Garance
Identité
- Nom : /
- Prénom : Garance
- Titre : Apprentie Marraine
- Âge : 13
- Camp : L’éclaireur
- Monde d'Origine : Pays Imaginaire
- Race : Fée
- Grade désiré : /
Test RP
Notre histoire s’éveille, comme souvent, sous un ciel étoilé. Le vent farceur chevauche dans les ruelles de Londres, et sur son dos, s’est accroché un écho. Le premier rire d’un nouveau-né. L’étincelle qu’il a créée prend corps. La magie d’un instant, infusée dans une graine, s’envole, tournoie, et se laisse emportée.
Son voyage ne fait que commencer. Il l’emmène plus haut, plus loin, au-delà de la deuxième étoile à droite et tout droit jusqu'au matin. Où les nuages sont de coton rose et sucré. Vous pourriez la suivre, si vous saviez voler. Là-haut, au bout de l’Arc-En-Ciel, la graine délicate s’impatiente. Elle gagne enfin le royaume de sa destinée, afin de faire naître à son tour une nouvelle fée.
Ces êtres magiques ont reconstruit parmi les nuages leur nouvelle demeure : Un arbre, qui pourrait sembler centenaire, concentre toute l’attention des fées des plantes l’ayant fait apparaitre il y a quelques années pour palier à la perte d’une forêt calcinée. Il perd ses racines dans les brumes célestes, cherchant leur humidité. Son feuillage scintille d’or aux reflets du soleil, captant sa chaleur comme le ferait les tournesols en plein été. Il fourmille de vie, ses habitantes bourdonnent, zigzaguent, se pressent en ce jour particulier.
La graine s’apprête délicatement à rejoindre cette euphorie besogneuse, dans sa nouvelle demeure et…
Houlà ! J’arrive tout juste à l’esquiver !
Un peu plus et je percutais une nouvelle pousse. La pauvre ! Je lâche mes chaussures et je reviens vers elle pour essayer de la remettre dans le bon sens. Je m’excuse aussi frénétiquement que je bats de cette paire d’ailes de papillon, à l’allure aussi translucide que celles de libellules, qui nous caractérise. Je ne voulais pas lui faire si peur. J’ai eu peur moi-même… Mais je n’ai pas le temps de m’éterniser et de l’accompagner. Elle devra se débrouiller.
Je repars avec une dernière excuse que je crie sans même la regarder. MES CHAUSSURES ! J’ai failli les oublier ! Dire que je suis tellement en retard et je trouve le moyen de gaspiller encore de précieuses secondes. Je reviens prendre mes bottines rouges préférées. La graine a déjà disparue. Surement une fée des vents qui s’est chargée de la guider. En un sens je suis soulagée.
Mais je n’ai pas le temps de m’attarder. Je suis sortie en catastrophe de mon appartement dans les grappes de fleurs de glycine.
Heureusement que je peux voler en continuant de m’habiller à la hâte. Je dois me concentrer pour à la fois maintenir le battement de mes ailes diaphanes me faisant perdre de la hauteur dès que je n’y pense plus, et à la fois me dépêcher de mettre mes bottines rouges d’un huitième de pouce et leur laçage élaboré. Et me voici voletant, pliée en deux pour les nouer avec mes toutes petites mains potelées. J’aurais dû penser qu’elles seraient compliquées à mettre mais elles étaient si jolies que je n’ai pu résister à les réclamer.
Je tire un peu la langue, cela m’aide à m’appliquer et je lève de temps en temps le regard pour vérifier que je ne risque de percuter personne. Ce qui, avec mes yeux ronds noisette et mes joues pleines, doit me donner une tête rigolote, celle d’une abeille devant un bol de nectar. Surtout qu’on voit à peine mon petit nez retroussé, uniquement quand je le plisse ou je grimace. Une fois fini, je cesse ma mimique, vérifie que mon chapeau tient bien en place et que mon chignon de cheveux blond ondulée conserve strictement son allure domestiqué.
