Toutes les lumières de la rue s'éteignent ; chaque lampadaire, chaque fenêtre, jusqu'à quelques humbles enseignes ; tout s'éteint soudain.

Ses pupilles rebondissent d'un coin à l'autre des yeux. Deux silhouettes vaguement humanoïdes le chargent dans l'obscurité ; une à gauche, une à droite. A une telle distance, l'on verrait leurs yeux jaunes si c'étaient des sans-cœurs.

L'intendant va vers l'assaillant de gauche, le stope net d'un coup de coude au ventre qui le plie en deux et, profitant de sa structure brisé, s'en saisit sans ménagement ; le jette sur l'assaillant de droite. L'on entend alors les deux corps se percuter dans un bruit sourds d'os qui se percutent et de chairs qui claquent, puis la symphonie de fracas de leurs bonds et rebonds roulés boulés jusqu'à un mur. Soudain, un éclat éphémère, une petite explosion de lumière couleur enfer brille une étoile dans la nuit noire. La lueur attire son regard, le son qui s'ensuit débute son mouvement. D'instinct, il se penche en arrière, déséquilibré mais maintenu par l'élan de quelques pas à reculons.
Comme monté sur ses ressorts, une impulsion va de son corps jusque dans le sol pour que ce dernier lui renvoi impitoyable. Au moment de bondir d'une vive trajectoire en cloche, Jack se sent comme propulsé par un geyser dont il est lui-même la source.

Incroyablement détendu, il se laisse retomber de tout son poids sur le pauvre tireur pour y fléchir les jambes talons aux fesses ; la pointe des pieds sur sa cage thoracique. Le bruit est horrible alors que de son bras tendu, l'intendant arrache une sorte d'étrange paire de lunettes prévu pour quelqu'un ayant trois yeux ?
Deux coups de feux partent et sans peine, sinon en pivotant sur place comme on change de profil pour la séance photo ; à la différence prêt qu'ici, Jack semble presque clignoter un instant se faisant.

Et juste après, le voilà auréolé d'un minuscule soleil ; un briquet à essence allumé à la main. Un "Zippo" pour les intimes ou encore un briquet-tempête. Une aura tamisée s'étend alors autour de l'intendant, les ombres dansant autour en algues pour vainement vouloir la dévorer.

Jack sent son oeil s'enfoncer bien trop profondément dans son orbite, une patate du temps de nos pères vient de lui déformer le visage et... littéralement, avant de pouvoir le voir, il ressent concrètement que son visage a changer de forme à l'impact. Un oeil forcé fermé, déjà en train de pisser le sang et l'arcade qui parait tout aussi amoché ; ca sent bon le coquard.
L'intendant se trouve bien avec un coquard, ça lui donne un air d'une bonne brute du temps de nos pères... ou des faux-airs de femmes battus, ça lui plait à la final de toute façon.

Le poing n'a pas le temps de s'enfuir ; Jack en enserre le poignet et si tout le corps du boxeur bouge, son poignet reste ancré là où le décide l'intendant. Un sourire mauvais, celui d'un grand-frère qui prend le petit sur le fait, en flagrant délit... un ainé avec de l'éthique qui trouve enfin la raison de ne plus en avoir !

« Vlad ! » S'écrit joyeusement Jack comme s'il retrouvait un être aimé après tant d'années ; tant d'amour au coeur pour ses retrouvailles que ça va lui percer le coeur. « J'te montre comment on fait ?! »

Le rictus cruel de l'intendant s'aiguise en s'excitant. Un peu de stupeur éclaircit le visage du combattant avant que Jack ne lui enfonce un poing serré -plus dense qu'une tête de marteau- en pleine mâchoire et ne fasse voler quelques dents entières ou non dans des fleuves de sangs. Si incroyablement satisfait de voir Vlad à genou, toutes les articulations du bras disloqués d'avoir été retenu de décoller au moment de se prendre la patate du temps de l'intendant.
Son poing américain ne sert plus à rien au bout d'un bras inerte que l'intendant laisse s'écraser au sol... pour ensuite chasser l'insolent mutin d'un coup de pied méprisant.

Soudain, les lumières se rallument et prennent par surprise Jack en train de savourer sa victoire ; la surprise le fait lâcher son briquet à terre, se couvrant les yeux de ses mains. D'éblouissement, l'intendant parait plus pathétique que le monstre de la cave la première fois qu'il a vu le jour, l'éclat électrique de la rue lui foudroie les iris et le fait gémir comme s'il était vampire.
Ah… il n'a qu'un oeil d'ébloui, l'autre ne s'ouvre que sur un océan rouge et un douleur le saisi à l'épaule ; son oeil en pleure qui peine à porter la lumière s'écarquille pourtant sur la pointe d'un carreau !

