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Nous sommes quatorze ans après les évènements de Kingdom Hearts 2. En tant d’années, les choses ont considérablement changé. Les dangers d’hier sont des soucis bénins aujourd’hui, et au fil du temps, les héros ont surgi de là où on ne les attendait pas. Ce sont les membres de la lumière qui combattent jour après jour contre les ténèbres.

Ce n’est plus une quête solitaire qui ne concerne que certains élus. C’est une guerre de factions. Chaque groupe est terré dans son quartier général, se fait des ennemis comme des alliés. Vivre dehors est devenu trop dangereux. Être seul est suicidaire. A vous de choisir.

La guerre est imminente... chaque camp s'organise avec cette même certitude pour la bataille.


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Ioan laissa sa tête reposer contre l’encadrement d’une porte distraite, le regard rivé sur le muret orné lui faisant face. Il l’avait vu, tantôt, et n’avait su s’en défaire. Ses motifs, floraux et doux, apaisaient la lourdeur que le garçon sentait gagner sa poitrine, depuis l’aube ; des ancolies mêlées d’orpins et de baies — il en sentait presque l’odeur. Ioan ferma les yeux un instant, appréciant la brise fluette d’une journée sans Soleil.

Le muret ne s’offusquerait pas d’être observé. Cette rue était une rue d’habitués, et nul ne se retournait en passant devant lui, ces jours-ci. Son seul réconfort résidait en deux jeunes enfants, dont la mère préférait qu’ils marquent de leurs craies, un bien public, plutôt que les murs de leur appartement. Ils avaient donné au muret, au fil des mois, quelques couleurs ! — Certaines, bien peu conventionnelles.

A chaque fois que cela se produisait, pendant l’espace de quelques jours, les humains et les autres posaient de nouveau le regard sur lui. Comme si ces couleurs venaient briser, du coin de l’œil, la monotonie d’une journée à la routine bien arrêtée.

Cette confession souffla sur Ioan un sourire. S’étirant ensuite, le garçon finit par ramener ses jambes en tailleur.

Gouge à la main, il calait dans le creux de ses jambes, comme il le pouvait, un morceau de bois, sur lequel il s’efforçait de reproduire les motifs parant son nouveau camarade de pierre. Il aurait presque regretté n’avoir plus d’outils — son travail en eut été plus précis — s’il n’avait toujours eu à œuvrer avec les moyens du bord. La fidèle gouge qu’il s’était procurée suffisait à le ravir.

Le bruit maladroit d’un pot de peinture, et le soupir de celui qui l’avait déposé, préposé au rajeunissement de façade d’une maison défraîchie, attira bien l’attention de Ioan quelques secondes. Il navigua la salopette de jean usée du peintre, et son T-shirt blanc, viré crème par les jours et les tours ; sa face ronde, et ses cheveux emmêlés et clairs.

— Pour autant, les mains du garçon le démangeaient, et il reprit bien vite son activité. Maintenant le bois d’une main, il découpait le motif qu’il avait auparavant dessiné. La chose l’inspirait et l’aspirait, comme toujours ; et enfin, il se sentit léger.

Sans qu’il y fasse attention, ses lèvres s’animèrent d’un air tranquille et serein. Il commença en marmonnant, poursuivant rapidement d’un murmure chantonné : « … à l’aventure… »

Le garçon oubliait, alors, le poids sans nom qui l’avait alourdi. Il oubliait la voie neigeuse et cendreuse qu’il avait parcourue cette nuit, et la Lune qu’il avait consolée, une fois encore, s’étant réveillé.

« Tu vagues pas à pas… tu arrives jusqu’ici… »

Ses yeux bleus s’animèrent d’une plissure amusée, son esprit sautillant, au coup d’archet de deux violons imaginés, de fleur en fleur.

« Croises un homme à — »

Mais d’un coup ! Soulevé, tiré par le col de sa tunique, Ioan se retrouva à tituber sur quelques pas avant de se stabiliser. Les jambes légèrement pliées, le dos sensiblement courbé : l’être qui l’avait saisi, brusque et muet, était plus petit que lui. Surpris, le garçon peina dans un premier temps à distinguer ses traits. Puis enfin, flanqué nez à nez avec la chose ; il vit — une face blanche parsemée de motifs colorés, partant en une traîne d’écailles, surmontant une large bouche. Une palissade tranchante, mais sans substance, sertie de dents qui n’en étaient pas, et sans lèvres.

Mais c’est son regard que l’enfant chercha — que l’enfant cherchait toujours.

