[Mini-série]
-Et voilà madame Pop, c’est comme neuf.
-Merci Henry, tu es un chou, répondit-elle en lui pinçant la joue.
-Je vous en prie, c’est naturel. Vous m’hébergez après tout, dit-il dans un sourire forcé. Je vais vous laisser, j’ai des courses à faire. À ce soir.
- À ce soir !
Le brun sortit rapidement de la demeure et prit une grande inspiration. Les parfums des fleurs du Jardin Radieux calmèrent ses nerfs et lui rappelèrent Sherwood. Il ferma les yeux un instant, puis repartit d’une démarche rapide vers les rues de la ville. Il passa devant de nombreux commerces et s’arrêta finalement devant le salon de coiffure.
Le chasseur n’était pas particulièrement soucieux de son apparence – tant qu’il se sentait à l’aise ça lui suffisait – et encore moins de la coupe qu’il pouvait avoir. Cependant, depuis que son meilleur ami et lui avaient emménagé dans la capitale du Consulat, il aimait venir régulièrement ici. Les deux coiffeurs Alphonso et son apprenti Frédériko étaient de charmantes personnes, très aimables et sociables – et qui ne pinçaient pas ses joues à longueur de temps – avec qui il avait sympathisé. Aller les voir lui remontait le moral maintenant qu’il ne pouvait plus compter sur le plus petit des membres de leur duo.
Lorsque le colosse entra, il y eu un tintement de cloche, et aussitôt le patron de l’établissement arriva. Celui-ci l’invita à s’installer et commença à lui parler de l’horrible début de semaine qu’il avait eu. Il avait du coiffer un panda pour une inauguration, et après ce dernier, trois mégères, trois sœurs, qui s’étaient crêpées le chignon sitôt sorti d’ici, ruinant son travail et les heures qu’il avait passé à les rendre potables pour leur bourgeois – il ne faisait pas de miracle après tout.
-Et toi, comment vas-tu ?
-Pour tout te dire, ça ne va pas très fort, répondit-il alors qu’une mèche de cheveux passait devant ses yeux.
-Oh ? Répliqua le coiffeur, concentré sur son travail.
-Pop m’a encore pris pour son homme à tout faire. Je sais ce que tu vas me dire, c’est une femme charmante qui a l’amabilité de m’héberger. Mais ça ne fait pas de moi son esclave !
-Est-ce vraiment ça qui te perturbe ? Tu dois avoir l’habitude depuis le temps.
-Non, c’est vrai, tu as raison. Ce n’est qu’un prétexte, une excuse que je m’invente. Pour ne pas penser à la vraie raison de mon malheur.
-Encore lui. Tu sais, un jour il faudra que je le rencontre.
-Je doute qu’il vienne ici. Il ne prend même plus la peine de venir me voir. J’ai tout abandonné pour lui. J’ai tout perdu à cause de lui. Et il s’amuse avec ses nouveaux amis, oubliant son frère. Parfois je me dis que je suis heureux de n’avoir aucun lien de sens avec lui.
-Tu sais que je suis là pour toi. Mais tu ne devrais pas penser ça. Et encore moins lui dire ça sous cet angle. Vous êtes inséparables non ?
-Je le croyais. Je n’en suis plus si sûr.
Lorsque Alphonso eut fini son œuvre, le jeune homme le remercia et sortit de l’établissement. Qu’allait-il faire maintenant ? Il ne voulait pas rentrer chez Pop immédiatement, mais il n’avait rien d’autre à faire au Jardin Radieux. Aucune zone de chasse, aucun travail. Aucun ami. Et tout ça, à cause de Septimus.