Ils ne sont pas quinze à... des lunettes de soleils ?! Les cons, ils… ils… ils en ont tous !!! Jack lui même avait pris des lunettes de soudures -inefficaces mais l'idée est là- pour faire face à l'éclat d'Apollon… et la seule fois où Kuro a pu tenir tête à Jack, c'était justement en jouant sur le manque de visibilité et…
Skinner et Vlad travaillent ensemble ? Ou au moins sont-ils capables de se servir des exactions de l'autre à leurs intérêts, travaillant ainsi indirectement de groupe ?

Jack en pleure de son dernier oeil ouvert alors qu'il sent une fatigue anormale l'alourdir, son paquetage soudain décuplé en poids ; la sensation du sédatif dont se sert la garde noire pour endormir Gros-Tas le Béhémot par moment. Peut-être est-ce le produit qui le rend si... émotif et sensible mais… Skinner et Vlad ont décidément mis leurs égos de côtés. Plus de fiertés mal placés parce que... parce que... oui, on voit des Ariez ou des Deaths, des Xehanorts ou des Konstantines et on se dit que c'est l'orgueil qui les fait. Non, ce sont leurs sacrifices qui font leur puissance et orgueil, ils ont mille fois sacrifiés leurs égos ou fiertés ; n'ont jamais oublié comment le faire.

Ah et… pardon, le rythme baisse un peu. Emu de se dire qu'il finit par leur faire rentrer du plomb dans le crâne, l'intendant a eu un moment d'inattention, perdu les yeux dans le vagues à rêver éveillé pire qu'à dormir ; c'est un massacre. Vlad le mitraille de son bras valide, les patates pleuvent et de touts les côtés, quelques potes ont du se réveiller ou n'arriver que maintenant.
Encore une patate ; cette du patate du temps nos pères qui fait de Vlad un si bon chef. Une droite pure et dure de bonhomme comme on en fait plus ; dans le même oeil exactement mais c'est une gauche, moins puissante qu'une droite chez le chauve.

« GROAH ! » L'onde n'en renverse aucun mais les force de quelques pas en arrières sur des postures stables, un peu trop rigide. Enfin avec un peu d'espace, l'intendant s'élance en grognant jusqu'à la face d'un immeuble et avale les rebords de fenêtres comme des escaliers en zig-zag ; finalement, ses bonds l'amènent dans le dos d'une Skinner couchée en position de sniper. Des lunettes de soleils et des lunettes infra-rouges avec elle.

Franchement… Jack ne va pas retenir son sourire méprisant et aggressif au moment d'écraser la tireuse à terre, d'un pied la compressant au plafond. Un regard en contrebas ? Un sourcil haussé -le dernier qui peut- au moment d'observer Vlad et ses gars ? Avec le sourire béat de cruauté.

« Ils ne vous manquent pas grand-chose. » Oh, ils écoutent, la rue toute entière écoute particulièrement attentives… gardes noirs, civils ou rebelles… tous qui passent par là à ce moment écoute la leçon. La leçon "Comment on s'y prend pour tuer Jack ?" ! Pour être honnête, l'intendant a le coeur qui palpite, respire comme un dingue et est envahi de sensations, regarde un instant la femme gémir sous sa botte, les yeux quelques peu luxurieux. « Skinner, tu mets de la distance et tu te dissimules, à croire que voir Kuro se prendre un pavé dans la gueule t'as mis du plomb dans la cervelle. Je te prends un de tes yeux jaunes, tiens… »

Des doigts crochus en forme de pinces s'approchent d'un oeil de Skinner, le touchent et s'y 'encastrent doucement dans l'orbite. L'air soudain si sérieux, réfléchi… est-ce qu'un oeil que les ténèbres ont rendus jaunes restent jaunes une fois arrachée ? Est-ce que ça peut se... greffer ? Stoppé dans son mouvement, Jack se saisit plutôt de Skinner au col et d'un pas nonchalant sur le rebords, il se laisse tomber d'un autre dans le vide.
L'atterrissage fracasse les pavés, force l'intendant fléchit sur ses jambes avec une tireuse figée dans les bras ; l'atterrissage lui est particulièrement pénible, ca se lit sur son visage alors qu'il parait soudain beaucoup plus enervé.

Qu'il jette la tireuse à terre avant de partir, s'adressant à Vlad et ses gars sans même les regarder…

« Toi, Vlad, je te prends ton bras gauche, grâce à Septimus, on sait où t'en procurer un de rechange alors tu lui diras merci. » L'intendant s'arrête et crache un peu de sang comme le grand du quartier lâche un mollard avant de repartir. « Ta droite était bien, tu ne dois qu'à elle de ne pas finir manchot. Et touts les autres… »

