WALTZ
Identité
- Nom :/
- Prénom :Waltz
- Titre : Le Valseur
- Âge : 11 ans
- Camp : La Lumière
- Monde d'Origine :Forteresse Oubliée
- Race : « Mage Noir »
- Grade désiré : Capitaine ?
Physionomie
« Peut-être suis-je né minuscule … Mais je mourrai en colosse. »
Outre la détermination et les rêves de grandeur cachés derrière l’une des phrases fétiches de Waltz, celle-ci offre une bonne description de ce qu’est le mage, aux yeux de bien des personnes. Si l’on passait par-dessus tous les petits détails étranges qui pourraient faire lever un sourcil à la majorité de la populace, Waltz serait avant tout décrit comme un petit homme, voir même un jeune garçon plus qu’un nain. Caché sous des couches de vêtements et de plumage, de bandages et de mystère se trouve un corps chétif et maigrelet, à moins qu’il ne s’agisse d’une masse informe ? Prenant vaguement les courbes d’un corps humains pour servir ses noirs desseins en ce monde ?
Après tout, le corps de Waltz est bien caché. Simples vêtements de cuir, n’offrant que maigre protection, sauf peut-être un faux sentiment de sécurité. Le cuir de son trench-coat noir est cousu de telle façon à ce que jamais il ne puisse s’ouvrir. Son pantalon évasé, gris, disparait sous le tissu brodé et épouse à nouveau la fine forme qu’il cache lorsqu’il est rangé dans ses bottes … Sans réel signe d’une possible rétraction du tissu.
Tout chez lui, des gants jusqu’aux chausses, semble avoir été manufacturé, modelé pour être une créature complète dès sa naissance. Ceci se traduit par sa « race »… Nul part ailleurs n’a-t-il espoir de rencontrer un jour un autre « mage noir » comme son défunt créateur l’a appelé. Un mage noir … Une erreur, sans doute, dans les grands plans de la création. Un mage noir, de par ses recherches, semblerait être un humain fait de ténèbres, ayant pour seul corps non pas de la chair et des os mais du tissu enchanté, empêchant le précieux fluide, noir comme du goudron, de s’échapper et se répandre.
La seule part « visible » de ce corps se trouve être son visage et c’est bien là tout le drame de sa misérable existence. Rien ne peut le différencier d’un sans-cœur, réellement. Sa peau, si on peut appeler cette membrane brumeuse ainsi, est d’un noir profond, tel un abysse dans lequel on plonge le regard. Et la seule chose visible, en dessous de ce chapeau de sorcier, orné d’un emblème en forme de crâne, se trouve être ses yeux brillant, non pas d’une lueur radieuse et apaisante mais d’un jaune putride et malsain, trahissant d’avantage encore sa nature ténébreuse. « Mage Noir »… Le nom était approprié, autant par la maitrise naturelle de la magie noir de ces être que par leur apparence.
Cependant, quelques signes distinctifs essaient de tromper l’œil avisé des êtres de lumières, en vain bien entendu. Des signes qui hurlent à l’individualité, qui supplient l’univers tel un appel à l’aide, une demande, un désire d’être unique et d’avoir une personnalité. Etrangement, les oreilles dépassant de son couvre-chef s’apparente à celles d’un animal au pelage blanc, tout comme la longue queue derrière lui, liée, enveloppée d’un fil rougeâtre. Une cape de plumage noir, lié, ancrée à son col, un mémento en souvenir de la gloire passée de ses ailes qui lui avaient valu le surnom de « valseur ». Et à ce col ? Une paire de grelots, couleur or et argent. Une pathétique tentative pour paraître plus inoffensif, plus abordable … Mais même un enfant s’approcherait avec méfiance d’un tel attirail lorsqu’il est porté par un être entouré de mystère et transpirant la noirceur des ténèbres, quand bien même il essai de les repousser.
En résumé, donc, Waltz a tout de l’apparence d’un mage au sens classique du terme. De longs vêtements brodés accompagnés d’un sceptre aux allures mystique, magique, et d’un chapeau pointu bien que celui-ci ait tendance à se tordre. Mais comparé à un mage normal, il est d’une très petite taille tout en abordant de nombreux traits de ressemblance avec les sans-cœurs … quand bien même il n’en est pas techniquement un, pas totalement en tout cas …
Ainsi, comme l’indique la dénomination de sa race, Waltz, quand il doit se battre, se défend majoritairement grâce à la magie. Quand bien même son corps a été conçu pour durer, il n’a pas la force physique, brute nécessaire pour être un fier combattant. Il préfère utiliser des barrières magiques plus que des boucliers de fer, préfère son sceptre à une épée, l’illusion plutôt que l’agilité pour esquiver les coups mortels. Comme de nombreux mages, il utilisera le b.a.-ba du bon petit arcaniste mais sa nature, pourtant tellement peu désirée, l’autorise à plonger dans les arts obscurs… des arts qu’il a aussi explorés par lui-même, de par sa nouvelle vocation chez les membres de la lumière. Il utilise d’ailleurs son expression « Pour combattre les ténèbres, il faut les connaitre. » pour justifier ses noirs travaux.
Psychologie
« Beaucoup se perdent dans le cœur des ténèbres mais pas celui-ci … Pas aujourd’hui. »
Cet « homme » comprend que « Adversité » et « Existence » ne sont que des mots différents désignant la même chose. Cela s’explique non seulement par un passé difficile mais également par la dualité dont est victime Waltz. Son corps, son être, n’est que ténèbres. Il a été ainsi fait. Ainsi façonné par un esprit malin et mal intentionné. Il n’est même pas un être vivant, selon les définitions les plus basiques de la biologie. Sous son chapeau et ses vêtements, il n’y a qu’une masse solide de ténèbres. Certains pourraient croire, dans leur grande bonté, que ce n’est qu’un corps, une enveloppe corporelle et quand bien même ceci est en partie vrai, cela n’empêche pas à cet « extérieur » de désirer devenir « intérieur » … Attiré par ce cœur résidant en Waltz. Un cœur. Un cœur conscient et éveillé. Un cœur avec sa part de ténèbres mais également de lumière, comme tout un chacun. En cela réside la dualité à l’intérieur du mage.
