Le Bois aux Loups... était sinistre. Calme et sombre, d'un silence à angoisser les morts mais des bruits ne tardèrent pas à se faire entendre. Angeal et Arturia enjambaient les nombreux obstacles avec obstination, sous une pluie battante partie pour durer. Le grésillement sans fin de l'eau s'ajouta aux grincements d'une imposante charrette que le paladin en chef trainait à deux mains par une corde, celle-ci épousant son épaule armurée comme si ce fut une poulie. Le terrain, irrégulier, força de nombreuses fois le surhomme à hisser son chariot de mort, pour l'heure encore vide, ou à le retenir pour qu'il ne s'échappe pas au détour d'une pente. Plus les guerriers du Sanctum approchaient du château, plus les ténèbres se faisaient palpables, denses et concrètes. Angeal eu l'impression qu'à chaque pas, la terre humide l'avalait un peu plus... que les branchages crissaient plus forts et que les arbres se tordaient pour prendre des allures macabres. A de nombreuses reprises, la charrette se bloquait ou s'embourbait, forçant Arturia à aider son supérieur pour ne pas qu'il en brise le bois après avoir forcé déraisonnement. Les pieds pris dans les racines, de plus en plus régulièrement, la forêt elle-même semblait s'en prendre à eux, de plus en plus dense sur leurs routes. Ce fut bientôt impossible pour les paladins d'avancer librement... le terrain accidenté forçait à mesurer et peser chaque pas ; la cruelle flore écorchait peu importe la direction. Le vent glacé murmurait la mort de manière spectrale mais ils ne firent pas de pauses, ne se le permettraient pas tant que leurs compagnons n'auraient pas reçu les derniers sacrements. Comme Angeal avait dit à Arturia, en guise de bienvenue dans son ordre, le repos n'est pas pour les paladins. Le surhomme ayant à tirer l'imposante charrette, c'était sa dernière recrue qui déblayait le passage et scarifiait la forêt... n'importe qui pourrait les suivre.
Des loups ? Des sans-cœurs ? Des loups sans-cœurs ? Ou pire que tout, la Coalition Noire elle-même ? Cela faisait près d'une heure mais l'avant-poste était encore loin... face à tant d'ennemis qui connaissent les lieux, aptes à y cheminer sans que le bois aux loups ne leur fasse barrage.
Dans le ciel obscurcit par les nuages noirs, une lune se laissa brièvement apercevoir et l'on entendit des loups qui chantaient leurs peines à s'en écorcher la gorge. La chasse était probablement ouverte... quand à l'avant-poste, encore si éloigné, il devait désormais se trouver sur le chemin de ronde de la garde noire. Avec un temps pareil, les yeux s’inondaient et la nuit n'arrangeait pas les choses, on ne voyait absolument pas plus loin qu'à deux mètres devant soit. Et une fois ces deux mètres franchit, Angeal se rendait compte qu'il distinguait à peine les arbres de leurs ombres. Arturia devait véritablement être désespéré : d'abords Oerba, puis le Bois aux Loups. La tristesse envahit le paladin, pas inquiet pour la jeune femme qu'il savait capable de se défendre... mais son cœur en peine, empli de chagrin après tant d'erreurs. A la tête d'un groupe, il n'avait sauvé rien ni personne, à peine capable de porter le poids du Domaine Enchantée sur ses épaules et si c'était un héros, c'était l'un de ceux qui se damne dans l'échec. Tour à tour, une horde de bruits envahissaient les bois... pour ensuite ne laisser que ceux provoqués par les deux paladins. L'âme morose, le d'ordinaire si brave Angeal ne rêvait plus que d'en finir avec cette macabre mission, enchainant un pas après l'autre... porté par un devoir qui l'accablait, sans lui offrir la moindre fierté.
Est-ce qu'Arturia s'écorcherait l'âme comme l'ont toujours fait les guerriers du Sanctum ? Fabrizio pouvait parfois avoir la semblance d'un simili tant la résignation régnait en son être... Angeal se haïssait, se raccrochant désespérément à un honneur perdu qui le hantait... et Cassandra avait fini brisée de corps comme d'esprit. Le surhomme ne saurait être optimiste sur l'avenir de la jeune paladin, jusqu'ici, tous les guerriers du Sanctum terminait l'âme froide comme un cadavre, devenant plus rude que leurs propres lames.
