« Pourquoi ? … Pourquoi ? … Pourquoi ? » La figure hellénique se martelait la poitrine avec conviction.
« Pourquoi quoi ? »
« Juste… pourquoi…. Tout ? » Elle reprit la pause, concentrée dans son état d’âme malgré l’interruption.
« C’est à dire, tout ? »
« Et bien… Tout … la mort ? la douleur ? pourquoi lui ? Pourquoi nous ? Ou justement pourquoi pas nous ? » Répliqua-t-elle rapidement.
« Ouais, non, ce n’est pas la peine , nous le savons tous déjà tout ça. Hercule, super héros, Jecht, gros balèze, boum, au revoir. »
« Justement, c’était tout de même un fils de dieu ! Sa mort est une tragédie ! Il lui faut de l’emphase et ... » Elle teinta sa voix de trémolos poignants.
« Non faites au plus simple. Les pleurs, les gémissements, les épaules qui tremblent. Je ne paierai pas davantage pour du texte. »
« Comme vous voudrez. » Vexée, elle se drapa de son chiton crème.
« Revoyons plutôt l’itinéraire. Départ du colisée... »
« Oui, nous contournerons le marché puis l’agora afin d’atteindre les temples par le sud, terminant par celui de Zeus et de revenir au Colisée. Sept arrêt au total. Pour permettre à tout le monde de ne pas se laisser trop distancer par la tête du peloton. »
« Et pendant les haltes ? »
« Le classique. Effondrement, larmes, état second, embrassade réconfortante. »
« Bien. » Lenore referma son carnet.
«Vous êtes sur de ne pas vouloir quelques couplets ? » fit la figure hellénique avant de faire une moue déçue d’être si limitée dans son art.
« Certaine. Il y aura bien assez de drames ainsi dans les rangs. » Conclut Lenore après avoir longuement pu prendre le pouls de la population.
La cérémonie allait enfin pouvoir avoir lieu. De nombreux citoyens avaient exigés une fin à cette histoire et Philoctète n’avait pas eu le courage d’organiser la marche funèbre avec les pleureuses professionnelles. La rousse trouvait la coutume étrange mais les ayant vu à l’œuvre, leur dévouement était remarquables et l’effet que pouvait avoir les larmes et les épanchements de ces femmes lors de l’accompagnement d’un mort semblait salutaire.
Le moment venu, la cité fut parcouru par un groupe de mercenaire gladiateur, portant sur leurs épaules une boite vides mais fermée. Les pleureuses en vêtements de deuils les précédaient, sonores, généreuses, exprimant la douleur de chacun des habitants sans retenus leur permettant ainsi eux même de rester digne. La foule grossissait à vu d’oeil le long du parcours. De nombreux fans s’étaient munis des objets publicitaires, signés ou non, colorés,collectors ou bas de gamme.
La masse communia, se souvint du héros dans sa plus belle légende, chacun partageant son anecdote. Des artistes dévoilèrent leurs œuvres, des commerçants offrirent de l’eau ou des fruits secs aux pleureuses professionnelles, et des offrandes pour les temples.
La mercenaire, bien que l’ayant organisé pour soulager la douleur de Philoctète, ne comprit pas l’intérêt de tout ce cérémoniel. Elle se contenta de suivre de loin pour s’assurer que rien ne viendrait empêcher la population de Thèbes d’apaiser enfin ses souffrances, pour le plus rapidement possible, tourner enfin cette page. Après tout, ils avaient tellement de dieux, ils leurs trouveraient bien d’autres héros à sacrifier. Même si les désastres s’étaient calmés depuis la disparition de super parfait.
Lorsqu’elle revint enfin au Colisée, la mercenaire mit du temps à retrouver le satyre. Il était ivre mort dans un recoin de la salle de myrmidon. Il ronfla de façon sonore la tête coincée dans un casque doré. Elle ne fit rien pour l’aider, le laissant décuver tranquillement à son rythme. Elle avait d’autres chèvres à fouetter.
