Ainsi, après que le Consulat ait poussé Ariez dans ses derniers retranchements au point d'en faire un sans-cœur, le Sanctum l'avait presque définitivement achevé... et ne restait plus que son simili qui rodait quelque part. Angeal s'inquiétait à cette idée mais se rassurait facilement puisque ne restait plus que son corps et tous savent à quel point celui-ci est faible. Il ne pouvait exclure que cette dernière incarnation ait conservé des pouvoirs et estimait que l'ignorer serait une erreur... mais tant qu'on en entendait plus parler, c'était pour le mieux. Pourtant, de cette importante victoire militaire, le paladin ne pu en retirer la moindre joie, fierté ou satisfaction. Déjà parce que lui-même n'y était pas pour grand-chose mais surtout parce qu'avant la mort de la défunte princesse de l'envie, c'était le sauvetage de la princesse Aurore qui primait à ses yeux. L'amour que lui porte le Domaine Enchantée, du plus humble paysan au roi lui-même en passant par les bonnes fées étaient incommensurables. Celui qui la ramènerait à son monde et à son peuple pourrait tout se faire pardonner ou presque, c'était de plus l'héritière. Etro n'approuvait probablement pas cette manière de voir les choses et pour l'avoir côtoyé, Angeal certifiait que Triton le renierait pour ça... et lui-même se haïssait, incroyablement déçu d'être devenu à ce point pragmatique. Si seulement il avait empêché le rapt de la princesse ou l'avait simplement ramené, Swain n'aurait eu aucun argument pour déclencher une guerre civile... et le Sanctum ne l'aurait pas résolu de la pire des façons. Sans même parler d'Aurore, Angeal avait porter le coup fatidique mais ce furent Lulu, Cassandra et Fabrizio qui ont gérés cette histoire là où lui n'avait fait qu'enchainer les tragiques maladresses. Lui qui en son temps avait sauvé son groupe l'avait ensuite condamné.
Au fond de son cœur, le surhomme le savait bien, plus que le pardon du peuple envers le Sanctum pour ses actes et méthodes parfois plus que discutables... il ne désirait que se racheter de ne pas l'avoir sauvée. La nuit du rapt, cet homme tout de noir vêtu lui était apparu comme un non-forme aux yeux rouges... comparable dans l'allure à un nescient. Peu importe ses capacités, à cet ennemi juré ou même à celle de Angeal, c'était ce dernier qui avait failli et qui était responsable de la réussite de l'enlèvement de la Princesse Aurore. Toute cette histoire était devenue personnelle, ça l'avait atteint et profondément changer, faisant peu à peu de lui un monstre de pragmatisme prêt à tout sacrifier pour racheter sa faute. Qu'il soit prêt à sacrifier sa propre personne le rendait peut-être cohérent et honnête mais ne le dédouanait en rien. Lulu avait bien raison, l'intérêt d'avoir d'avoir des hommes et femmes prêts à se sacrifier était justement de ne pas avoir à le faire mais ça, il ne le comprenait véritablement que maintenant. Maintenant que la princesse Ariez était morte, assassiné par un brave soldat du Sanctum mais sans qu'aucun rapport oral ou écrit ne parvienne jusqu'au quartier général. Angeal ne doutait pas un seul instant de ce qu'il découvrirait à la fin de sa mission, n'était pas là pour une véritable enquête et ne venait que constater.
Constater le prix qu'avait couté son ordre d'établir un campement dans le Bois aux Loups. Comme il est de tradition au Sanctum, le coupable est celui qui donne l'ordre et non celui qui l’exécute... une tradition qui venait de s'abattre sur Angeal après tant de mauvais ordres donnés.
Le transport Shinra s'arrête soudain dans un freinage brusque. La secousse fait lui fait rouvrir les yeux, fermés pour faciliter son introspection alors qu'il décroisa bras et jambes pour se lever du siège. N'importe qui peut se renseigner concernant les transports interstellaire et il parut évident que venant du Domaine Enchantée, un comité d’accueil serait présent dès la sortie. D'ailleurs, nul autre que le paladin se trouvait actuellement dans le train spatial, le Château de la Bête n'ayant jamais été un monde dans lequel on se rendait à la légère. Évidement très surveillé comme le sont généralement les mondes de la Coalition Noire, Angeal savait d'avance ne pas pouvoir faire trois pas sur cette terre sans que des ennemis ne lui tombent dessus.
