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Nous sommes quatorze ans après les évènements de Kingdom Hearts 2. En tant d’années, les choses ont considérablement changé. Les dangers d’hier sont des soucis bénins aujourd’hui, et au fil du temps, les héros ont surgi de là où on ne les attendait pas. Ce sont les membres de la lumière qui combattent jour après jour contre les ténèbres.

Ce n’est plus une quête solitaire qui ne concerne que certains élus. C’est une guerre de factions. Chaque groupe est terré dans son quartier général, se fait des ennemis comme des alliés. Vivre dehors est devenu trop dangereux. Être seul est suicidaire. A vous de choisir.

La guerre est imminente... chaque camp s'organise avec cette même certitude pour la bataille.

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Bon ça y est, je suis enfin arrivée aux jardins radieux !  Ça a été drôlement compliqué. Toute une aventure même. Mais ... fiou ...  tout est bien maintenant. J'ai enfin trouvé un endroit où poser mon bagage et dormir un petit peu. J'en demandais pas plus pour commencer ! (Faut dire que je prend vraiment pas beaucoup de place comparé à leur ville de géants là.).

Même si tout est encore un peu flou pour moi, me voilà embauchée par le Consulat ! C'est du sérieux ! Va falloir s'y mettre ! Mériter sa croûte ! .... Demain ... ? Oui sans doutes demain. Aujourd'hui, j'ai pas envie de me mettre au travail ...  C'est le petit matin, j'ai pas envie de faire une chose barbante !  J'aurais plutôt envie de ... découvrir la ville ! Et puis si on y réfléchit bien, de toutes façons, c'est nécessaire pour ... heu ... m'habituer à mon environnement de travail pas vrai ? Alors ça peut compter comme du travail.

C'est donc la conscience parfaitement tranquille que je file en ville. Je bat des ailes, je prend rapidement de l'altitude. Je m'élève au dessus des toits de la ville et je garde les yeux grands ouverts, zieutant tout ce qui est en contrebas. Je suis là pour découvrir !

Premier constat : Les jardins radieux, c'est à la fois différent de Londres et assez semblable, c'est troublant ! Les maisons dans lesquelles vivent les habitants de la ville ont objectivement les mêmes caractéristiques que celles de Londres. C'est grand, c'est carré, il y a quatre murs, un toit , des fenêtres, au moins une porte (Toujours en bas parce que les gens ici volent pas) et une cheminée.

Pourtant ça donne pas la même impression du tout. A Londres, même si les humaines ont l'air de toujours frotter partout pour que leurs maisons soient propres, ça donne quand même un ressenti de ... Je sais pas le mot ... "grisouille" ? (Ça doit être le mot je pense. En tout cas moi j'en comprend bien le sens.)  Les nuages sont grisouilles, les murs sont grisouilles, les gens ont même l'air d'être grisouilles à l'intérieur des fois.

Ici ben ... ça fait pas pareil ! Il y a de la couleur, de la lumière, même si comme ce matin, les nuages sont un peu gris. Il y a des pots de fleurs partout, des petits jardins, des fontaines. Des statues et des petites figures intégrées au mur des maisons. Les gens ont l'air différents aussi ... Pas tant parce qu'ils s'habillent différemment. Mais tout dans leur démarche, leur attitude, leur visage parait détendu et joyeux. Pas comme à Londres ...

Ce que je vois me plait ! Je volette jusqu'à un grand parc. Les pelouses sont magnifiques,  piquées de pâquerettes et de  boutons d'or. Des canards barbotent en paix dans des petites marres disséminées ci et là. Des petites allées serpentent au milieu des arbres et des parterres de fleur. Des bancs assez grands pour y asseoir deux ou trois humains sont à la disposition de chacun et chacune, suffisamment espacés pour laisser une grande intimité à leurs occupants.

Après avoir vérifié qu'aucun chat et aucun rapace ne tournait dans les environs, je me pose sur le rebord d'une belle vasque en marbre. Le parc est presque désert, il y a au loin un homme en train de collecter dans un grand sac les très rares détritus qui traînent dans sur les chemins du parc. Un bonhomme paisible, qui malgré tout à l'air surpris quand il m’aperçoit. Je répond à son expression fugace par un petit salut de la main et un beau sourire.
Je vois sa main gantée se lever avec hésitation pour me répondre d'un signe hésitant, de loin. Puis un sourire naît au coin de ses lèvres. Même si je n'y suis pas habituée, je dois bien avouer que j'aime bien que les gens m'admirent comme ça, chaque fois qu'ils me voient.

Mais bon ... Même si c'est agréable, je ne suis pas venue pour me faire admirer, au contraire ! Je fais appel à ma magie, je tourne sur moi même lentement et lève petit à petit les bras. Une gangue de glace naît sur les bords de la vasque et prend de la hauteur à mesure que je lève les bras. Quand mes deux mains se rejoignent au dessus de ma tête, la glace se referme au dessus de ma tête, formant ce qui peut ressembler à une cloche, faite de glace bien épaisse et bien opaque.  Je m'offre avec ce dôme l'intimité dont j'ai précisément besoin pour procéder à mes ablutions matinales avec l'eau qui gît au fond de la vasque. (Vous pensiez quoi, qu'une fée n'a pas besoin de se laver ? Vous imaginez pas à quel point j'avais envie de me rafraîchir après mon voyage et mes aventures de la veille !). L'eau est froide comme il faut pour moi. Je veille bien sûr à ne pas mouiller mes ailes. Ce serait fâcheux de ne pas pouvoir voler dans un endroit où félins et autres dangers pourraient se cacher. Je finirai par trouver un endroit plus tranquille à l'avenir je pense ...

