SDF à la poubelle

Je rêvais. ‘Fin j’dormais. Et c’était pas un rêve super précis donc ça vaut pas vraiment la peine qu’j’le raconte. En gros, j’crois qu’c’était vaguement mon enterrement parce que j’me souviens qu’j’entendais un prêtre sous la pluie dans un cimetière dire « Jecht est mort, papayou papayou ». C’qu’était assez strange. J’pense qu’c’est pas impossible qu’j’aie des pouvoirs un peu guedins, genre… chais lire dans l’avenir, je fais des rêves de devin, là. J’pense c’est possible, vu l’pedigree que j’représente. Y a forcément un destin hors du commun derrière une chevelure aussi vivace. Ouais j’apprends des nouveaux mots, j’pense ça vient tout seul avec le pouvoir, ça.
Mais vu que parler en papayou, c’est quand même un délire, à mon avis c’tait juste un rêve. Mais entre nous, c’est pas impossible qu’à ma mort, y ait un genre de bouleversement dans l’équilibre du style. Jecht meurt, donc… le mauvais goût revient. Carlos, en premier. Puis juste après… Le plus gay des membres de l’Organisation XIII. C’ui qu’a un nom en a, comme toutes les pinas d’aujourd’hui.

Et en parlant d’aujourd’hui. J’rêvais c’truc bizarre quand j’entends quelqu’un entrer dans ma chambre. Tu te souviens que j’ai des sens de ninja ? Ouais, évidemment. Bah ça m’a pas fait peur. Faut dire que le prêtre aux papayous était quand même v’là plus flippant et qu’toute mon attention était d’jà tournée vers lui.

« Jecht… » qu’j’entends vaguement, tu vois. J’fais pas attention. Ca se répète mais je l’ignore. Et genre quelques secondes plus tard, j’entends ma porte se fermer et d’autres pas s’approcher de moi. J’ai senti un contact sur mon bras.

« Hum ? »

« Jecht, lève-toi, il y a un… » j’ai pas bien entendu la suite mais ça donnait bizarre. J’ai ouvert les yeux sur Belle penchée vers moi, l’air un peu livide, tu vois. Ok, tu vois… j’ai tout d’suite compris qu’c’était grave, qu’c’était pas normal.

« Un quoi ? »

« Un inconnu dans notre salon. Il dort sur le canapé. »

« Un… » J’me suis r’dressé. J’avais assez dormi pour l’éternité là. Un mec était chez moi. Genre un cambrioleur, un cloche botte ou un putain de détraqué. Chez moi… J’ai senti un truc en moi, un sentiment trop bizarre. J’étais pas en colère, j’étais… tellement décidé, d’un coup.

En m’levant, j’ai vu Alice, dans l’coin d’la pièce, assez terrifiée. Belle avait du lui dire d’se cacher dans ma chambre, tu vois. « Euh… » J’me suis l’vé, pieds nus à terre et j’suis allé vers la fenêtre, j’ai cherché les gardes du r’gard. Ils étaient là, les mecs, devant la porte. Putain j’étais rassuré et pas du tout à la fois. J’m’attendais à les voir morts sur not’pelouse. Au lieu d’ça, y’f’saient leur vie, en ignorant que putain, y a un clochard chez nous ! Et donc comment il est entré ?! C’était chaud. Mais c’qu’était encore plus chaud c’était moi. J’allais tellement…

« Tu dors habillé ? » m’a demandé Alice, brusquement. Ouais, vrai qu’j’étais dans mes habits de toujours, avec… mon hygiène de toujours.

« Ouais c’est pour être prêt et tout. »

« Pour toi, être prêt, c’est porter un pantalon et une salopette que tu n’attaches pas ? »

« Ok donc… je vais prendre une douche puis je règle l’histoire du clodo ou comment ça s’passe ? »

« Vas-y Jecht, mais sois prudent, s’il te plait. »

Bon… J’ai laissé mon arme dans ma chambre. J’allais régler ça en quelques secondes et on r’trouverait pas son corps. Ni sang, ni bruit. J’suis descendu l’plus discrètement possible. Ouais… y avait un mec… vraiment drôle. C’tait genre un gars en armure toute pétée, c’était trop débile. Il avait choisi la mauvaise piaule. C’aurait été juste ma barraque, j’aurais pas dit. V’nir m’emmerder moi, j’peux comprendre, mais Belle et Alice, c’était l’interdit. Et c’mec là leur foutait la trouille. Et il était là sur not’canapé, hyper mal en point. Crois-moi, mon gars, t’as passé une mauvaise soirée ? Laisse-moi t’offrir le repos éternel ! J’suis arrivé près de lui. J’devais pas faire trop de bruit pour pas alerter les gardes… Donc j’me suis mis d’vant l’divan, j’ai glissé un pied à côté d’ses fesses, sur l’un des coussins… Et clac, ma main sur sa gorge. Y avait même de l’acier autour de son cou, un délire… mais franchement, face à Jecht ? J’ai serré si fort qu’le truc s’est broyé sous ma poigne. Je me suis assis sur son ventre pour le bloquer et de mon autre main, j’ai essayé d’couvrir l’bruit qu’il allait faire en essayant d’crier. Quequ’s’condes… ensuite il aurait plus assez d’air pour même murmurer, et juste après ce s’rait fini.