Pourtant loin de se dissimuler, le surhomme s'affichait clairement et espérait même être vu, désireux que le nouveau propriétaire du château ne se pense pas débarrassé du Sanctum. Quand les portes s'ouvrirent, le paladin s'y engouffra et tenait déjà son épée broyeuse, prêt à se battre.
Une dizaine d'hommes le mirent en joug de leurs arbalètes dès son premier pas hors du vaisseau mais cela ne l'empêcha nullement de continuer à marcher, calme et confiant. Une salve de carreaux naquit de tirs simultanés que le paladin balaya d'un coup de lame et une autre salve, de seulement trois projectiles cette fois, l'atteignirent ensuite. A même d'ignorer un instant la douleur, il n'eut son arme pointé vers le ciel qu'au moment où les premiers tireurs avaient rechargés... pour ensuite l'abattre au sol si fort que celui-ci en trembla. S'ils avaient pu tirés, les secousses de sa frappe sismique dévièrent quasiment tous les tirs, sauf un, et les trois derniers interrompirent leur rechargement. Les plus adroits luttaient pour leurs équilibres et les autres chutaient sur un sol scarifié, laissant à Angeal le temps de saisir son arme à deux mains, puis de frapper horizontalement dans le vide. Une onde tranchante en arc-de-cercle se dégagea alors de son coup, venant aisément à bout des six ennemis qui avaient su tenir debout... et avec la largeur de son arme, n'eut aucun mal à parer les tirs des arbalétriers déjà relevés. Plutôt que de charger tête baissé, le paladin préféra avancer lentement sans baisser sa garde et attendre une ouverture. Si ses blessures restaient plus que soutenables, la perte de son sang l'épuiserait inutilement si elle persistait.
Aucun des tirs ne l'atteignait mais ces derniers s'espaçaient... et cela prendrait trop de temps d'attendre que ses ennemis tombent à court de munitions ; le temps que des renforts n'arrivent. Si ses attaques pouvaient aisément se débarrasser d'un imposant groupe d'ennemi, les gardes de la coalition eurent l'intelligence de se séparer.
Angeal déploya alors son aile, chargeant d'une impulsion simultanée des jambes et de son membre couverts de plumes vers un tireur, le surprenant assez pour qu'il ne réagisse pas à temps. Le paladin écrasa sa victime de tout son poids et s'en saisit par le col, prêt à le lancer mais perdit une seconde à encaisser un carreau, une seconde suffisante à ce qu'il en encaisse un deuxième. Il lança ensuite le corps inerte sur un tireur et le temps que le dernier recharge, pu se remettre en garde à temps. N'attendant qu'une dernière tentative de tir bloqué pour enchainer sur une nouvelle onde tranchante qui acheva le dernier ennemi. Tous n'étaient pas mort, les tuer ne fut pas spécialement son but, pas tant que de se défendre mais jamais il ne s'en voudrait pour le meurtre d'hommes et de femmes servant la Coalition Noire.
Ayant encaissé cinq tirs d'arbalètes, Angeal s'approcha d'un des cadavres et dégoutés sans être repoussés, ayant hélas l'habitude de voir les morts s’amonceler, il déchira des pans de tissus. Le surhomme retira un carreau, laissant à ce moment un rictus déformé son visage en seul témoin de sa douleur et s'empressa de bander la blessure, faisant de même avec les quatre autres. Deux tirs l'avaient atteins au torse, un à chaque bras et deux sur sa jambe droite.
Le paladin décolla lourdement, devant soulever son corps de guerrier à chaque battement de son aile blanche, ni vif, ni particulièrement adroit pour survoler la forêt et rejoindre la dernière position connu du campement : celle mentionné dans les rapports de Cassandra.
Dès le départ embarqué dans un combat, Angeal ne voyait réellement le Château de la Bête qu'une fois dans les airs... et ce monde lui paraissait si sombre, si gris... jusque dans cette forêt ayant enduré si longtemps enduré les ténèbres. Tout y était teinté de mélancolie, plus particulièrement pour le paladins qui ne voyait dans ce décor que le reflet de ses multiples échecs. Après un long vol éprouvant, il se laissa tombé, sa chute entrecoupée de battements d'aile jusqu'à finalement la ranger... chutant lourdement au sol de façon très sonore. Angeal s'approcha des tombes dès qu'il les vit pour s'y recueillir et assumant ces morts comme étant de sa responsabilité.
