Acte 1 : La venue inattendue de deux puissants mages et d’une guerrière d’exception
Et soudain, une douleur brutale.
Un orage violent, une pluie battante.
Un premier cri, un second.
La nuit perturbée, le silence violé.
Tout le château de Darina, île voisine du royaume de Corona, était en émoi et dans l’expectative de la fin des évènements. Des servantes accourraient d’un bout à l’autre des couloirs, tandis qu’une petite partie d’entre elles restèrent pour veiller sur la Mage Blanche de la cour. La mise au monde de leurs futurs enfants était dure, mais elle tint bon. Talitha serra, enfin, broya la main de son mari, le Mage noir de la cour, Bemera, qui la soutint de son mieux. Elle souffrait, mais même si c’était une douleur à en détruire un monde entier, elle savait que c’était le prologue d’un avenir des plus heureux.
Au même moment, dans la chambre royale, une autre naissance était en train d’avoir lieu. La Reine, Carissa, sous l’étroite surveillance des médecins régaliens, était elle aussi sur le point de donner la vie à l’héritière du trône d’un des royaumes du monde de Grimm. C’était un heureux hasard que ces deux accouchements se passent au même moment, sûrement un signe du lien qui unira ces trois enfants à l’avenir.
Bemera saisit la première des deux fausses jumelles qu’on lui présenta. Elle était emmitouflée dans un linge blanc afin de la sécher du nettoyage qu’elle venait de subir. Il la détailla un certain moment. Quand elle ouvrit un instant les yeux pour observer l’être qui la berçait, il sourit sincèrement.
Talitha, elle, avait fini par reprendre ses esprits et s’était redressée sur son lit en chérissant déjà tendrement sa deuxième fille. Elle lui passa une main aimante sur son crâne. Ce nourrisson regardait sa génitrice avec d’immenses yeux avides de savoir.
Les deux époux se dévisagèrent d’un air fier. Elles venaient à peine de voir la surface de leur monde, mais leur potentiel magique était déjà fabuleux. Ils hochèrent la tête, prenant tacitement la décision de les initier dès leur plus jeune âge à l’art mystique. Ils prononcèrent chacun à leur tour les prénoms qu’ils voulurent conférer à leur descendance. Nashira fut celui que le père donna l’aînée, un mot fort signifiant « Connaissance ». Quant à Talitha, elle gratifia sa seconde fille du doux nom de la curiosité, Alya.
Le Roi Borcame, lui, prit fébrilement son enfant dans ses bras. Elle criait avec toute la force que ses petits poumons lui permettaient de le faire. Par contre, ce qu’il savait, c’était le parcours qu’allait suivre son héritière. On lui enseignera tout ce qu’elle aurait besoin de connaître pour prendre la relève de son vieux père fatigué. Il porta à bout de bras la nouvelle princesse de Darina, la princesse Anysa. Il avait fondé d’immenses espoirs en elle.
La promesse d’un grand avenir se dessinait pour ses trois jeunes enfants, mais comment vont-elles le réaliser ?
Acte 2 : Quand les petites graines rêvent déjà d’être de grands arbres
— Anysa… Anysa, attends-nous ! cria la rouquine de sa petite voix fluette, en regardant sa jumelle qui courait à ses côtés.
– Ah ah, attrapez-moi ! défie la jeune princesse avec un rire franc.
— Mesdemoiselles, faites attention, je vous en prie ! demanda une servante en observant la scène se dérouler avec un sourire sincère.
– Ah ah, attrapez-moi ! défie la jeune princesse avec un rire franc.
— Mesdemoiselles, faites attention, je vous en prie ! demanda une servante en observant la scène se dérouler avec un sourire sincère.
Cela faisait déjà cinq ans que le château était égaillé par les cris de joie de ces trois charmantes enfants. Elles avaient bien grandi et on pouvait apercevoir la beauté dont elles feront preuve quand elles seront adultes.
Nahsira arborait une longue chevelure rousse, comme celle de sa mère, lui tombant plus ou moins au milieu du dos, elle les attachait en un gros chignon. Ses yeux, bleu au départ comme tous ceux des bébés, avaient fini par se transformer en une teinte verte tels ceux de son père.
Sa sœur, elle, avait pris exactement l’inverse de leurs parents. La crinière noire corbeau bouclée qui lui descendait jusqu’au séant lui venait de Bemera. Talitha, quant à elle, lui avait légué ses pupilles d’un violet éclatant, une teinte rare d’après ses dires.
Et en ce qui concernait la princesse, plus les jours passaient, plus elle ressemblait trait pour trait à sa mère, la Reine Carissa, avec des yeux d’un bleu profond et intense doublés par une chevelure d’argent, bien qu’on pouvait apercevoir une certaine témérité dans le visage d’Anysa à la place de la sagesse que faisait preuve le faciès de la souveraine.
Avec le temps, ces trois jeunes filles avaient bel et bien fini par devenir inséparables. Là où la princesse Anysa allait, on pouvait être sûr que les jumelles n’étaient pas loin. Et l’inverse était assurément vrai. Quand Nashira et Alya étaient à l’extérieur du château avec leur propre parent, l’héritière du trône insistait toujours pour les accompagner.
Mais pour l’heure, elles profitaient de l’insouciance de la jeunesse. Elles couraient à tue-tête, à la recherche d’un endroit que les deux futures mages avaient très envie de trouver.
— C’est là ! s’extasia Alya, en tombant enfin sur la pièce de toute leur convoitise. Anysa, t’es allée trop loin.
— Héhé, désolée, répondit-elle en se passant une main dans ses cheveux d’argents. C’était trop marrant.
— Woooaaaah, s’exclamèrent les trois inséparables en chœur tandis qu’elles rentrèrent dans la salle.
— Héhé, désolée, répondit-elle en se passant une main dans ses cheveux d’argents. C’était trop marrant.
— Woooaaaah, s’exclamèrent les trois inséparables en chœur tandis qu’elles rentrèrent dans la salle.
Il s’agissait de la bibliothèque du palais. Se trouvant dans la tour ouest, on pouvait y voir une multitude de rangées circulaires de livres s’élever jusqu’au plafond. Au centre de la pièce, on y apercevait un immense pupitre, retenu par d’imposantes chaînes tombant de la voûte, où l’on pouvait y déposer des grimoires pour la lecture. Plusieurs chandeliers, candélabres et autres porte-bougies étaient disséminés un peu partout sur le sol et sur les divers échafaudages permettant l’accès aux rayonnages.
Les jumelles, portées par leur curiosité insatiable, s’approchèrent de l’étagère qui se trouvait à leur petite taille et saisirent les premiers bouquins devant elles. Nashira tomba nez à nez avec un traité sur l’histoire du Royaume de Corona et de Darina. Il n’était pas bien gros, une centaine de pages, tout au plus, car le monde n’était pas si vieux que cela. Elle entreprit d’en commencer le décodage. Bien qu’elle sache lire correctement, beaucoup de mots lui étaient inconnus. Mais cela n’avait pas de grande importance pour elle, sa mémoire lui permettrait de comprendre tout ça plus tard.
Sa sœur, quant à elle, trouva un grimoire sur les arts mystiques intitulés « Les bases de la magie et tout ce dont vous avez besoin ». Quelle aubaine d’avoir dénicher un tel ouvrage alors que c’était justement le but de leur venue en ces lieux. Il était complètement recouvert de poussières. Alya souffla un bon coup dessus afin de l’enlever. Elle entama la lecture du volume.
Anysa n’avait pas vraiment l’âme d’un anagnoste. Elle regarda quelques instants ses amies de toujours se concentrer sur ce qu’elles faisaient avant de sortir l’épée en bois que la jeune princesse avait à la ceinture et fit mine de se battre contre un adversaire imaginaire en exécutant des mouvements approximatifs.