Le truc m’a bondi d’ssus… Ca m’a fait comme une vague de métal dans la tronche, qu’avait aucune putain de logique. J’le maint’nais comme un fou et d’un coup, cette armure a jailli du canap’, t’sais, comme s’il avait été propulsé par un r’ssort, pour m’foutre à terre en une seconde. Mon dos est v’nu s’écorcher sur la bibliothèque en bois derrière moi, qu’j’ai maint’nue d’une main pour pas qu’è’m’tombe d’ssus. J’ai serré les dents. J’étais pas content d’trouver un adversaire à ma hauteur, cette fois. C’tait différent de Hercule pasque… bah Hercule j’avais perdu. Ma confiance avait pris un coup.
Et puis bien sûr, la base c’est Alice et Belle. J’allais me rel’ver et tout donner pour l’éclater en le moins possible d’enchaînements, quand il a disparu. Et derrière, sur le canapé, assis, y a Roxas. Ce con a une tête qui m’rappelle directement Cissneï quand je l’ai marrav’. J’l’avais laissée dans un état, genre dégueu. Et lui il était pareil. Tout pâle, amoché, mais surtout, t’sais… ‘Fin non, je sais pas trop dire ; J’ai toujours eu l’impression d’avoir cette gueule, le genre j’vais crever d’main.

Qu'est-ce que tu branles ici ?

Alors… quand j’ai compris que l’armure c’était lui, c’qui m’a d’mandé que’ques s’condes, laisse-moi te dire que j’étais pas heureux. J’ai pas pris ça ahah c’est marrant, non. Mec, j’étais pas content. J’étais genre… vénère pour tout un tas de raisons super brusques, qu’attendaient pas vraiment une réponse à la question « qu’est-ce que lui branlait là ? ». C’tait froid, c’que j’avais dans l’cœur, là. C’tait un genre de réel calage que j’me faisais à son sujet. Alors qu’c’était un pote, que j’tenais à lui comme à un frère. Mais en deux s’condes, il m’avait cassé les couilles. Il était assis comme une âme en peine de merde, comme s’il avait perdu sa meuf ou chais pas quoi.

« Non mais t’es chez nous, ducon ! » qu’j’ai gueulé avant d’me rel’ver. « Non viens, t’excuse pas d’m’avoir tarté, j’vais rien dire ! » Mec ! J’allais frapper un truc, j’avais trop envie d’m’énerver et tout mais va frapper un mur quand tes bras ont la puissance de feu d’un panzer ! Ouais bah j’ai l’droit d’me la péter. J’me suis approché de lui avec une putain d’envie de le cogner. Alors bon j’allais pas l’faire. Pas tout d’suite. Mais j’ai fait genre j’voulais passer devant lui, juste entre ses jambes et la table basse, et j’me suis permis, comme un gros gamin, d’pousser ses pieds qu’étaient dans l’chemin d’un coup de tibia pas méchant. J’ai fait deux pas puis j’me suis retourné en m’grattant la barbe.

« Viens, les conn’ries, c’est marrant et tout, on fait n’imp quand on est dehors, on casse des mercenaires si tu veux mais putain de chez moi, non ! » J’ai gueulé mon non. Ma phrase était même pas claire donc vise la… bah la clarté. Mais j’étais dans un état. Genre pas du tout soulagé ou quoi, en fait. J’aurais préféré que ce soit un charclo, j’aurais préféré l’tuer, le balancer dans une fontaine pendant la nuit et avoir son sang sur les mains plutôt qu’cette situation d’merde qui voulait… rien dire, quoi. Là tu t’dis j’abuse mais pour moi, y a pas grand-chose qu’a de l’importance. Bah voilà, pas grand-chose. Du coup, ce qui en a, tu l’respectes. Ma barraque, c’est pas ta putain d’gare. « Tu veux crécher, tu crèches. Mais en armure de mes couilles qu’j’ai jamais vue d’ma vie ? Le plan c’est qu’j’te démonte ou c’est de foutre la trouille à Belle et Alice ? » J’ai mis mes mains sur ma tempe, t’sais, comme si j’toquais pour voir si y avait bien un cerveau dans mon crane.

J’avais… mais… même pas envie d’l’écouter alors mec, j’ai fait un truc trop trop cool. Un truc qu’j’avais jamais fait avant pasque ça fait trop daron et qu’j’ai pas envie d’ressembler à un daron. Mais là c’tait cool.

