« Le peuple de la Coalition Noire est un coalisé à part entière. Vous subissez les taxes, les interrogatoires, les abus et l'oppression en toute soumission depuis des années alors… j'ai décrété que c'était l'heure de vous récompensez pour votre fidélité. »

De nuit… il fait nuit… et de nos jour, l'impérieux soleil noir inonde le monde de ses sombres rayons aux éclats violacés. Ainsi, de jour comme de nuit, la Citée du Crépuscule réclame un éclairage constant. Fut un temps, cet éclairage fonctionnait correctement mais pour être en capacité de maintenir toutes les lumières allumés sans discontinuer ? Il a fallu renoncer au tram. Et depuis, les gardes noirs ont récoler les taxes à intervalles réguliers. Or, ca fait bien longtemps que les habitants de la Citée du Crépuscule n'ont plus d'argent. Ou, en tout cas, plus aucun habitant n'est en capacité de la payer avec des munnies. Alors, la garde noire a pris le prix de faire payer la taxe autrement qu'avec de la monnaie : avec des matières premières. Plus particulièrement des métaux… des couverts aux cables électriques en passant par les tuyauteries… du bois, aussi, embarquant ainsi nombreuses pièces de mobiliers. Sans parler des bijoux -qu'ils aient de la valeure sentimentale ou non-, de certains jouets, des appareils électroniques etc...
…et le dernier projet en date de la Coalition Noire a eu pour effet de faire gonfler la taxe.

Des quartiers entiers sont plongés dans le noir, privé d'électricités… car au moment de devoir récolter de la ferraille et du mobilier en suffisement grandes quantités, ce sont aussi certaines infrastructures "superflus" qui ont été arrachés. En résultat une ville qui, vu du ciel ou du sommet de la tour du clocher, parait tel un tapis de lumière en gruyère. Des bâtiments, pâtés d'immeubles et jusqu'à des quartiers entiers sont alors plongés dans le noir, privé de lumière autre que celle du soleil noir. De temps à autres, des braseros éclatent dans ces zones car en plus d'être privées d'électricité, elles sont aussi privés d'eau chaud et parfois d'eau courante. Néanmoins, l'automne par le vent, la grisaille et l'humidité a souvent raison des feux. Par rapport à ça, les deux suppléants -Skinner et Vlad- se sont mis d'accords pour autoriser les feux dans ces zones là mais à condition que ceux-ci ne dépasse pas la taille d'un brasier de baril.
Et les habitants, pour survivre, se sont mis à recycler, récolter, récupérer et troquer comme jamais. Les zones sombres se métamorphosent alors, passant de quartiers autrefois respectable à, peu à peu, des bidons villes. La garde noire y patrouille plus qu'ailleurs. L'ombre attire les voleurs et les rebelles ; les sans-cœurs aussi, eux qui semblent s'épanouir là-bas plus qu'ailleurs.

Ce qui veut dire que, de base, les habitants qui restent dans ces quartiers là n'ont pas peur d'affronter quotidiennement des sans-cœurs. Le peuple est soumis et s'il avait la force de volontée nécéssaire pour se décider à affronter des sans-cœurs tout les jours, il aurait aussi la force d'affronter la Coalition Noire mais ce n'est pourtant pas le cas. A l'usine d'armement comme dans les sombres zones, si les habitants sont un peu plus rudes et moins soumis, c'est parce que les rebelles y étendent leur influence. Hélas, aucun problème d'infrastructure ne pourra être mobilisé tant que le dernier projet de Death ne sera pas achevé. Celui-ci, bien trop important et primordial, mobilise et mobilisera toutes les ressources de la Coalition Noire et ce, jusqu'à être arrivé à son terme. D'ici là, la garde noire doit gérer comme elle peut ces zones d'ombres envahis d'un froid glaçant. D'un froid que ne renierait pas l'hiver à feu la Ville de Noël… le soleil noir ne procure pas tant de chaleur que ça, s'il faisait en ce monde une température modérée, c'est dû à la pollution toujours présente mais aussi… à l'éclairage de plus en plus absent.

