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Nous sommes quatorze ans après les évènements de Kingdom Hearts 2. En tant d’années, les choses ont considérablement changé. Les dangers d’hier sont des soucis bénins aujourd’hui, et au fil du temps, les héros ont surgi de là où on ne les attendait pas. Ce sont les membres de la lumière qui combattent jour après jour contre les ténèbres.

Ce n’est plus une quête solitaire qui ne concerne que certains élus. C’est une guerre de factions. Chaque groupe est terré dans son quartier général, se fait des ennemis comme des alliés. Vivre dehors est devenu trop dangereux. Être seul est suicidaire. A vous de choisir.

La guerre est imminente... chaque camp s'organise avec cette même certitude pour la bataille.

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[MINI-SERIE]

« — Sûre c’est pas un souci que tu m’aies accompagné ici ? Ca coûte la peau du cul les voyages monde-monde.
- Sûre. J’ai quelques économies. »
Oui, mais ils n’étaient restés qu’une nuit et repartiraient quelques heures plus tard. Après que Ian ait effectué sa visite du jour en compagnie du prêtre Jordan Terrence, qui officiait au Jardin Radieux. Ce n’était pas très rentable pour sa camarade, vu le prix du billet. Alice traîna son gros sac de sous son lit, y farfouillant pour dénicher quelques affaires. Mhm. Ian plissa les yeux un instant. « — Bon bah… j’vais d’voir y aller. T’as prévu des trucs de ton côté ?
- Euh… visiter un peu ?
- Essaie d’être prudente.
- Pour ? lui répondit-elle du tac-au-tac.
- Bah… ça reste une Cité Dorée. On est pas exactement en bons termes.
- Mais le Porte-parole a dit —
- Y’a ce qu’il dit puis y’a la vérité. On est en conflit ouvert et puis l’Primarque a dit —
- Répond-moi franch’ment. Vous avez eu des nouvelles de gens du Sanctum qu’ont disparu aux Cités Dorées d’puis les déclarations du Primarque et du Porte-parole ? Ou d’aut’ soucis ? »
Pas qu’il ait su. Ian resta muet, un peu exaspéré. Quand bien même il n’était pas au courant, ça ne voulait pas dire que ça ne pouvait pas arriver. Comme pour enfoncer le clou, sa camarade de voyage ajouta : « Puis c’est pas moi qui vais me balader avec un prêtre en soutane toute la journée. » Ce qui, techniquement, n’était pas faux. Alice tranchait un peu avec le tout venant du Jardin, avec sa tunique de lin et ses bottes pleines de terre séchée ; mais au pire avait-elle l’air d’une personne là pour le commerce ou pour la visite. Pas d’un membre d’un groupuscule ennemi.

C’était vrai, oui. Ian devait commencer par se préoccuper de ses affaires. Il avait prévu de partir avec un peu d’avance, mais passa bien une demi-heure à comprendre comment fonctionnait leur « douche » puis à s’y habituer. L’eau courante n’avait jamais une avancée technologique à laquelle il avait pu s’acclimater. C’est donc finalement en toute hâte qu’il enfila sa bure d’aspirant-prêtre, puis se mit en route.