« T’sais quoi ? J’ai même pas envie d’écouter tes conneries. J’vais m’calmer en buvant une bière et en r’gardant la télé, puis toi tu vas la fermer. Et quand j’aurai envie, tu m’diras ce que tu fous là. »

Alors avant, j’me suis dirigé vers les escaliers et j’ai gueulé : « Descendez ! » J’allais pas tout leur dire en gueulant dans la mesure où bon… si j’criais « c’est Roxas ! », les gardes allaient l’entendre et on était mal. Puis j’allais pas dire « c’est un pote à moi. » Bref. Quoique j’aurais pu dire ça aurait été merdique. Quand elles sont descendues, un peu farouches, j’ai pointé du doigt le petit con. « Roxas. C’est un ami, j’vous en ai parlé, c’est l’simili de Sora, je sais pas si vous le connaissez. On en parle à personne et… personne lui parle tant que j’ai pas fini de r’garder la gym. »

Et là enfin c’est c’que j’ai fait, j’me suis mis sur un fauteuil individuel, j’me suis tourné vers la télé en m’isolant de tout l’monde, une bière à la main, et j’ai cherché la chaine de la gym. Genre… acrobaties et tout sur tapis, de petites Asiatiques avec zéro forme mais pourtant carrément sexy. Genre je sais pas. Un des nombreux trucs mis en avant par l’Consulat même en début de matinée. Bref. C’est actuellement mon méga trip, la définition de la bombe atomique, la sirène 2.0. Me fallait au moins ça pour penser à autre chose que monsieur chaipasouj’suis.

Putain, j'pigeais que dalle. Jecht était là et gueulait tout c'qu'y pouvait alors que j'essayais de me remettre de tout ça. J'avais un mal de crane, un truc à t'taper la tête contre les murs. J'me sentais cassé de partout, j'étais mou, flasque... Un bonheur que j'sente encore mes membres, tiens. J'commençais à m'rappeler ; le Palais des Rêves se pétait la gueule, j'étais sous les sans-cœurs, Jecht était l'premier à qui j'avais pensé. J'savais qu'il avait une baraque, un endroit sûr, j'm'étais dit qu'c'était la bonne idée, mais visiblement... J'avais fait d'la merde, un peu.

Belle et Alice étaient là aussi. Elles me connaissaient pas, j'les connaissais pas non plus... C'était l'genre d'épisode méga chelou. Pour autant, la première s'était approchée, un air presque sévère sur la tronche. Elle savait, je savais, elle savait que j'savais... C'était pas compliqué, j'devais puer les ténèbres à cinquante bornes. Alice, elle, restait un peu en retrait. Comme si elle essayait d'me jauger, ou j'sais pas trop quoi. J'sais même pas c'que Jecht leur avait raconté de lui et de moi. Alors pour engager une conversation, j'te dis pas la galère.

Tu as un cœur bien sombre pour un simili, qu'elle me lâche comme ça, dans l'plus grand des calmes. Sur l'coup j'me sentais con, pour un max de trucs. Surtout pour le fait de récupérer un cœur et d'en faire de la grosse merde. Et aussi parce que j'avais l'impression que j'étais un putain de livre dont elle était en train de lire les pages. J'sais pas si tu vois c'que j'veux dire. Qu'est-ce que tu voulais que je réponde ? Alors sur les conseils avisés du daron d'la maison, bah... j'ai fermé ma gueule.

J'allais juste me faire enculer j'pense. Déjà, Belle toute proche j'te l'dis j'étais pas bien. C'était... méga gênant. Désagréable. Un peu comme si j'cramais de l'intérieur mais doucement. Une chaleur plus oppressante que douloureuse. E'm'disait qu'j'étais blessé par-ci, par-là mais alors quand elle a pris mon bras pour regarder, oh putain. Du creux de sa main, j'ai senti comme un poison s'infiltrer dans mes veines. Ça a circulé de mon bras, c'est allé jusque dans mon épaule, et alors quand c'est arrivé dans mon cœur, j'ai serré les dents et j'ai dégagé mon bras. Pas rassurée, elle a eu un mouvement de recul, un peu surprise.

J'ai secoué mon bras d'un coup, j'ai bougé mes doigts les sourcils froncés, avant de fermer le poing.

S'cuse moi, c'était...

Elle aussi fronça les sourcils. Si on avait fait un concours, large qu'elle aurait gagné. Elle porta sa main à son menton, et resta quelques secondes pensive. J'étais dans une merde pas croyable. J'sortais de transe, j'avais littéralement explosé le monde de sa pote là, j'avais buté son mec aussi. Non, non, comme j'le disais avant, j'allais juste me faire engueuler mais comme jamais. Ciss... avait pas masse d'autorité fallait le dire. Quand elle sortait son flingue, qu'elle tirait en l'air et qu'elle se mettait à faire la maman, ça avait d'la gueule mais ça allait pas plus loin. Non, ici j'allais m'faire défoncer c'était certain.