Dim 26 Jan 2020 - 6:05« Pourquoi quoi ? »
« Juste… pourquoi…. Tout ? » Elle reprit la pause, concentrée dans son état d’âme malgré l’interruption.
« C’est à dire, tout ? »
« Et bien… Tout … la mort ? la douleur ? pourquoi lui ? Pourquoi nous ? Ou justement pourquoi pas nous ? » Répliqua-t-elle rapidement.
« Ouais, non, ce n’est pas la peine , nous le savons tous déjà tout ça. Hercule, super héros, Jecht, gros balèze, boum, au revoir. »
« Justement, c’était tout de même un fils de dieu ! Sa mort est une tragédie ! Il lui faut de l’emphase et ... » Elle teinta sa voix de trémolos poignants.
« Non faites au plus simple. Les pleurs, les gémissements, les épaules qui tremblent. Je ne paierai pas davantage pour du texte. »
« Comme vous voudrez. » Vexée, elle se drapa de son chiton crème.
« Revoyons plutôt l’itinéraire. Départ du colisée... »
« Oui, nous contournerons le marché puis l’agora afin d’atteindre les temples par le sud, terminant par celui de Zeus et de revenir au Colisée. Sept arrêt au total. Pour permettre à tout le monde de ne pas se laisser trop distancer par la tête du peloton. »
« Et pendant les haltes ? »
« Le classique. Effondrement, larmes, état second, embrassade réconfortante. »
« Bien. » Lenore referma son carnet.
«Vous êtes sur de ne pas vouloir quelques couplets ? » fit la figure hellénique avant de faire une moue déçue d’être si limitée dans son art.
« Certaine. Il y aura bien assez de drames ainsi dans les rangs. » Conclut Lenore après avoir longuement pu prendre le pouls de la population.
La cérémonie allait enfin pouvoir avoir lieu. De nombreux citoyens avaient exigés une fin à cette histoire et Philoctète n’avait pas eu le courage d’organiser la marche funèbre avec les pleureuses professionnelles. La rousse trouvait la coutume étrange mais les ayant vu à l’œuvre, leur dévouement était remarquables et l’effet que pouvait avoir les larmes et les épanchements de ces femmes lors de l’accompagnement d’un mort semblait salutaire.
Le moment venu, la cité fut parcouru par un groupe de mercenaire gladiateur, portant sur leurs épaules une boite vides mais fermée. Les pleureuses en vêtements de deuils les précédaient, sonores, généreuses, exprimant la douleur de chacun des habitants sans retenus leur permettant ainsi eux même de rester digne. La foule grossissait à vu d’oeil le long du parcours. De nombreux fans s’étaient munis des objets publicitaires, signés ou non, colorés,collectors ou bas de gamme.
La masse communia, se souvint du héros dans sa plus belle légende, chacun partageant son anecdote. Des artistes dévoilèrent leurs œuvres, des commerçants offrirent de l’eau ou des fruits secs aux pleureuses professionnelles, et des offrandes pour les temples.
La mercenaire, bien que l’ayant organisé pour soulager la douleur de Philoctète, ne comprit pas l’intérêt de tout ce cérémoniel. Elle se contenta de suivre de loin pour s’assurer que rien ne viendrait empêcher la population de Thèbes d’apaiser enfin ses souffrances, pour le plus rapidement possible, tourner enfin cette page. Après tout, ils avaient tellement de dieux, ils leurs trouveraient bien d’autres héros à sacrifier. Même si les désastres s’étaient calmés depuis la disparition de super parfait.
Lorsqu’elle revint enfin au Colisée, la mercenaire mit du temps à retrouver le satyre. Il était ivre mort dans un recoin de la salle de myrmidon. Il ronfla de façon sonore la tête coincée dans un casque doré. Elle ne fit rien pour l’aider, le laissant décuver tranquillement à son rythme. Elle avait d’autres chèvres à fouetter.