— Les filles, je m’ennuie… râla un peu l’héritière. On est la depuis des heures...
La rouquine avait fini depuis peu son livre d’histoire et avait commencé à regarder par-dessus l’épaule de sa jumelle. Elle fut rapidement intriguée par ce qu’elle y voyait. Elles se dévisagèrent d’un coup d’œil complice et un sourire malicieux apparut sur leurs frimousses.
Vingt minutes plus tard, on pouvait apercevoir un pentagramme encerclé par des écritures bizarres, tracé à la craie par les deux jeunes filles, orner le sol de la pièce. Elles placèrent leurs mains autour du pourtour et se concentrèrent intensément sur ce qu’elles étaient censées invoquer. Anysa observa la scène avec excitation dans l’attente d’un évènement inattendu. Au début, rien ne se passa, aucune interaction n’eut lieu. Une terrible désillusion s’empara de la princesse quand elle tira cet horrible constat.
Cependant, les jumelles commencèrent à ressentir une drôle de sensation envahir leurs êtres tout entiers. C’était une impression nouvelle, séduisante, enivrante. Elle s’écoulait à travers les sœurs comme un flux incessant et d’une intensité folle. Après avoir accumulé assez de cette puissance en elles, cette dernière se déversa au travers de leurs mains jusqu’à se rependre dans le cercle d’invocation.
Un certain intérêt reprit Anysa quand des éclairs apparurent un peu partout, formant un dôme électrique délimité par le pentagramme. Les sœurs étaient ébahies face à l’évènement qui se déroulait devant leurs yeux. Après plusieurs minutes, une forme commença à se dessiner au centre du cercle. D’abord, on ne pouvait distinguer réellement de quoi il s’agissait. Cependant lorsque le phénomène se termina, on put discerner un balai se mouvoir avec un seau d’eau à bout de bras. Une musique des plus gaies, aux aigus malicieux et joueurs, aux graves dominantes et fortes, commença à se faire entendre dans un écho sans source. Elle accompagnait parfaitement la démarche claudicante de l’être invoqué. D’un geste d’un seul, il se dirigea vers l’endroit le plus sale de la pièce et répandit le contenu de sa seille sur le sol. Il posa ensuite ce dernier et entreprit de se dandiner sur le liquide mousseux afin de nettoyer toute cette crasse.
Les jeunes demoiselles regardaient ce spectacle avec une certaine forme de curiosité, mais tout aussi abasourdie que si elles venaient d’apercevoir la chose la plus incroyable du monde. Mais tout s’arrêta dans un écran de fumée quand un claquement de doigts retentit soudainement. Les deux mages en herbes et la future souveraine se retournèrent de surprise, comme prises sur le fait du plus horrible des crimes.
— Regarde ça, mon tendre époux, susurra la mère des jumelles d’un ton aimant, mais satisfaite, lovée dans les bras de son mari, lui-même adossé dans l’encadrement de la porte. Nos filles essayent déjà de jouer aux apprenties sorcières, n’est ce pas mignon ?
Bemera sourit tendrement en regardant ses deux chéries et fit un clin d’œil en direction d’Anysa. Il se dégagea de sa femme et s’accroupit en ouvrant les bras pour y accueillir les trois jeunes filles. Elles s’y précipitèrent dans une course joviale et y reçurent tout l’amour qu’aurait pu souhaiter un enfant.
— Vous savez que vous êtes la fierté de ce royaume ? dit-il avec plein de tendresse dans la voix.
Ces trois demoiselles étaient l’avenir de ce pays, il fallait dès lors leur inculquer des valeurs solides et l’amour était peut-être l’une des plus importantes.
Acte 3 : La curiosité et l’apprentissage, les deux faces d’une même pièce
Cela faisait déjà trois ans que les jumelles avaient découvert leur pouvoir magique latent. Bemera et Talitha avaient décidé, suite à cet évènement cocasse, d’initier leurs enfants aux arts arcaniques. Anysa, quant à elle, avait dû commencer à suivre le cursus que son rang exigeait. Tandis qu'on enseignait aux deux premières la concentration, la méditation, la canalisation d’énergie mystique et, pour l’instant, les sorts les plus accessibles en fonction de leur âge. La dernière, elle, apprenait la rhétorique, l’étiquette, la bienséance ainsi que d’autres bagatelles dont elle ne comprenait pas encore la portée. Toutes trois avaient pourtant des cours en commun comme les sciences et les mathématiques. Du fait de leurs apprentissages personnels, malgré ces quelques leçons conjointes, elles passèrent moins de temps ensemble. Cependant, quand de rares moments de complicité pointaient le bout de leurs nez, elles faisaient tout pour qu’ils soient des plus intenses.
La bibliothèque avait fini par devenir le point de chute des jumelles quand celles-ci n’avaient ni cours ni la possibilité de jouer avec leur amie de toujours. Leur but premier en venant dans cet endroit saugrenu étaient d'emmagasiner à elles deux l’intégralité du contenu des livres qui y étaient entreposés. Leurs mémoires eidétiques leur étaient d’une aide précieuse pour la réalisation de cet objectif pour le moins particulier.
Anysa, quand elle était esseulée et désœuvrée de ses tâches souveraines trouvait refuge dans la caserne de la garde du château. Déjà toute jeune, elle y venait en catimini observer l’entraînement des soldats royaux. Elle reproduisait approximativement dans son coin les mouvements qu’elle pouvait capter en pensant être invisible aux yeux du corps armés.
Au départ, ceux-ci faisaient semblance de rien, se disant que cela n’était qu’une passade de la jeune princesse qui ne souhaitait que tromper son ennui. Cependant, remarquant qu’elle venait de plus en plus régulièrement, le capitaine de la cohorte en parla à son souverain. Celui-ci prit la nouvelle avec la plus grande sagesse et le plus grand intérêt. Il réfléchit donc à la question quelques instants, pesant le pour et le contre, et, de son conseil avisé, ordonna au soldat gradé d’enrôler la jeune monarque sous son commandement et d’en faire une combattante aguerrie. Le Roi Borcame s’était dit que cela ne pouvait pas lui faire de mal de connaître la peine et la souffrance que pouvait endurer ce genre de personne. Cela la rapprocherait encore plus de son futur peuple. Elle débuta donc son cursus militaire quasi en même temps que commençait celui, magique, de ses comparses et de ses autres leçons.
Un peu plus tard, pendant un jour d’orage, les deux jumelles, lisant devant l’âtre du feu réconfortant un énième roman sortit tout droit de leur bibliothèque traitant sur des sujets plus ou moins complexes, posèrent une question pertinente à leur mère qui brodait non loin d’elles sous l’oreille attentive de la princesse qui trompait son ennui en jouant au solitaire sous le nez de la cheminée, les pieds battant l'air sur le rythme d'une musique populaire.
— Maman, Alya et moi avons une question, fit-elle en hochant la tête vers sa sœur de manière entendue.
— Dites-moi tout, les filles, répondit leur mère en portant attention aux propos de ses enfants, mais sans réellement lever le nez de son œuvre de couture.
— Pourquoi, de tout Darina, somme nous que les quatre seuls mages ? demanda la seconde jumelle d’un air des plus curieux.
— Et bien mes chéries… Votre père et moi, avant, étions d’importantes figures d’un autre monde, expliqua-t-elle d’une voix assurée, mais douce. Nous transmettions notre savoir à des enfants bénis par la magie nous le faisons avec vous et, quand cela nous était demandé, nous combattions aux côtés de nos frères d’armes. C’est là bas que nous nous sommes rencontrés et mariés d’ailleurs.