Deux billes jaunes, coulant en puits profonds. Deux étoiles étincelantes dont le reflet illumina les prunelles du garçon. Envoûtantes, presque.

Sur le coup, Ioan ne su que faire, ou que dire.
Il observait, resta coi. Son interlocuteur sembla attendre un instant — une réaction, peut-être ? Tant pis ! Fasciné, l’enfant n’eut pas le temps de remarquer le vif mouvement de bras de la créature — et n’eut pas le réflexe de s’en protéger.

Orange.

Il vit orange.
Puis, la poigne qui le tenait le laissa.
La peinture, froide, teint son visage et sa tunique, éclatant en tâches éparses sur ses mains et son pantalon.

Par réflexe, Ioan ramena hâtivement sa main droite à sa tête, afin d’essuyer ce qui menaçait de lui tomber dans les yeux. Sa gouge encore tenue fermement, il évita toutefois de s’éborgner, n’usant que de sa manche.

Ah. Voici que sa face était telle une citrouille mal taillée.
L’artiste d’un jour éclata d’un rire d’enfant. Sa victime, elle, ne put que relever la mine vers lui, penaud.

Décidément, Ioan manquait vraiment de couleurs. Même ce petit être s’en rendait compte.

« Dis… » laissa-t-il échapper calmement — mais sans qu’il ait eu le temps de finir, son nouveau camarade l’attrapa par le poignet. Fermement, vivement ! Le tirant, il commença à courir !
Et bien malgré lui, Ioan dû suivre, emporté et séparé de son muret… auprès duquel il s’excusait en l’esprit.

Lune, où l’emmenait-il, ce petit bonhomme peinturluré ? Le garçon allait, courait, docile ; le petit être devait bien avoir quelque chose à lui montrer. Pourquoi le saisir ainsi, autrement ? Intrigué — mais guère alarmé — l’enfant se prit à détailler son guide : sa capeline aux losanges multicolores, sa collerette de dentelles frisées, ses gants d’un blanc désormais constellé de tâches orangées. Il entendait le pas de ses semelles choquant les pavés, bouclier de chaussures à boucles cirées.

Mais son corps ! — Une caresse d’inattendu le fit frissonner.

Il avait le corps telle une bouée contorsionniste, rayée de violet et d’or, dont partaient des membres comme les siens : sombres, pourtant, comme une nuit sans étoiles. Ioan l’apercevait désormais, se tordant et se déformant sous sa capeline, mimant une course grotesque, au déplié surnaturel !

Voilà qui était singulier.

La garçon n’avait jamais rien vu de tel. D’instinct, il baissa les yeux sur son torse, comme prenant acte de sa propre consistance.

Il n’était pas aussi souple, c’était certain.

Une voix grave s’éleva dans son dos, dont les paroles furent perdues par le vent, et par le souffle dont il manquait, aussi peu endurant qu’il était. Ioan tituba maladroitement — toutefois, son camarade le maintint debout, le poussant même avec force, afin de l’élancer sur quelques mètres. La créature lâcha son poignet, pivotant prestement. Elle parut lui adresser un regard. Puis d’un rire partit d’une roue maîtrisée ! Il s’éclata plus loin, sur quelques jardinières et poteries, qui reposaient aux côtés d’une petite maison. Il revint à Ioan en un bond, reprenant sa course tout en tenant son bras pour prisonnier.

Il riait, et riait, et riait, de voix aiguës et graves, enfantines et caverneuses, s’emmêlant et se tordant ensemble comme son corps se pliait et se mouvait ; chantant et criant de rires, et de rires, et de rires !

Le garçon l’avisait de ses grands yeux, rendus ronds de surprise. « Pourquoi tu casses tout ? » interrogeait-il, soucieux. Son inquiétude, néanmoins, ne naissait pas tant du comportement extrême de celui qu’il accompagnait, ni de son apparence, ou du fait qu’il l’entraîne il-ne-savait-où. Ioan ne cherchait, d’ailleurs, pas à résister.

Mais ces pots de terre et d’argile n’avaient rien demandé au petit à la face peinte. Il les avait pourtant juste brisés, comme cela. Pourquoi ? Parce que cela lui plaisait ? Mais quel plaisir en retirerait-il ? Ioan ne comprenait pas. Ce n’était, à la vérité, pas la première fois que l’on cassait quelque chose devant lui. Toutefois, on en souriait rarement. Alors, pourquoi ?

Ce petit être lui expliquerait-il ?

