi. Tu m’as sortie de l’impasse, tu m’as offert une nouvelle vie. Pour tout ça, je t’en serais éternellement reconnaissante. Je peux enfin penser à mener ma vie telle que je l’entends, et, à nouveau, c’est grâce à toi.
Je suis partie. Je ne voulais et ne pouvais plus t’attendre des années durant. Beaucoup trop de temps s’est écoulé, et la probabilité que tu reviennes un jour devenait de plus en plus mince. Mes sentiments se sont peu à peu éteints, mais ce n’est pas ta faute. Je ne veux pas paraître égoïste, mais je devais passer à autre chose. J’espère que tu le comprends.
J’espère pour toi que tout va bien. J’espère que tu es bien là, quelque part, vivant. Je l’espère vraiment de tout mon coeur.
Je ne te demanderai qu’une seule chose. Comme je te l’ai dit, j’ai choisi de vivre ma vie, alors je t’en prie, n’essaie pas de me chercher.
Merci pour tout, Roxas.
Maddie "
Je relisais la lettre, encore et encore, comme si je cherchais quelque chose, mais rien. Et alors que je terminais ma lecture une dernière fois, je me laissais tomber en arrière en fixant le plafond. Mon coeur battait pas. Il était là, bien présent, mais il battait pas. J’étais complètement paumé, et pour autant j’avais pas l’impression d’être triste. J’étais figé.
Ouais, j’avais un goût amer dans la bouche, et je sentais mes mains se crisper. J’aurais du le voir venir, c’était logique. Je pouvais pas lui en vouloir, j’avoue j’avais déconné. Le temps que j’avais passé à San Fransokyo, ou à New York, j’aurais pu le passer ailleurs. Ouais. C’était de ma faute. J’avais pas disparu, j’étais toujours là, j’avais moi-même choisi de pas venir. Mais quand bien même j’aurais pu la prévenir, et j’l’ai pas fait.
Je me suis redressé sur le bord du lit et j’ai soufflé en essayant de poser mon regard quelque part, pour finalement le poser sur le vase avant de souffler du nez. Et si elle avait été là ? Qu’est-ce que je lui aurais dit de toute façon ? Salut j’suis rentré, désolé de l’attente ? Oh, sympa ta nouvelle coupe de cheveux ? Ce que je faisais à New York ? Haha, longue histoire !
Non, c’était d’la merde. C’était carrément de la merde en plus d’être nul à chier.
Je pliais la lettre avant de la ranger dans son enveloppe et de l’entreposer dans le tiroir de la table de chevet. J’aurai aimé au moins lui répondre, mais je respectais son souhait. De toutes façons, elle finirait bien par entendre parler de moi, pensé-je en souriant.
Sans-coeurs dans la cour ! A toutes les unités présentes sur place, défendez le hangar !
J’me suis levé d’un bond. Un vide tête, c’est tout ce dont j’avais besoin.
Par contre, les mecs… Ils allaient prendre tarif comme jamais ils avaient pris.