D'façon ça allait s'savoir. Si c'était pas par moi, ce serait la Lumière, les merços, la coa ou même l'éclaireur. Pour l'instant, la dernière personne à m'avoir vue c'était Ciss, ou l'mec chelou qui s'est tiré avec mon vaisseau. J'sais plus c'était flou. Avec un peu de chance, j'pourrais me faire passer pour mort quelques temps. Y'avait Aqua aussi, j'aurai bien aimé la voir. M'excuser.... c'était l'idée, mais ce serait pas suffisant. C'était grâce à elle que j'avais pu revenir à la « normale ».

Putain, fallait que j'raconte mais j'étais franchement pas serein. Et là, comme un coup du destin, bien ou mal j'en savais rien, la télé que Jecht matait fit un bruit pas bon du tout. Le genre de bruit que t'as jamais envie d'entendre quand t'as fait une connerie la veille. Un petit jingle à la fois dramatique, serious business et presque épique.

« Breaking news, nous sommes désolés d'interrompre votre programme... »

Déjà, la nouvelle c'était pas ouf. Mais alors si en plus ils coupaient le programme avec lequel Jecht comptait se calmer.... Héhé... J'ai rien pu faire d'autre que regarder Belle avec un sourire nerveux.

J’me suis penché vers la télévision, en jouant avec ma bière, à enl’ver son étiquette avec mes ongles. Les Asiatiques ont disparu, et y avait un flash info, t’sais, avec Roxanne. J’l’ai déjà vue en vrai, cette meuf, et bon, elle a parlé d’moi, genre indirectement, donc voilà. Et genre au moment où j’allais dire, comme ça, anecdote, qu’en vrai c’est une meuf froide et tout, qu’tu peux pas approcher pasqu’elle a genre pas l’temps pour nous, t’sais…

« Ce matin, grand froid dans l’équipe de l’Éclaireur. Le Palais des Rêves a en effet disparu. Hier soir, une bataille aurait éclaté durant un bal organisé par la Coalition noire. Ce combat opposait cette dernière à la lumière ainsi que quelques particuliers sur lesquels nous n’avons pas plus d’informations sur l’heure. Les guerriers de la lumière seraient intervenus, auraient engagé l’affrontement. La violence de celui-ci a causé l’apparition massive de sans-cœurs et finalement, la submersion par les ténèbres de ce monde qui n’est, dans toute cette histoire, qu’une victime. Nous nous rendons à bord d’un de nos vaisseaux à l’endroit où se trouvait alors le Palais des rêves. Il n’y a que… »

J’ai rigolé lourdement, ait mis mes doigts sur mes tempes en fermant les yeux. Putain… Limite si je pouvais pas entendre Roxas pleurer derrière moi. Y avait limite toutes les lumières du Consulat qui s’tournaient vers lui en mode « gros, c’est lui l’coupable, après… chuis pas une poukave ». Non mais… c’est tellement signé Roxas. J’écoutais plus la télé… putain j’l’aurais éteint en frappant d’ssus… et j’aurais éclaté ma bière sur un mur si j’avais pas voulu épargner Belle qui se s’rait mise en colère. Franchement… Là, ils sentaient tous ma tension et ils fermaient tous leur gueule. Mais va pas provoquer Belle ou être injuste envers Alice.
J’regarde au-d’ssus d’mon épaule, j’fixe Roxas. J’avais pas l’air en colère, j’crois. J’en sais rien.

« Cissnnnn « Est-ce que Cendrillon va bien ? » demande Belle brusquement. Elle est pas conne, elle comprend bien aussi, elle est cultivée, elle sait qu’la réputation d’Roxas c’est voilà voilà… puis elle est consule, donc sans dire qu’y sont ennemis, pasque Belle a pas d’ennemis, voilà. Elle connait d’autant plus des saletés sur lui. Et comme EN PLUS elle sait qu’c’est un genre de complice pour moi, laisse béton. « Ouais, elle va bien ? » J’ai r’gardé Belle et Alice. Parfois, ouais, j’oublie ma situation. Chuis un mec r’cherché par certains, qu’a des enn’mis partout, et qui vis avec deux princesses de cœur. C’est chaud… Et à la fois, j’ai d’jà tellement d’emmerdes à m’faire pour moi, qu’un peu plus avec elle, on s’en fout. Puis… pourquoi pas trois, qu’j’me dis un peu comme ça. Cendrillon, d’réputation, elle est pas méga hot, mais au fond ? Si elles aimaient bien être toutes ensemble, moi ça m’dérange pas. En plus bon, la réputation de tombeur que j’aurais.

Viens à quoi j’pense là ?!