Cette ville était belle, ça allait sans dire. Elle transpirait tout ce que le Consulat avait à prouver au monde : que la vie qu’ils promettaient était probablement bien la meilleure. Et à voir ces marchés respirants d’activité, ces maisonnées aux couleurs claires, ces grandes fenêtres laissant passer la lueur du jour dans chaque habitation… Ian se demanda un bref moment si quelqu’un choisirait de venir dans son monde d’origine plutôt que celui-ci s’il avait le choix. Ne pense pas ce genre de conneries toi ! T’es chez l’ennemi ! — Personne ne l’avait jusque là, pourtant, prit à parti. Tout juste avait-il noté quelques regards plus insistants que les autres.
Le temple où il se rendit était, lui aussi, une merveille. Un superbe édifice de pierre blanche protégé d’un mur d’une même matière, percé de vitraux dépeignant la figure de la Déesse-patronne. Le portail de fer était grand ouvert et tous pouvaient aller et venir dans cet ilot de tranquillité au sein de la ville. A peine en passait-on les portes, que l’on se sentait étreint par la grandeur silencieuse du lieu. Et tous baissaient d’un ton. Ian avançait, un peu penaud. Cette impression lui rappelait la première fois qu’il avait visité le Grand Temple d’Etro à la Citadelle. Il ne fallut pas longtemps avant qu’il soit redirigé vers le prêtre Terrence : un homme assez petit que Ian dépassait d’une tête. Il portait ses cheveux châtains coupés courts, surplombant un visage allongé et marqué de rides naissantes. Aucun signe de cheveux blancs. Difficile d’évaluer son âge. « Bien Monsieur Goguen, commença-t-il calmement, je crois que c’est la première fois que nous vous voyons par ici ? C’est votre premier passage au Jardin ?
- Oui — Ian répondit aussi sobrement mais respectueusement que possible.
- C’est rare en ce moment qu’on nous envoie des aspirants. Vous avez dû taper dans l’oeil de ce cher McDiggs. Si cela vous convient, je vous ferai visiter à notre retour ? J’aimerais que nous allions voir Madame Cabri le plus tôt possible.
- E… est-ce qu’elle croit en Etro ? risqua-t-il.
- Je ne l’ai jamais vue fouler notre temple. Mais ça ne veut rien dire. Il y a d’autres temples, et puis bien du monde écoute les paroles de notre Déesse-patronne sans pour autant venir ici ! Il faudrait un édifice plus imposant. Un quartier entier ! finit-il en plaisantant.
- C’est vrai ? — Ian fronça les sourcils, incrédule — ‘Fin, pardonnez-moi. Je ne désire pas remettre votre parole en doute. Simplement… bien que je sache qu’il y a nombre de croyants dans les Cités Dorées je ne pensais pas que notre culte était si répandu.
- Et pourtant, soupira son interlocuteur. Malgré la déclaration de guerre, les Cités Dorées et le Sanctum ont des liens forts depuis longtemps. Vous seriez surpris du nombre de consuls qui ne savent que faire de cette situation. »
Le jeune homme passa une main sur sa nuque. Les propos du prêtre Terrence faisaient sens, et pourtant ils le dérangeaient. Il lui fallu cependant bien quelques minutes avant de comprendre pourquoi. Oui, les propos du prêtre étaient cohérents. Il y adhérait lui-même en un sens. N’avait-il pas, devant le Haut-Prêtre Martin, demandé ce que dirait le Primarque pour ses camarades venant tout droit des Cités Dorées et ne sachant ce qu’il adviendrait des leurs dans ce conflit ? Pourtant, d’entendre que les consuls aussi pouvaient être mis à mal par cette situation le gênait. Cela les rendait plus humains, plus proches de lui. Au Domaine Enchanté, le Sanctum devait se préparer à la guerre ! Chaque jour, il entendait parler de ces infâmes monstres de la Coalition Noire, et des traîtres perfides du Consulat. Et là, on lui contait l’histoire d’individus dont la foi se trouvait malmenée.

C’était à se demander ce que son instructeur avait voulu qu’il voie, en l’envoyant ici. Peut-être était-ce simplement parce qu’il avait côtoyé le templier Rhys ? Cela ne pouvait être que ça. D’autres avaient passé plus de temps en sa compagnie.

