« Hohohohohohohoho ! »
Jacques émergea des tourments de son inconscient. Le regard hagard, une main en égide devant son visage et le souffle haletant. Sa léthargie s’envolait emportant dans l’oubli son cauchemar. Le monde autour de lui brandillait malgré l’heure tardive. L’alerte sonnait dans la caserne. Il sauta de sa couche, s’habilla prestement et rejoint les rangs des officiers que l’on briefait à la hâte.
Un parc venait d’être mis en arson. La hantise de sa nuit lui revint en mémoire. Etait-il réellement éveillé ou n’étais-ce que le jeu terrible d’une Morphée tortionnaire ? Il pria son dieu pour que ce fut le cas.
Les unités se mirent en branle. Soldats, officiers, chacun répartit dans un secteur afin de lutter contre un ennemi sans âme, ni pitié et à l’appétit insatiable. Le feu. Il fallait agir sans faillir, guider ses troupes, aboyer des ordres, retenir les habitants curieux et affolés.
Pourtant il faillit. Au pied de l’Ardent, son regard s’abîma. La peur lui noua les entrailles, il resta figé, la bouche ballante, les oreilles rabaissées en arrière. Ce maléfice qui ravageait des villes entière en Sherwood, que le terrible Bouffon faisait pleuvoir par colère. Les images stigmates qui avaient marquées son esprit noyèrent sa détermination.
« ..’al...’po..’ieur….’poral !...Caporal ! Monsieur ! »
Une main le saisi par l’épaule et le força à se détourner de l’enfer. L’escogriffe lui hurlait des choses qu’ils peinait à comprendre. Jeremiah le secouait. Il avait raison. Il devait se ressaisir. Il ne devait pas se brûler les rétines à regarder ses flammes. Déjà son poil commençait à friser sous la chaleur.
Enjoint par son subalterne, il prit place dans la chaîne humaine qui acheminait seaux d’eau au pied de l’arson. La populace participa mais les soldats terminèrent les lignes afin de ne risquer aucune vie inutilement. Hydromanciens et algomanciens accoururent, protégés des langues de la fournaise par le bouclier de soldats valeureux.
La lutte sembla interminable. L’air épaissis de vapeurs et de cendre épuisait les muscles, ternissait peaux et esprits. Les murs et sols furent mouillés pour imposer une frontière à l’élément barbare. Les visages sales furent humectés pour en apaiser les hardeurs sauvages. L’entièreté des viscères aqueuses des fontaines proches fut nécessaire pour vaincre, laissant à la vue et au cœur des habitants qu’une cicatrice noircie sur des ares entières. Il ne subsistait que les flammes d’une aube reflétant dans les flaques de boue et de cendre.
La victoire n’apporta nulle joie, à peine le réconfort de n’avoir perdu aucune vie. L’arrivée du Porte-parole, fer de lance du Consulat aurait dû réconforter, apaiser, soigner. Mais ses pas soulevant les cendres ne sema qu’angoisse et Tragédie.
Les Jardins venaient de perdre un peu de leur éclat.
Jeu 16 Jan 2020 - 12:21Jacques émergea des tourments de son inconscient. Le regard hagard, une main en égide devant son visage et le souffle haletant. Sa léthargie s’envolait emportant dans l’oubli son cauchemar. Le monde autour de lui brandillait malgré l’heure tardive. L’alerte sonnait dans la caserne. Il sauta de sa couche, s’habilla prestement et rejoint les rangs des officiers que l’on briefait à la hâte.
Un parc venait d’être mis en arson. La hantise de sa nuit lui revint en mémoire. Etait-il réellement éveillé ou n’étais-ce que le jeu terrible d’une Morphée tortionnaire ? Il pria son dieu pour que ce fut le cas.
Les unités se mirent en branle. Soldats, officiers, chacun répartit dans un secteur afin de lutter contre un ennemi sans âme, ni pitié et à l’appétit insatiable. Le feu. Il fallait agir sans faillir, guider ses troupes, aboyer des ordres, retenir les habitants curieux et affolés.
Pourtant il faillit. Au pied de l’Ardent, son regard s’abîma. La peur lui noua les entrailles, il resta figé, la bouche ballante, les oreilles rabaissées en arrière. Ce maléfice qui ravageait des villes entière en Sherwood, que le terrible Bouffon faisait pleuvoir par colère. Les images stigmates qui avaient marquées son esprit noyèrent sa détermination.
« ..’al...’po..’ieur….’poral !...Caporal ! Monsieur ! »
Une main le saisi par l’épaule et le força à se détourner de l’enfer. L’escogriffe lui hurlait des choses qu’ils peinait à comprendre. Jeremiah le secouait. Il avait raison. Il devait se ressaisir. Il ne devait pas se brûler les rétines à regarder ses flammes. Déjà son poil commençait à friser sous la chaleur.
Enjoint par son subalterne, il prit place dans la chaîne humaine qui acheminait seaux d’eau au pied de l’arson. La populace participa mais les soldats terminèrent les lignes afin de ne risquer aucune vie inutilement. Hydromanciens et algomanciens accoururent, protégés des langues de la fournaise par le bouclier de soldats valeureux.
La lutte sembla interminable. L’air épaissis de vapeurs et de cendre épuisait les muscles, ternissait peaux et esprits. Les murs et sols furent mouillés pour imposer une frontière à l’élément barbare. Les visages sales furent humectés pour en apaiser les hardeurs sauvages. L’entièreté des viscères aqueuses des fontaines proches fut nécessaire pour vaincre, laissant à la vue et au cœur des habitants qu’une cicatrice noircie sur des ares entières. Il ne subsistait que les flammes d’une aube reflétant dans les flaques de boue et de cendre.
La victoire n’apporta nulle joie, à peine le réconfort de n’avoir perdu aucune vie. L’arrivée du Porte-parole, fer de lance du Consulat aurait dû réconforter, apaiser, soigner. Mais ses pas soulevant les cendres ne sema qu’angoisse et Tragédie.
Les Jardins venaient de perdre un peu de leur éclat.