Bien que les ténèbres s’emparent de temps à autres de lui, puisqu’il y est sensible et en fait partie, le valseur n’aspire qu’à un avenir plus brillant. Certes, ses motivations sont quelque peu égoïstes mais après tout, de son point de vue, qu’importe la motivation si les actions sont bénéfiques. Une mentalité qui l’aide à garder la tête haute, au quotidien. Waltz a souffert toute sa vie de l’isolement, de la discrimination. La jalousie et la frustration, parfois plus dévastatrices qu’une centaine de canons, sont des fardeaux quotidiens qui titillent son coté obscur… Et c’est pour cesser de souffrir, cesser de succomber aux ténèbres et d’être affligé de remords sans fin qu’il s’est voué à les affronter et travailler pour un monde meilleur. La réalité est que derrière d’un discours chevaleresque dont il aime abuser à l’aide de son éloquence et son savoir supérieur à la moyenne, se cache le simple désire d’être vu par les autres non pas comme un sans-cœur mais comme un simple homme. Un homme qui a de bons et de mauvais cotés, des qualités et des défauts… Et pas juste un monstre. Un être que l’on ressent instinctivement comme « louche » ou qui a le désire de faire le mal.
Car telle est la fatalité de son existence, cette « adversité » à surmonter chaque jour … Lui qui a été fabriqué pour être un sans-cœur s’est retrouvé être bien plus que cela. Il est une expérience ratée en ce sens mais le résultat mène à ce cocktail peu ragoutant : l’apparence d’un sans-cœur pour un espritet une personnalité propre. Ainsi, souvent vu comme une menace, Waltz n’a eu que peu, voir aucun réel ami. Pire encore, les seuls qui ont osé s’approcher on finit par comprendre que sous le coup de quelques sauts d’humeur, provoqués par la tentation induite par sa nature, le mage pouvait tomber sous le joug des ténèbres … et de ce fait, il eut de nombreuses fois le cœur brisé. Enchainant échec sur échec … Les refus et rejets répétitifs ont même mené à la susceptibilité. La colère monte lorsque quelqu’un ose l’appeler « sans-cœur » une fois de trop.
Son désir de briser cette solitude fut si forte qu’un jour, le ténébreux prit une décision. Lui qui s’est souvent caché dans les théâtres et autres cabarets des divers monde, aidé par sa magie, il a vu les divers chanteurs, comédiens, danseurs comme l’apogée des êtres sociables en cet univers. Ils étaient le plus souvent tous admirés, félicités, ils apportaient joie et bonne humeur à quiconque était témoin de la scène. Un peu comme une thérapie, le petit être revêtit un masque, non pas littéralement mais, pour se convaincre que « tout n’allait pas si mal », se convaincre qu’il pouvait lui aussi vivre une vie normale, il se mit à jouer la comédie. Il s’inventa une « persona » d’artiste. Un caractère de bon vivant rieur, travaillant son humour et son sourire, sa gestuelle pour qu’elle soit la plus accueillante possible. C’est pourquoi cet être, qui se considère comme un sage, quelqu’un de sérieux et déterminé, s’avouant même un peuaigri de temps à autre, peut souvent être aperçu en train de « faire son show », être jovial et parfois même un peu bruyant. Un masque qu’il porte par désespoir après tant d’essais infructueux. Un gage de sa bonne condition mentale, son arme pour lutter contre la folie, une amie assez peu désirée.
Bien évidement, sous ce masque, c’est un homme affligé, ce qui met en déroute ses efforts. Après avoir expérimenté la chose, il doit faire face à la dure réalité qui est que la seule manière qu’il avait d’attirer les gens à lui … était de cesser d’être lui-même pour laisser cette persona de clown agir à sa place. On ne l’aimait pas réellement. On aimait le Waltz souriant et joueur, ce qui l’emplit de tristesse … Mais malheureusement, il n’a pas encore trouvé meilleur moyen d’approcher les autres. Cela fait de lui un être mystérieux et secret malgré les éclats de rire qu’il peut parfois provoquer. Il est quelqu’un de « bien » mais il ne le dévoile qu’à de rares élus qui ont gagné sa confiance. Pourquoi ? Car c’est un travail difficile pour lui. Traumatisé par les réactions extrêmes de certaines communautés à son égard, le mage noir a désormais un complexe d’identité et une peur bleue d’agir comme l’être un peu plus froid et réservé qu’il est normalement … De peur de faire fuir les précieux « amis » qu’il a. Après tout, confier aux autres que l’on peut entendre la voix des ténèbres dans son esprit n’est pas une chose très rassurante, pour personne.
Mais dans sa recherche de contact, le valseur a acquis des connaissances et des valeurs qui lui ont fait comprendre qu’accepter pleinement les ténèbres n’allait jamais mener à l’épanouissement qu’il désire. Après tout, lors de ses excès de folie, lorsque les « mauvais sentiments » s’emparent trop de lui … Il n’a jamais éprouvé la moindre satisfaction à tuer ceux qui l’harcelaient, juste du remord et de la tristesse … C’est pour ça que ce mage, ce chercheur explorant le fonctionnement de son corps et des ténèbres, curieux de qui il est, ce qu’il est, a décidé de mettre ses connaissances, ses expériences et sa magie à contribution des membres de la lumière. Ce clown triste cherche expiation pour ses crimes… Il cherche le pardon des autres, tout comme il cherche à se pardonner.
Histoire
Tout commença lorsqu'une question se posa : « Est-ce que je me souviens du jour de ma naissance ? »
Quelqu'un lui avait dit que lorsque cette question se posait, cela voulait dire que l'on était déjà éveillé, qu'on était déjà en plein contrôle de sa destinée. Mais celle de Waltz débuta de manière bien chaotique. Alors qu'il se posait cette question, le petit être sombre regardait ses mains, couvertes de sang. A ses pieds et un peu partout autour de lui, des cadavres, des êtres humains, blessés, meurtries, morts … En relevant le regard, il vit d'autres personnes, plus ou moins comme lui. Des hommes noirs, de différente tailles, tous avec ses chapeaux si spécifique et reconnaissable. Ils se tenaient tous debout dans un grand canyon où tubes et plaque de métal recouvraient ou sortaient des parois rocheuses mauve… et ils attendaient. Calmement. Sans bouger. Seul cet unique mage noir semblait confus, choqué … Qu'avait-il fait ? Etait-ce bien ? Mal ? Qui étaient ces gens ? … Etaient-ils à terre à cause de lui ? Et pourquoi restaient-il à terre ? A ce moment-là, Waltz n'était qu'une petite chose venant de naître et aussi loin qu'il pouvait s'en souvenir … Son existence débuta il y a quelques secondes.
Il releva le visage lorsqu'une voix, un rire, s'éleva et fit écho entre les parois du canyon. Plus loin, sur un plateau plus élevé, un homme aux traits vieillis et vêtit d'une blouse blanche admirait avec euphorie le carnage dans lequel les mages noirs baignaient, jubilant de ce qui semblait être un franc succès. Son visage était déformé d'une expression malsaine et triomphante, ne ressentant visiblement aucune émotion face à tout ce sang et face aux morts qui ne semblaient même pas être des guerriers… Tordu, maniaque … Un testament au pouvoir de la corruption.