Parlant de tranquillité, j'entrevois à travers la gangue de glace la silhouette du jardinier approcher. Même opaque, mon petit dôme laisse entrevoir les couleurs et les formes. Je le vois se pencher par dessus mon petit piédestal, sans doutes intrigué et curieux. Gentil mais un peu casse-pied celui-là ...  De nouveau, je puise dans ma magie pour qu'une buée bien épaisse vienne recouvrir l'intérieur du dôme, coupant définitivement la vision du curieux. Puis après un instant de réflexion, je trace avec les doigts, de grandes lettres à l'envers pour qu'il puisse les lire :

" OCCUPÉ "

J'espère que le message est clair. En tout cas je suis tranquille jusqu'à la fin de ma toilette. Lorsque je fais disparaître mon dôme pour en sortir, je constate que je suis seule. Le jardinier est sans doutes parti ... Je baisse le nez et voit qu'un beau morceau de biscuit a été posé sur le rebord de la vasque. Quelle délicate attention !

Je m'empare vite vite de ma petite friandise avant qu'un moineau mal embouché vienne me la chiper. Et immédiatement je mord dans le biscuit. Ce qui me fait me rendre compte qu'en fait, j'avais faim ...  Avec toute cette nouveauté, toutes ces émotions entourant mon arrivée en ce monde, j'en avais oublié de me nourrir, et mon ventre avait sans doutes oublié de me le rappeler ! Les quelques toutes petites miettes que j'ai réussies à chiper et à manger hier n'avaient bien sûr pas suffi.

Du coups, une bonne partie du morceau de biscuit y passe ! Je dévore. Et c'est une fois rassasiée, pleine de gratitude qu'il me vient l'envie de remercier le bonhomme (La moindre des choses pour une fée polie ...). Je regarde autour, je le cherche du regard. Je ne le vois pas. Dommage.

Je me sens suffisamment en forme pour faire encore appel à ma magie et de nouveau, je transforme cette vasque. L''eau au fond de la soucoupe en marbre gèle et devient lisse comme un miroir. En son centre, des stalagmites émergent comme des fleurs sortiraient de terre. Guidées par mon pouvoir, elles poussent, se croisent, se rejoignent. Concentrée par l'effort, j'ai les sourcils froncés, la langue très légèrement sortie entre mes lèvres sans que j'y fasse attention.  Ma sculpture s'achève, les stalagmites finissent par former 5 lettres d'une vingtaine de centimètres, scintillantes et clairement visibles. Je prend un peu de recul et regarde le résultat.  Au milieu de la vasque maintenant, se forment distinctement le mo
t "MERCI".

C'est du bon travail. De la glace bien dure, bien compacte. J'ai mis le paquet. Avec le soleil faiblard d'aujourd'hui, elle tiendra une bonne partie de la journée. Je suis satisfaite et mord avec allégresse pour finir ce qui reste de mon bout de biscuit. Je n'en laisse pas une miette, n'en déplaise à monsieur le rouge-gorge qui lorgne mon biscuit depuis tout à l'heure du haut de sa branche. (Si celui là croit que je l'avais pas vu ...).

Contente du début de ma journée, je prend mon envol et quitte le parc, bien décidée à poursuivre ma visite de la ville. Je me demande bien ce que me réserve la suite  ...
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… Bien me voilà rassasiée et enfin propre ! Je suis d’une humeur éclatante, je me sens prête à tout aujourd’hui ! Je quitte mon par cet m’élève dans les airs, je prends de la hauteur. En quelques battements d’aile, je m’immobilise en vol stationnaire. Je suis  un peu plus haut que les plus grands des arbres du parc cet je dépasse de peu les bâtiments qui entourent le jardin. Là, je débute un lent tour d’horizon.
Les toits du quartier résidentiel s'élèvent autour de moi. Une forêt de cheminées nichées sur un tapis de tuiles. Ces toitures portent la promesse de chouettes jeux. Glissades d'enfer dans les gouttières, cache-cache entre les fils à linge garnis de vêtements, roulés boulés le long des toits en pente, petite visite cosmétique aux austères gargouilles qui mériteraient bien un peu de maquillage et de couleur. Ajoutez quelque couches de glace par ci par là et pourra vraiment rigoler. C’est tentant !

Mais je ne veux me fermer aucune piste. Je continue mon tour d'horizon. D'ici, je distingue nettement que des espaces séparent parfois les toits. Je pense que les grands boulevards et les places sont-là où les maisons s'espacent le plus. Des plus petites ruelles doivent se cacher sous les petits écarts de rien, elles sont plus dures à repérer d'ici. Sous cette ramure de tuiles, bien cachés du ciel, s'agglutinent à coups sûr des dizaines, si ce n'est des centaines de passant, très occupés à ... passer ! Et faire des trucs très intéressants d’humains ... ou de moins humains.  Plein de choses à voir donc ! Je ne suis toujours pas lassée de voir ce que font les habitants de cette ville. Je crois que je ne m’en lasserai jamais ! L'option est donc sacrément attrayante elle aussi.

Les quartiers de la ville sont ceints par de grands remparts. Il n'y a pas grand-chose à dire sur eux ... C'est des grands trucs en pierre, vachement longs. Super pour jouer au chevalier mais à part ça, ça se franchit en deux coups d'ailes. Je remarque quand même des grandes bannières qui claquent au vent, du haut de leurs mâts. Ces grandes oriflammes colorées me plaisent. Je pourrais en piquer une. Il y a aussi des soldats, semblables à mon ami le caporal-chat pas-chat. Ceux-là ont l'air de s'ennuyer ferme. Je les comprends. Si ils ne font que jouer au chevalier tout le temps, à leur place je serai barbée aussi ... Je me dis que je pourrais aussi aller jouer avec eux, leur proposer d'autres choses à faire. Si ça tombe ils s'embêtent parce qu'ils ne connaissent  pas autant de jeux que moi ? Ce sont pas vraiment des rigolos mais après tout, même eux ont le droit de s’amuser. Moui, je le garde dans un coin de ma tête.