— Oh Lune… quoiqu’il en était, l’enfant devrait revenir recoller ces pauvres jardinières, espérant qu’elles ne pleurent trop de leurs cicatrices.

A peine avait-il pensé en ces termes, qu’il sentit de nouveau son bras libre. Le garçon releva la tête rapidement, juste assez vite pour…

Juste assez vite pour voir l’extravagante bouée membrée s’élever en un saut — haut. L’enfant retint une respiration : même l’espace d’une seconde, son camarade impromptu semblait voler.

L’émerveillement fut de courte durée.

« HIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIII !!!!!!!! »

Son chapeau soudain fermement enfoncé sur son crâne, une sirène des villes s’égorgea d’un cri strident ! « HIIIIIIIIIIIIII HUBERT !!!! AIDEZ-MOIIIIIII !!!!!!! » implorait-elle, aveuglée, désespérée ! Sa vue restreinte, sa tête désormais lourde au-delà de toute logique, la dame paniquait, tournant et tournoyant dans tous les sens ! Pourquoi ?! Pourquoi oui, sentait-elle réellement tout le poids du monde sur ses épaules ?! Quelle était cette sueur froide qui descendait le long de son dos ? Pourquoi Hubert s’égosillait-il comme on s’égosille sur un vilain ?! « HUBERT QUE SE PASSE-T-IL ?! »

Que lui arrivait-il ?!

Ioan ne put s’empêcher de trotter à elle. Il avait observé, tout aussi interloqué que ce pauvre Hubert, le petit être reposer sur le couvre-chef de sa victime. Il s’était tortillé, avait nargué, avait failli danser, même ! — Tout ceci, avant de laisser s’écouler, sans état d’âme, un reste de peinture, le long de la superbe coiffe de la demoiselle, et de son élégante robe. Le vaillant Hubert, porté par le plus voyant et fier des costumes, s’était bien élancé au secours de sa tendre ! Hélas ! Il ne pouvait attraper le grossier personnage qui l’avait attaquée ! — Et qui était ce môme, qu’il voyait s’approcher ?!

Ioan ne savait que faire. Cette situation était, pour lui, tout à fait inédite. « Peut-être devrais-tu descendre… » dit-il, hésitant.

« Faites-le arrêter ! » hurla Hubert, décontenancé ! Il n’avait saisi qu’une chose : Ioan connaissait ce farceur du dimanche ! L’enfant entrouvrit bien la bouche, tentant de répondre à un ordre qu’il ne pouvait de toute évidence honorer, quand une puissante voix fusa dans les airs, perçant au travers du vent qui l’avait jusque là couverte !

« Arrêtez ces… arr… ARRÊTEZ CES PETITS ! »

Ioan se retourna, la mine perdue. Pourquoi le peintre, qu’il avait aperçu tantôt, courait-il dans leur direction ? Pourquoi avait-il l’air si ennuyé ? Le muret s’était-il plaint auprès de lui, d’avoir ainsi perdu son admirateur ? Hubert, pour sa part, n’y tenait plus ! Cessant de raisonner, il se jeta sur sa demoiselle ! « HIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIII !!!!! » s’étrangla-t-elle de plus belle ! Dans un ballet de jupes et d’étoffes, la sirène s’échoua au sol, grognant au contact des pavés.

« BRUTE ! J’ai mal ! A MOI !! »

Le garçon s’en trouvait tout bonnement médusé : chaotique. Toute cette scène était chaotique.

Loin d’avoir perdu le sens de son œuvre, le petit être échappa à la première tentative d’immobilisation du jeune premier ! Simultanément, le peintre dévalait la rue, le visage rouge. « ARRÊTEZ-LES !!! » s’emportait-il, au milieu des « HIIIIIIIIIII » et des « ARGH » !

Son camarade roulant à ses côtés, Ioan l’avisa d’un regard aussi perplexe que confus. Seul un « pourquoi, » profond et sans appel, trônait dans sa caboche évidée, se cognant et gonflant au rythme des cris, et des envolées d’une brise amusée.

« Enfin ! » s’écria le peintre, arrivé à leur portée ! Il devança Hubert, qui peinait à se relever sans écraser sa dulcinée !

La créature, jeta le pot de peinture qu’elle avait jusque là baladé. Elle saisit prestement les avant-bras du garçon, à défaut de pouvoir agripper ses mains, qui tenaient toujours sa gouge et son morceau de bois.

Elle sauta.

Avec Ioan, elle s’envola.