Ce couvre-chef aussi m’a fait craquer. Il ressemble à une corne d’abondance miniature, rouge également, comme un calice de fleur non encore ouvert. Avec mon visage très rond, le tout donne un aspect de goutte d’eau d’un rouge vif dont je suis, il faut le dire, assez fier. Trop mignonne !
J’esquive l’empressement de mes camarades qui se dépêchent de régler les derniers détails de leur spectacle sous la tonnelle de Notre Arbre. Je mets une dernière fois de l’ordre à la corolle de coquelicot dans laquelle je me suis fabriquée une tenue et…
C’est par où déjà ? Oh non, je me suis trompée de branches ! Je ne tiens absolument pas à rater le spectacle d’aujourd’hui à l’académie des fées marraines. C’est si rare quand nous organisons un évènement. Habituellement les fées des saisons sont toujours trop occupées et nous même, nous avons tellement de cours à apprendre. Mais aujourd’hui, nous avons la visite de la Fée Bleue venant d’un autre monde !
Je redouble d’effort pour voler plus vite, je suis presque certaine que c’est derrière cet embranchement et ce tunnel qu’il y a l’amphithéâtre. J’ai tellement hâte de rencontrer enfin mon idole. De toutes les marraines de tous les mondes, elle est la plus discrète et pourtant la plus talentueuse, douce et belle et…
« Veuillez accueillir notre invitée qui va nous faire une démonstration ! »
Oh Non ! Je vole si vite que je ne vais pas pouvoir m’arrêter ! Je ferme les yeux si fort et je grimace le nez retroussé et les lèvres pincées, m’attendant au choc, les bras et les jambes repliés pour me protéger. Mon petit cœur bat la chamade, au rythme de celui d’une souris effrayée.
Et pourtant.
Rien.
J’ouvre un œil. Je me suis arrêtée juste devant la personne que j’ai failli percutée. Elle-même se protège de ses bras devant le visage, toute aussi persuadée du choc que je l’étais.
Je me détends. Elle se détend. Nous nous regardons.
Madame Muguet, notre professeur principal de l’Académie des fées marraines me jette un regard noir qui me fait me recroqueviller sur place. Elle me dépasse déjà d’une tête habituellement, avec son allure de grande tige habillée de vert, son air revêche et ses cheveux blancs poudrés ramenés en arrière, et cette fois, elle me parait encore plus grande et menaçante.
Elle n’est… définitivement pas contente de mon entrée en scène au milieu du spectacle.
Composée de fées de tous métiers assises sur les gradins, le public reprend enfin son souffle et commence à chuchoter voir rire un peu.
Je suis ... mais tellement morte de honte. Mon visage s’empourpre.
« Visiblement votre camarade a l’air pressée de montrer ses talents dans l’art de la transmogulation… »
Elle m’invite de la main vers une citrouille de deux fois sa taille posée à nos côtés.
Mes yeux s’arrondissent encore, ma bouche s’ouvre et mes bras retombent le long de mes hanches.
Je n’avais pas prévu une interrogation surprise ! De rouge de honte, je deviens pâle devant la centaine de paires d’yeux qui attend que je lance mon sort.
Je sursaute lorsque Madame Muguet se racle la gorge pour me presser. Je me dépêche de prendre ma baguette magique dans ma poche sans fond mais elle m’échappe des doigts. Heureusement j’arrive à la garder dans mes mains maladroites et je tente de sourire timidement à la foule.
Je me tourne vers le légume qui trône au milieu de la place et je déglutis. Est-ce que je me souviens au moins correctement de la formule et de la gestuelle ? Je bats des ailes pour m’élever légèrement et commence à danser dans les airs en fermant les yeux pour me concentrer. Une pirouette et deux arabesques, je gigote du popotin et commence à faire tourner ma baguette en ronds en imaginant la tige de la plante grandir et grandir encore.
