-Merci beaucoup Clarent. Passez une bonne soirée avec votre famille.
Je saluais d’un signe de la main mon gardien en tunique rouge, et portait la tasse de thé à mes lèvres. Alors que le liquide coulait dans ma gorge, je fermai les yeux, de pur plaisir. Voilà plusieurs semaines que j’étais enfermé dans cette cellule, passant mes journées à fixer la tâche sombre au sol, ou à tenter de m’élever en attrapant les barreaux de la meurtrière pour voir l’extérieur.
Jusqu’à présent, je n’avais rien à redire sur la manière dont les mercenaires me traitaient. C’était plus que correct. Même si l’occasion de prendre une douche, ou laver mes vêtements ne serait pas du luxe, je me rendais bien compte que ce n’était pas réalisable. S’ils avaient réussis à éloigner tous les prisonniers à proximité, cela avait pris de nombreuses journées complètes, et avait été un capharnaüm pas possible. S’ils devaient organiser des douches régulièrement – surtout en me préparant une plage horaire précise et individuelle – les Anglais auraient tôt fait de démissionner. Qu’importe les menaces que pourraient porter les mercenaires.
Je me rendis au fond de ma cellule, et m’assieds sur le petit lit de paille, finissant mon thé tranquillement. Mon seul contact avec l’extérieur, l’unique personne que je voyais, et qui me tenait au courant du temps qui passait, était Clarent. Un brave homme. Malgré le fait qu’il boitait, il n’avait jamais demandé à être remplacé lors des rondes journalières de la prison. Il pensait toujours au bien-être de sa famille et adorait parler de ses deux filles. C’était sûrement la raison pour laquelle nous nous étions liés. Jamais je ne lui avais dit de changer de sujet, jamais je ne l’avais rabroué. Ce qui n’était pas le cas de certains de ses collègues.
Le dos collé au mur, je soupirais d’aise. Pour la première fois de ma vie, j’étais en vacances. Bien que je sois contraint de rester dans cette cellule, je n’avais aucune responsabilité. Aucun ordre à donner. Fabrizio et Cassandra, les deux personnes qui m’épaulaient étaient tous deux fort capables. Et en temps de guerre, ils m’auraient de toute manière pris la majeure partie de mon travail. Je ne me faisais pas de soucis pour eux, ou pour les autres fanatiques du Sanctum.
Mon village avait appris depuis plusieurs mois à s’auto-gérer, donc de ce côté-ci, j’avais l’esprit serein. Plus aucune menace ne pesait sur leur vie – du moins avant ma capture – donc ils ne devaient être occupé qu’à choisir le repas succulent qu’ils allaient avoir. Quand bien même des immigrants seraient arrivés pour occuper les nouvelles maisons établies, la transition devait avoir été rapide. L’avantage d’un petit village. Et si jamais je me trompais – ce qui n’était pas le cas, j’en étais certain – si leur entraide ne suffisait pas, ils pouvaient contacter le Sanctum.
Cet emprisonnement tombait donc à pic. À l’exception d’une chose. Depuis toutes ces semaines, Cissnei avait eu plus que le temps de me répondre, même si elle avait l’agenda plus chargé que tous les habitants d’un monde réuni. Quelle était donc sa réponse ? Avait-elle accepté ma demande ? L’avait-elle rejeté ? Certaines nuits, l’incertitude me rongeait à tel point que je n’arrivais pas à fermer l’œil. J’aurais pu rester dans cette prison jusqu’à la fin de mes jours, si je ne désirais pas ardemment obtenir une réponse.
Du coup, en attendant que le Sanctum apprenne l’endroit où j’étais captif, je devais bien trouver comment m’occuper. Depuis quelques jours, une idée m’était venue à l’esprit. Pourquoi ne profiterai-je pas du temps que j’avais pour écrire un livre ? C’était simple, et ça avait le mérite de m’occuper l’esprit. Depuis la veille, je cogitais sur le sujet. J’avais d’abord pensé à écrire un traité de magie. Toutefois, je ne m’y connaissais pas assez. Certes je la maîtrisais, mais l’étendue de mes connaissances ne regroupait pas un quart de ce qui existait. Ensuite, un récit épistolaire m’avait semblé tentant. Cela aurait pu faire un beau cadeau de retrouvailles – à condition qu’elle veuille bien de moi. L’idée d’être rejeté – et d’y penser dès que j’écrirais – m’avait fait renoncer très vite. Puisque j’étais trop jeune, et n’avais pas accompli assez, l’écriture de mémoires n’était même pas une option valable. Il ne me restait donc plus qu’une seule option.