Le prêtre Terrence arpentait les rues sans crainte apparente. Ian le suivait, méfiant d’abord. Puis petit à petit, et sans s’en rendre véritablement compte, il commença à admirer les maisons devant lesquelles ils passaient, et jetait un oeil intéressé aux vitrines. Bientôt, ils quittèrent les grandes rues pour passer dans de minces ruelles — parfois, on avait laissé pousser des plantes grimpantes sur les murs. La brise timide transportait ces odeurs fleuries qui rappelaient à Ian son village d’origine. Il fallait qu’il écrive à son père, tiens. Les deux acolytes finirent par s’arrêter devant une petite maison qui d’un premier regard ressemblait fort aux autres, avec sa pierre claire. Mais elle avait un jardin minuscule, laissé à l’abandon. Les herbes folles y montaient à hauteur de genou, et le chemin qui liait la demeure à la rue luttait pour subsister. D’évidence, on en prenait guère soin. Désormais qu’il y prêtait attention, l’aspirant voyait la peinture écaillée des volets, et le lichen colonisant la toiture. L’endroit paraissait délaissé. Pourtant, une faible lueur perçait à l’intérieur, que l’on pouvait voir à travers les fenêtres. Le prêtre Terrence passa le portillon entrouvert, et ne tarda ni à se diriger vers la porte, ni à y toquer.

Ils attendirent une minute.

Puis deux.

Terrence se tourna vers l’aspirant avec un léger mouvement d’épaule. Peut-être n’arrivaient-ils pas au moment opportun ? Il avait pourtant prévenu de son passage deux jours plus tôt, lorsqu’on l’avait informé de l’arrivée du jeune Goguen. Soit. Ils commencèrent à redescendre les quelques marches qui séparaient la porte du sol. Seulement alors, elle bailla bruyamment. « Ah, bonjour. » entama sans tarder le prêtre tout en faisant volte-face. Une dame au dos vouté se tenait là, de petites lunettes sur le nez et l’oeil clair fatigué. « Bonjour… » répondit-elle sans les regarder, trop occupée à ouvrir la porte. Ses mains plissées restaient encore agrippées à sa poignée et son pas était aussi court que lourd. Lorsqu’elle eut fini, elle avisa enfin ses visiteurs. Ian s’était contenté d’une salutation dite à voix basse, hésitant ; ne sachant trop s’il devait rester là et attendre, ou s’empresser d’aider la vieille femme. « — J’ai mis un peu de temps à arriver. Vous ne m’en voudrez pas trop j’espère. 
- Nullement. C’est nous qui espérons ne pas vous avoir fait attendre.
- Non, non… — elle secouait la tête sans vigueur — Absolument pas. Ecoutez, continua-t-elle sur un ton désolé, je ne vais pas vous faire perdre votre temps messieurs. Je sais que certains des petits jeunes de chez vous ont aidé Madame Rigalieu avec sa toiture la semaine dernière… et que vous proposez ça pour aider les vieilles gens, mais je vais devoir refuser votre aide. Je l’aurais bien dit à votre petite camarade mais elle ne m’en a pas réellement laissé l’occasion. »
Ian n’avait pas osé la couper dans son élan. Son accompagnateur l’avait simplement laissé finir ce qu’elle avait à dire, avant de répondre posément. « Nous ne sommes pas ici pour une affaire de réparations charitables Madame Cabri. Mais j’informerai le Prêtre Wallace, qui se charge de ce projet, que vous n’êtes pas intéressée. Vous ne serez pas ennuyée. 
- Oh. Oh, eh bien, d’accord. Je vois — elle marqua un temps. Que puis-je pour vous dans ce cas ?
- Madame Cabri, dit-il tout en descendant une marche, se trouvant ainsi au niveau de l’aspirant, nous sommes au regret de vous annoncer le décès de votre proche, le templier Rhys Dalmart. » Il s’inclina, puis Ian de même. C’était jusque là comme il l’avait apprit, et comme il l’avait fait la veille, bien que le jeune homme sentit son coeur se serrer. L’approche avait le mérite d’arriver directement au but. Brusquement, mais quoi ? Tourner autour du pot ? Ian redressa la tête, avant de se mettre droit.