Durant de longues minutes, le paladin se jurait d'être plus clairvoyant, plus compétant... mais ne parvenait pas à se rassurer quand à sa foi. Chaque jour qui passait, sa foi s'érodait dans l'attente d'un Primarque car lui-même ne pouvait assumer ce rôle... et si l'usurpation du titre religieux ne le dérangeait pas, puisque approuvé par le Clergé, son problème restait ses capacités. Il n'était pas un politique ou un diplomate, n'était un bon chef que pour des soldats et encore. Nul d'autre que lui ne pouvait tenir le rôle de boss, autrefois convaincu que ce fut une raison suffisante, il se demandait désormais s'il n'aurait pas été mieux de laisser le Sanctum sans aucun chef plutôt que de l'être un par défaut.
Ses réflexions interrompirent lorsqu'il trouva enfin une petite entrée au cœur d'une colline, pas si loin des tombes... et s'y engouffra le cœur lourd, l'impression de rentrer dans le véritable lieu de repos des paladins.
Moins de dix pas suffirent pour que les galeries deviennent parfaitement sombres, emplis de l'odeur de la putréfaction qui fit déglutir Angeal... et la plupart des torches qui parsemèrent autrefois les murs étaient éteintes. Un horrible goût dans la bouche, forcer d'avaler une deuxième fois sa nourriture, le paladin porta une main devant son visage pour amoindrir l'odeur et se saisit d'une torche en fin de vie pour éclairer faiblement sa route. Tâchant de ranimer la flamme des torches qui pouvait l'être sur son chemin, le paladin fit face aux multiples cadavres, les uns après les autres, qui semblèrent le fixer de regards accusateurs. La seule chose que le paladin pourrait faire, désormais, serait de les enterrer décemment... soit après les avoir rapatrier, soit ici-même. Les enterrer ici et maintenant pourrait donner à Angeal une illusion de repentance mais pensant aux familles et proches des défunts, d'autres paladins se devraient de revenir rapatrier les corps avec lui.
Enfin, ça aurait été le cas si la décomposition n'était pas si avancée... et si les corps n'avaient pas déjà été à trois-quarts dévorés... pas seulement par des insectes ou des charognards... mais aussi à grands coups de crocs, en attestant des chairs déchirés ainsi que des os rongés. Le paladin ne voyait pas d'autres coupables que les loups.
Quelque chose percuta alors Angeal et il savait quoi... la surprise lui faisant lâcher sa torche au sol... elle luit encore mais bien trop faiblement, le laissant plongé de son côté dans les ténèbres. Un être de fourrure le mord au bras, ses crocs entourant bien trop précisément sa blessure pour que ce soit un hasard... et d'un seul geste, le paladin dégaina son épée-broyeuse pour frapper le loup, l'expulsant au sol tout en lui faisant lâcher prise. Celui-ci n'avait arraché que de la peau et une fine couche de muscle, sonné au sol pour que le surhomme l’envoi paitre d'un coup de pied rageur. Dans la pénombre, le guerrier vit leurs yeux jaunes ressortirent surnaturellement... soit c'étaient devenus des sans-cœurs, soit les ténèbres emplissaient leurs cœurs... et Angeal pu sentir, lorsqu'il frappa le premier l'ayant agressé, que la faim les rongeait depuis bien longtemps. Mieux vaut un loup en forme qui a mangé à sa faim que le plus faible d'entre eux mais affamé. Des grognements menaçants résonnèrent en écho dans les galeries, puis un chant lupin qui sonna le début de l'attaque.
Les loups commencèrent simplement par danser, échappant aisément à ses coups d'épées donner au hasard... et mordaient ou griffaient vivement sans que le paladin n'y puisse rien. Aucun ne resta accroché à son corps, ayant très bien compris que cela serait synonyme de mort. Angeal se contenta alors de frapper en zone aussi rapidement que possible, sentit bien de la chair sous son épée et quelques couinements canins... mais lui se faisant toujours plus écorcher.