— Enfin, nous avons pensé à un moment que le temps était venu pour nous de prendre notre retraite, poursuivit-elle en comptant les points de broderie qu’elle était en train de faire tout en tirant sur son fil. Nos pas nous ont conduits jusque dans ces contrées. C’était une ville plus petite à l’époque, les gens se connaissaient tous. Mais la magie était rare dans ce pays, voire quasi inexistante. C’est ce qui nous avait conquis. Au départ, nous souhaitions acheter une maisonnette tranquille un peu à l’écart. Cependant, comme la bienséance le voulait, nous nous sommes présentés devant Borcame pour obtenir l’autorisation d’habiter sur ses terres. Et c’est là, qu’à force de nous poser des questions, qu’il se prit de passion pour ce que nous sommes. Il ne nous refusa pas l’hospitalité, mais la seule condition qu’il émit, c’était que nous devions vivre dans le château. Voilà, j’espère que cela répond à votre interrogation.
— Dites-moi tout, les filles, répondit leur mère en portant attention aux propos de ses enfants, mais sans réellement lever le nez de son œuvre de couture.
— Pourquoi, de tout Darina, somme nous que les quatre seuls mages ? demanda la seconde jumelle d’un air des plus curieux.
— Et bien mes chéries… Votre père et moi, avant, étions d’importantes figures d’un autre monde, expliqua-t-elle d’une voix assurée, mais douce. Nous transmettions notre savoir à des enfants bénis par la magie nous le faisons avec vous et, quand cela nous était demandé, nous combattions aux côtés de nos frères d’armes. C’est là bas que nous nous sommes rencontrés et mariés d’ailleurs.
— Enfin, nous avons pensé à un moment que le temps était venu pour nous de prendre notre retraite, poursuivit-elle en comptant les points de broderie qu’elle était en train de faire tout en tirant sur son fil. Nos pas nous ont conduits jusque dans ces contrées. C’était une ville plus petite à l’époque, les gens se connaissaient tous. Mais la magie était rare dans ce pays, voire quasi inexistante. C’est ce qui nous avait conquis. Au départ, nous souhaitions acheter une maisonnette tranquille un peu à l’écart. Cependant, comme la bienséance le voulait, nous nous sommes présentés devant Borcame pour obtenir l’autorisation d’habiter sur ses terres. Et c’est là, qu’à force de nous poser des questions, qu’il se prit de passion pour ce que nous sommes. Il ne nous refusa pas l’hospitalité, mais la seule condition qu’il émit, c’était que nous devions vivre dans le château. Voilà, j’espère que cela répond à votre interrogation.
Les trois jeunes femmes en devenir se regardèrent, échangeant quelques signes faciaux tacites qui signifiaient beaucoup plus pour elles que pour n’importe qui d’autre. Elles comprenaient le principal en tout cas et tout le sens que cela pouvait prendre. Encore une pierre à rajouter à l’étendue de leur connaissance que leur curiosité insatiable cherchait toujours plus à alimenter.
Acte 4 : De grandes révélations forgent de grandes destinées !
Il eut fallut sept longues années aux trois jeunes femmes, maintenant âgées de quinze ans, pour venir à bout des leçons que pouvait leur fournir les mages de la cour ou les tuteurs assignés à la princesse. C’était également tout ce temps qu’avaient mis les jumelles afin de mémoriser l’intégralité de la bibliothèque du château. Elles partageaient à elles deux une connaissance si grande qu’il se murmurait dans tout le royaume de Darina qu’on les surnommait "Les Sorcières aux Mille Savoirs". Leur sagesse magique n’était pas en reste non plus, maîtrisant d’innombrables sortilèges chacune, d’autant plus que cela variait et s’adaptait en fonction de leurs caractères personnels. Par exemple, Nashira, qui détestait par-dessus tout être seule, avait développé une certaine propension et un don pour l’invocation d’eidolon, ainsi qu’une affinité avec la magie blanche, enfin ce qui touchait plus particulièrement aux sorts de guérisons à cause de sa fâcheuse habitude de se blesser due à son caractère étourdi. Elle maîtrisait également des arcanes liées à la magie noire, mais ils étaient bien moins puissants que ceux que produisait sa jumelle. C’était d’ailleurs sa spécialité, son côté impétueux aidant. Cependant, et pendant longtemps, Alya eut de gros problèmes pour viser ce qui l’amena à pratiquer les sorts de protections tels que Bouclier ou Barrière. Pourtant, malgré leurs flagrantes maîtrises personnelles de ces arcanes, la majorité des puissants pouvoirs qu’elles avaient en leurs possessions demandaient une incantation conjointe pour être lancés.
Anysa n’était pas en reste, non plus, de son côté. Avec toutes ses années d’expérience, elle finit par devenir la plus fine lame de tout le régiment. Dépassant même ses professeurs grâce à sa science du combat et sa maîtrise de l’épée qui s’intensifia à vue d’œil. Elle montra également une certaine vertu dans le domaine de la stratégie martial. Elle épatait souvent durant les briefings en apportant un regard nouveau et des idées ingénieuses sur les éventuelles marches à suivre. Mais par moment, elle faisait preuve de trop de zèle et agissait en tête brûlée face à certains adversaires dont elle pensait pouvoir avoir une victoire facile, péchant par trop de confiance en elle. Nonobstant, c’était la plus sage et réfléchie des trois demoiselles. Elle ne supportait aucunement les erreurs d’étiquettes, la faute peut être à son éducation princière, mais cela leur était très utile quand une délégation de Corona venait rendre visite au roi Borcame. C’est grâce à ce trait de sa personnalité et à son maniement exemplaire de l’épée que ses collègues soldats l’affublèrent du sobriquet de «la Lame de l’Avenir », comme une preuve que l’avenir du royaume était entre de bonnes mains.
Justement, c’était en ce jour de fin d’apprentissage que beaucoup de choses allaient changer pour les inséparables. Talitah et Bemera allaient faire passer le dernier rituel magique, le plus important peut être, aux jumelles afin de leur révéler les artefacts qui leur permettront d’exploiter pleinement leurs potentiels respectifs. Évidemment, la princesse n’aurait pu manquer ça pour rien au monde. Elles se rendirent donc toutes les trois dans la cour intérieure du château avec une excitation certaine, tintée d’un poil d’appréhension. Les deux mages régaliens attendaient patiemment leurs élèves, un sourire non dissimulé sur le visage. Alya leur glissa un dernier courage, tandis qu’elle leur faisait des signes de la main, avant que les sœurs ne partent en direction de leurs parents.
— Mes enfants, l’heure de votre ultime leçon est arrivée. Nous sommes fiers, votre mère et moi, des sorcières que vous êtes devenues grâce à votre abnégation et à notre enseignement, commença à soliloquer le Mage noir d’une voix solennelle. C’est ici que s’arrête pour vous l’âge de l’enfance, ainsi que le rang d’aspirant, et que vous devenez à présent de véritable maître à part entière dans le monde des adultes. Mais rappelez-vous une chose, l’apprentissage n’est jamais réellement fini. L’art des arcanes est une science qui se découvre au quotidien et dont on peut desceller l’un de ses secrets sans crier gare.
— Gardez donc l’esprit ouvert, surenchérit sa femme sur le même timbre, et chercher constamment à découvrir des choses nouvelles en aiguisant votre sens critique. Bien, maintenant, laissez votre être se vider de toutes pensées parasites et libérez vos chakras de leurs entraves pour imprégner l’incantation que vous allez subir.
— Gardez donc l’esprit ouvert, surenchérit sa femme sur le même timbre, et chercher constamment à découvrir des choses nouvelles en aiguisant votre sens critique. Bien, maintenant, laissez votre être se vider de toutes pensées parasites et libérez vos chakras de leurs entraves pour imprégner l’incantation que vous allez subir.