« Alakazouh, la magikadoo, la bibidi bobidi boo ! »
Poussières et crapauds ! Je me suis trompée de sens dans les tours de ma baguette ! Je perds aussitôt la concentration en plein milieu de mon sort. J’atterris en douceur en rouvrant les yeux, prête au pire.
La citrouille ne semble pas avoir changé ce qui m‘arrache un soupir de soulagement. Du moins… Jusqu’à ce que j’entende des rires étouffés dans la foule. Ca y est, j’ai recommencé… Je trébuche toujours sur mes sorts quand je stresse. Madame Muguet devait s’y attendre. Son expression n’a pas du tout changé quand j’ai baissé les yeux, toute penaude avant de me tourner vers elle.
Elle fait apparaitre un miroir devant moi et j’ai compris pourquoi tout le monde se retenait de se moquer avec plus ou moins d’efficacité. Le légume n’avait changé en rien effectivement. Moi par contre… une petite fleur avait poussé tout en haut de mon chapeau !
Je me suis cachée derrière mes mains. J’aurais voulu m’envoler loin, très loin ! Mais j’ai senti que quelque chose tirait sur la fleur pour la cueillir. Je m’attendais au pire ! Je me suis un peu retournée et entre mes doigts écartés j’ai vu une robe d’un bleu clair aussi profond et vaporeux que le ciel.
Je retire vivement mes mains, je lève la tête et je la vois ! Elle fait bien trois fois ma taille mais je sais bien que ce n’est pas sa taille habituelle. Elle est là devant moi ! Sa chevelure ressemble au soleil, son sourire éclatant et doux m’apaise tout de suite. Mon idole a ma petite fleur dans ses mains… J’étais mortifiée ! Je me suis ridiculisée devant toute l’école, toutes les fées de Notre Arbre et pire encore devant la Fée Bleue qui était notre invitée !
Elle a dû le comprendre car elle s’est penchée vers moi et m’a rendu la fleur en me disant quelques mots d’encouragement.
« Ne cesse jamais de croire en tes rêves. L’entrainement finira par payer tant que tu suis ton cœur.»
Je serre la fleur et je ne peux m’empêcher de sourire d’une oreille à l’autre en sentant une bouffée de bonheur qui envahit mon petit cœur. Comme elle est douce et gentille…
« Votre camarade a, au moins, eu la gentillesse de vous montrer à quel point ce sort est difficile à réaliser. »
Madame Muguet me prend par l’épaule et me guide vers les sièges alors que je suis toujours sur mon petit nuage. Pendant ce temps notre invitée nous gratifie de la démonstration de ses talents en raccourcissant l’incantation et la gestuelle et faisant grandir la citrouille sous une pluie de poussière de fée issue de sa baguette magique blanche immaculée. Les racines se développent et s’enroulent entre elles. Le légume se transforme en véhicule à sa taille sous les applaudissements impressionnés de l’assemblée.
« Mon amie, la Fée Marraine du Palais des Rêves a élaboré ce sort, il y a bien longtemps. » Explique-t-elle avec un sourire nostalgique. « J’ai hâte de voir ce que chacune d’entre vous est capable de créer à son tour. »
L’amphithéâtre frissonne tout entier de joie et d’anticipation, les feuilles de l’arbre murmurent en écho comme agitées d’une douce brise. C’est une journée si unique, exceptionnelle pour chacune d’entre nous.
Mais j’ai tout raté. Je m’éloigne de la liesse, le cœur lourd, aussi discrètement que j’en suis capable pendant que les yeux sont rivés sur notre invitée de marque. Je repasse dans le tunnel au moment où les souriceaux et les fées des animaux entrent pour leur démonstration. Je me plaque contre le bois pour les laisser passer aux pas de courses.
Je m’envole pour m’isoler un peu. Je me pose sur l’une des plus hautes branches en soupirant et je regarde le ciel bleu infini où scintillent bien haut deux grandes étoiles. Combien de temps ? Allez savoir…
Mon métier a été décidé à ma naissance selon mes capacités, comme chacune d’entre nous. Je ne m’en plains pas, être une fée marraine est quelque chose de rare et d’enthousiasmant ! J’aimerai tellement être enfin capable de tous ces prodiges ! Si seulement je n’étais pas aussi maladroite et facilement déconcentrée. Surtout que je connais mes cours, j’arrive même certains sorts quand je suis seule à m’entrainer. J’aimerai tellement être un peu moins … Moi ? … Je soupire une fois de plus.