Cependant, le jeune mage ne ressentait pas encore le danger. Il n'arrivait pas à décrypter les intentions de quiconque … Il était là, étourdit, vacillant … Sur le point de s'effondrer. Il n'était pas blessé mais, les émotions allaient, venaient et il ne savait pas où les mettre, il ne savait quoi en faire… L'homme donna ses ordres après s'être jeté des fleurs et sans discuter ni même hésité, les autres créatures autour de lui se mirent à marcher et l'accompagner, en rang derrière lui, traversant les vastes étendues du canyon, vide … et infinie. Et sans comprendre, il suivit. Car c'est ce qui semblait être la seule chose à faire. Le flutiste joue et les rats suivent.
Ils parcouraient le canyon, montant et descendant les pentes escarpées, aidées par leurs ailes, escortant le scientifique. Au loin, le mage éveillé pouvait apercevoir un immense bastion, en ruine… De l'autre côté, un village ou une ville décrépit. Et eux ? Ils s'engouffraient dans une caverne, un refuge taillé dans la roche que l'homme avait dû fortifier lui-même de plaque métallique et autres cordages, câblage, composant électrique. Ils étaient tous en rang, immobile, silencieux … Le mage au regard curieux ne pouvait constater que l'inactivité de ses paires. Là où il semblait nerveux et avec une certaine gestuelle, les autres n'étaient que statues, automate attendant les ordres. Le scientifique, pendant ce temps, parlait tout seul tel le dément qu'il semblait si bien incarner.
« Après tant d'essais, ils sont enfin prêts ! Oui ! J'ai trouvé comment créer mes propres sans-cœurs ! AHAHAH ! Enfin ! Ma revanche ! Ils vont regretter de s'être moqué de moi et de m'avoir retiré du Comité de Restauration … J'aurais fait de ce tas de ruine un palais, phare de gloire parmi les mondes mais, si je ne peux pas en être l'architecte, ni le maitre … Alors, personne n'en profitera ! »
La créature noire ne savais pas quoi en tirer de tout cela, ne comprenant ni les mots, ni les sentiments derrière ses exclamations … Et cette incompréhension, cette confusion, cela commençait à le ronger, le travailler et la seule personne qui pourrait lui apporter des réponses était cet homme. Il se faufila donc entre ses compères et vint s'approcher du savant qui vérifier certaines choses sur un écran, dans un grand ordinateur incrusté dans le mur entier en face de lui.
« Un cœur … La volonté des ténèbres … C'était en réalité si simple ! Mais sans les travaux de ce certain « Ansem », je n'aurais jamais sû le découvrir par moi-même … Ahahah ! … Et lorsque je me serais débarrassé de ses gêneurs, à supposer qu'ils finissent par rendre les armes … Je pourrais reconstruire la forteresse oubliée et jamais plus qui que ce soit ne sera embêté par les Sans-cœurs… PUISQU'ILS SERONT SOUS MA COUPE ! OUI ! AHAHAH ! … … Quoi ? »
L'homme sembla presque choqué alors qu'il vit, par-dessus son épaule, le « sans-cœur » tendre la main vers lui. Celui-ci voulait lui poser des questions mais … Il fut surpris lui-même de ne sentir, ni entendre aucun mot sortir de sa bouche. Il … N'en avait pas réellement non plus. Il était bizarre qu'il puisse assumer parler dans ses conditions mais ainsi, restant un peu bête devant lui, l'homme vit rouge et hurla.
« RETOURNE DANS LES RANGS ! NON MAIS ! Que se passe-t-il avec celui-là ?! Aucun n'a jamais … Hé, vous autres Valseurs ! Saisissez-le et remettez-le dans un tube ! »
Celui cherchant le contacte écarquilla ses yeux brillants et fit un pas en arrière, un sentiment étrange faisant vibrer son âme et trembler son corps. La peur ? L'angoisse ? Quelque chose qui le paralysa et l'empêcha même de lutter contre ses paires qui, sans discuter ni réfléchir, se saisir de ses bras et ailes pour le tirer jusqu'à une machine, un tube ouvert ancré dans un mur. Désormais captif, il restait pensif face à tout cela et était prêt à abandonner cette conscience qu'il venait de recevoir, en manque de direction, peut-être encore estomaqué par ce qu'il vivait … Mais au moment de refermer le tube au-dessus de lui, une arme fendit les airs devant ses yeux, une étoile composée de lame qui vint briser les rangs de ses paires. Rapidement, une jeune femme s'élança dans l'armée du savant, causant rapidement une cohue sans nom. La seule chose qu'il réussit à entendre distinctement était la voix des visiteurs qui faisaient échos jusqu'à lui.
« Je pensais que les Ninjas étaient discrets, Yuffie ! »
« Il faut tout de même tous les combattre, non ? Alors allons-y ~ »
Subitement, l'un des mages qui le tenait s'effondra sur le sol, coupé en deux avant de s'évaporer, ne laissant que ses vêtements vide au sol … et un cœur, montant dans le ciel… Et un homme se tenait derrière, une lame à la main qu'il brandit aussitôt après.
Mortalité clarifiée en un seul coup.
Tétanisé, il vit le deuxième de ses geôliers partir en fumée, son cœur battant fort, paniquant petit à petit alors que dans un geste fluide, le combattant devant lui relevait sa lame pour la planter dans son corps. L'instinct de survie du Valseur, comme le scientifique semblait les appeler, prit le dessus sur tout, comme réveillé lorsqu'il comprit ce qu'allait lui faire ce coup d'épée. Il se tourna sur le côté, entendant l'épée dans son dos s'enfoncer dans la roche qui constituait la table sur laquelle il était couché. Pendant ce temps, la voix de son soi-disant maitre raisonnait.
«Leon ? Tu ne comprends toujours pas ?! C'est finit ! MASSACREZ-LES, VOUS AUTRES ! »
Ce qui le sauva fut l'attaque d'un des siens qui repoussa le dénommé Léon qui arracha l'épée de son socle pour la mettre en garde devant lui, une explosion de feu le faisant reculer. La bataille commençait à faire rage, les deux intrus semblant assez doué pour tenir à eux seul des vagues de mage noir lancé sur eux. Profitant du chaos, le petit valseur rampa au sol … Contrairement aux autres, il n'était pas pris d'un désir de les combattre. Il ressentait ses sensations, manquant l'expérience pour les appeler « peur » et « panique » … Caché, il vit un de ses semblables tomber à terre. Ils échangèrent un regard et remarqua que celui-ci … tendait doucement la main dans sa direction … Avant d'être pris d'uns spasme, l'épée de l'intrus transperçant son dos … disparaitre … L'horreur envahit son esprit : celui-ci ne semblait pas être un simple pantin comme les autres, il semblait s'être éveillé, comme lui … Cependant, il ne devait pas rester là. Se faufilant jusqu'à la sortie de la grotte, il finit par prendre son envole, battant des ailes pour s'élever dans les airs, acquérir un semblant de sécurité, haut dans le ciel pour finalement admirer la scène devant lui. Il ne pouvait plus voir l'intérieur du repaire mais de la roche s'échappaient des cœurs par dizaines.