Talitha sortit d’une poche intérieure de sa cape blanche à bords rouges une petite bourse en tissu ocre qu’elle ouvrit délicatement. Elle y glissa la main et, après s’être concentrée intensément quelques instants, en extirpa une kyrielle de runes en bois de cerisier et les jeta devant elle. Elles ne tombèrent pas comme on pouvait s’y attendre. Au contraire, elles s’illuminèrent d’un rose éclatant et commencèrent à danser dans les airs d’une manière complexe. Ce balai, virevoltant autour d’elle, révéla un sceau dont une représentation stylisée du soleil en était le centre sous les pieds la Mage Blanche.
Bemera, lui, dans un mouvement gracieux, fit apparaître de nulle part un long bâton d’ébène dont l’extrémité se finissait dans une arabesque se refermant autour d’une pierre de lune. Celle-ci s’entoura d’une douce lumière cuivrée tandis que son maître y plaçait l’entièreté de son flux d’énergie. Il le lâcha en gardant ses yeux clos et l’artefact fit des tours sur lui-même, comme prisonnier d’une sphère invisible, avant de se planter ardemment dans le sol. L’impulsion créa un puissant vent qui souleva la hampe de la cape noire au bord mauve du Mage, faisant poindre un autre sceau dont cette fois-ci l’astre de la nuit en était le centre.
— Ô Roi Soleil, gardien du grand ciel bleu, commença à réciter Talitah d’une voix lointaine
— Ô Dame Lunaire, veilleuse de la nuit étoilée, fit de même son mari.
— Accordez à ces enfants en quête de savoirs et pouvoirs votre bénédiction et montrez-leur les artefacts qui feront d’elles des sorcières accomplies, reprirent-ils en chœur.
— Ô Dame Lunaire, veilleuse de la nuit étoilée, fit de même son mari.
— Accordez à ces enfants en quête de savoirs et pouvoirs votre bénédiction et montrez-leur les artefacts qui feront d’elles des sorcières accomplies, reprirent-ils en chœur.
Les runes et le bâton rayonnèrent avec une plus forte intensité et les sceaux magiques se détachèrent et fondirent vers les jumelles, qui regardaient le spectacle avec émerveillement, mais résolument concentrées, afin de fusionner et donner naissance une nouvelle marque arborant les deux symboles en son sein. Un halo de lumière s’en dégagea, formant une colonne, et vint envelopper les deux jeunes femmes de sa douce chaleur. Deux boues étranges et difformes se matérialisèrent à l’intérieur et se présentèrent devant leurs futurs maîtres et s’arrêtèrent près de leurs visages, attendant le bon moment pour apparaître complèment.
D’instinct, les jumelles surent ce qu’elles devaient exactement faire. Toutes deux tendirent leurs index et effleurèrent délicatement la forme qui leur était destinée. Devant Nashira se présenta un grimoire finement travaillé. Son cuir était d’une qualité rarement égalée, sa finition des plus impeccables. Sa reliure ne montrait aucun défaut. On pouvait observer un imposant pentagramme doré dont les branches étaient entremêlées et les jointures, entre leurs extrémités, étaient gravées de cinq noms latins : Aqua, l’Eau ; Humus, le Sol ; Spiritus, l’Esprit ; Aura, l’Air ; Caminus, le Foyer. Deux lanières tressées étaient retenues par des œillets et fermoirs en or afin de maintenir le volume clos.
Grimoire de Nashira :
Alya, en touchant son orbe, à sa grande surprise, n’obtint pas le même artefact que sa sœur. Un objet plus modeste en termes de taille s’offrait à elle. Enfin parler d’un seul et unique outil magique serait un euphémisme. C’était septante-huit cartes de tarot qui s’étaient révélées à elle. Elles étaient toutes magnifiquement travaillées au niveau des d’illustration. Tout cela dans un style résolument gothique.
Tarot d'Alya :
Une fois les deux instruments mystiques complètement récupérés par leurs nouvelles maîtresses, le sceau à leurs pieds se dissipa dans une gerbe d’étincelles pétillantes. Talitha et Bemera se regardèrent d’un air complice. Cela se voyait à peine sur le visage, mais une fierté sans commune mesure bouillonnait en eux. Ils s’approchèrent de leurs enfants et leur firent face. Anysa, aussi, s’était permis de les rejoindre afin de partager ce moment de joie avec ses deux inséparables amies et admirer leurs nouveaux objets
— Le grimoire, commenta leur père à la rouquine, l’une des formes les plus vieilles du catalyseur d’un mage. C’est une apparence pratique pour avoir un visuel rapide sur l’intégralité des sorts connus par son utilisateur. Pense à une arcane en particulier, et il se feuillettera de lui-même jusqu’à sa page dédiée. Apprends-en un nouveau et un texte détaillé y sera automatiquement ajouté.
— Le jeu de tarot, par contre, expliqua leur mère à son autre fille, est l’une des apparences les plus récentes qu’il peut prendre. Mais pour en revenir au tien, peu de gens touchés par la magie ont eu la chance d’avoir ce paraître. Il demande une certaine ingéniosité dans sa manière de fonctionner. C’est à toi, et à toi seule, de trouver la meilleure façon de vous accorder et de l’utiliser. J’ai foi en toi. Mon instinct de mère me souffle que tu peux relever ce défi, aussi ardu qu’il puisse sembler.
— Je suis trop contente pour vous, les filles ! Je savais que vous pouviez le faire ! s’exclama la princesse en prenant ses deux amies, qui portaient un grand sourire béat sur leurs visages, dans ses bras chaleureusement.
— Merci, Any !
— Maman, on peut aller dans la forêt tester nos catalyseurs ? demanda Anysa, avec un regard plein d’espoir.
Allez vous faire plaisir, mais attention quand même. Les bois ne sont pas bien sûr ces temps-ci. Je vais faire quérir un garde de vous accompagner. J’ai confiance en vos capacités, mais mon esprit de parent sera plus apaisé. N’est-ce pas, chéri ?
— Evidemment, même moi cela me tranquilliserait. Aller, filez !
—Oui !
— Le jeu de tarot, par contre, expliqua leur mère à son autre fille, est l’une des apparences les plus récentes qu’il peut prendre. Mais pour en revenir au tien, peu de gens touchés par la magie ont eu la chance d’avoir ce paraître. Il demande une certaine ingéniosité dans sa manière de fonctionner. C’est à toi, et à toi seule, de trouver la meilleure façon de vous accorder et de l’utiliser. J’ai foi en toi. Mon instinct de mère me souffle que tu peux relever ce défi, aussi ardu qu’il puisse sembler.
— Je suis trop contente pour vous, les filles ! Je savais que vous pouviez le faire ! s’exclama la princesse en prenant ses deux amies, qui portaient un grand sourire béat sur leurs visages, dans ses bras chaleureusement.
— Merci, Any !
— Maman, on peut aller dans la forêt tester nos catalyseurs ? demanda Anysa, avec un regard plein d’espoir.
Allez vous faire plaisir, mais attention quand même. Les bois ne sont pas bien sûr ces temps-ci. Je vais faire quérir un garde de vous accompagner. J’ai confiance en vos capacités, mais mon esprit de parent sera plus apaisé. N’est-ce pas, chéri ?
— Evidemment, même moi cela me tranquilliserait. Aller, filez !
—Oui !
Les jeunes filles sortirent en vitesse sous le regard tendre des deux mages régaliens. Elles passèrent par la porte principale du château et croisèrent le Roi qui revenait d’une visite de la caserne de ses gardes. Il s’écarta vivement du chemin des demoiselles avant de les gratifier d’un pouce levé en remarquant qu’elles avaient passées leur dernier rituel.