« Bon et Cissneï, elle était là ? Elle est vivante ? Nan mais… » J’me suis l’vé, en f’sant quelques pas. J’avais… tellement de questions, mais franchement, tellement envie d’le défoncer, propre. Si la Coalition noire était crevée à moitié, si la lumière était crevée à moitié… Une princesse de cœur morte ? Et surtout un monde, quoi. J’ai pris l’dos du fauteuil sur lequel j’étais assis sur moi, j’l’ai r’tourné d’un coup d’poignet et j’me suis assis d’ssus, en face de Roxas. J’ai pointé Belle et Alice, j’les ai vraiment invitées à s’asseoir en mode tranquille, prenez votre place, c’est aussi vot’discussion.

« Bon, explique-moi c’que j’sais pas déjà. Et franchement… sois efficace. » J’me suis gratté l’front. Un mort, c’était déjà trop pour nous. Bon… on en a causé, clair’ment. À commencer par Fred, mais après c’était des imprévus, t’sais. Genre j’tue des gars sans m’en rend’compte, tellement qu’chuis génial. Et p’tête… En fait, p’tête que Roxas est juste dangereux, t’sais. Le genre à qui même quand t’as des limites franchement olé, bah… tu peux pas faire confiance. J’en sais rien. J’arrive pas à croire qu’j’suis l’mec raisonné, t’façon.

Ma première pensée c’est pas genre oh mon dieu, qu’est-ce que nous avons fait pour mériter un fils pareil, c’est pas… c’est pas qu’j’ai honte, c’est pas qu’j’suis en colère. J’viens d’passer de mille questions dans ma tête en même temps à une seule : qu’est-ce qui m’a pris de vouloir de ce type avec nous ? Putain… J’me grattais la barbe en le regardant fixement, pas genre l’air vénère, juste… paumé. Ch’avais pas, foutrement… chavais pas quoi faire. Et y avait rien à faire. Il était là, assis sur mon canapé, l’air un peu mal à l’aise. Ouais il avait une sale gueule. Et cette histoire de ténèbres… merde alors.
Putain ce qu’il a fait, c’est pas s’planter. Je m’sentais une débile âme de consul là, mais un pianiste y’s’plante quand il fait une fausse note, ouais ? Tu dis pas qu’un pianiste se plante quand il se fait broyer les doigts, non. Il détruit tout c’qu’il a et là, ouais. Il a eu raison de dire qu’il avait tout flingué de A à Z parce que… ouais. Y restait quoi ?

« Putain… »

J’ai frotté mes yeux du bout d’mes doigts. Roxas était sur le canapé d’vant moi, j’avais pas du tout envie de l’cogner, là… C’est l’moment où j’me sentais responsable. En vrai, j’avais l’impression d’être putain d’fautif. Et pourtant j’aurais changé quoi ? J’ai senti la main de Belle, qu’était sur le divan à côté d’moi avec Alice sur le bras du fauteuil, sur mon poignet. J’l’ai regardée. Elle m’a dit doucement. « On doit discuter.» [/color]

Et par là, elle voulait dire en privé. J’ai r’gardé Roxas. Un peu l’réflexe, t’sais. Genre qu’est-ce qu’il en pensait qu’on s’barre en pleine discut’. Puis j’me suis rappelé qu’c’était notre maison, qu’c’était ses conneries. Alors j’me suis l’vé en hochant la tête. « Reste là s’teplait. » Alice s’est fait emporter sans protester par la main d’Belle. On est allés dans la cuisine, et au moment où on a fermé la porte derrière nous, elle m’a dit :

« Jecht, ça va trop loin. »

« Tu « Tu dois dénoncer ton ami à la lumière. »

J’ai rigolé jaune en la r’gardant. « Non mais la lumière va rien lui faire. I’va y r’tourner et ils l’accepteront en lui f’sant la l’çon, t’sais. Mais dans une semaine, ils feront comme si de rien. »

« As-tu déjà détruit un monde, Jecht ? »

J’ai r’gardé Alice, genre… elle s’intéresse ? J’ai hésité puis j’l’ai quand même prise au sérieux et j’lui ai répondu.

« Non, bien sûr que non. »

« Ce que veut dire Alice, arrête-moi si je fais erreur, Alice, c’est que nous n’avons jamais rien dit à ton sujet parce que… » elle a baissé d’un ton et elle a fait un geste, comme un cercle d’un doigt nous incluant tous les trois. « Au fond de moi, il y a encore une naïve qui pense que ce que tu fais, quoi que tu fasses par ailleurs, ça n’est pas pour rien. Qu’il y a de bonnes intentions derrière tout ça et que… »

« On t’aime, Jecht. »

Putain à nouveau elle m’a surpris, Alice. J’l’ai regardée genre un peu troublé.