La petite dame les fixait, les yeux ronds. Le prêtre Terrence suivit le mouvement du jeune homme. Mais avant même qu’il ait pu parler, Madame Cabri s’était enquise d’un « Comment ? » Ses sourcils s’étaient froncés ; de confusion comme de peine. Et pourtant, l’aspirant croyait y déceler autre chose. Quoi ? Il n’arrivait pas à mettre le doigt dessus. « Dites-moi s’il vous plaît » avait-elle enchaîné. « Eh bien — » Mince ! Les mots lui avaient échappé. Son instructeur l’avisa rapidement avant d’enchaîner. « Monsieur Dalmart a rejoint Etro tandis qu’il accomplissait son devoir. » Quoi ? Oui… c’était quelque part le cas, il avait disparu en mission mais… au fond, on ne savait rien des circonstances du templier. Il était présumé mort mais… aucune enquête n’avait été menée par le Sanctum, rien. Les mots du prêtre, tout banals qu’ils étaient, mettaient l’aspirant peu à son aise. Après tout, Madame Cabri avait demandé « comment. » Et cela, personne ne le savait. Cela, elle semblait vouloir le savoir. « — Je, oui, oui… mais… comment ? Enfin. Je ne voudrais surtout pas vous paraître insistante mais je… j’aimerais savoir s’il vous plaît.
- Monsieur Dalmart — c’était donc bien ça son nom de famille ? Il sonnait presque faux. Jamais Ian n’avait entendu le templier le prononcer — a été envoyé effectuer une mission, et il ne nous est pas revenu. Les circonstances nous ont poussé à conclure qu’il nous avait quitté. Nous vous présentons nos plus humbles condoléances.
- Oh… oh. Je vois. Et… est-ce que vous l’avez un peu… est-ce que vous l’avez un peu connu ? Vous avez travaillé avec lui, l’avez fréquenté ?
- Non. Mais —
- Je ! Je l’ai connu. »

L’aspirant s’était raidit, coupant même son instructeur. « … un peu. » La vieille femme prit le temps de se tourner légèrement afin de se mettre face à lui. « Est-ce que vous pourriez me dire un peu… s’il vous plaît jeune homme. Comment il était ? C’est… comment le dire. Je… je préfère être… aussi honnête que possible avec vous mais je… je n’avais pas eu de nouvelles de… depuis… depuis des années. Et… » Ses lèvres se fendirent d’une grimace chagrine — là. Le vert clair de ses yeux ressortait sur le rouge qui les marquait. « Je ne savais même pas qu’il avait… que… qu’il était devenu un — un templier. » Son regard se leva vers le ciel avec un sourire pénible. « Alors… »
Ian observa le prêtre Terrence, en quête d’approbation. Ce dernier hocha simplement la tête. Le jeune homme ramena ses mains devant son ventre, entremêlant ses doigts à défaut de savoir quoi faire de ses mains. Il ne savait pas vraiment par où commencer. Le silence le gênait — il devait improviser. « J’ai rencontré l’templier Rhys pendant une mission. Mon village était en pleine crise. Et… j’vais pas forcément tout vous raconter mais… — l’aspirant cherchait ses mots. Il a été un gars bien. Mon père était malade, j’étais en train de me dire qu’en plus de ça ceux qu’étaient en train de parlementer pour aider mon village allaient pas y arriver — la bourde ! Pourquoi il avait été dire ça devant le prêtre Terrence ? Il devait avoir confiance en ses camarades du Sanctum. J’étais… en fait, j’étais vraiment mal. Et… et la soirée au départ allait pas dans un sens vraiment meilleur. On était deux à être au bout de tout c’qu’on avait, et lui il se retrouvait là, à devoir nous gérer. Je sais pas trop comment il s’y est prit. Mais on a ri. On a fini la soirée près d’un des champs, pas loin de notre auberge. Il racontait des histoires un peu bêtes qu’il avait vécues. C’était idiot mais c’était pas plus mal. » Ian se garderait toutefois de révéler le clou du spectacle : ses fameux « camarades du Sanctum » revenant de leur dîner de négociations complètement souls. Il ne put réprimer un sourire nostalgique. « C’que j’veux dire… il était tranquille, tout simplement. Apaisant. J’ai entendu des gens dire qu’il était chef de la rédaction pour un journal sur la chasse et la pêche — est-ce que cela changeait quelque chose qu’elle le sache ? — Il avait souvent près de lui des aspirants, parce qu’il était rassurant. » Et à l’inverse, on le voyait rarement avec des vétérans. Rhys avait gardé une sorte de légèreté qu’ils avaient tous ou presque perdu au bout d’un temps. Pourtant ils avaient vécu les mêmes choses. Cela ne le rendait pour eux que plus alien. Difficile à fréquenter, en un sens. « Mais y’a pas que ça. Il est même parti en mission avec la Paladin-en-chef Pentaghast. C’est vraiment pas rien. Alors… » Comment pouvait-il lui dire ? Comment pouvait-il lui transmettre ? Les échanges bénins mais agréables qu’ils avaient eu ? L’efficacité humble qui en faisait un bon templier, mais pas celui dont on entendait toujours parler ? Son petit côté insupportable aussi parfois… l’homme était comme un autre, il avait ses défauts. « Alors… je ne sais pas pourquoi il ne vous a pas dit… qu’il était devenu templier. Mais croyez-moi quand je vous dit qu’il a été quelqu’un qui a marqué. En bien, je veux dire. » Ah. Merde, ça y est. Il avait encore une poussière dans l’oeil. Mais quel con ce Rhys aussi ! — l’aspirant ravala ses pensées aussi vite qu’elles lui avaient échappé.