La descente dans le village se fit plus lentement. C’était jour du marché le long de la route principale et une foule gigantesque s’était réunie pour y assister. Il leur fallait donc zigzaguer entre les personnes qui se mettaient sur leur chemin. Parfois, il fallait qu’elles stoppent tout mouvement pour ne pas qu’elles se perdent entre elles. Soudainement, une scène qui se déroulait non loin d’elle attira l’attention de la jeune princesse. Un vandale était en train de s’en prendre à une vieille commerçante vendant de simples grigris. Son caractère altruiste ne put se résoudre à abandonner cette personne et, sans trop réfléchir, elle s’approcha de l’homme.
—Vous n’avez pas honte de vous en prendre à une femme sans défense ?
—Mêle-toi de ce qui te regarde, fillette. La royauté n’a que faire de son peuple.
— Je ne vous le demanderai qu’une fois, somma-t-elle, piquée dans sa fierté, écartez-vous ou je n’hésiterai pas à employer la force.
—Mêle-toi de ce qui te regarde, fillette. La royauté n’a que faire de son peuple.
— Je ne vous le demanderai qu’une fois, somma-t-elle, piquée dans sa fierté, écartez-vous ou je n’hésiterai pas à employer la force.
Pour seule réponse à cette interjection, il lui rit au nez de sa voix grasse. Il s’apprêtait à charger l’héritière royale quand elle se glissa rapidement dans son dos, lui fit un croche-pied et lui abattit le tranchant de sa main dans la nuque, arrachant un cri sourd de douleur au bougre. Il s’étala de tout son long sur le pavé de la rue principale tête la première, lui cassant au passage le nez et remplissant sa face d’une marre de sang frais.
— Salope, s’exclama-t-il, rouge de rage, en se relevant, tu vas voir ce que tu vas prendre. Personne ne s’en sort indemne contre moi.
Il lui décocha un crochet du droit qu’elle esquiva habilement. Elle lui enfonça son poing dans les côtes. Ça n’eut pas l’effet escompté et il lui saisit fermement la main et l’attira à lui. Il lui envoya une rafale de coup dans le ventre, coupant ainsi le souffle d’Anysa. Il la fit valdinguer jusqu'au mur de la maison derrière l’étal et commença à se diriger vers elle.
La foule s’était amassée en cercle pour regarder l’étrange spectacle morbide. Certaines souhaitèrent réagir, mais ils ne savaient pas vraiment s’il en avait le droit. Alors ils n’eurent que la bonne idée d’injurier le malotru afin de faire accourir la garde.
— Les filles, pas envie de bouger ?
— Non, mais tu t’en sors très bien, on voudrait pas t’interrompre, répondit Nashira sur le ton de la plaisanterie.
— Non, mais tu t’en sors très bien, on voudrait pas t’interrompre, répondit Nashira sur le ton de la plaisanterie.
Juste avant que le vandale n’arrive à hauteur de la princesse, la rouquine saisit le grimoire qu’elle tenait fort entre ses deux bras et le fit léviter devant elle. Elle se concentra quelques instants sur un sort en particulier et, comme son père le lui avait dit, les pages défilèrent avant de s’arrêter net. Elle put apercevoir sur celle-ci une description de l’utilité de l'arcane, ainsi qu’une visualisation sur un ennemi lambda. D’instinct, elle porta la main au niveau de son bien ce qui eut pour conséquence de faire apparaître un cercle magique au centre du livre et, d’une diction parfaite, elle activa l’effet de stop+ sur sa cible.
L’assemblée fut émerveillée par la seule vue du sort qui venait d’être lancée, après tout, c’était quelque chose de très rare dans cette contrée. Le brigand, lui, s’arrêta brutalement dans son élan. Il était sous l’influence de Nashira. Soudainement, en réponse à la cohue, une troupe de dix soldats débarquèrent en essayant de se frayer un chemin à travers les gens agglutinés.
— C’est quoi tout ce tohu-bohu ? demanda le capitaine, exaspéré avant d’apercevoir la jeune femme aux cheveux d’argents. Oh, princesse, c’est vous. Qu’est-ce que tout cela signifie ?
—Bien le bonjour, Theophrastus, répliqua-t-elle, en époussetant ses vêtements. J’apprenais à cet insolant personnage qu’il ne fallait pas mettre à mal l’étalage d’une marchande qui ne fait que son humble travail. Si vous vouliez bien le conduire jusqu’à nos geôles pour qu’il médite sur ce qu’il a fait, je vous prie.
—Bien le bonjour, Theophrastus, répliqua-t-elle, en époussetant ses vêtements. J’apprenais à cet insolant personnage qu’il ne fallait pas mettre à mal l’étalage d’une marchande qui ne fait que son humble travail. Si vous vouliez bien le conduire jusqu’à nos geôles pour qu’il médite sur ce qu’il a fait, je vous prie.
Le gradé acquiesça tandis que deux subalternes saisissaient l’homme, qui venait de retrouver l’utilité de son corps, et l’emmenèrent là où était sa place désormais. La compagnie repartit, non sans avoir demandé à la foule de reprendre ses activités et d’avoir remercié la princesse comme il se doit. Anysa répondit avec un hochement de tête formel, comme pour dire qu’elle ne faisait que son devoir. Une dernière indication leur fut donnée. Clarckson, du bataillon trois, devrait les attendre à l’entrée de la ville. Ce fut au tour de la vieille dame qui tenait l’échoppe de venir s’adresser à sa future souveraine.
— Votre Altesse, mille fois merci. Je n’aurai jamais imaginé recevoir de l’aide dans ce genre de cas et surtout pas de quelqu’un de votre rang. Vous m’honorez grandement en ayant fait cela.
— Voyons, ne me remerciez pas. Il est normal que la monarchie en place protège ses gens. Ce serait décadent au sinon.
— Tenez, princesse, en gage de ma reconnaissance pour votre bravoure, finit-elle par argumenter en tendant un collier à l’effigie d’un loup en argent aux yeux fait de rubis.
— Je n’ai pas fait ça en quête de gratification, je vous assure.
— Justement, mademoiselle, un cœur noble et désintéressé est plus apte à recevoir des récompenses que celui du vil qui ne pense qu’à lui. De plus, là d’où je viens, en Grèce, le loup est le symbole de la justice impartiale, ce qui vous correspond d’autant plus.
— Voyons, ne me remerciez pas. Il est normal que la monarchie en place protège ses gens. Ce serait décadent au sinon.
— Tenez, princesse, en gage de ma reconnaissance pour votre bravoure, finit-elle par argumenter en tendant un collier à l’effigie d’un loup en argent aux yeux fait de rubis.
— Je n’ai pas fait ça en quête de gratification, je vous assure.
— Justement, mademoiselle, un cœur noble et désintéressé est plus apte à recevoir des récompenses que celui du vil qui ne pense qu’à lui. De plus, là d’où je viens, en Grèce, le loup est le symbole de la justice impartiale, ce qui vous correspond d’autant plus.
Anysa accepta donc le présent avec sincérité. Elle laissa la marchande le lui passer autour du cou et, avec un dernier signe de la main, repartit avec ses deux comparses vers leur destination première, la forêt. Elles furent effectivement rejointes par le soldat qui devait les accompagner dans leur balade. Elles décidèrent d’ouvrir la marche et gambadaient à cinq bons mètres devant. Une ambiance complice régnait entre elles. Elles se poussaient gaiement et riaient aux éclats, comme portées par une naïveté bien trop rare. C’était dans ce genre de moment que le trio oubliait la majorité de leurs obligations et profitait de la vie telle qu’elle était.