« Oui évidemment, on t’aime. » qu’a dit Belle comme si c’était un peu difficile à admettre mais évident à la fois, t’sais.

« Tu veux dire que… »

« Arrête et écoute-moi. Si la lumière est prête à lui pardonner d’avoir » elle baisse encore le ton. « détruit un monde, tué des milliers de gens, alors très bien. Mais nous… » elle a refait le geste pour nous trois. « nous ne lui pardonnerons pas. »


Chaud. J’ai pris une inspiration. « C’est mon pote. »

« Trouve-toi un autre pote, Jecht. »

Elle avait l’air décidé, ses yeux plongés dans les miens et tout. Putain…

« Si j’refuse, tu « Nous ne ferons rien. Nous ne devons rien à tous ces gens. Mais toi, réfléchis avec » d’un index elle a touché ma poitrine. « ton cœur et ta conscience. On ne parle plus de toi qui reviens avec les mains tachées de sang, qui parles de tuer des criminels ou des despotes. On parle de toi qui m’a dit l’autre jour vouloir être quelqu’un de bien… ayant à prendre une décision à propos d’une personne qui a franchi une ligne dont elle ne reviendra pas. »

Pff… Elle se rendait pas compte. Ca m’tuait d’penser ça mais j’avais pas l’choix. J’pouvais pas lâcher maintenant. Ultimecia me l’avait dit, on avait lâché la machine, et elle roulait, cette connasse. J’pouvais m’faire écraser par elle ou monter d’ssus.

« Désolé Belle. Y a pas de justice dans c’t’univers. On nous prend not’monde et les gentils font rien pour nous le rendre. Y a jamais personne qui fera payer les salauds pour c’qu’ils ont fait. Et putain, même si on est aussi des salauds, nous, on va la créer cette justice, donc… »

Ses sourcils froncés, Belle m’a regardé avant de hausser les épaules. « Préviens-moi quand ça arrivera. Viens Alice. » Elles sont r’tournées dans l’salon, d’vant moi. Sauf qu’au moment où elles auraient du s’asseoir, Belle a continué son ch’min sans r’garder Roxas, est allé dans le hall d’entrée et est sortie. J’ai pu entendre de l’aut’côté d’la porte avant qu’è’s’ferme le garde du jardin radieux s’assurer qu’tout allait bien.

Bon. J’me suis rassis udevant Roxas. J’ai attendu que’ques s’condes avant d’finalement lâcher : « J’arrive pas à croire que vous ayez été aussi cons, tous les deux. T’es d’jà bien débile pour te dire… alors que tu vas affronter la Coalition noire, qu’en plus tu vas aller t’farcir une pute de sorcière aussi balèze. J’en sais rien… Une chose à la fois, ça t’parle ? » J’parlais même pas vraiment en colère ou énervé, j’étais là et j’parlais tout haut comme ça m’faisait chier d’être entouré de chèvres. « Putain… » J’comprenais qu’ils y soient allés. Aqua, la meuf, avait été invitée. Donc ouais, c’t’ait un piège, mais si y avait Cendrillon, ça valait l’coup. « Tu t’rappelles qu’on essaie d’tuer personne, parfois ?... putain. Quand on aura le Kingdom Hearts, tu redonneras vie à tous ces cons qu’t’as butés. Des innocents, sérieux. » Ca m’était arrivé rarement d’buter des gens qu’avaient jamais rien fait. C’t’ait genre à cause d’mon excès d’zèle qu’ça arrivait.

« Comment tu comptes faire ? Les ténèbres ? » Crétin d’simili. Y récupérait un cœur et y gachait tout en f’sant n’importe quoi. « T’es… t’as touché à la Transe, mec, t’es… pourri jusqu’à la moele. Et… la lumière risque de t’bannir, mec, comment tu vas t’débrouiller ? »

J’ai pris une inspiration. J’vois ma bière alors j’la finis en une grosse gorgée avant d’expirer bruyamment. « Au moins la lumière et la Coalition ont perdu personne, c’est d’jà ça. »

T’sais, son discours genre… la transe c’est pas ma faute, j’étais pas là, c’est pas moi qui l’ai voulu, ‘fin… pardon mais ça m’a saoulé instantanément. Chais pas, t’assumes ou t’assumes pas, et y a qu’en assumant qu’on peut être cool. J’ai jamais r’jeté ma faute sur les autres et j’pense ça m’saoule trop d’voir qu’y en a qui l’font, même chez les gars qu’j’aime bien. Nan en fait… D’un côté. J’avais connu ça. J’ai fait trois transes dans ma vie, ouais. En même temps, j’ai soixante ans, s’te’plait, c’t’aut’chose qu’Roxas. Mais voilà, trois transes. Pour m’débarasser d’Auron, et ça j’l’avais choisi. Pour m’débarrasser d’Ariez, et ça j’l’avais choisi, et puis la dernière, quand ma femme s’est transformée en sans-cœur d’vant moi, là ouais. Là j’ai pas choisi. Là j’ai pété les plombs. Et bon… même là chuis pas trop certain d’moi quand j’dis qu’j’ai pas choisi. Genre c’est qui qui choisit si c’est pas toi ? C’est ça la question qu’faut s’poser. Genre… c’est pas ma colère qu’a choisi, c’est moi. Y a qu’toi qui décides au final. Chuis pas un scientifique, bon… on l’sait bien, hein. Mais je sais au moins que y a que ton cerveau qui contrôle tes mouvements. Bon forcément t’auras toujours les exemples de merde style l’enlèvement des daronnes, là ouais. Bon.