Au centre de la ville, j'aperçois les immenses tours qui surplombent l’ensemble des jardins radieux. Les habitants de ces tours doivent avoir une chouette vue de là-haut. J'ai cru comprendre que les tours étaient réservées seulement pour 7 personnes. Et que en plus, certaines de ces personnes étaient pas encore arrivées, qu’on ne savait pas encore qui c'est. Ce sont des genre de "rois des saisons" mais pour les arts. Indispensables à la vie de la ville, comme le sont chez nous les rois et reines fées. Il vaut mieux éviter d'aller les embêter je suppose ... Mais quand même, ils doivent avoir une chouette vue ... Je pourrais monter là-haut, je ne gênerai personne je suis sûre.

Je finis mon observation, rien d’autre n’attire mon regard pour l’instant. Bon ! Il est temps de se décider où aller ! Je ne peux pas tout faire en même temps. Bon, pas le choix, je suis une fée porte bonheur, quoi de plus logique que de m’en remettre … à la chance ? Je commence à faire danser mon index pendant que je chantonne intérieurement un petit refrain bien connu.
« Pique-nique ... douille ... c'est toi l'and... Oh ? Attends, c'est quoi ça là-bas en bas ? »

On dirait un gros chat blanc ... Mais gentil. Ça a des ailes, ça vole ... Un gros nez rouge,  une bouboule de lumière au-dessus de la tête.  Je n'ai que le temps de l'entre apercevoir dans une ruelle près du parc avant qu'il disparaisse au coin de la rue.

C'est décidé, c'est lui que je vais suivre ! Je me dépêche d'aller voler au-dessus de l'angle où je l'ai vu disparaître. Un petit piqué,  une vrille contrôlée en fin de trajectoire suivie d’un redressement. Rien que de très naturel. Je pose doucement mes deux pieds sur le rebord du toit et repère sans peine l’objet de ma curiosité. Le chat volant est très facilement repérable dans la foule. Il porte un casque sur la tête  (Encore un qui doit aimer jouer aux chevaliers) . Et surtout, la petite boule rouge suspendue au-dessus de sa tête permet de toutes façons de le voir partout où il va. Il vole d’une allure rapide et transporte tout un fagot d'outils sur ses épaules. Des pelles, des pioches, d'autres instruments que j'ai du mal à reconnaître. Il a l'air de soulever tout ce barda sans peine, maintenant un vol et une trajectoire réguliers. Je trouve curieux qu’il choisisse de voler au ras du sol et suive les rues, s’il est capable de voler. De temps en temps il se fait saluer par les passants. On lui crie des :
"- Bonjour Biscotte ! Ça va bien ?"

Il répond à toutes les salutations, s’exclamant quelque chose du genre :

"- Bonjour ! Le temps est gris aujourd'hui, pas vrai ? Bonne journée, Kupo !"

Mais il poursuit son vol sans s'arrêter. Peut être est il un peu pressé. Un des commerçants va jusqu'à lui tendre un plateau de beignets, dans lequel Biscotte se sert au passage, non sans remercier. Ces beignets ont l'air délicieux. Si je ne venais pas de manger un énorme bout de biscuit, je crois que je me serai manifestée auprès du pâtissier pour en quémander un aussi.

Il enchaîne les ruelles, sans imaginer être suivi et l'air de rien, se dirige vers la périphérie de la ville, là où la terre finit abruptement en une grande falaise. Un canyon plutôt ? J’y connais pas grand grand-chose.

Il approche d'une drôle de cabane en bois, fermée par des grilles de métal. Deux gardes qui étaient en faction devant la petite cabane le laissent passer, en le saluant. Leurs gros casques sont lourds, placés fort bas sur leurs fronts. J'ai déjà vu la même chose à Londres, chez les policiers. Ces trucs-là donnent une très mauvaise vue à ceux qui les portent, surtout en l'air ! Je profite donc de l'angle mort pour me faufiler derrière eux. Ni vue ni connue !

Quand j'entre, une porte de métal est en train de se fermer au bout de la cabane.  Sans m’interroger sur l’étrangeté des lieux, je m'y engouffre sans réfléchir. Et je tombe nez à nez avec Biscotte qui louche un peu pour me regarder , l’air aussi surpris que moi. Aie, c’était pas prévu.
"-Bonjour, Kupo ! T'es qui, t'es une nouvelle ?"

Le temps qu'il se mette à me saluer, je me rend compte qu'on est dans un genre de monte-charge . Je sens qu'on commence à descendre ! Bon bah ... Tant pis. Je donne le change en le gratifiant d’un grand sourire et je m’exclame, joyeuse.

"-Bonjour ! Moi c'est Neige ! Oui je suis toute toute toute nouvelle ! Je suis une fée ! Et toi t'es .. heu .. quoi ? Tu fais quoi ?"

Il a l’air de me comprendre ! Ma rafale de question en revanche semble le faire rire et il me répond d’une voix chaleureuse.

"-Je suis un Mog, Kupo ! Je suis Biscotte !  Je descend miner ! Je suis le CHEF des mineurs. Le Roi Chanteclair compte sur moi pour approvisionner l'Atelier en minerais, Kupo !"