Quelle ironie… même en y ramenant un éclat du jour, la Citée du Crépuscule continue de s'assombrir ; au point où Jack, peu serein, regarde le ciel se pollué de nuages noirs à la texture de miasmes à vue d'oeil et… peu lui importe la foule à cet instant, ce ciel l'inquiète plus que tout le reste. Pourtant, il doit bien se résoudre à regarder la foule venu l'admirer mais… c'est plus fort que lui, l'intendant jette régulièrement un regard inquiet aux cieux. Tout son être transpire la gêne et le malaise ; en effet tendu, raide. A cause de ses blessures mais pas que, parler devant autant de gens, quand bien même sont-ils plus ou moins vos esclaves… et c'est peut-être encore pire à cause de ça… c'est gênant.

« Death m'ordonnera d'allez récolter la taxe comme à son habitude et j'obéirais comme à la mienne mais... à partir de maintenant, j'irais récolter la taxe à l'étranger et vous aurez le droit de choisir. Au moment de la taxe, une liste de monde sera proposer et vous devrez voter pour le monde que nous irons pillez. Si moins de trois-quart de la population vote ou qu'on arrive pas à départager pour une raison x ou y, c'est moi qui tranche. La Garde Noire ne pourra pas attaquer les Citées Dorées en vertu du pacte de non-aggression et nous ne nous en prendrons pas la Shinra non plus. » C'est triste de se dire qu'à ce moment, Jack n'éprouve pas le moindre besoin d'expliquer pourquoi la Shinra ne peut être prise pour cible ; c'est évident même pour un enfant.

La Coalition Noire ne peut plus enfoncer son peuple plus bas que terre. Et Jack le sait bien pour être lui-même victime de ce phénomène ; chaque coup de plus donné au peuple ne l'affaiblira plus mais le renforcera. Et la méthode du baton ne peut réellement être éfficace si on ne l'associe pas avec la méthode de la carotte.

« Jusqu'à son terme, la Coalition Noire voit toutes ses ressources mobilisés pour nourrir le dernier projet de notre maitre. Lorsque celui-ci sera achevé, nous pourrons enfin travailler à retrouver des infrastructures descentes ; jusqu'ici, la Shinra vous garantit le transport spatial et la Garde Noire vous garantit le bon fonctionnement du train. Je vous demande la même patience qu'il m'a été demander lorsque j'ai commencer à balayer au nom de la Coalition Noire, le jour-même de l'avènement du soleil noir. »

Le jour même… peut-être pas mais… lâche comme qu'il était à l'époque, rejoindre la Coalition Noire l'a à peine fait hésiter. Mais il a bel et bien commencer par balayer.

Aujourd'hui, voilà l'intendant de la garde qui, entre deux regards inquiets aux cieux, toise la foule en contrebas… pendant que lui se tient sur la cage démesurée de "Gros-Tas", le Béhémot ramené d'Oerba par l'exécutante Maxwell. Un bestiau d'au moins trois mètres sur ses quatre pattes, ses chairs tassés entre les barreaux… comprimés dans sa cage de métal rouillé comme filet rôti. L'intendant avait prévenu de ne pas nourrir Gros-Tas même si c'est tentant de s'en servir de poubelle.
On y reviendra.

« Je ne vous cache pas que… »

« Le Béhémot n'a fait que de s'agiter furieusement tout l'été mais depuis que Jack est là… » Murmure un garde chauve et barraqué, parlant trop bas pour que la plèbe l'entende mais Jack, lui, l'entend et… il se fiche de quelques commérages mais… ça le déconcentre, l'interrompt dans sa lancée.

« Il se tient tout tranquille. » Répond, tout aussi faiblement une deuxième garde noire aux yeux d'ambres, des tentacules en mèches noirs s'extirpant de sa capuche pourpre.