J’ai laissé parler Roxas pasque bon, les réponses, il me les fallait bien. J’en pensais pas moins. J’lui en aurais moins voulu s’il avait dit qu’tout était d’sa faute.

Y’m raconte qu’il a failli tuer sa pote, la meuf qui s’appelle Aqua, et ça a l’air d’l’avoir remué, c’est d’jà bien. Et puis j’tique.

« Faut que je me sèvre avant d'y refoute les pieds, sinon on court à la catastrophe. Si je re pète une pile, c'est fini. Suffirait que de ça pour niquer tout le plan. T'es pas obligé de m'aider, mais faut que je me libère de ça. T'as fait comment toi ? »

J’me gratte la barbe au niveau d’ma gorge. Putain… « Sevrer, hein. » J’fais une grimace d’ces réflexions, mec. J’pense qu’j’ai eu l’air plus con en réfléchissant qu’en m’grattant les couilles dans mon lit. « J’avais jamais entendu ça. » Et putain, trois fois la transe. Belle m’avait dit qu’pour elle, avant la mort d’ma femme, j’devais avoir un cœur lumineux ou chais pas quoi. Et ça m’a fait plaisir même si on s’en fout. Mais j’ai jamais r’ssenti aut’chose que du dégoût, qu’du malaise, avec les ténèbres. De ma vie j’me suis jamais dit : yes ! trop cool ! Je suis trop dark ! Grave non. Bon. Ca a assombri ma peau, ça a donné un truc à mon r’gard, on va pas s’mentir, chuis beau gosse. A part ça ? Sevrer. Putain, c’t’un terme de drogué. J’ai jamais entendu qu’des gens avaient envie de r’gouter aux ténèbres. Je… Ou alors j’me suis tellement convaincu qu’les ténèbres, c’est la merde, avec Belle qui m’fait des discours tous les jours, qu’j’ai oublié qu’ça f’sait du bien d’les laisser entrer dans ton cœur. Bah. Non. T’es puissant mais c’est tout…

Oh putain, j’ai qu’des mauvais souv’nirs. J’ai suffisamment honte d’êt’moi. Pas b’soin qu’on m’rappelle qu’j’ai buté des enfants dans un village quand j’étais en homme-bête là. Mais c’qu’était vrai, c’est que sevration ou pas… bah tu dois te débarasser de ça. C’est mon avis. Mais j’suis pas un connard d’ado, moi. J’pense qu’personne devrait s’laisser bouffer par les ténèbres.

Mais c’est inquiétant. En vrai ? Trop inquiétant. Le mec qui doit se sevrer aux ténèbres, c’est… Encore une fois, putain. Chais vraiment pas bien m’entourer, moi.

« Belle et Alice, les deux fois. » Bon en vrai, après ma dernière transe, j’ai pris des années avant d’rev’nir vers elles. Mais j’étais d’venu moins qu’mon ombre, tu vois. Et même si j’ai pu m’permettre d’prendre du temps, aussi pasque Roxas m’avait pété l’cul avec tous les sorts de la lumière qu’existent pour me faire red’venir moi, bah… « Quand j’étais enfermé avec elle, j’transpirais les ténèbres, j’étais vraiment à ça de d’venir un sans-cœur, mais j’ai passé huit mois non-stop à leur côté. Au début c’est pas agréable mais… » Les huit mois les plus pourris d’ma vie, mais t’sais quoi ? J’en garde des bêtes de souv’nir. Ouais chais bien, j’fais pédale quand j’dis ça, mais quoi ? « Et ça fait plus d’un an que j’vis avec elles dans cette maison. Y a p’têt’ pas un endroit dans l’univers où y a autant d’lumière qu’isssssssssss…. » j’me suis arrêté, j’ai juste calé. J’l’ai vraiment r’gardé de haut en bas, Roxas, là. Genre comme si j’évaluais, t’sais ; Style : est-ce que ça vaut vraiment la peine ? Est-ce qu’y peut pas s’débrouiller sans moi ? J’soupire.