Ces cœurs étaient les restes de ses compagnons. Il le savait par expérience désormais. Le valseur se tint la tête sous son large chapeau, pris de migraine, dépassé par les événements et pourtant, ceux-ci ne faisaient que commencer car les cœurs étaient alléchant pour certains. Il vit bientôt des ombres voyager en dessous de lui, des ombres sur la roche qui finirent par glisser au sol jusqu'à s'engouffrer dans l'ouverture. Bientôt quelques créatures en armure entrèrent à leur tour … Et finalement quelque chose le percuta dans le dos, le faisant perdre le contrôle de son vol durant un court instant. Lorsqu'il se retourna, une de ces créatures noires, dotée d'une hélice sur la tête et d'ailes de cuir, riait à sa figure, d'autres ne tardant pas filer dans sa direction.
Il découvrait désormais la douleur, les griffes de ses monstres venant lacérer ses vêtements, le précieux liquide noir en lui s'échappant doucement… Il venait à peine de voir le jour … et quelque chose en lui interdit de s'éteindre si tôt. Quelque chose au fond de lui ordonnait de se battre pour empêcher cette douleur de persister. Comme par réflexe, le mage noir fit apparaitre le feu dans l'une de ses mains et lança un sort sur une des créatures qui s'embrassa aussitôt, disparaissant dans une explosion noire. La magie coulait dans ses veines, il pouvait le sentir à présent … Et il recommença, encore, découvrant au fur et à mesure ses « pouvoirs ». Il faisait tomber la foudre sur les grossières gargouilles pensant être capables de s'en prendre à lui, gelé leurs ailes, découpait leur chère ténébreuse de tranchante bourrasques.
Lorsque le dernier agresseur volant fut détruit, il dû reprendre son souffle, profitant d'un court répit pour regarder en bas. Des bruits de combat s'élevaient dans les airs alors que l'entrée du repaire grouillait désormais de ses monstres noirs. Il devait fuir. Une voix en lui, lui disait de tous les détruire, de s'assurer qu'ils ne lui feront plus jamais du mal … Mais sa raison le força à voler plus loin, planer à l'autre bout du canyon. Il savait d'instinct que … peu importe qui il décidait d'aider dans cette bataille, il ne pourrait se faire entendre et la fin résulterait sur une dramatique expérience.
Récupérant de ses blessures, le mage noir se cacha dans les formations rocheuses, cherchant le calme, la paix, un moment pour laver sa colère et sa tristesse. Voir un autre comme lui, montrant signe de conscience avant de s'être volatilisé lui donna envie d'y retourner, de savoir plus … Une nuit passa et le valseur revint sur le champ de bataille. Ses créatures noires n'étaient plus présentes, tout comme les personnes qui les avaient attaqués … Moins encore cet homme aux projets bien sombres. Seulement un repaire vide … De la poussière, de la cendre … de la déception, peut-être. Seul, il fouilla les moindres recoins de la cave pour trouver petit à petit des indices, des notes concernant ce qu'il était.
Il y passa des heures, nez plongé dans les bouquins et la paperasse, capable de lire comme s'il se souvenait très vaguement avoir été éduqué pour cela…. Il apprit une bien triste vérité alors que ses grands yeux fouillaient chaque coin de feuilles, chaque inscription griffonnée dans les marges : il n'était qu'un pantin. Cet homme, un certain Jaz, avait tant été aveuglé par la vengeance qu'il désirait reprendre son « royaume » par la force si nécessaire et d'après diverses documentations, il avait appris à « créer » des « sans-cœurs »… Et les Valseurs, ses créatures noires abordant l'apparence de sorciers classique, n'étaient que le fruit de ses recherches, des « sans-cœurs » expérimentaux … des prototypes. Par des procédés complexes et aidé de la technologie cachée ici et là à la « forteresse oubliée », il arriva à combiné un cœur à une masse de ténèbres pour créer ce qu'il était aujourd'hui. Un homme en blouse, proclamant communion avec les ténèbres … Quelle folie.
Il les avait créés pour faire la guerre. De cruelles machinations amenées à la vie avec un seul et unique but … Et pourtant le voici, désirant le calme et la paix avant tout. Ou en tout cas, c'est ce qu'il désirait, le temps d'avoir les idées claires. Après tout, pourquoi une marionnette comme lui se retrouva avec une volonté propre, subitement ? Etait-il réellement un sans-cœur ? Il en déduit que non puisque, par déduction toujours, ces créatures qui l'avaient attaqué étaient des Sans-cœurs et qu'ils ne semblaient pas s'entre-tuer. La seule explication qu'il se trouva … Fut que le cœur qu'il y avait en lui, bien que volé à un autre être par ce savant fou, a été assez fort pour ne pas succomber. Il finit par se redresser en fermant les ouvrages qu'il avait recueillis. Ainsi donc, il était un « valseur » ? Et désormais, il était en vie … Bien que dénué de parole, il décida de se faire appeler Waltz. C'était un peu une victoire pour lui, bien que déroutante, d'avoir fait le point sur son existence. Une victoire insignifiante … mais une victoire malgré tout.
Des jours, des semaines passèrent, presque des mois ? Waltz explora le grand canyon, approfondissant ses connaissances sur la magie qu'il manipulait, sur ce monde et sur les habitants. Il dut plus d'une fois se frotter à nouveau aux sans-cœur qui semblaient, d'après les écrits, tant désirer justement ce cœur en lui. Témoin encore et encore de leur férocité et du danger qu'ils représentaient … Le mage noir n'osait observer la ville que de loin, espionnant la communauté et apprenant d'eux à une distance raisonnable. Ses guerriers n'avaient pas hésité un seul instant à s'attaquer à lui, quand bien même était-il tenu prisonnier des autres valseurs… Il était naturel de penser, en vue de leur réaction, qu'il ne serait pas le bienvenu.
