« Je suis venu… j’ai vu… et j’ai tout niqué ! »

Kefka se tordait de rire mais on aurait cru l’entendre pleurer… ça ne serait jamais assez, il lui en faudrait toujours plus ! Un bouffon se prenant pour un dieu ne l’admettra jamais, restant pathétiquement dans le déni à tout jamais : seul la mort lui apporterait du réconfort. Obsédé par le néant, l’effroyable arlequin ne pouvait supporter l’idée de disparaitre et de ne plus exister… naitre, vivre puis mourir, son cœur n’en a jamais compris le sens. Tristement, les expériences qu’on lui infligeait l’avaient dénué de tout objectif… et que vaut quelque chose qu’on détruit d’un claquement de doigt ? Aux yeux de Kefka, rien n’avait de valeur et d’une nature profondément envieuse, autant qu’haineuse, son seul réconfort demeurait la peine d’autrui. Et depuis sa renaissance -la première-, le sombre mage est maudit par cette malédiction de maudire les autres, seulement capable de lâcher cette rage. Jusqu’ici dissimulé, ayant fui Sherwood après l’avoir ravagé ; un avion en papier entra dans sa petite cabane délabrée du Palais des Rêves, ou des ruines qui restaient. Pourquoi cet endroit ? Le bouffon n’était pas sûr d’avoir choisi, peut-être était-ce au hasard… ou d’être retourné par instinct sur ce monde mort où il était mort et était né une deuxième fois, plus effroyable que jamais.
Kefka n’est pas sot… l’avion en papier était rentré par une ouverture si fine et volait sans discontinuer, planant bel et bien mais de manière surnaturelle. Le bout de papier plié soigneusement chutait et remontait, ce ne pouvait être l’œuvre que du psychisme !

Immédiatement, le bouffon chercha la présence de l’individu qui manipulait l’avion en papier ! Ce dernier, pile au moment où Kefka percevait la fine esquisse d’une présence transparente, vint se planter violemment dans son œil. Mis à terre par le papelard, il hurla à la mort en couvrant son œil et pleura plusieurs minutes avant d’enfin retrouver ses esprits. Passablement énervé mais lisant tout de même la lettre… un sourire sincère et haineux illumina son visage, brûlant la lettre d’un geste en riant salement, la personne qui avait envoyé l’avion n’avait pas manqué de lui crever l’œil pour rien !

Deux heures du matin dans un des parcs proches du centre-ville du Jardin radieux… elle était là, bras croisés à attendre… et Kefka l’imagina facilement faire la gueule. D’ailleurs, sans comprendre ses mots, le bouffon comprenait l’entendre pester rageusement. Bien cachée derrière un arbre, à des mètres de là, une simple tête de vieux dépassait avec des yeux en arc de cercles luisant comme deux petites lunes. A vrai dire, Kefka hésitait… est-ce qu’il la tuerait simplement ? Ou bien jouerait-il avec ? La dernière fois qu’il a joué avec Mizore Shirayuki, il a perdu… et cette salope l’a humilié en l’enterrant avec pitié. A vrai dire, le fou dansant était bien plus vexé d’avoir été enterré dûment que de s’être fait tuer. Soudain, la garce des glaces se retourne en direction de Kefka et lui se cacha, la localisant dès lors par détection magique… or, elle se déplaça mais pas vers lui. Jetant un œil -et juste un- depuis son couvert, il aperçut la chanteuse assise sur un banc.
Finalement, son choix était fait et… il ne jouerait pas avec, ne prendrait pas ce risque… puisque les représailles qui suivraient serait bien plus marrantes ! Ainsi, celui-ci s’éclipsa du parc, impressionnant, devant faire dans les deux cent mètres de surfaces. De ce parc, il ne resterait rien.

Kefka leva les bras lentement pour les redescendre à la même vitesse… et recommença plusieurs fois, commençant à suer, celui-ci croisa des bras tendus. De ses poings serrés s’échappaient quelques flammèches mais rien d’impressionnant mais quand celui-ci décroisa les bras en ouvrant les mains… une colonne de feu dévora le parc ! Dans la nuit, tous durent voir ou entendre la Divine Comédie qui dura plusieurs dizaines de secondes, s'élevant comme une tour infernale… et Kefka disparut rapidement de ce monde, ne laissant derrière lui que son rire emblématique qui raisonna dans les quartiers alentours.


« Hohohohohohohoho ! »

Du parc, il ne restait rien... et de Mizore non plus.