J'avais été plutôt négligeant : je m'étais rendu au manoir pour raconter mon petit exploit en omettant totalement de me débarrasser du corps mutilé du garde que j'avais torturé. Cet acte m'avait été plutôt bénéfique puisqu'il avait attiré l'attention de quelques coalisés, ce qui m'avait permit d'atteindre l'objectif escompté qui était de rejoindre la coalition. Et disons-le, c'était aussi pour lire cette peur, ce désespoir sur le visage de tous les témoins que j'avais agi. Tout s'était déroulé sans accroc : je fus accepté dans les rangs sans distinction, mais on m'avait confié comme première mission de nettoyer derrière moi. Bien que cela me débectait plutôt de devoir obéir à ce genre d'ordres, je me suis tus car il était dans mon intérêt de faire profil bas. La coalition noire était le groupe parfait à rejoindre pour une personne telle que moi. Il s'agissait du groupe le plus proche de mes aspirations et de mon état d'esprit : il créait du désordre, bien qu'il ne s'agissait pas là de son objectif principal... Et on ne me tiendrait pas rigueur des victimes collatérales. Je n'avais rien à perdre à agir pour ce groupe pour le moment.
Enfin, pour l'heure, il fallait que je fasse le chemin inverse pour retrouver le cadavre mutilé et ça aurait pu ne pas être une tâche facile. Déjà, devant le manoir se trouvait un imposant T-Rex qui faisait office de chien de garde. Une créature qui dissuaderait bien des âmes à pénétrer dans le lieu... Mais ce n'était pas mon cas. Je ne ressentais pas même de crainte en foulant son sol. Il était assoupi et puis en entrant, j'avais bien vu qu'il avait été dressé. Et puis je pensais avec vanité être capable de l'assoupir à nouveau si cela devenait une nécessité. Traverser le bois de la cité n'était pas véritablement ardu enfin, du moins, pas la seconde fois. Celui-ci est un véritable champ de mine et j'ai été particulièrement chanceux de le traverser la première fois accompagné de gardes. Bien qu'étant dans la pénombre, une fois le chemin sans risque mémorisé, il n'était pas particulièrement difficile d'éviter les mines.
Bon, il était temps de retrouver le corps. Ce ne fut pas vraiment une tâche difficile puisqu'une fois arrivé à la place des fêtes, je pus constater avec perplexité que le corps était présent, mais pas là où je l'y avais laissé. Je pensais l'avoir laissé suspendu à un mur, le couteau planté à l'épaule... Et le voilà qui était dos contre le sol tacheté de son sang séché. Quant au couteau, il ne semblait nulle part. Curieux, peut-être étais-ce l’œuvre d'un autre habitant et que celui-ci avait juste dérobé mon couteau par pauvreté. Enfin, peu importait qu'on m'ait subtilisé mon couteau, bien que c'était une arme pratique il me suffirait d'en acheter un nouveau. Il me fallait désormais m'acquitter de la tâche, cette corvée pénible qui consistait à me débarrasser du corps. En observant de près le cadavre, je me rappelai de l'amusante scène de torture et surtout de l'expression de son visage emplie de désespoir, de peine, de haine... Tant d'émotions que j'adorais observer d'une personne !
Mais l'expression de son visage était figée. L’œil gauche, celui que je n'avais pas crevé, avait été refermé. C'était sûrement l’œuvre du voleur. Son épaule droite était totalement trouée, c'était de là que je l'avais suspendu au mur. Ses mains étaient toutes deux percées et encore rougeâtres à cause du sang séché. Son uniforme de garde noir était troué de toutes parts et rougi par le sang. Ses genoux, ses pieds, son abdomen... Il avait été planté de parts et d'autre. J'observais chaque orifice, me remémorant de la moindre seconde du spectacle dont j'avais fait profiter tout un groupe d'habitants. L'excitation commençait à revenir. Je commençais à ricaner bruyamment, oubliant totalement que j'étais supposé me débarrasser de cette œuvre d'art. Soudain, j'entendis des pas se rapprocher bruyamment de moi. Dans mon hilarité, j'avais totalement oublié tout mon environnement, pendant un moment c'était comme s'il n'y avait eu que moi et cette merveille au monde.
- Connard, c'est toi qui l'a tué !