Cependant, au plus il comprenait leur fonctionnement, au plus son cœur se faisait creux. Ils travaillaient tous d'arrache-pied pour reconstruire la ville. Ils s'entraidaient. Il n'y avait pas de réel chef comme l'était le tyran Jaz. Naturellement, ils se tendaient la main, l'un à l'autre et même dans les moments les plus sombres de leur existence, sans nul doute, ils se souriaient, ils rigolaient, se nourrissaient de ce sentiment profond qui les unissaient et leur donnaient la force de continuer. Un sentiment qu'il avait hâte de ressentir … avec une avidité grandissante chaque jour. Que cela semblait agréable de discuter avec quelqu'un, de rendre service, de se recevoir une tape familière dans le dos. Sans cela … son existence semblait bien vide d'intérêt, il le craignait. Qu'avait-il pour lui dans ses steppes stériles ? Sans-cœurs et ruines ? Explorer la forteresse au loin était risqué, même si elle regorgeait de connaissances. Ce n'était cependant pas son but premier. Les livres étaient intéressants mais, ils ne nourrissaient pas son cœur qui criait famine, rongé par la jalousie.
L'envie surmontant sa peur, le valseur finit par survoler la ville et s'y poser, aussi discret que possible. Il n'avait pas de plan, il était uniquement poussé par ce besoin de s'approcher, sentir cette chaleur… quitte à s'en bruler les ailes. La nuit était tombée, il profitait du voile des ténèbres mais, sa curiosité fut mal convenue. Alors qu'il regardait à une fenêtre, aussi discret que possible, il surprit une conversation entre plusieurs personnes dont une, une jeune fille rappelant vaguement un ninja, qui avait attaqué le repaire de son créateur il n'y a pas si longtemps que cela. Il en était indifférent… Après tout, il avait relativisé, il avait compris que cet homme était mauvais et qu'elle l'avait sans doute tué … Un mal nécessaire ? Cependant, alors qu'il épiait ce beau petit monde autour de la table, cette demoiselle eut subitement l'air alerté.
« Cid, dit … Le système de sécurité est en marche hein ? »
« Bah ouai, comme toujours … Pourqu- Hey ! »
Rapide et agile, la dénommée Yuffie se saisit de son arme et d'un geste presque trop rapide pour être vu, lança avec force et précision son étoile qui brisa la fenêtre par laquelle il regardait, surprenant Waltz qui écarquilla les yeux, n'ayant pas eu le réflexe d'esquiver assez vite. Le tranchant de l'étoile passa au travers son épaule, ce qui le fit tomber en arrière, tenant sa plaie qui suintait désormais un liquide noir ainsi qu'une brume épaisse. La douleur réveilla ses instincts et il n'attendit pas de voir la suite pour prendre la fuite, s'éclipser dans les rues alors que la combattante rattrapait son étoile et passa par la fenêtre pour le suivre.
« On dirait pas ! Désolée pour la vitre mais il y a un sans-coeur ! Je m'en occupe ! »
Et de là se suivi catastrophes sur catastrophes. La course poursuite, les bruits de combat réveillèrent le quartier et fit s'élever les cris et les pleures alors que Waltz courrait pour sa vie, quitte à traverser maisons et foule. Il tenta de déployer ses ailes pour s'envoler mais, une douleur vive paralysa son corps, le faisant chuter lourdement dans une série d'escalier … Et une fois au sol, il vit ses ailes tomber devant lui, coupées net par un coup précis de la lame boomerang avant de s'évaporer. A quel point la marée tourne subitement… Il réussit à se cacher et trouva assez de courage dans son corps pris d'adrénaline pour se faufiler jusqu'aux portes de la ville, laissant derrière lui un hameau alerté et d'un coup animé.
Tenant ses blessures, le valseur désormais déchu de ses ailes titubait de crevasses en crevasses, l'esprit vide ou … possédé par la frayeur qu'il venait de subir, fuyant, encore et toujours, quand bien même le danger était écarté. Alors que l'aube pointait au bout de l'horizon, le mage noir tomba finalement à genoux au milieu d'un plateau, tenant toujours son corps meurtri, fixant désormais le sol avant de simplement fermer les yeux. La peur digérée, la colère montait en lui, mêlée de la tristesse créant ainsi son désespoir. Une telle injustice lui retournait l'estomac. N'avait-il donc pas le droit à tout cela ? N'avait-il pas le droit de se faire accepter ? Devait-il toujours être un ennemi ? Etait-ce tout ce que le monde avait à lui offrir ? Dans son esprit passaient en boucle les images des gens heureux qu'il avait observé jusqu'ici, suivi de l'horreur sur le visage de certains lorsqu'il tenta de s'échapper de la guerrière.
Petit à petit, son corps fut pris de spasmes alors qu'une brume ténébreuse s'amassait autour de lui. La douleur, autant sentimentale que physique, le mit en transe alors que son visage noir commença à se déformer … Ce qui devait être sa mâchoire s'ouvrit peu à peu, difficilement, étirant et arrachant la membrane opaque, déchirant lamelles par lamelles les ténèbres sur son visage, un liquide poisseux dégoulinant de son menton alors qu'une bouche lumineuse commençait à se former petit à petit. Un cri puissant retentit, un rugissement alors que Waltz se mutilait par son effort, ses joues creuses et percées, hurlant toute cette tension, cette frustration à tel point que la magie en lui émana d'une onde puissante, soulevant la poussière et fissurant le sol.
Après cet éclat de colère, le valseur resta là, recroquevillé sur lui-même et remplissant cet espace vide du canyon comme de son cœur avec ses sanglots. Il ne pouvait pas pleurer, pourtant ses lamentations étaient bien réelles. Finalement, une voix s'éleva après de nombreuses minutes face contre terre.
«Aaah, c'était donc toi, l'origine de tout ce raffut ? »
Par réflexe, le petit être noir se redressa d'un bond, sur ses gardes et regarda autour de lui, son nouveau sourire croqué et sombre. Cependant, il n'y avait personne. Seul le sifflement du vent … et une voix éthérée qui faisait écho.
« J'admets que tu m'as inquiété, mon garçon ! Même un vieillard comme moi a rarement l'occasion d'être le témoin d'un tel débordement, ohohoh … »
La voix était bienveillante mais, toujours personne en vue … Jusqu'à ce que subitement, en se retournant, il fit face à un grand monsieur, habillé d'une robe bleue, d'un couvre-chef de la même couleur et arborant une longue barbe grise. Le ténébreux fit quelques pas en arrière, surpris, encore sous le choc. Il bégaya ses premiers mots, hésitant.
« V-Vous … N'avez … P-Pas peur de … M-Moi ? »
Le vieil homme sortit une pipe de sa cape et s'attela à l'allumer. « Oh, et bien … Je ne peux nier que la magie qui vient … d'exploser, dira-t-on, pouvait donner quelques frissons mais, en tout et pour tout, je vois bien que tu ne cherche pas le mal. »
« C-… Comment … ? »
«Hmm ? Ah, mes excuses, mon garçon ! Je ne me suis pas présenté. Je suis Merlin et je suis un grand enchanteur ! Et un devin … Je possède le pouvoir de connaitre le futur, je vois l'avenir des siècles à l'avance mon cher ! … » Dit-il avec de grands gestes pour illustrer ses propos, motivé « Et quand bien même je détiens ce pouvoir, je n'avais eut vent de toi. Nul besoin de magie cependant pour savoir que tu n'es pas comme les autres, ohohoh … E-Enfin, laisse moi t'aider, petit. »
L'enchanteur retroussa ses manches et répéta de grands gestes en sa direction, accompagné d'une formule magique.
