Aujourd'hui était un jour comme les autres pour Famfrit. Midi sonnait, et il partit se reposer. Sur le même chemin, au même moment, il croisa les soldats les remplaçant à leur poste. Et comme à chaque journée, il se dirigeait vers les jardins.

En dehors des missions confiées par leurs supérieurs, les Visâmes profitèrent de leur lourd vaisseau pour effectuer la garde du château de minuit jusqu'à midi. Cela semblait ennuyant pour eux à l'origine, mais la routine c'était installé au fil du temps. À vrai dire, leur seule déception est le silence des autres sentinelles, ne parlant que pour le strict minimum. Le temps passait toujours pour eux, et à vrai dire, ils ne prêtèrent pas attention à leur entourage : on leur donnait des ordres, ils les exécutaient ; mais ils ne contemplaient pas leurs actes, ils n'observaient pas les mondes qu'ils forgeaient par leurs actions.

Le colosse venait d'arriver aux jardins, dans une zone isolée et à l'abri des regards, où il peut se placer dans un coin sans abîmer les fleurs à ses pieds. Et il n'eu fallut que quelques minutes pour que le chevalier tombe dans une torpeur, n'observant que les fleurs, particulièrement celle importé dans le jardin par le Sanctum, qu'ils trouvèrent d'une beauté éblouissante auprès des murs blancs de la forteresse.

- Oh ! Le géant est encore venu nous voir !
- C'est moi qu'il regarde ! C'est moi qu'il trouve la plus belle !
- Ooooh, son regard est si profonds !

Bien sûr, Famfrit n'entendait pas la voix des fleurs, et n'était pas capables de comprendre leur mouvement dans le vent, mais c'est à travers ces fleurs que chaque âmes, vivant au sein du colosse, pouvait avoir leurs pensées propres. C'est devant ces mêmes fleurs que, chacun leur tour, chaque petite entité, ne formant qu'un hors de cette torpeur, peuvent exprimer leur pensée individuellement. Le seul moment où ils trouvent un sens à cette vie d'errance et de doute, ce moment où ils peuvent respirer eux-mêmes.

- Vous avez vu comment il se bat contre les monstres noirs dans le jardin ? ! C'est génial !

- Il va toujours nous protéger ! Hein ? Jamais il ne tombera !
- Mais il est toujours si silencieux, il ne peut pas parler aux autres !
- Peut-être qu'un jour, il parlera de nouveau !


Aaah, le silence était de nouveau tombé dans leurs esprits, et le géant sorti de sa torpeur, laissa ces fleurs seuls, et retourna au cœur des jardins.

Aucun sans-cœurs aux horizons, aujourd'hui est une journée plutôt calme pour eux; et ils décidèrent, jusqu'à la tombée de la nuit, de rester dans les jardins, à proximité d'une petite fontaine, là où le sentinelle pouvait surveiller la globalité des lieux, en cas d'attaque de ces créatures des ténèbres.