Précédemment :
De retour au Centurio, accompagné du chien tout excité par la nouveauté, Lenore se sentait revivre. L’aventure avait été éprouvante. Elle se voyait déjà se réchauffer devant le feu de cheminée, un scotch dans une main, Caitlyn et Svetlana et quelques autres mercenaires autour pour leur raconter son aventure et échanger les leurs, pendant que Daïgoro faisait connaissance avec son nouveau camarade canin.
C’était oublier que c’était une journée sans.
Elle pénétra dans la taverne des mercenaires, plombée d’une ambiance lourde de silence qui la surprit elle-même. Svetlana s’approcha rapidement de Lenore, un peu gênée pour la mettre au courant.
Caitlyn était morte lors de son contrat à Zanarkand avec deux autres membres. Les secondes s’étiraient dans le malaise. Elles ne se connaissaient pourtant pas tellement mais des entraînements, des missions et des discussions communes, avaient tout de même tissé des liens.
Une putain de journée sans.
Lenore inspira un grand coup pour ravaler son malaise et empêcher des larmes de monter. Elle lança fort et clair à l’intention de tous d’une voix teintée de fausse joie.
« C’est ma tournée ! Chantons les succès de nos camarades et la vie qu’ils ont bien menés ! »
Ne soyez pas triste à ma mort, car j’ai vécu, disait une maxime.
L’ensemble des mercenaires siffla et força quelques cris encourageant pour fêter la soirée. Fred et les serveuses ne chômèrent pas ce soir-là, les histoires et les rires allèrent bon train. Lenore et Svetlana plaisantait sur les tendances étranges de Caitlyn et ses lubies de peluche ainsi que sur le bordel provoqué par leur mission au Colisée. Elles riaient pour cacher leur tristesse et saluer une dernière fois leur camarade.
Il y a des jours qui ne donnent pas envie de se lever. Le ciel gris diffusait encore à peine suffisamment de lumière par la fenêtre pour distinguer le jour de la nuit. Des nuages menaçants qui ne déversèrent toujours pas leur mauvaise humeur et continuèrent de trainer leur mine lugubre. Des icebergs sur l’horizon. Le matin était difficile, la migraine violente malgré la faible luminosité.
Lenore se redressa en maugréant dans ses vêtements de la veille, la bouche pâteuse, les yeux ne s’ouvrant que sur une fente. Elle jeta un regard sur le lit voisin où Svetlana était allongée dans le même état, puis sur le lit en face, celui qui resterait vide quelques temps désormais. Les peluches étaient toutes entassées sur le matelas lorsque la montagne de chiffons se mit à bouger. La mercenaire se redressa d’un bond en jurant de surprise mais c’était finalement Victor, l’un des leur camarade qui émergea de la couverture improvisée. Lenore lâcha un soupir qui se mut en un faible rire nerveux. Elle observa le dernier lit, normalement non attribué où gisait Stéphane.
Svetlana se redressa en un grognement d’ours après l’hiver, se cognant la tête sur l’une de ses étagères de livres. Lenore lui désigna les deux mâles qui n’avaient rien à faire ici.
« Oh bordel…. Attend… euh …non.
- Quoi non ?
- Je ne me souviens pas…
- Moi non plus, on a un poil trop fêter hier soir.
- Donc soit ils sont vraiment nul. Soit il s’est rien passé. Fit-elle pleine d’aplomb en se redressant et s’étirant.
- Ok je comprends mieux. Ricana Lenore. On est tous habillé, tu me diras, çà règle la question…. Preum’s à la salle de bain ! Je te laisse t’en débarrasser.
- Bah voyons… »
Lenore allait savourer un peu de détente dans le cocon de douceur et de chaleur qui était réservé à l’étage des femmes pendant que sa camarade balançait littéralement hors de la chambre les deux hommes. Un moment de réconfort bien mérité qui serait bien apprécié.
Au moins ce ne serait pas une nouvelle journée sans.
et comme d’habitude, j’adore tes aventures !
et puis comme toujours, le descriptif de l’ambiance est très bien rendue