L’enfant se vit décoller, haut ; s’arracher aux cris et à l’agitation, voltiger au-dessus d’un toit ! Comme il aimait cette sensation !
Bien vite, pourtant… il se sentit retomber.

Une sensation étrange, que de chuter ainsi. Ioan voulut bien demander au vent de le maintenir dans les airs, un peu plus ! Juste un peu plus ! — Mais le taquin ne fit que lui souffler au visage. Puissant, mais certainement pas assez pour ralentir sa chute, ou l’en préserver.

Quel dommage.

Ses yeux retrouvèrent son accompagnateur volant, qui, le tenant toujours aussi fermement, ne semblait plus sourire. Le destructeur peint paraissait attendre quelque chose — quoi ? Ses yeux se plissèrent de mécontentement. Ioan tenta, d’une voix timide : « Tu veux quelque chose ? » Le garçon aimait à interpréter les uns et les autres, en temps normal ; mais il fallait l’admettre, ce compagnon-ci était tout à fait singulier. S’il ne lui parlait pas un peu, il peinerait à le comprendre.

Mais au lieu de s’exprimer, la créature ferma la gueule en une moue fâchée. L’enfant l’observait, ennuyé. Que lui était-il arrivé, pour qu’il soit contrarié à ce point ? Ioan s’interrogeait, parcourant une fois de plus le physique atypique de son interlocuteur rieur.

Qui gonflait.

Il gonflait ! Son corps gonflait ! Les yeux de Ioan s’arrondirent de curiosité. Le petit être, qui n’était plus si petit, doublait, quadruplait de taille, bientôt ! — Et au sol, rebondit !
Bien sûr ! Le garçon n’avait pas pensé à l’atterrissage ! Qu’il pouvait être étourdit. Heureusement que le petit être, tout gonflé qu’il était désormais, était à ses côtés.

Ils rebondirent bien sur quelques mètres, son camarade rétrécissant en profitant de l’espace que lui offrait une petite placette peu fréquentée, sertie d’une profonde fontaine. De saut en saut ; de rebonds en retombées, Ioan ne put s’empêcher d’être emporté par l’incongru de la situation ! C’était un chemin qu’il n’aurait jamais pensé emprunter, en se réveillant cette nuit ! Il laissa échapper un rire léger, que l’autre suivit — de rires d’enfants qu’il pensait entendre prendre sa voix. Tout préoccupé qu’il avait été ce matin-là, le garçon devait avouer que cette escapade l’avait assez secoué, pour forcer le carcan qui avait alourdi son cœur. Aussi, souriait-il toujours lorsque, emporté par les dernières envolées de la créature, il atterrit dans la fontaine.

L’être à la face peinte l’observa, ses grands yeux ronds brillant, il le croyait, plus qu’auparavant. Sa gueule de lames, sans dents ni lèvres, semblait s’étirer, lentement, au-delà de toutes normes. Elle s’entrouvrit, sur une obscurité sans fond.

L’enfant demeura silencieux.

Qu’était-ce, que cet individu ? Il ne pouvait s’empêcher d’en garder chaque élément en mémoire. Ses yeux. Ses yeux, surtout. Ils avaient la même teinte que ceux de son monstre généreux, mais le ressenti était tout autre. Ils n’étaient ni chaleureux, ni éclatants. Ioan frissonna, sans en saisir la raison.

Tordu, le petit être se remit la bouée en place, surplombant le garçon, resté, lui, à demi-plongé dans l’eau. Le vent souffla doucement, murmurant quelques échos de voix outrées. « Je crois que les adultes arrivent. Tu vas devoir leur expliquer, » commenta Ioan. Il avait déjà eu son lot d’adultes le rattrapant avec un air fâché, par le passé. C’était une consonance qu’il connaissait bien. L’enfant se redressa, quittant la créature un instant pour se concentrer sur ses appuis. Puis il revint à elle. Elle ricanait doucement.

« Est-ce que ça va ? »

Elle ricanait. Ricanait encore, de voix d’adultes et d’enfants — dont une qu’il croyait être la sienne. Ioan l’aurait bien interrogée à ce sujet, mais au lieu de cela, ne put que l’aviser avec inquiétude.
Devant lui, la substance dont était fait le petit être se faisait sinueuse. Son corps dégonflait. Ses écailles s’étiraient, tombant de son crâne à ses yeux. La peinture qui avait habillé ses traits, coulait en larmes multicolores sur ses joues aux paumettes absentes. Il fondait ! L’enfant relâcha son œuvre et son outil, se mettant à genoux devant la créature. Craintif, il n’osait la saisir, de peur de lui faire du mal. « Est-ce que tu es malade ? Tu n’aimes pas l’eau, c’est ça ? » Mais sans lui répondre, elle ricanait. Ricanait encore. De voix d’adultes et d’enfants. Et il s’entendait rire, alors qu’aucun son ne sortait de sa bouche. « Je vais chercher quelqu’un, » dit-il faiblement, alors que le petit être avait déjà rétréci de moitié ! Un pied hors de la fontaine, il jeta un œil derrière lui.

