Moi, à ta vue, je reste sans voix,
ma langue se brise, la fièvre le brûle, mes yeux se brouillent,
mes oreilles bourdonnent, je sue, je frissonne, je verdis,
je crois mourir...
Sappho
ma langue se brise, la fièvre le brûle, mes yeux se brouillent,
mes oreilles bourdonnent, je sue, je frissonne, je verdis,
je crois mourir...
Sappho
Le vide. Autant dans son esprit que dans la petite salle où l'interview s'était déroulée quelques instants auparavant.
Rita avait été raccompagnée par des gardes de la Lumière vers le hangar Gummi, d'où elle repartirait par le premier vaisseau. D'elle, il n restait que quelques muffins qui n'avaient pas étés touchés ainsi qu'un thé servi pour la forme. Il ne fumait pas ; la tasse était froide.
Cissneï soupira : elle était contente que la journaliste soit partie. Il y avait cependant un sentiment plus lourd en elle. Ce sentiment qui l'avait fait s'allonger sur le canapé, tout habillée qu'elle était et ce sans même retirer ses chaussures.
Elle fixa le plafond pendant quelques longues secondes. Elle les compta, pendant un moment. Pas depuis le début, ni jusqu'à la fin mais elle perçut le changement subtil de la lumière du jour qui déclinait. Sur le long terme ou soudainement, elle ne remarqua pas vraiment. C'était plutôt... comme si elle s'était endormie et réveillée quelques heures plus tard, tout en restant éveillée. Tout ce qu'elle voulait, c'était ne plus penser à cette interview.
Car sur l'instant, elle avait répondu franchement et n'avait pas commis d'impair à son sens. Mais plus elle y repensait, plus elle avait peur. Peur de s'être mise en porte-à-faux. Peur d'avoir fait un faux-pas. Pour tellement de raisons. Elle ne voulait pas sortir et affronter ça, sachant que maintenant, tout le monde l'avait entendue a maints endroits et dans beaucoup de mondes. Elle restait concentrée, obsédée même, par un seul sujet.
Qu'allait-elle dire à Aqua ?
Elle se tourna sur le ventre, la tête dans un coussin. Elle ne réalisa que lorsque son visage colla au tissu froid qu'elle était maquillée. Merde.
Etalée comme un morse à l'agonie, elle considéra ses options. Aqua et elle... quelque chose de tangible, qu'elle reconnaissait et qu'elle aimait avec une crainte non feinte de perte. Elle était censée arranger cette situation merdique, pas s'enterrer encore plus ! Il y avait ses prises de position contre la Coalition – ou plutôt son absence totale de prise de position. C'était lamentable, au moins autant que son raisonnement concernant tout le reste. La Shin-Ra, les actions de la Lumière dans les autres mondes... Un une avalanche. Un accident ferroviaire.
La nuit était désormais tombée. Elle ne pourrait pas rester dans cette petite salle indéfiniment. Aussi se leva-t-elle avec difficulté, raidie et courbaturée comme c'était désormais son habitude. Elle quitta la pièce – non sans vérifier la présence de quelqu'un derrière. Des gardes, comme d'habitude. Elle espérait avoir simplement l'air de s'être endormie, pas d'avoir pleuré ou pire. Elle détestait vraiment cette lourdeur sur ses yeux, ressemblait-elle déjà à un sans-cœur ? Elle n'espérait pas mais se rendait tout de même à l'évidence.
Un couloir, puis un autre, un escalier. Le château était calme. Au loin, le bruit d'un combat maîtrisé contre une apparition de créature noire. Rien d’inhabituel. Elle, elle avait envie d'exploser.
Ses pas la conduisirent vers Aqua, comme d'autres soirs, comme d'autres fois. C'était un chemin qu'elle connaissait.
Quelques coups légers portés à la porte, elle attendait.
Rita avait été raccompagnée par des gardes de la Lumière vers le hangar Gummi, d'où elle repartirait par le premier vaisseau. D'elle, il n restait que quelques muffins qui n'avaient pas étés touchés ainsi qu'un thé servi pour la forme. Il ne fumait pas ; la tasse était froide.
Cissneï soupira : elle était contente que la journaliste soit partie. Il y avait cependant un sentiment plus lourd en elle. Ce sentiment qui l'avait fait s'allonger sur le canapé, tout habillée qu'elle était et ce sans même retirer ses chaussures.
Elle fixa le plafond pendant quelques longues secondes. Elle les compta, pendant un moment. Pas depuis le début, ni jusqu'à la fin mais elle perçut le changement subtil de la lumière du jour qui déclinait. Sur le long terme ou soudainement, elle ne remarqua pas vraiment. C'était plutôt... comme si elle s'était endormie et réveillée quelques heures plus tard, tout en restant éveillée. Tout ce qu'elle voulait, c'était ne plus penser à cette interview.
Car sur l'instant, elle avait répondu franchement et n'avait pas commis d'impair à son sens. Mais plus elle y repensait, plus elle avait peur. Peur de s'être mise en porte-à-faux. Peur d'avoir fait un faux-pas. Pour tellement de raisons. Elle ne voulait pas sortir et affronter ça, sachant que maintenant, tout le monde l'avait entendue a maints endroits et dans beaucoup de mondes. Elle restait concentrée, obsédée même, par un seul sujet.
Qu'allait-elle dire à Aqua ?
Elle se tourna sur le ventre, la tête dans un coussin. Elle ne réalisa que lorsque son visage colla au tissu froid qu'elle était maquillée. Merde.
Etalée comme un morse à l'agonie, elle considéra ses options. Aqua et elle... quelque chose de tangible, qu'elle reconnaissait et qu'elle aimait avec une crainte non feinte de perte. Elle était censée arranger cette situation merdique, pas s'enterrer encore plus ! Il y avait ses prises de position contre la Coalition – ou plutôt son absence totale de prise de position. C'était lamentable, au moins autant que son raisonnement concernant tout le reste. La Shin-Ra, les actions de la Lumière dans les autres mondes... Un une avalanche. Un accident ferroviaire.
La nuit était désormais tombée. Elle ne pourrait pas rester dans cette petite salle indéfiniment. Aussi se leva-t-elle avec difficulté, raidie et courbaturée comme c'était désormais son habitude. Elle quitta la pièce – non sans vérifier la présence de quelqu'un derrière. Des gardes, comme d'habitude. Elle espérait avoir simplement l'air de s'être endormie, pas d'avoir pleuré ou pire. Elle détestait vraiment cette lourdeur sur ses yeux, ressemblait-elle déjà à un sans-cœur ? Elle n'espérait pas mais se rendait tout de même à l'évidence.
Un couloir, puis un autre, un escalier. Le château était calme. Au loin, le bruit d'un combat maîtrisé contre une apparition de créature noire. Rien d’inhabituel. Elle, elle avait envie d'exploser.
Ses pas la conduisirent vers Aqua, comme d'autres soirs, comme d'autres fois. C'était un chemin qu'elle connaissait.
Quelques coups légers portés à la porte, elle attendait.