« J’ai connu un petit garçon… Je sursaute et je lève le regard quand j’entends cette voix chantante que je reconnais aussitôt.
Qui a beaucoup trébuché, s’est quelque fois trompé, bien maladroit, il a fait quelques mauvais choix. Elle s’assoit sur une branche non loin de la mienne et avec son doux sourire finis par regarder elle aussi les étoiles avec moi.
Il n’a pas baissé les bras, et n’écoutant que son cœur et sa conscience, il a fini par réaliser son souhait le plus cher.
- S’est-il fait pousser une fleur sur la tête ? Lassée, me voilà qui ose un sarcasme.
- Non, fit-elle dans un rire cristallin. Mais sur son nez, oui. Dit-elle en se tapotant le bout du nez.
Je cligne des yeux sans comprendre… Sur son nez ? Un petit garçon ? Je m’imagine la scène avec le visage de l’un des enfants perdus et je ne peux m’empêcher de glousser. Je mets aussitôt mes deux mains devant ma bouche.
- Pardon. Je suis mal placée pour me moquer. Je lui souris et un silence complice s’installe entre nous deux. Je me sens tranquille alors j’en profite. Jamais je n’aurais su rêver un moment aussi magique avec mon idole.
- Madame Muguet m’a dit que tu avais terminé ton cursus mais que tu refusais encore de t’envoler vers un autre monde ?
- Vous avez été témoin de mes meilleurs talents… Je n’imagine même pas ce que je pourrai provoquer une fois de l’autre côté.
- Mais tu le souhaites, n’est-ce pas ?
- Je ne rêve que de ça ! Trouver mon ou ma filleule. Le ou la guider, voir son sourire et partager son bonheur. Je pousse un dernier soupir que je tente de retenir devant elle.
- Si tu pries la bonne étoile, alors ton rêve se réalisera. Ce n’est pas un tort d’être maladroite tant que tu donnes tout ton cœur pour aider.
Je réfléchis un instant et je réponds en hésitant.
- Et si… je me trompe d’étoile ?
- Il m’a presque dit la même chose, ce petit garçon… Répond-t-elle après un rire. Tant que tu la choisis en écoutant ton cœur, ça ne peut être qu’une bonne étoile. Elle sourit et se redresse avant de me faire un signe de la main. Elle retourne à la fête, me laissant à mes réflexions.
Je la remercie en pensée, aussi merveilleuse que je l’imaginais et je sens en moi la chaleur et le courage qu’elle a su me transmettre. Je pourrai déplacer des montagnes… de petites montagnes… la pointe du sommet... Enfin le caillou tout en haut quoi.
Je regarde les deux étoiles, l’air déterminée. Ca y est ! Je le sens ! Je suis prête. Fait un vœu, fée de ton mieux, comme je dis souvent.
Je m’élance au-dessus de ma branche dans le ciel du Pays Imaginaire. Je le sens dans mon cœur, c’est le moment ou jamais.
Pirouette à droite, pirouette à gauche et un tour sur moi-même en serrant très fort ma baguette contre moi. Voilà que le monde disparait autour de moi, dans un bruit de pop-corn sur le feu. Mais je dois garder les yeux fermés jusqu’au bout. Je sers ma baguette pour rester concentrée jusqu’à ce que la sensation s’arrête, sans cesser de battre des ailes. Et lorsque le calme revient, lorsque je ne sens plus cette sensation pressante autour de moi et ce sifflement dans mes oreilles, je me détend et me risque à ouvrir un œil.