Le paladin chargea vers sa torche, forçant le passage alors que son corps apparaissaient toujours plus de traces des loups et la reprit en main, son épée dans l'autre. Déjà, les loups marquèrent une pause, rodant autour de Angeal comme faisant partit de la pénombre elle-même et leurs yeux jaunes disparaissaient dès qu'ils en avaient besoin. Au premier bruit, le guerrier du Sanctum frappa en zone avec sa lame comme sa torche... et recommença, touchant parfois les fauves mais prenant systématiquement des coups. C'était peine perdue... combien de loups s'étaient retranchés ici ? Sans attendre, Angeal fléchit les jambes et déploya son aile... pour décoller, pas si vif mais terriblement puissant, chargeant le ciel au travers de la terre elle-même !
Il se retrouva alors dans les airs, n'ayant pas encore atteint la cime des arbres que déjà, chacune de ses plaies fut colmatée par de poussières, racines, cailloux et autres saletés qui encombrèrent finalement son organisme. Sa mission était accomplie, l'avant-poste n'est plus... ne lui resta plus qu'à voler péniblement jusqu'à son billet de retour.
Ven 13 Jan 2017 - 4:11Au fond de son cœur, le surhomme le savait bien, plus que le pardon du peuple envers le Sanctum pour ses actes et méthodes parfois plus que discutables... il ne désirait que se racheter de ne pas l'avoir sauvée. La nuit du rapt, cet homme tout de noir vêtu lui était apparu comme un non-forme aux yeux rouges... comparable dans l'allure à un nescient. Peu importe ses capacités, à cet ennemi juré ou même à celle de Angeal, c'était ce dernier qui avait failli et qui était responsable de la réussite de l'enlèvement de la Princesse Aurore. Toute cette histoire était devenue personnelle, ça l'avait atteint et profondément changer, faisant peu à peu de lui un monstre de pragmatisme prêt à tout sacrifier pour racheter sa faute. Qu'il soit prêt à sacrifier sa propre personne le rendait peut-être cohérent et honnête mais ne le dédouanait en rien. Lulu avait bien raison, l'intérêt d'avoir d'avoir des hommes et femmes prêts à se sacrifier était justement de ne pas avoir à le faire mais ça, il ne le comprenait véritablement que maintenant. Maintenant que la princesse Ariez était morte, assassiné par un brave soldat du Sanctum mais sans qu'aucun rapport oral ou écrit ne parvienne jusqu'au quartier général. Angeal ne doutait pas un seul instant de ce qu'il découvrirait à la fin de sa mission, n'était pas là pour une véritable enquête et ne venait que constater.
Constater le prix qu'avait couté son ordre d'établir un campement dans le Bois aux Loups. Comme il est de tradition au Sanctum, le coupable est celui qui donne l'ordre et non celui qui l’exécute... une tradition qui venait de s'abattre sur Angeal après tant de mauvais ordres donnés.
Le transport Shinra s'arrête soudain dans un freinage brusque. La secousse fait lui fait rouvrir les yeux, fermés pour faciliter son introspection alors qu'il décroisa bras et jambes pour se lever du siège. N'importe qui peut se renseigner concernant les transports interstellaire et il parut évident que venant du Domaine Enchantée, un comité d’accueil serait présent dès la sortie. D'ailleurs, nul autre que le paladin se trouvait actuellement dans le train spatial, le Château de la Bête n'ayant jamais été un monde dans lequel on se rendait à la légère. Évidement très surveillé comme le sont généralement les mondes de la Coalition Noire, Angeal savait d'avance ne pas pouvoir faire trois pas sur cette terre sans que des ennemis ne lui tombent dessus.
Pourtant loin de se dissimuler, le surhomme s'affichait clairement et espérait même être vu, désireux que le nouveau propriétaire du château ne se pense pas débarrassé du Sanctum. Quand les portes s'ouvrirent, le paladin s'y engouffra et tenait déjà son épée broyeuse, prêt à se battre.