La cabine s'immobilise, ses portes s'ouvrent sur une grande galerie noire. La boule du Mog s'illumine, éclairant les ténèbres. Je trouve l'ambiance oppressante et il fait trop chaud pour que je sois à l'aise. A vrai dire, ça ressemble à l'idée que je me fais d'une caverne de dragon ici. Pourtant j'ai envie de continuer la conversation avec Biscotte. Ça ne me demande aucun effort de faire apparaître autour de moi un halo de lumière bleutée, bien suffisante pour percer les ténèbres. Il doit voir à mon expression que je ne suis pas entièrement à l'aise quand même. Il me rassure d'une voix tranquille.
"-T'en fais pas Kupo. Il y a rien à craindre ici ! Je suis un chevalier. Et je suis un Consul, je suis le patron ici  ! Alors, personne te fera du mal."

Il s'engouffre sans hésiter dans le tunnel, éclairé par nos deux lumières. Il avance à pied, sans plus utiliser ses ailes. Sa drôle de carrure donne l'impression qu'il se dandine.
" - Un consul ! Trop bien ! Il parait que je dois vous aider ! Qu’est ce que je peux faire pour t’aider … »  j'hésite puis ... décide pour faire bonne mesure et le mettre à l'aise de finir ma phrase par " ... Kupo ?"

Il arrête un instant de marcher, a un rire franc et soulève le bord de son casque pour mieux m'observer. Il a l'air de me jauger, il me regarde des pieds à la tête (Ce qui au final est vite fait). Je me tiens en vol stationnaire, droite. J'accentue même mon halo de lumière pour qu'il puisse mieux me distinguer.
" - Et comment pourrais-tu m'aider ? Tu es quoi, Kupo ? Une fée mineur ?"

Il se remet à marcher avant attendre ma réponse.  On descend un long couloir. Puis on débouche sur une grande galerie plus large et haute de plafond. Au milieu d'elle, un réseau de rails permet à quelques grands chariots en métal de circuler.

J Ils sont poussés par des silhouettes de taille humaines creusent au détour de galeries plus lointaines, à peine éclairées par des toutes petites lanternes. Le Mog et moi sommes des vrais phares comparés à eux. Certaines se retournent pour nous regarder passer. Je ne distingue ni leurs visages ni leurs expressions.
"-Heu … Je suis très jeune oui ! ... J’ai quatre ans ! Je suis une fée de l'hiver !  Kupo !"

Biscotte secoue la tête d'un air dépité en entendant ma réponse. J’ai répondu à côté de sa question mais il n’ajoute rien. Nous bifurquons et commençons à longer les rails. Je commence à entendre des coups sourds autour de moi. Lointains, diffus. Des gens sont au travail ici. Ça me fait penser aux martèlements continus qu'on entend quand on approche des ateliers des fées bricoleuses.

Nous arrivons enfin au bout de la grande galerie. Un chariot vide est stationné à l'extrémité du rail. Je vais me poser dessus et souffle. La chaleur de l'endroit commence à me miner ... Je fais appel à mon pouvoir pour me rafraîchir un peu et bat des ailes dans le vide pour faire un courant d'air. C'est pas la panacée mais c'est mieux que rien. Si Biscotte le remarque, il ne dit rien.
"-Non Kupo …  Je demandais pas ton âge. Je demandais si tu creusais la roche ! Le Roi Chanteclair demande qu'on remplisse les quotas Kupo ! Ça veut dire qu'il faut qu'on creuse beaucoup ! Et qu’il y ait plus de mineurs ! Et toi t’as pas l’air de savoir miner ! Si ?"


Disant cela, il montre sa pioche. Pour faire bonne mesure, il la soulève au-dessus de sa tête. Et avec un grand geste, il l'abat sur la roche qui obstrue le passage devant nous. La pierre me parait énorme et dure comme ... ben ... de la pierre. Pourtant ce grand caillou est pulvérisé en une myriade de petits gravillons. C'est au moins un mètre de passage qui vient d'être libéré. Ça en est pas croyable qu'on puisse dégager autant de roche d'un seul coup ! Il est drôlement costaud ce Mog !
"-Ah oui ... non ... Ca je ne sais pas faire …  Mais je porte bonheur, ça compte ?"

"-Tu protèges des coups de grisou, Kupo ?"

"-Heu .. Oui sans doutes, je protège de tout ! ... Mais c'est qui Grisou, tu peux me le montrer ? J'irais lui parler ! »

"-Tu me demandes "Qui est Grisou" ?" Le Mog a l'air interloqué puis éclate d'un rire joyeux. "-Moi je crois que en fait ... Tu n'y connais rien, Kupo !"

"-Ben non … " Je fronce le nez et me renfrogne un peu. Je suis vexée qu'il rie de moi.

"-Je crois que c'est pas ici que tu pourras m'aider, Kupo ! Mais je sais ce que tu peux faire ! Prends ces munnies, va me chercher un journal, Kupo ! Le dernier numéro de l’Eclaireur. J'ai trop de travail, j'ai pas pu suivre les combats de Hadès, je veux savoir qui a gagné ! Et tu iras aussi me chercher une limonade, Kupo ! Il fait soif ici en bas !"

Ma bouderie fond comme neige au soleil. Bien vite remplacée par une vague d'autres émotions. De la fierté tout d'abord ! C'est la première "vraie" mission qu'on me confie.  Et un peu de crainte ensuite. Est-ce que vraiment je suis de taille à aller acheter un journal et une limonade ? C'est une mission importante, sans doute primordiale ! Je ne peux  pas échouer !  Je me mets au garde à vous, debout sur le rebord du chariot en métal.
"-J'accomplirai cette mission, chef-biscotte ! Vous serez fier de moi !"

Je prends les sous qu'il me confie et je m'envole ! J'ai hâte de quitter ce tunnel bien trop chaud pour moi !

Suffit de repartir par où je suis venue ... droite, gauche ... gauche ... droite ? Ou tout droit ? Bah on verra bien. Tout compte fait, je vais quand même travailler aujourd'hui.