L’île de Darina était reliée à la forêt par un immense pont fait de pierre. Ce même paysage sylvain qui permettait de rejoindre Corona en deux jours de voyage à dos de cheval. Il fallait généralement dix minutes pour rallier une extrémité à l’autre, mais au vu des chamailleries du trio, cela leur avait pris une bonne grosse demi-heure.
À présent, l’orée des bois s’offrait à elles et une envie les taraudait. Soit elles faisaient les jeunes filles bien sages et restaient avec leur garde du corps, soit elles faisaient les espiègles et le semaient pour se retrouver dans la clairière où elles avaient l’habitude de se rendre. L’un dans l’autre, c’était leur destination, alors autant pimenter la partie. D’un regard convenu, elles hochèrent la tête et se séparèrent en trois et s’engouffrèrent rapidement dans la forêt sous les demandes énergiques du soldat de revenir jusqu’à lui au sinon il aurait des problèmes.
La trouée n’était pas bien loin, mais elle était difficile à trouver pour les gens qui ne savaient pas qu’elle existait ou alors il fallait laisser le hasard guider leurs pas. Enfin, après cinq minutes de course, les filles se rejoignirent essoufflées. Elles s’écroulèrent dans les hautes herbes peuplant l’endroit et reprirent peu à peu leurs esprits avant d’éclater de rire. La princesse finit par se mettre sur le ventre et contempla avec envie le grimoire qui traînait non loin de la rouquine et des cartes que tenait fermement Alya.
— Nash, c’était géant ce que tu as fait, tantôt, en ville. Je vous avais déjà vu à l’œuvre, mais là, avec ton bouquin en plus, c’était trop classe. Y a quoi d’autre dedans ? Et toi Aly, fait voir ton tarot ! Tu peux faire quoi avec ?
Pour les jumelles, bien que toujours plus intriguées par le fonctionnement propre de la magie en tant que tel, c’était monnaie courante ce genre d’arcane. Alors voir leur meilleure amie aussi curieuse et excitée, car il s’agissait de quelque chose de bien inédit dans ce monde, les fit sourire. Elles décidèrent d’abord d’ouvrir le livre de sort. Quand Nashira toucha le pentagramme sur la jaquette, celui-ci réagit et s’illumina quelques instants fugaces d’une teinte orangée, aussi roux que ses propres cheveux. Malgré tout ce qu’elles avaient vu d’incroyable aujourd’hui, cela leur arracha une exclamation d’émerveillement. En ouvrant la première de couverture, le trio tomba nez à page avec une bien étrange inscription. Alors qu’elles escomptaient trouver « Grimoire de sorts » écrit dessus, on put lire un texte adressé directement à son propriétaire entouré par divers symboles magiques.
Un chemin semé d’embûches t’attend.
Garder ses amis dans l’adversité est une belle qualité,
Savoir se retrouver seul en est une autre.
Il faut parfois se recentrer avec soi-même,
Pour mieux avancer."
Comment un objet pouvait savoir tant de choses sur elle, se demanda l’intéressée. Sans grande surprise pour son intellect, qu’elle partageait également avec sa sœur, elle put aisément déduire que la magie qui le composait était fortement reliée à elle et donc à son être tout entier. Soudainement, le papier s’embrasa et se consuma instantanément. Elle fit défiler quelques pages sous ses doigts rapidement pour savoir si des dommages étaient apparus ailleurs, mais elle constata que rien d’autre n’était arrivé. Elle s’intéressa au sort sur lequel elle était tombée, Soin. Encore une fois, un énorme blanc surmonté d’une explication du sortilège et une visualisation animée cette fois sur elle-même. Mais, pourquoi un tel vide existait ? Ça piquait sa curiosité à vif.
Sa sœur, elle, piocha, sous le regard avide de son amie, la première carte du paquet qu’elle avait entre les mains. À son tour, elle se para d’une couleur luminescente, pas orangée, mais d’un mauve intense, tels ses iris. Elle la retourna pour en contempler le recto, mais elle aussi, comme entrée en matière, eut droit à un texte, au sens caché et entouré d’une autre série de symboles.
Un chemin semé d’embûches t’attend.
Faire parler ses sentiments par passion est une chose des plus grisantes,
Mais savoir se restreindre est parfois vital.
Il faut en certains cas rester en retrait,
Afin de mieux se faire comprendre."
À peine ce message lut qu’il se consuma entièrement entre les doigts de la détentrice du jeu de tarot et les quelques flammes qui en résultèrent se dispersèrent dans l’air. C’est le regard plein de curiosité que la demoiselle eut les mêmes réflexions que sa jumelle. Mais cette fois-ci, là où elles ne s’étaient pas attardées sur les différents pages composant le grimoire de la première, elles décidèrent de contempler chacune des cartes. Elles observèrent les illustrations, essayant d’en comprendre le sens et la façon dont la sorcière pourrait s’en servir. Certaines représentations avaient parfois les faveurs de l’une, parfois celles de l’autre. Mais, elles s’étaient d’accord sur une chose, celles des arcanes mineurs qui n’étaient pas des figures étaient fortement répétitives, mais après tout c’était le propre d’un jeu de cartes.
Soudainement, comme si la fatalité avait décidé que ce moment d’insouciance n’avait que trop duré, un cri de détresse retentit au loin. Elles se redressèrent toutes les trois, se rapprochèrent dos à dos, aux aguets. Le souvenir du pauvre soldat qui devait normalement les chaperonner leur revint subitement. D’ailleurs quelle ne fut pas leur surprise quand ce dernier déboula en trombe dans la clairière, une étrange créature le poursuivant. Elle n’était pas bien grande, une trentaine de centimètres de long, complètement noir de la tête aux pieds. Seuls deux globes totalement jaunes lui servant d’yeux ressortaient de son corps. Des antennes se laissant porter par le vent étaient juchées sur le sommet de son crâne et on pouvait apercevoir d’imposantes griffes au bout de ses doigts.
Le garde fut à la fois soulagé de retomber sur le trio, mais en même temps une certaine peur l’envahit. S’il ne pouvait se protéger lui-même comme il faut, comment aurait-il pu prétendre les défendre correctement ?
— Les filles, allez vous-en ! Ces bestioles sont dangereuses. Fuyez !
N’écoutant que son courage, la princesse Anysa saisit fermement son épée dans son fourreau et dégaina tout en fonçant vers ce petit être. Une fois arrivée à un bon mètre d’elle, l’héritière arma son bras et l’abattit sur sa cible. Sa lame n’eut pas l’air de lui faire beaucoup de dommage. Elle avait même plutôt l’impression que son arme l’avait traversée sans rien toucher réellement. La créature s’arrêta un instant, comme interpellée par ce qu’il venait de se passer, ce qui se traduisit par un mouvement saccadé, mais frénétique, de sa tête.
L’instinct de la demoiselle aux cheveux d’argent tira la sonnette d’alarme comme jamais auparavant il ne l’avait fait. Alors, elle fit ce qu’il lui semblait le plus logique à faire et recula d’au moins cinq mètres.
— Euh… Les filles ? Une idée de ce que ça peut bien être ? demanda-t-elle à ses comparse un timbre très inquiet dans la voix.
— Pas la moindre ! Et c’est bien ce qui me tracasse, répondit Alya, cherchant à vive allure dans sa base de connaissance sur la faune peuplant ces bois.
— Trop demandé que de me donner un coup de main ? s’offusqua un peu Anysa, tout en s’évertuant à esquiver les attaques de la créature afin de protéger le malheureux soldat qui venait de trébucher sous le coup de ses émotions.
— Pas la moindre ! Et c’est bien ce qui me tracasse, répondit Alya, cherchant à vive allure dans sa base de connaissance sur la faune peuplant ces bois.