« Est-ce que je peux… discuter un peu avec votre protégé un moment, monsieur ? » Le jeune homme releva les yeux vers Madame Cabri. « Eh bien, je n’y vois aucun inconvénient. Ian, sauras-tu retrouver le chemin du temple ? 
- Oui… oui. Bien sûr.
- Parfait alors. »
Pourquoi par le Nuage Noir le laissait-il seul ? Qu’allait-il pouvoir dire ?! Ian le regardait s’éloigner avec dépit.
« — Eh bien jeune homme, suivez-moi. Si vous voulez bien, oui ?
- Je vous suis. »

Il allait falloir qu'il apprenne. Après tout, bientôt il serait toujours seul.

L’aspirant passa la porte, puis la referma derrière lui. L’entrée était un couloir étroit aux odeurs de vieux papier. La petite dame progressait lentement, passant devant quelques pièces closes sur sa gauche avant d’atteindre une porte aux vitres teintes de vert donnant sur un salon d’une taille étonnamment raisonnable. Quelques fauteuils et canapés aux tissus éreintés se tenaient là ; ils avaient bien servi autrefois. Mais aujourd’hui, il n’y avait plus guère qu’une grande rocking-chair placée près de la fenêtre qui était de service. Madame Cabri s’y était logée après avoir fait un peu de thé pour son hôte et elle-même (Ian l’avait tout de même aidée à transporter le plateau de la cuisine jusqu’aux fauteuils). Elle lui demandait depuis combien de temps Rhys était templier au juste — le jeune homme ne le savait pas précisément. Des années, oui. Elle posait des questions sur la vie des gens du Domaine. Parfois, ses yeux rougissaient un peu, et elle cherchait à masquer une grimace. L’aspirant avait simplement l’impression qu’elle cherchait à rattraper le temps perdu qu’elle et le templier n’auraient jamais. Il n’avait pu s’empêcher de demander qu’elle avait été pour lui, d’ailleurs. « C’était un ami de mon petit-fils » avait-elle soufflé. « Je tenais encore le stand familial au marché aux fleurs à cette époque. Rhys venait toujours s’y cacher. Vous devriez y aller, au marché. C’est aujourd’hui. Ma petite-fille se fera un plaisir de vous aider à faire votre bouquet. 
- Il s’y cachait ? — Ian avait du mal à le croire. Le templier n’était pas connu pour être froussard.
- Les choses étaient compliquées… son père n’était pas très tendre. »
L’aspirant hésita un instant. « Il a de la famille ici au Jardin ? » Pourquoi ne pas avoir voulu les tenir avertis de sa condition ? était la question sous-jacente. Madame Cabri expira doucement. « Oui… il en a. Enfin… pourriez-vous me rendre un petit service s’il vous plaît ? 
- Bien sûr.
- Est-ce que vous pourriez déposer une lettre pour moi ? Je ne vous demande pas de la donner en personne mais juste… peut-être que Monsieur Dalmart aimera savoir ce qu’il est advenu de son enfant malgré tout. »