Je ne suis plus au Pays Imaginaire. Mais alors plus du tout ! Je suis au milieu d’une foule d’humains ! Ils ne me voient pas ou du moins ne me prêtent aucune attention. Je dois les esquiver en voletant par la droite, par la gauche, je me faufile dans l’urgence, le cœur battant la chamade. Je force mes ailes pour prendre de la hauteur et en me décalant de côté, je percute la joue d’un homme.
Il porte rapidement son énorme main contre sa joue comme si j’étais un moustique à écraser. Je n’ai pas le temps de réagir. Je me fais coincer contre sa chair heureusement molle et chaude. Me voici qui retombe, étourdie, contre son épaule. Je porte ma main à mon front, j’ai la tête qui tourne. Je vois à mes côtés mon sac de poussière de fée qui s’est répandu sur son costume.
Oh non !
Je ramasse autant que je peux, mais il est trop tard ! Il s’envole légèrement, paniquant, s’agitant en tous sens et hurlant à l’aide. Moi j’ai beau pousser pour le ramener vers le sol, sauter à pieds joints sur son épaule, rien n’y fait, sa trajectoire s’élève. Je viens lui crier des conseils dans le creux de l’oreille mais mon timbre de voix si fluet ne doit résonner que comme une fine clochette dans sa grande oreille. Les professeurs nous ont pourtant prévenu que la communication avec les humains était très difficile voire impossible.
Là il commence enfin à retomber, je vois un autre humain qui le tire par la main pour le ramener les pieds au sol. Je me mords la lèvre de culpabilité mais je ne peux rester là. S’ils m’attrapent, ils risquent de m’épingler comme un papillon ou pire d’après nos professeurs! Et puis les effets de la poudre de fée finiront par s’évanouir !
Je m’éloigne et gagne une altitude qui me met à l’abri. Là autour de la population en mouvement, se trouvent d’innombrables maisons et tours d’ivoire, les toits sont d’une très jolie couleur brique, les fenêtres vitrées laissent passer une lumière magnifique qui baigne toute la ville. Sur certaines tours je distingue le blason du Consulat, ce groupe qui est venu en aide à nous-autre fées, et à leurs pieds, des soldats de ce même groupe. Me voici tellement soulagée ! Par contre…
Je remarque également une quantité… impressionnante… de colombes et autres oiseaux colorés, un peu partout autour de cette place. Ce qui… me fait un peu trembler. Ne vont-ils pas me confondre avec un insecte et essayer de me gober ?! Au moment de me retourner discrètement, une éclaboussure d’eau m’interrompt dans mes pensées ! Puis une autre ! Je zigzague mais je m’aperçois être au-dessus d’une fontaine, dont les jets se réveillent. Je ne suis pas une fée des eaux !!! Je m’en éloigne aussi vite que possible. Il ne faut absolument pas que je mouille mes ailes sinon elles seront inutilisables le temps qu’elles sèchent. Mouillées elles se froissent et se collent entre elles, sans parler de leurs poids qui les rends impossible à mouvoir !
Je préfère encore plonger et me faufiler à travers les pieds des humains, à toute vitesse, en faisant attention à… Oh ! jolis, ces escarpins rouges ! … en faisant attention au chemin que semble suivre ses passants qui pour beaucoup, vont dans le même sens. Je m’approche d’un soupirail à hauteur des pavés. Je dois me reposer un peu de toutes ses émotions en me tenant d’une main sur l’un des barreaux de fer qui le rend impénétrable par les humains. D’ailleurs, je crois que j’ai perdu de vues les emblèmes du Consulat. Peu importe. Je reprends mon souffle malgré le vacarme assourdissant qui s’échappe de l’ouverture. Je relève la tête et jette un coup d’œil curieux. Quel est donc ce bruit mécanique et répétitif ? Dans tous les cas, ça fait un boucan monstre. Mes yeux ronds essayent de s’habituer à l’obscurité de la cave sur laquelle donne le soupirail.