— Trop demandé que de me donner un coup de main ? s’offusqua un peu Anysa, tout en s’évertuant à esquiver les attaques de la créature afin de protéger le malheureux soldat qui venait de trébucher sous le coup de ses émotions.
Sous l’injonction de leur amie, les jumelles sortirent de leur contemplation et réagirent au quart de tout tour. Nashira fit à nouveau voler son grimoire devant elle, tandis que sa sœur était un peu plus perdue sur la marche à suivre avec son arme magique. Celle-ci fit, pourtant, ce qui lui semblait le plus naturel et logique possible. Elle insuffla donc de son pouvoir afin d’activer le pouvoir latent du tarot. En réponse, celui-ci s’illumina quelque peu. Elle voulut lancer le sort brasier sur la bestiole et l’image de l’arcane numéro deux, La Papesse, s’incrusta dans son esprit. Elle s’en saisit et, instinctivement, la lança de toutes ses forces vers l’être noir. Le projectile se figea à une un mètre de distance avant d’invoquer un sceau qui le fit s’embraser.
La magie avait déjà plus d’effet, car, une fois que le sort fut résolu, la créature s’effaça dans une volute de fumée noire et mauve qu’on aurait dit faite de ténèbres. Mais ce n’était pas la seule chose qui se produisit. Un cœur grisâtre apparut et s’éleva jusqu’au ciel.
— Un cœur ? Comment cette atrocité peut bien se balader avec ça et qu’est ce qu’elle peut bien en faire ? s’interrogea Nashira en regardant l’évènement incongru.
—Mais au moins, ça aurait été plus simple que je ne l’aurai cru. Et je crois que j’ai enfin compris comment me servir de mon catalyseur ! conclut sa sœur, contente d’elle-même.
— C’était génial ce que tu as fais d’ailleurs !
—Mais au moins, ça aurait été plus simple que je ne l’aurai cru. Et je crois que j’ai enfin compris comment me servir de mon catalyseur ! conclut sa sœur, contente d’elle-même.
— C’était génial ce que tu as fais d’ailleurs !
La princesse avait poussé cette exclamation avec un peu trop d’excitation en baisant sa garde, mais bien mal lui prit. Car elle n’eut que le temps d’entendre le cri de mise en garde de la cartomancienne avant de recevoir un coup de griffe en plein visage. Une balafre saignante se dessina sous son œil droit, une cicatrice qui restera marquée à vie. Anysa ne put constater qu’avec effroi qu’une horde de ses créatures se ramenait vers eux. Elle s’écarta de son mieux, mais fut frappée de plein fouet par cet amas gigantesque et furent propulsés deux mètres derrière. Alya, par un réflexe incroyable, sortit son trois de coupes et le lança en l’air. La carte se divisa en trois afin de se placer au-dessus des trois demoiselles et le sceau caractéristique apparut pour lancer le sort bouclier afin d’augmenter leur résistance aux dégâts physiques avant de revoir cette carte revenir intacte vers sa main.
Nashira, quant à elle, s’évertua à faire travailler son cerveau, tout en tournant manuellement chacune des pages de son grimoire. Des créatures complètement noires de la sorte qui s’évapore ça ne courrait pas les rues. Elle réfléchissait à vive allure et la seule piste qu’elle arrivait potentiellement à émettre ce qu’ils étaient constitués de ténèbres.
— Tiens, Any. Essaye ça, j’ai pas d’autre idée.
Un rayon lumineux partit de la paume de la main libre de la sorcière jusqu’au fil de l’épée de la monarque qui l’inonda complètement. Elle resplendissait comme jamais. Sans hésitation aucune, elle se releva et chargea la nuée. Son attaque, à l’inverse de la première, fit mouche. Elle arracha quelques petits êtres noirs de l’amalgame, qui libérèrent à leurs tours des cœurs gris. Ce n’était clairement pas suffisant, mais au moins une théorie se vérifiait. Il s’agissait bien de créatures sensibles à cet élément.
— Nash, je pense que pour un tel rassemblement, il va falloir bien plus qu’un simple sort de lumière. On va devoir agir de concert pour utiliser une arcane puissante, s’époumona rapidement la cartomancienne.
— Bien, faisons cela, acquiesça sa jumelle, d’un ton grave.
— Bien, faisons cela, acquiesça sa jumelle, d’un ton grave.
D’un regard convenu, elles savaient toutes les deux qu’est-ce qu’elles allaient lancer comme sortilèges à l’instant. La rouquine se concentra quelques instants et fit défiler les pages jusqu’à trouver la bonne. À sa grande surprise, ce n’était pas près de sa main qu’apparut le sceau habituel, mais au niveau de ses pieds. Il faisait au bas mot deux mètres de diamètre et une colonne de rayons luminescents en sortit en continu. Sa sœur vint la rejoindre à l’intérieur du cercle, s’y plaça au centre, là où était Nashira, et retira de son paquet l’arcane numéro XVI, la Maison de Dieu, et la XIX, le Soleil. Elle les lança au-dessus de sa tête. Ces dernières se stoppèrent un instant à deux mètres de haut et s’illuminèrent avant de commencer à tourner horizontalement en frôlant les bords imaginaires de la colonne. Une boule de lumière débuta sa concrétisation au centre de la rotation. Une fois celle-ci totalement présente dans le plan matériel, les cartes changèrent subitement d’axe, dans le sens vertical, avant d’expulser l’explosion lumineuse qui vint toucher la masse de créatures noires. Beaucoup d’entre elles s’évanouirent, pour que cette tour infernale ne ressemble plus qu’à un long filin.
Cependant, sous le regard effaré des trois demoiselles, la tourelle retrouva rapidement une certaine consistance, des monstres venant la renforcer à nouveau. Elles étaient terriblement désemparées face à l’adversité qui se présentait à elles. Comment pouvaient-elles bien venir à bout de ces horreurs ? Elles allaient baisser les bras, alors que leur garde du corps attitré essayait tant bien que mal de tenir sur ses jambes pour positionner sa lance contre les bestioles, quand la réponse à cette interrogation vint à eux en qualité d’un miracle inattendu. Une arme d’un genre inconnu, tournant sur elle-même à vive allure, traversa les fourrées et se logea entre deux monstruosités.
Anysa, qui était la plus proche eut juste, le temps de l’analyser. Il s’agissait d’une épée, semblable à une clef géante. Ce qui devait lui servir de dents était replacé en lieu et place par un cœur à moitié cassé pourvu d’ailes. Son anneau était aussi composé d’appendices avec des plumes et le porte-clefs qui pendait le long d’une chaîne ressemblait à son panneton. Un être portant une armure des plus étranges jaillit de là d’où provenait cet objet. Elle évoquait, pour les jumelles, les pays d’Extrême-Orient qu’on pouvait trouver dans certains écrits de la bibliothèque. Il vint, à toute vitesse, reprendre son arme et se battit contre la horde de créatures. Les filles le fixaient intensément, inscrivant l’entièreté de la scène dans leurs esprits. Il sautait dans tout les sens, usant de capacités jusque là inédites à la vue du trio. Il ne fallut pas longtemps à cet étranger pour venir à bout de ce qu’elles combattaient il y a encore peu. Une fois sa besogne faite, il fit disparaître son armement dans une multitude d’éclats de couleurs vives. Il porta son attention vers les jumelles et la princesse qui s’était finalement regroupée.
—Un geste bien noble de votre part, mesdemoiselles, que de s’interposer entre ses Sans-cœurs et ce soldat, articula-t-il, avec un légué accent asiatique, mais d’une voix un peu métallique en parti du à cause de son casque, mais seul un porteur de Keyblade peut entreprendre de les vaincre et libérer les cœurs qu’ils volent. Si quelqu’un d’autre en terrassait un, le Sans-cœur s’évanouit, le cœur s’échappa un cours instant, mais aussitôt un autre vient le capturer.