« ALICAFEZ BALAKAREZ MALAKAMEZ MEDICADEZ ! »
Et accompagné d'un vent revigorant, les blessures de Waltz se refermèrent rapidement, lui permettant de se tenir droit à nouveau, quand bien même ses ailes lui manquaient encore.
« P-Pourquoi … vous m'aidez ? Tout le monde dit … que je suis … un Sans-cœur … Je ne devrais même pas … exister … »
Le grand magicien se frotta la barbe tout en tirant sur sa pipe, l'air pensif. « Un sans-cœur, dis-tu ? Baliverne … Un sans-cœur a rarement le temps de s'arrêter et de pleurer. Il n'y a d'ailleurs pas de
honte à cela. La vérité était que je me faisais du soucis à ressentir subitement tant de magie mais, maintenant que je suis ici, je ne pouvais tourner le dos à quelqu'un ayant besoin de mon aide. Dis moi plutôt, petit … C'était toi qui provoquas toute cette cohue, la nuit passée, n'est-ce pas ? Pourquoi donc ? »
A l'évocation de ce désastre passé, le jeune mage noir se recroquevilla un peu sur lui-même « J'ai essayé … de me sentir comme les autres … Mais les gens ont peur de moi … Ils me chassent … Mais je ne suis … qu'un monstre … Je ne … mérite pas … la moindre attention … Ma vie n'a aucun sens … »
« Non ! Que des bêtises ! » Soudainement révolté, l'enchanteur sortit de sa robe une baguette magique avec laquelle il vint tapoter la tête du valseur, comme pour diriger sa concentration vers lui. « Les gens ne sont pas tous les plus futé ni les plus compatissant. Les humains craignent l'inconnu, c'est bien connu ! Mais cela ne veut pas dire qu'avec un peu de persévérance, tu ne trouveras pas non plus ta voie ! Le destin n'a rien à voir avec ce que les autres pensent de toi, le destin se forge sur tes actes et tes décisions ! Le destin ne choisis pas pour toi ce que tu es. Tu es le seul maitre de ta destinée, mon garçon. Il suffit d'y croire et de s'en donner les moyens … Après tout, tu es au plus bas. Désormais, tu ne peux que monter ! »
Quelque part, ses mots et même cette interaction en général lui fit du bien. Bien que parfois un peu directe, Merlin faisait de son mieux et utilisait les mots juste pour démontrer pourquoi sa situation n'était pas aussi désespérée. Elle était grave mais, pas insurmontable. Le mage noir découvrir que le morale était quelque chose d'important car, avec celui-ci, ses idées noires avaient été chassées bien que la réalité reste entre lui et ses rêves.
« Mais … M-Merlin … Je ne peux pas retourner là-bas … Après la terreur … que je leur ai fait … »
L'enchanteur réfléchit longuement en marmonnant dans sa barbe « J'ai … peut-être une solution pour toi, mon cher. Il serait idiot de nier ta ressemblance flagrante avec ces maudites créatures, après tout … Et ils ont déjà causé bien des ravages ici. Grace à mes pouvoirs, je pourrais t'envoyer dans un monde qui n'a pas encore souffert de leur présence mais … de ce fait, il ne tiendra qu'à toi de bien te comporter dans cette nouvelle vie. La magie est une aide mais, il n'est pas bon de se reposer dessus constamment. Il y aura encore beaucoup d'obstacles sur ton chemin et tu devras trouver par toi-même le moyen de les surmonter. Es-tu prêt à prendre ce risque, mon garçon ? »
Waltz était perplexe et incrédule face à la simple évocation d'autres mondes … Mais il était à deux doigts de lui avouer qu'il n'en avait rien à faire. Merlin ici présent était le seul qui lui avait accordé cette gentillesse, ce contacte et ces mots d'encouragement. Il lui offrait une porte de sortie à cet enfer qu'il vivait.
« Oui … S'il vous plait, Merlin … »
« Ainsi soit-il ! Alors … Hum … Quelle était la formule déjà ? Hmmm… » Il se gratta la tête du bout de sa baguette, se frottant la moustache d'un doigt avant d'avoir un éclaire de génie « Ah oui oui ! C'était … KlatouAlakazamVerata Presto ! »
…
Plus tard, dans la maison de Merlin.
« Hey, je veux pas remettre en doute votre immense savoir, Merlin, mais de ce que vous me dites … Est-ce que c'était bien judicieux de le laisser partir, comme ça ? »
« Cid, ce n'est pas en le disant ainsi que vous ne m'insultez pas ! Je sais très bien ce que j'ai fait et ce petit n'était définitivement pas un sans-coeur … Et puis, quand bien même j'aurais eu un mauvais pressentiment, que voulais-tu que je fasse ? Que je l'abandonne ainsi ? Allons allons … »
« Ah, après tout, c'est vous le magicien ici, Merlin. Mais du coup … Devrais-t-on le dire à Yuffie ? »
« Et bien … C'est une grande fille maintenant mais, personne ici ne peut lui en vouloir pour sa réaction. Elle a vu son monde engloutit par les ténèbres, comme beaucoup ici. Et même moi, avec mon expérience, aurait pu le confondre avec une de ces créatures si je ne valais pas mieux ! Mais puisque j'ai pris la décision de l'aider, je ne pense pas qu'il soit nécessaire de causer plus de soucis à Yuffie. Nous avons déjà tous tant à penser. »
« C'est vrai que le comité s'occupe à la fois de la reconstruction et de défendre la ville. On a encore une longue route ! Mais du coup Merlin, où l'avez-vous emmené. »
« A vrai dire, je ne le sais pas moi-même, Cid. Ce petit est un vrai mystère pour moi. »
« Quoi ? Mais vous lui aviez dit que vous le transporterez dans un monde sans sans-cœur non ? Ou un truc du genre … »
« Tout ce que je sais, c'est que ce bougre d'imbécile de Jaz a fait des choses horribles pour le créer. Au fond de lui sommeille un cœur, encore parfaitement lumineux. Un cœur dérobé à un habitant d'un autre monde. Le sort que je lui ai jeté était un sort qui revoit la personne à son foyer. Je me suis dit que, peut-être, trouverait-il chaussure à son pied dans un endroit plus familier. Quelque chose me disait qu'il venait d'une contrée calme … »
« Prions pour que vous dites vrai… »
…
Lorsque Waltz ouvrit à nouveau les yeux, il se réveilla couché à terre, l'esprit embrouillé à nouveau… Mais cette fois, il se redressa avec plus d'aisance et observa son entourage. Il était à l'intérieur d'une maisonnette qui semblait avoir pris la poussière, rustique mais, pas laide. Etrangement, il n'était pas affolé ou confus. Il ressentait en réalité un étrange sentiment de plénitude. Il se souvenait de ce que lui avait dit Merlin mais, il y avait plus que cela. Pour la première fois, il avait l'impression d'être à sa place. Légèrement en émoi, il toucha le bois des meubles et explora sa maison, ouvrant chaque tiroir en ayant la vague impression de savoir ce qu'il allait y trouver. Seulement, il croisant finalement un miroir et s'y attarda un long moment, regardant calmement son reflet, ses yeux lumineux fuyant, sur chaque aspects de son corps, de son visage. Il était réellement un sans-cœur … Même son chapeau était orné du symbole des Sans-cœurs, chose qu'il ignorait jusque là.