Les rires s’étaient tus.

Et la créature n’était plus là.

Ioan la chercha du regard, le souffle court.
— Ne restait guère qu’un petit poisson, laissant derrière lui une traînée de peintures, blanches et colorées. Un petit poisson aux yeux d’or, luisants dans ces profondeurs qui n’en étaient pas.

Le garçon laissa échapper un profond soupir. Il s’agissait donc de ramener un poisson dans l’eau, tout simplement. La bête s’éloignait, de quelques coups de nageoires, disparaissant progressivement.

Ioan ne put que la saluer, d’abord perplexe. Puis, il lui accorda un fin sourire ; les jardinières et pots cassés seraient peut-être touchés par l’histoire d’un poisson qui ne trouvait plus d’eau. Quoiqu’il en était, le garçon devait aller s’occuper d’eux, maintenant que le petit être était parti.

Mais le vent vint l’ébouriffer, et un volet claqua d’agacement : qu’il s’occupe donc d’abord de ces humains râleurs, dont les exclamations remontaient jusqu’ici !

« AH ! Le voilà ! » s’écria d’ailleurs Hubert, ayant retrouvé, fier et vif, la trace de l’un des petits qu’ils poursuivaient ! « Où est l’autre garnement ?! » demandait-il. « Vous allez devoir payer pour les dégâts tous les deux, je vous préviens ! »

« Ma robe ! » ajoutait sa demoiselle. « Ma robe, Hubert ! Elle est fichue ! »

Le peintre éclatait ! « Ma peinture ! »

Ioan ne savait que dire : il ne leur avait rien fait, pourquoi s’énervaient-ils ainsi ? Il lui fallut bien quelques instants pour comprendre qu’ils l’estimaient complice du poisson-bouée. Voilà qui était ennuyeux. Il avait beau leur expliquer, ils n’écoutaient pas. Une bouée avec des bras et des jambes, qui s’avérait être un poisson à la recherche d’un point d’eau ? Un sinistre hybride, plutôt ! Qu’il cesse de leur raconter des histoires ! Ils l’interrogeaient, refusant de le laisser partir : Paieraient-ils ? Où étaient leurs parents ? — Où était le petit être avec lequel il s’était enfui ?

Mais le garçon n’avait ni argent à leur donner, ni parents à leur renseigner.

Et il ne savait pas, non plus, où était parti le petit poisson d’Avril.
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Il y en a qui parle d’un moment du quotidien ou un clown vient les emmerder, et d’autres ? De cet instant où ils sont pépouze et que ce même clown emmerde une ruelle à lui seul.

Ce rp, j’ai vraiment bien aimé.

Dans l’idée où, dans ce cas présent, le farceur n’était pas présent que pour emmerder ton personnage. Non, il avait vraiment son plan pour s’attaquer à le plus de personne possible et il utilisait les outils à sa disposition. Une bise à ce pot de peinture. Mais voilà, j’ai été assez transporté dans ce rp.

Plus parce que nous sommes un peu dans un plan séquence et que nous suivons de début à la fin.

Bon, est-ce que j’dois faire une critique dans l’histoire ?

Alors, j’réfléchie bien mais j’ai pas trop à redire. P’tet un truc, le « malheureusement », j’vois pas l’introduction outre que pour poser le décor de la ruelle. C’que j’veux dire, c’est surtout que j’arrive pas à m’projeter afin de comprendre ce que faisais réellement Ioan dans la rue. Oui, j’ai compris ce qu’il faisait avec son bout de bois ! Mais, j’ai du mal à tilter le contexte.

Après, oui, il faut pas tout expliquer ! Mais j’aime les mises en contexte et j’suis perplexe avec ça. Bon, après, tu comprends ? C’est vraiment le seul truc que j’avais à redire et j’ai été chercher loin. Autrement, oui, j’ai vraiment bien aimé le rp et la situation que tu donnes avec le farceur. Ce qui marrant, surtout, c’est le décalage entre la situation et les réactions de Ioan. Le salaud, il s’en va peindre le visage des gens !


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