Je fis un saut instinctivement, me permettant d'esquiver ce qui était clairement une attaque à mon égard. J'aperçus un instant mon assaillante : une femme dans la trentaine à la longue chevelure blonde. Elle était vêtue d'une veste noire et d'une robe noire descendant jusqu'à ses genoux et portait des talons aiguilles. Comment était-elle capable de se déplacer vite avec ça sérieusement ? Ça m'échappait. Alors que je redescendais au sol et qu'elle commençait à se retourner après s'être arrêtée plus loin à cause de son élan, j'entrevis dans ses deux mains mon couteau toujours rougi par le sang séché. Cette attaque manquait d'assurance, c'était une chose sûre pour moi. Lorsqu'elle se retourna, tremblotante, j’aperçus son regard empli d'une haine débordante. Vraisemblablement, il s'agissait d'une de ses proches.
- A qui ai-je l'honneur ?
Mon interlocutrice ne répondit pas et s'avança à nouveau, toujours tremblant frénétiquement de rage et de frousse. Son expression de vengeresse était exquise, je me délectais de toute sa haine, mais je ne devais pas trop faire durer le plaisir. Pourquoi se forçait-elle à m'agresser de la sorte ? Je ne comprenais pas ce genre de lien pouvant relier deux personnes entre elles. Enfin, qu'importe, il fallait que je la stoppe, en évitant de préférence de tuer inutilement une personne aussi inutile. Je pouvais sûrement oublier l'idée même de la raisonner par la parole, des mots ne suffiraient pas à l'arrêter si elle me haïssait à ce point. Concentrant mon flux magique dans la paume de ma main droite, je me contentai de lui envoyer un sort de lenteur, de récupérer mon bien puis après l'avoir rapidement rangé dans l'une des poches de mon long manteau blanc, de la maîtriser de mes deux mains.
- Je pourrais vous tuer n'importe quand si je le souhaitais, vous m'êtes totalement insignifiante et inutile. Je ne me répéterai pas d'autre fois, à qui ai-je l'honneur ?
Je bluffais. Quoi qu'il advienne, je n'avais pas la moindre intention de la tuer maintenant. Il m'était inutile d'éliminer une à une chaque âme insignifiante qui viendrait s'en prendre à moi dans un élan vengeur... Bien qu'attiser la haine de tous les habitants pourrait s'avérer divertissant. La torture publique avait eu un effet néfaste : attirer la vengeance d'une proche de l'homme. Mais comment aurais-je pu deviner qu'il en avait ?
- Je vais vous étriper, lâchez-moi salaud !
- Fin des négociations.
Un coup à la nuque et elle était inconsciente. J'aurais aimé contempler son regard haineux plus longuement, mais je voulais en finir avec cette tâche dégradante. Me saisissant du corps inanimé par son col, je le trainais jusqu'à la plaque d'égouts la plus proche, soulevais celle-ci, puis l'y balançait tel le jouet cassé qu'il était. Bon, une bonne chose de faite. Il ne me restait désormais plus qu'à faire mon rapport.
Enfin, pour l'heure, il fallait que je fasse le chemin inverse pour retrouver le cadavre mutilé et ça aurait pu ne pas être une tâche facile. Déjà, devant le manoir se trouvait un imposant T-Rex qui faisait office de chien de garde. Une créature qui dissuaderait bien des âmes à pénétrer dans le lieu... Mais ce n'était pas mon cas. Je ne ressentais pas même de crainte en foulant son sol. Il était assoupi et puis en entrant, j'avais bien vu qu'il avait été dressé. Et puis je pensais avec vanité être capable de l'assoupir à nouveau si cela devenait une nécessité. Traverser le bois de la cité n'était pas véritablement ardu enfin, du moins, pas la seconde fois. Celui-ci est un véritable champ de mine et j'ai été particulièrement chanceux de le traverser la première fois accompagné de gardes. Bien qu'étant dans la pénombre, une fois le chemin sans risque mémorisé, il n'était pas particulièrement difficile d'éviter les mines.
Bon, il était temps de retrouver le corps. Ce ne fut pas vraiment une tâche difficile puisqu'une fois arrivé à la place des fêtes, je pus constater avec perplexité que le corps était présent, mais pas là où je l'y avais laissé. Je pensais l'avoir laissé suspendu à un mur, le couteau planté à l'épaule... Et le voilà qui était dos contre le sol tacheté de son sang séché. Quant au couteau, il ne semblait nulle part. Curieux, peut-être étais-ce l’œuvre d'un autre habitant et que celui-ci avait juste dérobé mon couteau par pauvreté. Enfin, peu importait qu'on m'ait subtilisé mon couteau, bien que c'était une arme pratique il me suffirait d'en acheter un nouveau. Il me fallait désormais m'acquitter de la tâche, cette corvée pénible qui consistait à me débarrasser du corps. En observant de près le cadavre, je me rappelai de l'amusante scène de torture et surtout de l'expression de son visage emplie de désespoir, de peine, de haine... Tant d'émotions que j'adorais observer d'une personne !