Son regard passa sur ses mains, les observant un instant avant de plisser doucement les yeux, regardant à nouveau dans le miroir avec une détermination nouvelle. Merlin lui avait donné une seconde chance et il avait foi en lui. C'était ce qu'il ressentait. Qu'importe son apparence, ici, il pourra mieux s'y prendre. Dans un geste de résolution, il leva une main pour prendre le tissu de son chapeau et le déchirer, enlevant l'étoffe maladroitement cousue qui arborait le symbole des sans-cœurs et le fit bruler dans sa main de par sa magie avant de l'utiliser à nouveau pour recoudre fermé son couvre-chef. Armé de son courage seulement, il ouvrit la porte vers l'extérieur, ébloui par la lumière vive avant de distinguer petit à petit les silhouettes des passants dans de larges rues pavés. Tous avaient des accoutrements rappelant une époque presque féodale. Mais sans plus se poser de question, le petit être ténébreux s'avança dans les rues, avec prudence.
Certes, on le dévisageait parfois du regard mais, personne ne semblait s'affoler à sa vue. Etait-ce simplement parce qu'il avait retiré ce symbole de sans-cœur sur son chapeau ? Ou Merlin avait-il raison … et les monstres ne s'étaient pas encore manifestés en ce monde ? Timide, quelque peu, il osa finalement hausser la voix pour demander à une roturière passant par là, au hasard.
« Excusez-moi, madame … Sauriez-vous où nous sommes ? »
« T'as la berlue ou quoi, p'tit gars ? On est dans la Rue Clodion ici, s'marqué à chaque coin rue où t'es ! »
« Je … Non, excusez-moi … Je voulais dire … La ville, le … le monde ? »
La femme leva un sourcil, le regardant d'un air curieux avant de grogner un peu « Le monde ? … Oooh, toi t'as pas du décuver d'la veille, j'pourrais même parier que t'es un d'ses artiste ambulant arrivé y a pas longtemps, t'as encore ton costume, dit donc ! T'es à Paris, p'tit gars ! La cité des rêves, ça sonne quelques cloches ou pas ? »
Un sentiment mitigé l'envahit à l'évocation de cette ville. Il était sur et certain de ne jamais être venu et pourtant, les mots sonnent doux dans son esprit. Cependant, son air penseur, quand bien même celui-ci était difficilement reconnaissable, se changea rapidement en une paire d'yeux satisfait, tirant le bout de son chapeau pour le pencher un peu en avant.
« Merci bien, pour le renseignement madame … Et … Et merci pour tout. » Dit-il avec une sincérité mal placée
« Euh … B-Bah de rien ?
Waltz fila ensuite dans les rues. Cette interaction un peu brusque fut pour lui déjà un grand succès. Il respirait à nouveau d'un tel rafraichissement et chanta déjà les éloges de cette fameuse cité des rêves qui portait bien son nom.
A partir de ce moment là, le mage noir vécu une vie plus douce. Son quotidien était mouvementé par les événements de la capitale et s'il restait tout de même un peu maladroit vis-à-vis de la populace, il se contentait des bonjours des marchands et des regards échangés avec les passants. Il découvrit une autre culture et s'en nourrit pour passer le temps, oubliant l'espace de quelques mois, presque une année, la nature obscure qui l'habitait, oubliant les sans-cœurs et les drames que subissaient les autres mondes. Il dévora les livres des scribes, arrivant à se faufiler dans les librairies paroissiales et assistait en silence aux plus grandes pièces de théâtre et autres spectacles de rues. Il n'était pas rejeté mais, cependant, tout le monde le prenait pour un clown, un gars étrange, peu fréquentable ? Son apparence était toujours reliée à un costume, certains même le traitant d'appartenir … à une secte ? Il ne pouvait cependant pas cracher sur sa chance… Pas après ce qu'il ressentit comme l'enfer.
Un jour cependant, Waltz fut inspiré. Les nombreuses représentations d'art qu'il put admirer lui offrit une illumination. Ces gens étaient toujours si bien accueillit, félicité, on les aimait, ils faisaient rire et apportaient la joie… Pourrait-il lui aussi exercer ce métier ? C'était une pensée presque idiote en vue de ce qu'il était mais, après tout, n'était-ce pas la cité des rêves ? Et puis, il avait lu tous les livres, il avait étudié toutes les pièces au point de pouvoir en jouer par cœur. Et quand bien même, il restait réaliste : il ne pourrait pas jouer une pièce lui-même et entrer dans une bande n'allait pas être mainte affaire … Surtout que ses rôles devraient sans doute être très spécifique, mage ou entité maléfique ? Son esprit commençait à fuser d'idées et de réflexion.
Mais au moment de se lancer, dans les rues et sur les places de Paris, il ne fut pas chose aisée de trouver le courage de s'ouvrir assez au monde pour jouer quelque chose qui valait réellement la peine. Il pensa alors à nouveau aux comédiens et aux personnages qu'il avait admiré depuis son arrivée… Alors, il improvisa sa première fois, ayant décidé de faire ce qu'il savait faire le mieux. Installé sur une place, il tenait un grand sceptre, plus grand que lui, le frappant plusieurs fois au sol pour attirer l'attention … Et laissa son trac disparaitre pour incarner le magicien qu'il était.
« Mesdames et messieurs, petits et grands, je vous demande toute votre attention ! N'avez-vous jamais pensé à mettre un peu de … Magie, dans votre vie ? »
Il agita son sceptre et fit apparaitre autour de lui une brume d'étoile, de paillettes, lumières de mille couleurs qui eurent vite fait de captiver l'attention des passants avant de se dissiper petit à petit dans les airs.