Dernière édition par Neige le Ven 31 Mai 2019 - 14:01, édité 1 fois
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.. C’est ainsi que je me retrouve à poursuivre la glorieuse quête du journal et de la limonade de Biscotte !  Me voilà posée ici au sommet de mon petit kiosque à journaux, au milieu de la petite placette que j’ai découverte quand j’ai débarqué aux jardins radieux. Je prends le temps de souffler et de rassembler mes esprits. Je porte sur moi le gros porte-monnaie de Biscotte, que je porte en bandoulière comme certains humains portent leurs sacs.

Ça n’a pas été de tout repos pour revenir ici ! Je ne vous détaillerai pas toutes les difficultés que j’ai eues pour sortir du dédale des mines …  Je n’ai jamais réussi à retrouver le couloir du monte-charge. J’ai fini par m’en sortir en suivant les rails qui ont fini par me mener jusqu’à un immense atelier  souterrain. Un truc immense, avec des flammes, de la lave, une chaleur insoutenable. C’est comme le grand atelier des fées bricoleuses mais en pire. Je n’ai pris le temps que de jeter un œil pour constater que des tas d’autres mogs étaient en pleine effervescence autour d’établis, d’enclumes et bassins incandescents. J’ai vite repéré une lucarne dans la roche qui semblait mener vers l’extérieur.  Je m’y suis engouffrée pour me retrouver dehors  à l’air « frais », des dizaines de mètres au-dessus du vide. J’avais débouché sur flanc de la falaise bleutée. Evidemment rien de tout ça n’a été  un problème pour moi. J’ai repéré où était ma petite lucarne dans l’espoir d’y revenir plus tard et j’ai utilisé mes ailes pour sortir du gouffre et rejoindre la ville.

Bref. Un objectif ! … Non .. Deux ! Et le tout premier est juste sous mes pieds, dans ce kiosque ! Je m’approche du rebord du kiosque pour me pencher en avant et regarder en dessous. Le vieux bonhomme que j’ai rencontré hier y est encore, assis sur une chaise. Il regarde passer les gens d’un air détendu. Vu du dessus, j’ai une vue imprenable sur son crâne tout lisse et brillant,  encadré par une fine couronne de cheveux blancs. Ça donnerait presque envie de se rapprocher de lui et de faire des grimaces pour se regarder dedans. Presque ! Mais non ! Je pense à la mission d’abord ! Je reste là à observer un moment pour comprendre comment les choses fonctionnent. J’en viens à la conclusion suivante : Quand quelqu’un veut quelque chose, il le demande au vieux monsieur assis. Ils reçoivent ce qu’ils demandent. Et là … là ! Ils sortent de leurs poches des ronds de métal qu’ils donnent au vieux monsieur en échange. Exactement les mêmes trucs que m’a confié Biscotte ! C’est aussi ça que j’ai vu lancé par les gens aux musiciens. Donné en échange de leur musique j’imagine.

Je regarde ce scénario se répéter … une fois … deux fois … dix fois ! Je pense au bout du compte avoir bien compris la marche à suivre ! Je me décide,  saute de mon perchoir et me laisse descendre en planant. Je me pose à côté de lui, sur un porte revue. Mon arrivée attire son regard et il tourne la tête. Un sourire apparaît immédiatement sur son visage.
« -Ben ça alors, revl’a la petite fée d’hier ! Bonjour ma jolie ! C’est vraiment ma veine ! On va p'têtre me croire cette fois.»

Son réflexe est de se retourner, voir si quelqu’un d’autre est témoin de cette rencontre. Il semble déçu que ça ne soit pas le cas. Il se redresse quelque peu sur sa chaise et se tourne vers moi.

« -Ben qu’est-ce que tu fais là ? T’es perdue ? T'veux quelque chose ? »

J’ai un grand sourire en entendant les salutations du vieil homme. Je le trouve sympathique ce monsieur … Il me trouve jolie et c’est quand même flatteur.

« -Bonjour Monsieur ! Vous allez bien ? » Comme toujours quand j’interagis avec les humains, j’accompagne mes paroles de grands gestes. En l’occurrence, je le salue en agitant le bras.  Evidemment il ne me comprend pas et ma question reste purement pour la forme.


« -Perdue, moi ? Non non !  Je viens acheter !» Je secoue négativement la tête avec un air que je pense rassurant et lève au-dessus de ma tête une des pièces que m’a confiée Biscotte. Je me tourne vers le reste de l’étal et cherche du regard. Je trouve rapidement l’objet de ma recherche et pointe le dernier numéro de l’Eclaireur !

« C’est ça que je veux ! »

Les yeux du  vieil homme s'étaient posés sur moi puis avaient suivi mon doigt jusqu'au journal.

« -Tu veux ach'ter ça ? Le journal ? »

Il semble à la fois surpris et ravi. Il prend un des journaux et le pose à côté de moi. Je lui confirme mon intention d’un hochement de tête. Je réponds par un simple sourire et lui tend la pièce que j’ai en mains. Il la prend et regarde la pièce d’un air pensif. Il hésite. Je me dis que ca ne doit pas suffire. Je plonge de nouveau le bras dans le porte-monnaie confié par Biscotte, je sors une nouvelle pièce et la lui tend. Je dois renouveler deux fois l’opération pour que le bonhomme paraisse satisfait.
 « -V'là, il y a  l'compte ! Il est à toi !