Une gigantesque boite de ferraille noire ronronne, crachant régulièrement une feuille de papier. Un vieil humain à la tenue tâchée d’encre la bichonne et entasse les productions. Il lui fait avaler une même quantité de même matière d’un autre côté mais l’un des deux est immaculé alors que l’autre semble enluminé. Je penche la tête de côté, j’essaie de comprendre le va-et-viens et surtout l’intérêt de nourrir cette bête. J’hésite mais je finis par succomber à la curiosité.
Je m’envole de nouveau, doucement et surtout très discrètement vers la production. Je garde un œil vers l’humain et vers la machine des fois qu’elle puisse me repérer, elle. Mais personne ne semble vouloir m’empêcher. L’air est saturé d’odeur fraiche d’encre et de papier. C’est âcre, piquant, j’en ai presque envie d’éternuer. Je me pose délicatement et en silence sur le tas de feuilles imprimées d’écritures, les yeux baissés vers les textes à mes pieds et marchant à la vitesse de ma lecture. Chaque feuille est strictement semblable. Il y a des dates, des noms, des informations sur de nombreux mondes qui me sont encore inconnus et il y a en gros un titre avec le symbole stylisé d’une étoile. L’éclaireur, journal hebdomadaire.
Une étoile … Me voilà qui réfléchis sans même comprendre pourquoi.
Je n’ai pas le temps de m’attarder sur la joie qui me submerge sur le moment de la réalisation que je dois rapidement m’envoler de nouveau pour esquiver le tas de feuilles que viens déposer le vieil homme, exactement à l’endroit où je me trouvais. Il m’aurait écrasé sans aucun doute avec sa production !
Je m’éloigne en longeant le plafond vers l’autre bout de la pièce, vers une porte qui semble le seul accès mais je m’arrête un instant au-dessus d’une table. Un autre exemplaire du journal est étalé là, ouvert. Chaque texte a son propre encart et cadre mais à la fin, il y a plusieurs tout petits textes sous un titre « petites annonces ». Je dois m’approcher pour mieux lire le contenu vu qu’ils ne comportent chacun qu’à peine quelques lignes.
Je jette un regard vers le vieil homme pour m’assurer qu’il ne me prête toujours aucune attention et c’est heureusement le cas.
Un chien perdu ? Oh comme c’est malheureux, je pourrais peut être...
Une vente de bicyclette, hmm pourquoi pas…
Recherche amour de ma vie. AH mais c’est urgent !!
Et là encore une offre pour des articles de pêche à moitié prix, le vendeur doit avoir besoin immédiatement de munnies…
Message d’amour à ma maman que j’aime oooowwhhh c’est si touchant, je le trouve trop attendrissant.
Tellement... tellement de demande d’aide… que je pourrai… enfin peut être… contacter.
Mais ils sont nombreux ! Je piétine sur le journal, lequel choisir ? Et comment les trouver ? Hmm il est marqué de s'adresser à l'Eclaireur. Peut être que je devrais moi-même, mettre une petite annonce dans ce journal ? Je retourne mon attention vers le vieil homme. C’est décidé, il faut qu’il m’aide !
Je me risque à venir voleter sous ses yeux. Il commence par me chasser de la main mais commence à loucher sur ma présence. Ses sourcils se lèvent d’étonnement, ça y est ! J’ai son attention.
Je lui explique que je souhaite moi aussi ajouter une petites annonces, que je suis une fée marraine et que je peux, je dois, aider ses gens, du moins pour la plupart. Puis au bout de cinq bonnes minutes d’explications sous ses yeux médusés… Je me souviens qu’il ne peut pas m’entendre…
Alors je le prends par le col, enfin par le petit bout racorni de son col amidonné et je le tire vers la table. Il ne bouge pas évidement malgré mes efforts. Je me contente donc d’aller voler au-dessus de la table et surtout du journal jusqu’à ce qu’il me rejoigne. Et maintenant ? Comment lui expliquer ce que je veux sans les mots ? Du moins, les mots je les ai, je n’ai juste pas la voix, pas le support pour…Oh mais oui, un support ! Je regarde autour de moi et je vois un récipient d’encre.