Une dizaine d'hommes le mirent en joug de leurs arbalètes dès son premier pas hors du vaisseau mais cela ne l'empêcha nullement de continuer à marcher, calme et confiant. Une salve de carreaux naquit de tirs simultanés que le paladin balaya d'un coup de lame et une autre salve, de seulement trois projectiles cette fois, l'atteignirent ensuite. A même d'ignorer un instant la douleur, il n'eut son arme pointé vers le ciel qu'au moment où les premiers tireurs avaient rechargés... pour ensuite l'abattre au sol si fort que celui-ci en trembla. S'ils avaient pu tirés, les secousses de sa frappe sismique dévièrent quasiment tous les tirs, sauf un, et les trois derniers interrompirent leur rechargement. Les plus adroits luttaient pour leurs équilibres et les autres chutaient sur un sol scarifié, laissant à Angeal le temps de saisir son arme à deux mains, puis de frapper horizontalement dans le vide. Une onde tranchante en arc-de-cercle se dégagea alors de son coup, venant aisément à bout des six ennemis qui avaient su tenir debout... et avec la largeur de son arme, n'eut aucun mal à parer les tirs des arbalétriers déjà relevés. Plutôt que de charger tête baissé, le paladin préféra avancer lentement sans baisser sa garde et attendre une ouverture. Si ses blessures restaient plus que soutenables, la perte de son sang l'épuiserait inutilement si elle persistait.
Aucun des tirs ne l'atteignait mais ces derniers s'espaçaient... et cela prendrait trop de temps d'attendre que ses ennemis tombent à court de munitions ; le temps que des renforts n'arrivent. Si ses attaques pouvaient aisément se débarrasser d'un imposant groupe d'ennemi, les gardes de la coalition eurent l'intelligence de se séparer.
Angeal déploya alors son aile, chargeant d'une impulsion simultanée des jambes et de son membre couverts de plumes vers un tireur, le surprenant assez pour qu'il ne réagisse pas à temps. Le paladin écrasa sa victime de tout son poids et s'en saisit par le col, prêt à le lancer mais perdit une seconde à encaisser un carreau, une seconde suffisante à ce qu'il en encaisse un deuxième. Il lança ensuite le corps inerte sur un tireur et le temps que le dernier recharge, pu se remettre en garde à temps. N'attendant qu'une dernière tentative de tir bloqué pour enchainer sur une nouvelle onde tranchante qui acheva le dernier ennemi. Tous n'étaient pas mort, les tuer ne fut pas spécialement son but, pas tant que de se défendre mais jamais il ne s'en voudrait pour le meurtre d'hommes et de femmes servant la Coalition Noire.
Ayant encaissé cinq tirs d'arbalètes, Angeal s'approcha d'un des cadavres et dégoutés sans être repoussés, ayant hélas l'habitude de voir les morts s’amonceler, il déchira des pans de tissus. Le surhomme retira un carreau, laissant à ce moment un rictus déformé son visage en seul témoin de sa douleur et s'empressa de bander la blessure, faisant de même avec les quatre autres. Deux tirs l'avaient atteins au torse, un à chaque bras et deux sur sa jambe droite.
Le paladin décolla lourdement, devant soulever son corps de guerrier à chaque battement de son aile blanche, ni vif, ni particulièrement adroit pour survoler la forêt et rejoindre la dernière position connu du campement : celle mentionné dans les rapports de Cassandra.
Dès le départ embarqué dans un combat, Angeal ne voyait réellement le Château de la Bête qu'une fois dans les airs... et ce monde lui paraissait si sombre, si gris... jusque dans cette forêt ayant enduré si longtemps enduré les ténèbres. Tout y était teinté de mélancolie, plus particulièrement pour le paladins qui ne voyait dans ce décor que le reflet de ses multiples échecs. Après un long vol éprouvant, il se laissa tombé, sa chute entrecoupée de battements d'aile jusqu'à finalement la ranger... chutant lourdement au sol de façon très sonore. Angeal s'approcha des tombes dès qu'il les vit pour s'y recueillir et assumant ces morts comme étant de sa responsabilité.
Durant de longues minutes, le paladin se jurait d'être plus clairvoyant, plus compétant... mais ne parvenait pas à se rassurer quand à sa foi. Chaque jour qui passait, sa foi s'érodait dans l'attente d'un Primarque car lui-même ne pouvait assumer ce rôle... et si l'usurpation du titre religieux ne le dérangeait pas, puisque approuvé par le Clergé, son problème restait ses capacités. Il n'était pas un politique ou un diplomate, n'était un bon chef que pour des soldats et encore. Nul d'autre que lui ne pouvait tenir le rôle de boss, autrefois convaincu que ce fut une raison suffisante, il se demandait désormais s'il n'aurait pas été mieux de laisser le Sanctum sans aucun chef plutôt que de l'être un par défaut.