D'un regard en arrière, Jack réduit au silence deux gardes et insistant quelques secondes, l'intendant jette un coup d'oeil à ce ciel de merde… puis se remet à toiser la foule, fatigué. Son sentiment, c'est celui de l'accablement… prise une à une, les choses à faire ne sont pas dingues mais une fois toute réunie… l'esprit de Jack s'épuise à défaire le nœud de ses légions de choses à faire. Et sa boulangère est morte, en plus.L'intendant se claque la face du plat de la main, faisant glisser cette dernière vers le bas comme pour éponger la lassitude de son visage ; il avait beau jouer les romantiques… maintenant qu'elle est morte, il n'en a plus grand-chose à foutre en fait. Ca réussit à le convaincre que plutôt que de jouer les mecs sensibles, il ferait mieux de s'approprier une jolie fille puisqu'il y en a les moyens.

Soudain ! Comme l'éclair surgit d'un ciel sans nuage ; ses yeux s'écarquillent et il entrouvre la bouche de stupeur. Ca lui saute aux yeux maintenant mais il a momentanément oublié que… il avait un discours à faire ! D'un pas suffisement lourd pour déformer le plafond de la cage et faire râler le béhémot, l'intendant se retourne vers ses deux suppléants.

« J'en étais où… ?! A cause de vous deux je sais plus bon sang ! » Crise-t-il, rouge comme un démon alors que Vlad ose lui répondre.

« Tu disais : "je ne vous ca- » Vlad décolle du sommet de la cage jusqu'à l'un des murs ceinturant la place des fêtes pour s'y encastrer.

Jack respire profondément par le nez jusqu'à gonfler son ventre au possible avant d'expirer tout aussi profondément et… d'évacuer son stress en un souffle qui emplit de brises toute la place. Retrouvant un semblant de composure après un petit moment de folie, la brute jette un vague regard à Vlad et… déjà, quelques larbins se précipitent sur lui pour l'aider. Jack en profite pour les détailler, ce sont forcément ses complices comploteurs vu la vitesse à laquelle ils sont venus l'aider. Ainsi reporte-t-il enfin son attention sur la foule, tapant trois fois très vite des mains et très fort pour capter l'attention.

« Comme je disais… je ne vous cache pas que vous allez continuer dans la misère le temps que le projet arrive à son terme. » Inspiré, Jack… se remémore les paroles de Death ; puis les récite en son fort intérieur comme saintes paroles d'écritures. Ses bras sont grands ouverts et un sourire sinistre adressé à ses ouailles ; sincère, l'intendant partage simplement son parcours. Il est le "rêve américain" du coin après tout… « J'ai commencé en balayant le balai, j'ai fermé ma bouche et j'ai accepté touts les sévices qui m'ont étés infligés. On m'a dit attendre… on m'a dit que ça paierait un jour et… aujourd'hui… je suis le premier homme à avoir ramener l'éclat du jour en ce monde. Ca a finalement payé pour moi.

Et lorsque ce projet lié à la forge arrivera à son terme… ca paiera enfin pour vous aussi. Touts vos sacrifices, vos souffrances, vos pertes et vos deuils prendront enfin un sens quand j'apporterais à ce monde l'âge d'or qui lui revient de droit. Cet âge d'or ne se fera pas sans sacrifices mais puisque vous en avez déjà suffisement fait comme ça… ce seront les autres mondes que la Garde Noire ira récolter et moissonner pour que vous ne manquiez plus jamais de rien. »


La surprise s'est lue sur le visage des gens mais il est difficile… d'applaudir ou de se répandre d'acclamations mais… les gens sont stupéfaits ; certains commencent à avoir la même flamme qu'avait Jack au moment de se relever après que Lenore lui ait roulé dessus. Personne ne sourit mais… à tord ou à raison… Jack sent bien que son discours trouve un écho en lisant leurs visages dilatés.