« Je vois à vos regards intrigués que vous êtes intéressé ! Comment ne pas l'être ? Tout le monde n'a pas ce don unique alors … Laissez-moi le partager avec vous ! ~ »
Ainsi, il commença à utiliser de sa magie pour éblouir les plus sceptiques. Il utilisa le feu pour créer mille et une forme, créa des scènes au travers des flocons et usa d'illusions pour en bluffer plus d'un… Mais tout ceci pris rapidement fin à l'arrivée de plusieurs gardes.
« Hey, vous ! Quelle est donc cette sorcellerie ?! La magie noire ne sera jamais acceptée dans notre sainte cité ! »
En effet, il s'agissait d'une époque qui, malgré ses couleurs et ses prestations, n'étaient pas encore réellement ouverte et surtout ignorait tout de la véritable magie. Le valseur était encore jeune en ce monde et il s'avoua être quelque peu choqué, quand bien même, après réflexion, il s'agissait de l'évidence. Pourtant, le public restait en émoi devant ses tours, sans doute figé sur place par la fascination de tant de couleurs et de lumières, si bien délivrées par un Waltz se prêtant au jeu. Celui-ci resta d'ailleurs muet, hésitant sur la réaction à adopter. Il pourrait s'enfuir, il en était facilement capable quand ses poursuivants n'étaient clairement pas aussi féroce que les bêtes noires qu'il avait combattu mais quelle image il donnerait de lui-même ? Cela serait contraire à son but, à son désir d'être accepté. Mais d'un autre côté, quel châtiment offre-t-on aux sorciers et sorcières en ce monde ? Le bucher ?
Les gardes s'approchaient pour s'emparer de lui jusqu'à ce qu'une jeune femme à la peau sombre s'interposa, se plaçant entre lui et les hommes armé. Cette dame portait des habits plutôt singuliers, presque une combinaison orange, foulards et large chapeau. Un simple travail de déduction lui disait qu'une telle femme devait elle aussi être une artiste.
« Un instant, je vous prie … Il ne s'agit pas de sorcellerie : cet homme est innocent. »
« Plait-il ? Vous avez vu comme moi son dernier tour, n'est-ce pas ? Je doute que le gens honnêtes puissent créer du feu d'un simple claquement de doigt ! »
« Et pourtant. »
De sous son imposant foulard qui recouvrait une partie de son corps, la jeune femme sortit un petit tube de papier. Elle tira une ficelle qui y était reliée et l'autre extrémité s'ouvrit dans un « pop » sonore avant de libérer des étincelles de toutes les couleurs qu'elle agita en l'air de façon à créer des formes de manière agile et gracieuse. Lorsque le tube s'éteignit, elle le tendit au chef de la garde.
« Cet homme fait parti de mon groupe d'artiste ambulant. Nous avons parcouru bien des pays ensemble et nous avons découvert les merveilles d'outre-mer. Nous pouvons fabriquer ce genre d'objets à partir de poudre colorée pour faire naitre des formes dans les airs… De la poudre aux yeux, littéralement. »
Dubitatif, le chef de garde ne put cependant lutter alors que la foule semblait défendre les deux « artistes », des mots prononcés plus haut que les autres tantôt suppliant et tantôt autoritaire, s'accordant en tout cas tous à dire que le spectacle que le mage noir leur avait donné étaient dignes d'applaudissement et non pas d'un séjour au donjon. Il rappela ses hommes, quand bien même il cracha néanmoins son venin.
« Maudis clowns… Prenez cela comme un avertissement : vous feriez mieux de quitter notre ville bien aimée au plus vite. Les choses vont changer, il y en a assez de vous autres « artistes » envahissant nos rues. Que notre belle Paris soit la cité des rêves ne vous donne pas le droit de tout faire ! »
Quand bien même l'affaire était résolue pour l'instant, suite aux menaces de cet homme pour le moins remonté contre les gens de leurs « espèces », la femme saisit la main de Waltz et s'empressa de l'emmener avec elle dans un coin plus tranquille, dans une ruelle. Confus à vrai dire, il se laissa guider jusqu'à ce qu'elle ne lâche sa main, la fixant dans l'incompréhension la plus totale.
« … Pourquoi m'avez-vous aidé ? … Vous le savez, n'est-ce pas ? Que ce que j'ai fait n'était nullement le fruit d'un quelconque … Gadget. »
La jeune femme à la peau sombre se retourna et se pencha un peu vers lui, surplombant sa petite taille et l'observa un instant. Son air était dur et quand bien même il y avait une certaine grâce émanant de chacun de ses gestes, elle semblait si mystérieuse et sérieuse. « Je le sais … Tes tours étaient bien trop compliqués pour être l'œuvre d'une poudre à canon. »
« Dois-je … hum … » Sans son masque de comédien, le petit être se vit plus frêle que prévu. « … Dois-je en conclure que … Vous avez déjà vu de la magie, mademoiselle ? »
« Pas comme celle la … Mais je sais qu'elle existe. Comme je l'ai dit, j'ai parcouru le monde, peut-être plus que n'importe qui d'autre. Mais même si ce n'était pas le cas, je ne pouvais laisser une telle injustice se produire. » Elle se redressa et croisa les bras, un genou légèrement levé, le fixant de la même sévérité. « Car après tout, tu es l'un des nôtre, non ? Qu'importe la motivation derrière ta prestation, tu as fait pétiller les yeux de ton audience et tu leur as fait oublier leurs soucis. C'est quelque chose que je peux respecter. »
Ses mots lui ont fait réfléchir. Il était vrai, avec le recule, que la sensation d'être écouté et appréciait n'était pas la seule douceur qu'il ressentit. Rendre les gens heureux était aussi quelque chose de spécial. Qu'importe les connaissances et le temps passé à étudier, il était toujours possible d'apprendre des choses … Et lui-même avait encore un long chemin à faire. Mais alors que la jeune femme faillit tourner talon pour le quitter, ne lui adressant que de maigres mises en gardes par rapport à la magie qu'il utilisait, le valseur la retint par la main, une nouvelle idée germant, une opportunité s'ouvrant à lui.
« Attendez ! … Vous disiez que vous faisiez partie d'un groupe ? Je … M'excuse pour cette demande abrupte mais … Puis-je me joindre à vous, mademoiselle … ? »
« … Noole. Juste Noole. » Elle ne lutta pas en sentant sa main la retenir mais resta encore une fois pensive à ses mots … Avant d'esquisser un sourire en coin. « Je ne te promets rien mais je veux bien en parler aux autres … A condition que tu sortes de ton déguisement et que tu me dises ton nom. »
«Waltz … Je m'appelle Waltz. Quand au « déguisement » je crains que cela ne soit difficile. »
Dernière édition par Waltz le Lun 4 Déc 2017 - 20:41, édité 10 fois