-Du courrier ?
-Non Matthew. Désolé.
-Tu n’as pas à t’excuser.
Ma déception était-elle à ce point visible ? Je faisais pourtant des efforts pour dissimuler l’angoisse qui me rongeait depuis des semaines maintenant. Je n’avais toujours pas reçu de ses nouvelles. Était-ce une bonne ou une mauvaise chose ? À ce point, j’étais tenté de croire que s’en était une mauvaise. Que ce soit au niveau politique ou sentimentale, ma demande avait fait un flop. Je souris à ma toute nouvelle assistante et rangeai quelques papiers sur mon bureau.
-Pouvez-vous vous assurer que les dispositions ont été prise pour mon voyage mademoiselle Nix ?
-Tout de suite patron !
La jeune femme, aussi rousse que l’était mademoiselle Lockhart, s’en alla rapidement. Martin me l’avait confié avant de partir pour un quelconque pèlerinage ou une messe. Je n’avais pas vraiment écouté ce qu’il partait faire. Elle était toujours de bonne humeur, pleine d’entrain pour m’aider. Et fort heureusement, très privée sur le sujet de la religion. Je devais tout de même faire attention à ce que je disais ou faisais devant elle mais l’avantage était que je n’entendais pas parler d’Etro toutes les cinq minutes.
Lorsqu’elle revint, je pris le billet qu’elle me tendait et partis sur le champ pour la station Shinra. En chemin, je fus pris d’une certaine bouffée de joie. Les travaux de reconstructions avançaient bien, et aucun incident majeur n’était survenu ces derniers jours. Pas même une dispute entre humain et hybride. La politique de Cassie d’intégrer aux patrouilles des hybrides marchait parfaitement. Enfin presque. Très peu d’entre eux avaient réussi à passer ses tests. Mon bras gauche était particulièrement sévère, mais c’était exactement ce dont avait besoin cette secte en ce moment.
Le voyage se passa sans aucun soucis, à l’exception d’un bébé qui pleura durant toute la durée. C’est avec un immense soulagement que je quittai enfin le vaisseau, laissant l’alarme ambulante partir réveiller les morts d’un autre monde. Je n’étais jamais venu sur Grimm, mais le paysage me rappelait furieusement mon village. Les collines verdoyantes, les champs dorées, les paysans qui vous saluent alors que vous avanciez en charrette. Le multivers n’avait pas encore trop bouleversé les habitudes ici. C’était rafraîchissant. Je m’allongeais sur les bottes de pailles et fermais les yeux.
Lorsque le conducteur me réveilla, le soleil commençait sa descente à l’horizon. Je le remerciai chaleureusement, et empruntai le petit chemin qui menait à une très fameuse auberge. Pour ma cérémonie de couronnement, elle nous avait aidé à obtenir l’alcool auprès des autres habitants de Grimm. Le canard boiteux. Un drôle de nom. Sans plus attendre, j’entrai dans l’établissement d’où les rires fusaient. Les conversations diminuèrent un instant le temps que les habitués s’en quérissent de ma présence. Je les saluai d’un signe de tête, et me dirigeai immédiatement vers le barman.
-Vot’e tête m’dis queque chose !
-Je suis apparu sur l’éclaireur il n’y a pas si longtemps, cela doit être pour ça.
-Peut’ête. Qu’est-ce que j’vous sers ?
-Rien. Je viens vous voir pour vos services. Vous avez permis au Sanctum d’approvisionner sa fête en alcool récemment.
-Ouais j’m’en souviens.
-Prochainement, un haut gradé du culte va lui-même être célébré pour sa promotion. C’est quelqu’un de très connu et aimé aussi je ne doute pas que de nombreuses fêtes lui seront donné. Avec les travaux de reconstructions, et la famine qui nous guettait, nous sommes encore en retard pour pourvoir à notre consommation d’alcool.
-Combien ?
-Oh. Je pense qu’une dizaine de tonneaux irait, répondis-je en espérant ne pas faire erreur.
-J’vous fais envoyer ça, msieur.
-Merci beaucoup mon brave. Comme précédemment, un officiant viendra avec votre paie. Je vous souhaite une bonne journée.
Je lui souris, et me décollai du bar sur lequel je m’étais appuyé. Avant même que je ne puisse me diriger vers la sortie, il m’interpella de nouveau.
-Normalment, c’est pou les consomteurs. Mais z’êtes un client. Tenez.
Il me lança un petit œuf en chocolat. J’eus tôt fait de le manger, et bien que le chocolat noir ne soit pas ma tasse de thé, je le remerciai de ce geste commercial. Je n’avais plus qu’à rentrer au château, et noyer mademoiselle Nix sous la paperasse.