« Belle va m’buter. Mais si tu veux pas r’tourner à la lumière avant d’être clean, bah... on peut même pas compter sur Cendrillon pour faire pareil avec toi. » Et sans même parler d’Aurore et d’Jasmine qu’étaient sans doute encore prisonnières d’la Coalition noire. Ouais il pouvait aussi s’faire prisonnier là-bas mais vu qu’l’endroit pue les ténèbres, ça f’ra contre-emploi en vrai. Et… si on libérait Jasmine ? Non mais laisse tomber, si on la libère, j’fais c’qu’il faut pour qu’elle vive chez moi. Ch’uis mais… convaincu qu’elle et moi, ce sera genre torride. C’est même faisable qu’je dégage Belle et Alice si ça fonctionne aussi propre que c’que j’crois.  Ouais j’me perds, un putain d’délire, y va s’demander à quoi j’pense d’puis deux minutes, Roxas. « T’as raison. Tu peux pas r’tourner à la lumière comme ça. On f’ra savoir à Cissneï qu’t’es en vie et… bah tu viendras vivre ici. » J’baisse les yeux en mettant ma main d’vant ma bouche, l’air un peu choqué, t’sais. En vrai, j’viens p’têt’ d’juste condamner ma gueule à tout jamais mais vu l’gars, j’vais pas l’laisser seul. Mec. Il a dit sevrer. C’est même pas genre que j’veux protéger un pote, c’est avant tout qu’ce con est capable de faire du pur n’importe quoi ! « Belle s’ra gentille, j’pense pas qu’elle te mettra mal à l’aise mais… la joue quand même pas trop cool avec elle. Et ça d’vrait aller. »

Franchement j'allais pas cracher dans les mains qui m'étaient tendues. Vivre ici, en plein milieu du Consulat ça sonnait quand même comme une idée pourrie mais j'avais pas trop le choix. J'voyais bien que que'que part ça lui cassait un peu les couilles mais... ouais. C'était pas non plus c'que j'demandais de base, j'étais parti dans l'optique de lui demander deux trois tuyaux et de me démerder par après. Mais si j'pouvais avoir un coup de main pour que ce soit plus rapide, plus efficace... putain ouais. J'ferai ça à la dure, comme des grosses injections de Lumière, j'm'en fous. Fallait juste que la crasse dégage en fait.

Et Cendrillon... ouais j'avoue ça aurait été une bonne idée si... j'étais pas catalogué comme pire enculé que les mondes aient jamais portés. J'avais pas que détruit son monde, j'avais aussi buté son mec. En gros, j'y avais tout retiré quoi. Il avait suffit d'une soirée pour que tout son monde parte en lambeaux. Au mieux elle aurait une suite au château Disney, et ensuite ?

C'est là que j'voyais qu'mes conneries affectaient beaucoup trop de monde. J'avais des regrets, ouais. Pas pour tout, mais j'en avais. Et putain, c'était quand tu te prenais tout en pleine gueule que tu te sentais le plus mal. Déjà, j'étais pas devenu barge, j'avais encore de la compassion aussi curieux que ça puisse paraître. 'fin bon, j'ai acquiescé d'un signe de tête. Belle allait sûrement juste nous ruiner la gueule, mais c't'ait chez elle quoi. Niveau première impression, j'avais pas été super ouf fallait l'dire.

Merci.

J'avais juste ça à dire à ce moment là en fait. J'me sentais pas trop en position de la ramener ou quoi. J'leur avait déjà assez pété les couilles pour les deux semaines à venir si c'était pas plus. J'allais profiter de la lumière ambiante, ranger les armes pendant un temps et juste prendre du repos. Fallait pas non plus que je m'éternise ici, le plus tôt je serais sur pieds, le mieux ce serait. Huit mois... on avait pas l'temps. On pouvait pas attendre autant, non faudrait p'tête faire ça en accéléré quitte à y aller à la dure, comme j'avais dit plus tôt.

J'espère juste qu'elles seront ok pour me filer un coup de main. Qu'elles me fassent douiller si elles le souhaitent, j'm'en branle. J'demande juste à aller mieux, à être stable et à pas être dangereux pour nous. Puis vu la merde que j'ai foutu, c'est p'tête mieux que les gens me croient crevé pour le moment. Qu'il s'agisse de la coa, des merços ou d'la lumière.

Et puis y'avait Aqua. Faudrait qu'à un moment j'aille la voir. J'pensais m'excuser, mais ce serait tellement faible. « Hey ! Tu vas bien ? Désolé pour la branlée que je t'ai mise, et pour avoir détruit un monde. J'te remercie de m'avoir sauvé d'ailleurs ! Allez, à la prochaine, XOXO » ouais grave que non. Le truc le plus fumé que j'aurai jamais fait quoi. Fallait que je bricole un truc bien, j'en sais rien.

Putain, fallait juste que je me débarrasse de c'te merde. Y'avait qu'ça qui comptait là tout de suite. Le reste... viendrait plus tard.