Je n’ai pas le choix, je dois sacrifier mes jolies bottines et marcher sur la surface du liquide noir. Puis je reviens marcher sur le journal de façon à tracer des lettres. Les lettres deviennent des mots, les mots des phrases, alors qu’il énonce tout haut leur lecture.
« Ah bah voilà autre chose… Répond-t-il en se grattant la nuque. Une petite fée ?... veut écrire une annonce ?… pour réaliser des rêves ? Il semble me questionner en se questionnant lui-même. Est-ce que ça à l’air si improbable ?
Il va falloir que j’en parle à la direction pour modifier les planches et … si tu ne viens pas avec moi, ils ne me croiront jamais ! »
Je le vois qui va éteindre la machine et qui se tapote l’épaule pour m’inviter à m’asseoir, du moins je suppose ? Dois-je lui faire confiance ? Je ne veux pas me faire épingler... Mais c'est surement le chemin que me montre ma Bonne étoile... Je lui trouve une bonne tête. Allons, suivons notre cœur ! Enfin un peu de repos une fois posée sur son épaule! Il faudra que j’pense à écrire à la Fée Bleue pour la remercier… Et à Madame Muguet pour la rassurer peut-être. Elle et tout le monde au Pays.
Questions diverses
1) Votre personnage est-il capable d’aimer, d’avoir une relation ?
Aimer est magique, la magie s’est d’aimer ! Sa famille, ses amis, le paysage, la couleur du vent, le bruit des parfums, le goût des myrtilles dans la rosée du matin...
2) Si l’esprit de votre personnage s’incarnait en un animal mythologique ou chimérique ou réel (nuances acceptées). Que serait-il ?
Un papillon aux couleurs de l’Arc-en-ciel.
3) Qu’en est-il de la fidélité et de l’esprit de camaraderie de votre personnage ?
J’aime aimer, je vous l’ai déjà dit ? Aimer ses camarades, ses amis mais c’est comme une fleur fragile, il faut en prendre soin et la nourrir d’amour et d’eau fraîche. Je compte bien faire fleurir le bonheur dans le cœur d’un maximum de personnes et d’autant plus dans celui du ou de la filleul(e) qui m’est destiné(e)…. Peut-être… enfin j’espère !
4) En vue de votre race, quand pouvez-vous dire que votre personnage a forgé une amitié. Citez quelques-unes de vos relations amicales.
Les fées sont très réservées et isolées, du coup nous vivons toutes ensembles en harmonie. Sans compter les liens très forts que nous avons noués à l’académie, vous voulez que je vous cite les centaines d’amis que j’ai là-bas ? Alors il y a Prune, Rosita, Camélia, Abricot, Safran, …
5) Quelle est la devise de votre personnage ? S'il y en a plusieurs, donnez les toutes.
Faites toujours confiance à votre cœur.
Fait un vœu, fée au mieux !
Quand on prie la bonne étoile…Comme nous dit toujours la Fée Bleue.
6) Vis à vis de votre façon d'écrire, quels sont vos points forts et points faibles?
En point fort, une bonne réactivité je pense qu’on s’en est aperçu. Une grosse envie de relever des défis et ici, le défi est de taille. Littéralement. Voir le monde en gigantesque comme au monde des jouets. On va essayer de maintenir le niveau de joie et de bonne humeur au maximum, en espérant juste ne pas sombrer dans le cliché et l’artificiel trop souvent. Niveau point faible,à part la grammaire, ça sera de maintenir mes deux identité en parallèle.
7) Pourquoi incarner ce personnage ? Ca fait un moment que j’ai ce concept en tête et que je résiste à la tentation. Les conversations récentes et pas que celle de Primus ont finis de me convaincre. J’ai beaucoup hésité pour le choix du groupe. Le Consulat est celui qui s’occupe des fées du Pays Imaginaire mais ils ont déjà quasi que des mages. Au final j’ai opté pour un groupe suffisamment neutre pour ne pas peser sur les guerres entre groupes.