-Non Matthew. Désolé.
-Tu n’as pas à t’excuser.
Ma déception était-elle à ce point visible ? Je faisais pourtant des efforts pour dissimuler l’angoisse qui me rongeait depuis des semaines maintenant. Je n’avais toujours pas reçu de ses nouvelles. Était-ce une bonne ou une mauvaise chose ? À ce point, j’étais tenté de croire que s’en était une mauvaise. Que ce soit au niveau politique ou sentimentale, ma demande avait fait un flop. Je souris à ma toute nouvelle assistante et rangeai quelques papiers sur mon bureau.
-Pouvez-vous vous assurer que les dispositions ont été prise pour mon voyage mademoiselle Nix ?
-Tout de suite patron !
La jeune femme, aussi rousse que l’était mademoiselle Lockhart, s’en alla rapidement. Martin me l’avait confié avant de partir pour un quelconque pèlerinage ou une messe. Je n’avais pas vraiment écouté ce qu’il partait faire. Elle était toujours de bonne humeur, pleine d’entrain pour m’aider. Et fort heureusement, très privée sur le sujet de la religion. Je devais tout de même faire attention à ce que je disais ou faisais devant elle mais l’avantage était que je n’entendais pas parler d’Etro toutes les cinq minutes.
Lorsqu’elle revint, je pris le billet qu’elle me tendait et partis sur le champ pour la station Shinra. En chemin, je fus pris d’une certaine bouffée de joie. Les travaux de reconstructions avançaient bien, et aucun incident majeur n’était survenu ces derniers jours. Pas même une dispute entre humain et hybride. La politique de Cassie d’intégrer aux patrouilles des hybrides marchait parfaitement. Enfin presque. Très peu d’entre eux avaient réussi à passer ses tests. Mon bras gauche était particulièrement sévère, mais c’était exactement ce dont avait besoin cette secte en ce moment.
Le voyage se passa sans aucun soucis, à l’exception d’un bébé qui pleura durant toute la durée. C’est avec un immense soulagement que je quittai enfin le vaisseau, laissant l’alarme ambulante partir réveiller les morts d’un autre monde. Je n’étais jamais venu sur Grimm, mais le paysage me rappelait furieusement mon village. Les collines verdoyantes, les champs dorées, les paysans qui vous saluent alors que vous avanciez en charrette. Le multivers n’avait pas encore trop bouleversé les habitudes ici. C’était rafraîchissant. Je m’allongeais sur les bottes de pailles et fermais les yeux.
Lorsque le conducteur me réveilla, le soleil commençait sa descente à l’horizon. Je le remerciai chaleureusement, et empruntai le petit chemin qui menait à une très fameuse auberge. Pour ma cérémonie de couronnement, elle nous avait aidé à obtenir l’alcool auprès des autres habitants de Grimm. Le canard boiteux. Un drôle de nom. Sans plus attendre, j’entrai dans l’établissement d’où les rires fusaient. Les conversations diminuèrent un instant le temps que les habitués s’en quérissent de ma présence. Je les saluai d’un signe de tête, et me dirigeai immédiatement vers le barman.
-Vot’e tête m’dis queque chose !
-Je suis apparu sur l’éclaireur il n’y a pas si longtemps, cela doit être pour ça.
-Peut’ête. Qu’est-ce que j’vous sers ?
-Rien. Je viens vous voir pour vos services. Vous avez permis au Sanctum d’approvisionner sa fête en alcool récemment.
-Ouais j’m’en souviens.
-Prochainement, un haut gradé du culte va lui-même être célébré pour sa promotion. C’est quelqu’un de très connu et aimé aussi je ne doute pas que de nombreuses fêtes lui seront donné. Avec les travaux de reconstructions, et la famine qui nous guettait, nous sommes encore en retard pour pourvoir à notre consommation d’alcool.
-Combien ?
-Oh. Je pense qu’une dizaine de tonneaux irait, répondis-je en espérant ne pas faire erreur.
-J’vous fais envoyer ça, msieur.
-Merci beaucoup mon brave. Comme précédemment, un officiant viendra avec votre paie. Je vous souhaite une bonne journée.
Je lui souris, et me décollai du bar sur lequel je m’étais appuyé. Avant même que je ne puisse me diriger vers la sortie, il m’interpella de nouveau.
-Normalment, c’est pou les consomteurs. Mais z’êtes un client. Tenez.
Il me lança un petit œuf en chocolat. J’eus tôt fait de le manger, et bien que le chocolat noir ne soit pas ma tasse de thé, je le remerciai de ce geste commercial. Je n’avais plus qu’à rentrer au château, et noyer mademoiselle Nix sous la paperasse.