Le silence régnait dans le compartiment de transport du vaisseau de la Shin’ra. La troupe composée de sept personnes du Sanctum restait assise à leur place, respectueusement, alors que chaque regard fixait la boîte en bois de pin disposé au centre de la pièce. Le nouveau Paladin-en-Chef ainsi que ses commandants, se recueillirent alors que l’escorte de Templier encadrait Pentaghast, le poing sur la garde. Les gardes de la ville avaient beau agir comme garant, ce n’est pas pour autant qu’ils bâcleraient la tâche confiée par le Haut-Prêtre Haegel.
Le corps d’Angeal Hewley reposait à leurs pieds, enfermé dans cette boîte et conduit jusqu’à son dernier lieu de repos. Il ne s’agissait nullement d’une motivation du Sanctum, uniquement de la motivation de ses hommes cherchant à rendre une dernière fois l’honneur à leur chef. Les Paladins y étaient allés de leur poche pour ce voyage, semblable au tribut qu’une âme devait payer au passeur alors qu’ils se rendirent ensemble dans un monde gouverné par les arts.
— Sommes-nous attendus ?
Saton avait brisé le silence, redressant son regard pour fixer celui de Cassandra. Elle-même en proie au même mot qui l’assaillait à chaque fois qu’elle mettait un pied dans un vaisseau. Blafarde un moment, elle se redressait et répondit à son interlocuteur.
— Aucune missive n’a été envoyée, si telle est la question que vous posez.
— Comment allons-nous faire ? Errer dans la ville, espérant croiser la mère d’Angeal que seul Carken connaît, et juste de nom.
Passant le dos de son gantelet sur le front, elle reprit la parole de nouveau, non sans agacement dans la voix.
— Le Consulat possède, tout comme nous, une garde dans la ville. Après avoir quitté le vaisseau en transportant le cercueil, nous iront les retrouver et demanderont audience au Porte-parole.
— N’est-ce pas, irrespectueux ?
— Ils étaient amis, Rhapsodos trouvera le temps de nous recevoir.
Les deux Templiers s’observèrent un instant, avant de participer eux aussi à la conversation.
— Une troupe armée se rendant dans la capitale d’un ennemi, ne craignez-vous pas que vos actions soient mal interprétées. Aucun d’entre-nous ne se retrouve sans son armure complète, nous serons perçus comme une menace.
— Transportant un cercueil ? Il serait idiotie de nous considérer de la sorte.
— Saton. N’oublie pas qu’il s’agit d’artistes, ils peuvent être imprévisibles, à leur manière.
Exaspérée, le Paladin-en-Chef demandait le silence d’une voix forte avant de pointer le cercueil du doigt, pour ensuite reprendre parole plus calmement.
— Angeal était convaincu que Consulat et Sanctum avaient leur place ensemble. Parler ainsi au-dessus de sa dépouille, Garmac, je ne peux le tolérer.
— Pardon…
— Vous attendrez d’être dans le vol de retour pour exprimer vos idées, pour l’heure, nous faisons tout cela pour Ser Hewley et vous êtes prié de ne faire aucune référence aux tensions animant les deux groupes durant la durée de cette escale au Jardin Radieux. Me suis-je bien fait comprendre ?
Les commandants acquiescèrent en silence alors que Cassandra baissait le regard, fixant sous ses genoux un moment. Le voyage se terminait une demi-heure plus tard, laissant le temps aux quatre Paladins de soulever le cercueil et de le poser sur leurs épaules pour ensuite quitter le transporteur. Le Paladin-en-Chef était en tête d’escorte, toujours encadrée par les Templiers, ils se retrouvèrent rapidement en dehors de la station. Sept hommes du Sanctum en armure complète ne passèrent pas inaperçu, rapidement, deux gardes du Consulat s’approchèrent et se mirent en travers de la route des personnes de foi, les interpellant.
— Vous, que faites vous ici et qu’êtes-vous en train de transporter ?
Cassandra s’avançait un pas, faisait face aux gardes et amenant sa main à la ceinture, prenant la pose avant de s’exprimer.
— Faites appel au Porte-parole, l’ordre des Paladins amène la dépouille d’Angeal Hewley afin que celui-ci repose auprès de sa famille. Je vous prie de ne pas perdre de temps en question inutile, ne serait-ce que par respect envers la famille du défunt.