Il me tend deux pièces en retour. Des pièces plus petites. Ce retour de pièces plus petites est la partie de la transaction que je ne comprends pas mais soit… j’avais vu faire ça au cours des autres ventes, je m’y attendais. Je remets les pièces dans le porte-monnaie et me tourne vers le gros journal posé à côté de moi.
 « - Et comment que tu vas porter ça, petite ? »

Ah ! Je suis contente qu’il pose la question. J’avais justement envie de frimer un peu et je devine en mon ami vendeur de journaux un public réceptif ! Regardez et admirez l’artiste, monsieur ! Je commence par marcher sur le journal et lentement le rouler, comme j’ai vu d’autres clients le faire.  Une fois ça terminé, je prends mon envol et fais un passage au-dessus du journal. C’est là que je libère un soupçon de poussière de fée sur le numéro de l’Eclaireur qui lentement se met à flotter. Mon spectateur semble émerveillé. Je me doutais que ça ferait son petit effet ! Il me suffit de me glisser dessous, et de me relever, les deux bras levés, paf ! Le tour est joué !  Et voilà ! Je soulève le journal à la force de mes bras, vous avez vu ça ?  J’agite la main pour le saluer et zou, je m’envole, mon gros journal roulé au-dessus de ma tête.

Derrière, j'entends le buraliste crier :
« -Au r'voir petite, à la prochaine ! Reviens m'voir !.»
Pour sûr je reviendrai ! Et voilà, premier objectif rempli ! Au tour de la limonade maintenant. Heureusement, pour la suite, j'ai un plan ...
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... Comment une fée si intelligente fera pour se faire comprendre auprès de ces grands humains bêtas vous me demanderez maintenant ? Regardez l'artiste !

Je vole, portant toujours à bout de bras mon numéro de l'Eclaireur. Je trouve une terrasse dégagée sur laquelle je me pose.  Avant de déposer le journal, je fais un peu de ménage en invoquant quelques bourrasques. Ça retire le gros de la poussière du sol. J'en demande pas plus ! Et hop, je pose mon fardeau. Et là je me mets au travail : Je déroule le journal, le pose bien à plat. Et je commence à lire les gros titres. Je lis les articles en comptant sur mes doigts. Jusqu'à tomber sur ça :




Article de Journal a écrit:
Exclusif : Une nouvelle élue de Terpsychore ?

L'Eclaireur à aujourd'hui la tristesse et la joie de vous confirmer cette information.

La tristesse, car nous sommes peinés de vous annoncer la disparition de Rivy Pikina, précédente élue de la muse de la danse.

La joie, car nous nous réjouissons tous de l'arrivée de la jeune Irelia Alishina au sein du consulat à qui nous souhaitons bienvenue et en qui nous plaçons beaucoup de nos espoirs.

L'Eclaireur vous livre le portrait de ...




La suite de l'article ne m'intéresse pas, je pense avoir ce qu'il me faut ! Je compte sur mes doigts, remuant les lèvres en même temps ... six ... sept ... huit ... ah j'ai le compte !   (Il va falloir quand même que je dise à ma copine Irelia qu'elle a le même prénom que quelqu'un de célèbre, c'est rigolo !)

C'est maintenant que je ne dois pas me rater ...  Je repère les lettres qu'il me faut dans l'article. Je fais appel à un soupçon de magie et je commence à repasser les lettres du bout de l'index. . Là où mon doigt frôle le papier, l'encre devient rouge vif.  Bientôt huit lettres se détachent bien distinctement de l'article. Bien voyantes au milieu de la page noire et blanche.



La tristesse, car nous sommes peinés de vous annoncer la disparition de Rivy Pikina, précédente élue de la muse de la danse.



L I M O N A D E . Sur la même ligne. Je ne peux pas faire plus simple !  Je ré-enroule mon exemplaire du journal. Je m'envole de nouveau avec, après l'avoir saupoudré de poussière de fée. Je file vers une épicerie que j'ai repérée non loin et je déroule exactement le même scénario qu'avec l'achat du journal.

Je pénètre dans la petite boutique dont la porte semble toujours ouverte. Mon entrée fait immédiatement s'exclamer quelqu'un, le ton affolé.

"- Ah un journal qui vole !"

  "- Mais non qu'ils sont bêtes ... Je suis en dessous, regardez ..."

Je me dirige vers le comptoir et je me pose dessus, sous l'œil médusé ou surpris des clients. J'entends les murmures et les exclamations habituelles quand je monte sur le journal pour bien me montrer. Je m'encourage intérieurement. Allez Neige ! Ce n'est qu'une simple transaction ! Je suis rodée, je suis prête ! Je ne laisse pas les autres clients me distraire, pas même celui qui tend un index vers moi, menaçant de me toucher.

"-Bonjour ! Moi c'est Neige ! Oui je suis une belle fée .(Merci de l'avoir remarqué, continuez de le dire surtout !). Oui je suis venue pour acheter ! Non s'il vous plait me touchez pas, je suis fragile !"

Là je ponctue mon discours d'un petit pschit de glace dans la direction du doigt inquisiteur. Avec un sursaut le propriétaire de l'index retire sa main, yeux écarquillés.

"-Ce que je voudrais ? Regardez ! C'est écrit là."

Je déroule le journal à la bonne page et montre avec insistance l'article. Les présents se penchent pour lire, perplexes. Je crois que la partie est gagnée pour moi mais je suis bien déçue en entendant leurs réactions.

"-Ah oui c'est vrai, il parait que Rivy Pikina est morte, quelle tragédie."

"-Moui, c'est triste mais bon ... pendant que la presse nous parle de ça ils ne parlent pas des vrais problèmes ! "

"-Il parait que la nouvelle est toute jeune, encore une enfant ! Vous imaginez, vous, grandir comme ça ?"

"-Bof une enfant. Elle m'a pas l'air si petite ..."

"-Quand même Rivy ... Je l'adorais moi ... "

Ah mais non, ils ont pas compris ! Et en plus ils parlent tous mais il y'en a aucun qui semble s'écouter l'un l'autre. C'est n'importe quoi. Je trépigne, fais de grands gestes, saute sur l'article à pieds joints là où les lettres sont rouges.