Je saluais d’un signe de la main mon gardien en tunique rouge, et portait la tasse de thé à mes lèvres. Alors que le liquide coulait dans ma gorge, je fermai les yeux, de pur plaisir. Voilà plusieurs semaines que j’étais enfermé dans cette cellule, passant mes journées à fixer la tâche sombre au sol, ou à tenter de m’élever en attrapant les barreaux de la meurtrière pour voir l’extérieur.
Jusqu’à présent, je n’avais rien à redire sur la manière dont les mercenaires me traitaient. C’était plus que correct. Même si l’occasion de prendre une douche, ou laver mes vêtements ne serait pas du luxe, je me rendais bien compte que ce n’était pas réalisable. S’ils avaient réussis à éloigner tous les prisonniers à proximité, cela avait pris de nombreuses journées complètes, et avait été un capharnaüm pas possible. S’ils devaient organiser des douches régulièrement – surtout en me préparant une plage horaire précise et individuelle – les Anglais auraient tôt fait de démissionner. Qu’importe les menaces que pourraient porter les mercenaires.
Je me rendis au fond de ma cellule, et m’assieds sur le petit lit de paille, finissant mon thé tranquillement. Mon seul contact avec l’extérieur, l’unique personne que je voyais, et qui me tenait au courant du temps qui passait, était Clarent. Un brave homme. Malgré le fait qu’il boitait, il n’avait jamais demandé à être remplacé lors des rondes journalières de la prison. Il pensait toujours au bien-être de sa famille et adorait parler de ses deux filles. C’était sûrement la raison pour laquelle nous nous étions liés. Jamais je ne lui avais dit de changer de sujet, jamais je ne l’avais rabroué. Ce qui n’était pas le cas de certains de ses collègues.
Le dos collé au mur, je soupirais d’aise. Pour la première fois de ma vie, j’étais en vacances. Bien que je sois contraint de rester dans cette cellule, je n’avais aucune responsabilité. Aucun ordre à donner. Fabrizio et Cassandra, les deux personnes qui m’épaulaient étaient tous deux fort capables. Et en temps de guerre, ils m’auraient de toute manière pris la majeure partie de mon travail. Je ne me faisais pas de soucis pour eux, ou pour les autres fanatiques du Sanctum.
Mon village avait appris depuis plusieurs mois à s’auto-gérer, donc de ce côté-ci, j’avais l’esprit serein. Plus aucune menace ne pesait sur leur vie – du moins avant ma capture – donc ils ne devaient être occupé qu’à choisir le repas succulent qu’ils allaient avoir. Quand bien même des immigrants seraient arrivés pour occuper les nouvelles maisons établies, la transition devait avoir été rapide. L’avantage d’un petit village. Et si jamais je me trompais – ce qui n’était pas le cas, j’en étais certain – si leur entraide ne suffisait pas, ils pouvaient contacter le Sanctum.
Cet emprisonnement tombait donc à pic. À l’exception d’une chose. Depuis toutes ces semaines, Cissnei avait eu plus que le temps de me répondre, même si elle avait l’agenda plus chargé que tous les habitants d’un monde réuni. Quelle était donc sa réponse ? Avait-elle accepté ma demande ? L’avait-elle rejeté ? Certaines nuits, l’incertitude me rongeait à tel point que je n’arrivais pas à fermer l’œil. J’aurais pu rester dans cette prison jusqu’à la fin de mes jours, si je ne désirais pas ardemment obtenir une réponse.
Du coup, en attendant que le Sanctum apprenne l’endroit où j’étais captif, je devais bien trouver comment m’occuper. Depuis quelques jours, une idée m’était venue à l’esprit. Pourquoi ne profiterai-je pas du temps que j’avais pour écrire un livre ? C’était simple, et ça avait le mérite de m’occuper l’esprit. Depuis la veille, je cogitais sur le sujet. J’avais d’abord pensé à écrire un traité de magie. Toutefois, je ne m’y connaissais pas assez. Certes je la maîtrisais, mais l’étendue de mes connaissances ne regroupait pas un quart de ce qui existait. Ensuite, un récit épistolaire m’avait semblé tentant. Cela aurait pu faire un beau cadeau de retrouvailles – à condition qu’elle veuille bien de moi. L’idée d’être rejeté – et d’y penser dès que j’écrirais – m’avait fait renoncer très vite. Puisque j’étais trop jeune, et n’avais pas accompli assez, l’écriture de mémoires n’était même pas une option valable. Il ne me restait donc plus qu’une seule option.
Dernière édition par Matthew March le Ven 18 Jan 2019 - 3:51, édité 1 fois