La vieille femme s’était relevée et alla s’asseoir à un secrétaire verni qui trônait dans la pièce. Sa main engourdie traçait les lettres avec soin. L’exercice lui demandait un peu de concentration, mais elle tâchait de régulièrement poser une question ou une autre à son invité afin de ne pas le laisser à l’abandon. Lorsqu’elle eut finit, elle laissa la précieuse missive entre les mains du futur prêtre, lui demandant simplement de la laisser dans la boîte aux lettres. Bientôt, il serait lâché dans la nature avec quelques instructions afin de trouver son chemin.
« — Vous ne voulez pas que j’aille voir votre petit-fils ? Si Rhys était son ami peut-être qu’il aimera l’apprendre du Sanctum.
- Mon petit, vous êtes un gentil garçon. Mais cela ne sera pas nécessaire. Il nous a quitté il y a longtemps déjà.
- Ah. »
La bourde.
« Mes condoléances. Vous désirez en parler ?
- Tout a été dit. Ne vous mettez pas plus en retard. Vous finirez par ne pas pouvoir rentrer chez vous avant demain matin !
- Je vois. Eh bien. Je me mets en route.
- Monsieur Goguen ? s’enquit la petite dame alors qu’il s’apprêtait à tourner les talons.
- Oui ?
- Merci pour votre temps. Et… je… j’aimerais pouvoir venir sur la tombe de Rhys. Est-ce que vous pourrez m’aider ? Est-ce que je peux vous contacter pour ça ? J’ai peur de ne pas m’y retrouver seule je vous avoue…
- C’est… il n’y a pas de souci. Si vous adressez votre courrier à Ian Goguen, au Quartier-Général du Sanctum, ça me sera remis.
- Et comment vous écrivez au juste..?
- I-a-n G-o-g-u-e-n.
- Merci.
- Reposez-vous bien Madame. C’est moi qui vous remercie pour votre accueil. »

L’aspirant marcha, depuis la maisonnée modeste jusqu’aux quartiers plus riches. La demeure des Dalmart avait ce quelque chose de charmant des maisons de ville. Elle ne paraissait pas si grande. Elle avait un petit air « commun. » Pourtant, il suffisait de regarder les alentours pour comprendre que ceux qui pouvaient se permettre d’y vivre avaient des moyens. Ca, et l’entretient parfait de la demeure elle-même. Ian eut une minute de réflexion, avant de glisser la lettre dans la boîte. Comment réagirait celui à qui elle était destinée ? Regretterait-il de n’avoir pas eu plus de temps avec son fils, a posteriori ? Regrettait-il déjà ? Ou tout ceci le laisserait-il indifférent ?
Comment mon père aurait prit la nouvelle, si j'avais disparu ? La question lui traversa l’esprit.
« Malgré tout. » Madame Cabri avait dit « malgré tout. » Malgré quoi ? Il n’avait pas osé le demander. Il ne saurait probablement jamais, alors. Rhys emporterait ce secret dans les ténèbres qui avaient rongé le Palais des Rêves.
Gars, tu es déprimant aujourd’hui. L’enveloppe cogna le fond de la boîte aux lettres.