  "-Non non non !! Vous avez rien compris ! LA ! REGARDEZ ! LI-MO-NA-DE"

Bien sûr je parle en pure perte et râle dans le vide. Je finis par m'agacer et piétiner l'article, invoquant encore ma magie pour cette fois blanchir les lettres noires superflues. Je donne l'impression de dégager les lettres en trop à petits coups de pieds rageurs. Je glisse et dérape le long des lignes, donnant l'impression de gommer tout ce que je touche.

Quand il ne reste que les 8 lettres rouges au milieu d'un article tout raturé de blanc, enfin l'épicière s'écrie.

"-Hahaaa ! Une limonade, c'est ça que tu veux petite moucheronne ? Il fallait le dire tout de suite."

Je ne peux m'empêcher de soupirer et de me passer la main sur le front. Enfin ... Je manque de réagir au "petite moucheronne", qui me donne une envie folle de protester mais ... à quoi bon ? J'ai plus l'énergie ... J'ai encore fait appel à ma magie, à force ca me vide ...

Une fois le message passé, la transaction se fait beaucoup plus simplement. Même si je dois encore expliquer quel genre de limonade je veux (Une "je m'en fiche"  mais bien fraîche !), Je sors les sous ... je paye ... je prends la monnaie en retour ... Et vient le moment difficile où je dois faire s'envoler en même temps limonade et journal. Même saupoudrés de poussière de fée, ca ne reste pas une mince affaire. Je parviens à trouver une position "pratique" de vol en coinçant le goulot de la limonade sous le bras pendant que tiens le journal roulé en équilibre sur l'autre épaule.

Ce n’est pas super confortable et pratique mais ça me laisse tout juste la place pour batte des ailes comme il faut. J'espère que le consulat se rendra compte du labeur et du sacrifice auquel je consens pour lui ! Je n'aurais pas démérité en remplissant cette mission.

Je me dépêche de couvrir la distance qui sépare la ville de l'atelier. Je retrouve tant bien que mal la petite lucarne qui me permet de me faufiler directement au coeur du complexe souterrain. De nouveau je suis assaillie par le bruit, la chaleur et la fumée qui règnent dans ce lieu ...Je traverse donc l'atelier, évitant soigneusement de m'approcher trop des brasiers de forge, des rivières d'acier en fusion et des machines bruyantes.

Ce n'est sans doutes pas banal de voir une bouteille de limonade et un numéro de l'étincelle flotter en l'air, portés par une mini fée. Mais soit ici tout le monde est très occupé. Soit ils sont tellement habitués aux bizarreries que cela ne les préoccupe même pas ... Je retrouve les rails que je me souviens avoir remonté tout à l'heure pour sortir et les suis de nouveau en sens inverse. Quand j'arrive au bout du tunnel, je vois l'équipe de mineurs de Biscotte rassemblée autour d'un chariot. Ils doivent me voir venir de loin parce que j'en entends un s'exclamer :


"-Hey les gars, revoilà la fée de ce matin ! Viens donc voir, Biscotte ! Elle est revenue finalement ! Dédé, tu me dois trois munnies, haha".

Fatiguée, a bout de souffle et de magie, je me laisse atterrir au milieu du tas de bonhommes, à même le sol. J'espère bien que comme ils m'ont vus, ils vont pas me marcher dessus ... J'utilise mes toutes dernières forces pour refroidir la bouteille et son contenu. Je me rappelle des instructions de Biscotte. "Bien fraîche" il voulait sa limonade.  

Et je me plante là, fière malgré tout. Biscotte ne tarde pas à rejoindre le groupe d'hommes.

  "-Ça alors, Kupo ! Je ne m'attendais pas à te voir revenir !"

Il se baisse et s'empare du journal et de la limonade. Il semble surpris en prenant la bouteille en mains.

Je me redresse, toute fière du haut de mes quelques centimètres au milieu de ces géants. Je me met au garde à vous.

"-Mission accomplie monsieur le mog-consul-chef  !"

Ma posture déclenche quelques rires bienveillants dans l'assemblée.

Les mineurs se détournent lentement de moi et Biscotte, retournant au travail.

Biscotte s'attarde davantage. Il utilise le bord d'une pioche pour faire sauter l'espèce de capuchon en métal qui bouche la limonade, et commence à y boire.

  "-C'est ce que j'appelle une limonade bien fraîche ! Bien joué, Kupo !"

Il soulève son casque pour me regarder plus longuement, l'air de réfléchir. Moi j'ai fini par me trouver un petit cailloux sur lequel m'asseoir.

  "-Je vois ca, Kupo. Merci ! Tu as bien mérité de te reposer je crois."

Je ne peux qu'approuver ses dires. Malgré la fatigue, je suis contente d'entendre que j'ai réussi ma mission et qu'il est content.

  "-Écoutes ... Il y aurait bien quelque chose que peut être tu pourrais encore faire pour moi ... ."

  "-Ah oui ?"

Je sais pas si je parais enthousiaste ou inquiète en lui répondant. D'un côté je suis super contente qu'il soit prêt à demander mon aide de nouveau.  De l'autre, je me sens tellement vidée que je me sens pas du tout prête à refaire une deuxième fois tout ce que j'ai fait aujourd'hui.

  "-Oui Kupo ! J'ai une lettre à porter au consulat, au secrétariat ! Ça te dérangerai d'y aller ? Tu la portera pour moi, Kupo ! Et je te donne ... heu ... "

Il regarde le porte-monnaie que j'ai complètement oublié de lui rendre et que j'ai encore sur moi. Il tend la main pour le récupérer et bien sûr je lui donne, accompagnant le geste d'un sourire contrit. Le Mog sort quelques pièces de son porte-monnaie et me les tend.