Jack s'arrête et se retourne, fait signe à toute la troupe d'avancée…

« Skinner, Vlad… on fera ça avec Mikan parce que vous concernant c'est censé se faire proprement… » Pause ; admettons qu'on "greffe" un oeil ambre de Skinner -preuve des ténèbres- dans l'orbite vide de Vlad à qui on aurait préalablement crever un oeil normal ? Est-ce que l'oeil marqué par les ténèbres pourrait… transmettre les ténèbres ou un truc du genre ? Sinon Skinner et Vlad, les larbins se sont réunis. C'est toute… la saveur de la discipline à la Coalition Noire sous le règne de Jack Inèrsse. Ceux qui viennent de tenter de le tuer répondent présent à l'appel, attendent sagement le châtiment. A part ça, Jack s'inquiète de si peu en savoir sur l'entrainement quotidiens des armées régulières ennemis ; son entrainement à lui est… à double-tranchant. « …pour les autres, je veux un doigt n'importe lequel, de la main ou du pied… ou un oeil, ou une oreille, ou votre nez si vous voulez ressemblez à Voldemort. Par contre, vous concernant, je les veux maintenant. »

Et les gardes noirs entament de se mutiler ; un seul refusera mais peu importe aux yeux de Jack déjà partis, ses collègues lui ont coupés un de ses doigts à sa place.

Les lunettes de soleils, soit… Jack se mord l'ongle du pouce avec voracité, menacer de se ronger le doigt tout entier tant il est nerveux à l'idée… mais des lunettes pour voir dans la nuit ? Celle du tournoi n'ont pas été récupères, normalement restés entre les mains d'Hadès mais une ou deux ont pu être subtilisés dans le lot, oui. De toute façon inconscient ou quasiment pour la fin du tournoi, l'intendant n'avait aucun moyen de le savoir. La garde noire n'en a pas, de base mais si l'ingénieur peut en faire, il n'en ferait que pour Death, Vesper ou Jack. Difficile de croire que les deux premiers cherchent à assassiner le troisième ; ca serait déjà fait.
Sinon, il faut passer par la Shinra… et l'échelon le plus bas avec lequel accepte -parfois- de s'entretenir la Shinra, c'est encore une fois Jack.

L'intendant soupire, respire très brusquement en rafales avant de se refaire un peu apaisé. Ce n'est pas passé par un circuit officiel, ça ne peut pas. A moins que la Shinra ou l'ingénieur souhaite faire tomber Jack, ce qui n'est pas impossible mais improbable... qui tient le marché noir par ici ? Les rebelles et les civils du quartier de l'usine d'armement, les civils tout court en général, évidement. Sauf que personne dans la garde noire n'est venu avertir Jack et loin de compter sur son charisme... n'ignorons pas que la Garde Noire a son lot de balance lâche et obséquieuse, ça aurait du fuité tant les larbins s'épient entre eux.
Juste… il y a une possibilité que ça vienne du Garde Noire qui supervise au niveau du transport Shinra puisqu'il y a une mission d'accueil là-bas mais aussi de frontières, de renseignements, de surveillances et de douanes.

Une grande inspiration… l'intendant va juste faire un bon gros bluff.

« Momo, coupe-toi un doigt. »

…Jack lui-même s'étonne que la réponse prenne autant de temps…

« Je te jure que je savais pas pourquoi ils voulaient s'en servir ! »

« Ils voulaient s'en servir pourquoi, d'ailleurs ? »

« Ah bah tu vois, je sais pas. »

« Momo… »

La réponse prend un peu de temps à venir et la voix de Momo -pas le plus robuste, loin de là- se fait entendre en grisaille, déformée de douleurs qui gémissent en pleurs étouffés.

« Pardon. »

L'intendant continue, satisfait et serein ; il ne pense même pas à fumer tant il est heureux d'avoir pu… mettre ses mains sur un peu de chair vivace et hostile. Ca lui fait peur, ca lui fait mal mais ca lui fait du bien ; passé un certain temps, il commence à avoir besoin de sa dose tant de si belles sensations l'envahissent en ces instants. Radio rangé, l'ensanglanté se craque les phalanges avec le pas enjoué d'un enfant parfaitement équilibré ; Jack va pour s'occuper du Béhémot en Cage de la place des bêtes. "Gros-Tas" que l'appellent par ici petits et grands, civils ou gardes noirs ; il est juste là en cage. Mal nourri, sans pouvoir bouger dans une cage qui rouille et se déforme sous les agitions chroniques de la créature.
C'est… annoncé par des biais officiels, l'intendant se donne en spectacle et éclatera Gros-Tas pour divertir sa plèbe ; l'idée d'allez à l'Oerba le motiver réellement.

Ce Béhémot ne fait pas d'exercice depuis des lustres, il est mal nourri, mal hydraté, tourmenté et drogué quotidiennement… des meutes entières comme lui, en parfaite santé dans un environnement hostile et menaçant, se baladent à Oerba en toute libertée. Et la race de Gros-Tas est probablement dans la moitié inférieure de la chaine alimentaire, même en meute. Si Jack ne peut pas s'essuyer des attaques de Gros-Tas et le balayer d'un revers… alors autant ne pas mettre un seul pied sur ce monde terrifiant. Ce monde où les sans-cœurs eux-mêmes n'arrivent pas à proliférer tant la faune locale est vorace, bien installé et destiné à prospérer.

Jack se vrille le tronc pour voir qui va en courant à sa poursuite, presque titubant… c'est Vlad essoufflé qui vient lui rendre son briquet avec l'expression d'un démon enchainé.