Ian traversa les rues du Jardin Radieux. Les grandes comme les petites. Il fit acte de présente auprès du prêtre Terrence, l’assurant que tout s’était bien passé. Enfin, il s’était acquitté de sa mission.
Il savait pourtant, qu’il lui restait une chose à adresser. Une pensée qui lui pinçait le coeur.
Quelque part, le pire de sa journée était encore à venir.
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Bien. C'est pas sûr que je poursuive mes notations aujourd'hui. Mais occupons-nous de celui-ci.

Je ne vais pas te promettre de ne pas reparler de ponctuation. D'ailleurs :

"Pourquoi par le Nuage Noir le laissait-il seul ?" Ici, clairement, ça aurait du être "Pourquoi, par le Nuage Noir, le laissait-il seul ?". D'ailleurs si tu y penses, "par le nuage noir" c'est une interjection. Une interjection, tu peux la déplacer dans la phrase. "Pourquoi le laissait-il seul par le nuage noir ?" c'est trop bizarre. Donc, ponctuation.

C'est un rp qui m'a beaucoup plu. Déjà, il décrit vraiment bien le jardin radieux, pas en détails mais il dit quand même certaines choses que j'aime entendre. Faut jamais hésiter à dire qu'il y a de la musique dans les rues, d'ailleurs, c'est souvent un truc qui n'est pas dit. D'ailleurs je peux déjà dire que les descriptions dans cet rp sont vraiment généralement excellentes. Que ce soit le salon, le temple, la ville, on se représente bien et c'est très bien écrit, le style est vraiment bon. Ca confirme même ce que je disais dans mon précédent commentaire, je ne retrouve absolument pas dans le style de ce personnage ces marques décalées de "question au lecteur", etc.

Les dialogues sont tous excellents, ils ont vraiment marché avec moi, je me suis parfaitement représenté la scène, tout est parfaitement juste.

C'est un très bon rp. Passons aux choses que je dois quand même faire remarquer.

Tout d'abord !

- "Désormais qu’il y prêtait attention". "Maintenant que " existe, oui. Désormais que, pas que je sache;

- "Après que Ian ait effectué sa visite du jour en compagnie du prêtre Jordan Terrence, qui officiait au Jardin Radieux."

Après que + subjonctif, c'est une erreur ^^. C'est Après que + indicatif, donc : Après que Ian a effectué sa visite du jour.

Et j'ai quand même remarqué beaucoup d'erreurs de participes passés.

Personne ne l’avait jusque là, pourtant, prit à parti.

C’était jusque là comme il l’avait apprit

Je sais pas trop comment il s’y est prit.

Comment mon père aurait prit la nouvelle, si j'avais disparu ?

Donc, au féminin, on ne dit pas "la pomme que j'ai prite" mais "la pomme que j'ai prise". Donc bien sûr, ce n'est pas "j'ai prit" mais "j'ai pris." Apprendre c'est pareil.

- Sinon ! A deux reprises, on retrouve une sorte d'idée. Ian entre dans un temple, et c'est décrit comme un " ilot de tranquillité au sein de la ville. A peine en passait-on les portes, que l’on se sentait étreint par la grandeur silencieuse du lieu. "
Plus tard, tu diras : "Ian se garderait toutefois de révéler le clou du spectacle : ses fameux « camarades du Sanctum » revenant de leur dîner de négociations complètement souls"

Donc on a une idée du Sanctum et de ses temples et de ses membres très... sérieuse, silencieuse. Or, c'est un peu le principe du Sanctum d'avoir décrit des fêtes et des cérémonies justement très... musicales, par exemple. Et c'est un groupe qui fait beaucoup de fêtes. C'est une tradition de fraternité et de joie. Et on les retrouve pas du tout dans ta description dans cet rp.

Enfin voilà ! Très bien, sinon.

Mission très facile :

5 xp, 50 munnies et 1 PS en psychisme.
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