  "... je te donne ça ! Kupo !"

Ah génial ! Je me demandais comment les gens faisaient pour avoir cet argent ! Je tends les mains pour prendre les disques de métal mais Biscotte retient son geste.

  "-Attends Kupo ... Tu n'as rien pour le porter ? Ne bouge pas."

Biscotte vide son porte-monnaie dans une main. Il met les sous qu'il voulait me donner dedans et me tend le tout. Il sort ensuite une petite lettre de sa musette qu'il me donne aussi.

  "-Je compte sur toi, Neige ! D'accord ? C'est important, Kupo  !"

  "-Chef oui chef ! Vous pouvez compter sur moi !"

La perspective d'une récompense me met en joie et me fait oublier ma fatigue. Je mets le porte-monnaie en bandoulière, prend le courrier qui est plus léger que prévu.

  "-Tu n'es plus fatiguée, Kupo ? Tu y va tout de suite ?"

  "-Non chef ! Enfin si un peu ... Mais je vais porter la lettre ! Au revoir !"

Mon retour se fait sans encombre. Je sais maintenant comment sortir de la mine et de l'atelier, je sais comment rejoindre le cœur du consulat. Je suis sale comme un peigne avec mon détour par les mines mais je n'ai pas l'énergie de barboter de nouveau ...   Je rejoins le sommet des arts sans me presser, économisant mes forces. Une fois arrivée, je file en direction du secrétariat où je dépose simplement le courrier de Biscotte. Ça se fait sans difficulté. Mission accomplie ! Je me détourne pour repartir quand soudain j'entends derrière moi une voix qui m'appelle.

"-Neige ! Il y a du courrier pour toi !"

Je fais aussitôt demi-tour ! Du courrier ? Qui donc peut bien m'écrire ? Qui sait que je suis là ? Mes amis de la forêt blanche peut-être ? On me remet une grosse enveloppe ... Un truc sacrément impressionnant. Avec un symbole étrange dessus. Intriguée, j'ouvre et tire sur le courrier pour le sortir de son étui de papier. Je fronce les sourcils en entamant la lecture puis mon visage s'éclaire. Je lève les deux bras en l'air en signe de victoire, contente !

  "-Chouette, j'ai gagné un concours ! J'ai trop de chance !"

C'est normal d'être veinarde quand on est une fée porte bonheur ? Sans-doutes que oui !  A moi les vacances bien méritées après tout ce travail !
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Exploit accompli.

Alors c'est beaucoup plus costaud. C'est de manière générale très chouette. Je suis assez content.
Déjà une première chose vraiment très chouette : tu fais des bonnes descriptions. Je dois dire que j'ai été assez bluffé... Le début dans le parc, les toits du Jardin radieux, le kiosque, et la mine, je trouve que tu as vraiment fait un très bon boulot de description à chaque fois donc je te félicite, je n'aurais pas fait mieux.

J'avoue être un peu confus. Parce que tu m'avais laissé comprendre que Neige n'était pas encore au Consulat, genre... qu'elle n'a pas de fonction là-bas. Mais tu dis être embauchée par le Consulat donc j'avoue que je ne comprends pas pourquoi tu ne pourrais pas recevoir de missions.
Mais enfin. Ecoute; C'est vraiment chouette. Tu prends le temps, tu décris plein de petites saynettes très mignonnes, genre le coup de la toilette dans une fontaine (je crois que c'est une fontaine...), le moment du journal où tu essaies de faire comprendre un message en illuminant certaines lettres et en masquant les autres. Vraiment je suis content de voir toutes les idées que tu as.

J'ai quelques critiques.

À titre personnel, je trouve qu'il n'y a rien de plus risqué que d'imiter les paroles ou la pensée d'un enfant dans un rp. Or ici, tu nous as présenté à quelques reprises une Neige très très enfantine, avec des pensées qui font très gosse mais qui personnellement ne me convainquent pas. J'ai d'ailleurs pas tellement l'impression que ça correspond à ce que tu avais présenté dans ta fiche. C'est ton personnage donc tu le connais mieux que moi mais...

"Je me dis que je pourrais aussi aller jouer avec eux, leur proposer d'autres choses à faire. Si ça tombe ils s'embêtent parce qu'ils ne connaissent  pas autant de jeux que moi ?"

J'avoue que j'ai soupiré en lisant ceci. Je trouve pas ça très bon. Tu montres la plupart du temps une Neige espiègle, naïve, mais relativement maligne. Pourquoi est-ce que des gens s'ennuieraient parce qu'ils connaissent pas beaucoup de jeux ? Je trouve ça un peu... voilà. Même un enfant ne se ferait pas cette réflexion, pour moi. Ou alors... si. Mais pas en premier lieu. La première pensée logique serait de se dire "il a envie de jouer mais il ne peut pas".

Ensuite.

"Avant de déposer le journal, je fais un peu de ménage en invoquant quelques bourrasques. " Je ne vois pas dans tes compétences ce qui te permet de faire ça  ^^.

"Là je ponctue mon discours d'un petit pschit de glace dans la direction du doigt inquisiteur. " en tant que fée, tu es incapable de produire la moindre magie offensive, même si c'est un rien du tout pour impressionner.

Mais sinon les dialogues sont vraiment bons. J'ai pris beaucoup de plaisir à lire cet rp.

En fait... ici, tu aurais pu diviser cet rp en plusieurs exploits, sûrement.

Mais bon, vu la quantité de boulot fait, de tous les efforts irp, je vais noter ça normal.

21 xp, 210 munnies et 3 PS. 1 en force, 1 en magie, 1 en dextérité.

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