Le chef des paladins aurait tant aimé continuer à se morfondre en silence et se laisser allez à un si doux désespoir mais des yeux, jaunes comme ceux d'un sans-cœur, apparurent par dizaines dans l'obscurité de la forêt. Ici, pas un loup n'avait subit les affres des ténèbres et des sans-cœurs, pas un seul était bien nourri, tous étaient aussi affamés corrompus. Leurs grognements menaçants se firent entendre... mais rien n'effraya plus Angeal que les hurlements de leurs estomacs, bien plus audibles que leur rugissement. Incapable d'éprouver de la compassion pour les âmes perdus qui œuvrent pour la Coalition Noire, il en eut tellement pour ces pauvres créatures.
" Tenez vous prête. " Déclara Angeal, laissant la corde glisser le long de son épaulière pour se saisir de son épée-broyeuse à deux mains. " On les repousse en restant à proximité du chariot, les pourchasser ne nous mènera qu'à la mort. "
Sam 14 Jan 2017 - 22:48Des loups ? Des sans-cœurs ? Des loups sans-cœurs ? Ou pire que tout, la Coalition Noire elle-même ? Cela faisait près d'une heure mais l'avant-poste était encore loin... face à tant d'ennemis qui connaissent les lieux, aptes à y cheminer sans que le bois aux loups ne leur fasse barrage.
Dans le ciel obscurcit par les nuages noirs, une lune se laissa brièvement apercevoir et l'on entendit des loups qui chantaient leurs peines à s'en écorcher la gorge. La chasse était probablement ouverte... quand à l'avant-poste, encore si éloigné, il devait désormais se trouver sur le chemin de ronde de la garde noire. Avec un temps pareil, les yeux s’inondaient et la nuit n'arrangeait pas les choses, on ne voyait absolument pas plus loin qu'à deux mètres devant soit. Et une fois ces deux mètres franchit, Angeal se rendait compte qu'il distinguait à peine les arbres de leurs ombres. Arturia devait véritablement être désespéré : d'abords Oerba, puis le Bois aux Loups. La tristesse envahit le paladin, pas inquiet pour la jeune femme qu'il savait capable de se défendre... mais son cœur en peine, empli de chagrin après tant d'erreurs. A la tête d'un groupe, il n'avait sauvé rien ni personne, à peine capable de porter le poids du Domaine Enchantée sur ses épaules et si c'était un héros, c'était l'un de ceux qui se damne dans l'échec. Tour à tour, une horde de bruits envahissaient les bois... pour ensuite ne laisser que ceux provoqués par les deux paladins. L'âme morose, le d'ordinaire si brave Angeal ne rêvait plus que d'en finir avec cette macabre mission, enchainant un pas après l'autre... porté par un devoir qui l'accablait, sans lui offrir la moindre fierté.
Est-ce qu'Arturia s'écorcherait l'âme comme l'ont toujours fait les guerriers du Sanctum ? Fabrizio pouvait parfois avoir la semblance d'un simili tant la résignation régnait en son être... Angeal se haïssait, se raccrochant désespérément à un honneur perdu qui le hantait... et Cassandra avait fini brisée de corps comme d'esprit. Le surhomme ne saurait être optimiste sur l'avenir de la jeune paladin, jusqu'ici, tous les guerriers du Sanctum terminait l'âme froide comme un cadavre, devenant plus rude que leurs propres lames.
Le chef des paladins aurait tant aimé continuer à se morfondre en silence et se laisser allez à un si doux désespoir mais des yeux, jaunes comme ceux d'un sans-cœur, apparurent par dizaines dans l'obscurité de la forêt. Ici, pas un loup n'avait subit les affres des ténèbres et des sans-cœurs, pas un seul était bien nourri, tous étaient aussi affamés corrompus. Leurs grognements menaçants se firent entendre... mais rien n'effraya plus Angeal que les hurlements de leurs estomacs, bien plus audibles que leur rugissement. Incapable d'éprouver de la compassion pour les âmes perdus qui œuvrent pour la Coalition Noire, il en eut tellement pour ces pauvres créatures.
" Tenez vous prête. " Déclara Angeal, laissant la corde glisser le long de son épaulière pour se saisir de son épée-broyeuse à deux mains. " On les repousse en restant à proximité du chariot, les pourchasser ne nous mènera qu'à la mort. "