— Nous ne pouvions décemment pas laisser cet homme se faire réduire en charpie par cette créature. Il aurait été impudent et malvenu de notre part de ne pas lui porter secours, la princesse s’était mise en avant afin de parler avec l’étranger en armure, sous le regard approbateur des jumelles.
— De bien sages paroles que celles-ci. Je sens un grand potentiel en vous. Dites-moi, toutes les trois, si vous aviez le pouvoir, que feriez-vous ?
— Nous ne pouvions décemment pas laisser cet homme se faire réduire en charpie par cette créature. Il aurait été impudent et malvenu de notre part de ne pas lui porter secours, la princesse s’était mise en avant afin de parler avec l’étranger en armure, sous le regard approbateur des jumelles.
— De bien sages paroles que celles-ci. Je sens un grand potentiel en vous. Dites-moi, toutes les trois, si vous aviez le pouvoir, que feriez-vous ?
Les filles se dévisagèrent, un peu déboussolées, à l’énonciation de cette question. Tandis qu’elles se concertèrent pour trouver une réponse adéquate, l’homme enleva son armure d’une tape l’épaule. Cette dernière se volatilisa de la même manière qu’il l’avait fait pour ce qu’il appelait la « Keyblade ». Il avait une trentaine d’années, un magnifique visage d’ange, de longs cheveux rassemblés en une queue de cheval. Ses yeux marron braillaient d’un éclat intense. Il portait un kimono bleu traditionnel, avec des motifs de fleurs en imprimé blanc parsemer ici et là. Seule une partie métallique, ressemblant à sa protection, était visible au niveau de son épaule droite.
— Alors ?
— Ma sœur et moi, si nous avions le pouvoir, parcourions l’univers afin d’en comprendre ses secrets et… commença Alya avant de s’interrompre brutalement.
— Et de comprendre aussi l’essence même de la magie, reprit la rouquine d’emblée. Je pense qu’on va déjà interroger nos parents pour ça.
— Et toi, jeune fille ?
— Je protégerai tous ceux qui seront en difficulté. Je protégerai les gens de mon royaume. Et, envers et contre tout, je protégerai mes meilleures amies qui représentent plus que n’importe quoi pour moi.
— Ma sœur et moi, si nous avions le pouvoir, parcourions l’univers afin d’en comprendre ses secrets et… commença Alya avant de s’interrompre brutalement.
— Et de comprendre aussi l’essence même de la magie, reprit la rouquine d’emblée. Je pense qu’on va déjà interroger nos parents pour ça.
— Et toi, jeune fille ?
— Je protégerai tous ceux qui seront en difficulté. Je protégerai les gens de mon royaume. Et, envers et contre tout, je protégerai mes meilleures amies qui représentent plus que n’importe quoi pour moi.
Un large sourire vint s’inscrire sur le visage de l’étranger. Il avait l’air de réfléchir à une chose des plus importantes, fermant les yeux pour mieux trouver sa voix intérieure. Il les rouvrit quelques instants plus tard, demandant à être amené à la cour du roi Borcame, le château de Corona lui ayant indiqué cette voie. Sans trop se poser de question, et par remerciement pour l’acte de sauvetage, les demoiselles et leur garde du corps emmenèrent le Maître de la Keyblade jusqu’à la cour du royaume de Darina.
Une fois là-bas, les filles l’amenèrent à la salle du trône, là où le roi conversait avec ses ministres. La princesse alla présenter l’étranger à son père et puis s’assit sur son trône, tandis que les jumelles allèrent voir leurs parents qui étaient non loin du couple souverain. Elles se placèrent à leurs côtés afin d’observer ce qui allait se dérouler sous leurs yeux.
—Roi Borcame, mes hommages, exprima l’homme oriental en se courbant pour signifier son respect.
—Bienvenue, étranger, au royaume de Darina ! s’enorgueillit le monarque. Mais dites-moi, qui êtes vous et qu’est-ce qui vous amener par chez nous ?
—Et bien, je me nomme Ushi. Je suis un Maître de la Keyblade, une arme peu conventionnelle forgée à partir de la volonté présente dans le cœur des gens. Je suis ici à la recherche d’une particularité qui se trouve dans tous les mondes, une Serrure.
— Vous m’intriguez, qu’est-ce donc que cette Serrure ?
— Il s’agit d’un passage qui mène jusqu’au cœur du monde. Il est important de les verrouiller afin que des créatures que nous nommons "Sans-cœur", des êtres constitués de ténèbres, ne viennent pas le corrompre et le volé ce qui aurait d’énorme répercutions néfastes.
—Bienvenue, étranger, au royaume de Darina ! s’enorgueillit le monarque. Mais dites-moi, qui êtes vous et qu’est-ce qui vous amener par chez nous ?
—Et bien, je me nomme Ushi. Je suis un Maître de la Keyblade, une arme peu conventionnelle forgée à partir de la volonté présente dans le cœur des gens. Je suis ici à la recherche d’une particularité qui se trouve dans tous les mondes, une Serrure.
— Vous m’intriguez, qu’est-ce donc que cette Serrure ?
— Il s’agit d’un passage qui mène jusqu’au cœur du monde. Il est important de les verrouiller afin que des créatures que nous nommons "Sans-cœur", des êtres constitués de ténèbres, ne viennent pas le corrompre et le volé ce qui aurait d’énorme répercutions néfastes.
Cet échange dura ainsi pendant une bonne heure. Ushi expliquait un point, ce qui souleva de nouvelles questions du monarque. Cela avait le don d’amuser cet homme. Il lui parla donc du rang de maître, d’apprentis, de similis, du Kingdom Hearts et de bien d’autres choses que les sorcières avides de savoir prenaient bien soin d’emmagasiner. Mais fait étonnant, cela intriguait aussi la princesse. Cela n’avait d’ailleurs pas échappé au pouvoir d’observation de l’étranger. Arriva alors une demande que personne n’avait vue arriver.
— Bien, j’imagine qu’au vu de l’interrogatoire que je viens de passer, dit-il avec un peu d’humour, que vous n’avez aucune idée de l’endroit où se situe ce que je cherche, je ne vais donc pas vous embêter plus avec ceci. Cependant, j’aimerai émettre une autre demande. J’ai repéré chez votre fille des prédispositions certaines pour devenir l’un des nôtres. Je souhaiterai que vous me laissiez la former.
Le Roi se redressa vivement, désarçonné. Ne sachant pas vraiment comment réagir à cette déclaration. Il fixa d’abord sa fille, avant de lui donner la parole, car c’était avant tout à elle de prendre la décision. Elle se leva afin de marcher pour occuper ses jambes. Elle posa des questions sur ce que cela allait impliquer et comment cela allait se passer. Il lui expliqua qu’il allait faire une pause dans ce monde pour débuter son entrainement, mais avant il lui faudra procéder à la cérémonie de transmission. Après cela, la jeune femme devra trouver la force d’invoquée sa propre Keyblade et enfin, pendant qu’il partirait de temps à autre à travers la galaxie, elle ferait les exercices qu’il lui enseignera. Il devra aussi lui enseigner les principes moraux des porteurs de Keyblade. Après, une intense réflexion, un coup d’œil vers ses deux meilleures amies qui l’encourageaient de la tête et à son père, elle décida d’accepter. Elle allait, elle aussi, jouir de pouvoir stupéfiant comme les jumelles. Elle n’avait jamais été réellement jalouse, mais cela ne pouvait que les rapprocher encore plus. L’homme remercia la famille royale de cette réponse pour le moins