Mais l'expression de son visage était figée. L’œil gauche, celui que je n'avais pas crevé, avait été refermé. C'était sûrement l’œuvre du voleur. Son épaule droite était totalement trouée, c'était de là que je l'avais suspendu au mur. Ses mains étaient toutes deux percées et encore rougeâtres à cause du sang séché. Son uniforme de garde noir était troué de toutes parts et rougi par le sang. Ses genoux, ses pieds, son abdomen... Il avait été planté de parts et d'autre. J'observais chaque orifice, me remémorant de la moindre seconde du spectacle dont j'avais fait profiter tout un groupe d'habitants. L'excitation commençait à revenir. Je commençais à ricaner bruyamment, oubliant totalement que j'étais supposé me débarrasser de cette œuvre d'art. Soudain, j'entendis des pas se rapprocher bruyamment de moi. Dans mon hilarité, j'avais totalement oublié tout mon environnement, pendant un moment c'était comme s'il n'y avait eu que moi et cette merveille au monde.
- Connard, c'est toi qui l'a tué !
Je fis un saut instinctivement, me permettant d'esquiver ce qui était clairement une attaque à mon égard. J'aperçus un instant mon assaillante : une femme dans la trentaine à la longue chevelure blonde. Elle était vêtue d'une veste noire et d'une robe noire descendant jusqu'à ses genoux et portait des talons aiguilles. Comment était-elle capable de se déplacer vite avec ça sérieusement ? Ça m'échappait. Alors que je redescendais au sol et qu'elle commençait à se retourner après s'être arrêtée plus loin à cause de son élan, j'entrevis dans ses deux mains mon couteau toujours rougi par le sang séché. Cette attaque manquait d'assurance, c'était une chose sûre pour moi. Lorsqu'elle se retourna, tremblotante, j’aperçus son regard empli d'une haine débordante. Vraisemblablement, il s'agissait d'une de ses proches.
- A qui ai-je l'honneur ?
Mon interlocutrice ne répondit pas et s'avança à nouveau, toujours tremblant frénétiquement de rage et de frousse. Son expression de vengeresse était exquise, je me délectais de toute sa haine, mais je ne devais pas trop faire durer le plaisir. Pourquoi se forçait-elle à m'agresser de la sorte ? Je ne comprenais pas ce genre de lien pouvant relier deux personnes entre elles. Enfin, qu'importe, il fallait que je la stoppe, en évitant de préférence de tuer inutilement une personne aussi inutile. Je pouvais sûrement oublier l'idée même de la raisonner par la parole, des mots ne suffiraient pas à l'arrêter si elle me haïssait à ce point. Concentrant mon flux magique dans la paume de ma main droite, je me contentai de lui envoyer un sort de lenteur, de récupérer mon bien puis après l'avoir rapidement rangé dans l'une des poches de mon long manteau blanc, de la maîtriser de mes deux mains.
- Je pourrais vous tuer n'importe quand si je le souhaitais, vous m'êtes totalement insignifiante et inutile. Je ne me répéterai pas d'autre fois, à qui ai-je l'honneur ?
Je bluffais. Quoi qu'il advienne, je n'avais pas la moindre intention de la tuer maintenant. Il m'était inutile d'éliminer une à une chaque âme insignifiante qui viendrait s'en prendre à moi dans un élan vengeur... Bien qu'attiser la haine de tous les habitants pourrait s'avérer divertissant. La torture publique avait eu un effet néfaste : attirer la vengeance d'une proche de l'homme. Mais comment aurais-je pu deviner qu'il en avait ?
- Je vais vous étriper, lâchez-moi salaud !
- Fin des négociations.
Un coup à la nuque et elle était inconsciente. J'aurais aimé contempler son regard haineux plus longuement, mais je voulais en finir avec cette tâche dégradante. Me saisissant du corps inanimé par son col, je le trainais jusqu'à la plaque d'égouts la plus proche, soulevais celle-ci, puis l'y balançait tel le jouet cassé qu'il était. Bon, une bonne chose de faite. Il ne me restait désormais plus qu'à faire mon rapport.