Ses réflexions interrompirent lorsqu'il trouva enfin une petite entrée au cœur d'une colline, pas si loin des tombes... et s'y engouffra le cœur lourd, l'impression de rentrer dans le véritable lieu de repos des paladins.
Moins de dix pas suffirent pour que les galeries deviennent parfaitement sombres, emplis de l'odeur de la putréfaction qui fit déglutir Angeal... et la plupart des torches qui parsemèrent autrefois les murs étaient éteintes. Un horrible goût dans la bouche, forcer d'avaler une deuxième fois sa nourriture, le paladin porta une main devant son visage pour amoindrir l'odeur et se saisit d'une torche en fin de vie pour éclairer faiblement sa route. Tâchant de ranimer la flamme des torches qui pouvait l'être sur son chemin, le paladin fit face aux multiples cadavres, les uns après les autres, qui semblèrent le fixer de regards accusateurs. La seule chose que le paladin pourrait faire, désormais, serait de les enterrer décemment... soit après les avoir rapatrier, soit ici-même. Les enterrer ici et maintenant pourrait donner à Angeal une illusion de repentance mais pensant aux familles et proches des défunts, d'autres paladins se devraient de revenir rapatrier les corps avec lui.
Enfin, ça aurait été le cas si la décomposition n'était pas si avancée... et si les corps n'avaient pas déjà été à trois-quarts dévorés... pas seulement par des insectes ou des charognards... mais aussi à grands coups de crocs, en attestant des chairs déchirés ainsi que des os rongés. Le paladin ne voyait pas d'autres coupables que les loups.
Quelque chose percuta alors Angeal et il savait quoi... la surprise lui faisant lâcher sa torche au sol... elle luit encore mais bien trop faiblement, le laissant plongé de son côté dans les ténèbres. Un être de fourrure le mord au bras, ses crocs entourant bien trop précisément sa blessure pour que ce soit un hasard... et d'un seul geste, le paladin dégaina son épée-broyeuse pour frapper le loup, l'expulsant au sol tout en lui faisant lâcher prise. Celui-ci n'avait arraché que de la peau et une fine couche de muscle, sonné au sol pour que le surhomme l’envoi paitre d'un coup de pied rageur. Dans la pénombre, le guerrier vit leurs yeux jaunes ressortirent surnaturellement... soit c'étaient devenus des sans-cœurs, soit les ténèbres emplissaient leurs cœurs... et Angeal pu sentir, lorsqu'il frappa le premier l'ayant agressé, que la faim les rongeait depuis bien longtemps. Mieux vaut un loup en forme qui a mangé à sa faim que le plus faible d'entre eux mais affamé. Des grognements menaçants résonnèrent en écho dans les galeries, puis un chant lupin qui sonna le début de l'attaque.
Les loups commencèrent simplement par danser, échappant aisément à ses coups d'épées donner au hasard... et mordaient ou griffaient vivement sans que le paladin n'y puisse rien. Aucun ne resta accroché à son corps, ayant très bien compris que cela serait synonyme de mort. Angeal se contenta alors de frapper en zone aussi rapidement que possible, sentit bien de la chair sous son épée et quelques couinements canins... mais lui se faisant toujours plus écorcher.
Le paladin chargea vers sa torche, forçant le passage alors que son corps apparaissaient toujours plus de traces des loups et la reprit en main, son épée dans l'autre. Déjà, les loups marquèrent une pause, rodant autour de Angeal comme faisant partit de la pénombre elle-même et leurs yeux jaunes disparaissaient dès qu'ils en avaient besoin. Au premier bruit, le guerrier du Sanctum frappa en zone avec sa lame comme sa torche... et recommença, touchant parfois les fauves mais prenant systématiquement des coups. C'était peine perdue... combien de loups s'étaient retranchés ici ? Sans attendre, Angeal fléchit les jambes et déploya son aile... pour décoller, pas si vif mais terriblement puissant, chargeant le ciel au travers de la terre elle-même !
Il se retrouva alors dans les airs, n'ayant pas encore atteint la cime des arbres que déjà, chacune de ses plaies fut colmatée par de poussières, racines, cailloux et autres saletés qui encombrèrent finalement son organisme. Sa mission était accomplie, l'avant-poste n'est plus... ne lui resta plus qu'à voler péniblement jusqu'à son billet de retour.